Après l’effondrement de l’Union soviétique, la Russie a hérité de quantités considérables d’armes nucléaires, chimiques et biologiques et/ou de matières de destruction connexes. De plus, des dizaines de milliers d’anciens scientifiques de l’armement se sont retrouvés sans emploi ou sous-employés. La possibilité que des groupes terroristes ou des pays suscitant des craintes sur le plan de la prolifération se procurent des armes ou des matières de destruction massive de l’époque de la guerre froide, ou encore acquièrent des connaissances s’y rapportant, représente un danger réel pour la communauté internationale.
Conscient de cette menace, le G8, sous la direction du Canada, a lancé le Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes. Les dirigeants des pays du G8 se sont engagés à réunir jusqu’à 20 milliards de dollars sur dix ans pour empêcher des terroristes ou ceux qui leur offrent refuge de se procurer ces types d’armes et de matières. Le Canada s’est engagé à verser 1 milliard de dollars canadiens sur cette période.
Qu'est-ce que le Programme de partenariat mondial?
Le Programme de partenariat mondial a pour objectif de s'attaquer à l'une des plus graves menaces actuelles à la sécurité mondiale, c'est-à-dire empêcher les groupes terroristes de s'emparer d'armes et d'agents de destruction massive (ADM) et de les utiliser. La capacité ou la volonté de ces groupes de provoquer le maximum de souffrance humaine pour mesurer leur succès est apparue au grand jour lors des attentats terroristes perpétrés aux États-Unis le 11 septembre 2001. Jusqu'à maintenant, la capacité de destruction des armes que possèdent les terroristes a toujours limité les dommages et les pertes de vie causés par les attaques qu'ils commettent.
Les risques de voir ce type d'armes utilisé contre des innocents se sont considérablement accrus après 1991, lorsque la Russie prit possession, dans les anciennes républiques soviétiques, de vastes quantités d'armes nucléaires, radiologiques et chimiques et des substances dangereuses et destructrices nécessaires à leur fabrication. Actuellement, la Russie possède :
- environ 40 000 tonnes métriques d'armes chimiques;
- des tonnes d'uranium fortement enrichi et de plutonium militaire;
- des sous-marins mis hors service avec du combustible nucléaire irradié à bord.
Ces arsenaux doivent être sécurisés et détruits pour les empêcher de tomber entre de mauvaises mains.
De plus, on compte des dizaines de milliers d'anciens scientifiques soviétiques de l'armement sans emploi ou sous-employés, et des groupes terroristes ou des pays où l'on craint la prolifération des ADM pourraient en soudoyer certains afin de profiter de leurs compétences.
Reconnaissant cette menace, les chefs du G8 se sont engagés à mettre sur pied un programme visant à empêcher les terroristes et ceux qui les abritent d'acquérir des armes et des agents de destruction massive.
Au Sommet de Kananaskis, les leaders du G8, des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, de la Russie, de l'Union européenne et du Canada se sont unis pour lancer le Partenariat mondial du G8 contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes. Les huit pays ont convenu de réunir 20 milliards de dollars américains pour les projets de coopération, tout d'abord en Russie. À titre de président du G8 l'année 2002, le Canada a renforcé son leadership dans ce projet en s'engageant à verser jusqu'à un milliard de dollars canadiens en dix ans, à compter de 2003.
Les quatre priorités du Partenariat mondial sont :
Cette liste n'est pas exclusive. Même si les projets seront d'abord mis en application en Russie, des dispositions prévoient qu'ils pourront être étendus à d'autres pays de l'ancienne Union soviétique.
Les leaders du G8 ont également invité les autres pays de même optique disposés à adopter les principes et les lignes directrices du Partenariat à engager des pourparlers avec le G8 sur leur participation et leur contribution à cette initiative. Étant donné que celle-ci porte sur les menaces qui concernent tous les États et que les bénéfices sur le plan de la sécurité et de la stabilité stratégique sont d'envergure mondiale, il est impossible de limiter la participation à ce programme à quelques pays seulement. Cet état de choses a été officiellement reconnu en octobre 2002 lorsque les Nations Unies, aux termes de la résolution 57/68, ont salué et endossé les principes du Partenariat mondial.