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Le Canada dans le monde : Politique internationale du Canada
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Yoshi Kawasaki
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Yoshi Kawasaki discute des valeurs communes entre le Canada et le Japon et de la coopération entre le Canada et la Japon dans le domaine du désarmement.


Le Dr Yoshi Kawasaki est directeur du Canada-Asia Program, à la Simon Fraser University.

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Entrevue vidéo (en anglais avec transcription en français)


Note: Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

 

 

 Une fondation de valeurs communes 3 min 55 secWindows Media l QuickTime
 Désarmement 2 min 56 secWindows Media l QuickTime

 Aider les puissances émergentes

2 min 25 secWindows Media l QuickTime


(Les vidéolecteurs sont disponibles ici : QuickTime l  Windows Media)

Transcription:

 

Une fondation de valeurs communes 

 

Je m’appelle Yoshi Kawasaki. Je suis professeur agrégé de sciences politiques, et j’enseigne la politique internationale et les affaires étrangères japonaises. Je suis également le directeur du Programme Asie-Canada. Ce programme porte sur les affaires asiatiques, ainsi que sur les relations entre l’Asie et le Canada. Je travaille à l’Université Simon Fraser depuis maintenant onze ans.

 

D’abord et avant tout, la relation qu’entretient le Canada avec le Japon est fondée sur des valeurs politiques communes, soit la démocratie libérale. Le Canada et le Japon sont des démocraties avancées, et ces deux pays sont des alliés des États Unis. Bref, nous pouvons avoir confiance l’un en l’autre. Je pense que cela est très important, et c’est pourquoi notre relation a évolué pour devenir plus vaste.

 

Je m’explique. À travers l’histoire, la relation du Canada avec le Japon s’est traduite par des interactions économiques et sociales. Entre autres exemples, le Japon a été, pendant très longtemps, le principal partenaire commercial du Canada en Asie. Il représente encore le plus grand marché d’exportation de notre pays dans ce continent. En fait, au mois de janvier de l’an dernier, les deux premiers ministres, l’ancien premier ministre canadien Paul Martin et le premier ministre japonais, Junichiro Koizumu, ont signé une entente-cadre économique pour stimuler une plus grande collaboration économique.

 

Voilà une dimension traditionnelle. Une autre dimension traditionnelle est le contact social entre les populations. Prenons l’exemple du programme du gouvernement japonais appelé JET, un programme d’échange et d’enseignement. Il permet à bon nombre de jeunes Canadiens de se rendre au Japon pour y enseigner l’anglais. Sur le plan social, la création de liens est donc également très forte.

 

Nous avons donc deux dimensions historiques. Et maintenant, il existe une troisième dimension, soit la collaboration en matière de sécurité. Depuis les dix dernières années, les deux gouvernements collaborent également sur des questions de sécurité. Entre autres exemples, les deux gouvernements organisent des conférences ou des symposiums mixtes sur la collaboration en matière de sécurité. Sur le terrain, des soldats japonais et canadiens se joignent aux opérations de maintien de la paix partout dans le monde.

 

Nous pourrions donc dire que nous avons maintenant trois piliers : l’économie, la société et la sécurité, tous soutenus par des valeurs communes : la liberté et la démocratie.

Je crois que cette relation entre les deux pays, qui est très saine et exhaustive, continuera de se développer, et j’en suis très heureux.

 

Désarmement

 

Permettez-moi de m’attarder sur le désarmement axé sur les armes légères puisqu’il s’agit là d’un domaine bien précis dans lequel le Canada et le Japon ont collaboré. En fait, le gouvernement japonais possède un programme de sécurité humaine. Une des sphères de celui ci est le désarmement axé sur les armes légères. À Genève, sous l’égide des Nations Unies, le gouvernement japonais a été très actif dans la promotion du retrait des armes légères, tout particulièrement dans le contexte de l’Afrique et des États en déroute où une grande quantité d’armes automatiques et de petit calibre sont à la portée de tous, y compris des enfants-soldats. Il s’agit donc d’une question humanitaire très importante. Je suis très heureux de constater une tentative de collaboration plus concrète entre le Canada et le Japon dans ce domaine en particulier.

 

Si on retourne un peu en arrière et qu’on regarde le désarmement dans son ensemble, soit la question du nucléaire, il ressort que le Japon n’a pas d’armes nucléaires. Il accepte d’ailleurs les inspections de l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique]. Comme vous le savez, ce pays est la première – et présentement la seule – victime des bombes atomiques. Sur le plan populaire, il existe donc un sentiment pacifiste et une opposition aux armes nucléaires très marqués. Le gouvernement en est conscient et, à ce que je sache, défend des résolutions contre la prolifération du nucléaire aux Nations Unies. Je crois que cette attitude irrite les États Unis et d’autres pays, mais si mes souvenirs sont exacts, c’est ce que le gouvernement fait.

 

Aider les puissances émergentes

 

Le Japon, tout comme le Canada, est en fait une puissance axée sur le statu quo, du côté du maintien de l’ordre mondial actuel. L’histoire montre que l’émergence des puissances, comme celle de la Chine et de l’Inde, mènera à une certaine remise en question de l’ordre mondial. Cela pourrait ne pas se produire maintenant ou dans cinq ans, mais peut être dans 20 ans. Dans les faits, le président George Bush a fondamentalement permis à l’Inde de devenir une grande puissance. Je crois qu’une situation très semblable se reproduira.

 

Dans ce contexte, le Canada et le Japon, les États-Unis et le Royaume-Uni ont le même intérêt national : aider ces puissances émergentes. Je pense qu’il est très important de garder à l’esprit le portrait politique global. À mon avis, les Canadiens se laissent trop séduire par les occasions économiques que représente l’ascension de la Chine et de l’Inde. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais il faut prendre du recul et réfléchir aux grandes implications politiques, parce que l’équilibre du pouvoir évolue et qu’il faut déterminer où le Japon et le Canada se situent dans ce contexte mondial.

 

Voilà, selon moi, l’intérêt du Japon et du Canada dans la foulée de l’émergence de la Chine et de l’Inde en tant que grandes puissances.