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Page principale du Canada dans le monde
IV. LA PROTECTION DE NOTRE SÉCURITÉ DANS UN CADRE MONDIAL STABLE
Quand bien même le contexte international et les dangers qu'il comporte auraient
changé, la sauvegarde de la sécurité du Canada demeure la responsabilité première
du gouvernement. La tâche est d'autant plus complexe que nous sommes confrontés à
un ordre nouveau. Le Canada ressent chaque jour davantage les effets de ce qui se
passe ailleurs dans le monde. Dès lors, nous comprenons mieux les menaces qui
pèsent sur notre sécurité.
Les Canadiens reconnaissent que leur prospérité et leur sécurité sont indissociables
de la sécurité collective. Tout comme ils savent que la prospérité résulte de
l'application d'un ensemble optimal de politiques économiques intérieures et
extérieures, de même ils comprennent que la protection et le renforcement de notre
prospérité et de notre sécurité nationales passent par la promotion de la paix dans les
régions avec lesquelles nous entretenons d'étroites relations économiques et
politiques. Les intérêts du Canada étant largement répandus dans le monde, nos
politiques ne peuvent reposer que sur une approche mondiale.
Toutefois, les préoccupations des Canadiens en matière de sécurité vont au-delà de la
protection égoïste de leurs propres intérêts. Le désir d'aider les autres à instaurer la
paix procède de valeurs profondément ancrées dans l'âme canadienne, parmi les plus
précieuses que nous ayons en commun. Notre politique de sécurité doit refléter l'esprit
qui nous anime. Cela dit, les contraintes financières nous imposent des choix. Voilà
pourquoi il est essentiel que nous imprimions à notre politique de sécurité des
orientations claires.
Ainsi qu'il est indiqué dans le Livre blanc de 1994 du gouvernement sur la défense,
notre adhésion à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et au Traité sur
la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) demeurent les principales
garanties de notre sécurité militaire. Bien que les menaces visant directement le
territoire canadien aient aujourd'hui diminué, le gouvernement estime nécessaire de
conserver des moyens militaires prenant en compte le milieu international encore
incertain et en mutation. Cela dit, nous procédons aux ajustements qui s'imposent pour
renforcer notre capacité de contenir les conflits.
La protection de notre sécurité ne saurait se ramener à la simple préparation militaire.
Pour maintenir la sécurité dans le monde, nous devons élaborer de nouvelles
approches, trouver de nouveaux outils, et procéder à une nouvelle répartition des rôles
institutionnels et des responsabilités politiques. Les politiques de sécurité et les
structures qui ne visaient qu'à contenir la menace seront de plus en plus abandonnées
au profit de nouvelles constructions favorisant la stabilité et la coopération. Le Canada
sera parmi les principaux architectes du cadre élargi qu'il faudra mettre en place pour
répondre à l'évolution des impératifs de sécurité.
La sécurité, base de départ de toute action
La sécurité humaine collective : une conception élargie de la sécurité
De sérieux problèmes à long terme résultent de questions d'ordre mondial concernant
l'environnement, la population, la santé et le développement. Certains de ces
problèmes -- comme le réchauffement du globe -- risquent de nous toucher
directement. D'autres peuvent provoquer des crises débouchant sur des tragédies, des
épidémies, des migrations massives et autres événements malheureux, auxquels le
Canada ne saurait échapper même s'ils se produisent à l'autre bout du monde.
D'autres, enfin, peuvent entraîner l'adoption à l'étranger de politiques qui, en
dévalorisant les normes internationales relatives au travail, à la santé, à
l'environnement ou à d'autres domaines, auraient finalement pour effet de dégrader
notre sécurité économique. Tous ces problèmes appellent un élargissement de la
politique de sécurité; celle-ci devra désormais être à la fois moins axée sur la gestion
des relations entre États et plus sensible à l'importante contribution des individus et de
la société à la sécurité collective.
Pour relever les défis que présente cette conception élargie de la sécurité, nous
devrons -- et cela rejoint les conclusions du Forum national sur les relations
internationales du Canada -- promouvoir la démocratie, le bon gouvernement, les
droits de la personne, la règle de droit, et l'instauration de la prospérité par le
développement durable. La politique étrangère du Canada continuera de viser ces
objectifs.
De l'avis général, le meilleur moyen de réaliser un tel élargissement -- à moindres frais
et pour un effet optimal -- consiste à regarder au-delà de l'option militaire pour trouver
des solutions aux problèmes de sécurité, et à tout faire pour promouvoir la coopération
internationale, renforcer la stabilité et prévenir les conflits. Le gouvernement poursuivra
cet objectif dans le cadre d'une approche plus intégrée, faisant intervenir tous les outils
de politique étrangère à notre disposition.
De caractère transnational ou mondial, ces problèmes appellent forcément une action
concertée à l'échelle de la planète. Le Canada poursuivra ses efforts de coopération
au sein des instances multilatérales pour parvenir à les régler.
Le développement durable, condition préalable de la sécurité humaine
Le Comité mixte spécial et les nombreux témoins qu'il a entendus voient dans le
programme canadien d'aide au développement international plus que la simple
expression des valeurs qui nous sont chères -- notre sens de la justice, notre désir
d'aider. Ils ont reconnu que ce programme a aussi un rôle critique à jouer pour le
règlement de bon nombre des grandes questions de l'heure en matière de sécurité
internationale. Des problèmes tels que la dégradation de l'environnement et le
creusement de l'écart entre les riches et les pauvres influent sur la sécurité des
populations partout dans le monde. Or, ce sont là des domaines où le Canada peut
apporter une contribution efficace, en faisant la promotion du développement durable
par la voie de son programme de coopération au développement. Le Centre de
recherches sur le développement international (CRDI) fournit de son côté un apport
notable, en favorisant une évolution progressive dans les pays du Tiers monde et en
faisant porter ses efforts sur le développement durable.
La prévention des conflits et la consolidation de la paix, deux objectifs essentiels
Tel que décrit dans le chapitre VII, les programmes mis en oeuvre par le Canada dans
le cadre de l'aide internationale sont en grande mesure conçus pour parer à ces
menaces à la sécurité mondiale. Malheureusement, il est évident que l'aide au
développement ne saurait à elle seule prévenir les conflits. Lorsque la stabilité est
rompue et qu'un conflit armé est imminent, la communauté internationale doit prendre
toutes les mesures à sa disposition pour empêcher la guerre, y compris un ensemble
gradué d'initiatives diplomatiques et militaires conçues avec la souplesse voulue et
mises en oeuvre de façon concertée. La diplomatie préventive est le plus souvent
confiée à des institutions multilatérales comme les Nations Unies, mais elle peut
également s'effectuer à l'échelle régionale ou bilatérale. De concert avec ses
principaux partenaires aux Nations Unies et ailleurs, le Canada s'attachera à trouver
des mesures pratiques ayant des chances de succès.
Les organisations régionales de sécurité peuvent jouer un rôle de premier plan à cet
égard, notamment par l'application de mesures propres à accroître la confiance. Nous
nous efforcerons de faire en sorte que des organisations régionales comme l'OSCE,
l'OEA et l'OUA puissent mieux se charger de cette diplomatie préventive à l'avenir.
La consolidation de la paix, soit le renforcement des mesures visant à raffermir la paix
en facilitant le rétablissement de l'économie et des institutions, est essentiel pour
soutenir les efforts des populations locales et de la communauté internationale en vue
de résoudre les conflits. Le programme d'aide internationale du Canada favorisera la
consolidation de la paix en fournissant aux sociétés démocratiques sortant d'un conflit
l'assistance technique voulue pour leur permettre de mieux répondre aux besoins et
aux aspirations de leurs populations. De plus, l'engagement de se pencher sur les
besoins sécuritaires de l'individu dans le cadre du système onusien restera une
priorité. Cela se réfléta dans l'approche du gouvernement à la Conférence
internationale sur la population et le développement au Caire en 1994, et se poursuivra
au Sommet mondial sur le développement social de Copenhague et à la quatrième
Conférence mondiale sur les femmes à Pékin.
Nos outils pour renforcer la sécurité
La gestion des conflits au niveau mondial : notre attachement aux Nations Unies
- Les Nations Unies continuent d'être le véhicule par excellence pour la poursuite
de nos objectifs de sécurité dans le monde. La collaboration avec les autres États
membres constitue pour le Canada le meilleur moyen de faire avancer ses priorités à
ce chapitre. Dès lors, notre sécurité future passe par le succès de l'ONU.
Mais l'ONU doit devenir plus efficace
- Nous voulons que l'ONU soit pleinement en mesure de s'attaquer à tous les
nouveaux problèmes qui se posent à la communauté internationale en matière de
sécurité. Voilà pourquoi nous faisons tant d'efforts pour en accroître l'efficacité. En
septembre dernier, devant l'Assemblée générale, le Canada a promis à cette fin de
s'employer :
- à renforcer la capacité d'action préventive de l'ONU;
- à revoir en profondeur les activités économiques et sociales de l'ONU de
manière à ce qu'elles reflètent une définition plus large de la sécurité mondiale;
- à renforcer la capacité de l'ONU de réagir rapidement;
- à améliorer le fonctionnement des organes décisionnels de l'ONU; et
- à assainir l'assise financière de l'ONU.
Si nous réussissons, nous aurons contribué pour une part essentielle à
l'efficacité à court et long terme de cette organisation.
- Afin de rendre l'ONU plus efficace et plus efficiente et de réduire les doubles
emplois dans les activités de l'organisation, le Canada a l'intention d'entreprendre un
examen complet de tout le système onusien et il encouragera les autres pays à faire de
même. Les résultats de cet examen faciliteront les décisions concernant les niveaux de
contribution futurs.
Le renforcement de l'ONU
- Renforcer la fonction « paix » : Nous entendons faire en sorte que l'ONU dispose
de meilleurs moyens pour assurer la mise en oeuvre prompte et efficace de ses
décisions visant le maintien et l'imposition de la paix. De sérieuses lacunes sont
apparues récemment à cet égard à l'ONU, notamment quand la lenteur et les
hésitations de son processus décisionnel ont retardé le déploiement initial de son
personnel en Somalie en 1992, et, au printemps dernier au Rwanda, lorsqu'il n'a pas
été possible à l'ONU de faire parvenir à temps sur le terrain les renforts nécessaires
pour empêcher le massacre. L'impuissance de l'ONU à intervenir rapidement sur le
terrain dans de telles crises montre à quel point il faut améliorer sa capacité
d'intervention rapide. Les solutions intermédiaires, comme celles proposées dans le
cadre du projet de « forces de réserve de l'ONU », n'ont débouché jusqu'ici que sur des
améliorations limitées.
Le Canada pilote, en conséquence, une étude sans précédent sur les options à
envisager pour doter l'ONU d'une capacité d'action rapide.
Cette étude, qui vise à optimiser les interventions onusiennes lors de crises
soudaines, sera prête à temps pour la célébration du cinquantenaire de l'ONU à la
prochaine session de l'Assemblée générale. Ses conclusions sur les options à court,
moyen et long termes seront soumises aux États membres pour qu'ils décident de la
suite à y donner.
- L'expertise canadienne du service international : Nous continuerons d'offrir la
vaste expertise canadienne sur laquelle l'ONU et les autres organisations
internationales savent qu'elles peuvent compter. Une liste de noms de Canadiens
éminents a été envoyée au secrétaire général en prévision de missions de diplomatie
préventive. Nos militaires seront encore disponibles, dans la limite de nos moyens,
pour soutenir et diriger des opérations de paix multilatérales, que ce soit au siège des
organisations ou sur le terrain. Admirée partout dans le monde, notre police sera
encore appelée à participer à des missions de surveillance et de formation critiques,
comme à Haïti en ce moment, et parfois même à diriger de telles missions. Bon nombre
de civils canadiens continueront quant à eux d'oeuvrer pour la paix aux quatre coins du
monde, que ce soit au service de l'ONU, du Canada, d'organisations internationales ou d'ONG.
- Les besoins en formation : Comme les mandats des opérations de paix de l'ONU
se font chaque jour plus complexes et plus dangereux, il est essentiel d'assurer une
formation au personnel participant. Bon nombre de pays sont de nouveaux venus dans
ces opérations : ils ont du personnel à offrir mais ne sont pas en mesure de dispenser
eux-mêmes la formation nécessaire. Étant donné son expérience vraiment unique du
maintien de la paix, le Canada est bien placé pour prodiguer cette formation au
personnel international, qu'il soit civil ou militaire, dans le cadre du nouvel
établissement que finance le gouvernement à Cornwallis (Nouvelle-Écosse), le Centre
Lester B. Pearson pour le maintien de la paix.
- Le partage du fardeau : Les conflits étant nombreux dans le monde et les
ressources onusiennes, limitées, il faut trouver des partenaires pour aider l'ONU à
s'acquitter des fonctions de maintien et d'imposition de la paix. En Bosnie, l'ONU a dû
compter sur l'OTAN pour le soutien de ses objectifs et de ses opérations. Ce
partenariat est important car il faut que l'ONU et les organisations régionales
collaborent pour tirer le meilleur parti possible des atouts de chacune. Néanmoins, il
arrive parfois que des tensions résultent des différences entre les procédures de
commandement et de contrôle des deux organisations et même entre leurs cultures
institutionnelles. Dans les mois et les années à venir, nous avons l'intention
d'encourager la clarification et l'acceptation des rôles qui conviennent à l'ONU et aux
organismes régionaux comme l'OTAN relativement aux missions de maintien de la paix.
Nous travaillerons aussi à renforcer les capacités d'autres organisations
régionales, comme l'OUA et, éventuellement, d'organismes infra-régionaux, de manière
à réduire les pressions qui s'exercent sur l'ONU. Nous chercherons à tirer parti des
avantages qu'offrent ces organisations, l'ONU étant déjà sérieusement surchargée.
Le Canada est entièrement engagé au niveau de la sécurité régionale
- Hémisphère occidental
- États-Unis : Notre relation de défense avec les États-Unis est garante de la
sécurité des Canadiens. Notre collaboration de longue date avec ce pays, tant au sein
de la Commission permanente mixte de défense que dans le cadre de NORAD, nous a
permis de contribuer à la sécurité de l'Amérique du Nord et ce, à bien moindres frais et
avec plus d'efficacité que si nous avions été tout seuls. Nous nous promettons de
collaborer avec les États-Unis en vue du renouvellement de NORAD en 1996.
- Arctique: L'accent dans l'arctique canadien est de plus en plus mis sur les
menaces non traditionnelles à la sécurité. La nomination récente par le Canada d'un
ambassadeur aux affaires circumpolaires attirera davantage l'attention sur de telles
menaces. Notre but est de créer un Conseil de l'Arctique pour relever le défi du
développement durable dans le Nord et pour tenter de résoudre les problèmes
importants auxquels sont confrontés tous les pays de l'Arctique.
- Amérique latine et Antilles : Les intérêts croissants du Canada en Amérique
latine et dans les Antilles justifient que notre politique de sécurité accorde une plus
grande attention à la stabilité de cette région. Nous sommes encouragés par la
propagation de la démocratie, par l'importance attachée au développement
économique équilibré et par le désir constant de réformer l'Organisation des États
américains (OEA). Le Canada entend prendre une part importante aux démarches
régionales en faveur de la sécurité dans notre hémisphère. Nous faciliterons avant tout
l'établissement de cadres -- depuis la recherche des faits jusqu'aux négociations --
pour permettre aux pays de l'hémisphère de prendre des mesures bilatérales et
régionales en réaction à d'éventuels problèmes de sécurité. Nous nous emploierons à
renforcer les moyens dont dispose l'OEA en vue du règlement des questions de
sécurité.
- Europe
- Maintien de l'engagement : La stabilité de l'Europe continue d'être une
importante priorité. Bien que les menaces à cette stabilité augmentent, trop de liens
nous unissent de part et d'autre de l'Atlantique pour que fléchisse notre engagement.
Ce que nous avons en commun, c'est avant tout un système de valeurs. Nos liens
économiques, culturels et humains continuent d'être intenses et dynamiques; notre
engagement dans le système international est fondé sur des objectifs communs. Cet
engagement demeure ferme, comme en font foi nos contributions à l'OTAN, à
l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et aux missions de
maintien de la paix de l'ONU sur le continent européen. Le gouvernement s'emploiera
à consolider cette relation, notamment par des réunions de haut niveau avec la
présidence de l'Union européenne. Nous continuerons également d'accorder la plus
grande attention aux relations bilatérales que nous entretenons avec nos principaux
partenaires transatlantiques, comme nous l'avons fait avec l'Allemagne, la France,
l'Italie et le Royaume-Uni au cours de la dernière année.
- OTAN : L'OTAN reste une organisation essentielle pour le maintien de la
stabilité en cette période de grands bouleversements en Europe. Elle devra cependant
évoluer. La menace qu'elle devait contrer s'est estompée pour faire place à de
nouveaux défis, comme ceux qui se sont fait jour en ex-Yougoslavie. Désireux de
relever ces défis, le Canada fera pression pour qu'évolue la vocation de l'OTAN et que
soient admis d'autres membres, tout en tâchant de rassurer les Russes relativement à
cette expansion.
- OSCE : Cette organisation mérite que le Canada s'intéresse à elle, surtout
parce qu'elle fait participer les pays d'Europe -- et notamment la Russie -- à des
pourparlers de sécurité dépassant la simple coopération militaire. L'OSCE doit encore
prouver qu'elle est en mesure de faire régner la stabilité dans la région, et elle n'y
arrivera que si tous ses membres lui accordent la priorité en tant qu'institution
paneuropéenne. Le Canada continuera de favoriser le renforcement de cette
organisation de coopération régionale, par exemple en fournissant une équipe de
planification à la force de maintien de la paix que l'OSCE projette d'envoyer dans le
Nagorny-Karabakh.
- Europe centrale et orientale : L'apparition de nouvelles démocraties en Europe
centrale et orientale continuera de retenir l'attention des Canadiens, dont bon nombre
ont des liens avec la région. Nous contribuerons à la sécurité européenne par notre
participation à la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD),
et aussi grâce au Programme d'assistance à l'Europe centrale et de l'Est, une
approche authentiquement canadienne visant à instaurer le pluralisme, la liberté de la
presse, la règle de droit, le bon gouvernement, le respect des droits de la personne, la
libre concurrence et la conscience de l'environnement dans les nouvelles démocraties
fragiles qui ont émergé des ruines de l'empire soviétique.
- Asie-Pacifique
- Défis et progrès : La région est confrontée à de sérieux défis en matière de
sécurité : différends frontaliers non résolus, atteintes aux droits de la personne,
accroissement des acquisitions d'armes, dégradation écologique, explosion
démographique, et narcotrafic. Nos intérêts sur le plan de la sécurité sont pris en
compte dans une nouvelle institution -- le Forum régional de l'ASEAN (ARF) -- et
dans divers instruments gouvernementaux et non gouvernementaux. Nous nous
employons aussi à élargir notre dialogue politique et de sécurité avec le Japon, la
Corée du Sud et les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN),
et nous cherchons à promouvoir l'intégration régionale du Viet-Nam et de la Chine.
- Moyen-Orient
- La paix progresse mais les tensions demeurent : Malgré les progrès accomplis
ces dernières années en vue d'un règlement du conflit arabo-israélien, le Moyen-Orient
reste l'un des grands points faibles du monde pour ce qui est de la sécurité. C'est
également une région où la prolifération d'armes de destruction massive représente un
risque réel. Multilatéralement parlant, la région est critique pour le programme de
sécurité de l'ONU.
Pour notre part, nous veillerons à encourager, à faciliter et à mettre sur pied des
mesures propres à rétablir la confiance nécessaire à l'avancement de la cause de la
paix et du développement dans la région. Notre participation au volet multilatéral du
processus de paix au Moyen-Orient, notamment notre rôle moteur au sein du Groupe
de travail sur les réfugiés, nous fournit l'occasion de servir la paix et de souligner notre
attachement de longue date à la stabilité et au progrès de la région.
- Afrique
- Mise en place d'un cadre pour la paix : Bien que l'Afrique ait progressé dans la
voie de la réforme politique et économique, la majeure partie du continent reste en
proie à l'instabilité et aux conflits. Pour les institutions comme l'OUA, même lorsque la
volonté politique existe, le manque de ressources pose souvent des problèmes. De
nombreux pays ont encore un long chemin à parcourir avant de réussir à se doter de
gouvernements stables, représentatifs et démocratiques, et la communauté
internationale devra réfléchir à la combinaison de moyens à mettre en oeuvre pour
favoriser le changement.
Dans ce contexte, la politique canadienne consistera surtout à collaborer d'une
part avec les pays africains clés afin d'établir des cadres internationaux et régionaux
pour la prévision et la prévention des conflits, et à s'attaquer d'autre part à des facteurs
comme la dégradation de l'environnement, l'explosion démographique et la pauvreté,
qui compromettent la sécurité commune sur ce continent. Nous nous employons par
ailleurs à promouvoir le respect des droits de la personne et des principes
démocratiques dans le cadre d'organisations telles que la Francophonie et le
Commonwealth.
La non-prolifération nucléaire et le contrôle des armements sont plus importants que jamais
- Armes nucléaires
- Les armes nucléaires continuent de nous menacer : L'élimination des armes
nucléaires dans l'ancienne Union soviétique et les risques de prolifération nucléaire
ailleurs dans le monde, notamment en Corée du Nord, en Asie du Sud et au Moyen-Orient, continueront de préoccuper la communauté internationale, et des efforts
concertés seront nécessaires pour empêcher l'éclosion de nouveaux conflits
potentiellement catastrophiques. Le risque de voir des matières fissiles tomber aux
mains d'organisations criminelles ou terroristes ne cesse de croître, et il nous faut agir
pour y parer au plus vite.
- Le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) : La priorité des
priorités est d'en arriver à un accord international sur une prorogation indéfinie et
inconditionnelle du TNP, l'instrument international le plus efficace pour enrayer la
propagation de la technologie nucléaire à usage militaire. À cet égard, nous sommes
déterminés à renforcer la capacité de l'Agence internationale de l'énergie atomique
d'appliquer des garanties de protection efficaces en ce qui concerne les systèmes
nucléaires civils.
On assiste malheureusement à une polarisation Nord-Sud dans le débat visant
la prorogation du TNP, notamment parce que certains prétendent que celui-ci avantage
les puissances nucléaires au détriment des autres pays. Le Canada continuera
d'insister sur le fait que le TNP est garant de sécurité. Tout le monde est gagnant : les
gains de l'un ne sont pas une perte pour l'autre. Nous continuerons par ailleurs de
tendre la main à toutes les parties, les incitant à la modération et au pragmatisme lors
de l'examen du Traité et de sa prorogation, tout en continuant à exercer des pressions
en faveur du désarmement nucléaire.
- Autres armes de destruction massive
- Armes chimiques et biologiques : Une action internationale, efficace et
coordonnée, s'imposera pour contrer la prolifération des armes chimiques et
biologiques de destruction massive. Les traités internationaux en vigueur dans ces
domaines ont certes leur utilité, mais il faudra trouver de meilleurs systèmes de
vérification. Le Canada collabore avec d'autres pays à cette fin. Nous chercherons
aussi à limiter l'exportation de telles armes, y compris leurs dispositifs de lancement et
les matières servant à leur fabrication.
- Armes classiques
- Renforcement des contrôles : L'accumulation excessive d'armes classiques
dans de nombreux États constitue un problème pressant. Le recours généralisé et
abusif aux mines terrestres, avec son horrible cortège d'innocentes victimes civiles,
pose un sérieux défi, surtout lors d'insurrections. Nous travaillons de concert avec
d'autres pays à renforcer la convention internationale pertinente. Nous continuons à
attacher beaucoup d'importance au Registre des armes conventionnelles des Nations
Unies et à engager vivement les autres États membres à l'utiliser. Le leadership du
Canada à ce chapitre est démontré par les contrôles que nous effectuons dans les
exportations de biens militaires, contrôles qui sont parmi les plus restrictifs en
Occident. Aucune licence d'exportation n'est accordée lorsque, entre autres raisons,
les biens sont destinés à un pays où ils pourraient servir à violer les droits de la
personne ou encore où il existe une menace imminente d'hostilités. Nous allons aussi
étudier les moyens de faire en sorte que la communauté internationale puisse prévenir
de façon plus efficace la prolifération des armes classiques.
- Armement et développement
- Incitation à des dépenses plus productives : Le gouvernement est préoccupé par
le déséquilibre persistant entre les sommes qu'une majorité de pays en développement
affectent aux dépenses d'armement et celles qu'ils consacrent au développement de
leur population. Nous continuerons d'user de tous les moyens à notre disposition pour
faire en sorte que, conformément à l'article 26 de la Charte des Nations Unies, seul soit
détourné vers les armements « le minimum des ressources humaines et économiques
du monde » et ce, surtout dans les pays en développement où les maigres ressources
existantes devraient avant tout servir à soulager les souffrances et à promouvoir
l'emploi et la croissance. En particulier, le Canada recherchera la concertation avec
d'autres pour influencer les pays qui dépensent beaucoup dans l'achat d'armements
plutôt que dans la promotion de programmes d'éducation et de logement pour leur
population. À cette fin, le gouvernement offrira son aide à la démobilisation du
personnel militaire, de même que de la formation pour l'intégration à la vie civile telles
que les activités policières, et ce afin d'assister les sociétés qui tentent de réduire leurs
dépenses militaires et reconstruire leur société civile.
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