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Le Canada dans le monde : Politique internationale du Canada
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Entrevue vidéo
Kathy Vandergrift
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Kathy Vandergrift traite de la perspective des ONG sur le mécanisme de surveillance et communication des renseignements, du rôle de premier plan qu’a pris le Canada et des défis auxquels la communauté internationale fait face. 


 

Kathy Vandergrift est la coordonnatrice du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés. Elle était la directrice des politiques pour World Vision Canada et membre du comité de direction de la coalition des enfants soldats.

 Surveillance et communication des renseignements relatifs aux violations des droits des enfants dans les conflits armés

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Entrevues vidéo
  (en anglais avec transcription en français )

Note: Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du gouvernementdu Canada.

 Importance de la résolution 1612

2 min 57 sec

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 Des preuves venues du terrain3 min 38 secWindows Media | QuickTime
 Informer

4 min 28 sec

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(Les vidéolecteurs sont disponibles ici : QuickTimeWindows Media)



Transcription


Importance de la résolution 1612

 

Je m’appelle Kathy Vandergrift. Je suis la coordonnatrice du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés. Il s’agit d’un groupe d’ONG qui ont en commun de vouloir améliorer la protection des enfants et des jeunes gens menacés par des situations de conflit armé dans le monde. La résolution 1612 est la toute dernière adoptée par le Conseil de sécurité pour donner un peu de substance au mouvement en faveur de la protection des enfants menacés par des conflits armés. Nous disposons d’une série de résolutions du Conseil de sécurité, toutes plus vigoureuses que la précédente. Nous sommes donc en présence de normes vigoureuses qui établissent maintenant que : « Nous devons faire en sorte de mieux protéger les enfants pris dans des situations de guerre. » Mais nous sommes mis au défi de passer vraiment à l’action sur le terrain. Donc, la résolution 1612 fait un pas dans cette direction en disant : « Que pouvons-nous faire pour concrétiser notre volonté de protéger les enfants? » C’est pourquoi elle est si importante.

 

Quand nous demandons au Conseil de sécurité d’agir face à des situations précises où des enfants sont menacés, nous lui présentons des données probantes en tant qu’ONG. Il sait que la situation est mauvaise, mais il lui faut une documentation officielle pour appliquer ces résolutions à une situation particulière. Nous avons donc proposé de mettre en place un réseau de surveillance et de compte rendu qui nous permettra de recueillir le genre de données probantes dont vous avez besoin pour prendre des mesures précises dans des situations précises pour protéger les enfants. Il s’agit donc bien de cela, de lui donner le type de documents qui, nous l’espérons, permettra de mettre ces principes en pratique.

 

Nous apprécions réellement que le Canada en soit venu à jouer un rôle de premier plan au fil des ans, et nous avons noté des progrès importants sous forme de normes plus solides pour protéger les enfants. En 1980, année où le premier ministre Brian Mulroney a organisé une conférence mondiale sur les enfants, la protection des enfants n’était pas à l’ordre du jour – il n’y a rien dans le rapport. Entre cette conférence et la Session extraordinaire de l’ONU en 2001, le Canada a dirigé un effort concerté destiné à régler cette question. Déjà, le rapport de cette session comprend un paragraphe au libellé vigoureux sur la protection des enfants. Le Canada a proposé la première résolution au Conseil de sécurité, quand le Canada y siégeait : la résolution 1261. Et beaucoup d’entre nous dans le milieu avons sauté dessus et nous n’avons cessé de la renforcer. Cependant, nous sommes vraiment à un moment clé maintenant pour agir de façon à la rendre concrète pour les enfants. Ainsi, par exemple, notre dernier atelier d’ONG avait pour thème « Faire en sorte que la résolution 1612 donne des résultats pour les enfants ». Car c’est de cela qu’il s’agit, au fond.

 

Des preuves venues du terrain

 

Peut-être que cela établit un lien entre ce qui se passe très loin, parfois, et ceux qui exercent une influence par l’intermédiaire du Conseil de sécurité. Nous avons donc de nouvelles normes internationales. En fait, je pense que nous avons un nouvel engagement mondial à améliorer la protection des enfants. La plupart des États l’ont approuvé pendant la Session extraordinaire de l’ONU. Comment relie‑t-on ce qui se passe dans des coins perdus du Nord de l’Ouganda, ou au Népal, ou au Congo, où il n’y a pas vraiment de moyens de communication, avec cela pour pouvoir faire quelque chose, dans les faits, au sujet des enfants pris dans des situations qui les rendent vulnérables? Il faut réunir des preuves solides sur le terrain, puis agir en conséquence. Voilà le lien. Et je pense que là réside le plus grand défi.

 

Les jeunes qui vivent ces problèmes sont devenus un peu sceptiques quant à ce qu’on peut faire pour les aider. Ils perdent espoir. Nous avons donc un défi de taille à relever, me semble-t-il, pour les convaincre que cette résolution est utile, que leurs droits sont vraiment protégés dans le monde, et que nous entendons bien les faire respecter. Il est donc utile pour eux d’apporter les preuves qui nous permettront d’agir, et nous devons utiliser ces preuves de manière responsable et nous assurer que l’on agit vraiment en conséquence.

 

Évidemment, les ONG se trouvent souvent dans une situation où elles essaient d’aider des gens touchés. Elles sont donc au beau milieu, en quelque sorte. Pour ces ONG qui travaillent directement avec des jeunes, il est parfois difficile de signaler ce qui se passe, à cause des risques encourus, et il faudrait régler cette question. Parfois, c’est tout simplement une tâche de plus ajoutée à une lourde charge de travail pour laquelle elles ont peu de ressources. Je les comprends donc quand elles disent que leur priorité est de nourrir et de soigner ces enfants, et pas de rapporter ce qui arrive. Donc, les ONG peuvent jouer un rôle très important, mais nous devons les convaincre que le système fonctionnera et qu’il donnera des résultats.

 

Que doit-il se passer? Je pense que nous assistons déjà à un changement de culture. Le sénateur Roméo Dallaire compare cette culture d’à présent avec celle qu’il a connue il y a 10 ans. Et il dit qu’à l’époque, il était acceptable dans le monde de maltraiter des enfants dans le cadre d’une guerre, mais que maintenant, les mentalités évoluent et qu’on ne l’accepte plus. Il faut que cela soit universellement reconnu par tous. Il s’agit donc d’une partie du changement que nous espérons voir s’opérer grâce à cette résolution. Ensuite, il nous faut peut-être un ou deux cas où la communauté internationale a montré sa détermination à effectivement protéger les enfants. Car, si nous avons un ou deux cas d’interventions couronnées de succès, je peux vous garantir qu’avec les communications mondiales, cela se saura et que les forces dans le monde entier commenceront à se dire qu’elles ne peuvent plus agir en toute impunité, qu’elles devront rendre des comptes si elles maltraitent des filles dans des attaques de villages, et elles renonceront à commettre de tels actes. J’ai donc bon espoir, car un ou deux exemples remarquables feraient une grande différence.

 

Informer

 

Les enfants sont les plus vulnérables. Si nous ne les protégeons pas, qui protégerons-nous donc? Il y a une différence entre dire « les enfants sont l’avenir » et « les enfants ont besoin de nous maintenant ». Les deux sont vrais. En plus, il se trouve que la majorité de la population dans la plupart des pays menacés par des conflits armés a moins de 18 ans. Si nous voulons renforcer la sécurité, nous ferions mieux de prêter attention à ce qui arrive aux jeunes de cet âge. Je pense qu’au Canada et aux États-Unis nous l’oublions, parce que notre population vieillit, mais ce sont de jeunes populations. Même aujourd’hui, j’entends des gens en Sierra Leone, par exemple, qui disent que, si on ne trouve pas de bons moyens de subsistance pour ce groupe nombreux de jeunes gens qui sortent de la guerre, nous pouvons nous attendre à des problèmes à l’avenir. Il s’agit d’une large portion de la population et aussi de la plus vulnérable.

 

Passons, à présent, à une raison stratégique pour le Canada. Le Canada défend les concepts de sécurité humaine, de protection des civils dans les conflits armés. La responsabilité de protéger est devenue le phare de la politique canadienne. Le travail au sujet des enfants est celui qui est allé le plus loin de tous les éléments du programme de la sécurité humaine. Nous devons réussir à ce chapitre pour montrer que l’approche canadienne de la sécurité humaine peut être pratique et peut donner de vrais résultats. Nous sommes allés plus loin que le travail accompli sur la sexospécificité. Je ne suis pas en concurrence avec elle, car les deux sont liés. Mais nous défrichons le terrain, en quelque sorte. Il est donc important que nous fassions en sorte que cela fonctionne. C’est pourquoi nous disons au gouvernement canadien de persister sur ce dossier, de ne pas abandonner maintenant, de ne pas dire que c’est terminé, de continuer d’y travailler et que nous pouvons montrer que nous sommes bel et bien capables d’appliquer les normes internationales sur la responsabilité de protéger. Et, souhaitons-le, nous obtiendrons des résultats bien avant de devoir recourir à la force militaire. Nous devons passer à la prévention. Nous pensons avoir une chance avec ce programme. Marchera-t-il? Nous le saurons dans quelques années.

 

Nous pensons qu’il est très important de mettre les gens au courant, et nous sommes encouragés par les jeunes dirigeants de ces pays qui nous disent : « Vous savez quoi? Si tous les jeunes avec qui nous travaillons étaient au courant, savaient qu’il existe en fait une résolution adoptée pour protéger leurs droits, et s’ils savaient comment utiliser le système mis en place à cette fin, ils se sentiraient plus forts. » Nous savons aussi, de par notre travail en tant qu’ONG, que lorsque les jeunes connaissent leurs droits et savent qu’ils ne devraient pas être enrôlés de force dans l’armée à un jeune âge, nous savons qu’ils sont plus en mesure de résister à ceux qui essaient de les convaincre. Et parfois, vous savez, c’est un membre de la famille qui les incite à s’enrôler ou quelqu’un d’un village. S’ils connaissent leurs droits, s’ils savent qu’on ne peut pas les enrôler de force, par exemple, à moins de 18 ans, ils résisteront plus. Ou s’ils savent qu’il existe des mécanismes, des droits d’accès à l’aide humanitaire et aussi pour les filles, des droits à être protégées contre les viols dans les situations de guerre. Les jeunes ont de la jugeote, mais ils doivent être informés et ils doivent savoir qu’il y a des gens qui les aideront à se protéger, et alors, ils développent parfois les meilleures stratégies.