Chapitre
3 - Bâtir un Canada meilleur :
Sécurité
Faits saillants
Le budget de 2006 affecte 1,4 milliard de dollars sur deux ans
pour protéger les familles et les collectivités canadiennes,
garantir la sécurité de la frontière et accroître notre état de
préparation face aux menaces à la santé publique. Pour cette même
période, le budget prévoit 73 millions de dollars pour rendre
notre système financier plus sûr. Le gouvernement s’engage aussi
à renforcer le rôle du Canada dans le monde en investissant
1,1 milliard de dollars de plus sur deux ans dans les Forces
canadiennes et en déployant des efforts pour assurer l’efficacité
de l’aide internationale.
S’attaquer à la criminalité
- 161 millions de dollars pour embaucher 1 000 agents de la GRC
et procureurs fédéraux supplémentaires qui s’occuperont de
priorités en matière d’application de la loi telles que le trafic
de la drogue, la corruption et la sécurité de la frontière (ce qui
comprend la contrebande d’armes à feu);
- 37 millions de dollars à la GRC pour qu’elle agrandisse son
École nationale de formation (Division Dépot) afin d’accueillir
ces nouveaux agents et qu’elle accroisse sa capacité de former plus
d’agents dans l’avenir;
- des fonds réservés pour agrandir les installations
correctionnelles du Canada afin d’accommoder la hausse prévue de la
population carcérale par suite des changements apportés aux règles
régissant les sentences;
- 20 millions de dollars aux collectivités pour prévenir la
criminalité chez les jeunes en mettant l’accent sur les armes à
feu, les gangs de rue et le trafic de la drogue;
- 26 millions de dollars pour permettre aux victimes de mieux se
faire entendre par le système correctionnel fédéral et le système
judiciaire et leur permettre d’avoir un meilleur accès aux services
(comme le remboursement des frais de déplacement afin de participer
aux audiences sur les libérations conditionnelles).
Garantir des frontières sécuritaires et ouvertes
- 101 millions de dollars pour commencer à armer les agents
frontaliers et éliminer les situations où ils travaillent seuls;
- 303 millions de dollars pour mettre en œuvre une stratégie
frontalière visant à favoriser le passage rapide en l’Amérique du
Nord des marchandises et des voyageurs présentant de faibles risques,
tout en protégeant les Canadiens des menaces à leur sécurité.
Se préparer aux urgences
- 460 millions de dollars (1 milliard sur cinq ans) pour
améliorer l’état de préparation du Canada face à une pandémie;
- 19 millions de dollars par année pour Sécurité publique et
Protection civile Canada afin de renforcer notre capacité d’intervention
face aux catastrophes et aux urgences.
Sécurité des transports
- 133 millions de dollars pour appuyer les opérations de l’Administration
canadienne de la sûreté du transport aérien;
- 95 millions de dollars au titre de nouvelles mesures visant à
améliorer la sécurité des passagers du transport ferroviaire et des
transports urbains.
Renforcer le rôle du Canada dans le monde
- 1,1 milliard de dollars (5,3 milliards sur cinq ans) pour
renforcer la capacité des Forces canadiennes de défendre la
souveraineté nationale et d’assurer la sécurité du pays;
- jusqu’à concurrence de 320 millions de dollars en 2005-2006
pour combattre la poliomyélite, la tuberculose, le paludisme ainsi
que le VIH/sida et pour aider les pays à faible revenu à composer
avec des catastrophes naturelles ou des hausses subites du prix des
produits de base.
Améliorer la sécurité du système financier
- 64 millions de dollars pour améliorer le régime canadien de
lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement des
activités terroristes;
- 9 millions de dollars pour financer des équipes intégrées de
lutte contre la fausse monnaie.
Les Canadiennes et les Canadiens sont fiers de la tradition du pays,
qui consiste à assurer la sécurité des collectivités. Pour veiller à
ce que le Canada demeure sécuritaire, le budget de 2006 prévoit le
versement de 1,4 milliard de dollars sur deux ans pour protéger les
familles et les collectivités, garantir la sécurité de la frontière et
accroître notre capacité d’intervention en cas de menace à la santé
publique. Le présent budget prévoit également 73 millions pendant
la même période pour mieux protéger notre système financier. Ces
mesures raffermissent la capacité d’intervention du Canada pour
atténuer les risques que pose la criminalité à l’échelle locale et
internationale, depuis les crimes commis à l’aide d’armes à feu dans
nos collectivités jusqu’aux crimes financiers, dont ceux qui financent
les activités terroristes. Le gouvernement est en outre déterminé à
renforcer le rôle du Canada dans le monde en investissant un montant
additionnel de 1,1 milliard sur deux ans dans les Forces canadiennes
et en cherchant à assurer l’efficacité de l’aide internationale.
La sécurité de nos rues et de nos collectivités est l’une des
caractéristiques marquantes du mode de vie au Canada et sert d’assise
au bien-être des familles et à la vigueur de l’économie. Cependant,
les rues et les collectivités canadiennes sont de plus en plus menacées
par la violence armée, les gangs de rue et le trafic de la drogue.
L’accroissement de la capacité des organismes canadiens d’application
de la loi doit suivre la prolifération de ces menaces, pour qu’ils
soient en mesure d’intervenir et de protéger les Canadiens. Au cours
des deux prochaines années, le gouvernement s’attaquera à la
criminalité en augmentant le nombre d’agents de la Gendarmerie royale
du Canada (GRC) et en aidant les collectivités à prévenir le
comportement criminel chez les jeunes avant qu’il ne se manifeste. Le
gouvernement s’efforcera par ailleurs d’assurer l’intégrité de
toutes les composantes de l’appareil judiciaire fédéral, notamment en
donnant aux victimes de la criminalité l’occasion de mieux se faire
entendre et un meilleur accès aux services aux victimes.
Services fédéraux de maintien de l’ordre de la GRC (y compris
l’École nationale de formation de la GRC)
Le gouvernement s’est engagé à améliorer la capacité des services
d’application de la loi de première ligne au Canada. La GRC, en
qualité de service de police national du Canada, assure une présence
forte et essentielle dans toutes les provinces et tous les territoires du
pays. Les agents de la GRC contribuent à la protection des familles et
des collectivités canadiennes en enquêtant sur les menaces associées au
crime organisé, aux activités terroristes, au trafic de la drogue et à
la contrebande transfrontalière. Le budget de 2006 prévoit le versement
de 161 millions de dollars sur deux ans pour que la GRC augmente le
nombre d’agents au pays et pour que le ministère de la Justice Canada
embauche d’autres procureurs fédéraux. Ces fonds permettront à la GRC
de combler 1 000 postes vacants d’ici 2010. Les nouveaux agents et
procureurs concentreront leurs efforts sur des priorités d’application
de la loi comme le trafic de la drogue, la corruption et la sécurité de
la frontière (y compris la contrebande d’armes à feu).
Les nouveaux agents recevront une formation policière de base de
niveau international à l’École nationale de formation de la GRC
(Division Dépôt). Le budget de 2006 prévoit 37 millions de dollars
sur deux ans pour permettre à la GRC d’agrandir la Division Dépôt
afin d’accueillir ces nouveaux agents et de renforcer la capacité de
former davantage d’agents dans l’avenir. Ces fonds financeront la
construction de nouveaux bâtiments, comme des casernes, des salles de
classe et une salle à dîner. Les fonds serviront également à renforcer
le programme de formation pratique pour faire en sorte que tous les
diplômés de la Division Dépôt soient jumelés, durant leur première
affectation, à des agents chevronnés qui ont suivi le cours de formation
pratique de la GRC.
Service correctionnel Canada
Pour soutenir les efforts déployés par le gouvernement afin de s’attaquer
aux crimes graves et de veiller à ce que les peines d’emprisonnement
soient proportionnelles à la gravité des crimes commis, le budget de
2006 prévoit la mise de côté de fonds pour permettre au Service
correctionnel Canada d’agrandir les établissements correctionnels afin
d’absorber la hausse prévue de la population carcérale. Il se peut que
le pays ait besoin d’un nouvel établissement à sécurité moyenne et
que les établissements à sécurité maximale doivent se doter d’une
plus grande capacité d’accueil.
De trop nombreux jeunes sont impliqués dans des crimes armés, des
gangs de rue, le trafic de la drogue et d’autres crimes, ce qui augmente
la criminalité dans les rues et les collectivités canadiennes. S’il
est important de faire appliquer la loi, il est d’autant plus
nécessaire de prévenir efficacement le crime chez les jeunes à risque.
Le budget de 2006 prévoit le versement de 20 millions de dollars sur
deux ans afin de permettre aux collectivités de prévenir la criminalité
chez les jeunes. D’autres précisions seront annoncées peu de temps
après la tenue de consultations.
Banque nationale de données génétiques
La Banque nationale de données génétiques de la GRC représente une
importante ressource pour les organismes canadiens d’application de la
loi, car elle aide les services policiers du pays à identifier les
coupables et à exonérer les innocents. Le budget de 2006 prévoit le
versement de 15 millions de dollars sur deux ans pour que la GRC augmente
sa capacité d’entrer des données dans cette banque en y incluant des
échantillons d’ADN d’un plus grand éventail de condamnés, comme les
délinquants sexuels, ainsi que des échantillons d’ADN prélevés dans
un plus grand nombre de lieux de crime.
Victimes de crimes
Les Canadiens qui ont été victimes de crimes méritent d’être
très bien représentés pour défendre leurs droits au sein de l’appareil
judiciaire. Le budget de 2006 affecte 26 millions de dollars sur deux
ans afin de veiller à ce que les victimes puissent davantage se faire
entendre par le système correctionnel fédéral et le système
judiciaire. Cette somme permettra également aux victimes d’avoir un
meilleur accès aux services, comme le remboursement des frais de
déplacement engagés pour participer aux audiences sur les libérations
conditionnelles. D’autres précisions seront annoncées ultérieurement.
Intervention en cas d’urgence
Les attentats terroristes à la bombe de l’an dernier à Londres et
les ouragans qui ont frappé la côte américaine du Golfe ont montré
toute l’importance de coordonner les mesures d’intervention en cas d’urgence
à l’échelle de tous les gouvernements et de tous les secteurs de l’économie.
Le budget de 2006 prévoit le versement de 19 millions de dollars par
année à Sécurité publique et Protection civile Canada (SPPCC) pour
renforcer la capacité du Canada à intervenir en cas de catastrophes et d’urgences
de tout genre. Le financement permettra à SPPCC d’assurer que son
centre d’opérations national soit en tout temps prêt à intervenir, d’accroître
sa présence dans les centres d’opérations provinciaux et territoriaux
et lors de mesures d’intervention, d’établir des liens avec des
partenaires internationaux clés lors de situations d’urgence, de même
que d’accroître le champ de sa surveillance. Ainsi, SPPCC sera à même
de coordonner les mesures d’intervention en cas d’urgence et de
réagir aux urgences qui s’étendent au-delà des frontières
provinciales, territoriales et internationales.
Sécurité des transports
L’engagement du gouvernement à veiller à ce que les Canadiens
vivent dans des collectivités sécuritaires et en santé vise également
à protéger les personnes qui utilisent le transport ferroviaire et les
transports urbains. Le budget de 2006 affecte 95 millions de dollars
sur deux ans pour financer des mesures qui accroîtront la sécurité des
passagers du transport ferroviaire et des transports urbains. Jumelées
aux efforts d’autres administrations publiques, de l’industrie, d’organismes
d’application de la loi et du grand public, ces mesures viseront des
secteurs de grande priorité et financeront de nouvelles mesures de
sécurité et des exercices de protection civile.
Le gouvernement demeure déterminé à assurer la sécurité du
transport aérien. Compte tenu de la croissance soutenue de l’industrie
du transport aérien, l’Administration canadienne de la sûreté du
transport aérien (ACSTA) doit tenir compte de l’augmentation du nombre
de passagers et des pressions connexes qui s’exercent sur ses
opérations. Le budget de 2006 prévoit 133 millions de dollars de
plus sur deux ans pour aider l’ACSTA à atténuer ces pressions.
Pour garder le Canada à l’abri des menaces externes, il faut pouvoir
compter sur un effectif dévoué à la frontière. Les agents de l’Agence
des services frontaliers du Canada (ASFC) gèrent, contrôlent et
protègent la frontière du Canada à environ 1 200 points partout au pays
et dans 39 emplacements à l’étranger. Ces agents doivent relever un
défi croissant lorsqu’ils interceptent des menaces éventuelles, ce qui
comprend des personnes qui présentent un risque élevé, des armes à
feu, des explosifs et des drogues, sans retarder le commerce ou les
déplacements légitimes.
Le gouvernement est résolu à accroître la sécurité frontalière et
celle de ces agents en leur fournissant des armes de poing et en leur
dispensant la formation nécessaire pour qu’ils puissent s’en servir.
Cette mesure sera mise en œuvre progressivement et visera en premier lieu
les points d’entrée très achalandés. Le gouvernement veillera
également à ce que ces agents ne soient pas tenus de travailler seuls.
Pour atteindre ces objectifs, le budget de 2006 prévoit le versement
de 101 millions de dollars sur deux ans.
Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité
Le Canada accroît sa prospérité et sa sécurité en concertant ses
efforts à ceux du Mexique et des États-Unis afin de faire de l’Amérique
du Nord la région la plus dynamique au monde sur le plan économique et
celle qui offre aux citoyens un endroit sécuritaire où vivre. Le
Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité (PSP)
fournit un cadre pour faire avancer la collaboration avec les voisins du
Canada dans des domaines aussi variés que la sécurité, la facilitation
du commerce, les transports, l’environnement et la santé publique. Ce
partenariat a augmenté le nombre de contacts institutionnels entre les
trois gouvernements pour concrétiser une vision partagée d’une région
plus forte, plus sécuritaire et plus prospère.
En mars de cette année, le premier ministre a rencontré à
Cancun le président des États-Unis et le président du Mexique pour
célébrer le premier anniversaire du PSP. Les trois chefs d’État ont
profité de l’occasion pour passer en revue les progrès réalisés au
chapitre de la mise en œuvre du PSP et ont affirmé leur ferme volonté d’œuvrer
à la poursuite d’objectifs constructifs au bénéfice de tout le
continent. Les cinq priorités clés sont:
- La création du Conseil nord-américain de la concurrence, qui
veillera à ce que le secteur privé soit consulté sur les moyens d’accroître
la compétitivité de nos marchés.
- Un engagement à concrétiser plusieurs mesures, d’ici deux ans,
pour que se poursuive la mise en place de frontières intelligentes et
sécuritaires.
- Un engagement à renforcer la coopération entre les trois pays face
aux catastrophes naturelles ou d’origine humaine. Plus
spécifiquement, ils ont pris l’engagement de concerter leur action
face à l’éventualité d’une pandémie de grippe aviaire ou à d’autres
maladies graves. Les sections intitulées « Grande
priorité : Protéger les familles et les collectivités
canadiennes » (ci-dessus) et « État de préparation à la
pandémie » (ci après) font état des fonds investis dans ces
domaines par le truchement du budget de 2006.
- Un engagement renouvelé à mettre en place un cadre d’actions
trilatéral visant à simplifier ainsi qu’à normaliser les règles
et les formalités régissant le commerce à la frontière.
- Une initiative pour promouvoir l’innovation, la recherche et le
développement dans des domaines tels que les technologies propres de
l’énergie.
Le budget contribue aux efforts du PSP en présentant une stratégie
frontalière afin de poursuivre la mise en place de frontières
intelligentes et sécuritaires qui repose sur la technologie, le partage
des renseignements et les données biométriques. Le gouvernement du
Canada travaille également de concert avec le gouvernement des
États-Unis à l’évaluation de documents fondés sur des normes
communes servant aux déplacements transfrontaliers ainsi que sur des
exigences en matière de technologie et d’infrastructure, afin de
faciliter la circulation des voyageurs et des produits légitimes. Par
ailleurs, le Mexique et les États-Unis ont accepté l’invitation du
Canada de tenir la prochaine réunion des trois chefs d’État en 2007.
À l’appui du programme du PSP, le présent budget prévoit l’investissement
de 303 millions de dollars sur deux ans dans une série d’initiatives.
Au centre de ces initiatives figure la stratégie frontalière visant
à assurer la circulation efficace et sécuritaire des marchandises et des
voyageurs à faible risque vers l’Amérique du Nord et à l’intérieur
de ce continent, tout en protégeant les Canadiens des menaces, dont les
actes terroristes. S’inscrivent dans cette stratégie les principales
activités décrites ci-après, de même que d’autres efforts liés aux
nouvelles priorités du PSP.
Améliorer la sécurité du fret et accélérer le traitement à la
frontière
À l’image de ce qui a déjà été réalisé en matière de fret
maritime, le Canada travaillera de concert avec les États-Unis pour
harmoniser les règlements sur la sécurité du fret pour tous les modes
de transport afin de faciliter les échanges commerciaux et d’accroître
la sécurité. À cet égard, le budget de 2006 prévoit le versement de
172 millions de dollars sur deux ans pour l’élaboration et la mise
en œuvre d’un système électronique d’informations préalables, qui
profitera également au fret routier et au fret ferroviaire.
Il est par ailleurs possible de réduire les risques de sécurité du
transport aérien, tout en favorisant le commerce à l’échelle
nationale et internationale. À cette fin, le budget de 2006 affecte
26 millions de dollars sur deux ans à la conception d’une
initiative en matière de sécurité du fret aérien et à la tenue d’essais
pilotes. Ces travaux comprendront l’élaboration de mesures qui
garantiront la sécurité du fret à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement,
ainsi que l’évaluation de technologies de détection.
Le programme Partenaires en protection (programme PEP) de l’ASFC est
un programme volontaire qui incite le secteur privé à accroître la
sécurité du fret, à lutter contre la contrebande et le terrorisme ainsi
qu’à faciliter le commerce. L’ASFC cherchera à développer des liens
plus étroits avec le programme américain Customs-Trade Partnership
Against Terrorism pour soutenir les efforts conjoints visant à assurer
une plus grande sécurité de la chaîne d’approvisionnement et à
supprimer les obstacles au commerce transfrontalier.
Le budget de 2006 prévoit 5 millions de dollars sur deux ans à l’appui
de cette initiative.
Améliorer la technologie d’identification des voyageurs à haut
risque et instaurer de meilleures procédures pour accélérer le
traitement des voyageurs à faible risque
Le Système d’information préalable sur les voyageurs et de dossier
du passager a été mis en place en octobre 2002 pour reconnaître et
intercepter les personnes qui présentent un risque élevé et qui se
rendent en Amérique du Nord par avion. Le budget de 2006 prévoit le
versement de 25 millions de dollars sur deux ans pour l’élargissement
de ce programme, afin de recueillir des renseignements de façon plus
efficace auprès des compagnies aériennes européennes.
Le projet pilote NEXUS Air, dont l’objet consiste à accélérer le
passage des voyageurs du transport aérien à faible risque entre le
Canada et les États-Unis, est en cours de réalisation à l’aéroport
international de Vancouver depuis la fin de 2004. Ce projet sera étendu
à sept autres grands aéroports canadiens. Le budget de 2006 affecte
25 millions de dollars sur deux ans à l’appui de cette initiative.
Travailler avec les partenaires à l’évaluation des menaces et à
la prise de mesures d’intervention
Le budget de 2006 prévoit 12 millions de dollars au cours des
deux prochaines années pour accroître la capacité de composer avec des
situations à risque élevé à la frontière en prenant des mesures
conjointes de planification avec les États-Unis, notamment en menant avec
eux des exercices de formation et d’intervention en cas d’incidents.
Les premiers intervenants réduisent l’incidence de catastrophes ou d’urgences
sur les Canadiens touchés. Ces intervenants doivent recevoir une
formation adéquate et avoir la possibilité de se pratiquer en menant des
exercices structurés. Le budget de 2006 affecte 5 millions de
dollars par année à PSPCC en vue de l’élargissement de son Programme
national de formation et d’exercices, afin de fournir aux premiers
intervenants une telle occasion.
Le Canada et les États-Unis ont convenu d’un programme conjoint d’évaluation
de la vulnérabilité pour déterminer les autres mesures qu’il convient
de prendre afin de protéger l’infrastructure essentielle. Ces
évaluations porteront sur les principaux secteurs économiques et feront
intervenir nombre de ministères et d’organismes gouvernementaux
canadiens et américains. Au Canada, PSPCC gérera le programme. Le budget
de 2006 attribue 1 million de dollars par année à PSPCC au titre de
la contribution canadienne à ces évaluations.
Préparation à une pandémie
Les investissements que tous les ordres de gouvernement ont fait
récemment dans la santé publique ont grandement amélioré l’état
global de préparation nationale du Canada et lui ont permis de prévoir
les menaces à la santé publique, dont une éventuelle pandémie, et d’intervenir
efficacement. Ces dernières années, le Plan de lutte contre la pandémie
d’influenza a été mis en place, et l’Agence de santé publique du
Canada (ASPC) a été mise sur pied pour donner suite aux préoccupations
croissantes concernant la capacité du système de santé publique du
Canada de prévoir des menaces à la santé publique, notamment une
pandémie, et d’intervenir efficacement.
Le budget prévoit l’attribution de 1 milliard de dollars sur
cinq ans pour améliorer davantage l’état de préparation du Canada à
une pandémie. De ce montant, 600 millions seront alloués aux
ministères et organismes, tandis que 400 millions de dollars seront
mis de côté pour parer à toute éventualité.
Les 600 millions de dollars seront essentiellement utilisés par l’ASPC
(367 millions), par l’Agence canadienne d’inspection des aliments
(195 millions), par Santé Canada (16,5 millions) et par les
Instituts de recherche en santé du Canada (21,5 millions) pour un
éventail d’activités liées à une éventuelle pandémie, notamment l’achat
d’antiviraux additionnels pour la réserve nationale, l’adoption de
lignes directrices sur la santé des animaux et la surveillance des
oiseaux sauvages et des volailles commerciales, l’amélioration des
laboratoires et la recherche, de même que l’amélioration de l’état
de préparation des vaccins et de l’état de préparation de la gestion
des urgences. Le gouvernement collaborera avec les provinces, les
territoires et d’autres partenaires à mesure que ces activités seront
instaurées.
Les 400 millions de dollars mis de côté seront disponibles en
cas de besoin seulement, si une pandémie éclate ou si l’environnement
actuel de planification devait changer considérablement, par exemple, si
la confirmation d’une transmission entre humains faisait augmenter le
risque de pandémie ou si l’Organisation mondiale de la santé devait
déclarer un niveau plus élevé de risque de pandémie. Ce montant
servirait à accroître l’état de préparation du Canada si des risques
plus prononcés de pandémie devaient se concrétiser et à répondre aux
besoins opérationnels accrus pendant une poussée d’influenza
pandémique, par exemple, pour maintenir les mesures d’urgence à
un niveau plus élevé d’activité.
Les forces armées du Canada, fières de leur tradition, interviennent
en cas de crise tout en assumant le rôle fondamental du gouvernement, qui
consiste à assurer la souveraineté nationale. Les missions
internationales en cours exigent un nouveau concept, qui suppose des
rapports de force différents, de l’équipement différent et des
exigences opérationnelles différentes. Ce nouveau rôle sur la scène
internationale signifie que les forces armées du Canada ainsi que la
politique canadienne en matière de défense doivent se transformer et s’adapter
à un nouveau théâtre des opérations. Au pays, le gouvernement doit
pouvoir compter sur des Forces canadiennes (FC) fortes capables d’intervenir
en cas d’urgence lors de catastrophes telles que les inondations, les
tempêtes, les tremblements de terre ou les menaces associées aux
activités terroristes.
C’est pourquoi le gouvernement instaurera le plan de défense
intitulé « Le Canada d’abord » pour raffermir la capacité
autonome du Canada de défendre sa souveraineté nationale et d’assurer
sa sécurité. Pour concrétiser cette vision, il faudra faire des
investissements à grande échelle dans toutes les régions du pays afin
de renforcer les FC.
Le budget de 2006 majorera les crédits budgétaires de la Défense
nationale de 5,3 milliards de dollars sur cinq ans afin :
- de procéder à la transformation de l’administration de la
défense et des opérations militaires;
- d’accélérer le recrutement de 13 000 membres additionnels pour
la Force régulière et 10 000 membres supplémentaires pour la Force
de réserve;
- d’intensifier la formation, de réduire les frais liés à la
structure des grades, de réviser les fonctions civiles et militaires
au quartier général et d’augmenter le nombre de membres du
personnel de première ligne;
- d’augmenter les investissements dans l’infrastructure de base et
l’hébergement des membres des forces armées;
- de faire l’acquisition de l’équipement requis pour soutenir une
force navale, terrestre et aérienne multirôles et apte au combat;
- d’améliorer la capacité des FC de protéger la souveraineté et
la sécurité du Canada dans l’Arctique;
- de rétablir la présence de l’armée régulière en
Colombie-Britannique;
- d’amorcer la mise sur pied de bataillons territoriaux.
Tableau 3.12
Budget de 2006 – Financement pour la défense (crédits budgétaires)1
|
|
2006-2007 |
2007-2008 |
|
|
(M$) |
Le Canada d’abord |
400 |
725 |
|
1 Le coût des biens d’équipement importants est réparti sur
leur durée de vie, de sorte que les crédits budgétaires annuels
comprennent uniquement une fraction du coût complet en immobilisations.
Comme dans le cas des hausses budgétaires du dernier exercice, le coût
intégral des acquisitions d’immobilisations sera fourni selon la
comptabilité de caisse dans les années de leur acquisition. |
Musée commémoratif de l’Aviation royale du Canada
Le budget de 2006 prévoit le versement de 1 million de dollars en
2006-2007 à la Défense nationale pour aider à la construction d’un
nouveau bâtiment qui hébergera le Halifax Bomber au Musée commémoratif
de l’Aviation royale du Canada de Trenton, Ontario.
Le Canada doit compter sur un régime robuste et à jour de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement des activités
terroristes pour assurer la sécurité des Canadiens et s’acquitter de
ses responsabilités mondiales. Un tel régime doit évoluer pour s’adapter
aux normes et aux risques qui prévalent sur la scène internationale. Les
ministères et organismes doivent se doter des connaissances
spécialisées, de la technologie et des réseaux nécessaires pour être
en mesure de fonctionner avec efficience et efficacité dans ce secteur
important. En juin 2005, le ministère des Finances Canada a diffusé
un document de consultation sur la Loi sur le recyclage des produits
de la criminalité et le financement des activités terroristes. Ce
document proposait des modifications législatives et réglementaires afin
de mettre en œuvre les récentes révisions des normes du Groupe d’action
financière (GAFI) et de donner suite aux récentes évaluations du
régime.
Pour financer les initiatives prévues et stimuler les capacités
existantes de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et
le financement des activités terroristes, le gouvernement annonce qu’il
versera 64 millions de dollars au cours des deux prochaines années
pour le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières
du Canada, la GRC, l’ASFC et le ministère de la Justice Canada. Un
projet de loi sera déposé le plus tôt possible pour que les
améliorations qui s’imposent puissent être apportées au régime. Pour
l’année commençant le 1er juillet 2006, le Canada
présidera le GAFI, organisme de normalisation international, faisant
preuve ainsi preuve de leadership et contribuera à faire progresser les
efforts de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement des
activités terroriste à l’échelle mondiale.
La fausse monnaie est un grave problème au Canada, malgré l’émission
de nouveaux billets comportant de meilleures caractéristiques de
sécurité. Le budget de 2006 alloue 9 millions de dollars sur deux
ans à la GRC pour qu’elle corrige le problème au moyen de la
Stratégie nationale de répression de la contrefaçon. Grâce à ce
financement, la GRC pourra mettre sur pied des équipes intégrées de la
police de la contrefaçon afin d’effectuer de grandes enquêtes sur la
contrefaçon à Vancouver, Toronto et Montréal.
Les Canadiens font preuve de compassion envers les moins bien nantis,
et le gouvernement fera valoir les valeurs et les intérêts canadiens sur
la scène internationale en fournissant l’aide qui s’impose aux plus
pauvres du monde. Le budget de 2006 confirme l’engagement du
gouvernement de doubler d’ici 2010-2011 l’aide internationale par
rapport aux niveaux de 2001-2002. Conformément à cet engagement, le
Canada augmentera son enveloppe de l’aide internationale, qui s’établira
à environ 3,8 milliards de dollars en 2006-2007, puis à près de
4,1 milliards en 2007-2008.
De plus, le gouvernement fournira jusqu’à 320 millions de
dollars supplémentaires au titre de l’aide internationale, pour autant
que l’excédent fédéral de 2005-2006 soit supérieur à
2 milliards (voir la section intitulée « Rétablir l’équilibre
fiscal au Canada », pour plus de détails). Le financement sera
réparti comme suit :
- jusqu’à 250 millions de dollars au Fonds mondial de lutte
contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme pour financer des
activités de prévention et de traitement de ces maladies;
- jusqu’à 45 millions de dollars à l’appui de l’Initiative
mondiale pour l’éradication de la poliomyélite au moyen de fonds
versés à l’Organisation mondiale de la santé et à l’UNICEF;
- jusqu’à 25 millions de dollars à l’appui des pays à
faible revenu confrontés à des crises de balance de paiements, dont
celles causées par exemple par des catastrophes naturelles ou par une
hausse subite des prix des produits de base. Le financement sera
fourni par l’entremise de la nouvelle facilité de protection contre
les chocs exogènes du Fonds monétaire international (FMI).
L’aide du Canada permettra à ces organismes d’atteindre leurs
buts, surtout en ce qui concerne les maladies dévastatrices qui tuent
plus de six millions de personnes chaque année principalement dans les
pays en développement.
Conformément à l’engagement de responsabilité financière pris par
le gouvernement, le Canada poursuivra ses efforts pour augmenter davantage
l’enveloppe de l’aide internationale dans la mesure où les ressources
le permettent. S’il importe de consacrer plus de ressources pour venir
en aide aux pays les plus pauvres du monde, il est tout aussi crucial que
ces ressources soient utilisées de manière efficace. Comme il le faisait
remarquer dans le discours du Trône, le gouvernement est résolu à
veiller à ce que les sommes que le Canada verse au titre de l’aide
internationale soient utilisées judicieusement et il travaillera à
assurer une plus grande reddition de comptes au chapitre de la
répartition de cette aide et des résultats obtenus.
Le gouvernement continuera de collaborer avec les institutions
financières internationales pour faire en sorte que leurs ressources
soient utilisées effectivement pour faire avancer leurs mandats
respectifs, et pour que la relation du Canada avec ces institutions soit
efficace, responsable et efficiente. À cette fin, le Canada déploie des
efforts pour que des réformes soient apportées au FMI. Par ailleurs, le
gouvernement a l’intention de modifier sa Loi sur l’Accord portant
création de la Banque européenne pour la reconstruction et le
développement pour permettre à la Banque de commencer des
opérations en Mongolie et pour tenir compte des changements futurs
survenant dans les pays où la Banque est active.
Tableau 3.13
Sécurité
|
|
2005-2006 |
2006-2007 |
2007-2008 |
Total |
|
|
(M$) |
Protéger les familles et
les collectivités canadiennes |
|
|
|
|
Services fédéraux de maintien de l’ordre
de la GRC |
|
37 |
124 |
161 |
Division Dépôt de la GRC |
|
17 |
20 |
37 |
Prévention de la criminalité chez les
jeunes |
|
10 |
10 |
20 |
Banque nationale de données génétiques |
|
10 |
5 |
15 |
Victimes d’actes criminels |
|
13 |
13 |
26 |
Intervention d’urgence de base |
|
19 |
19 |
38 |
Sécurité des passagers du transport
ferroviaire et des transports
urbains |
|
41 |
53 |
95 |
Administration canadienne de la sûreté du transport aérien |
|
45 |
87 |
133 |
|
|
Total partiel |
|
193 |
331 |
524 |
Assurer la sécurité de notre frontière |
|
|
|
|
Présence armée à la frontière |
|
33 |
68 |
101 |
Amélioration de la sécurité du fret
routier et ferroviaire |
|
92 |
80 |
172 |
Amélioration de la sécurité du fret
aérien |
|
13 |
13 |
26 |
Sécurisation de la chaîne d’approvisionnement |
|
3 |
2 |
5 |
Identification des passagers aériens à haut risque (Système d’information préalable sur les voyageurs) |
|
12 |
13 |
25 |
NEXUS Air |
|
11 |
14 |
25 |
Planification de la reprise des
activités |
|
5 |
7 |
12 |
Programme national de formation et d’exercices (structure nationale d’intervention
en cas d’urgence) |
|
5 |
5 |
10 |
Évaluation de la vulnérabilité de l’infrastructure essentielle (structure nationale d’intervention en cas d’urgence) |
|
1 |
1 |
2 |
Autres initiatives pour assurer la
sécurité de la frontière |
|
13 |
13 |
26 |
|
|
Total partiel |
|
188 |
216 |
404 |
Préparation à la pandémie |
|
|
|
|
Amélioration de l’état de
préparation à la pandémie |
|
100 |
200 |
300 |
Fonds mis de côté en cas d’urgence |
|
70 |
90 |
160 |
|
|
Total partiel |
|
170 |
290 |
460 |
Défense |
|
|
|
|
Le Canada d’abord |
|
400 |
725 |
1 125 |
Musée commémoratif de l’Aviation
royale du Canada |
|
1 |
0 |
1 |
|
|
Total partiel |
|
401 |
725 |
1126 |
Sécurité et système financier |
|
|
|
|
Initiative nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux |
|
35 |
30 |
64 |
Stratégie nationale de répression de la contrefaçon |
|
5 |
4 |
9 |
|
|
Total partiel |
|
40 |
33 |
73 |
Total |
|
992 |
1 596 |
2 588 |
|
|