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Page d'accueil L'ambassadeur Chefs de la representation du Canada aux É-U Michael Kergin Discours prononcés par M. Michael Kergin le 21 mai 2001

« La frontière canado-américaine : la voie express »

Allocution de Michael Kergin, ambassadeur du Canada aux États-Unis, devant l'American Association of Exporters & Importers

New York (New York)
Le 21 mai 2001

Merci beaucoup de votre aimable introduction, M. Laden. C'est pour moi un grand honneur que d'être invité comme conférencier principal à la 80e conférence annuelle de l'AAEI.

L'un de mes distingués prédécesseurs, Derek Burney, a déjà fait remarquer qu'il occupait le poste diplomatique à la fois le plus facile et le plus difficile à Washington. Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour comprendre la sagesse de ces propos.

Comme ambassadeur du Canada aux États-Unis, je profite grandement de la cote d'estime dont le Canada jouit auprès des Américains. Les sondages me donnent raison : selon une enquête d'opinion réalisée par CBS News en avril, 72 % des Américains éprouvent un sentiment général d'amitié pour leurs voisins.

Et pourtant, lorsque je fais la promotion des intérêts du Canada, à Washington comme ailleurs aux États-Unis, je me bute parfois à une béate ignorance au sujet du Canada.

Selon cette même enquête, 2 % seulement des Américains étaient en mesure de nommer le premier ministre du Canada, même si Jean Chrétien en est à sa huitième année à ce poste. Néanmoins, comme celui-ci se plaît à le dire, cela n'a aucune importance, puisque les Américains ne votent pas lors des élections au Canada!

Je vous citerai un deuxième exemple typique de cette ignorance. Il y a quelques semaines, toutes les attentions étaient tournées vers le sauvetage périlleux d'un médecin américain malade dans l'Antarctique. Les médias de partout aux États-Unis se sont emparés de la nouvelle, mais peut-être ne connaissez-vous pas l'histoire derrière l'histoire.

L'avion qui a procédé au sauvetage, un Twin Otter, avait été conçu et fabriqué au Canada. Il appartient à une compagnie de Calgary, en Alberta, qui a mis au point une technologie spéciale pour ce type de vol. Les pilotes étaient canadiens, et ils ont réussi là où d'autres avaient échoué.

Mais vous chercherez en vain dans le New York Times, le Washington Post, ou à CNN, CBS, NBC ou ABC une mention du lien avec le Canada : rien, nothing, zip, nada.

Mae West est célèbre pour avoir dit : « Je me fiche de ce qu'on raconte à mon sujet, pourvu qu'on parle de moi ». Eh bien, je peux vous dire que l'épisode du sauvetage dans l'Antarctique montre à nouveau que le Canada n'a pas la personnalité d'une Mae West!

Mais cette ignorance involontaire a parfois des effets regrettables -- surtout lorsque, à Washington, elle équivaut presque à une aimable indifférence à l'égard des préoccupations du Canada.

Et ce problème est aggravé par votre division constitutionnelle des pouvoirs. Il peut être difficile de déterminer où se trouve le pouvoir à Washington pour une question donnée; souvent, il appartient à des groupes d'intérêt sectaires, qui ne cherchent qu'à avancer leurs intérêts, parfois aux dépens du Canada.

Un autre de mes prédécesseurs, Allan Gotlieb, a écrit ce qui suit à ce sujet :

« Pour déterminer l'influence d'intérêts spéciaux inamicaux, l'ambassadeur doit reconnaître qu'à Washington, une puissance étrangère n'est à proprement parler qu'un autre groupe d'intérêt spécial, qui n'a en fait rien de vraiment spécial. Et son pays est désavantagé sur au moins un plan important : il n'envoie ni membres du Congrès ni sénateurs à Washington. Et, bien sûr, il n'a pas droit de vote! »

La formation d'alliances est une façon de surmonter cette difficulté. L'ancien secrétaire d'État George Shultz a comparé la relation entre le Canada et les États-Unis à un jardin : il y a plein de fleurs à admirer, mais les jardiniers doivent arracher les mauvaises herbes qui y poussent à l'occasion. Mon travail exige parfois que je rassemble un groupe de jardiniers pour faire la promotion des intérêts canadiens. Et la meilleure façon d'y arriver est de démontrer que ce qui est bon pour le Canada l'est aussi pour les États-Unis.

Je suis venu vous parler aujourd'hui d'un sujet incontestablement positif pour les États-Unis : nos intérêts communs à la frontière. L'American Association of Exporters and Importers a un point de vue informé sur la question frontalière. Et l'endroit ne saurait être mieux indiqué pour tenir cette discussion, ici même à New York où vit une myriade de groupes ethniques pour lesquels les frontières ne sont qu'un passage.

Je veux vous livrer quelques réflexions sur l'avenir de la frontière entre nos deux pays.

Notre frontière est au coeur de la plus importante relation commerciale au monde; les liens entre nos deux pays n'ont pas leur pareil.

Notre frontière devrait être mise au service de ce que j'appelle une relation « intermestique » : une relation internationale parce qu'après tout, les États-Unis sont un pays étranger pour les Canadiens; et une relation domestique parce que, souvent, des pressions... et des amitiés locales ou nationales sont au coeur des enjeux.

Et, à mesure qu'évolue notre relation, notre frontière change pareillement, et elle requiert une attention constante. Ce besoin d'attention -- et d'action -- est au centre de mes propos aujourd'hui.

Les choses ont toujours été en mouvement le long de la frontière. Dès nos débuts, la frontière était davantage une démarcation politique qu'une présence physique. Les colons loyaux à la Couronne britannique – ceux qu'on a appelés les Loyalistes de l'Empire-Uni – ont migré vers le nord à l'époque et ils ont traversé la nouvelle frontière... On pourrait d'ailleurs les qualifier de premiers contras de l'hémisphère!

La frontière a été le théâtre de conflits pendant la guerre de 1812. Les troupes américaines ont fait incursion au Canada pour y incendier le fort qui allait devenir Toronto. Peu après ce pillage, des troupes du Canada (notez que je n'ai pas dit des troupes canadiennes!) ont remonté le Potomac dans l'intention de raser la résidence du président, qui fut par la suite repeinte en blanc pour masquer les importants dégâts causés par le feu.

Plus tard, l'emplacement de la frontière a donné lieu à des débats. En 1844, un sénateur de l'Oregon a demandé que la frontière canado-américaine soit repoussée au nord du 54e parallèle.

Son mot d'ordre, « fifty-four forty, or fight! » (54 degrés, 40 minutes ou la guerre!), a été adopté par le président Polk comme slogan du Parti démocrate! (Je le mentionne à titre d'observation historique, non comme commentaire politique!)

En fin de compte, comme l'a dit le grand humoriste canadien Stephen Leacock, « par un pur hasard, le quarante-neuvième parallèle, une simple ligne astronomique, en est venu à signifier vraiment quelque chose ». Au XXe siècle, cette ligne a commencé à prendre une forme familière : une ligne de démarcation entre deux sociétés.

D'un côté de la frontière, nous, les Canadiens, avons tendance à être fiers de nos différences, parfois à l'extrême; de l'autre, vous tirez une fierté de votre individualité, parfois aussi à l'extrême. Bref, vous êtes fiers de ce que vous êtes, c'est-à-dire des Américains, et nous sommes fiers de ce que nous ne sommes pas, c'est-à-dire des Américains!

Au nord de la frontière, nous avons un régime parlementaire dans lequel il n'y a pas de séparation marquée entre les pouvoirs exécutif et législatif. Au sud, vous avez un régime présidentiel assorti d'une division stricte des pouvoirs et de toute une série de freins et de contrepoids.

Comme l'a fait remarquer un satiriste politique durant le récent débat sur le financement des campagnes : si le système ne peut l'accommoder, c'est de toute évidence qu'il ira aux oubliettes!

De part et d'autre de la frontière, nous avons projeté de nous-mêmes une image différente au reste du monde : le Canada a ses propres responsabilités au niveau mondial, mais notre tâche est d'une autre nature. L'effort militaire, par exemple, est souvent axé sur le maintien de la paix, pour lequel nous avons l'expérience et une inclination.

Par ailleurs, c'est votre force qui sert de point d'ancrage à la sécurité de ce que l'on appelait le monde libre. De plus en plus, on fait appel à votre influence pour assurer la stabilité mondiale, une énorme responsabilité.

Mais de nombreux stéréotypes transfrontières sont aujourd'hui dépassés, tout comme l'est, à bien des égards, la perception de la frontière qui avait cours au XXe siècle.

Ainsi, au XXIe siècle, la notion traditionnelle de frontière internationale n'est plus pertinente. L'augmentation des échanges commerciaux, la révolution de l'information et les réalisations au niveau des techniques de communication transcendent la frontière.

En fait, la frontière du XXIe siècle se transforme en de nombreuses autres frontières : une frontière économique, une frontière réglementaire, une frontière environnementale, une frontière de la sécurité et, oui, une frontière des infrastructures.

Permettez-moi de dire quelques mots au sujet de chacune d'elles.

La frontière économique a fusionné nos deux économies et ses caractéristiques sont apparentes : le Canada et les États-Unis représentent l'un pour l'autre le plus important marché d'exportation. Les compagnies ne voient plus des concurrents de l'autre côté de la frontière : elles voient de nouveaux clients!

Près du quart des exportations américaines aboutissent au Canada, un volume supérieur à celui des exportations de tous les États membres de l'Union européenne réunis. Quant aux exportations canadiennes vers les États-Unis, elles représentent plus de 85 % des exportations totales du Canada.

La libéralisation du commerce et l'intégration économique continue ont donné naissance à un autre genre de frontière : la frontière réglementaire. Au Canada et aux États-Unis, on retrouve dans la multitude de lois fédérales et de lois des États des lignes de démarcation claires, qui ont permis à nos gouvernements de souvent légiférer des solutions différentes à des problèmes semblables. On constate de tels écarts pour des questions relativement sans conséquence, comme vos pouces et nos centimètres, ou pour des questions hautement complexes, comme nos approches de la réglementation des industries.

Dans de nombreux secteurs, toutefois, nous nous sommes efforcés d'harmoniser nos approches et de coopérer, pour le bien des deux pays. La frontière environnementale illustre bien cette dynamique. La pollution circule librement d'un pays à l'autre. Les Canadiens et les Américains respirent le même air et boivent la même eau, et la faune est la même le long de la frontière. Notre coopération au chapitre de la protection de l'environnement a souvent été citée comme un modèle de bon voisinage pour le reste du monde. Winston Churchill a particulièrement bien exprimé cette réalité :

« Cette longue frontière, qui s'étend de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique, et qui n'est gardée que par le respect et les obligations de chacun des deux pays envers son voisin, constitue un exemple pour tous les pays et un modèle pour l'avenir du monde. »

Cette citation a apparemment donné lieu au cliché le plus éculé : celui de la « frontière non défendue la plus longue au monde ». Cependant, en réalité, une certaine protection est exercée le long de la frontière, mais l'ennemi a changé depuis l'époque de Churchill.

Avec l'accroissement du commerce et du tourisme, les occasions d'activités criminelles transnationales ont augmenté, dans les deux sens. Le crime organisé et les terroristes transnationaux ont entraîné la mise en place d'une frontière de sécurité entre nos deux pays. Nous avons tous deux intérêt à assurer la sécurité de nos citoyens. La coopération entre les organismes canadiens et américains chargés d'appliquer la loi à la frontière et ailleurs reste excellente. Mais, si la sécurité est un élément essentiel du partenariat canado-américain, notre frontière n'est pas devenue pour autant une « clôture de sécurité » ou une barrière physique hautement fortifiée, et elle ne doit pas le devenir.

Enfin, il y a la frontière des infrastructures. Il est ironique de constater que, malgré notre longue frontière et nos géographies respectives, 90 % de la circulation routière entre le Canada et les États-Unis ne traverse la frontière qu'à 11 points. Parmi ceux-ci, il y a un certain nombre de ponts et de tunnels parce que, pour compliquer les choses, nos passages frontaliers les plus fréquentés traversent des eaux limitrophes!

Les principaux passages frontaliers vieillissent. Ils n'ont tout simplement pas été conçus pour accueillir le débit actuel. Il semble trop souvent que la frontière des infrastructures se mesure tout simplement en pieds – ou en mètres – carrés et, franchement, elle n'en compte pas assez.

Toutefois, la frontière canado-américaine du XXIe siècle que je viens de décrire est davantage un énoncé de valeurs qu'une unité quantitative. Ainsi, la frontière économique se mesure le mieux en considérant la santé générale de nos économies respectives et notre compétitivité sur les marchés internationaux.

La frontière réglementaire peut se mesurer à notre capacité d'éviter les approbations et les ré-inspections coûteuses, sans parler des longs différends commerciaux. La frontière environnementale se mesure par la qualité de l'air et de l'eau et, pourraient dire certains, seul Dieu peut juger de la mesure dans laquelle l'homme s'est acquitté de sa responsabilité de préserver la santé de la planète. Enfin, la frontière de la sécurité ne peut se mesurer qu'à notre capacité de préserver le bien-être des citoyens de nos deux pays.

Le fait que la frontière soit aujourd'hui autre chose qu'une affaire de béton et de chaussée signifie que notre approche de la frontière doit impérativement évoluer elle aussi.

Si la libéralisation des échanges commerciaux s'est avérée un succès sans égal, elle a aussi amené certaines nouvelles difficultés. L'un des objectifs principaux de l'ALE et de l'ALENA était de créer pour nos industries un environnement économique qui leur permettrait de demeurer concurrentielles sur les marchés internationaux. Sept ans après la conclusion de l'ALENA, notre commerce est aujourd'hui exempt de droits. Mais il n'est pas exempt de coûts. Les coûts associés aux mouvements transfrontaliers restent préoccupants.

J'ai lu avec grand intérêt les déclarations de votre président, John Simpson, selon lesquelles le coût moyen non tarifaire à la frontière peut représenter environ 5 % du prix final d'un produit donné. Et je crois comprendre que les industries qui dépendent davantage du commerce évaluent ce coût à entre 10 et 13 %.

La concurrence internationale est plus forte que jamais. La réduction des taxes est une grande préoccupation dans nos deux pays. La plupart des entreprises absorbent ces frais, considérant qu'ils font partie du commerce transfrontalier. Mais nous pouvons certainement faire mieux.

Le Programme du Partenariat stratégique canado-amériain (PSCA), établi par l'ex-président Clinton et le premier ministre Chrétien, a consacré une bonne partie de l'année écoulée à identifier les nouveaux enjeux et les tendances à long terme associés à la collaboration transfrontalière.

Les réunions du PSCA, qui se sont tenues dans plusieurs agglomérations frontalières, ont marqué un précédent quant au nombre et à la diversité des cadres supérieurs des secteurs public et privé parmi les participants. Le secteur privé a exprimé clairement son message à nos gouvernements.

Les participants se sont dits préoccupés par le fait que le rythme actuel de l'investissement dans les infrastructures et dans l'innovation à la frontière canado-américaine n'était pas adapté aux défis du XXIe siècle. Ce constat s'avère tout particulièrement, à mesure que progresse l'application de l'ALENA et que la Zone de libre-échange des Amériques approche de sa réalisation. Pour améliorer l'efficacité à la frontière, il faudra beaucoup d'attention, d'imagination et de ressources.

Je suis convaincu que nous en sommes à un tournant dans la gestion de notre frontière commune. Nous devons emprunter la voie express. La série de réunions qui s'est tenue récemment à Detroit est venue renforcer ma détermination. À titre d'ambassadeur du Canada à Washington, j'ai mes entrées dans nos deux capitales. Mais je ne peux réussir seul.

Vos opinions sur la gestion de la frontière ont des résonances de Washington à Ottawa. En 1994, vous avez donné votre appui, crucial, à l'ALENA. Sept ans plus tard, la question de la frontière appelle le même leadership. Les usagers – les personnes ici présentes – doivent militer en faveur d'une meilleure gestion de la frontière; ils doivent se faire les champions des besoins à la frontière auprès de l'Administration et du Congrès.

À mon avis, il faut poser quatre questions clés dans le contexte de l'amélioration de la gestion de la frontière – et leur trouver réponse. Je poserai les questions, mais il vous faudra m'aider à obtenir les réponses de Washington.

1. How can we best adopt a joint risk management approach to the clearance of people and goods?

Les voyageurs et les marchandises à risque élevé devraient faire l'objet d'un contrôle plus rigoureux, tandis que les voyageurs et les marchandises à faible risque devraient pouvoir passer plus rapidement.

De nombreux fabricants traversent la frontière plusieurs fois par jour. Mêmes entreprises de camionnage, mêmes conducteurs et mêmes marchandises. Pourquoi faut-il interpeller un fabricant chaque fois qu'il passe par le même point d'entrée?

Que comptons-nous, où le faisons-nous et pourquoi?

Au Canada, comme l'a sûrement mentionné Rob Wright ce matin, nous avons adopté un programme d'autocotisation qui offrira aux importateurs préautorisés une option de dédouanement simplifiée.

Mais ce programme ne s'applique qu'aux échanges commerciaux vers le nord. Imaginez l'économie de coûts si les représentants des deux gouvernements pouvaient s'entendre sur une politique commune d'évaluation des risques.

Pensez aussi aux ressources qu'on pourrait libérer pour cibler une partie du trafic illicite qui s'opère à l'occasion entre nos deux pays.

Peut-on améliorer l'application à répétition des règles d'origine au sein de l'ALENA?

Tous les partenaires de l'ALENA ont réduit à zéro le tarif de la nation la plus favorisée pour différents produits communs. Une fois que ces produits entrent dans le territoire de l'ALENA, ils devraient être considérés comme provenant de ce territoire. Ce qui éliminerait leur double ou leur triple traitement et se solderait par des économies quant au temps et à l'argent que l'on gaspille à l'heure actuelle en procédures de dédouanement inutiles.

Quelle est la façon la plus efficace d'adopter une « approche de frontière en profondeur », ailleurs qu'à la frontière?

Ne peut-on pas envisager de prédédouaner les marchandises de compagnies de bonne réputation qui traversent fréquemment la frontière?

Une centaine d'exportateurs génèrent à eux seuls près de la moitié du commerce transfrontalier.

Tout système qui permettrait d'accélérer le passage des marchandises par les utilisateurs commerciaux fréquents contribuerait beaucoup à réduire les délais à la douane et à augmenter les marges de profit.

Pensons aussi aux effets délétères de la pollution et de la congestion sur nos citoyens qui vivent à proximité de points de passage encombrés. Le fait que nous n'arrivions pas à trouver de solution à ce type de congestion a un impact sur l'environnement et sur la santé. Nous devons faire mieux.

Est-il possible d'adopter une approche « externe et interne » en ce qui concerne la sécurité frontalière?

(En ce qui concerne notre frontière commune et nos frontières extérieures.) Ne devrait-on pas harmoniser le plus possible les règles de la douane et de l'immigration? On faciliterait peut-être ainsi les mouvements transfrontaliers internes.

Ces efforts devraient toutefois être accompagnés d'une amélioration des contrôles en vue de garder les éléments indésirables hors de notre espace nord-américain commun, c'est-à-dire hors de nos frontières extérieures.

Une telle approche permettrait de limiter les flux illégaux vers nos deux pays, tout en réduisant les pressions sur nos frontières internes.


C'est une période excitante pour les partenaires de l'ALENA. Au Canada, des mesures législatives ont été introduites pour faire appliquer d'importantes dispositions d'autocotisation contenues dans notre stratégie relative à la frontière. Au Mexique, le nouveau président, Vicente Fox, a fait d'importantes et audacieuses déclarations quant à la façon dont il entrevoit les futurs arrangements frontaliers. Et ici, aux États-Unis, de nouveaux commissaires aux douanes et au Service d'immigration et de naturalisation feront la promotion du programme du président Bush.

Pour nous, le défi consiste à envisager avec audace l'avenir de notre frontière. Et nous devons nous faire entendre aux plus hauts niveaux de gouvernement.

La prochaine étape, en ce qui me concerne, consistera à communiquer ce message d'un bout à l'autre des États-Unis. Pour 37 États de l'Union, le Canada est la principale destination des exportations, mais la plupart des Américains qui sont plus loin de la frontière ne sont pas au courant de l'importance du rôle que joue le Canada dans l'économie de leur État. Ils ne savent pas qu'une frontière pour le XXIe siècle, qui optimise l'accès des biens, des services et des personnes tout en préservant la paix, peut leur apporter de grands avantages dans leur vie de tous les jours.

Ma tâche consiste à travailler avec la douzaine de consulats canadiens aux États-Unis à rallier des appuis en faveur de cette vision de la frontière.

Mais, au bout du compte, cette frontière pour le XXIe siècle sera fonction de votre énergie, de votre engagement et de la qualité des arguments que vous seuls pourrez avancer à l'appui de cette cause.

Permettez-moi de terminer en vous citant quelques vers qu'un député canadien tombé dans l'oubli a récités à notre Chambre des communes il y a environ 70 ans. L'œuvre n'est pas particulièrement moderne, mais la conclusion est juste :

« Trois mille milles de frontière, deux pays côte à côte
Chacun fort dans des liens communs de fraternité et partageant une même fierté
Chacun le havre et le foyer de tous ceux qui sont d'origine étrangère
Et cette frontière leur point de fusion final, le creuset de la terre
Trois mille milles de frontière, cent ans de paix
Dans toute l'Histoire, rien n'égale cet exploit!
Que Dieu rapproche de nous l'aube de ce jour, cette heure divine
Où toutes les nations de la terre pourront s'enorgueillir d'une telle frontière. »

Thank you. I'd be pleased to answer any questions on this and other topics.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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