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Page principale du Canada dans le monde
III. LA PROMOTION DE LA PROSPÉRITÉ ET DE L'EMPLOI
Sur la base de son Indice du développement humain, l'ONU a classé le Canada parmi
les pays du monde qui ont la meilleure qualité de vie. La protection et l'amélioration de
ce niveau de vie sont un objectif clé de la politique étrangère canadienne. Comme l'a
mentionné le Comité mixte spécial, la prospérité du Canada ne repose pas uniquement
sur de bonnes politiques économiques nationales, toutes essentielles qu'elles soient.
Elle dépend aussi de la prospérité des autres nations et de notre capacité de tirer
pleinement avantage des possibilités qui s'offrent.
La croissance économique et la création d'emplois au Canada exigent une plus forte
concentration sur les initiatives nationales, y compris les mesures de redressement
fiscal, pour encourager l'investissement et l'exportation de biens et de services
concurrentiels. Elles exigent aussi un système économique international sain et axé sur
des règles convenues.
Le système utilisé depuis la fin des années 1940 a mis l'accent sur l'accroissement de
la productivité et sur l'amélioration des niveaux de vie au plan mondial. Il a aussi limité
la capacité des économies plus influentes de poursuivre unilatéralement des politiques
défavorables au Canada. Dans l'ensemble, ce système nous a bien servis, et il a
montré une capacité impressionnante d'adaptation aux nouvelles réalités. De plus,
nous nous sommes efforcés activement de protéger et de promouvoir nos intérêts au
sein d'un système économique international que nous avons d'ailleurs grandement
influencé.
Un contexte international en mutation
Le système commercial multilatéral est critique pour la prospérité du Canada
- Depuis la fin des années 1940, le développement et la défense d'un
environnement commercial robuste et dynamique ont été naturellement assumés par
l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT); ce rôle est maintenant
pris en charge par l'OMC, son successeur. La mise en oeuvre des résultats des
récentes négociations commerciales multilatérales de l'Uruguay Round -- qui ont
notamment mené à la création de l'OMC -- a été garantie à la fin de 1994 lorsque les
principales économies du monde et plusieurs grands pays en développement ont
intégré le nouvel ensemble de droits et d'obligations à leur législation nationale.
L'OMC élargit considérablement le champ de la réglementation internationale.
Les nouvelles règles couvrent maintenant le commerce des marchandises (y compris
des secteurs auparavant largement exclus comme l'agriculture de même que le textile
et le vêtement) et le commerce des services. Les nouvelles règles contribuent aussi
grandement, et pour la première fois, à favoriser la concurrence loyale pour les
investissements directs. Elles prévoient des mécanismes bien plus efficaces de
règlement des différends par l'application de la règle de droit plutôt que par l'utilisation
unilatérale de la puissance commerciale. La nouvelle entente donnera, dans
l'ensemble, de meilleures possibilités de croissance à l'économie mondiale et aux
membres de l'OMC, quelle que soit la méthode utilisée pour pondérer les résultats
obtenus. En outre, elle permet déjà d'identifier plusieurs domaines importants sur
lesquels les membres de l'OMC conviennent d'achever leurs travaux complémentaires
d'ici quelques années.
La croissance crée de nouveaux intervenants dans l'économie mondiale
Le Canada est l'une des grandes nations commerçantes du monde; à l'instar de ses
principaux partenaires -- les États-Unis, l'UE et le Japon -, il participe au G7 et à la
Quadrilatérale. Ses relations les plus intenses en matière de commerce,
d'investissement et de technologie sont menées avec ces partenaires et, par-dessus
tout, avec les États-Unis. Ces partenaires sont aussi au centre de l'économie mondiale
contemporaine. Nous devons continuer à faire en sorte que ces relations soient gérées
avec soin.
Parmi les grands exportateurs du monde, on retrouve aussi maintenant la Corée,
Taïwan, la Chine, le Mexique, le Brésil et d'autres pays. De plus, des économies
comme Taïwan, la Corée et Hong Kong sont devenues d'importantes sources
d'investissements étrangers directs. Les pays en développement attirent par ailleurs
environ le tiers des investissements étrangers directs, qui sont surtout acheminés vers
les pays plus importants de l'Asie et de l'Amérique latine. Ces nouveaux intervenants
s'efforcent, comme le Canada, de se tailler une part des marchés et d'attirer des
investissements de qualité; mais ils constituent par ailleurs des marchés de plus en
plus intéressants pour les exportations de biens et de services canadiens. Par une
utilisation concertée de tous les instruments de politique étrangère à notre disposition,
nous devons bâtir avec ces pays et avec les autres économies dynamiques en
développement des relations afin de refléter l'importance économique croissante que
nous leur reconnaissons.
Les points de politique commerciale à régler
- Malgré les utiles progrès réalisés en rapport avec l'établissement de l'OMC, la
communauté internationale a encore beaucoup de chemin à parcourir pour réglementer
adéquatement les subventions agricoles -- surtout celles des États-Unis et de l'Union
européenne -- qui faussent le commerce et l'investissement. De même, l'amélioration
de la réglementation touchant le recours aux mesures antidumping restera une priorité
canadienne. Ce sont là des exemples de questions où une réglementation inadéquate
est encore source de frictions entre les économies.
Les nouvelles questions de politique commerciale dans l'économie mondiale
- La réduction graduelle des obstacles traditionnels au commerce et à
l'investissement résultant de négociations commerciales a soulevé de nouvelles
questions sur la façon dont l'élargissement de l'éventail des régimes réglementaires
nationaux de toutes les économies contribue à la croissance. De plus, les nouveaux
intervenants sur la scène internationale ont, comme le Canada, intérêt à rechercher un
accès plus large et plus sûr aux marchés des États-Unis, de l'UE et du Japon et,
comme le Canada, attachent de l'importance aux règles internationales qui disciplinent
adéquatement les tendances à l'unilatéralisme et au protectionnisme que l'on observe
dans plusieurs économies. Il y a donc de plus en plus de possibilités de partenariats
innovateurs avec un plus grand nombre d'intervenants.
- L'objectif premier des discussions sur le commerce et l'environnement est
d'assurer que les nouvelles politiques appuient le développement durable. Les
gouvernements sont confrontés à la nécessité croissante de solutions responsables et
équilibrées aux questions touchant le domaine commun (par ex., changement
climatique, appauvrissement de la couche d'ozone, stocks de poisson chevauchants)
et l'incidence de la pollution transfrontières (par ex., les questions relatives à la qualité
de l'air et de l'eau en Amérique du Nord). Pour faciliter la coopération internationale
dans ce domaine, mais aussi pour contrer les actions unilatérales (comportant souvent
un but ou un effet protectionniste), les gouvernements se tournent de plus en plus vers
la négociation d'accords environnementaux internationaux comme élément clé du
développement durable. Le Canada a déjà négocié des instruments bilatéraux et
multilatéraux importants sur l'appauvrissement de la couche d'ozone, la qualité de l'air
et de l'eau, le mouvement transfrontières des déchets dangereux, le changement
climatique, la biodiversité et la désertification. Et d'autres accords seront négociés. De
plus, les gouvernements du monde tentent de plus en plus activement de régler leurs
propres problèmes environnementaux.
- Une autre « nouvelle » question -- soit celle de l'explosion de l'investissement
privé à l'étranger dans les 15 dernières années et de la mobilité accrue des capitaux
d'investissement -- appelle l'établissement de règles équilibrées en raison des
préoccupations suscitées par les pratiques potentiellement anticoncurrentielles de
certaines firmes privées, et notamment des grandes entreprises multinationales. Nous
devrons nous assurer que les nouvelles règles favorisent au Canada la croissance et
la création d'emplois et qu'elles servent plus généralement les intérêts des petites
économies ouvertes qui ont besoin d'investissements.
Orientations de la politique canadienne
À la lumière de ces considérations, le gouvernement entend se donner les priorités
suivantes en rapport avec le système international du commerce et des paiements.
Gérer notre relation économique avec les États-Unis
- Le Canada maintient avec les États-Unis la relation bilatérale la plus complexe
et la plus importante au monde. 80 p. 100 de nos exportations sont destinées aux
États-Unis, et ce pays compte pour 65 p. 100 des investissements étrangers directs au
Canada. C'est pourquoi la bonne gestion de cette relation est notre toute première
priorité. Une bonne partie de ce que nous faisons aux plans bilatéral, régional et
international est en rapport direct avec la gestion de cette relation privilégiée. Il faut
tenir soigneusement compte des différences réelles et des fortes similarités entre les
intérêts des deux pays. Les relations canado-américaines sont basées sur des valeurs
communes et sur une myriade de transactions économiques qui sous-tendent notre
prospérité mutuelle. Mais une relation aussi intense et diversifiée fait ressortir des
divergences de vues, qui ne sont que des différences entre partenaires souverains
jouant des rôles égaux dans cette relation.
Le gouvernement prévoit conséquemment consolider et valoriser de diverses
façons notre partenariat économique avec les États-Unis. Nous améliorerons et
élargirons l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en négociant de
nouvelles réductions dans les pratiques américaines qui faussent le commerce et
l'investissement et en ouvrant l'ALENA à d'autres pays du continent, en commençant
par le Chili.
De façon plus générale, nous continuerons à encourager l'adoption
aux États-Unis de politiques économiques d'ouverture sur l'étranger et de coopération, par
exemple en favorisant la libéralisation du commerce continental par l'élargissement de
l'ALENA et l'appui du travail engagé sur un Accord de libre-échange des Amériques;
en intensifiant la coopération environnementale à l'échelle du continent; en
encourageant les États-Unis à s'impliquer dynamiquement dans le lancement rapide de
la nouvelle OMC, et en renforçant les liens commerciaux et financiers établis au sein
du mécanisme de l'APEC. Le fait d'impliquer positivement les États-Unis dans ces
dossiers et dans d'autres questions internationales facilitera la gestion des points de
divergence dans nos relations bilatérales et permettra aux deux pays d'avoir une
collaboration internationale plus efficace dans les nombreux domaines de politique où
nous poursuivons des objectifs similaires.
Nous redoublerons d'efforts pour gérer les points de friction sectoriels en
menant un programme de défense et de promotion active de nos intérêts à
Washington, en nous trouvant des alliés dans les diverses régions des États-Unis et en
favorisant les partenariats sectoriels entre les secteurs privés des deux pays. Nous
encouragerons aussi les gouvernements provinciaux et les parlementaires à
s'impliquer davantage dans ce travail en structurant mieux le partage de l'information et
en coordonnant mieux les programmes mis sur pied pour défendre nos intérêts.
Oeuvrer en faveur d'un système commercial international ouvert
- Au plan multilatéral, nous accorderons la plus haute priorité à l'établissement de
l'OMC. Nos efforts intra-régionaux et extra-régionaux auront tous pour objectif le
renforcement du système commercial mondial. Nous sommes fermement convaincus
que la nation canadienne en a tiré d'importants avantages économiques dans les
50 dernières années, une conviction qui se reflète dans le fait que l'OMC était une
proposition canadienne qui a reçu l'appui de tous les partis. La vision canadienne,
basée sur un large consensus national, a donc apporté une importante contribution à la
façon dont la communauté des nations mènera son commerce de demain.
Dans les années à venir, nous tenterons résolument de relever les nouveaux
défis. Il nous faudra notamment pour cela achever les négociations complémentaires
-- déjà envisagées sous les auspices de l'OMC -- sur les marchés publics et sur le
commerce de certains services. Nous sommes aussi disposés à aller au-delà du
programme de travail existant. Nous allons par exemple encourager une analyse
approfondie, d'ailleurs déjà en cours à l'OMC, sur la façon d'améliorer la compatibilité
des obligations et des politiques internationales en matière de commerce et
d'environnement dans les cas où il y a chevauchement et conflit. Nous engagerons le
solide travail de base requis pour la préparation de la prochaine série de mesures de
libéralisation du commerce et de l'investissement, dont dépend la prospérité du
Canada. Nous appuierons aussi le travail de l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) et de l'Organisation internationale du Travail
(OIT) sur les rapports qui existent entre les normes internationales du travail et le
système commercial multilatéral.
Renforcer les liens économiques avec l'Europe
- Nos relations commerciales et économiques matures avec l'Europe restent
d'une grande importance. Nous veillerons à ce qu'elles soient appuyées au niveau
bilatéral, surtout en ce qui concerne nos principaux partenaires. Nous accorderons
toutefois une attention particulière à l'Union européenne (UE), dont les domaines de
compétence touchent de plus en plus aux intérêts du Canada. Le gouvernement
examinera comment il serait possible de s'inspirer des résultats des récentes
négociations commerciales multilatérales pour poursuivre la libéralisation du commerce
avec l'UE. En consultation avec les milieux d'affaires, nous explorerons soigneusement
la possibilité de réduire ou d'éliminer les obstacles au commerce entre l'Europe et
l'Amérique du Nord dans tous nos secteurs d'exportation (surtout celui des produits
agricoles), notamment par le biais d'un accord de libre-échange entre les membres de
l'UE et les signataires de l'ALENA.
Bâtir des relations avec les nouveaux marchés
- Asie-Pacifique
- Le gouvernement entend promouvoir activement, au sein de l'APEC, la
libéralisation du commerce dans la région du bassin du Pacifique dans les prochaines
décennies, et il est disposé à participer à l'élimination progressive des obstacles au
commerce entre les membres de l'APEC. Parmi les grands défis économiques qui se
posent, mentionnons la nécessité de libéraliser les pratiques qui ont faussé les
courants d'investissement dans la région du Pacifique, l'établissement d'un consensus
sur l'importance de nouvelles réductions tarifaires et l'intensification de la coopération
technique dans des domaines aussi divers que les procédures douanières et les
pratiques forestières. Le gouvernement exploitera l'approche « Équipe Canada » qui lui
a si bien réussi en Asie l'an dernier, alors que le premier ministre, accompagné du
ministre du Commerce international et du secrétaire d'État pour l'Asie-Pacifique, a
visité la région à la tête d'un groupe comprenant des leaders provinciaux et des
personnalités du monde des affaires.
- Amérique latine
- Nous porterons étroitement attention au Mexique, un partenaire d'importance
croissante pour le Canada, et aux autres grands pays latino-américains. Le Canada et
le Mexique ont beaucoup à gagner et à apprendre l'un de l'autre par une coopération
accrue dans le cadre de l'ALENA. Cette relation est aussi prometteuse dans d'autres
sphères, y compris une collaboration étroite au sein de diverses institutions
multilatérales comme l'ONU. Les deux pays ont intérêt à utiliser l'ALENA comme
moyen d'élargir le libre-échange sur le continent, d'abord au Chili, puis peut-être
éventuellement à d'autres pays. Le gouvernement est déterminé à développer nos
relations économiques avec cette région, comme en témoigne la visite effectuée cette
année par l'« Équipe Canada » dirigée par le premier ministre, accompagné du ministre
du Commerce international, de la secrétaire d'État pour l'Amérique latine et l'Afrique, et
de gens d'affaires éminents.
Promouvoir l'investissement étranger direct et la réglementation du comportement anticoncurrentiel
- Le Canada tentera d'obtenir des règles internationales améliorées et plus
transparentes concernant l'investissement étranger direct et les pratiques
anticoncurrentielles par le biais de divers mécanismes, dont la négociation d'une
nouvelle génération d'accords sur la protection des investissements étrangers (APIE)
avec les pays en développement et les économies en transition de l'Europe centrale et
de l'Europe de l'Est. Nous poursuivrons aussi l'élaboration d'un Accord multilatéral sur
l'investissement par l'entremise de l'OCDE et de l'OMC, et l'élargissement de l'ALENA.
Nous encouragerons également une vigilance accrue en rapport avec les pratiques
potentiellement anticoncurrentielles des grandes entreprises multinationales par la
conclusion d'accords bilatéraux et multilatéraux favorisant une coopération active entre
les responsables des questions de concurrence (et des mesures antitrust).
Mettre en place des règles et des institutions pour le nouveau système financier mondial
- Le réseau d'institutions économiques et financières internationales basé sur le
système de Bretton Woods a joué un rôle central dans la gestion de l'économie
mondiale, surtout en appuyant les efforts de développement dans toutes les régions du
monde. Comme toutes les institutions de l'après-guerre, elles doivent s'adapter aux
changements profonds suscités ces dernières années par les percées technologiques
qui ont révolutionné les marchés des capitaux, aux nouveaux défis du développement
durable, au rééquilibrage du pouvoir international ainsi qu'à la croissance des flux de
capitaux privés et au développement du secteur privé.
Sa participation au G-7 permet au Canada d'influencer l'évolution de ces
institutions. Au Sommet économique qui se tiendra à Halifax en juin de cette année, le
gouvernement présidera les discussions sur la réforme des institutions économiques
internationales -- comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale
et éventuellement d'autres institutions. Cet examen devra s'intéresser aux rôles
évolutifs de ces institutions et aux rapports qu'elles entretiennent entre elles et avec les
nombreuses institutions reliées aux Nations Unies. L'élimination des mandats
chevauchants et conflictuels sera aussi un grand objectif canadien, et un objectif
conforme à nos compressions de ressources et à notre stratégie financière. Nous
poursuivrons ces buts aux sommets économiques et dans d'autres instances dans les
années à venir.
La prolifération des nouveaux instruments financiers à cadre juridique et
opérationnel complexe soulève des questions sur la transparence du marché
international des changes et des autres marchés financiers, sur l'adéquation de la
protection offerte aux clients, et sur certaines questions systémiques liées à la stabilité
du système financier international. Avec nos partenaires de l'OCDE, nous examinerons
si les régimes nationaux de réglementation des institutions et des marchés financiers
devraient être utilisés au plan international pour renforcer la stabilité financière globale.
Garantir des rapports positifs entre la réglementation internationale visant la gestion durable de l'environnement et l'économie
- Le gouvernement encouragera instamment l'adoption de règles internationales
concernant la gestion durable de la pêche en haute mer, qui reconnaissent les intérêts
particuliers d'États côtiers comme le Canada et qui reflètent l'impact dévastateur du
déclin des stocks de poisson sur des centaines de collectivités de notre côte est. Le
Canada a déjà annoncé qu'il ratifiera la Convention des Nations Unies sur le droit de la
mer bientôt et il révise ses lois pour les rendre conformes à la Convention, en prévision
de sa ratification.
L'industrie des produits forestiers est à la fois le plus grand contributeur net à la
balance commerciale du Canada et une importante source d'emploi. Le Canada joue
un rôle influent dans le monde à cet égard, comptant pour environ 20 p. 100 du
commerce mondial des produits forestiers. Les forêts ont une fonction écologique très
importante : elles affectent le rythme du réchauffement planétaire, maintiennent la
diversité biologique, empêchent l'érosion des sols, préservent la qualité de l'eau et
sont une source d'inspiration culturelle et spirituelle, surtout pour les peuples
autochtones. Le Canada, à l'instar de plusieurs autres pays, a donc un intérêt
important dans la préservation à long terme des forêts. C'est pourquoi nous
rechercherons résolument, en étroite coopération avec divers alliés, des règles
internationalement convenues sur la gestion durable des forêts -- qui seraient
idéalement enchâssées dans une Convention internationale sur les forêts. Cela aidera
le Canada à maintenir et élargir son accès aux marchés des produits forestiers et à
mieux appuyer les efforts d'autres pays, surtout en développement, pour gérer leurs
ressources forestières de façon durable.
Nous préconiserons l'application de normes environnementales régionales
conformes au développement durable ainsi qu'une amélioration de la compétitivité et
ce, en appuyant activement la mise en oeuvre de l'Accord nord-américain de
coopération dans le domaine de l'environnement. Le gouvernement mettra aussi en
oeuvre sa nouvelle stratégie pour les industries environnementales, qui vise à accroître
le taux de croissance et les exportations de ces industries tout en répondant à l'objectif
gouvernemental en matière d'assainissement de l'environnement. La stratégie
appuiera l'industrie canadienne, financera de nouvelles initiatives visant à mettre au
point et à commercialiser des technologies environnementales innovatrices, et
améliorera les débouchés nationaux et étrangers offerts aux sociétés soucieuses de
protéger l'environnement. Le gouvernement entreprendra des études d'impact,
conformément à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale.
Le Canada a un rôle particulier à jouer dans la protection et le développement
de l'environnement arctique, un domaine où la coopération internationale -- encore
naissante -- est vitale. Par une coopération internationale plus intense et un
engagement national plus ferme, d'ailleurs démontré par la récente nomination d'un
ambassadeur aux Affaires circumpolaires, nous tenterons de ralentir le processus du
changement climatique global ainsi que de protéger et d'améliorer l'environnement
arctique, de même que la santé et le mode de subsistance des habitants de la région.
Nous rechercherons aussi avec nos partenaires des moyens d'améliorer la
gestion des questions environnementales au plan international. Les principales
institutions s'occupant de ces questions sont la Commission du développement durable
de l'ONU, le Programme des Nations Unies pour l'environnement et diverses autres
institutions onusiennes, le Fonds mondial pour l'environnement, la Banque mondiale, le
FMI, les banques régionales de développement, l'OMC et une foule d'autres
mécanismes. Les possibilités de regroupements visant à améliorer l'efficience et
l'efficacité de ces diverses institutions seront évaluées.
Intégrer le monde en développement au système économique international
- L'engagement du Canada de poursuivre et d'élargir la libéralisation du
commerce et de l'investissement contribuera aussi grandement à renforcer la capacité
des pays en développement de s'épanouir à l'intérieur d'une économie de marché.
Le Canada appliquera intégralement les engagements de libéralisation de
l'accès au marché canadien qu'il a pris aux négociations commerciales multilatérales
de l'Uruguay Round. Cela englobe les mesures touchant l'élimination graduelle du
régime de contingentement des importations appliqué dans le cadre de l'Arrangement
multifibres, la réduction des droits d'importation frappant des produits qui intéressent
nombre de pays en développement et la limitation plus stricte des pratiques de
subventions qui faussent le commerce de plusieurs pays en développement tout
comme celui des pays développés.
Nous userons de notre influence pour obtenir que la poursuite de la
libéralisation soit un grand objectif de toute future négociation commerciale à laquelle
nous participons, que ce soit dans le cadre de l'OMC, de l'ALENA ou de l'APEC. Nous
entendons réformer le Tarif de préférence général du Canada pour ouvrir davantage le
marché canadien, surtout aux pays les moins avancés, et nous inciterons nos
partenaires à faire de même. Nous tiendrons compte de l'impact d'une telle action sur
les secteurs de l'économie canadienne qui seraient affectés.
- L'allégement de la dette aidera aussi nombre de pays en développement à
participer plus activement à l'économie mondiale. Le Canada réclame depuis
longtemps, dans des instances comme le Groupe des Sept et le Club de Paris (qui
regroupe les principaux gouvernements créanciers), un meilleur allégement de la dette
pour les pays à faible revenu surendettés, surtout ceux de l'Afrique subsaharienne.
Ces efforts ont récemment été couronnés de succès, lorsque le Club de Paris a
accepté de relever le niveau d'allégement applicable aux dettes accumulées par les
pays admissibles.
Promotion du commerce international
Le gouvernement a consulté largement les entreprises canadiennes de toutes tailles
ayant une expérience de l'exportation, et il a examiné attentivement les
recommandations issues du rapport du Comité mixte spécial et de l'Examen de la
promotion du commerce international sur la meilleure façon de faciliter la participation
des entreprises canadiennes à l'économie internationale.
La sélectivité est particulièrement vitale en situation de contraintes budgétaires. Pour
fournir ces services valorisés et focalisés, nous concentrerons davantage nos
ressources à l'étranger. Nous réduirons nos opérations au pays et, sur certains
marchés, nous utiliserons davantage de personnel recruté sur place. Le soutien des
foires commerciales sera limité aux foires les plus importantes pour des secteurs
donnés. Nous mettrons moins d'insistance sur l'offre d'informations commerciales pour
nous concentrer davantage sur l'exercice de nos droits commerciaux internationaux
(dans le contexte de l'OMC et de l'ALENA, par exemple) et sur la collecte de
renseignements actualisés sur les marchés par notre réseau d'ambassades et de
consulats à l'étranger.
Le gouvernement collaborera avec les provinces, les municipalités et les entreprises intéressées sur les quatre priorités suivantes :
- Accroître la participation des entreprises canadiennes à l'économie
internationale.
Le gouvernement continuera à collaborer étroitement avec toutes les
entreprises pour obtenir un meilleur accès aux gouvernements étrangers et aux
principaux agents économiques. Ses activités de promotion commerciale et financière
viseront à appuyer les petites et moyennes entreprises (PME). Le Programme de
développement des marchés d'exportation sera concentré sur les firmes qui ont un
chiffre d'affaires inférieur à 10 millions de dollars ou moins de 100 employés. Nous
collaborerons avec le secteur privé, les provinces et d'autres organismes
gouvernementaux pour identifier et aider les sociétés prêtes à exporter et pour fournir
des renseignements actualisés et spécifiques sur les secteurs et marchés qui offrent le
meilleur potentiel de croissance, y compris les secteurs de services.
Nous collaborerons avec les provinces intéressées en vue d'élaborer des
programmes et des services conçus pour sensibiliser les gens d'affaires aux cultures
étrangères et pour les rendre mieux capables de travailler sur les marchés étrangers.
L'évolution de l'environnement commercial favorise l'optimisation des ressources
humaines dans une perspective globale et dynamique. L'Institut canadien du service
extérieur (ICSE), qui est le centre de formation professionnelle du MAECI en matière
de gestion et de politiques internationales, s'efforcera d'élargir ses programmes à
d'autres ministères fédéraux, aux gouvernements provinciaux et au secteur privé afin
d'appuyer cet effort visant à doter le Canada d'une culture commerciale internationale.
Nous collaborerons aussi avec la Société pour l'expansion des exportations (SEE) et
les banques commerciales afin d'améliorer l'offre de crédits à l'exportation, surtout pour les PME.
- Diversifier nos marchés étrangers.
Tout en reconnaissant l'importance cruciale
du marché américain pour la prospérité du Canada, nous encouragerons aussi le
développement plus poussé d'autres marchés prometteurs :
- en collaborant avec le secteur privé pour aider les sociétés à se fonder sur leurs
réussites aux États-Unis pour percer d'autres marchés étrangers;
- en concentrant davantage de ressources sur les marchés à forte croissance de
l'Asie-Pacifique et de l'Amérique latine et, en Europe de l'Ouest, en ciblant nos
ressources sur la formation de partenariats financiers et technologiques et d'alliances
stratégiques. Nous encouragerons les sociétés canadiennes à explorer le potentiel
offert par les marchés naissants de l'Afrique et du Moyen-Orient, y compris celui de
l'Afrique du Sud post-apartheid. Nous recruterons davantage de personnel local aux
États-Unis et en Europe de l'Ouest, et nous redéploierons du personnel canadien vers
la région Asie-Pacifique et l'Amérique latine. De nouveaux bureaux commerciaux
seront ouverts dans certains pays de ces régions; les coûts seront financés par une
réaffectation de ressources;
- en nous efforçant de maintenir des services concurrentiels de financement des
exportations, d'assurance des exportations et d'assurance-investissements étrangers
sur la base d'un système financièrement autonome et doté d'une modeste capacité
d'appui financier sur les marchés prioritaires afin de contrebalancer les subventions
accordées par nos principaux concurrents. Nous rechercherons aussi une coopération
plus intense et plus efficace avec les banques privées pour mieux aider les PME et
mieux partager les risques de non-remboursement;
- en faisant mieux connaître la culture et le savoir canadiens à l'étranger dans le
but d'y projeter une image distinctive du Canada, de ses biens et de ses services. Nous
nous efforcerons de faire davantage appel aux artistes et aux universitaires canadiens
pour repenser complètement la façon dont nous projetons notre image nationale et nos
produits à l'étranger. Il sera important de continuer à développer de nouveaux marchés
d'exportation pour les produits et services de nos industries culturelles. Nous
donnerons par ailleurs aux agents du service extérieur de meilleurs outils pour vendre
le Canada à l'étranger, y compris sa culture et son savoir.
- Attirer l'investissement étranger et appuyer la science et la technologie.
De
bonnes politiques économiques nationales maintiendront et amélioreront le climat de
l'investissement au Canada. Nous ferons aussi les meilleurs efforts pour donner plus
de certitude et de prévisibilité aux relations commerciales canado-américaines, surtout
dans le domaine des recours commerciaux prévus par la législation. Cette prévisibilité
sera importante pour les investisseurs qui veulent desservir le marché de l'ALENA.
Le gouvernement rencontrera par exemple les PDG et les administrateurs de
certaines entreprises étrangères implantées au pays pour les encourager à réaliser de
nouveaux investissements et à prévoir des mandats de production au Canada. Le
MAECI présentera des PME canadiennes à des investisseurs étrangers pouvant
constituer des sources de capitaux, de technologies, de compétences en gestion et
d'accès aux marchés. Nous préparerons également des initiatives visant à faciliter
l'accès aux technologies étrangères et leur acquisition par les firmes canadiennes, en
coopération avec d'autres organismes comme le Conseil national de recherches (CNR).
Il est vital que le Canada participe pleinement à l'économie mondiale axée sur
les connaissances. Notre science et notre technologie nous aideront à atteindre ce but.
À cette fin, le gouvernement favorisera :
- l'acquisition des dernières et meilleures technologies par l'industrie;
- la sensibilisation des investisseurs étrangers aux capacités canadiennes en
matière de science et de technologie;
- la participation des entreprises canadiennes à des alliances internationales en
matière de recherche-développement; et
- l'élaboration d'un cadre international de règles donnant librement accès aux
possibilités technologiques internationales.
- Bâtir des partenariats et développer l'approche « Équipe Canada ».
Le
gouvernement renforcera les partenariats et se donnera une approche commerciale
« d'équipe unifiée » sur trois fronts : au sein de l'administration fédérale, avec les
provinces et avec le secteur privé, notamment les grandes entreprises ayant une
expérience de l'exportation et les PME. Le gouvernement collaborera avec les
provinces intéressées pour faire en sorte que les sociétés à la recherche de nouveaux
marchés soient prêtes à exporter. Nous avons engagé les discussions sur une
stratégie définissant les rôles et responsabilités et tentant d'éliminer le chevauchement
et le double emploi, et nous aménageons un service unique pour la prestation de
renseignements commerciaux et de services liés à l'exportation.
Nous collaborons avec des partenaires des secteurs public et privé pour
répondre à leurs préoccupations, notamment aux plans de la technologie et de
l'investissement; cette collaboration est menée de façon informelle et formelle par le
biais de mécanismes comme le Plan de promotion du commerce extérieur, ainsi que
par l'entremise du Comité consultatif sur le commerce extérieur (CCCE) et de plusieurs
groupes de consultations sectorielles (GCSCE).
En 1994, le tourisme était notre cinquième grande source de recettes
d'exportation. Reconnaissant l'importance du tourisme, le gouvernement est déterminé
à recourir, dans ce secteur également, à son approche « Équipe Canada », à collaborer
avec des partenaires des secteurs public et privé pour faire de notre pays une
destination privilégiée pour les voyages internationaux.
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