DISCOURS
M. PAGTAKHAN - DEVANT LA CHAMBRE DE COMMERCE DE WINNIPEGET LE COMITÉ DE DÉVELOPPEMENT DES ÉCHANGES COMMERCIAUX AVEC L'INDE - WINNIPEG (MANITOBA)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE REY PAGTAKHAN,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
DEVANT LA CHAMBRE DE COMMERCE DE WINNIPEG
ET LE COMITÉ DE DÉVELOPPEMENT
DES ÉCHANGES COMMERCIAUX AVEC L'INDE
WINNIPEG (Manitoba)
Le 20 avril 2001
Introduction
Merci de me donner l'occasion de cette nouvelle rencontre.
Depuis que j'ai été nommé secrétaire d'État (Asie-Pacifique) le 9 janvier dernier, j'ai assisté à de nombreuses
séances d'information et rencontré des ambassadeurs et des hauts-commissaires; je me suis adressé à la
communauté diplomatique d'Ottawa; j'ai rencontré des Canadiennes, des Canadiens et des responsables
d'organisations non gouvernementales [ONG]. Je me suis rendu dans 7 pays et dans 10 villes.
C'est un immense honneur pour moi d'assumer ces nouvelles responsabilités au service de mes électeurs et
des Manitobains. Laissez-moi vous dire qu'il fait bon se retrouver à Winnipeg.
Je suis heureux que vous ayez décidé d'organiser cette rencontre, afin que nous discutions du nouvel
engagement du Canada envers l'Inde. Les relations politiques et les partenariats commerciaux sont forts entre
l'Inde et le Canada. Mais vous savez que nous pouvons faire davantage pour resserrer ces liens. C'est
pourquoi je suis ravi de voir des entreprises manitobaines profiter de débouchés mondiaux, et tout
particulièrement de saisir des occasions d'affaires en Inde.
J'aimerais profiter de cette occasion pour :
• revenir sur l'annonce récente du Canada de renouveler sa stratégie d'engagement avec l'Inde;
• vous donner un aperçu actuel des relations commerciales entre le Canada et l'Inde;
• solliciter votre opinion sur la façon dont le gouvernement du Canada pourrait collaborer avec vous pour
promouvoir les échanges commerciaux et les possibilités d'investissement en Inde.
Les relations bilatérales Canada-Inde
Le Canada est résolu à poursuivre les relations politiques et économiques les plus étendues possibles avec
l'Inde, une démocratie dynamique qui compte un sixième de la population mondiale et dont l'économie est en
croissance rapide et s'intègre de plus en plus dans l'espace mondial.
L'Inde est désormais la 11e économie mondiale et la 4e en importance au regard de la parité du pouvoir
d'achat. Elle affiche l'un des taux de croissance économique les plus rapides du monde et en est la plus
grande démocratie. Malgré notre éternel et profond désaccord sur la question nucléaire, le Canada et l'Inde
sont unis par des liens politiques et économiques qui dépassent ce différend. On peut faire encore davantage
pour renforcer ces liens.
De plus en plus de liens unissent nos deux peuples. Les dons envoyés en Inde à la suite du séisme du Gujerat
sont la preuve incontestable des liens qui nous unissent.
Toutefois, le Canada reste très préoccupé par la dangereuse tendance à la prolifération nucléaire en Asie du
Sud, illustrée par les essais nucléaires réalisés par l'Inde et le Pakistan en mai 1998.
Il faut savoir que depuis lors, l'Inde a annoncé et respecté un moratoire sur les essais nucléaires et s'apprête à
établir un consensus intérieur en vue de la signature éventuelle du Traité d'interdiction complète des essais
nucléaires. Ces étapes constituent de petits pas dans la bonne direction.
Quant à ses relations avec le Pakistan, l'Inde respecte la ligne de contrôle qui divise le territoire contesté du
Cachemire et vient d'étendre son moratoire unilatéral sur le bombardement de la ligne de contrôle à trois
autres mois. Ce comportement est tout à fait raisonnable de la part du gouvernement indien, et nous sommes
ravis de ces décisions.
Stratégie de réengagement du Canada
La politique canadienne envers l'Inde évolue de concert avec nos partenaires du G-8 qui partagent notre
préoccupation sur les ambitions nucléaires de l'Inde. Ils ont tous renouvelé leur engagement envers l'Inde et
reconnaissent que le climat est plus propice à la poursuite d'un dialogue efficace sur tous les aspects de cette
relation.
Conformément à sa stratégie de réengagement, le Canada a déjà adopté les mesures suivantes :
• Premièrement, la reprise des visites ministérielles des deux côtés. L'approbation préalable des visites au cas
par cas n'est plus nécessaire, et les visites ministérielles devraient s'intensifier au cours de l'année. Par
exemple, le sous-ministre canadien du Commerce international était récemment en Inde, et le sous-ministre
des Affaires étrangères s'y rendra à la fin du mois, tandis que la ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration,
Mme Elinor Caplan, est de retour de son tout récent séjour en Inde, qu'elle a jugé très productif au vu de ses
nouvelles responsabilités. Vous savez sûrement que l'Inde est la deuxième source d'immigrants pour le
Canada. Enfin, le ministre des Affaires étrangères, M. John Manley, et le ministre du Commerce international,
M. Pierre Pettigrew, espèrent à leur tour se rendre en Inde cette année.
• Deuxièmement, la restauration du financement de l'ACDI [Agence canadienne de développement
international]. Ce qui signifie que toutes les restrictions qui restaient en vigueur quant à la planification et à
l'exécution des projets de l'ACDI sont maintenant tombées.
Depuis les essais, le programme canadien d'aide au développement ne s'est jamais interrompu, et les projets
en cours n'ont pas été modifiés. Toutefois, les nouveaux projets de l'ACDI en Inde se sont limités à des projets
humanitaires élémentaires. Après trois ans, il est temps de lever certaines de ces restrictions et de permettre à
l'ACDI d'exploiter ses ressources avec stratégie, notamment de mettre en place des programmes axés sur les
entreprises privées et les ONG canadiennes actives en Inde.
De plus, le Programme de coopération industrielle de l'ACDI, qui aide les entreprises canadiennes à contribuer
au développement de l'Inde et qui, de ce fait, étend les intérêts commerciaux du Canada, avait été
sérieusement amputé depuis les essais nucléaires. Les exportateurs canadiens seront heureux d'apprendre
que ce programme est maintenant complètement rétabli.
• Troisièmement, le gouvernement du Canada a réaffirmé son soutien aux maillages et aux échanges culturels
et sportifs.
• Quatrièmement, le Canada a maintenu sa position sur les prêts des institutions financières internationales à
l'Inde. En clair, le vote du Canada sur les crédits à l'Inde par des institutions telles que la Banque mondiale et
la Banque asiatique de développement restera étroitement lié aux positions de ses partenaires d'optique
commune du G-8.
• Cinquièmement, les exportations militaires, toutefois, ne seront pas autorisées.
• Sixièmement, on poursuivra un vrai dialogue politique. Entre autres points, le Canada pressera les autorités
indiennes sur leurs politiques nucléaires. Nous deviendrons bien plus actifs en diplomatie ouverte et dans les
activités d'extension au Canada et en Inde.
En bref, par le biais de visites ministérielles, de la reprise des programmes bilatéraux de l'ACDI et du soutien
du gouvernement aux collaborations culturelles et sportives, le Canada va enrichir son dialogue politique avec
l'Inde et promouvoir les occasions d'échanges commerciaux et d'investissement bénéfiques pour nos deux
pays.
Finalement, sans changer la substance de nos liens, c'est la démarche qui sera différente. Le secteur privé
canadien sera assuré du plein soutien du gouvernement.
Les relations commerciales Canada-Inde
Malgré l'entretien de relations commerciales continues et actives avec l'Inde, les exportations canadiennes de
1999 étaient en baisse à cause de divers facteurs, notamment les tensions qui animaient les relations
politiques. Les chiffres de 2000 sont en hausse, mais un grand potentiel commercial nous reste ouvert.
En 1996, alors qu'il menait une mission d'Équipe Canada en Inde, le premier ministre Jean Chrétien avait
déclaré qu'on était à portée d'une multiplication par quatre des échanges commerciaux. Les essais nucléaires
ont sans conteste retardé cet objectif. Cependant, la libéralisation de l'économie indienne ces 10 dernières
années et le taux de croissance qu'elle entraîne signifient que cet objectif est réalisable à moyen terme.
La communauté d'affaires du Canada doit envisager sous un angle bien plus sérieux les importantes
perspectives commerciales qu'offre le marché indien. En 2000, nos échanges commerciaux ont atteint
1,7 milliard de dollars, et ce chiffre devrait augmenter.
Le gouvernement encourage activement les sociétés canadiennes à saisir les perspectives d'échanges
commerciaux et d'investissement qu'apporte le marché indien, en accroissant sa présence commerciale en
Inde et en organisant des séances d'information partout au Canada.
J'ai pu noter qu'à l'exception de la collaboration nucléaire et des exportations militaires, aucune restriction sur
le commerce des biens et services n'a été imposée. Pas plus que sur la mise en marché et la promotion des
industries culturelles.
L'investissement dans les deux sens et à notre avantage mutuel est très prometteur. Le secteur de la
technologie de l'information est particulièrement attrayant. Nortel a réalisé d'énormes investissements en Inde.
Son équivalent indien, Infosys, vient d'ouvrir une installation de recherche et développement à North York. Ce
secteur, comme d'autres, est particulièrement actif; celui des services financiers en est un bon exemple.
D'autre part, une liaison aérienne directe sera établie entre le Canada et l'Inde, initiative que l'on attendait
depuis longtemps. En effet, Canada 3000 et Air Canada établiront, dès l'automne, une liaison régulière avec
l'Inde. Il s'agira d'une liaison par le pôle, qui permettra de réduire considérablement le temps de vol, facilitant
du même coup les relations commerciales entre les entreprises de nos deux pays.
Quant à la communauté indo-canadienne, de plus en plus grande, elle joue un rôle de catalyseur des relations
à un nouveau degré. Avec leur sensibilité culturelle et leur réseau de contacts, de nombreux Indo-Canadiens
se découvrent une véritable aptitude au commerce avec l'Inde. Je ne cherche pas à faire entendre par là
qu'être Indo-Canadien garantit la réussite sur le marché indien; nous savons tous que faire des affaires en Inde
constitue un vrai défi pour tout le monde.
Être partenaires et promouvoir les occasions d'échanges commerciaux et d'investissement
Nous encourageons les entreprises canadiennes à envisager sérieusement à pénétrer le marché indien. Les
occasions y sont nombreuses. Et le Canada est quelque peu à la traîne d'autres pays qui exploitent déjà
activement ce marché.
Nos agents commerciaux au Canada et en Inde sont prêts à vous aider. En Inde, nous avons des agents à
Delhi, Mumbai (Bombay), Bangalore, Chandigarh et Calcutta (maintenant Kolkata). Ils possèdent tous de
vastes connaissances du marché indien. Je vous encourage à faire appel à leurs services.
Ce que nous attendons de vous aujourd'hui, c'est de nous dire comment le gouvernement du Canada peut
vous aider à poursuivre des relations commerciales avec l'Inde. Je vous ai dit ce que le gouvernement a fait
jusqu'à ce jour pour réduire les mesures imposées suite aux essais nucléaires de l'Inde. J'attends maintenant
vos réactions sur notre changement d'orientation politique. J'aimerais également être informé des obstacles
que vous avez pu rencontrer dans vos tentatives d'échanges avec l'Inde. Que peut faire le gouvernement du
Canada pour vous aider?
J'attends vos opinions et j'espère pouvoir discuter avec vous de la façon dont le gouvernement du Canada
peut vous aider à percer sur le marché indien.
Je vous remercie.
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