Sautez tous les menus (clé d'accès : 2) Sautez le premier menu (clé d'accès : 1)
Affaires étrangères et Commerce international Canada
Affaires étrangères et Commerce international Canada
English
Accueil
Contactez-nous
Aide
Recherche
canada.gc.ca
Canada International

Affaires étrangères et Commerce international Canada

Services aux voyageurs canadiens

Services aux entreprises

Le Canada dans le monde

À propos du Ministère

DISCOURS


2006  - 2005  - 2004  - 2003  - 2002  - 2001  - 2000  - 1999  - 1998  - 1997  - 1996

M. PETTIGREW - ALLOCUTION DEVANT L'OTTAWA DIPLOMATIC ASSOCIATIONET LE DIPLOMATIC PRESS ATTACHÉS NETWORK AU CERCLE NATIONAL DES JOURNALISTES

2000/7 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE PIERRE S. PETTIGREW,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

DEVANT L'OTTAWA DIPLOMATIC ASSOCIATION

ET LE DIPLOMATIC PRESS ATTACHÉS NETWORK

AU CERCLE NATIONAL DES JOURNALISTES

OTTAWA (Ontario)

Le 16 février 2000

(13 h 30 HNE)

Je tiens à vous dire à quel point j'ai été heureux de prendre connaissance de l'existence de vos deux organisations : le Diplomatic Press Attachés Network et l'Ottawa Diplomatic Association. Ayant moi-même une longue expérience des affaires internationales, je connais l'importance d'instances comme celles-ci pour établir des rapports interpersonnels et pour discuter de questions qui ont de l'importance sur la scène internationale. Le Canada est fier d'entretenir des relations amicales avec le reste de la communauté mondiale et je me réjouis particulièrement de voir un si grand nombre de nos amis présents ici aujourd'hui.

Je suis conscient du fait que la plupart d'entre vous passent une grande partie de leur vie à l'extérieur de leur foyer, au service de leur pays. Je considère que vous et moi -- étant donné que mes fonctions de ministre du Commerce international m'amènent également à voyager fréquemment à l'étranger -- sommes des « nomades ». En réalité, je vous assure, je voyage assez souvent pour partager votre perception du fait que les voyages et l'expérience d'autres cultures sont des occasions d'apprendre. Et ce que nous apprenons demeure en nous et nous procure une compréhension beaucoup plus profonde et beaucoup large de l'humanité et des relations internationales qui nous rapprochent.

Le commerce international, bien évidemment, constitue un aspect très important de ces relations.

Ces dernières années -- et particulièrement ces derniers mois --, nous avons entendu un débat très énergique sur le commerce et sur la mondialisation en général, dans les médias et même dans la rue!

Cela me paraît très sain et je m'en réjouis.

Je m'en réjouis parce qu'à mon avis, à terme, plus nous en parlons, plus nous en débattons, plus nous en analysons le pour et le contre, mieux nous pourrons comprendre les influences qui entrent en jeu et mieux nous pourrons nous entendre sur la façon de les modeler.

D'aucuns, bien évidemment, estiment que la suspension des pourparlers de l'Organisation mondiale du commerce [OMC] à Seattle marquait un très grave revers -- voire la fin -- des tentatives que nous faisons afin de mener à terme le programme d'action inachevé de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce [GATT] et de nous servir du système commercial fondé sur des règles pour instaurer la prospérité et la sécurité dans le monde.

La vérité est tout autre. Tout comme nous avons survécu à la peur de l'an 2000, nous avons survécu à Seattle! Nous apprenons et tirons profit des leçons apprises. Les travaux se poursuivent.

En réalité, ces travaux ont même gagné en importance, car nous entrons maintenant dans une nouvelle ère des discussions commerciales. Une ère que je qualifierais de « commerce plus » : le commerce plus la main-d'oeuvre, le commerce plus l'environnement, le commerce plus la démocratie, le commerce plus la réforme.

Toutes ces questions doivent faire partie du débat, parce qu'elles revêtent une importance capitale pour nos citoyens. Le débat qui s'intensifie depuis une dizaine d'années concerne non seulement le commerce et l'investissement, mais aussi les aspects que les sociétés veulent changer et ceux qu'elles souhaitent conserver, dans une ère où le changement s'accélère. La technologie, le commerce, l'investissement ne sont que des catalyseurs. Il est ironique que ceux qui craignent les effets pervers du changement « jettent le bébé avec l'eau du bain ». En effet, ils oublient que ces mêmes influences peuvent apporter -- et apportent -- des emplois, le développement, une réduction de la pauvreté, le relèvement des normes relatives à l'environnement et au travail, ainsi qu'une foule de changements positifs que personne ne veut éliminer. Ainsi, au fur et à mesure que le débat fait rage, il importe de garder à l'esprit deux principes fondamentaux : premièrement, que l'ordre du jour commercial porte essentiellement sur la prospérité économique et, deuxièmement, qu'il s'inscrit dans le cadre d'un ordre du jour socio-économique plus large qui, dans nos pays et par-delà de leurs frontières, englobe l'ensemble des réalités économiques, sociales et politiques auxquelles nous devons tous faire face et qui vont de la gestion de l'environnement à la diversité culturelle et à la sécurité humaine.

Cela n'est que le dernier chapitre d'un livre entamé il y a plus d'un demi-siècle.

Les marchés n'existent pas dans le vide! Notre système commercial international actuel plonge ses racines, dans une large mesure, dans les espoirs de la génération de la Deuxième Guerre mondiale. Ces gens voulaient édifier un monde plus stable, plus prévisible et, au bout du compte, plus pacifique.

Tel est le sentiment qui a donné naissance au GATT -- dont le Canada a été un membre fondateur -- et c'est le même sentiment qui anime l'OMC.

En notre qualité de gouvernements, il nous faut rappeler à nos citoyens les avantages historiques que la plus grande ouverture des marchés a procurés au monde pendant le dernier demi-siècle. Elle a contribué énormément à la prospérité et à la croissance des pays aussi bien développés qu'en développement. Au Canada, les avantages du commerce ont déferlé sur toutes les couches de la société.

Maintenant, nous devons présenter un plan pour l'avenir, un plan qui exposerait les moyens que nous pouvons prendre pour renforcer les économies et pour créer des emplois au moyen du commerce, tout en laissant à nos communautés nationales la latitude de satisfaire leurs aspirations.

Cela a un sens particulier pour nous, au Canada, puisque, comme vous le savez, le Canada est maintenant, toutes proportions gardées, un des plus importants pays commerçants du monde.

Il y a sept ans, environ 30 p. 100 de notre produit intérieur brut [PIB] étaient liés au commerce; aujourd'hui, cette proportion dépasse les 43 p. 100!

Comparez ces chiffres à ceux des États-Unis, par exemple, qui n'exportent que 11 p. 100 de leur PIB. C'est quatre fois moins que le Canada.

Comparez ces chiffres à ceux du Japon, qui n'exporte que 15 p. 100 de son PIB. En proportion, un peu plus du tiers de ce que nous faisons.

Près d'un tiers de tous les emplois au Canada sont tributaires du commerce!

Et il ne s'agit pas seulement de produits de base. Les produits de base ne représentent que 32 p. 100 de nos exportations. Donc, nous sommes en passe de devenir une économie du savoir, nous exportons nos services et nos compétences, et beaucoup d'autres choses encore.

Je sais qu'il existe encore un mythe dans certaines régions du monde, selon lequel le succès de l'économie canadienne est tributaire de l'exportation de produits de base. Il est certainement exact qu'au fil des ans, nos ressources naturelles ont constitué une énorme source de richesse pour notre population. De fait, elles représentent toujours environ 32 p. 100 de nos exportations et constituent ainsi une source importante et fort appréciée de recettes à l'exportation pour l'économie canadienne.

Cela étant dit, il importe aussi de reconnaître que cette proportion équivaut à environ la moitié de ce qu'elle était en 1980. Si les produits de base comptent maintenant pour moins du tiers des exportations du Canada, cela signifie que deux tiers ne sont pas à base de ressources naturelles. Il apparaît donc à l'évidence que l'économie canadienne a changé!

La plupart de nos exportations se composent maintenant de biens et de services à forte valeur ajoutée; les entreprises canadiennes sont des chefs de file dans le monde dans les secteurs des télécommunications, de l'aérospatiale, des logiciels, des technologies environnementales et d'autres secteurs de la nouvelle économie. Quiconque a fait une visite dans les entreprises de technologie de pointe aux abords d'Ottawa, par exemple, sait de quoi je parle.

Je tiens à ce que vous n'interprétiez pas mes propos de façon erronée. Nous sommes très fiers de l'image de marque de notre pays qui présente le Canada comme un pays comptant de grandes forêts, de l'énergie en abondance, des richesses minérales, des produits agricoles, et une nature d'une beauté qui attire des touristes du monde entier. Toutefois, nous voulons aussi que le monde sache que la plus importante ressource du Canada d'aujourd'hui est sa population. C'est pourquoi le Canada d'aujourd'hui a une économie reposant sur les technologies de pointe, une économie du savoir; c'est pourquoi il souhaite mettre en commun son leadership technologique et ses produits et services avec des pays et des partenaires commerciaux; et c'est pourquoi il s'est doté d'une économe moderne qui repose fermement sur ses forces.

Toutes ces statistiques positives au sujet de l'activité du Canada à l'exportation mettent en évidence le fait que, si le protectionnisme connaît une autre nouvelle montée dans le monde, comme cela est arrivé périodiquement dans l'histoire de l'humanité, nous nous retrouverons confrontés à des difficultés beaucoup plus graves que celles qui frapperont certaines des économies les plus importantes.

Cela signifie qu'un pays comme le Canada a besoin d'un système commercial international fondé sur des règles; le gouvernement que nous formons est tout à fait déterminé à contribuer à la mise en place d'un meilleur système, un système plus sûr et plus prévisible.

Nous tirons d'énormes avantages de marchés plus ouverts et plus sûrs;

nous ferons toujours la promotion d'un accroissement de la liberté de mouvement des biens, des services et des gens de part et d'autre des frontières dans le monde entier.

Enseignements tirés de récents voyages

Étant donné que le Canada et, je le crois, le monde ont beaucoup à gagner d'un renforcement du système commercial international fondé sur des règles, j'ai consacré beaucoup de temps, ces trois derniers mois, à débattre des défis qui ont pris le devant de la scène à Seattle. Je ne partage aucunement l'opinion selon laquelle le revers survenu à Seattle est imputable à ce qui s'est passé dans les rues. Je crois au contraire que tout s'est joué dans l'enceinte du Centre des congrès.

Je crois qu'il nous faut reconnaître que beaucoup de gens ont des préoccupations graves, et souvent légitimes, à propos des liens entre les accords relatifs au commerce international et d'autres domaines importants comme l'environnement, la culture, le travail et les droits de la personne. Toutefois, même si je considère que nous ne pouvons balayer ces inquiétudes du revers de la main, j'ai la conviction qu'on ne peut attendre de l'OMC qu'elle règle tous ces problèmes. D'ailleurs, la plus grande partie des éléments de preuve donne à penser que le commerce fait progresser le développement social.

J'ai rencontré récemment des représentants du Fonds monétaire international [FMI], de la Banque mondiale, de l'Organisation internationale du travail [OIT] et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement [CNUCED], ainsi que mes homologues commerciaux des États-Unis et de nombreux pays d'Europe, à savoir ceux de la France, de la Grande-Bretagne et de la Suisse. Je me suis également entretenu au téléphone avec bon nombre de mes interlocuteurs internationaux. Au cours de ces entretiens, j'ai abordé plusieurs des grands défis qui se posent aux ministres du Commerce que nous sommes, des défis qui s'inscrivent dans le cadre de l'ordre du jour international global que j'ai mentionné plus tôt.

J'ai insisté sur l'importance qu'il y a à assurer la cohérence entre les activités et les politiques de ces institutions internationales et d'autres. J'ai également mis en évidence la nécessité de combler le fossé Nord-Sud et d'aplanir les divergences entre les États-Unis et l'Union européenne, qui sont de taille dans le domaine de l'agriculture et qui, tous deux, sont au coeur même de la tâche à laquelle l'OMC devrait s'attaquer en ce moment. En guise de contribution à l'examen des questions Nord-Sud, j'ai proposé une approche en deux volets axée sur des mesures de renforcement des capacités et de la confiance. Je crois que ces messages ont trouvé un accueil favorable.

J'ai pour objectif de rechercher la conclusion d'un accord sur la gestion du programme d'action de l'OMC dans l'ère de l'après-Seattle, aussi bien à court qu'à long terme. Nous avons besoin de progrès constants et visibles, mais non pas précipités. Il nous faut former un consensus plus large sur la voie qui s'ouvre et faire participer d'autres organisations internationales à une approche cohérente; il nous faut aussi élaborer un accord sur un ensemble de mesures à l'intention des pays en développement.

Notre démarche

Ces discussions m'ont aidé à étoffer une démarche générale qui, selon moi, ralliera de larges appuis. Notre plan prévoit une action simultanée dans plusieurs domaines différents de manière à ce que nous atteignions nos objectifs. À court terme, je crois que nous devons centrer nos efforts sur ce que j'appelle les normes visant à inspirer confiance, qui prépareront le terrain et nous permettront de tenir un dialogue constructif et de dégager un consensus. Ces mesures sont les suivantes :

• Poursuivre les négociations sur l'agriculture et les services, comme il a été convenu à Genève la semaine dernière.

• Faire des progrès sur les autres aspects des travaux permanents de l'OMC, comme les examens intégrés et les négociations sur l'accession. À cet égard, j'aimerais ajouter un accord sur les moyens pratiques de traiter les pourparlers permanents sur des questions précises liées à la mise en oeuvre, pour les membres des pays aussi bien développés qu'en développement.

• Émettre des idées sur la manière dont nous pourrions développer l'OMC pour faire en sorte qu'elle devienne plus efficiente et transparente.

• Nouer des relations commerciales bilatérales et régionales.

Une autre série d'activités, que je désignerai en ce qui nous concerne de « renforcement des capacités », comporte un volet à court terme ainsi qu'un volet à long terme. Cette série vise à :

• Assurer un relèvement de la cohérence et de la coordination entre les organes internationaux qui tentent de régler les problèmes globaux liés au développement durable.

• Répondre aux besoins des pays les moins avancés.

Comme je m'adresse à un auditoire averti, j'espère que vous m'autoriserez à prendre quelques minutes pour préciser ma pensée.

Agriculture et services

Les membres de l'OMC ont convenu la semaine dernière d'ouvrir à la fin du mois les négociations intégrées visant à libéraliser davantage le commerce dans les domaines de l'agriculture et des services.

Nous avons tout intérêt à faire en sorte que les pourparlers sur le commerce des produits agricoles se déroulent bien. Les agriculteurs canadiens souffrent en raison des subventions versées aux secteurs agricoles de bon nombre de nos partenaires commerciaux. De solides progrès dans ce domaine constitueraient une puissante incitation à amorcer dans environ un an un cycle de négociations plus générales qui, à leur tour, faciliteraient les pourparlers sur l'agriculture.

L'accomplissement de progrès dans le domaine des services démontrerait également de façon importante que les règles commerciales mondiales évoluent afin de satisfaire aux exigences d'une nouvelle économie mondiale reposant de plus en plus sur des changements technologiques rapides.

Le Canada a indiqué clairement que l'Accord général sur le commerce des services [AGCS] doit demeurer un accord allant du bas vers le haut. Un accord qui accorde aux pays la souplesse de libéraliser les services qui, à leur avis, seront bénéfiques pour leur société, tout en conservant le droit de préserver leurs intérêts sociaux primordiaux.

Poursuivre les autres travaux de l'OMC

Vous savez tous, j'en suis sûr, que les travaux ordinaires de l'OMC sont déjà d'une envergure et d'une complexité renversantes. Des examens intégrés sont prévus dans des domaines comme les obstacles techniques au commerce; des différends commerciaux éclatent constamment; et les examens des politiques commerciales des membres se poursuivent au même moment que la conduite des négociations sur l'accession de pays comme la Chine et le Vanuatu. L'Organisation est vivante et se porte assez bien : nous devons nous en servir à bon escient. En particulier, il faut clairement adopter une démarche à double volet pour les questions de mise en oeuvre et, malgré l'expérience que j'ai acquise à Seattle, je n'utiliserai pas ce terme uniquement en rapport avec les préoccupations plus larges des pays en développement. Les pistes sont, d'une part, d'exercer un contrôle politique de la façon dont les membres s'acquittent des engagements qu'ils ont contractés dans le cadre du cycle d'Uruguay et, d'autre part, de veiller à l'accomplissement de progrès réguliers dans les examens des comités et les discussions portant sur les engagements des membres au chapitre de la mise en oeuvre.

Réformer l'OMC

L'Organisation mondiale du commerce est indispensable. Nous ne saurions permettre qu'elle stagne et qu'elle perde sa pertinence. Cela dit, tout comme le GATT a évolué et est devenu l'OMC, cette dernière doit aussi continuer de changer, sur les plans à fois interne et externe, afin de pouvoir demeurer un mécanisme de commerce international efficace.

Le nombre d'adhérents à l'OMC a connu une énorme croissance en une quinzaine d'années, passant de 90 membres à 135. La Chine et d'autres pays sont sur le point d'adhérer à l'Organisation. Le poids que représente le règlement des différends continue de s'alourdir, et il met à rude épreuve la structure et les mécanismes de décision de l'OMC.

Sur le plan interne, l'OMC doit se doter d'un moyen pour combler le fossé entre le caractère inclusif du Conseil général, qui regroupe tous les membres, et l'efficacité de groupements plus petits, mais obligatoirement exclusifs. Nous avançons l'idée selon laquelle cela pourrait prendre la forme d'un conseil ou d'un comité directeur qui pourrait se composer de pays à la fois développés et en développement. Cette nouvelle structure ferait en sorte que l'OMC correspondrait davantage au monde et permettrait au monde de se sentir plus à l'aise au sein de l'OMC. Elle pourrait également faire fonction d'organe de coordination d'une importance déterminante et de caisse de résonance qui cernerait les obstacles et repérerait les solutions à une étape plus hâtive des délibérations. Poursuivre davantage sur ces questions, et d'autres encore, nécessitera davantage de réflexion de la part des ministres et de leurs conseillers.

Sur le plan externe, l'OMC doit accroître son ouverture et sa transparence, particulièrement en ce qui concerne la communication d'information aux citoyens qui en sont membres. Nos citoyens nourrissent de grandes attentes démocratiques; Internet et les communications modernes font en sorte qu'il est maintenant plus facile que jamais de transmettre l'information aux populations du monde entier.

À la communication passive doivent s'ajouter, de la part des gouvernements membres et aussi de l'OMC et d'autres organismes internationaux concernés, un dialogue actif et des activités de promotion et d'éducation. Je sais qu'une plus grande transparence suscite des objections d'ordre pratique et idéologique, mais je crois que nous avons tous là un défi à relever. Il n'est bon pour personne d'alimenter les craintes à l'égard de la « boîte noire » de la politique commerciale.

Renforcer les rapports commerciaux bilatéraux et régionaux

L'OMC est essentielle, mais il nous faut aussi continuer de travailler à la conclusion d'accords commerciaux régionaux et bilatéraux qui donnent aux pays la souplesse voulue pour renforcer leurs liens avec des partenaires commerciaux donnés ou avec des régions entières.

Nous croyons que dans la mesure où ces accords sont complémentaires de l'OMC, il convient de chercher à en conclure.

Le Canada, par exemple, est membre de l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA], avec les États-Unis et le Mexique. Nous avons aussi conclu des accords de libre-échange avec Israël et avec le Chili. Nous sommes en train de négocier un pacte hémisphérique de libre-échange, à savoir la Zone de libre-échange des Amériques [ZLEA]. Nous continuons de travailler à un accord avec l'Association européenne de libre-échange [AELE], et nous avons entrepris des négociations en vue d'un accord de libre-échange avec le Costa Rica. Nous sommes aussi, bien sûr, membres de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique [APEC].

Laissez-moi maintenant vous parler rapidement de ce que j'ai appelé les activités de « renforcement des capacités ».

Améliorer la cohérence et la coordination entre les organismes internationaux

Trop souvent, les pays se trouvent pris dans une partie de bras-de-fer bureaucratique entre les politiques très divergentes, souvent contradictoires, d'organisations internationales de première importance. Nous avons entendu parler de beaucoup trop de cas où, par exemple, le FMI dit à un pays de faire une chose, tandis que l'OMC lui demande le contraire.

C'est pour cette raison que le Canada a plaidé en faveur à la fois de la cohérence et de la coordination entre les nombreuses organisations internationales. Il nous faut veiller à ce que l'OMC oeuvre de concert avec le FMI, la CNUCED, l'OIT, le Programme des Nations Unies pour l'environnement [PNUE] et d'autres encore.

Il est de la plus haute importance que le système international fonctionne véritablement comme un système, et non comme un regroupement d'empires bureaucratiques disparates, sans coordination aucune. Il est tout aussi important qu'il y ait coordination entre les politiques nationales et internationales : des problèmes vastes appellent des réponses d'une variété tout aussi vaste.

On voit néanmoins poindre des signes prometteurs. L'accord récent sur un protocole relatif à la biosécurité est un signe très positif. Il montre que tous les pays du monde peuvent unir leurs efforts et accomplir des progrès en matière de commerce tout en protégeant l'environnement mondial. Espérons qu'il s'agit là d'un signe précurseur de ce qui se produira.

Répondre aux besoins des pays les moins avancés

Pendant des années, le Canada a joué un important rôle en matière d'assouplissement ou d'élimination des droits de douane imposés aux pays les moins avancés du monde.

Nous sommes d'avis qu'il faut donner à ces pays le temps voulu pour qu'ils se rééquipent et se préparent à affronter les exigences qu'impose le relèvement de la concurrence au sein d'un système mondial. Cela nécessite une combinaison de mesures qui vont plus loin que l'accès aux marchés et l'assistance technique. Des exercices comme le Cadre intégré, auquel Michel Camdessus, du FMI, et d'autres sont décidés à redonner une nouvelle vigueur, favorisent la concertation des efforts destinés à aider les pays les plus pauvres à connaître la croissance grâce au commerce.

En ma qualité de président du Groupe de travail sur la mise en oeuvre à la Réunion ministérielle de Seattle, j'ai le plaisir de vous informer que nous avons accompli des progrès importants au sujet de nouvelles mesures destinées à alléger le fardeau qui pèse sur les pays les moins avancés. J'ai bon espoir que, de concert avec les membres de la Quadrilatérale, nous réaliserons d'autres avancées dans ce domaine cette année. J'ai mentionné la Quadrilatérale, mais mes ambitions sont plus vastes : j'estime qu'aider les pays les plus pauvres est un devoir pour tous nos pays.

Conclusion

Nous avons vu, pendant les préparatifs de la réunion de Seattle, que bon nombre de membres de l'OMC estimaient que rien encore ne plaidait véritablement en faveur de l'élargissement des négociations. Vous avez peut-être conclu, d'après mon discours, que le Canada est toujours favorable à ces négociations. Toutefois, nous reconnaissons qu'il faut établir la preuve : le public autant que nos partenaires commerciaux l'exigent. Notre démarche et bon nombre d'activités parallèles menées chez nous visent à rétablir la confiance et à établir la preuve. En guise de conclusion, je tiens à vous dire qu'en dépit du sombre tableau des derniers mois, je suis très optimiste car je crois que nous aurons accompli de grands progrès sur ces questions d'ici la fin de l'année. Par nous, j'entends les Canadiens et les membres de la communauté internationale du commerce.

Je tiens également à ajouter que je suis vraiment persuadé que le Canada -- le pays que je représente avec une grande fierté -- est bien placé pour réussir à l'ère de la mondialisation. Nous avons une économie du savoir. Nous avons l'expérience de la diversité. Nous créons des partenariats. En outre, nous disposons d'un plan, où le dialogue ouvert avec nos partenaires internationaux occupe une place centrale.

D'ailleurs, le Canada lui-même est la preuve que le fait de s'ouvrir au monde, de reconnaître et de célébrer la diversité qui le caractérise, rapporte de nombreux bénéfices, sur les plans à la fois économique et social.

J'ai la profonde conviction que notre ouverture constitue l'une des principales raisons pour lesquelles nous sommes devenus une des sociétés et une des économies les plus solides au monde, même si nous ne comptons qu'une population relativement petite.

Je peux également vous dire que notre gouvernement a l'intention de continuer à faire la promotion de son programme d'action en faveur d'un meilleur système commercial, un système plus équitable et plus juste, qui soit bénéfique aux populations du monde entier.

Tel est le message que nous avons livré à Seattle et tel est le message que nous continuerons de livrer chaque fois que l'occasion nous en sera donnée.

Je suis ravi d'être ici aujourd'hui, et je tiens à dire que je soutiens vigoureusement l'action de mon ministère, qui s'attache aussi à renforcer le dialogue avec les milieux diplomatiques au Canada.

Je vous remercie.


2006  - 2005  - 2004  - 2003  - 2002  - 2001  - 2000  - 1999  - 1998  - 1997  - 1996

Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
Haut de la page
Avis importants