DISCOURS
M. MANLEY - ALLOCUTION À LA CANADIAN SOCIETY DE NEW YORK - NEW YORK (NEW YORK)
2001/17 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JOHN MANLEY,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À
LA CANADIAN SOCIETY DE NEW YORK
NEW YORK (New York)
Le 9 avril 2001
(12 h 30 HAE)
Je suis heureux d'avoir été invité à la Canadian Society de New York en cette belle journée de printemps. À
une certaine époque, ce temps aurait incité les jeunes à penser à l'amour. Aujourd'hui, il est évident que les
pensées se tournent plutôt vers les manifestations de masse contre la mondialisation!
Au Canada, nous avons notre bonne part de protestations publiques, de questions sur la façon dont le monde
est dirigé et sur ceux qui en tirent parti, et de revendications visant la transparence et plus de démocratie et de
respect des droits de la personne à l'échelle mondiale.
Ce sont les grandes questions de l'heure, des questions auxquelles nous nous devons de répondre lors des
tribunes publiques et politiques.
Le plus curieux, c'est que ces mêmes questions sont au cœur de ce que le Canada et d'autres tentent de
réaliser dans l'hémisphère, et notamment au Sommet des Amériques que le gouvernement du Canada
accueillera dans moins de deux semaines à Québec.
Lorsque nous sommes témoins de manifestations de masse, que l'opinion publique exprime tant d'anxiété et
d'incompréhension, que les négociations comportent autant de complications et que les fossés semblent trop
profonds pour être comblés, je suis certain que beaucoup de gens, au gouvernement et ailleurs, se demandent
pourquoi. Pourquoi aller de l'avant face à tout cela? Pourquoi s'engager encore plus loin à l'échelle
internationale ou même dans notre hémisphère? Cela en vaut-il la peine?
Ma réponse, c'est oui, sans hésitation.
Parce que c'est vital pour nos intérêts et pour le bien-être de nos populations. Parce que nous ne gagnerons
rien en éludant les questions difficiles. Les questions importantes le sont toujours. Parce que, comme à
l'accoutumée, les plus vulnérables ont le plus à perdre si nous ne réussissons pas à avancer. Parce que nous
connaissons le prix de l'isolement et d'une mauvaise gestion des affaires publiques. C'est un prix qu'aucun
pays ne peut se permettre de payer.
Voilà pourquoi le Canada accueille le Sommet des Amériques et pourquoi notre engagement envers ses
objectifs et ses idéaux -- démocratie, prospérité et développement du potentiel humain -- est absolument
inébranlable.
Le Canada et les Amériques
Les Amériques sont importantes pour le Canada. Le facteur le plus évident est d'ordre géographique : les
Amériques sont à notre porte et nos attaches historiques et culturelles sont constamment revitalisées par nos
importantes et dynamiques communautés d'immigrants.
Mais nos liens ont des racines bien plus profondes. L'hémisphère a été un terrain d'essai essentiel pour la
politique étrangère du Canada. C'est là que nous avons entrepris nos efforts concernant les mines
antipersonnel et c'est parmi nos partenaires de l'Organisation des États américains [OEA] que se sont
cristallisés les premiers appuis envers l'action mondiale contre les mines. De même, la campagne pour mettre
un terme au trafic illicite des armes légères a pris racine dans la communauté interaméricaine. Je voudrais
également signaler le fait que presque tous les accords de libre-échange du Canada -- qu'ils soient déjà
conclus ou encore en cours de négociation -- se situent dans l'hémisphère. En fait, les échanges du Canada
avec les Amériques ont enregistré, au cours des 10 dernières années, une croissance plus rapide qu'avec
n'importe quelle autre région du monde.
L'ordre du jour interaméricain en est un de partage de la prospérité et d'inclusion. Il traduit une communauté de
but et de valeurs au sein de la plus grande partie des Amériques qui, de manière tout à fait remarquable,
transcendent les obstacles de la langue, de la géographie et des degrés de développement.
Je crois également que le Canada est important pour les Amériques. Il constitue un autre interlocuteur du Nord,
qui apporte une forte tradition multilatéraliste à la communauté interaméricaine. Le premier ministre du Canada,
le très honorable Jean Chrétien, est l'un des grands hommes d'État de l'hémisphère : il est l'un des cinq chefs
de gouvernement présents au Sommet de Miami en 1994 qui soient encore au pouvoir aujourd'hui.
L'hémisphère s'attend à ce qu'il fasse preuve de leadership et il n'en a certes pas manqué.
De plus, je considère que le Canada est bien placé pour relever les défis de cette ère, dans l'hémisphère et
dans la communauté mondiale, tant comme société se caractérisant par sa diversité et son inclusivité que
comme économie forte qui s'est transformée sous l'effet de la révolution technologique.
Je sais que mon collègue, le ministre canadien des Finances, vous a récemment parlé du nouveau Canada qui
se manifeste au XXIe siècle. Un Canada innovateur, compétitif à l'échelle internationale et doté d'une économie
vigoureuse, diversifiée et en pleine croissance. Un Canada qui est le pays le plus « branché » de la terre et un
chef de file de l'économie mondiale du savoir. Enfin, un pays reconnu dans le monde pour l'équilibre qu'il a su
réaliser grâce à son modèle particulier de gouvernance fondé à la fois sur une économie dynamique et ouverte
et sur de solides biens communs.
C'est ce dernier élément qui caractérise le mieux ce que nous essayons de réaliser dans les Amériques,
c'est-à-dire étendre à d'autres la démocratie, la prospérité et la qualité de vie élevée dont nous jouissons au
Canada. Ce sont là des réalisations que nous avons maintenues grâce à nos relations avec les États-Unis, que
nous bâtissons au sein d'une Amérique du Nord renforcée et que nous devons veiller à étendre à toutes les
parties et à tous les peuples de notre hémisphère.
J'aimerais consacrer quelques instants à certains des éléments de l'ordre du jour que le Canada poursuit dans
les Amériques -- des États-Unis à l'Amérique du Nord et à l'hémisphère dans son ensemble.
Le Canada et les États-Unis
Nos relations avec les États-Unis revêtent une importance primordiale. Elles représentent pour le Canada un
énorme défi sur le double plan de la politique étrangère et intérieure.
Le Canada et les États-Unis travaillent remarquablement bien ensemble. Ce n'est pas une simple nécessité
géographique, mais plutôt des valeurs, des objectifs et des intérêts communs qui régissent la coopération entre
presque tous les niveaux de nos gouvernements et de nos sociétés dans une vaste gamme de domaines :
politique et société, commerce et économie, sécurité et défense, mise en valeur des ressources naturelles et
environnement.
Vous connaissez tous les statistiques. Le Canada et les États-Unis sont le plus important partenaire
commercial l'un de l'autre. Chaque jour, la valeur de nos échanges de biens atteint le chiffre astronomique de
1,3 milliard de dollars américains.
La plupart des Américains ne se rendent pas compte que les États-Unis vendent plus de marchandises au
Canada qu'à toute la Communauté européenne ou au Japon, et que le Canada est le plus gros client de 38
États américains. Notre commerce continue d'ailleurs à croître à un rythme phénoménal, puisqu'il a doublé
depuis la signature de l'Accord de libre-échange et de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain].
Mais les relations canado-américaines ne se mesurent pas seulement en dollars et en cents.
Nous avons intérêt à combattre conjointement les défis de la mondialisation, notamment ses fléaux les plus
graves : l'effroyable trafic d'êtres humains, les drogues illicites et le terrorisme international. Les responsables
canadiens et américains de la sécurité, de l'application de la loi, des douanes et de l'immigration travaillent
ensemble 365 jours par an en Amérique du Nord et partout dans le monde. De même, au sein du NORAD
[Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord], nos forces armées assurent ensemble la
défense du continent nord-américain.
Bien entendu, avec des relations aussi étroites que les nôtres, il est quasiment impossible d'éviter des
désaccords occasionnels. Toutefois, nos relations se définissent non pas en fonction de nos différends
eux-mêmes, mais plutôt d'après la façon dont nous les gérons, par le dialogue, la consultation et les
compromis.
Comme vous le savez tous sans doute, le bois d'œuvre résineux pose un problème auquel nous sommes
confrontés en ce moment. Nous travaillons fort -- en particulier, mon collègue, le ministre du Commerce
international -- en vue d'un règlement équitable de ce problème déjà ancien. Le Canada croit à la liberté du
commerce dans un cadre fondé sur des règles. Nous sommes résolus à faire en sorte que ce système donne
de bons résultats.
Malgré ces différends qui ne représentent qu'une part infime de nos relations, le partenariat Canada-États-Unis
est un succès retentissant, mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. En fait, le succès
engendre de nouvelles pressions et de nouveaux défis que le Canada et les États-Unis doivent affronter
ensemble.
Par l'intermédiaire du Partenariat canado-américain, de l'Accord sur la frontière commune et du processus de
la Vision relative à la frontière, des organismes gouvernementaux, les intervenants des entreprises et des
secteurs d'activité, et les autorités régionales et locales oeuvrent de concert pour créer une frontière moderne
et sûre qui peut faciliter un accroissement des échanges commerciaux et des voyages.
Le Forum sur la criminalité transfrontalière constitue un autre mécanisme qui fait en sorte que notre frontière
commune est plus sûre pour les Canadiens et les Américains.
Mais, de plus en plus, ces questions débordent le contexte strictement bilatéral pour s'étendre à l'horizon
nord-américain.
Le Canada et l'Amérique du Nord
Les structures et les avantages du partenariat Canada-États-Unis se sont étendus à tout le continent,
renforçant les liens qui existent entre les trois économies de l'Amérique du Nord -- le Canada, les États-Unis et
le Mexique.
Une « communauté nord-américaine » est en gestation en ce moment même. C'est une nouvelle réalité
caractérisée par le dialogue et la coopération dans le monde des affaires, l'industrie, l'éducation, les arts et, par
l'entremise des jeunes de l'Amérique du Nord et des ONG, dans une foule de domaines sociaux,
environnementaux, commerciaux et autres.
Nos gouvernements doivent commencer à envisager de façon stratégique la façon de réagir à l'évolution de
l'Amérique du Nord, à ses perspectives et à ses défis.
Mon collègue, le ministre du Commerce international, a déjà engagé des discussions avec ses homologues
américain et mexicain en vue d'imprimer un nouveau dynamisme à l'ALENA. Une autre importante voie
consiste à développer le potentiel des marchés nord-américains de l'énergie. Cet aspect fera l'objet de
plusieurs discussions dans les prochains mois.
En définitive, nous discuterons de la construction de l'avenir de l'Amérique du Nord. Nous devrons pour cela
cerner les domaines dans lesquels les trois pays ont un intérêt commun en ce qui concerne le renforcement du
cadre nord-américain et la question de savoir si nous disposons des moyens appropriés pour y parvenir.
Nous commençons à peine à définir l'avenir de la communauté nord-américaine. Mais c'est là une initiative qui
exigera de plus en plus d'attention de la part de tous nos gouvernements. Je m'attends à ce que nos trois
dirigeants -- le premier ministre Chrétien, le président Bush et le président Fox -- se réunissent prochainement
et à ce que cette question soit au coeur de leurs discussions.
Le Canada et l'hémisphère : le Sommet des Amériques
Le leadership politique, c'est-à-dire l'engagement des chefs d'État et de gouvernement, est également critique
pour la définition de l'avenir de l'hémisphère. Le processus du Sommet des Amériques est fondé sur le
dialogue et l'engagement commun des représentants élus aux niveaux les plus élevés.
C'est un processus relativement nouveau. Avant la convocation du Sommet de Miami en décembre 1994, les
dirigeants de l'hémisphère ne s'étaient pas assis autour d'une même table depuis la réunion de 1967 de Punta
del Este, en Uruguay. Au cours de ces années sans dialogue, l'hémisphère a connu des événements qui
comptent parmi les moments les plus sombres de l'histoire de la région. Non-respect de la démocratie et des
droits de la personne, trafic croissant de la drogue, conflits frontaliers, dégradation de l'environnement et lutte
contre la pauvreté n'ont pas fait l'objet de l'attention qu'ils méritaient parce que les dirigeants n'étaient pas
engagés.
Nous avons maintenant emprunté une nouvelle voie.
À Miami, en 1994, un club de nations démocratiques s'est formé. Sa charte a été renforcée à Santiago en 1998
et, la semaine prochaine, à Québec, nous renouvellerons l'engagement des 34 gouvernements élus de
l'hémisphère envers la démocratie, comme préalable essentiel au progrès dans toutes les autres sphères de
nos intérêts communs.
Les avantages des sommets interaméricains -- et ils sont nombreux -- ne sont ouverts qu'aux gouvernements
qui ont le courage et les convictions nécessaires pour faire cette promesse à leurs citoyens.
Les trois thèmes du Sommet de Québec -- renforcer la démocratie, créer la prospérité et développer le
potentiel humain -- sont complémentaires et définissent un programme politique, économique et social
cohérent et équilibré qui profitera à tous les citoyens de l'hémisphère.
Ayant décrit les valeurs et les principes fondamentaux qui guident la coopération hémisphérique, j'aimerais
consacrer quelques instants aux objectifs particuliers que nous tenterons d'atteindre à ce Sommet.
Renforcer la démocratie
Notre premier domaine d'intérêt est bien sûr la démocratie, comme je viens de le mentionner. À Québec, les
dirigeants appuieront une action destinée à soutenir les institutions et les processus démocratiques, à protéger
les droits de la personne et les libertés fondamentales, et à promouvoir le respect de la primauté du droit.
Parmi les initiatives particulières que nous prendrons, il y a lieu de mentionner les suivantes : renforcer
l'indépendance des organes nationaux chargés de surveiller le processus électoral; appliquer de nouvelles
technologies pour créer des réseaux d'institutions nationales de protection des droits de la personne; aider les
États à mettre en œuvre la Convention interaméricaine contre la corruption; poursuivre la mise au point du
Mécanisme multilatéral d'évaluation qui favorise la coopération dans la lutte contre le trafic des drogues illicites
et, bien sûr, continuer à renforcer les capacités de la société civile dans notre hémisphère.
Créer la prospérité
Créer la prospérité, le deuxième thème du Sommet, a pour but d'établir une base solide pour un
développement durable et de créer de nouvelles perspectives pour tous les peuples de l'hémisphère. La Zone
de libre-échange des Amériques [ZLEA], qui a tellement retenu l'attention de l'opinion publique, demeure un
élément central de l'effort collectif déployé dans le cadre de ce thème. Toutefois, le Sommet va bien au-delà du
commerce, et notre engagement envers l'intégration économique ne se limite pas à la ZLEA. Il s'étend en fait à
l'édification des infrastructures, à l'encouragement de la responsabilité sociale des entreprises, à la coopération
pour la protection de l'environnement et au renforcement des normes du travail.
En plus de faire le point sur les négociations de la ZLEA (qui se poursuivront jusqu'en 2005) et sur les autres
éléments que je viens de mentionner, les dirigeants examineront les mesures à prendre pour atteindre les
objectifs suivants : réduire la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles grâce, par exemple, à
l'amélioration des codes du bâtiment et de l'utilisation des terres; réaliser des programmes pour faciliter l'accès
à une eau et à des services d'hygiène publique sûrs; moderniser l'infrastructure des télécommunications et
assurer un meilleur accès à des capitaux de démarrage pour les microentreprises et les PME.
Développer le potentiel humain
Le dernier thème du Sommet -- développer le potentiel humain -- vise à créer des conditions permettant à
chacun de mieux profiter des occasions qui s'offrent pour développer son potentiel et contribuer à
l'épanouissement de la société dans laquelle il vit et travaille. Nous mettrons particulièrement l'accent sur la
promotion de l'inclusion en habilitant les groupes -- jeunes, femmes, autochtones, pauvres et personnes
handicapées -- qui sont souvent forcés de se situer en marge de nos sociétés et de nos économies.
À Québec, les dirigeants approuveront différentes mesures destinées notamment à affirmer leur engagement
envers un accès universel à l'éducation primaire pour tous les enfants d'ici 2010 et à éliminer les disparités
fondées sur le sexe dans le système d'éducation; à prévenir la propagation de maladies telles que le VIH/SIDA;
à promouvoir un dialogue interaméricain sur l'importance de la diversité culturelle et à créer de nouvelles
occasions pour faciliter la participation des citoyens à l'économie mondiale du savoir. Je suis heureux de noter
que le bureau canadien de l'autoroute de l'information a conclu des accords avec six de nos partenaires
d'Amérique latine et des Caraïbes pour aider les gouvernements et les entreprises à étendre leur application
des nouvelles technologies afin de faciliter le développement humain dans leur pays.
La connectivité
Le Canada a fait de la notion de « connectivité » l'un des objectifs généraux du Sommet de Québec. Les
technologies de l'information et des communications sont en train de transformer notre monde. Nous en
sommes particulièrement conscients au Canada, puisque nous sommes en tête des pays du monde en ce qui
concerne le branchement à Internet de nos écoles et de nos bibliothèques, la prestation en direct des services
gouvernementaux et le développement de l'accès des ménages au Web.
Dans notre hémisphère, comme partout ailleurs dans le monde, nous devons élargir l'accès à ces technologies
et en faire un meilleur usage pour renforcer nos institutions démocratiques et sociales et pour développer les
débouchés de la nouvelle économie. Nous devons veiller à ce que les disparités dans ce domaine ne
s'élargissent pas, et à ce que ces outils d'avancement soient à la portée de tous les citoyens, dans tous les
pays.
La connectivité n'est cependant pas seulement un concept technique. Nous pouvons également créer des
possibilités de dialogue sur une grande échelle entre les populations, les collectivités et les gouvernements. Le
mois dernier, le Parlement du Canada a accueilli la réunion inaugurale du Forum interparlementaire des
Amériques ou FIPA, qui a permis à des législateurs de tout l'hémisphère de contribuer plus directement au
système interaméricain. Les Premières nations du Canada ont aussi accueilli récemment les chefs autochtones
de l'hémisphère au premier Sommet des peuples autochtones des Amériques jamais organisé. C'était là une
entreprise historique destinée à permettre aux communautés autochtones de se faire entendre et de participer
au processus politique de l'hémisphère.
Nous avons également appuyé la convocation d'un Sommet des peuples destiné à établir un important forum
où les membres de la société civile pourraient échanger leurs vues sur les priorités de l'hémisphère. De plus, à
titre de représentants gouvernementaux, nous avons tenu des réunions avec plus d'un millier d'ONG et de
réseaux de la société civile au Canada et partout aux Amériques. Les recommandations résultant de ces
consultations et réunions ont été prises en considération tout au long du processus préparatoire au Sommet de
Québec, et les représentants de la société civile auront l'occasion de présenter leurs points de vue aux
ministres canadiens et à leurs homologues de l'hémisphère lors du Sommet.
Au Canada, nous avons pris l'engagement de faire preuve d'ouverture et de transparence dans les opérations
gouvernementales et dans les initiatives que nous prenons sur la scène internationale, comme l'organisation de
ce Sommet. Cela suffit-il? Jusqu'à maintenant, l'opinion publique nous a dit non. Toutefois, comme en toutes
choses, c'est un objectif qui se mesure aux progrès accomplis. Dans les Amériques, nous avons fait beaucoup,
beaucoup de chemin.
La décision prise samedi à Buenos Aires par les 34 ministres du Commerce des Amériques d'accepter la
proposition canadienne de dévoiler les textes des négociations est sans précédent. Je félicite les ministres
d'avoir pris cette décision historique et je félicite tout particulièrement mon collègue Pierre Pettigrew pour ces
efforts constants qui ont conduit à cette réalisation.
Ce sera là indubitablement l'événement le plus ouvert et le plus transparent jamais organisé sur ce continent.
Le Canada s'engage d'ailleurs à aller plus loin, pour que des progrès encore plus marqués soient réalisés à
l'occasion des prochains sommets.
Conclusion
Nous sommes fiers d'accueillir le 3e Sommet des Amériques à Québec, qui est l'un des sites les plus
remarquables du Canada. Cette ville est le choix parfait pour cette rencontre. C'est l'un des premiers endroits
où la nation canadienne a vu le jour et a commencé à prendre forme au début du XVIIe siècle. Il est donc
particulièrement approprié que nous y célébrions la réalisation de notre pleine identité hémisphérique et
l'extension d'un partenariat aux coins les plus reculés des Amériques.
Toutes les nations démocratiques des Amériques peuvent cependant partager la fierté de cette rencontre
parce qu'elle reflète la force de l'engagement que chacun d'entre nous a pris envers les autres et, ce qui est
beaucoup plus important, envers nos citoyens. La véritable épreuve du système interaméricain consistera non
pas à déterminer s'il existe ou non des difficultés et des désaccords dans notre hémisphère -- il y en a et il y
en aura longtemps encore --, mais à mesurer notre détermination à nous y attaquer ouvertement et
collectivement.
Je vous remercie.
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