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Page d'accueil Représentation à Washington Conférence des législateurs des États du Midwest

Conférence des législateurs des États du Midwest

Colin Robertson
Ministre (Défense des intérêts) et chef, Secrétariat de l'ambassade du Canada à Washington
Regina, Saskatchewan
le 1er août 2005


Je vous remercie de votre aimable présentation, M. le ministre Taylor.

M. le Premier ministre Lorne Calvert, M. le chef de l’Opposition Brad Wall, M. le sénateur et président Kevin Coughlin, M. le président Myron Kowalksy.

Je suis enchanté d’être parmi vous, législateurs des États et provinces du Midwest, au moment ou vous tenez votre première conférence au Canada, ici même à Regina, pour célébrer le centenaire de notre province hôte, la Saskatchewan, et celui de sa province sœur, l’Alberta.

J’ai l’honneur d’être accompagné ici par mes collègues Kim Butler, Ann Charles et Pam Wallin, qui exercent tous trois la fonction de consul général à Minneapolis, Chicago et New York, respectivement. Nous faisons partie d’un réseau de bureaux canadiens en pleine expansion dans l’ensemble des États‑Unis, un réseau dont le rôle est de contribuer à soutenir le commerce dynamique qui se fait entre nos pays et même à l’élargir.

Dans les onze États que vous représentez, plus d’un million d’emplois dépendent des ventes au Canada, qui est le principal marché d’exportation non seulement de ces États, mais aussi du reste des États‑Unis. Le commerce entre nos deux pays présente une particularité vraiment intéressante : les produits que nous fabriquons traversent en effet souvent la frontière quatre ou cinq fois, C’est le cas de notre plus important produit de base, les voitures et autobus que nous avons été si nombreux à prendre pour nous rendre ici.

Comme j’ai pu le constater lors de mes quatre affectations aux États‑Unis, les rapports entre les États américains et les provinces canadiennes constituent la trame des relations canado‑américaine. C’est dans le cadre d’institutions comme cette conférence, où les législateurs peuvent se parler directement, que nous réglons les problèmes et partageons des solutions, en ce qui concerne non seulement les problèmes nationaux/internationaux du commerce et de l’environnement, mais aussi les dossiers d’intérêt commun, comme ceux de la santé et de l’éducation

Je vous encourage à sortir et à explorer la ville de Regina. Vous y trouverez de magnifiques terrains de golf. Ou faites comme je ferai demain matin, et allez courir autour du parc Wascana et passer devant l’Édifice de l’Assemblée législative, que vous avez visité hier à l’invitation du président Kowalsky. Traversez le pont de la rue Albert –le plus long pont sur le plan d’eau le plus court au monde, à ce qu’on dit. Et faites attention aux oies du Canada. La saison de la chasse commence dans quelques semaines tout au plus.

Il y a quelques mois, j’étais à Capitol Hill avec Mark Wartman et Rosann Wowchuk, les ministres de l’Agriculture de la Saskatchewan et du Manitoba. Nous voulions démontrer qu’il fallait laisser la science, et non la sottise, décider comment nous allions gérer conjointement le dossier de la vache folle. Nous avons rendu visite à Tom Osborne, le représentant du Nebraska au Congrès. Vous savez peut‑être que Tom est aussi l’excellent entraîneur des Cornhuskers. Nous lui avons exposé notre point de vue, après quoi Tom a parlé d’aller au Nord pêcher la truite et le grand brochet dans le parc du lac La Ronge et ses quelque 1 300 îles. Le meilleur endroit au monde, nous a‑t‑il dit. Et pour la chasse aussi. Alors, joignez‑vous à lui et revenez par ici.

Pour moi, ce centenaire a une signification spéciale.

Mes arrière‑arrière grands‑parents, Madison Fisher et Frances Fry ainsi que leurs huit enfants avaient une ferme familiale près de Spring Creek, dans ce qui constitue aujourd’hui le coin sud‑est de la Saskatchewan. C’était en 1891. Ils avaient quitté leur maison du comté de Tipperary et traversé l’Atlantique, cette vallée de larmes pour tant d’Irlandais attirés par l’offre de terres gratuites. De leur premier été au Canada, ils ont retenu « qu’il faisait très chaud, et que les moustiques étaient une véritable plaie ». Ils ont construit une église de pierre. Et Madison est devenu le marguillier du peuple. La vie était dure en ces temps‑là. Frances est décédée et a été une des premières personnes à être inhumée dans l’enclos paroissial de l’église St. Peter’s. Quelques années plus tard cependant, leur fils Fisher – c’est mon arrière‑grand‑père - a épousé mon arrière‑grand‑mère Beatrice dans cette même église.

Et c’est aussi à St. Peter’s que ma grand‑mère, Susan Beatrice Cruden, née à Scranton en  Pennsylvanie, a été baptisée il y aura cent ans en décembre. Pendant mon adolescence, je visitais les fermes familiales. On y mangeait des steaks épais comme ça! Et après un verre de rye ou deux, c’était le temps de sortir les violons. On dansait et on chantait. Cela me rappelle que nos chansons folkloriques sont les mêmes, que votre pays s’étende de la Californie à l’île de New York, ou encore de Bonavista à l’île de Vancouver. Si les paroles diffèrent quelque peu, la musique est la même. Un peu comme notre relation.

Aujourd’hui, les Fry sont toujours présents à Spring Creek, où ils élèvent du bétail et font la culture des céréales. Mon retour à Regina cette semaine est aussi pour moi l’occasion de célébrer le 55e anniversaire de mariage de mes parents, et le 80e de mon père.

Notre famille a essaimé, et on en retrouve aujourd’hui des descendants partout dans l’Ouest canadien et américain, de Chicago à Seattle, de Winnipeg à l’île de Vancouver et, au Sud,  à Ackley, en Iowa. Partis à la recherche de la prospérité, ces gens n’avaient que faire de la frontière. La plupart d’entre vous peuvent aussi parler d’un cousin canadien ou d’une grand‑mère américaine – en fait, d’une famille binationale.

Les gens qui vivent de part et d’autre de cette frontière ont des traits communs, façonnés par un même environnement : ils sont autonomes, amicaux et ont le sens de la communauté. Nous sommes fiers de nos communautés. Devant l’hôtel de ville de Regina, vous verrez la sculpture « I Love Regina » proposée par le maire Fiacco, lui‑même fils d’immigrants.

Les États du Midwest et les provinces des Prairies partagent une même topographie dans les grandes plaines de l’Amérique du Nord. Il n’y a pas de barrières naturelles qui séparent nos deux pays. Pendant des milliers d’années, les Amérindiens ont sillonné ces plaines en suivant les troupeaux de bisons, depuis le Texas jusqu’à l’Alberta. La frontière le long du 49e parallèle n’a pas été déterminée par un conflit, mais par la négociation et le compromis.

Je vais maintenant vous parler de commerce et de sécurité, mais n’oubliez pas que les attaches les plus fondamentales qui unissent Américains et Canadiens sont celles de la famille et de l’amitié. Nous sommes liés par le sang, par la croyance et par notre appartenance à la terre.

J’ai fait partie de l’équipe qui a négocié le premier Accord de libre‑échange entre les deux pays, ainsi que l’ALENA. Nous ne nous dirons jamais assez à quel point cet accès élargi à nos marchés respectifs nous a été profitable. La collaboration crée un avantage concurrentiel sur le marché mondial. Aujourd’hui, plus de 96 % de nos échanges se font en franchise de droits et de taxes. Et la majeure partie de ces marchandises est transportée à bord de camions qui traversent la frontière, dans un sens ou l’autre, au rythme d’un à la minute environ.

Le Président Bush, le Premier ministre Martin et le Président Fox ont lancé au Texas il y a quelques mois un processus visant à accroître notre prospérité par l’amélioration de la coopération économique et la sécurisation de l’Amérique du Nord. Ce processus ne pourra pas aboutir sans votre implication active. L’ALE et l’ALENA nous ont permis d’abolir les droits de douane, d’uniformiser les règles du jeu et d’instaurer des mécanismes impartiaux et justes pour le règlement des différends. Ce qui entrave le commerce aujourd’hui, c’est le fouillis des règles et des règlements, qui relèvent en grande partie des municipalités, des comtés, des États ou des provinces. Or, comme vous appartenez à l’ordre gouvernemental le plus près des collectivités et des entreprises, vous êtes les mieux placés pour examiner ces problèmes.

La question figure à votre programme de la semaine, mais les discussions se poursuivront au‑delà. Winnipeg accueillera en mai prochain le sommet Hemispheria, où des législateurs venus de partout en Amérique du Nord participeront à ce processus. Soyez de la partie. La politique du chacun pour soi nous fait plus de mal que de bien, et je parle ici des deux pays. Si nous ne pouvons pas collaborer ensemble, comment pouvons‑nous être compétitifs sur le marché mondial?

Et quand nous avons un problème, nous devrions chercher d’abord à le résoudre au niveau de l’État ou de la province. Plus ça va, et plus ce sont les mesures prises par les États et les provinces qui réglementent les recours commerciaux.

Maintenant un mot sur la perspective canadienne dans les dossiers du bœuf et du bois d’oeuvre.

Dans le cas du bétail, nous avions un marché intégré avant même que la Saskatchewan ne soit créée, puisque les éleveurs de l’Ouest américain envoyaient leurs bestiaux vers le Nord pour les engraisser avec nos grains et céréales. Une fois revenues à leur point de départ, les bêtes étaient abattues et la viande vendue sur le marché. La fermeture de la frontière en raison de la maladie de la vache folle a perturbé cette approche naturelle et mutuellement profitable. Comme nous le savons, cette maladie est un problème que nous partageons, et il est logique de chercher à le régler ensemble. Les bestiaux peuvent maintenant retraverser la frontière. Et au Canada comme aux États‑Unis, les gens reprennent le travail, comme cela aurait toujours dû être. Maintenant, nous devons conjuguer nos efforts pour montrer au reste du monde que notre bœuf est sûr, nous devons travailler ensemble pour amener les marchés du Japon et d’ailleurs à rouvrir leur porte à nos bovins.

C’est l’intense coopération entre nos gouvernements respectifs et aussi les principaux joueurs de l’industrie bovine – éleveurs, conditionneurs et fournisseurs – qui a permis la réouverture de la frontière dans le cas du bœuf. Nous devons adopter la même approche pour régler les autres problèmes dans le domaine de l’agriculture, surtout en ce qui concerne les céréales, même si l’OMC est la principale tribune de discussion.

Allez vers le Nord et vous serez en pleine forêt boréale. Nous y récoltons notre bois d’œuvre et le transformons en « deux par quatre » pour la construction. La surtaxe perçue à la frontière sur le bois d’œuvre canadien ajoute environ 2 000 $ au prix d’une nouvelle maison aux États‑Unis. Cela correspond au prix d’une machine à laver, d’une sécheuse et d’un lave‑vaisselle ainsi qu’au coût annuel en électricité pour les faire fonctionner. En tant que législateurs, vous connaissez l’importance des logements abordables. Une telle situation vous apparaît‑elle raisonnable? 

Parlant d’électricité, nous vivons dans un climat froid. Les questions énergétiques sont donc importantes. Or, la Saskatchewan, le Manitoba et l’Alberta peuvent assurer une grande partie des besoins énergétiques à long terme non seulement du Midwest, mais aussi de l’ensemble de l’Amérique du Nord.

Si vous allez vers l’Ouest, jusqu’à Lloydminster, vous atteindrez l’extrémité orientale de nos sables bitumineux. Vers le Nord‑Ouest, il y a Fort McMurray, le cœur du plus grand projet énergétique en Amérique du Nord, où la production de pétrole brut est d’un million de barils par jour. Les sables bitumineux, qui couvrent à la fois l’Alberta et la Saskatchewan, sont les plus importants en Amérique du Nord, et seules les réserves prouvées de l’Arabie saoudite surpassent les nôtres. Leur développement est déjà rentable, à un prix mondial de 23 $ le baril.

Il n’y a pas que les sables bitumineux cependant. Nous avons aussi d’immenses réserves inexploitées de ce qu’on appelle le « pétrole lourd ». Il y en aurait pour 35 milliards de barils en Saskatchewan seulement. C’est davantage que toutes les réserves prouvées des États‑Unis. Le Centre de recherche en technologie pétrolière de l’Université de Regina, que vous allez visiter demain après‑midi, perfectionne la science de la récupération assistée des hydrocarbures. Ce travail se fait en partenariat avec le Dakota du Nord et le Département de l’Énergie. 

Dans le Nord de la Saskatchewan, vous trouverez aussi la principale source d’uranium en Amérique du Nord. Les mines dans des endroits comme Uranium City – une ville bien nommée en l’occurrence – fournissent environ 10 % de l’électricité aux États‑Unis. Le bassin d'Athabasca recèle les plus importants gisements d’uranium découverts à ce jour sur la terre. Et vous si vous allez au Nord pour la pêche et que vous voyez quelque chose briller, c’est peut‑être un diamant, car les plus importants champs de kimberlite au monde se trouvent dans la partie septentrionale de la Saskatchewan.

À l’Est, il y a le Manitoba, où cent mille lacs et rivières vous attendent. Ces cours d’eau sont importants. Le mois dernier à Des Moines, le Premier ministre Gary Doer et les gouverneurs des États représentés ici aujourd’hui ont convenu de promouvoir la fiabilité du transport de l’énergie, notamment par l’adoption de protocoles normalisés sur la production d’électricité. Et quand il entrera en fonction, le barrage Conawapa sur le fleuve Nelson produira suffisamment d’électricité pour « éclairer Hong Kong », comme  dit le Premier ministre Doer.

Et puis il y a nos champs de gaz naturel. L’Ouest canadien répond à 15 % de la demande américaine. La prochaine étape est la construction de pipelines vers l’Alaska et le delta du Mackenzie via l’Ouest canadien pour alimenter les 48 États américains contigus. Ce seront là les plus grands projets d’ingénierie en Amérique du Nord.

Tous ces projets exigent d’énormes investissements ainsi que des partenariats techniques soutenus. Les investisseurs veulent des marchés garantis et des contrats à long terme. Encouragez vos autorités chargées du secteur énergétique à regarder ce que nous avons à offrir. Nous voulons continuer d’être la source des approvisionnements énergétiques des États‑Unis sur le long terme, mais nous voulons aussi l’ouverture des marchés. N’oubliez pas que la Chine manifeste aussi de l’intérêt. 

J’ai mentionné ma famille américaine tout à l’heure. À l’occasion d’un de mes premiers voyages à Washington – j’étais alors un jeune agent du service extérieur –  le cousin de ma mère m’avait invité au Club des officiers à Annapolis. L’amiral David Cruden était un sous‑marinier de la Marine américaine qui avait servi un peu partout dans le monde, y compris une période de service à San Diego.

En décembre 2003, dans le port de San Diego, je me tenais sur le pont du NCSM Regina, en compagnie du commodore canadien Roger Girouard et de l’amiral Jose Betancourt, de la Marine américaine. Nous avons utilisé l’épée du commodore pour couper le gâteau symbolisant l’ouverture de notre consulat dans cette ville. Le NCSM Regina et ses frégates-jumelles étaient en plein milieu d’exercices dans le Pacifique avec la Marine américaine. Comme l’amiral Betancourt le faisait alors remarquer, il n’y a pas deux marines nationales au monde travaillant en si étroite collaboration.

C’était mon deuxième passage sur le NCSM Regina. Dix mois plus tôt, j’y étais monté à bord à Pearl Harbour. Là, j’avais vu l’amiral Jamie Frasier épingler des médailles sur l’uniforme des membres d’équipage qui avaient servi au Timor oriental et dans le Golfe. Cet après‑midi là, le NCSM Regina quittait Pearl Harbour et prenait la direction du Golfe pour contribuer à faire échec au trafic de drogues et d’armes ainsi qu’aux terroristes, et pour escorter un porte‑avions américain.

Cette coopération navale reflète notre relation globale dans les domaines de la sécurité et de la défense. Les Canadiens et les Américains ont combattu ensemble lors des deux guerres mondiales, en Corée et dans les Balkans. Ils ont aussi participé à des missions conjointes de rétablissement et de maintien de la paix dans des endroits comme Haïti, le Timor oriental, les Balkans et l’Indonésie. Ils l’ont fait aussi en Asie de l’Est, après le tragique tsunami qui a frappé la région, et le font maintenant au Darfour.

Quand on vit à Washington, on est très conscient que les États‑Unis sont en guerre. Et les Américains doivent savoir ce que le Canada fait pour contribuer à notre sécurité commune dans la lutte mondiale contre le terrorisme et pour protéger l’espace que nous partageons en Amérique du Nord.

Le NORAD, qui a ses quartiers généraux à Colorado Springs et à Winnipeg, est la pierre angulaire de notre relation de défense. Nous célébrerons en 2007 le cinquantenaire de cette coopération bilatérale. C’est un Canadien qui agit comme commandant adjoint, et c’est le lieutenant‑général canadien Rick Findlay qui a ordonné le décollage immédiat des avions de chasse le 11 septembre 2001. Vous savez aussi qu’il y avait encore 233 avions américains dans les airs quand le Président Bush a ordonné la fermeture des aéroports sur le territoire des États‑Unis. Ces avions, et les 33 000 passagers qu’ils transportaient, ont atterri au Canada, dans des endroits comme Halifax et Gander. C’est la chose à faire entre voisins.

L’objectif du NORAD, c’est‑à‑dire la protection de l’Amérique du Nord, sera toujours d’actualité. Nous voulons élargir ce modèle du NORAD ‑ une équipe, deux nations - pour renforcer encore la défense conjointe. La création récente de Commandement Canada et les plus importantes hausses de notre budget de la défense depuis la Deuxième Guerre mondiale consolideront le NORAD et la sécurité dans notre partie du continent américain.

Qu’on le veuille ou non, nous vivons à une époque d’États fragiles et d’États en déroute. Ces quinze dernières années, les forces canadiennes ont participé à 149 missions différentes. Uniquement dans les Balkans, nous avons dépêché, par roulements successifs, plus de 40 000 militaires. L’interopérabilité est le terme utilisé pour décrire la coopération canado‑américaine en mer, mais l’interopérabilité s’étend aussi à toutes nos opérations de défense.

L’Afghanistan a été notre premier théâtre d’opération après les attentats du 11 septembre. Nous sommes montés en première ligne avec vous, dans le cadre de l’opération Enduring Freedom et des missions menées par la coalition de l’OTAN. Nos soldats et notre Force opérationnelle interarmées ont combattu aux côtés de la 10th Mountain Division et de la  101st Airborne. Le Président a remis 30 Étoiles de bronze aux tireurs d’élite canadiens pour le ratissage des grottes autour de Tora Bora. Notre chef d’état‑major, le général Rick Hillier, a déjà commandé le contingent de l’OTAN en Afghanistan. C’est un « soldat dévoué à ses soldats », qui a aussi été commandant adjoint du US 3rd Armoured Corps à Fort Hood, au Texas.

Depuis notre première mission en Afghanistan en octobre 2001, près de 14 000 Canadiens ont été en service actif là‑bas. Vingt navires de guerre canadiens ont patrouillé dans le golfe Persique. Le NCSM Winnipeg a récemment remplacé le NCSM Toronto pour une opération de six mois au sein de la Pacific Fifth Fleet. En outre, les pilotes canadiens ont effectué plus de 3 500 sorties depuis le Camp Mirage, la base aérienne du Canada dans le Golfe.

Mardi dernier, 150 officiers et soldats du Princess Patricia's Canadian Light Infantry ont quitté Edmonton à bord d’un Airbus pour rejoindre les Forces canadiennes à Kandahar. Le régiment y prendra la relève des forces américaines. D’ici février prochain, nous aurons 1 500 militaires sur le terrain, le plus important contingent en Afghanistan après  celui des États‑Unis.

Nous étions avec les États‑Unis quand l’opération Enduring Freedom a commencé. Et  nous y étions pour le long terme. Notre objectif est double :

  • D’abord, garder l’Afghanistan sur la voie de la liberté et de la démocratie. J’aime la façon dont le général Hillier voit les choses, et je le cite : « Nous allons combattre ceux qui tentent encore de faire exploser des hommes et des femmes en Afghanistan et continuent de fournir une base permettant à une organisation comme Al-Qaïda de répandre son venin. »
  • Ensuite, donner au peuple afghan les outils et la formation dont il a besoin pour créer les institutions qui définissent une société civilisée : la primauté du droit ainsi que des élections libres et justes.

Nous travaillons avec les États‑Unis non seulement en Afghanistan, mais aussi ailleurs dans le monde. Élections Canada a dirigé l’équipe internationale qui a aidé à la planification des élections de janvier en Iraq. Et il y a un peu plus d’une semaine, un des mes amis est revenu de Bagdad, où il s’était rendu avec l’ancien premier ministre de l’Ontario Bob Rae pour parler de leur expérience de l’administration d’une fédération.

Il y a aussi d’autres points chauds où nous intervenons. Mardi soir dernier, une de mes équipes est partie vers le Soudan pour contribuer à redresser la tragique situation au Darfour provoquée par la guerre civile. Jeudi dernier, 105 véhicules blindés canadiens destinés à la Mission de l’Union africaine là‑bas ont été expédiés de Montréal par bateau.

Le maintien de l’ordre est essentiel à la primauté du droit. La ville de Regina est le quartier général de la Gendarmerie royale du Canada. La GRC est unique en son genre. Elle n’est pas seulement notre police nationale, mais aussi celle de huit de nos provinces ainsi que de nombreuses villes et petites municipalités. Elle travaille en étroite collaboration avec le FBI et les autres organismes américains chargés d’appliquer la loi, dans le but d’assurer la sécurité en Amérique du Nord. Voyez ce que font nos équipes intégrées de la police des frontières. Leur approche reflète celle de nos forces armées. D’ailleurs, une de leurs règles d’opération dit ceci :  

« À travail partagé, honneur partagé. Il n’est pas question de dire que la GRC a saisi ceci ou que la US Border Patrol a saisi cela. Ce qui compte vraiment, c’est ce que l’équipe a saisi. Point final. » (traduction)

En fait, il devrait y avoir un point d’exclamation à la fin de cette phrase.

La GRC partage son approche du travail policier avec le reste du monde. Dans des pays comme Haïti, par exemple, et en Jordanie, où elle assure la formation de la nouvelle force de police iraquienne.

Dans la guerre contre le terrorisme et dans la campagne de sécurisation de l’Amérique  du Nord, nous sommes à la fois des alliés et des partenaires.

Nous sommes des alliés parce que les attaques perpétrées contre les États‑Unis, tout comme les récents attentats à Londres et à Charm el-Cheikh  et ceux qui ont frappé l’Espagne et les touristes en Asie, sont des attaques contre nous tous.

Et nous sommes partenaires parce que c’est ainsi que les Canadiens et les Américaines font des affaires. Ensemble.

Ce que les terroristes veulent, c’est de nous diviser. Ils ne comprennent donc pas que la diversité est synonyme non pas de faiblesse, mais bien de force? Aucun autre tandem de pays au monde n’est aussi ouvert aux gens et aux idées.

En y regardant de plus près, on se rend compte que nous sommes pour la plupart des  Nord‑Américains de première, deuxième ou troisième génération. Il est essentiel pour notre prospérité collective d’accueillir parmi nous les immigrants, ceux qui fuient les persécutions ou encore ceux qui recherchent une vie meilleure. Les avantages que nous retirons de l’arrivée d’immigrants comme mes arrière‑arrière grands‑parents ou encore les parents du maire Fiacco sautent aux yeux.

Je suis également convaincu que l’ouverture, l’ingéniosité née de la diversité ainsi que la  tolérance sont les vertus qui donnent à l’Amérique du Nord son avantage sur les marchés mondiaux et qui lui permettront de le maintenir.

La solution n’est pas de fermer notre porte à l’autre. Comme nous l’ont montré les récents attentats à la bombe à Londres et les tragédies dans nos deux pays, l’ennemi peut aussi provenir de nos propres rangs.

Et voici maintenant ce que « j’attends » de vous.

Dans son libellé actuel, la loi sur la sécurité intérieure exigerait des Américains qu’ils présentent un passeport pour rentrer dans leur pays à partir du Canada après le 1er janvier 2008. Les Canadiens aussi seraient obligés de présenter un passeport. Des deux côtés de la frontière, les entreprises disent que cela nuira considérablement au commerce et au tourisme. Il s’agit là d’une grave mesure, une mesure qui viendra saper les progrès que nous avons réussi à accomplir en termes de sécurité et de convivialité grâce à notre initiative de la « frontière intelligente ».

Quand j’étais enfant, j’avais l’habitude d’aller à Minot, Fargo, Grand Forks et Minneapolis pour assister à des jamborees de scouts. Exigez le passeport, et il en sera fait de ces activités. C’était déjà assez ardu pour ma mère de préparer mon paquetage. Et même des forums de législateurs comme celui qui vous réunit ici seront plus difficiles à organiser si vous devez  présenter un passeport. 

Ce sont pourtant là des occasions qui cimentent l’amitié canado‑américaine. Il y a certainement une meilleure façon de procéder. Je vous demande aujourd’hui de la trouver, en commençant ici même. Et continuez à parler de la question une fois rentrés chez vous. Nous voulons garder la frontière ouverte pour les familles et les amis qui vont d’un pays à l’autre pour le hockey, les petites ligues de baseball et le football. 

Parlant de football, revenez nous voir à la fête du Travail. Vous verrez à l’œuvre deux des meilleures équipes du football canadien, les Roughriders de la Saskatchewan et les Blue Bombers de Winnipeg, lors de leur traditionnel affrontement au Taylor Field. Vous y reconnaîtrez bon nombre de joueurs des collèges américains.

Notre football ressemble beaucoup au vôtre, à cette différence près que notre terrain est plus long et un brin plus large, et que nous avons trois essais au lieu de quatre. Encore une fois, comme dans la relation canado‑américaine, des règles légèrement différentes, mais le même jeu.

Et ce qui compte vraiment, bien sûr, c’est ce qui arrive avant et après la partie. Nous sommes les deux seules populations au monde à comprendre la vraie nature du « tailgate party ». Alors, revenez tous nous voir et trinquez avec nous à ce partenariat de longue date qui fait de nous des amis, des alliés et des voisins.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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