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NOTES POUR UNE ALLOCUTIONDEM. PETTIGREW - ALLOCUTION AU FORUM SUR LE COMMERCE MONDIAL - RENFORCER LA COMPÉTITIVITÉ DU CANADA À L'ÉCHELLE INTERNATIONALE - BANFF (ALBERTA)

2000/34 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

AU FORUM SUR LE COMMERCE MONDIAL

« RENFORCER LA COMPÉTITIVITÉ DU CANADA

À L'ÉCHELLE INTERNATIONALE »

BANFF (Alberta)

Le 22 septembre 2000

La mondialisation -- des défis, mais aussi des possibilités

Le Canada se trouve aujourd'hui à un moment extrêmement important de son histoire. La mondialisation a multiplié les occasions mais aussi intensifié la concurrence. La nature même de l'économie est en train de changer, la technologie accélérant l'évolution et modifiant radicalement notre façon de communiquer, de travailler et de vivre. Dans cette situation, le Canada a besoin d'une réponse dynamique, d'une réaction qui nous positionne non pas seulement pour réussir, mais aussi pour devenir des chefs de file mondiaux.

Comme on l'a dit hier, au cours de la séance d'ouverture, le défi que nous devons relever aujourd'hui est de choisir entre la médiocrité et l'excellence, saisir les occasions qui se présentent ou les laisser nous filer entre les doigts, s'adapter aux nouvelles réalités ou chercher à affronter les défis de demain avec les moyens du passé.

Ce Forum nous rappelle qu'il faut non seulement réfléchir à ces questions, mais aussi agir en conséquence. Je sais que nous sommes tous déterminés à réussir et que nous voudrons échanger des idées sur les moyens de maintenir notre compétitivité internationale dans un univers sans cesse plus mondialisé.

Commerce et compétitivité sont inextricablement liés

Certains d'entre vous doivent se demander, à première vue, ce qu'un ministre du Commerce est venu faire dans un Forum sur la compétitivité, qui aurait beaucoup mieux convenu au ministre de l'Industrie ou des Finances.

Le fait est, cependant, que le commerce et la compétitivité sont inextricablement liés. Nos entreprises doivent être compétitives pour réussir à l'échelle internationale. En fait, elles doivent l'être pour réussir d'abord sur le marché intérieur parce que, dans notre économie ouverte, elles doivent affronter la concurrence de biens et de services venant de partout dans le monde.

Il est évident que la compétitivité de nos entreprises est en relation directe avec notre succès à l'étranger et notre prospérité au Canada. Mais le lien entre le commerce et la compétitivité ne s'arrête pas là. Non seulement notre compétitivité fait de nous de meilleurs commerçants, mais le commerce nous rend plus compétitifs.

Quand nous achetons et vendons partout dans le monde, nos sociétés apprennent de nouvelles technologies et de nouvelles pratiques exemplaires. Elles voient les produits les plus récents et les modèles d'affaires qui réussissent le mieux. L'acquisition de nouvelles connaissances augmente nos compétences, relève nos normes et place nos entreprises à la fine pointe de la productivité.

Il est donc tout à fait réel que notre compétitivité renforce notre commerce qui, à son tour, renforce notre compétitivité.

Je voudrais examiner aujourd'hui certaines des choses que le Canada doit faire pour que nous puissions rester compétitifs parmi les grandes puissances commerciales de l'économie mondiale.

Un avantage très particulier -- notre diversité

Je commencerai par dire qu'à mon avis, le Canada est bien placé -- bien mieux que la plupart des autres, en fait -- pour livrer concurrence dans la nouvelle économie. Je reconnais d'ailleurs que les arguments sur lesquels je me base pour dire cela se distinguent de ce que la plupart d'entre vous, dans cette salle, pensent en général en discutant de compétitivité.

Vous vous demandez peut-être ce que je veux dire par là. Eh bien, nous avons depuis longtemps au Canada une société véritablement multiculturelle qui fonctionne bien. Et c'est le cas parce que nous avons toujours accepté la diversité. Nous étions uniques au monde en optant pour la citoyenneté politique à un moment où tant d'autres pays ont fondé leur citoyenneté et leur identité sur des caractéristiques homogènes telles que la religion, la langue ou la race.

Se distinguant des autres, le Canada a, dès ses premiers jours, fait preuve d'une ouverture telle que notre société est devenue un microcosme du monde. Nous avons acquis ainsi une riche expérience grâce à nos contacts avec des cultures, des approches et des pratiques d'affaires différentes. C'est cette diversité, je crois, qui a été et continuera d'être l'un de nos plus grands atouts lorsqu'il s'agit de livrer concurrence dans un univers mondialisé.

Le Canada, une nation commerçante compétitive et prospère

En fait, au cours de la dernière décennie, le Canada a révélé sa vraie nature de puissance commerciale internationale. Chaque année semble apporter de nouveaux records. Par exemple, nos exportations représentent aujourd'hui une proportion phénoménale de notre PIB [produit intérieur brut] : 43 p. 100. Il y a 10 ans seulement, ce chiffre n'était que de 28 p. 100.

Les échanges commerciaux occupent une place tellement importante dans notre économie qu'un emploi sur trois dans le pays dépend de notre capacité de vendre des biens et des services à l'étranger. Un sur trois! Il n'y a pas de doute que nous avons quelques bonnes recettes de succès.

Mais j'ai souvent répété que rien n'est plus nuisible que de se reposer sur ses lauriers. Si nous voulons continuer à offrir de brillantes possibilités à nos citoyens, si nous voulons continuer à être des chefs de file et pas seulement des observateurs dans la nouvelle économie, nous devons toujours viser plus haut et toujours donner plus de nous-mêmes que nous ne l'avons jamais fait auparavant.

Le développement économique ne se réalise pas dans le vide. Nous devons constamment vérifier et actualiser le cadre que nous avons mis en place pour favoriser une croissance et une prospérité continues. Nous devons sans cesse adapter ce cadre aux changements qui se produisent sur les marchés internationaux et à l'évolution de la technologie.

C'est pour cette raison qu'il est important de reconnaître les autres facteurs -- à part notre diversité et notre ouverture -- qui contribuent à notre compétitivité. Ce sont des facteurs que vous connaissez bien, j'en suis sûr.

Nous avons mis de l'ordre dans notre économie. L'inflation est contrôlée. Nous ne parlons plus de déficit, mais d'excédent budgétaire et le revenu disponible est en hausse.

Nous avons une infrastructure technique saine. Nous avons les réseaux de fibre optique les plus avancés du monde. Nous avons été le premier pays à brancher toutes nos écoles et nos bibliothèques sur Internet. Le nombre de nos foyers qui possèdent un ordinateur et qui sont branchés sur un réseau de télédistribution par câble est le plus élevé du monde.

De toute évidence, les entreprises canadiennes ont rapidement adopté les technologies de l'information. Les investissements consacrés aux ordinateurs et au matériel de bureautique ont pratiquement quintuplé depuis 1993, multipliant notre capacité et favorisant des gains futurs de productivité.

Le résultat, c'est qu'au cours des 12 derniers mois, la production de nos industries de haute technologie a augmenté de 21 p. 100, par rapport à 3,8 p. 100 pour le reste de l'économie.

Cette performance n'alimente pas seulement notre croissance économique, elle rehausse également notre productivité. Dans le secteur des ordinateurs, par exemple, la productivité du travail a augmenté à un rythme annuel proche de 24 p. 100 par an depuis 1993. Par comparaison, l'augmentation annuelle de la productivité dans l'ensemble de l'économie a tout juste dépassé 1 p. 100 pendant la même période.

Les secteurs de la haute technologie et de la valeur ajoutée accaparent des proportions croissantes de notre commerce extérieur. Il y a quelque temps, les ressources représentaient 60 p. 100 de nos exportations. Aujourd'hui, elles ne comptent que pour 35 p. 100, surtout parce que les exportations canadiennes de matériel de télécommunications, de pièces automobiles et de services ont grimpé en flèche.

Même dans nos secteurs traditionnels, les nouvelles technologies occupent une place de plus en plus importante. Aujourd'hui, le Canada est l'un des principaux exportateurs d'expertise en gestion forestière, en production de pétrole et de gaz, et en localisation numérique des ressources.

La suffisance, un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre

Tout cela nous a mis en bonne position pour réussir, mais ne nous garantit pas le succès. Dans un monde où les frontières s'estompent et où la concurrence est de plus en plus vive, la suffisance est un luxe que nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre.

Par conséquent, même si notre performance commerciale a été remarquable, nous ne pouvons pas ignorer certains indicateurs d'alerte. Tandis que le commerce avec les États-Unis continue de croître, nous perdons du terrain -- et notre part du marché -- dans d'autres importants pays à forte croissance. Notre part du marché chinois, par exemple, est passée de 2,8 p. 100 en 1990 à 1,3 p. 100 en 1998.

Notre priorité -- la croissance par la diversification

Comme vous le savez, certains voudraient que le Canada resserre ses relations et renforce son intégration avec son partenaire commercial le plus important, les États-Unis, allant même jusqu'à préconiser la création d'une union douanière.

Je tiens à vous dire que, dès les premiers temps que j'ai passés dans le secteur privé, j'ai constamment eu pour principe de favoriser la négociation d'accords commerciaux équilibrés, aux niveaux tant bilatéral que multilatéral. En fait, mes 10 années d'expérience à titre de consultant international en administration des affaires n'ont fait que raffermir mes convictions à ce sujet.

Par conséquent, je comprends l'importance de relations économiques plus étroites et plus intégrées avec nos principaux partenaires. En même temps, tout en croyant que l'idée d'une plus grande intégration avec les États-Unis et de l'établissement d'une union douanière ne devrait pas être écartée d'emblée, je pense que tout revient à une question de priorités. À l'heure actuelle, nous avons un excédent commercial impressionnant de 50 milliards de dollars par an avec les États-Unis. Certains diront sans doute que cela nous rend trop tributaires d'une seule économie. Pour ma part, je crois que c'est une bénédiction d'être ainsi les proches voisins du plus grand pays consommateur de la terre et que nous devrions continuer à renforcer nos relations déjà très étroites avec les Américains.

Ainsi, sans partager le point de vue que nos impressionnants résultats sur le marché américain dénotent que nous sommes trop dépendants de celui-ci, je suis fermement convaincu que nous devrions, à ce stade, nous concentrer davantage sur les entreprises canadiennes et leurs besoins. D'après mon expérience, cela signifie que nous devrions diversifier nos exportations et les étendre au-delà de l'Amérique du Nord, et surtout au-delà des États-Unis, plutôt que de rechercher une intégration plus étroite avec notre plus grand partenaire commercial. Si nous voulons vraiment tirer parti de la croissance galopante du commerce international, nous devons déterminer quels seront demain les marchés les plus intéressants et commencer à nous en occuper dès aujourd'hui.

Nous devons concentrer nos efforts sur le développement de notre part des marchés étrangers où nous sommes déjà présents et rechercher de nouveaux débouchés dans les régions où les Canadiens ont rarement fait des affaires. L'Amérique latine est un bon exemple à cet égard. Nous devons tenter de plus grands efforts de pénétration des marchés, tant en Amérique latine qu'ailleurs, plutôt que de limiter nos activités à quelques pays économiquement privilégiés.

Il n'est d'ailleurs pas seulement dans notre propre intérêt économique de rechercher des débouchés sur ces marchés. Nous devons nous rendre compte que, dans un univers mondialisé, nous sommes de plus en plus interdépendants. Nous ne pouvons pas envisager l'avenir de notre économie et de notre société sans tenir compte dans une certaine mesure de celui d'autres pays. De ce fait, nous serions bien avisés d'aider ces économies et ces sociétés dans leur recherche d'un avenir plus stable et plus sûr pour leur nouvelle démocratie, parfois assez fragile.

Nous avons donc une foule de raisons de concentrer nos efforts sur des priorités autres qu'une plus grande intégration avec les États-Unis. C'est pour cette raison que nous travaillons aussi fort pour développer notre accès aux marchés partout dans le monde, que nous avons signé des accords de libre-échange avec le Chili et Israël, que nous avons engagé des discussions avec le Costa Rica et Singapour, et que je suis un fervent partisan d'une Zone de libre-échange des Amériques et de l'accession de la Chine à l'OMC [Organisation mondiale du commerce].

C'est également la raison pour laquelle je travaille en vue du lancement d'une nouvelle série de négociations à l'OMC en essayant de combler le fossé qui sépare les intervenants clés sur les questions de fond et en recherchant des moyens d'atténuer l'inquiétude que les rapports entre le commerce et d'autres questions suscitent dans l'opinion publique.

C'est aussi pour développer de nouveaux marchés que nous avons récemment étendu notre réseau déjà remarquable de délégués commerciaux professionnels et que nous avons entrepris les fameuses missions commerciales d'Équipe Canada. Ces missions ont permis à plus de 1 800 entreprises et organisations canadiennes de tirer parti de débouchés un peu partout dans le monde et ont directement entraîné la signature de contrats valant plus de 24 milliards de dollars.

Tous ces efforts ont pour but d'ouvrir de nouveaux marchés, d'étendre nos horizons et d'offrir aux Canadiens des choix qu'ils n'avaient jamais eus auparavant. Et c'est ainsi que, tout en me félicitant de la chance que nous avons de vivre à la porte du plus grand marché de la terre et sans préconiser le moins du monde de négliger nos précieuses relations politiques ou nos rapports économiques extrêmement avantageux, je placerais l'établissement d'une union douanière bien bas sur la liste des priorités du gouvernement.

L'un de nos objectifs, par exemple, est de faire en sorte qu'un plus grand nombre de sociétés, surtout parmi les PME, commencent à exporter. En ce moment, seulement 50 sociétés sont à l'origine d'un tiers de nos exportations.

En même temps, il y a des dizaines de milliers d'entreprises canadiennes qui exportent et plus de 70 p. 100 d'entre elles sont vraiment de petites sociétés dont le chiffre d'affaires est inférieur à 1 million de dollars. Le commerce n'est pas l'apanage des grandes sociétés dont on entend parler tous les jours. Des milliers de Canadiens, vivant un peu partout dans le pays, débordent d'un enthousiasme et d'un esprit d'entreprise qui les poussent à faire leurs preuves sur les marchés mondiaux. Ces gens prennent des risques, ils investissent du temps et des ressources dans des projets qu'ils s'empressent de porter au-delà de nos frontières. Par conséquent, le commerce et les nouveaux marchés sont de puissants catalyseurs de l'ingéniosité canadienne et de notre ardent désir d'explorer de nouveaux horizons. C'est là un excellent foyer d'innovation et d'invention : des petites entreprises et des gens -- innovateurs et explorateurs -- prêts à prendre des risques qui alimentent la vigueur sous-jacente de notre économie.

Nous savons combien nos exportateurs ont contribué à la croissance économique du Canada ces dernières années. Mais nous savons aussi qu'une importante proportion des petites entreprises ne réussissent pas sur les marchés d'exportation. Plus de la moitié semblent échouer dans les trois ans. C'est la loi de la jungle, direz-vous. La survie des plus forts. Je suis bien d'accord. Il faut que le marché et non le gouvernement détermine qui gagne et qui perd. Toutefois, je crois fermement qu'en tant que pays, nous pouvons user de quelques moyens stratégiques clés pour aider nos entrepreneurs à réussir leur première tentative déterminante de pénétration des marchés mondiaux.

Les gouvernements peuvent aider les exportateurs

Pour faciliter la tâche des entreprises canadiennes qui veulent commencer à exporter, le gouvernement offre maintenant un guichet unique donnant accès à tous les services commerciaux : il s'agit d'Équipe Canada inc. Il n'est plus nécessaire de courir et de transmettre des documents d'un endroit à l'autre. Il suffit de cliquer sur un lien informatique ou de composer un numéro de téléphone pour accéder à un vaste éventail de renseignements et de services.

Dans le cadre d'une autre initiative destinée à encourager les entreprises canadiennes à exporter, j'ai consacré beaucoup de temps à ce que j'appellerais des « activités de promotion interne du commerce ». Aussi intéressants que puissent être les voyages, je crois qu'un ministre du Commerce a la responsabilité de faire plus que de visiter les capitales étrangères pour promouvoir nos échanges. Voilà pourquoi j'ai visité de nombreuses villes canadiennes ces six derniers mois, assistant à des colloques sur l'exportation et prenant la parole devant des gens d'affaires canadiens pour leur parler des possibilités de croissance à l'étranger et des services que le gouvernement peut offrir pour aider les sociétés à démarrer.

Je voudrais ajouter que j'ai également profité de ces déplacements intérieurs pour combattre les préjugés qui existent dans l'opinion publique au sujet de l'OMC, de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain] et du commerce en général. Bien sûr, vous pouvez toujours compter sur moi pour défendre le commerce international contre ses détracteurs, mais je voudrais vous exhorter à ne pas laisser votre ministre s'occuper seul de cette tâche. Les choses vont bien pour vous à l'heure actuelle, mais il est toujours possible que les adversaires de la croissance du commerce réussissent dans leurs efforts visant à restreindre l'accès aux marchés mondiaux dont vous bénéficiez aujourd'hui. Pour contrer leurs efforts, vous pourriez consacrer un peu de temps à faire connaître au public les avantages que le commerce assure non seulement à l'économie, mais aussi à la société. Soyez fiers de ce que vous faites! En effet, le Canada doit une grande part des progrès qu'il a réalisés sur le plan social à votre succès sur les marchés internationaux.

Internet et commerce électronique

J'ai écouté avec un grand intérêt l'exposé de M. Wetmore [président-directeur général, IBM Canada Limitée] sur les perspectives que nous ouvre le commerce électronique. De toute évidence, Internet a changé radicalement la façon dont les gens et les entreprises communiquent et interagissent. Il enrichit les échanges d'information, étend le champ d'action des entreprises et augmente notre capacité de réaliser de vrais gains de productivité.

Aucun secteur ne pourra sans doute échapper à l'influence d'Internet. Et aucune économie ne pourra se permettre de faire abstraction des possibilités que ce moyen offre. Internet donne à des milliers et des milliers de petites entreprises canadiennes la possibilité de livrer concurrence par des moyens sans précédent, de servir des clients situés à des milliers de kilomètres, d'exercer des activités à des endroits où, il y a peu de temps encore, une présence physique aurait été indispensable, d'étendre leur champ d'action et leur réputation bien au-delà de ce qu'on aurait pu imaginer dans le passé.

La feuille d'érable, symbole d'innovation et d'excellence

Pour que le Canada continue à développer ses exportations, nous avons également besoin de faire autre chose : persuader le monde que la feuille d'érable est un symbole de leadership dans la nouvelle économie.

Le mot « Canada » doit devenir synonyme d'innovation, de dynamisme et d'excellence. Je suis sans cesse frappé au cours de mes déplacements à l'étranger par la façon dont les autres pays considèrent le Canada : nous sommes encore perçus comme des « gens aimables », avec notre « police montée », notre sirop d'érable et nos joueurs de hockey. Peu de gens semblent être au courant du fait que notre prospérité économique se fonde sur les technologies de l'information et les télécommunications, et que nous avons, par exemple, une industrie aérospatiale qui se classe au cinquième rang parmi les plus importantes du monde.

Cette vision dépassée du Canada doit changer, parce que les investissements vont là où ils peuvent produire les plus gros rendements. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de perdre des occasions à cause de fausses impressions.

Notre message au monde doit être clair : regardez le Canada d'un peu plus près. Considérez notre expertise, nos ressources et nos produits. Si vous le faites, vous verrez un Canada que vous ne connaissez peut-être pas, un pays qui se classe premier dans beaucoup plus de secteurs que vous ne le pensiez.

Pour atteindre cet objectif, nous devons -- je vais vous le dire très franchement -- commencer par changer nos propres attitudes. Un récent sondage des Associés de recherche Ekos a révélé que 46 p. 100 des Canadiens croient que la pâte de papier et les produits connexes constituent nos principales exportations, et que 25 p. 100 pensent que ce sont les produits agricoles qui figurent en tête de liste. En réalité, les produits du papier ne représentent que 5,3 p. 100 de nos exportations, tandis que l'agriculture se situe un peu plus haut à 7,1 p. 100. Ainsi, même si ces deux secteurs sont importants, il y a beaucoup d'autres biens et services qui ont un classement plus élevé sur la liste de nos exportations.

De toute évidence, s'il nous faut créer une nouvelle « image de marque » du Canada sur la scène internationale, nous devons commencer par mieux connaître nos forces. Nous devons veiller à ce que les Canadiens comprennent mieux ce que nous avons à offrir au monde et puissent parler de notre expérience à tous ceux qui veulent écouter.

L'avantage concurrentiel canadien d'après l'étude KPMG de 1999

Et quelle expérience! Une étude réalisée par KPMG en 1999 a révélé que, dans l'ensemble, les coûts de production des entreprises sont chez nous de 8 p. 100 inférieurs à ceux des États-Unis. Fait particulièrement significatif, l'écart dans le cas du secteur de la haute technologie atteint le chiffre remarquable de 15 p. 100.

Nous avons une main-d'oeuvre qui compte parmi les plus qualifiées et les plus instruites du monde. Pourtant, KPMG a constaté que nos coûts de main-d'oeuvre sont de 20 à 40 p. 100 moindres que ceux des États-Unis, selon la ville considérée. Le régime public de santé du Canada est particulièrement mentionné dans la colonne des avantages puisque les primes d'assurance-maladie ne représentent au Canada que 1 p. 100 de la rémunération brute, par rapport à 8,2 p. 100 aux États-Unis.

Nos frais de télécommunications sont les moins élevés du G-7. Et le Forum économique mondial a classé le Canada premier au monde dans le domaine de l'infrastructure des télécommunications.

Selon l'étude de KPMG, nos impôts réels sur les sociétés nous placent au troisième rang des pays du G-7 qui imposent le moins leurs entreprises. En fait, nos impôts sont inférieurs à ceux des États-Unis. De plus, notre traitement fiscal de la R-D [recherche-développement] est le plus favorable de tous les pays du G-7.

La conclusion, c'est que le Canada est un pays où il est particulièrement avantageux d'investir, un pays ayant des facteurs économiques fondamentaux solides, une main-d'oeuvre très instruite et d'importantes ressources naturelles en abondance. C'est là un message qu'il importe de connaître! Et qu'il importe aussi de transmettre!

Pour une économie dynamique et des impôts moins élevés

Pénétrer de nouveaux marchés, encourager plus d'entreprises canadiennes à commencer à exporter, établir une réputation d'excellence dans la nouvelle économie et sensibiliser le monde à l'expérience canadienne, voilà des objectifs très importants, mais nous devons en même temps veiller à créer chez nous une économie dynamique et ouverte.

Dans un monde où l'argent, les ressources et les débouchés se transfèrent à la vitesse de la lumière, au moyen d'un simple clic de souris, nous devons nous assurer que le Canada offre un environnement économique de tout premier calibre, capable d'attirer les plus gros investissements et de conserver les meilleurs talents.

Comme je l'ai déjà mentionné, il importe pour cela que nos facteurs économiques fondamentaux soient adéquats. En particulier, nous ne devons pas dépenser au-delà de nos moyens. Il faut offrir les incitatifs appropriés aux entreprises, réduire la dette, édifier un régime fiscal qui récompense le risque, encourage la R-D et permet aux gens de disposer d'une plus grande part de leurs gains.

Je veux être clair. Pour moi, les impôts constituent un terme crucial de l'équation. Des impôts élevés sont un fardeau pour les particuliers et les entreprises. Souvent, ils entravent la croissance économique et l'innovation. Voilà pourquoi nous sommes déterminés à agir le plus rapidement possible pour réduire les impôts tout en continuant à assurer des services sociaux essentiels, dans des domaines tels que la santé et l'éducation.

Nous avons réalisé des progrès sensibles dans le domaine fiscal au cours des dernières années. Nous avons, par exemple, rétabli l'indexation pour rendre le régime fiscal plus équitable. Comme chacune des personnes présentes dans cette salle, je crois cependant que nous devons aller plus loin et plus vite. À mon avis, cela est particulièrement nécessaire dans le domaine de l'imposition des particuliers, même si je favorise personnellement une approche qui assurerait des réductions dans les deux catégories.

Nous devons en même temps réduire notre dette, tant en chiffres absolus qu'en pourcentage du PIB. Dans l'environnement concurrentiel actuel, aucun gouvernement ne peut avoir la flexibilité dont il a besoin si le service de la dette constitue son poste de dépense le plus important. L'endettement est une source de rigidité, qui peut être fatale dans le monde d'aujourd'hui. Nous avons déjà parcouru un long chemin en ce qui a trait à la réduction de la dette exprimée en pourcentage du PIB, et nous devons continuer à diminuer celle-ci. Cette semaine, mon collègue Paul Martin a annoncé que cette année la dette avait été réduite d'un autre 12 milliards de dollars, et que l'excédent budgétaire était plus important que prévu.

Repenser la formule 50-50

C'est pour cette raison que nous devons, comme le premier ministre l'a récemment dit, repenser la formule 50-50 que le gouvernement avait adoptée comme guide pour gérer l'excédent budgétaire. Selon cette formule, nous répartissions l'excédent annuel en deux parts approximativement égales, l'une destinée à rembourser la dette et à réduire les impôts et l'autre, à investir dans de nouveaux programmes sociaux et économiques.

Cette approche était très pratique lorsque nous avions de petits excédents et que nous étions pressés, à juste titre, de rétablir le financement des programmes qu'il nous avait fallu réduire pour combattre le déficit. Aujourd'hui, cependant, nos excédents sont beaucoup plus importants. Nous avons donc l'obligation, je crois, de réviser notre approche. Un excédent n'autorise pas le gouvernement à se lancer dans toutes sortes de dépenses, c'est plutôt l'occasion d'améliorer la position financière du pays.

S'il est vrai que des programmes sociaux et économiques fondés et pertinents peuvent indubitablement contribuer au renforcement de la société et de notre compétitivité, une stricte adhésion à la formule 50-50, sans justification solide de chaque dépense, peut aller à l'encontre de l'objectif poursuivi, occasionnant le gaspillage de l'argent des contribuables, une plus grande dépendance et une compétitivité moindre.

Des investissements stratégiques dans l'infrastructure, la R-D et l'éducation

De même, la réduction des impôts et de la dette est essentielle, mais -- permettez-moi de le dire clairement -- elle ne suffit pas. Ce n'est qu'un point de départ. Si le Canada doit rester compétitif dans l'économie mondiale, nous devons aussi songer à la recherche et à l'innovation, à l'infrastructure, à l'éducation et à la formation. Les dépenses consacrées à ces secteurs sont en fait des placements, qui se traduisent par une plus grande compétitivité.

La recherche, par exemple, est la force vitale d'une économie novatrice, nous permettant de faire passer les idées du stade de la planche à dessin à celui de la mise en marché.

Notre solide infrastructure, allant des systèmes de transport en commun des villes aux réseaux de télécommunications reliant nos régions isolées au reste du pays, donne aux Canadiens la possibilité de tirer parti des occasions qui s'offrent à eux.

De plus, en investissant dans notre ressource la plus précieuse, notre population, grâce à l'éducation et à la formation, nous jetterons les bases sur lesquelles nous bâtirons notre avenir collectif.

Dans l'économie du savoir, cela est plus vrai que jamais. Après tout, ce sont les Canadiens, avec leur matière grise, leur enthousiasme et leurs idées, qui vont animer le pays et lui permettre d'atteindre des sommets inégalés.

Notre défi est de veiller à ce qu'ils aient les compétences nécessaires pour saisir les occasions créées par notre vigueur économique.

Enfin, nous devons reconnaître l'importance de notre système de santé dans la création d'un avantage concurrentiel pour les Canadiens. Car, ne nous y trompons pas, des citoyens qui n'ont pas accès à des soins de qualité ne seront pas en mesure de profiter des occasions que leur offrira la nouvelle économie.

J'ai été enchanté de lire le passage suivant dans le rapport Champion mondial ou héros d'un jour? Le choix qui s'impose au Canada produit par le Conseil canadien des chefs d'entreprises, et je cite : « Le débat que nous voulons amorcer ne vise pas à mettre en opposition les objectifs économiques et les buts sociaux. Il doit plutôt porter sur la façon de faire en sorte que les moyens économiques servent les fins sociales. » Je suis bien d'accord : notre système social constitue notre avantage concurrentiel et notre objectif ultime devrait être le progrès social.

Je suis moi aussi d'avis que la prospérité doit être notre objectif, afin que les Canadiens en soient les bénéficiaires. Dans ce contexte, des programmes sociaux forts sont le fondement de l'effort individuel.

Conclusion

Ce sont là les défis que nous devons relever dans notre démarche tendant à préparer notre société et notre économie à faire face aux difficultés et aux possibilités de la nouvelle économie.

Nous devons à la fois développer les marchés et accroître le nombre des Canadiens qui cherchent à s'y implanter. Nous devons créer une « image de marque » forte et identifiable sur les marchés mondiaux, qui établirait la feuille d'érable comme symbole non seulement de ce qu'il y a de bien dans le monde, mais de ce qu'on y trouve de mieux.

Nous devons créer un climat économique approprié au Canada en faisant fond sur nos forces actuelles et en planifiant la croissance future. Nous devons faire en sorte que notre infrastructure matérielle et technologique demeure parmi les plus avancées du monde.

Nous devons considérer l'innovation et le dynamisme comme plus que des paroles qui « font bien » dans les discours. Ces notions doivent devenir des principes directeurs inspirant nos efforts en faveur de l'économie.

Par-dessus tout, nous devons investir dans nos gens parce qu'en ce moment, la créativité humaine est le véritable moteur de la croissance et de la prospérité.

Si nous faisons tout cela, et le faisons bien, nous assurerons notre compétitivité, renforcerons notre commerce international et enrichirons la vie des Canadiens.

Voilà le défi à relever. Voilà l'avenir que nous devons bâtir ensemble.

Je suis sûr que nous y parviendrons.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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