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Illustration photo de gens, du drapeau du Canada, une ville et le globe.

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I. INTRODUCTION

Un monde en évolution : Le cadre mouvant de la politique étrangère

Le système dangereux mais prévisible de l'après-guerre n'est plus

  • La communauté internationale doit de plus en plus naviguer en eaux inconnues. Le triomphe pacifique de la démocratie a fait éclater le bloc soviétique, mettant fin par la même occasion au monde bipolaire. Bon nombre des vieilles certitudes qui avaient guidé la politique étrangère tout au long de la guerre froide ont été balayées. Mais aujourd'hui, plus de cinq ans après la chute du mur de Berlin, l'ordre nouveau qu'on nous promettait commence à peine à se mettre en place. Il faudra peut-être attendre des décennies avant d'en connaître la forme définitive, quoique celle-ci nous apparaisse déjà dans ses grandes lignes, de nouveaux centres d'influence étant venus, en Europe, en Asie et dans les Amériques, remplacer l'ancien ordre entièrement axé sur les superpuissances. Nous sommes donc à une époque de grande incertitude, mais aussi de grandes possibilités.

L'autorité se disperse

  • L'État, principal acteur de la scène internationale, voit certaines de ses fonctions et prérogatives passer à des intervenants infra-régionaux ou supranationaux, à des ONG ou à des sociétés multinationales. Dans quelques États particulièrement vulnérables, les forces armées et même les organisations criminelles ont pris une influence excesskve.

Le pouvoir, cependant, passe aussi aux mains des électeurs, sa place légitime

  • L'Afrique du Sud en offre un excellent exemple. Son message d'espoir suscitera peut-être un regain de développement dans la région. En Amérique latine et en Asie, la création de richesses et l'essor des classes moyennes permettent également à la démocratie de prendre racine. La tendance devrait se maintenir, surtout dans les régions comme l'Asie du Sud-Est où le pouvoir de décision économique est aux mains d'intervenants toujours plus nombreux. Pour ce qui est de l'Amérique latine, l'évolution des 15 dernières années a fait de la démocratie, du respect des droits de la personne et de l'économie de marché la norme vers laquelle tendent les efforts de toute la région. La croissance économique est donc en voie de s'ancrer partout sur le continent. Mais, établis de fraîche date, les régimes démocratiques et la libéralisation des marchés sont encore fragiles dans certains pays, et la partie ne doit pas être considérée comme gagnée. Nous avons déjà vu ces dix dernières années des assauts portés contre des démocraties naissantes -- la Russie, par exemple -- et même des retours à l'ancien régime, comme au Nigéria.

La réussite se mesure aujourd'hui davantage à la prospérité économique qu'à la puissance militaire

  • Si l'ancien bloc soviétique s'est effondré, ce n'est pas seulement parce que l'Union soviétique ne pouvait concurrencer l'Ouest sur le plan militaire, mais aussi parce que son système économique ne lui permettait pas d'assurer à sa population un niveau de vie acceptable. Dans le monde en développement, les nouvelles puissances sont généralement celles qui tirent leur influence d'une réussite économique exceptionnelle.
  • Certes, la puissance et les capacités militaires continueront de jouer un rôle important dans le monde de demain, mais le système international reposera de plus en plus sur les relations économiques et commerciales entre pays et entre régions. De plus, dans les sociétés de l'avenir fondées sur le savoir, l'ingéniosité technologique prendra la place d'autres sources d'influence, plus traditionnelles.

La pauvreté, les inégalités et la privation de droits individuels restent le lot d'un trop grand nombre, ce qui suscite de nouvelles tensions

  • La richesse mondiale collective a beaucoup augmenté. Certains pays en développement, autrefois parmi les plus pauvres, ont aujourd'hui des économies dynamiques et sont d'importants partenaires commerciaux du Canada. D'autres pays, en revanche, et bien des personnes au sein de sociétés prospères, ont été laissés pour compte. Au cours des 30 dernières années, le PIB par habitant a quintuplé en Asie de l'Est, et il est passé du simple au double en Asie du Sud; par contre, il est resté stagnant en Afrique subsaharienne, et il a même régressé dans certains pays. Plus d'un milliard de personnes dans le monde vivent encore dans la misère la plus abjecte. Si nous ne faisons rien pour y remédier, les disparités économiques entre les pays, et entre les divers éléments d'une même société, resteront une source majeure de crises aussi bien politiques qu'humanitaires ou menaçant la sécurité. Dans certains pays, les problèmes économiques sont encore compliqués par les atteintes aux droits de la personne et la dégradation de l'environnement. Le développement durable demeure un objectif inatteignable.

Des divisions ethniques et religieuses se sont aussi fait jour, et les armes se répandent dans le monde

  • Ces divisions sont, dans certains cas, le reflet de tensions qui n'avaient que temporairement disparu du fait des régimes totalitaires ou des pressions de la guerre froide; ailleurs, elles expriment la résistance aux nouvelles tendances mondiales, perçues comme une intrusion. Ainsi se dessine la possibilité d'une`« violence nouvelle », à la fois plus complexe et plus changeante, et devant laquelle nos institutions internationales restent désemparées. En conséquence, les conflits seront plus difficiles à régler que par le passé. Le conflit dans l'ancienne Yougoslavie n'est qu'un exemple des vastes problèmes qui nous attendent.
  • Le terrorisme international continue de sévir. Dans quelques pays, la fragmentation du pouvoir a conduit à l'anarchie, alors qu'ailleurs l'autorité du gouvernement est de plus en plus contestée.

    La disparition des rivalités de la guerre froide a eu pour effet de réduire les risques de guerre nucléaire mondiale. Mais la présence, largement incontrôlée, de matières fissiles à usage militaire dans l'ancien bloc soviétique, d'une part, et une plus vaste diffusion de la technologie des armements, d'autre part, font craindre des menaces déstabilisantes de la part de forces nouvelles libérées par les conflits locaux et la criminalité internationale.

La sécurité, c'est être à l'abri de dangers de toutes sortes

  • Le nouveau contexte international comporte en outre des menaces « non traditionnelles », qui transcendent les frontières politiques et qui frappent des régions entières, voire l'ensemble de la planète. La criminalité internationale et les maladies, le réchauffement du globe et les migrations forcées et massives sont autant d'exemples des aspects plus négatifs de l'intégration mondiale accrue.
  • Nous avons désormais conscience des dangers que présentent, pour nous comme pour les générations futures, des questions telles que la dégradation de l'environnement, l'injustice sociale, l'absence de possibilités économiques et la surpopulation. Le concept de sécurité se concentre de plus en plus sur les besoins économiques, sociaux et politiques de l'individu. En nous attaquant à ces questions, il nous faudra déterminer clairement dans chaque cas, à la fois quelles sont les sources de chaque menace et problème et quelle combinaison de moyens nous devrons mettre en oeuvre pour le régler : coopération au développement, libéralisation du commerce ou, au besoin, diplomatie préventive et rétablissement de la paix.

La globalisation a de grandes répercussions économiques

  • Toutes les société doivent trouver des moyens de parer aux pression exercées par la mondialisation de l'économie -- phénomène résultant de la possibilité croissante pour les industries de répartir leur production dans le monde, pour les marchés financiers d'influer sur la valeur des devises au mépris de toute considération géopolitique, et par la seule pression d'un bouton de faire traverser tous les jours les frontières à un énorme volume de capital d'investissement. Les marchés de capitaux internationaux ont le pouvoir d'affecter la capacité indépendante des gouvernements de guider l'économie. Du fait de la mondialisation, les économies se montrent moins sensibles qu'elles ne l'étaient au contrôle politique. Les sociétés comptent sur leurs gouvernements pour mettre en place des économies qui réussissent dans le système mondial tout en étant créatrices de prospérité intérieure.

La globalisation affecte aussi la culture

  • La globalisation a aussi un effet important sur la culture. Transportée sur l'autoroute de l'information et liée par un nombre croissant de liens transfrontaliers parmi les groupes et les individus, la culture doit maintenant assumer un caractère global. Cela a donné un plus grand éventail pour des cultures vibrantes de s'épanouir au-delà des frontières : cela a soulevé des inquiétudes, cependant, sur l'uniformisation mondiale au détriment des identités et expressions locales distinctes. Les États cherchent l'équilibre approprié entre l'ouverture à la culture internationale et l'appui à leurs propres cultures afin de protéger et stimuler les diversités et identités locales.

Ce cadre en évolution modifie la nature de la souveraineté d'État

  • Grâce aux innovations technologiques, à l'adoption de politiques économiques orientées vers l'étranger, et aux autres changements décrits ci-dessus, les frontières sont devenues plus perméables aux flux des idées, personnes et capitaux. Cela a diminué la capacité des États d'agir indépendamment, puisqu'ils ne peuvent plus s'isoler du monde sans d'inacceptables conséquences au plan intérieur. Pourtant, et surtout pour des pays de petite ou moyenne dimension, la souveraineté a aussi été renforcée puisque le nombre grandissant de règles internationales sur la sécurité, le commerce et autres questions protègent davantage les États de l'arbitraire et de l'action unilatérale des autres acteurs internationaux.

Les États diffèrent dans leur approche internationale

  • Dans certaines parties du monde, les États doivent se battre pour maintenir ou rétablir la légitimité et l'ordre public. En Asie, par contre, les « dragons », forts de leur nouvelle puissance, projettent leurs intérêts plus que jamais auparavant.
  • La situation est différente dans les pays industrialisés de l'Ouest. Le consensus politique qui soutenait l'État providence et l'internationalisme commence à s'éroder face aux difficultés financières et aux pressions exercées par la mondialisation. Le maintien de l'emploi constitue aujourd'hui le défi social le plus important.

    Par ailleurs, la marge de manoeuvre des gouvernements dans les pays développés se trouve limitée par le fardeau de la dette publique. Pour l'avenir prévisible, l'élaboration des politiques tant étrangères qu'intérieures sera, dans tous ces pays, marquée par la nécessité de faire mieux, et de façon plus novatrice et plus ciblée, avec moins. Des choix, souvent difficiles et douloureux, s'imposeront.

    Dans le monde nouveau de demain, seuls pourront exercer une influence notable et jouer un rôle effectif les États qui auront clairement défini leurs objectifs, et qui pourront compter sur un ferme consensus national.

Le mode d'établissement de la politique étrangère changera dans le nouveau contexte

Les politiques économiques intérieure et étrangère seront de plus en plus interdépendantes et complémentaires

  • Comme l'a indiqué le Comité mixte spécial, « la politique intérieure est politique étrangère ... la politique étrangère est politique intérieure ». Ainsi, les règles commerciales internationales conditionnent désormais des politiques générales intérieures, comme celles régissant le travail et l'environnement, qui étaient autrefois considérées comme l'apanage exclusif de l'État. L'exécution des obligations internationales touchant l'environnement, par exemple, risque d'être lourde de conséquences pour les producteurs comme pour les consommateurs, et ses effets pourraient se faire sentir au niveau des gouvernements tant fédéral que provinciaux. D'autre part, dans un monde où la prospérité dépendra de plus en plus de l'expansion du commerce, la politique étrangère sera influencée chaque jour davantage par les pressions intérieures visant l'instauration d'un climat international plus propice au commerce, et donc plus ouvert et plus équitable.

Les États accroîtront encore leur coopération

  • Face à ces changements, les États ont notamment resserré la coopération à leur avantage mutuel. Les États se montrent de plus en plus disposés à conclure des accords internationaux par lesquels ils abandonnent volontairement des éléments de leur souveraineté économique. S'ils procèdent ainsi, par exemple dans le cadre d'accords commerciaux régionaux, c'est pour garantir à leurs sociétés des avantages qu'ils ne pourraient leur procurer en agissant seuls. Les pays avancés et tributaires du commerce tels le Canada encouragent la mise en place d'une réglementation internationale pour régir le comportement collectif des États parce qu'ils estiment que des règles contraignantes constituent à la fois la meilleure garantie d'une plus large coopération et la meilleure protection contre l'unilatéralisme.

L'intégration économique s'en trouvera élargie

  • De plus en plus nombreux tant au niveau régional qu'à l'échelle mondiale, les régimes de réglementation favorisent une intégration plus poussée. En stimulant l'activité économique du secteur privé, ils accélèrent l'accroissement des flux d'échanges et d'investissements transfrontières. Cependant, l'expansion des organisations régionales s'accompagne de la possibilité d'enfermement sur soi et du risque de voir le monde découpé en plusieurs blocs économiques concurrents. Les institutions économiques et commerciales multilatérales, tout comme les relations entre régions, doivent évoluer de manière à nous garder d'un tel danger et à se renforcer réciproquement.

Les rôles changent dans le monde

  • De même que le système international évolue, les rôles traditionnellement joués par les principaux acteurs évoluent à leur tour. Les États-Unis restent aujourd'hui la seule superpuissance économique et militaire sur la scène mondiale. Leur adaptation à ce nouveau rôle n'est pas encore achevée. De son côté, l'Union européenne est de plus en plus présente sur l'échiquier politique, tout en poussant son intégration économique. Le partenariat transatlantique continue de mener le jeu pour ce qui est de l'établissement des règles du système international naissant, mais son poids relatif est de plus en plus partagé avec d'autres régions.
  • Le pouvoir économique se déplace de plus en plus vers les pays d'Asie, aujourd'hui menés par le Japon, et l'influence politique ne tardera pas à suivre. En particulier, la Chine continuera de croître, pour devenir une puissance non seulement régionale, mais mondiale à tous égards. Le mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) prend chaque jour plus d'importance en tant que forum pour la coopération entre les pays du Pacifique. L'Amérique latine et l'Europe centrale et orientale offrent de leur côté de nouveaux pôles d'attraction, à mesure que se modernisent leurs économies et leurs cultures politiques. L'éventuelle émergence de la Russie à titre de partenaire important du système mondial doit aussi être prise en compte.

Les relations internationales, bilatérales comme multilatérales, doivent aussi changer

  • Dans un monde où le pouvoir économique et politique change constamment de mains, les pays ne pourront pas s'en tenir rigidement aux seules relations traditionnelles avec leurs partenaires de toujours. Sur le plan bilatéral, les bonnes relations avec les vieux amis resteront certes très importantes, mais, de plus en plus, les partenariats se formeront en vue de l'atteinte d'objectifs particuliers ou par sowci de diversité dans la poursuite de nouvelles perspectives à long terme. Les alliances variables deviendront de plus en plus la norme au niveau des relations internationales.
  • D'autre part, les pays réévaluent l'idée qu'ils se faisaient du multilatéralisme, se montrant bien plus durs aujourd'hui qu'autrefois. Nombreux sont ceux qui, comme le Canada, restent fidèles au système et voudraient le renforcer. Nul ne saurait toutefois tenir pour acquis que telles ou telles institutions répondront efficacement aux problèmes qui se posent à la communauté internationale, à moins que la volonté politique de leurs membres ne soit entièrement engagée. De plus, dans le climat d'austérité financière mondiale qui est le nôtre, les institutions pourront difficilement résister au désir de démontrer combien leurs activités sont précieuses pour leurs États membres. Certaines de ces institutions, notamment les Nations Unies (ONU), doivent procéder à des réformes pour s'adapter aux nouvelles réalités. D'autres, comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sont déjà orientées dans de nouvelles directions dynamiques.

Le nouveau régionalisme est porteur de promesses et de défis à la fois

  • L'essor des organisations régionales fournit aux pays de nouvelles tribunes pour la poursuite de leurs objectifs de politique étrangère. Si le Canada a toujours insisté sur le multilatéralisme, c'est parce qu'il y voyait notamment un moyen de restreindre le champ d'action unilatérale des grandes puissances. Dans ses formes nouvelles, le multilatéralisme reste à nos yeux une priorité, quoique nous puissions aujourd'hui compter sur nos liens étroits et nos partenariats avec plusieurs régions pour favoriser la réalisation de nos objectifs.
  • Chaque grand groupe régional a des caractéristiques qui lui sont propres : l'UE s'attache surtout à renforcer la coopération en matière de politique et de sécurité, tout en poursuivant son processus d'intégration économique; les pays de la région Asie-Pacifique commencent à peine à discuter de sécurité collective, mais ils progressent à grands pas vers une plus large coopération économique dans le cadre de l'APEC ; et la zone visée par l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) reste une simple zone de commerce sans projets d'intégration politique; toutefois le Canada, qui collabore déjà de façon fructueuse avec les États-Unis sur toute une gamme de questions internationales, a l'intention de resserrer dans l'avenir sa collaboration avec le Mexique sur de nombreuses questions. L'Organisation des États américains (OEA) ouvre par ailleurs de multiples horizons dans divers domaines, et nous ne manquerons pas de les exploiter le plus possible. Il a été démontré récemment que la coopération régionale en Afrique, dans le cadre de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et autrement, est aussi possible. Voilà qui est fort positif et important.

    Nous avons de l'influence et des alliés dans toutes ces régions. Le défi consistera à utiliser nos atouts et à déployer notre engagement multilatéral de façon prudente et efficace à mesure que les systèmes régionaux eux-mêmes évolueront.

D'autres groupes reflétant une communauté d'intérêts auront aussi de l'influence

  • Des groupements tels que le Commonwealth et la Francophonie, dont le Canada est membre, apporteront un complément important aux ententes régionales. Ils offrent de précieux forums à des pays dont les intérêts nationaux diffèrent mais qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes objectifs face aux défis mondiaux.
  • Spécialement vital à cet égard est le rôle joué par le Groupe des Sept (G-7), qui réunit les principales démocraties industrialisées (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Grande-Bretagne). Le Sommet d'Halifax, que le Canada préside, nous offrira une excellente occasion d'user de leadership mondial pour régler des questions inscrites à l'ordre du jour international.

Des valeurs communes pour une démarche cohérente

  • De toute évidence, il nous faut trouver de nouvelles approches pour la gestion des relations internationales. Mais, à moins de s'appuyer sur des valeurs solides, ces approches risquent de demeurer au bout du compte sans cohésion et sans résultat. Or, l'assise sur laquelle reposait jusqu'à présent notre politique étrangère s'est affaiblie : la menace militaire extérieure issue de l'affrontement entre les superpuissances a disparu; les idéologies et les croyances religieuses n'ont pas d'effet unificateur; et, dans bien des pays, l'identité ethnique est facteur de division.
  • Dans un pays comme le Canada, les citoyens s'unissent autour de la nationalité civique qu'ils partagent, nationalité qui repose sur les valeurs de tolérance, de respect du droit et de compromis intelligent qui leur sont communes. Nous rassembler autour de ces valeurs, c'est nous donner une boussole pour orienter notre politique étrangère dans un monde où les certitudes absolues ont fait place au doute, à la fois sur ce qui nous attend et sur la voie à emprunter.

La mise en oeuvre d'une politique étrangère active fait l'objet d'un solide consensus au Canada

  • Au cours de la dernière année, le gouvernement a prêté une oreille attentive aux idées exprimées par les Canadiens quant aux voies dans lesquelles nous devrions nous engager collectivement. Les orientations proposées dans le présent énoncé reflètent, dans toute leur diversité, les vues et les priorités de l'opinion publique canadienne.
  • Parmi les principaux messages livrés par les Canadiens, le premier est qu'ils veulent voir le Canada maintenir sa présence active sur la scène mondiale. Ils comprennent bien que nos intérêts vitaux sont engagés dans le système économique international où la concurrence est féroce. Ils ne doutent pas que notre sécurité et notre souveraineté doivent continuer d'être assurées dans un monde livré aux tensions.

    En deuxième lieu, les Canadiens ont confiance dans leurs valeurs et dans la contribution qu'elles peuvent apporter à la communauté internationale. Comme l'a indiqué le Comité mixte spécial, « [l]a politique étrangère importe beaucoup aux Canadiens. Ils souhaitent que leurs valeurs, profondément enracinées, transparaissent dans le rôle que joue leur pays ». Nos principes et nos valeurs - notre culture - reposent sur notre attachement à la tolérance; à la démocratie, à l'équité et aux droits de la personne; au règlement pacifique des différends; à l'économie de marché, avec ses possibilités et ses défis; à la justice sociale; au développement durable; et à la réduction de la pauvreté. Les Canadiens souhaitent que nous fassions valoir et avancer ces valeurs dans le monde. Ils comprennent aussi que la culture est le ciment des sociétés, surtout en ce moment où tout change rapidement et où de nouveaux dangers menacent notre sécurité, notamment des conflits ethniques procédant d'une vision sectaire de la vie civique.

    Troisièmement, les Canadiens sont conscients de l'importance que notre réussite dans le monde revêt pour leur existence quotidienne. Cette réussite repose, certes, sur les valeurs que nous partageons, mais elle n'est possible que parce que nous sommes un pays influent, qui fait valoir directement ses intérêts dans le monde, y compris au sein des instances réservées aux puissants, comme la Quadrilatérale des principaux pays commerçants et le G-7.

    En un mot, ils comprennent que seul un Canada fort et uni sera en mesure de poursuivre nos objectifs avec efficacité dans le nouvel environnement international.

Les Canadiens sont également conscients des contraintes

  • Si les Canadiens se disent fortement en faveur d'une politique étrangère active, ils ont aussi une vision réaliste des défis qui nous attendent et des contraintes, surtout financières, qui pèsent sur nos efforts. En particulier, ils savent que, tant que nous n'aurons pas mis de l'ordre dans nos finances, nous serons sérieusement limités dans nos moyens d'action à l'étranger pour la promotion de nos intérêts. Les Canadiens reconnaissent qu'il nous est impossible de faire tout ce que nous voudrions et que nous devons nous montrer sélectifs. Par conséquent, le gouvernement continuera de viser les objectifs de politique étrangère que les Canadiens réclament, mais il devra ce faisant observer une plus grande prudence financière : « faire plus avec moins » sera désormais notre devise pour la conduite des relations internationales, comme c'est déjà le cas pour la mise en oeuvre des programmes nationaux. Nos activités seront plus sélectives que par le passé, et nous modifierons nos façons de procéder.

La place du Canada dans le monde

  • le Canada occupe une position de leader parmi les sociétés ouvertes, avancées, qui ont de plus en plus d'influence dans le monde alors que le pouvoir mondial se disperse et se définit de plus en plus en termes économiques;
  • la position géographique du Canada lui donne un avantage important alors que de nouveaux pôles de pouvoir économique et politique émergent dans la région du Pacifique et en Amérique latine;
  • l'héritage culturel du Canada lui donne un accès privilégié aux mondes anglophone et francophone, de même qu'aux patries d'origine de Canadiens du monde entier qui lui confèrent sa personnalité multiculturelle;
  • Le Canada peut faire avancer ses intérêts globaux par son rôle actif au sein de tous les regroupements internationaux clés, par exemple en étant l'hôte du G-7 cette année et du sommet de l'APEC en 1997;
  • L'histoire du Canada comme puissance non coloniale, champion du multilatéralisme constructif et médiateur international efficace, étaye un rôle important et distinctif parmi les nations qui essayent de bâtir un ordre nouveau et meilleur.

Le Canada est ainsi dans une position privilégiée pour influencer le changement et bénéficier d'ouvertures alors que nous nous approchons de la fin du XXème siècle. Le gouvernement usera de cette influence de façon responsable afin de protéger et promouvoir les valeurs et les intérêts du Canada dans le monde.


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Dernière mise à jour :
2003-02-17

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