MINISTRE DES ANCIENS COMBATTANTS ET SECRÉTAIRE D'ÉTAT
(DIVERSIFICATION DE L'ÉCONOMIE DE L'OUEST CANADIEN)
(FRANCOPHONIE),
À L'UQAM
« ENFANTS D'ICI OU D'AILLEURS »
MONTRÉAL (Québec)
Le 5 avril 2001
C'est un honneur et un privilège pour moi d'être reçu si amicalement en cette importante
institution qu'est l'UQAM. Merci à vous, étudiantes et étudiants participant à Enfants d'ici ou
d'ailleurs [EIA], professeurs de l'UQAM et des écoles St-Étienne et St-Joseph, et élèves de ces
mêmes écoles. Avec vos amis écoliers du Gabon, de Tunisie et du Sénégal, vous êtes la raison
d'être et le coeur de notre fête. Enfin, merci à leurs Excellences l'ambassadeur du Gabon au
Canada et le consul général de Tunisie à Montréal, qui nous honorent de leur présence.
En regardant parmi nous ce soir, je reconnais le visage pluriel de notre Francophonie. Pluriel
parce que nous sommes de plusieurs générations, à savoir des représentants de nos divers
institutions et pays, des professeurs actifs, des parents, des étudiants universitaires engagés et
des écoliers. Visage pluriel aussi parce que nous venons du Québec et du Manitoba -- que je
tenterai de représenter dignement ce soir --, du Gabon et de Tunisie, et j'en passe. Enfin, pluriel
parce que nous sommes des personnes uniques, différentes, mais capables de nous
rassembler autour de valeurs tels la dignité, le droit à l'éducation, à la paix et à la sécurité pour
chacun.
Il y a déjà quelque temps que je connais l'action d'Enfants d'ici ou d'ailleurs. J'en suis
sincèrement très impressionné. D'abord, en tant qu'ancien éducateur, je suis ravi de voir à
l'oeuvre des étudiants et étudiantes issus de trois disciplines différentes : les sciences
politiques, l'éducation et les communications, qui mettent leurs talents et leur créativité en
commun au service du mieux-être des enfants de la Francophonie.
J'ai eu la chance de parcourir la trousse éducative d'EIA que nous lançons aujourd'hui. Son
contenu rejoint le coeur et le sens que j'ai donnés à mon action durant les années où j'ai oeuvré
dans le monde de l'éducation. En effet, le verso de la pochette de la trousse éducative affirme
que l'avenir est entre les mains des enfants. J'ai noté qu'avec cette trousse, en plus des bonnes
connaissances, « les enfants francophones posséderont les outils nécessaires afin de devenir
de véritables agents de sécurité humaine au service de la Francophonie ».
Voilà ce à quoi je crois le plus.
Nous, professeurs, parents -- et même élus -- avons le devoir de donner le meilleur de nous-mêmes, en tout temps, pour que nos enfants puissent recevoir les outils qui leur permettront de
s'épanouir tout en développant au maximum leurs capacités et leurs talents.
De plus, j'observe avec plaisir qu'Enfants d'ici ou d'ailleurs apporte une grande valeur ajoutée à
ces outils, en mettant l'accent sur les valeurs de solidarité humaine et d'ouverture mutuelle
entre les personnes et les communautés francophones de partout.
Pour ce qui est du Canada, je peux vous dire, en tant que Franco- Manitobain, que cette
solidarité est plus que souhaitable : elle est nécessaire, vitale. Nous, francophones du Manitoba
et des autres provinces, avons besoin de partager avec vous, du Québec, ce que nous sommes
mutuellement, nos expériences tout comme notre créativité. Les communautés de langue
française qui s'épanouissent partout au pays doivent pouvoir mieux se rejoindre si elles veulent
assurer leur mieux-être et leur vitalité.
C'est en ce sens que je suis fier de l'ambition affichée par EIA d'étendre son action née au
Québec à ses compatriotes du Manitoba, au cours de l'année qui vient. Je vous assure que
vous serez non seulement bien et chaleureusement accueillis chez nous, mais que vous y
trouverez aussi un dynamisme et une créativité qui permettront à EIA de faire encore plus,
d'aller encore plus loin. Ensemble, nous serons donc encore plus forts.
Cette solidarité et cette générosité partagées ici au Canada sont un puissant levier pour ouvrir
nos bras et nos coeurs à la Francophonie de partout dans le monde. EIA incarne et réalise déjà
cette ambition, par les racines que vous avez développées au Gabon, en Tunisie, au Mali, au
Sénégal, et bientôt dans encore plus de pays. De plus, EIA veut devenir « un agent de sécurité
humaine » pour tous les enfants qu'il rejoint.
La sécurité humaine, c'est au fond bien simple. Il s'agit tout simplement de bâtir un monde où
les enfants et les adultes de partout auront la chance de vivre sans peur, de s'exprimer sans
crainte, de voyager sans danger. Vivre sans peur, c'est pouvoir courir et jouer dans les champs
sans être menacé par ces armes vicieuses que sont les mines antipersonnel. Vivre sans peur,
c'est vivre sans guerres, dont les enfants et les mères sont toujours les plus touchés. Vivre sans
peur, ce sont des gouvernements qui protègent les personnes avant toute autre chose. Enfin,
vivre sans peur, c'est aussi avoir accès à l'éducation, à des vivres, aux droits qui font que
chacun est considéré avec respect et dignité.
Je termine en vous disant à vous, enfants et jeunes, que votre génération peut non seulement
apporter des remèdes aux erreurs du passé, mais aussi éliminer leurs conséquences. Vous
êtes l'avenir, parce que vous avez le pouvoir de nous rappeler à tous qu'il faut en finir avec les
haines nées des combats du passé. Il y a autour de nous un monde à aider, à rendre meilleur,
pour le mieux-être de notre humanité. C'est pourquoi je me sens privilégié d'être accueilli par
vous, car ce que je vois en vous tous ce soir, c'est l'espoir au présent.