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ÿ5}€ M. KILGOUR - ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA CONFÉRENCE CONJOINTEDE L'ASIE-PACIFIQUE ET DE L'ASSOCIATION INDIENNE DES ÉTUDES CANADIENNES : « LA GESTION DE LA MONDIALISATION ET LES ÉTUDES CANADIENNES AU XXIe SIÈCLE » - MYSORE, INDE

SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE DAVID KILGOUR,

SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),

À L'OCCASION DE LA CONFÉRENCE CONJOINTE

DE L'ASIE-PACIFIQUE ET DE L'ASSOCIATION INDIENNE

DES ÉTUDES CANADIENNES

« LA GESTION DE LA MONDIALISATION ET LES ÉTUDES CANADIENNES AU XXIe SIÈCLE »

MYSORE, Inde

Le 9 janvier 2003

Le suis honoré d'être avec vous pour inaugurer cette troisième conférence de l'Asie-Pacifique organisée conjointement avec l'Association indienne des études canadiennes, qui elle, tient sa 19e conférence.

L'ampleur de cet événement, auquel participent environ 300 personnes et se rattache une centaine d'ateliers, révèle l'importance croissante des études canadiennes dans la région. Je félicite sans réserve les organisateurs de l'événement. Existe-t-il un pays plus indiqué que l'Inde, berceau de la plus importante association du monde vouée aux études canadiennes, pour examiner certaines nuances de la mondialisation dans un contexte propre à la fois au Canada et à l'Asie-Pacifique?

Les liens humains tissent plus étroitement presque tous les jours les relations entre le Canada et l'Asie-Pacifique. De l'Afghanistan au Pacifique Sud, de la Mongolie à l'Australie, presque tous les pays de l'Asie-Pacifique possèdent au Canada une communauté de plus en plus importante. Un Canadien sur 30 environ est d'origine indienne. Pour en donner un autre exemple, mentionnons que le Canada possède la plus importante communauté du monde de Sri-Lankais expatriés, qui compte 250 000 membres. Il y a aujourd'hui approximativement 1 million de Canadiens d'origine chinoise. Les Canadiens originaires de l'Asie-Pacifique apporte une contribution essentielle à notre pays dans toutes les sphères d'activité.

La mondialisation

Au sujet de la mondialisation, permettez-moi de citer un héros pour bon nombre d'entre nous, le mahatma Gandhi : « Je ne veux pas que ma maison soit murée de tous les côtés et que mes fenêtres soient fermées. Je veux plutôt que les cultures de tous les pays soufflent aussi librement que possible autour de ma maison, mais je refuse de me laisser marcher sur les pieds par quiconque. »

Gandhi était prophète. Parce que les diverses « maisons » dans le monde d'aujourd'hui ont vu leurs fenêtres s'ouvrir davantage à la fin du XXe siècle, il souffle actuellement de nouvelles brises d'interactivité. Aucune nation ni aucune culture n'en sont à l'abri. Les progrès technologiques et d'autres percées ont rétréci le monde encore plus. Il nous ont donné de nouvelles occasions d'apprendre les uns des autres et ils nous ont probablement donné les moyens de vivre ensemble en sécurité et pacifiquement, s'ils sont gérés de façon responsable.

La mondialisation, par exemple, a assurément créé de nouveaux débouchés. Elle a amené une plus grande concurrence, laissant dans son sillage certains monopoles inefficaces. Il est maintenant possible d'accélérer la croissance économique nécessaire pour accroître le niveau de vie en Inde et ailleurs. Dans certaines économies en développement, la mondialisation a assuré l'accès à de nouveaux marchés d'exportation, aux investissements étrangers et aux nouvelles technologies. Durant les années 1990, certaines économies émergentes prêtes à s'intégrer à l'économie mondiale ont connu une croissance plus de deux fois plus rapide que celle des économies développées.

La mondialisation consiste à faire encore plus de la démocratie le seul système politique légitime. Il n'existe pas, évidemment, de modèle démocratique unique, mais l'idée selon laquelle tous les êtres humains devraient choisir librement ceux qui les gouvernent, et peuvent pacifiquement remplacer les gouvernements en votant, est maintenant en train de s'implanter presque partout. Tandis qu'il y a 50 ans environ, seulement 30 pays étaient classés comme de véritables démocraties, aujourd'hui, il y a des élections multipartistes au suffrage universel dans approximativement 140 pays. L'Inde, qui compte plus de 600 millions d'électeurs, est la plus grande démocratie du monde.

Comme Gandhi l'avait espéré, les cultures du monde entier sont en train de « souffler autour de la maison » plus que jamais auparavant. Les frontières sont davantage poreuses, les déplacements plus faciles (même s'ils sont plus dangereux) et on trouve parfois aujourd'hui de nouveaux moyens d'exprimer et de protéger des cultures et des langues anciennement isolées et à l'agonie.

Les maladies de la mondialisation

Beaucoup, comme l'a dit Ghandi, ont refusé de « se laisser marcher sur les pieds ». En effet, tandis qu'un sommet des affaires se tenait cette semaine à Hyderabad, d'un bout à l'autre de la ville, l'ancien président de l'Inde, K.R. Narayanan, soutenait au Forum social asiatique que les pays de la région doivent faire front commun pour chasser la mondialisation comme ils ont chassé le colonialisme.

Bien des pays sont assurément encore mal préparés aux effets de la mondialisation. Cette dernière a des conséquences négatives. L'appétit de consommation trop individualiste (« J'achète, donc je suis. ») est certainement l'une d'entre elles. Ainsi en va-t-il de l'importance indue accordée au « résultat », lorsqu'il laisse peu de place aux valeurs, aux langues et aux cultures autochtones. L'inquiétude la plus grave que beaucoup éprouvent au sujet de la mondialisation est peut-être le fait qu'elle menace de laisser beaucoup de gens encore plus à la traîne.

La gestion de la mondialisation

Soyons réalistes; selon moi, on ne peut stopper la mondialisation. Ce qu'il faut, c'est que tous la gèrent mieux. Il faut renforcer l'entrepreneuriat grâce à un plus grand sens communautaire. Les gouvernements vigilants et la société civile devraient partout obliger les gens d'affaires à agir de façon responsable. Il faudrait aider les pays pauvres à développer les capacités dont ils ont besoin et leur donner toutes les possibilités d'exploiter leurs avantages. On doit admettre que l'éducation pour tous est la clé ultime de la dignité et de la prospérité. J'affirmerais que le Canada est un pays qui actuellement fournit un bon modèle de gestion de la mondialisation.

L'étude du Canada

Le Canada a choisi d'adopter une approche axée sur l'évolution politique grâce à laquelle il est devenu, avec beaucoup d'autres pays, y compris l'Inde, indépendant sans rompre ses anciens liens. Georges Étienne Cartier, après avoir joué un rôle clé dans la création de notre Confédération en 1867, a comparé notre évolution pacifique à la violence et à la terreur qui ont accompagné la révolution politique dans son autre patrie, la France.

Nous avons construit dans notre région de l'Amérique du Nord un espace politique unique, fondé sur la civilité, l'équilibre, la modernité et la tradition, à l'intérieur duquel une vaste gamme de gens et de cultures peut se développer en harmonie. La grande majorité des Canadiens respecte « l'altérité ».

Nous avons construit une société reposant sur les droits de la personne, la dignité pour tous et la responsabilité sociale, ce qui donne une qualité de vie faisant l'envie de bien des gens et des pays.

Nos réalisations culturelles, de renommée mondiale, reflètent toute la diversité de notre patrimoine.

Les Canadiens ont toujours joué un rôle dans la défense de la liberté et des idéaux de la société civilisée sur le continent nord-américain, et ailleurs également, en Corée notamment, c'est bien connu. Permettez-moi de vous donner un exemple personnel. Le père de mon épouse, aujourd'hui décédé, George Scott, a servi dans les forces aériennes canadiennes durant la Deuxième Guerre mondiale en partie d'ici, en Inde, à Darjilling. Mon oncle, Frank White, servait dans l'armée canadienne dans le Nord de l'Inde au moment de la partition de cette dernière en 1947, partition qui a eu des conséquences horribles pour tant de gens.

Tout cela fait-il du Canada un pays qu'il vaut la peine d'étudier? Certainement. Avons-nous quelque chose à offrir au monde? Absolument. Sommes-nous parfaits? Bien sûr que non.

Ni le Canada ni aucun autre pays n'ont le monopole de la vertu. Que nous soyons autochtones, immigrants ou métis, nous sommes tous les produits de notre environnement, de notre histoire et de nos traditions. Nous profitons des avantages et assumons le fardeau de bien des choses qui ont été réalisées et de beaucoup d'autres qui ne l'ont pas été.

Il est important de souligner notre expérience, de tabler sur nos succès et d'admettre nos erreurs. Certains pensent que notre capacité de nous autocritiquer constitue notre meilleur trait national. À mesure que notre espace politique se remplit d'une gamme allant toujours en s'élargissant de croyances, de traditions, de valeurs et de cultures, le dialogue que nous entretenons doit devenir plus large, plus global et plus significatif.

Cela se reflète aujourd'hui dans notre littérature, notre cinéma et nos autres formes d'expression artistique, dans notre vie politique, dans notre société et dans la façon d'agir des Canadiens et fait de nous des gens qu'il vaut la peine d'étudier.

Quand nous sommes placés dans un contexte de mondialisation accélérée, qui amplifie les possibilités des êtres humains et qui, simultanément, exploite dans la même mesure les différences, cela devient d'autant plus important. Nous devons établir des modèles de compréhension et d'acceptation. Le Canada est l'un de ces modèles, l'Inde en est un autre.

Le modèle indien

L'Inde est en train de montrer au monde que la démocratie et l'unité dans la diversité, qui fournissent à tous un espace constitutionnel dans un climat de véritable pluralisme, sont possibles ailleurs que dans les pays industrialisés de l'Ouest et de l'hémisphère Nord.

L'Histoire de l'Inde, fondée sur les libertés individuelles et la diversité sociale, la place en bonne position pour récolter des avantages économiques dans un monde de plus en plus libéralisé. Comme Gurcharan Das l'a écrit dans son ouvrage intitulé India Unbound : « L'Inde a épousé la démocratie d'abord, puis le capitalisme et cela a fait toute la différence. [...] elle est plus susceptible de préserver son mode de vie et sa civilisation fondés sur la diversité, la tolérance et la spiritualité. » Ceci constituera une contribution majeure à la civilisation du XXIe siècle; l'Inde est un phare par lequel beaucoup d'autres pays devraient se laisser guider.

L'aide aux études canadiennes

En tant que modèles uniques de développement politique et social, l'Inde et le Canada ont beaucoup de choses à partager avec d'autres pays et à s'échanger. L'Institut indo-canadien Shastri se consacre à cette tâche depuis plus de 30 ans. Financé conjointement par nos deux gouvernements, l'Institut est le principal outil de promotion des relations culturelles et académiques entre nos deux peuples. Ces dernières années, ses activités se sont énormément élargies : le nombre d'établissements canadiens membres de l'Institut Shastri est passé de 4 à 21, ce qui inclut le Musée canadien des civilisations.

Nous avons développé d'autres liens avec le milieu universitaire indien grâce au Programme de bourses d'études du Commonwealth, que nous avons créé depuis longtemps. Plus de 400 Indiens ont étudié au Canada dans le cadre de ce programme depuis les années 1960. L'an dernier, 15 étudiants bénéficiaient de ces bourses et nous espérons accroître ce nombre au cours des prochaines années.

La contribution du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada aux études canadiennes dans la région de l'Asie-Pacifique est d'un peu plus de 1 million de dollars canadiens par année, dont il verse à l'Inde la part du lion, soit environ 325 000 dollars.

L'an dernier, nous avons offert quatre bourses dans le cadre du Programme de bourses Canada-Asie-Pacifique, qui a été créé lors de la tenue de la première Conférence Asie-Pacifique sur les études canadiennes au Japon en 1998. Nous avons bon espoir que davantage d'universitaires indiens présenteront une demande d'inscription à ce programme au cours des années à venir.

Dans toute la région de l'Asie-Pacifique, le développement des études canadiennes a été rendu possible grâce aux efforts et au dévouement de beaucoup de gens comme vous et d'autres qui n'ont pu se joindre à nous aujourd'hui. Le gouvernement du Canada est fier de les avoir aidés et continuera à le faire au cours des prochaines années.

Conclusion

En conclusion, j'aimerais vous laisser sur une citation de Daw Aung San Suu Kyi, une autre héroïne pour beaucoup d'entre nous. Plus tôt cette semaine dans un message enregistré qui était adressé au Forum social asiatique, elle a déclaré : «  Nous devrions non seulement croire qu'un autre monde est possible, mais nous devons également dire qu'il faut en créer un [...] pour que les êtres humains puissent y vivre dans la dignité. »

Nous les gens du début du XXIe siècle avons la possibilité et devons relever le défi de le créer. Nous pouvons relier les gens du monde entier les uns aux autres avec des moyens inimaginables il y a une génération. Il faut accepter de relever ce défi dans le cadre des études canadiennes, comme dans tous les domaines. Nous devons attirer de jeunes boursiers et les inspirer. Nous devons étudier à fond de nouveaux domaines d'études, de nouvelles façons d'examiner de vieux problèmes. Nous devons utiliser efficacement les nouveaux moyens de communication, qui permettent aujourd'hui de transférer de l'information, d'avoir accès à des sources de données et de transmettre des connaissances à bien plus de gens, et ce, à un coût beaucoup moins élevé. Le Canada continuera à vous aider et à appuyer vos efforts comme il l'a fait dans le passé.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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