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IV. LA PROTECTION DE NOTRE SÉCURITÉ DANS UN CADRE MONDIAL STABLE

Quand bien même le contexte international et les dangers qu'il comporte auraient changé, la sauvegarde de la sécurité du Canada demeure la responsabilité première du gouvernement. La tâche est d'autant plus complexe que nous sommes confrontés à un ordre nouveau. Le Canada ressent chaque jour davantage les effets de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Dès lors, nous comprenons mieux les menaces qui pèsent sur notre sécurité.

Les Canadiens reconnaissent que leur prospérité et leur sécurité sont indissociables de la sécurité collective. Tout comme ils savent que la prospérité résulte de l'application d'un ensemble optimal de politiques économiques intérieures et extérieures, de même ils comprennent que la protection et le renforcement de notre prospérité et de notre sécurité nationales passent par la promotion de la paix dans les régions avec lesquelles nous entretenons d'étroites relations économiques et politiques. Les intérêts du Canada étant largement répandus dans le monde, nos politiques ne peuvent reposer que sur une approche mondiale.

Toutefois, les préoccupations des Canadiens en matière de sécurité vont au-delà de la protection égoïste de leurs propres intérêts. Le désir d'aider les autres à instaurer la paix procède de valeurs profondément ancrées dans l'âme canadienne, parmi les plus précieuses que nous ayons en commun. Notre politique de sécurité doit refléter l'esprit qui nous anime. Cela dit, les contraintes financières nous imposent des choix. Voilà pourquoi il est essentiel que nous imprimions à notre politique de sécurité des orientations claires.

Ainsi qu'il est indiqué dans le Livre blanc de 1994 du gouvernement sur la défense, notre adhésion à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et au Traité sur la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) demeurent les principales garanties de notre sécurité militaire. Bien que les menaces visant directement le territoire canadien aient aujourd'hui diminué, le gouvernement estime nécessaire de conserver des moyens militaires prenant en compte le milieu international encore incertain et en mutation. Cela dit, nous procédons aux ajustements qui s'imposent pour renforcer notre capacité de contenir les conflits.

La protection de notre sécurité ne saurait se ramener à la simple préparation militaire. Pour maintenir la sécurité dans le monde, nous devons élaborer de nouvelles approches, trouver de nouveaux outils, et procéder à une nouvelle répartition des rôles institutionnels et des responsabilités politiques. Les politiques de sécurité et les structures qui ne visaient qu'à contenir la menace seront de plus en plus abandonnées au profit de nouvelles constructions favorisant la stabilité et la coopération. Le Canada sera parmi les principaux architectes du cadre élargi qu'il faudra mettre en place pour répondre à l'évolution des impératifs de sécurité.

La sécurité, base de départ de toute action

La sécurité humaine collective : une conception élargie de la sécurité

De sérieux problèmes à long terme résultent de questions d'ordre mondial concernant l'environnement, la population, la santé et le développement. Certains de ces problèmes -- comme le réchauffement du globe -- risquent de nous toucher directement. D'autres peuvent provoquer des crises débouchant sur des tragédies, des épidémies, des migrations massives et autres événements malheureux, auxquels le Canada ne saurait échapper même s'ils se produisent à l'autre bout du monde. D'autres, enfin, peuvent entraîner l'adoption à l'étranger de politiques qui, en dévalorisant les normes internationales relatives au travail, à la santé, à l'environnement ou à d'autres domaines, auraient finalement pour effet de dégrader notre sécurité économique. Tous ces problèmes appellent un élargissement de la politique de sécurité; celle-ci devra désormais être à la fois moins axée sur la gestion des relations entre États et plus sensible à l'importante contribution des individus et de la société à la sécurité collective.

Pour relever les défis que présente cette conception élargie de la sécurité, nous devrons -- et cela rejoint les conclusions du Forum national sur les relations internationales du Canada -- promouvoir la démocratie, le bon gouvernement, les droits de la personne, la règle de droit, et l'instauration de la prospérité par le développement durable. La politique étrangère du Canada continuera de viser ces objectifs.

De l'avis général, le meilleur moyen de réaliser un tel élargissement -- à moindres frais et pour un effet optimal -- consiste à regarder au-delà de l'option militaire pour trouver des solutions aux problèmes de sécurité, et à tout faire pour promouvoir la coopération internationale, renforcer la stabilité et prévenir les conflits. Le gouvernement poursuivra cet objectif dans le cadre d'une approche plus intégrée, faisant intervenir tous les outils de politique étrangère à notre disposition.

De caractère transnational ou mondial, ces problèmes appellent forcément une action concertée à l'échelle de la planète. Le Canada poursuivra ses efforts de coopération au sein des instances multilatérales pour parvenir à les régler.

Le développement durable, condition préalable de la sécurité humaine

Le Comité mixte spécial et les nombreux témoins qu'il a entendus voient dans le programme canadien d'aide au développement international plus que la simple expression des valeurs qui nous sont chères -- notre sens de la justice, notre désir d'aider. Ils ont reconnu que ce programme a aussi un rôle critique à jouer pour le règlement de bon nombre des grandes questions de l'heure en matière de sécurité internationale. Des problèmes tels que la dégradation de l'environnement et le creusement de l'écart entre les riches et les pauvres influent sur la sécurité des populations partout dans le monde. Or, ce sont là des domaines où le Canada peut apporter une contribution efficace, en faisant la promotion du développement durable par la voie de son programme de coopération au développement. Le Centre de recherches sur le développement international (CRDI) fournit de son côté un apport notable, en favorisant une évolution progressive dans les pays du Tiers monde et en faisant porter ses efforts sur le développement durable.

La prévention des conflits et la consolidation de la paix, deux objectifs essentiels

Tel que décrit dans le chapitre VII, les programmes mis en oeuvre par le Canada dans le cadre de l'aide internationale sont en grande mesure conçus pour parer à ces menaces à la sécurité mondiale. Malheureusement, il est évident que l'aide au développement ne saurait à elle seule prévenir les conflits. Lorsque la stabilité est rompue et qu'un conflit armé est imminent, la communauté internationale doit prendre toutes les mesures à sa disposition pour empêcher la guerre, y compris un ensemble gradué d'initiatives diplomatiques et militaires conçues avec la souplesse voulue et mises en oeuvre de façon concertée. La diplomatie préventive est le plus souvent confiée à des institutions multilatérales comme les Nations Unies, mais elle peut également s'effectuer à l'échelle régionale ou bilatérale. De concert avec ses principaux partenaires aux Nations Unies et ailleurs, le Canada s'attachera à trouver des mesures pratiques ayant des chances de succès.

Les organisations régionales de sécurité peuvent jouer un rôle de premier plan à cet égard, notamment par l'application de mesures propres à accroître la confiance. Nous nous efforcerons de faire en sorte que des organisations régionales comme l'OSCE, l'OEA et l'OUA puissent mieux se charger de cette diplomatie préventive à l'avenir.

La consolidation de la paix, soit le renforcement des mesures visant à raffermir la paix en facilitant le rétablissement de l'économie et des institutions, est essentiel pour soutenir les efforts des populations locales et de la communauté internationale en vue de résoudre les conflits. Le programme d'aide internationale du Canada favorisera la consolidation de la paix en fournissant aux sociétés démocratiques sortant d'un conflit l'assistance technique voulue pour leur permettre de mieux répondre aux besoins et aux aspirations de leurs populations. De plus, l'engagement de se pencher sur les besoins sécuritaires de l'individu dans le cadre du système onusien restera une priorité. Cela se réfléta dans l'approche du gouvernement à la Conférence internationale sur la population et le développement au Caire en 1994, et se poursuivra au Sommet mondial sur le développement social de Copenhague et à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Pékin.

Nos outils pour renforcer la sécurité

La gestion des conflits au niveau mondial : notre attachement aux Nations Unies

  • Les Nations Unies continuent d'être le véhicule par excellence pour la poursuite de nos objectifs de sécurité dans le monde. La collaboration avec les autres États membres constitue pour le Canada le meilleur moyen de faire avancer ses priorités à ce chapitre. Dès lors, notre sécurité future passe par le succès de l'ONU.

Mais l'ONU doit devenir plus efficace

  • Nous voulons que l'ONU soit pleinement en mesure de s'attaquer à tous les nouveaux problèmes qui se posent à la communauté internationale en matière de sécurité. Voilà pourquoi nous faisons tant d'efforts pour en accroître l'efficacité. En septembre dernier, devant l'Assemblée générale, le Canada a promis à cette fin de s'employer :
    • à renforcer la capacité d'action préventive de l'ONU;
    • à revoir en profondeur les activités économiques et sociales de l'ONU de manière à ce qu'elles reflètent une définition plus large de la sécurité mondiale;
    • à renforcer la capacité de l'ONU de réagir rapidement;
    • à améliorer le fonctionnement des organes décisionnels de l'ONU; et
    • à assainir l'assise financière de l'ONU.

    Si nous réussissons, nous aurons contribué pour une part essentielle à l'efficacité à court et long terme de cette organisation.

  • Afin de rendre l'ONU plus efficace et plus efficiente et de réduire les doubles emplois dans les activités de l'organisation, le Canada a l'intention d'entreprendre un examen complet de tout le système onusien et il encouragera les autres pays à faire de même. Les résultats de cet examen faciliteront les décisions concernant les niveaux de contribution futurs.

Le renforcement de l'ONU

  • Renforcer la fonction « paix » : Nous entendons faire en sorte que l'ONU dispose de meilleurs moyens pour assurer la mise en oeuvre prompte et efficace de ses décisions visant le maintien et l'imposition de la paix. De sérieuses lacunes sont apparues récemment à cet égard à l'ONU, notamment quand la lenteur et les hésitations de son processus décisionnel ont retardé le déploiement initial de son personnel en Somalie en 1992, et, au printemps dernier au Rwanda, lorsqu'il n'a pas été possible à l'ONU de faire parvenir à temps sur le terrain les renforts nécessaires pour empêcher le massacre. L'impuissance de l'ONU à intervenir rapidement sur le terrain dans de telles crises montre à quel point il faut améliorer sa capacité d'intervention rapide. Les solutions intermédiaires, comme celles proposées dans le cadre du projet de « forces de réserve de l'ONU », n'ont débouché jusqu'ici que sur des améliorations limitées.
  • Le Canada pilote, en conséquence, une étude sans précédent sur les options à envisager pour doter l'ONU d'une capacité d'action rapide.

    Cette étude, qui vise à optimiser les interventions onusiennes lors de crises soudaines, sera prête à temps pour la célébration du cinquantenaire de l'ONU à la prochaine session de l'Assemblée générale. Ses conclusions sur les options à court, moyen et long termes seront soumises aux États membres pour qu'ils décident de la suite à y donner.

  • L'expertise canadienne du service international : Nous continuerons d'offrir la vaste expertise canadienne sur laquelle l'ONU et les autres organisations internationales savent qu'elles peuvent compter. Une liste de noms de Canadiens éminents a été envoyée au secrétaire général en prévision de missions de diplomatie préventive. Nos militaires seront encore disponibles, dans la limite de nos moyens, pour soutenir et diriger des opérations de paix multilatérales, que ce soit au siège des organisations ou sur le terrain. Admirée partout dans le monde, notre police sera encore appelée à participer à des missions de surveillance et de formation critiques, comme à Haïti en ce moment, et parfois même à diriger de telles missions. Bon nombre de civils canadiens continueront quant à eux d'oeuvrer pour la paix aux quatre coins du monde, que ce soit au service de l'ONU, du Canada, d'organisations internationales ou d'ONG.
  • Les besoins en formation : Comme les mandats des opérations de paix de l'ONU se font chaque jour plus complexes et plus dangereux, il est essentiel d'assurer une formation au personnel participant. Bon nombre de pays sont de nouveaux venus dans ces opérations : ils ont du personnel à offrir mais ne sont pas en mesure de dispenser eux-mêmes la formation nécessaire. Étant donné son expérience vraiment unique du maintien de la paix, le Canada est bien placé pour prodiguer cette formation au personnel international, qu'il soit civil ou militaire, dans le cadre du nouvel établissement que finance le gouvernement à Cornwallis (Nouvelle-Écosse), le Centre Lester B. Pearson pour le maintien de la paix.
  • Le partage du fardeau : Les conflits étant nombreux dans le monde et les ressources onusiennes, limitées, il faut trouver des partenaires pour aider l'ONU à s'acquitter des fonctions de maintien et d'imposition de la paix. En Bosnie, l'ONU a dû compter sur l'OTAN pour le soutien de ses objectifs et de ses opérations. Ce partenariat est important car il faut que l'ONU et les organisations régionales collaborent pour tirer le meilleur parti possible des atouts de chacune. Néanmoins, il arrive parfois que des tensions résultent des différences entre les procédures de commandement et de contrôle des deux organisations et même entre leurs cultures institutionnelles. Dans les mois et les années à venir, nous avons l'intention d'encourager la clarification et l'acceptation des rôles qui conviennent à l'ONU et aux organismes régionaux comme l'OTAN relativement aux missions de maintien de la paix.
  • Nous travaillerons aussi à renforcer les capacités d'autres organisations régionales, comme l'OUA et, éventuellement, d'organismes infra-régionaux, de manière à réduire les pressions qui s'exercent sur l'ONU. Nous chercherons à tirer parti des avantages qu'offrent ces organisations, l'ONU étant déjà sérieusement surchargée.

Le Canada est entièrement engagé au niveau de la sécurité régionale

  • Hémisphère occidental
    • États-Unis : Notre relation de défense avec les États-Unis est garante de la sécurité des Canadiens. Notre collaboration de longue date avec ce pays, tant au sein de la Commission permanente mixte de défense que dans le cadre de NORAD, nous a permis de contribuer à la sécurité de l'Amérique du Nord et ce, à bien moindres frais et avec plus d'efficacité que si nous avions été tout seuls. Nous nous promettons de collaborer avec les États-Unis en vue du renouvellement de NORAD en 1996.
    • Arctique: L'accent dans l'arctique canadien est de plus en plus mis sur les menaces non traditionnelles à la sécurité. La nomination récente par le Canada d'un ambassadeur aux affaires circumpolaires attirera davantage l'attention sur de telles menaces. Notre but est de créer un Conseil de l'Arctique pour relever le défi du développement durable dans le Nord et pour tenter de résoudre les problèmes importants auxquels sont confrontés tous les pays de l'Arctique.
    • Amérique latine et Antilles : Les intérêts croissants du Canada en Amérique latine et dans les Antilles justifient que notre politique de sécurité accorde une plus grande attention à la stabilité de cette région. Nous sommes encouragés par la propagation de la démocratie, par l'importance attachée au développement économique équilibré et par le désir constant de réformer l'Organisation des États américains (OEA). Le Canada entend prendre une part importante aux démarches régionales en faveur de la sécurité dans notre hémisphère. Nous faciliterons avant tout l'établissement de cadres -- depuis la recherche des faits jusqu'aux négociations -- pour permettre aux pays de l'hémisphère de prendre des mesures bilatérales et régionales en réaction à d'éventuels problèmes de sécurité. Nous nous emploierons à renforcer les moyens dont dispose l'OEA en vue du règlement des questions de sécurité.

  • Europe
    • Maintien de l'engagement : La stabilité de l'Europe continue d'être une importante priorité. Bien que les menaces à cette stabilité augmentent, trop de liens nous unissent de part et d'autre de l'Atlantique pour que fléchisse notre engagement. Ce que nous avons en commun, c'est avant tout un système de valeurs. Nos liens économiques, culturels et humains continuent d'être intenses et dynamiques; notre engagement dans le système international est fondé sur des objectifs communs. Cet engagement demeure ferme, comme en font foi nos contributions à l'OTAN, à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et aux missions de maintien de la paix de l'ONU sur le continent européen. Le gouvernement s'emploiera à consolider cette relation, notamment par des réunions de haut niveau avec la présidence de l'Union européenne. Nous continuerons également d'accorder la plus grande attention aux relations bilatérales que nous entretenons avec nos principaux partenaires transatlantiques, comme nous l'avons fait avec l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni au cours de la dernière année.
    • OTAN : L'OTAN reste une organisation essentielle pour le maintien de la stabilité en cette période de grands bouleversements en Europe. Elle devra cependant évoluer. La menace qu'elle devait contrer s'est estompée pour faire place à de nouveaux défis, comme ceux qui se sont fait jour en ex-Yougoslavie. Désireux de relever ces défis, le Canada fera pression pour qu'évolue la vocation de l'OTAN et que soient admis d'autres membres, tout en tâchant de rassurer les Russes relativement à cette expansion.
    • OSCE : Cette organisation mérite que le Canada s'intéresse à elle, surtout parce qu'elle fait participer les pays d'Europe -- et notamment la Russie -- à des pourparlers de sécurité dépassant la simple coopération militaire. L'OSCE doit encore prouver qu'elle est en mesure de faire régner la stabilité dans la région, et elle n'y arrivera que si tous ses membres lui accordent la priorité en tant qu'institution paneuropéenne. Le Canada continuera de favoriser le renforcement de cette organisation de coopération régionale, par exemple en fournissant une équipe de planification à la force de maintien de la paix que l'OSCE projette d'envoyer dans le Nagorny-Karabakh.
    • Europe centrale et orientale : L'apparition de nouvelles démocraties en Europe centrale et orientale continuera de retenir l'attention des Canadiens, dont bon nombre ont des liens avec la région. Nous contribuerons à la sécurité européenne par notre participation à la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), et aussi grâce au Programme d'assistance à l'Europe centrale et de l'Est, une approche authentiquement canadienne visant à instaurer le pluralisme, la liberté de la presse, la règle de droit, le bon gouvernement, le respect des droits de la personne, la libre concurrence et la conscience de l'environnement dans les nouvelles démocraties fragiles qui ont émergé des ruines de l'empire soviétique.

  • Asie-Pacifique
    • Défis et progrès : La région est confrontée à de sérieux défis en matière de sécurité : différends frontaliers non résolus, atteintes aux droits de la personne, accroissement des acquisitions d'armes, dégradation écologique, explosion démographique, et narcotrafic. Nos intérêts sur le plan de la sécurité sont pris en compte dans une nouvelle institution -- le Forum régional de l'ASEAN (ARF) -- et dans divers instruments gouvernementaux et non gouvernementaux. Nous nous employons aussi à élargir notre dialogue politique et de sécurité avec le Japon, la Corée du Sud et les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), et nous cherchons à promouvoir l'intégration régionale du Viet-Nam et de la Chine.

  • Moyen-Orient
    • La paix progresse mais les tensions demeurent : Malgré les progrès accomplis ces dernières années en vue d'un règlement du conflit arabo-israélien, le Moyen-Orient reste l'un des grands points faibles du monde pour ce qui est de la sécurité. C'est également une région où la prolifération d'armes de destruction massive représente un risque réel. Multilatéralement parlant, la région est critique pour le programme de sécurité de l'ONU.
    • Pour notre part, nous veillerons à encourager, à faciliter et à mettre sur pied des mesures propres à rétablir la confiance nécessaire à l'avancement de la cause de la paix et du développement dans la région. Notre participation au volet multilatéral du processus de paix au Moyen-Orient, notamment notre rôle moteur au sein du Groupe de travail sur les réfugiés, nous fournit l'occasion de servir la paix et de souligner notre attachement de longue date à la stabilité et au progrès de la région.

  • Afrique
    • Mise en place d'un cadre pour la paix : Bien que l'Afrique ait progressé dans la voie de la réforme politique et économique, la majeure partie du continent reste en proie à l'instabilité et aux conflits. Pour les institutions comme l'OUA, même lorsque la volonté politique existe, le manque de ressources pose souvent des problèmes. De nombreux pays ont encore un long chemin à parcourir avant de réussir à se doter de gouvernements stables, représentatifs et démocratiques, et la communauté internationale devra réfléchir à la combinaison de moyens à mettre en oeuvre pour favoriser le changement.
    • Dans ce contexte, la politique canadienne consistera surtout à collaborer d'une part avec les pays africains clés afin d'établir des cadres internationaux et régionaux pour la prévision et la prévention des conflits, et à s'attaquer d'autre part à des facteurs comme la dégradation de l'environnement, l'explosion démographique et la pauvreté, qui compromettent la sécurité commune sur ce continent. Nous nous employons par ailleurs à promouvoir le respect des droits de la personne et des principes démocratiques dans le cadre d'organisations telles que la Francophonie et le Commonwealth.

La non-prolifération nucléaire et le contrôle des armements sont plus importants que jamais

  • Armes nucléaires
    • Les armes nucléaires continuent de nous menacer : L'élimination des armes nucléaires dans l'ancienne Union soviétique et les risques de prolifération nucléaire ailleurs dans le monde, notamment en Corée du Nord, en Asie du Sud et au Moyen-Orient, continueront de préoccuper la communauté internationale, et des efforts concertés seront nécessaires pour empêcher l'éclosion de nouveaux conflits potentiellement catastrophiques. Le risque de voir des matières fissiles tomber aux mains d'organisations criminelles ou terroristes ne cesse de croître, et il nous faut agir pour y parer au plus vite.
    • Le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) : La priorité des priorités est d'en arriver à un accord international sur une prorogation indéfinie et inconditionnelle du TNP, l'instrument international le plus efficace pour enrayer la propagation de la technologie nucléaire à usage militaire. À cet égard, nous sommes déterminés à renforcer la capacité de l'Agence internationale de l'énergie atomique d'appliquer des garanties de protection efficaces en ce qui concerne les systèmes nucléaires civils.
    • On assiste malheureusement à une polarisation Nord-Sud dans le débat visant la prorogation du TNP, notamment parce que certains prétendent que celui-ci avantage les puissances nucléaires au détriment des autres pays. Le Canada continuera d'insister sur le fait que le TNP est garant de sécurité. Tout le monde est gagnant : les gains de l'un ne sont pas une perte pour l'autre. Nous continuerons par ailleurs de tendre la main à toutes les parties, les incitant à la modération et au pragmatisme lors de l'examen du Traité et de sa prorogation, tout en continuant à exercer des pressions en faveur du désarmement nucléaire.

  • Autres armes de destruction massive
    • Armes chimiques et biologiques : Une action internationale, efficace et coordonnée, s'imposera pour contrer la prolifération des armes chimiques et biologiques de destruction massive. Les traités internationaux en vigueur dans ces domaines ont certes leur utilité, mais il faudra trouver de meilleurs systèmes de vérification. Le Canada collabore avec d'autres pays à cette fin. Nous chercherons aussi à limiter l'exportation de telles armes, y compris leurs dispositifs de lancement et les matières servant à leur fabrication.

  • Armes classiques
    • Renforcement des contrôles : L'accumulation excessive d'armes classiques dans de nombreux États constitue un problème pressant. Le recours généralisé et abusif aux mines terrestres, avec son horrible cortège d'innocentes victimes civiles, pose un sérieux défi, surtout lors d'insurrections. Nous travaillons de concert avec d'autres pays à renforcer la convention internationale pertinente. Nous continuons à attacher beaucoup d'importance au Registre des armes conventionnelles des Nations Unies et à engager vivement les autres États membres à l'utiliser. Le leadership du Canada à ce chapitre est démontré par les contrôles que nous effectuons dans les exportations de biens militaires, contrôles qui sont parmi les plus restrictifs en Occident. Aucune licence d'exportation n'est accordée lorsque, entre autres raisons, les biens sont destinés à un pays où ils pourraient servir à violer les droits de la personne ou encore où il existe une menace imminente d'hostilités. Nous allons aussi étudier les moyens de faire en sorte que la communauté internationale puisse prévenir de façon plus efficace la prolifération des armes classiques.

  • Armement et développement
    • Incitation à des dépenses plus productives : Le gouvernement est préoccupé par le déséquilibre persistant entre les sommes qu'une majorité de pays en développement affectent aux dépenses d'armement et celles qu'ils consacrent au développement de leur population. Nous continuerons d'user de tous les moyens à notre disposition pour faire en sorte que, conformément à l'article 26 de la Charte des Nations Unies, seul soit détourné vers les armements « le minimum des ressources humaines et économiques du monde » et ce, surtout dans les pays en développement où les maigres ressources existantes devraient avant tout servir à soulager les souffrances et à promouvoir l'emploi et la croissance. En particulier, le Canada recherchera la concertation avec d'autres pour influencer les pays qui dépensent beaucoup dans l'achat d'armements plutôt que dans la promotion de programmes d'éducation et de logement pour leur population. À cette fin, le gouvernement offrira son aide à la démobilisation du personnel militaire, de même que de la formation pour l'intégration à la vie civile telles que les activités policières, et ce afin d'assister les sociétés qui tentent de réduire leurs dépenses militaires et reconstruire leur société civile.

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Dernière mise à jour :
2003-02-17

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