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Le 27 octobre 2006
VANCOUVER (Colombie-Britannique)
2006/17


SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS






NOTES POUR UNE ALLOCUTION


DU MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL


ET MINISTRE DE LA PORTE D’ENTRÉE DU PACIFIQUE


ET DES OLYMPIQUES DE VANCOUVER-WHISTLER,


L’HONORABLE DAVID L. EMERSON,


À L’OCCASION DU SOMMET ASIE-PACIFIQUE



Bonjour à tous. Je suis ravi d’être ici aujourd’hui. Je tiens à remercier la Fondation Asie Pacifique du Canada et le Pacific Council on International Policy de leur invitation.


Le thème de votre sommet — « North America Meets Global Asia » — est on ne peut plus opportun.


Nous sommes une nation commerçante et nous sommes l’un des pays les plus tributaires du commerce du monde industrialisé avancé.


En tant que tel, nous avons tout à gagner d’une solide performance commerciale, mais nous avons aussi tout à perdre d’une piètre performance.


Dans le contexte de l’économie mondiale d’aujourd’hui, une solide performance commerciale implique nécessairement des rapports étroits et croissants avec l’Asie.


La Chine et l’Inde sont les nouveaux géants économiques. La Corée du Sud et les pays membres de l’ANASE [Association des nations de l’Asie du Sud-Est] prennent leur essor et deviennent des partenaires économiques importants. Quant au Japon, il continue d’être la première économie de la région.


La nouvelle réalité est manifeste. Le « centre de gravité économique » mondial se déplace inexorablement vers l’Asie.


Pour le Canada, cette réorientation devrait être une bonne nouvelle. Ce pays dispose depuis longtemps de véritables avantages en vue d’intensifier ses liens économiques avec l’Asie.


L’un des avantages qui sautent aux yeux est la présence de sa communauté ethnique asiatique bien établie.


Le Recensement de 2001 a révélé que près de 8 p. 100 des Canadiens sont d’origine asiatique — ce pourcentage est sensiblement plus élevé ici à Vancouver. L’Australie nous suit de près, avec 7 p. 100, tandis que seulement 3,6 p. 100 des Américains sont d’origine asiatique.


Depuis de nombreuses années, nous proclamons que nos liens culturels étroits constituent une passerelle naturelle pour l’expansion de nos échanges commerciaux avec l’Asie.


Le Canada bénéficie également d’atouts géographiques très nets.


Situés dans le bassin du Pacifique, nos ports sont beaucoup plus proches des grands ports commerciaux de l’Asie que la plupart des ports concurrents des États-Unis et du Mexique.


Ajoutez à ce « cadeau de la nature » notre système intégré de ports, d’aéroports, de liens routiers et ferroviaires qui relie tout le Canada et permet d’atteindre le cœur de l’Amérique du Nord — et vous obtenez une autre source d’avantage concurrentiel.


L’ALENA [Accord de libre-échange nord-américain] offre un autre avantage crucial : le Canada dispose du potentiel pour se positionner comme un excellent endroit pour mener des activités économiques qui combinent des liens commerciaux entre les États-Unis, le Canada, le Mexique et l’Asie.


Le Canada a saisi l’occasion il y a plus de 20 ans. Nous nous sommes joints à l’APEC [Coopération économique de la zone Asie-Pacifique], nous avons mis en place la Fondation Asie Pacifique et nous songeons à établir une porte d’entrée de l’Asie-Pacifique. Mais qu’en est-il des résultats?


Ce côté de la médaille n’est pas si reluisant.


En 2005, le total des échanges commerciaux avec l’Asie a à peine atteint les 100 milliards de dollars pour le Canada, alors qu’il était de 160 milliards de dollars pour l’Australie, et de 1,1 billion de dollars pour les États-Unis.


Les échanges commerciaux de l’Australie avec le Japon sont presque le double de ceux du Canada et ses échanges avec l’Inde sont plus de 2,5 fois plus élevés que les nôtres.


Moins de 10 p. 100 du total des exportations du Canada partent vers les marchés asiatiques. Notre part des importations asiatiques n’a jamais augmenté de plus de 2 p. 100 au cours des 15 dernières années.


Les importations chinoises du Canada ont augmenté de 2,3 p. 100 en 2005, contre 40 p. 100 pour l’Australie et 9,14 p. 100 pour les États-Unis.


Non seulement nous réalisons une piètre performance en Asie, mais nous devons également faire face à la forte concurrence asiatique en Amérique du Nord. Nous prévoyons qu’en 2007, par exemple, la Chine aura détrôné le Canada comme premier exportateur aux États-Unis.


L’Asie représente systématiquement moins de 2 p. 100 de l’investissement étranger direct au Canada. D’un point de vue plus général, notre part globale de l’investissement étranger direct en Amérique du Nord régresse depuis plus d’une décennie.


Soyons clairs. La contre-performance canadienne en matière de commerce et d’investissement n’est pas chose nouvelle. Ce n’est pas non plus un problème qui a surgi brusquement cette année. C’est plutôt un problème systémique qui dure depuis longtemps.


Le problème ne se pose pas qu’avec l’Asie. Il fait partie d’un plus grand malaise commercial, qui a vu la croissance des exportations canadiennes fléchir au cours de la dernière décennie. Si l’on fait abstraction des exportations d’énergie, notre balance commerciale est négative.


Les explications se révèlent complexes et sont matière à discussion, mais je suis fortement préoccupé par un certain nombre de points.


Tout d’abord, le Canada n’a pas su suivre le rythme de la concurrence quant aux initiatives de libéralisation du commerce. En outre, notre approche multilatérale privilégiée de la libéralisation du commerce dans le cadre de l’OMC [Organisation mondiale du commerce] est manifestement dans l’impasse.


À défaut d’un cycle de négociation de l’OMC fructueux, les pays sont en train de se replier sur les ententes régionales et bilatérales. Qui pis est, nous assistons à une concurrence pour les accords commerciaux bilatéraux qui menace l’égalité des chances et la transparence que l’OMC devait assurer.


Je ne parle pas là uniquement d’accords de libre-échange de portée générale

mais aussi,

         d’accords sur le transport aérien,

         de conventions fiscales,

         d’accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers,

         et d’autres mécanismes d’intensification des échanges et du commerce.


Le Canada a signé trois accords de libre-échange en dix ans. Le dernier l’a été il y a cinq ans, avec le Costa Rica. Au cours des cinq dernières années, les États-Unis en ont signé 15 et l’Australie, qui s’est lancée tardivement sur cette voie, en a signé trois au cours des trois dernières années.


Si l’on compare le nombre d’accords de libre-échange signés par le Canada à ceux signés par le Mexique et par le Chili, on constate que le Mexique en a signé 12, regroupant 43 pays, et le Chili, 19, regroupant 53 pays.


Le Canada a signé quatre accords, qui regroupent cinq pays, ce qui signifie que nous avons signé quatre accords de libre-échange contre 12 pour le Mexique et 19 pour le Chili.


L’Australie s’efforce actuellement de conclure cinq accords de libre-échange (ANASE, Chine, Malaisie, Conseil de coopération du Golfe et Émirats arabes unis). Les États-Unis, eux, s’efforcent actuellement d’en conclure huit, dont trois avec des pays asiatiques.


Soyons clairs. Chaque avantage bilatéral dont nos concurrents disposent et qui fait défaut au Canada, nuit à nos entreprises et à notre pays sur le plan économique.


Qu’en est-il de l’avantage géographique dont nous disposons pour être une porte d’entrée dominante pour le transport entre l’Asie et l’Amérique du Nord?


La part de marché de nos ports de Colombie-Britannique n’est que de 9 p. 100 du trafic transpacifique de conteneurs vers les États-Unis. Celle du U.S. Pacific Northwest (Portland et Seattle) est de 19 p. 100.


La part du lion revient à la Californie, avec 10 p. 100 de ce trafic passant par Oakland et 62 p. 100 par Los Angeles et Long Beach. À l’évidence, une part de marché de 9 p. 100 ne constitue pas un indice de succès véritable d’une porte d’entrée.


Tous ces faits devraient être considérés comme une sonnette d’alarme.


Nous avons surfé sur la vague d’une macro-économie vigoureuse — et ce, en grande partie grâce aux marchés de l’énergie et des produits de base.


Notre situation financière est exemplaire.


Nous venons de passer une décennie à récolter les fruits à portée de main, grâce aux possibilités économiques aisément accessibles dans le cadre de l’ALENA.


Mais, l’essor de l’Asie constitue un virage majeur, et nous ne sommes pas passés de la parole aux actes, ni n’avons bénéficié des avantages de l’Asie; nous manquons une occasion générationnelle.


Je peux vous affirmer que le premier ministre comprend la situation, que je la comprends et que le gouvernement la comprend.


Il nous faut rattraper le temps perdu.


Regardons maintenant ce que nous faisons pour l’Initiative de la porte d’entrée et du corridor de l’Asie-Pacifique.


Le premier ministre a annoncé récemment l’injection de 591 millions de dollars dans plus d’un douzaine de projets de la porte d’entrée du Pacifique, dont 321 millions de dollars pour la mise en œuvre immédiate d’une gamme de projets d’infrastructure, de sécurité et du secteur privé.


Nous avons également adopté un processus accéléré qui nous permettra de déterminer la façon la plus efficace d’affecter les 270 millions de dollars restants au cours de l’année à venir.


Mais permettez-moi d’insister sur ceci : l’initiative de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique n’est pas un projet de 600 millions de dollars. C’est :

         plusieurs milliards de dollars consacrés à l’infrastructure;

         une série d’initiatives frontalières;

         un cadre réglementaire servant d’appui;

         une approche ciblée pour intégrer les centaines d’éléments disparates d’un système logistique et de transport efficace dans une stratégie concrète et cohérente.


En tant que gouvernement, nous avons la tâche de mettre en place un cadre qui permettra au secteur privé de s’engager à faire d’autres investissements. Notre rôle est également de travailler en partenariat avec les gouvernements et le secteur privé afin d’assurer le succès de l’Initiative de la porte d’entrée et du corridor de l’Asie-Pacifique.


De très bons services logistiques et de transport sont de toute évidence essentiels à la réussite commerciale, mais sans accord pour un cadre de libéralisation du commerce, ils sont insuffisants.


Il vous est possible de transporter le produit jusqu’au pays, mais vous ne pouvez l’y faire entrer. Vous investissez, mais n’avez aucune protection.


Depuis des années, nous sommes en négociation dans le but de conclure un certain nombre d’accords commerciaux et d’investissement. J’ai demandé à mes fonctionnaires d’abréger le délai des négociations qui sont en cours depuis trop longtemps. Pouvons-nous faire progresser certains d’entre eux? Déterminons très rapidement s’il est indiqué de retourner sans cesse aux tables de négociation.


Dans le cas contraire, établissons de nouvelles priorités et cessons de patiner.


La Chine, le Japon, la Corée, l’Inde, Singapour et l’Indonésie doivent devenir des destinations retenant davantage notre attention dans le cadre de l’élaboration de nos politiques commerciales.


Nous négocions actuellement des accords de protection et de promotion des investissements étrangers avec la Chine et avec l’Inde. Ces accords constituent des éléments essentiels pour faire naître et multiplier les échanges et l’investissement avec ces moteurs économiques.


Nous poursuivons des négociations d’accord de libre-échange avec Singapour et la Corée. Aujourd’hui, je participe également à une table ronde organisée par le milieu des affaires sur les débouchés dans la région de l’ANASE afin de déterminer quels sont les débouchés réels et tangibles. J’ai déjà assisté à deux réunions, la première ayant porté sur la Chine, et l’autre sur l’Inde.


Le Canada a également conclu des accords bilatéraux améliorés sur le trafic aérien avec la Chine et l’Inde, et il a l’intention de négocier des accords de type « ciel ouvert » avec des pays d’Asie et de partout dans le monde.


Cependant, ne vous méprenez pas. Toutes ces négociations prennent du temps. Néanmoins, je peux vous dire que notre gouvernement est déterminé — déterminé à atteindre des résultats concrets — à mettre en œuvre de véritables initiatives afin de renforcer la compétitivité et le commerce du Canada.


Mon ministère collabore étroitement aussi avec les milieux des affaires du Canada en vue d’élaborer des stratégies commerciales par pays visant les principaux marchés asiatiques.


Ces stratégies s’adapteront aux réalités du commerce mondial, comme les sciences et la technologie, les chaînes de valeur et les investissements. Elles viseront une harmonisation parfaite entre l’expertise canadienne et la demande asiatique.


Nous allons travailler à l’établissement de liens plus étroits entre le milieu canadien des sciences et de la technologie, soit les universités, les instituts de recherche et le secteur privé, et les réseaux asiatiques d’innovation en rapide croissance.


Nous devons également élaborer une stratégie d’investissement plus ciblée pour l’Asie, à la fois pour l’investissement à l’étranger et à destination du Canada. Les entreprises canadiennes doivent créer des liens sur les réseaux internationaux de valeurs globales. Elles doivent investir au Canada et à l’étranger pour faire leur place dans cette nouvelle économie mondiale.


Le gouvernement peut aider, il peut aider beaucoup. Mais les entreprises doivent redoubler d’efforts.


Mon ministère étudie actuellement où nous aurions avantage, en Asie, à affecter plus de délégués commerciaux et de spécialistes sectoriels afin d’aider les entreprises canadiennes.


Nos délégués commerciaux joueront un rôle d’intermédiaire de niveau mondial auprès des entreprises canadiennes, les aidant à ouvrir des portes que d’autres ne peuvent ouvrir.


Je suis d’avis que pour réussir en Asie, il nous faut également réussir en Amérique du Nord.


Nous avons obtenu d’excellents résultats dans le cadre de l’ALENA au cours des dix dernières années.


Nous mettons en place des grappes et des chaînes d’approvisionnement transfrontalières qui s’avèrent hautement compétitives et qui peuvent devenir plus fortes encore.


Grâce à l’ALENA et au PSP [Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité], il nous faut déterminer ce que peuvent faire le Canada, les États-Unis et le Mexique pour s’attaquer davantage aux débouchés et aux menaces asiatiques depuis une plateforme nord-américaine puissante et compétitive.


Notre gouvernement prend actuellement d’autres mesures afin d’appuyer les personnes et les organisations qui s’affairent à améliorer nos liens dans la région de l’Asie-Pacifique.


C’est la raison pour laquelle je suis heureux de vous annoncer aujourd’hui, au nom de la ministre de la Diversification de l’économie de l’Ouest, Mme Carol Skelton, un investissement de 1,52 million de dollars dans trois projets clés.


Premièrement, la United Chinese Community Enrichment Services Society (S.U.C.C.E.S.S.) recevra plus de 356 000 dollars pour le renouvellement du programme Contacts d’affaires pour les nouveaux immigrants afin d’assurer aux nouveaux immigrants entrepreneurs les liens et l’aide dont ils ont besoin pour réussir.

 

Deuxièmement, S.U.C.C.E.S.S. recevra également plus de 938 000 dollars pour développer son programme « Gateway to Asia », qui instaure des liens entre les entreprises de l’Ouest du Canada et les nouveaux immigrants asiatiques en mesure de faciliter de nouvelles relations d’affaires avec des acheteurs et des investisseurs potentiels en Asie.


Troisièmement, la Fondation Asie Pacifique du Canada recevra plus de 220 000 dollars pour financer sept séances permettant de regrouper les principaux intervenants de toutes les régions du Canada afin d’accroître la sensibilisation des entreprises aux possibilités d’affaires dans la région de l’Asie-Pacifique.


Conclusion


Il est manifeste que le Canada doit se doter d’un programme de commerce et d’investissement dynamique et ciblé pour l’Asie. Ce que nous avions n’a pas fonctionné.


Les enjeux sont énormes. Si nous avons de la difficulté à maîtriser toutes les ramifications aujourd’hui, imaginez simplement à quoi nos enfants seront confrontés dans 10, 20 ou 30 ans.


Nous devons réfléchir soigneusement aux types d’avantages concurrentiels dont nos enfants auront besoin, et à la façon dont nous pouvons les leur laisser en héritage.


Je suis ici aujourd’hui pour vous dire que ce gouvernement prend ce défi très au sérieux. Le premier ministre et l’ensemble de son gouvernement ont pour objectif notre succès en Asie.


Mon collègue, M. Chuck Strahl [ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et ministre de la Commission canadienne du blé], s’est rendu en Chine récemment pour discuter des questions d’agriculture, et le ministre des Ressources naturelles, M. Lunn, ira au cours des prochaines semaines. Pour ma part, je prévois un séjour en Chine l’an prochain avec l’espoir de faire progresser une série de questions en matière de commerce, telles que le SDA [Statut de destination approuvé]. Le ministre [des Affaires étrangères et ministre de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique], M. McKay, m’a fait part de son intention de se joindre à moi, et nous travaillons ensemble pour que cela puisse se concrétiser.


Dans deux semaines, le premier ministre, le ministre MacKay et moi-même nous rendrons au Vietnam à l’occasion du Sommet de l’APEC.


Soyez assurés que le Canada sera visible et qu’il se consacrera à établir ces liens avec l’Asie si déterminants pour l’avenir du Canada.


Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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