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Page d'accueil L'ambassadeur Chefs de la representation du Canada aux É-U Michael Kergin Discours prononcés par M. Michael Kergin le 17 septembre 2001

Notes pour un exposé présenté à une vidéoconférence par Ambassadeur Michael Kergin lors de l'assemblée générale annuelle de la Chambre de commerce du Canada

Winnipeg (Manitoba)
Le 17 septembre 2001

Merci beaucoup, Gerry [Protti] pour cette aimable présentation. Je suis reconnaissant que la technologie, tout imparfaite qu'elle soit, me permette d'être à Washington et à Winnipeg en même temps.

J'avais espéré vous adresser la parole par vidéoconférence plutôt qu'en personne à cause du grand émoi qu'ont semé les odieuses attaques dont nous avons été témoins le 11 septembre. Je regrette vivement de ne pas pouvoir vous rencontrer et échanger des propos avec vos membres en personne, mais ma présence est requise à Washington en ce moment, puisque nos gouvernements conjuguent leurs efforts pour surmonter ces tragiques événements.

J'étais néanmoins déterminé de trouver un moyen quelconque d'établir le contact avec l'assemblée générale annuelle de la Chambre de commerce du Canada. Servir vos intérêts est un aspect important de mon travail ici à Washington. Aucun individu ou groupe ne peut, ou ne sera autorisé, à perturber l'interconnexion fondamentale des sociétés canadienne et américaine. Nous travaillerons d'arrache-pied au cours des prochaines semaines et des prochains mois afin de réduire autant que possible l'impact de cette tragédie sur nos vies. Les liens qui unissent les deux plus importants partenaires commerciaux du monde, voire les deux voisins et alliés les plus proches, résisteront aux assauts des attaquants, quels qu'ils soient, et quelque odieux qu'ils soient.

Lorsqu'on m'a proposé d'être ici parmi vous, je n'ai eu aucune hésitation. Vous, les membres de la Chambre de commerce du Canada, êtes sans conteste les moteurs de l'industrie canadienne et de l'économie canadienne; c'est vous qui êtes les principaux créateurs et soutien du partenariat économique de notre pays avec les États-Unis, le partenariat le plus important au monde; et c'est vous qui êtes mes principaux clients lorsqu'il s'agit d'entretenir des relations commerciales bilatérales avec nos voisins du sud.

Les succès que ne cessent d'engranger vos membres au chapitre de l'exportation ont transformé notre pays : vous avez fait en sorte que le Canada fait partie de l'économie mondiale : les échanges commerciaux comptent pour 45 % du PIB, 25 % de plus qu'il y a dix ans; grâce à vos activités, la structure de notre économie s'est transformée : le Canada exporte près de la moitié des biens que nous fabriquons et des services que nous vendons. Vos succès sur les marchés étrangers ont permis d'améliorer la vie des Canadiens.

C'est en outre ces succès qui ont donné un sens plus large à mes fonctions. Le rôle de l'ambassadeur du Canada aux États-Unis comporte toujours les pratiques traditionnelles liées que comporte la représentation diplomatique, être un interlocuteur politique avec la Maison Blanche, le Congrès et les états. Au fil des ans cependant, mais surtout au cours des dix dernières années, avec la mise en œuvre de l'ALE, l'ambassade a Washington a accepté une responsabilité qui ne cesse de croître en importance : être le protecteur de nos remarquables relations économiques avec les États-Unis.

Nous entretenons avec les États-Unis ce que je qualifie de relations inter-nationales. Internationales parce que les États-Unis sont après tout un pays étranger aux yeux des canadiens. National, parce que les dossiers sont fréquemment dictés par des pressions... et des amitiés, à l'échelle locale ou nationale. Nous ne devons cependant jamais perdre de vue que cette économie intégrée est régie par deux régimes politiques très différents.

Je vous parlerai d'abord des caractéristiques uniques du régime politique américain et de la manière dont ces différences peuvent toucher les entreprises canadiennes qui ont choisi d'affronter à la concurrence sur le marché américain. Je rappellerai ensuite brièvement quelques-unes de nos réussites et j'exposerai certaines des difficultés que nous devons surmonter pour réduire autant que possible l'impact de ces différences sur les entreprises canadiennes. Je conclurai enfin en dressant la liste des priorités qui guideront les activités auxquelles se livre le gouvernement fédéral pour servir au mieux les intérêts des entreprises canadiennes aux États-Unis.

Cela fera un an ce mois-ci que j'ai été nommé ambassadeur du Canada à Washington, une année remarquable et extrêmement intéressante passée à l'intérieur du microcosme de Washington. Le régime politique américain, qui se distingue par ses freins et contrepoids, peut souvent sembler abstrus aux Canadiens, et aux Américains d'ailleurs. Mais ce régime exotique exerce sur un marché économique une influence prédominante qui revêt une importance considérable pour les entreprises canadiennes.

Permettez-mois de vous citer quelques événements qui, depuis un an, ont profondément marqué le climat politique dans la capitale américaine et qui, par conséquent, ont un rapport avec la façon dont notre voisin du sud, et votre plus gros marché d'exportation, sont administrés.

Prenons par exemple la passation des pouvoirs d'une administration à l'autre après les élections présidentielles, surtout lorsqu'un nouveau parti emménage à la Maison Blanche. Il se produit alors ni plus ni moins qu'un vide temporaire à Washington. La recherche des hauts fonctionnaires qui, par leur influence, déterminent le succès ou l'échec de nos relations commerciales, les vérifications à leur égard et leur embauche semblent prendre de plus en plus de temps avec chaque nouveau président (cette fois-ci le processus n'est qu'à moitié terminé, et ce, huit mois après l'entrée en fonction de Bush).

Pendant cette période de transition, il est beaucoup plus difficile et beaucoup plus long de régler des contentieux bilatéraux. Les premiers mois, des titulaires n'ont tout simplement pas été désignés pour occuper les postes au-dessous du niveau de secrétaire (les secrétaires sont l'équivalent de nos ministres) au secrétariat d'État, au département du Commerce ou encore chez le représentant au Commerce. Et, si par bonheur, vous obtenez la communication, la personne au bout du fil n'aura probablement pas eu le temps de se familiariser avec le dossier et n'aura ni le mandat ni l'autorité nécessaire pour prendre les mesures voulues.

C'est cette combinaison d'une année électorale que l'on qualifie de « lame duck » et d'année de « transition », qui, je crois, a compliqué nos efforts en vue de trouver une solution rapide dans le dossier des pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard (que certains d'entre vous se rappelleront sans doute). En outre, ce phénomène n'a certainement pas facilité les premiers travaux dans le dossier du bois-d'œuvre. Au fond, c'est une situation à laquelle il faut s'attendre à tous les quatre ou huit ans lorsqu'on fait des affaires à Washington.

La diffusion du pouvoir entre l'administration et les deux chambres du Congrès est un autre exemple de cette complexité politique. Le changement de mains du pouvoir au Sénat, qui s'est produit lorsqu'un républicain de longue date, Jim Jeffords, est passé dans le camp des indépendants au début de l'année, a ajouté à l'instabilité politique.

La défection de Jeffords a eu un profond impact. La présidence des comités sénatoriaux indispensables des finances, des relations étrangères et de l'attribution des crédits, par exemple, a donc changé. Les nouveaux présidents imposent leur point de vue, et celui des intérêts locaux, dans les secteurs d'activité les plus importants pour le Canada, à savoir le commerce, la fiscalité, les dépenses, l'environnement et l'énergie.

De telles tendances politiques déterminent les philosophies, idéologies et justifications de ceux et celles qui administrent notre plus important marché d'exportation; ces changements peuvent aussi influer sur les stratégies et les points forts de nos concurrents américains; ils touchent également les décisions et les choix de votre clientèle.

En outre, la nature imprévisible de l'action du Congrès plonge dans l'incertitude vos cycles de planification et vos investissements. C'est ce qui s'est produit dernièrement lorsqu'on a rejeté l'article 110 de la Loi sur l'immigration, qui menaçait de créer une congestion importante à la frontière. Le discours du congrès sur le bois d'œuvre résineux a aussi nourri le climat d'incertitude et a eu des effets dévastateurs pour les petits fabricants canadiens.

Les membres de la Chambre sont conscients que l'action du Congrès concernant l'autorité présidentielle en matière de promotion du commerce, c'est-à-dire son autorité de négocier un accord non susceptible d'être amendé par le Congrès, est une composante importante de l'engagement qu'ont pris les États-Unis de libéraliser le commerce dans le monde. Comme vous le savez, cette prérogative permet au président de négocier des accords commerciaux sans que le Congrès intervienne directement pendant les négociations. L'entente au complet n'est soumise au Congrès pour approbation ou rejet que dans sa forme finale.

L'autorisation en matière de promotion du commerce doit avoir l'appui des divers membres du Congrès. Cela saute aux yeux que l'administration Bush sera tentée de satisfaire à une foule d'intérêts particuliers pour pouvoir obtenir cette autorisation.

Lorsqu'il est question d'intérêts particuliers, il faut que les Canadiens soient aux aguets, parce que les biens que nous échangeons deviennent souvent vulnérables : bois d'œuvre résineux, tiges de fil d'acier, blé dur, mélasse, pommes de terre, tomates hydroponiques, et même les moules.

Le fait que le contrôle du Sénat soit passé des mains des républicains à celles des démocrates a beaucoup compliqué la tâche de l'administration, qui cherche à obtenir rapidement cette autorisation en matière de promotion du commerce.

Je vous ai cité ces exemples anecdotiques d'événements qui se sont produits au cours de ma première année en fonction pour montrer qu'il est important pour le Canada de faire la promotion de son programme d'action commerciale auprès de l'administration, de ses alliés au Congrès, auprès du public et, aussi auprès d'associations de gens d'affaires américaines comme la vôtre.

Ainsi, qu'est-ce que je me propose de faire dans ce climat économique et politique difficile? permettez-moi de suggérer un certain nombre d'aspects prioritaires auxquels il faut accorder beaucoup d'attention.

Premièrement, les intérêts du Canada et des États-Unis, sur ce continent et ailleurs dans le monde, seront servis au mieux en diminuant le nombre d'obstacles au commerce entre nos pays. En fait, nous avons fait œuvre de pionniers en élaborant des règles commerciales dans des domaines comme le commerce des services, la protection de la propriété intellectuelle et le règlement des différends. Nos accords sont des points de comparaison pour d'autres conventions commerciales, servant de modèles non seulement pour les accords d'autres nations, mais aussi pour les négociations commerciales régionales et multilatérales.

Le différend actuel sur le bois d'œuvre résineux constitue une étude de cas fondamentale qui montre que le droit commercial doit l'emporter sur les intérêts politiques locaux. Comme M. Pettigrew l'a affirmé récemment « L'attitude des États-Unis dans cette affaire montre les dommages que peuvent causer des mesures commerciales fondées sur des motifs politiques. Elle montre également à quel point il est important que nous puissions nous tourner vers un système de règles commerciales internationales que tous les membres ont convenu de respecter ». Le Canada mettra en œuvre tous les moyens, y compris tous les moyens légaux possibles en vertu de l'OMC et de l'ALENA, pour lutter contre les mesures prises par les États-Unis dans le dossier du bois d'œuvre résineux.

L'introduction de nouvelles mesures par l'adoption de l'Amendement Byrd, mesures qui, à notre avis, sont illégales, fait ressortir le caractère de plus en plus abusif de l'invocation de la loi prévoyant des recours commerciaux en matière de sauvegardes, de dumping et de compensation. Cet amendement permettrait de verser directement à l'industrie américaine les recettes provenant des droits anti-dumping et des droits compensateurs. On utilise essentiellement des mesures peu orthodoxes pour tenter de régler des différends commerciaux, ce qui accroît l'incertitude du régime commercial international.

Il se pourrait que certains dirigeants du Congrès qui se prêtent avec complaisance aux exigences particulières de certains de leurs commettants obtiennent une satisfaction politique de courte durée. Néanmoins l'ambassade continuera de faire remarquer aux dirigeants politiques américains l'étroitesse de vue de leurs actions et qu'ils risquent ainsi de nuire aux intérêts économiques nord-américains à long terme dans le cadre d'une économie mondiale interdépendante.

Une stratégie à double volet sera mise en œuvre pour appuyer nos efforts dans ce sens : nous nous adresserons aux tribunaux pour obtenir un règlement judiciaire; nous défendrons nos intérêts politiques pour contrer les effets des intérêts purement locaux.

Deuxièmement, j'ai l'intention de poursuivre mes recherches en vue de trouver les moyens d'améliorer la gestion des services à la frontière canado-américaine grâce à une coopération bilatérale novatrice. Bien que la libéralisation des échanges ait remporté un vif succès, elle a mis au jour de nouveaux obstacles. Un des buts premiers de l'ALE et de l'ALENA était de créer un climat économique favorable à nos industries pour qu'elles demeurent concurrentielles sur les marchés mondiaux. Sept ans après l'entrée en vigueur de l'ALENA, nos échanges se font en franchise de droit, ce qui ne veut pas dire qu'ils n'entraînent aucuns frais.

Autrement dit, bien que l'ALENA ait créé un climat favorable à la multiplication des échanges, il ne nous a pas toujours donné les moyens nécessaires pour faciliter le transfert des biens de l'autre côté de la frontière, d'en accroître la rapidité et d'en réduire le coût.

Les frais non tarifaires moyens à la frontière s'élèvent en moyenne à environ 5 % du prix facturé d'un article donné. Je crois même que certaines industries, plus sensibles aux échanges commerciaux, établissent ce coût entre 10 % et 13 %.

Nous devons accélérer le pas en ce qui a trait à la gestion des services à la frontière. Les récentes tragédies qui se sont produites à New York et à Washington rendront certes plus difficile l'atteinte de cet objectif à court terme. Néanmoins, le Canada et les États-Unis devront se pencher ensemble sur toute une série de pratiques douanières, d'immigration et de sécurité afin d'accroître l'efficacité du régime frontalier. Au cours des semaines et des mois à venir, nous avons l'intention de collaborer étroitement avec l'administration et les gens d'affaires américains, des deux côtés de la frontière, dans ce sens.

Enfin, pour aider les entreprises canadiennes à profiter pleinement des débouchés des marchés américains, j'appuierai le Premier ministre lorsqu'il pilotera la première mission d'Équipe Canada dans l'Ouest à Dallas, au Texas, et à Los Angeles, en Californie, du 27 au 30 novembre. Comme vous le savez, cette mission d'Équipe Canada mise sur le vif succès remporté dans deux missions précédentes qu'a dirigées M. Chrétien à Boston et à Atlanta en compagnie des premiers ministres des provinces atlantiques.

Les missions régionales d'Équipe Canada représentent une nouvelle façon de faire des affaires avec les centres du pouvoir économique qui se font jour aux États-Unis. Ces missions sont particulièrement utiles aux pme et aux nouveaux exportateurs qui se lancent à l'assaut de marchés plus importants et plus distants. Les missions régionales d'Équipe Canada donnent accès aux présentations de haut niveau et aux activités de suivi directes qu'offre notre réseau consulaire.

Les destinations de la mission cet automne, c'est-à-dire le Texas et la Californie, offrent des débouchés intéressants aux entreprises de l'ouest canadien. Le Canada se classe actuellement au troisième rang des partenaires commerciaux de la Californie, tandis que le Texas est maintenant le deuxième état le plus populeux.

Le voyage d'Équipe Canada dans l'Ouest appuiera les initiatives entreprises pour le compte des entreprises canadiennes dans des secteurs comme le développement énergétique, l'agriculture et l'agro-alimentaire, l'éducation et la culture.

Pour conclure, je dirais que nous avons certes des obstacles réels à surmonter dans les relations commerciales canado-américaines. Certains sont le fait de politiques locales, et il n'y a là rien de neuf; certains seront touchés par le climat économique des deux côtés de la frontière au cours des prochains mois et d'autres encore seront le résultat des gestes abominables posés mardi dernier.

L'interdépendance économique de l'Amérique du Nord est un fait avéré et inaltérable, bien plus solide que des gestes individuels ou transitionnels. Je suis convaincu que les priorités et les objectifs que je viens de décrire nous aideront à traverser des périodes mouvementées et que l'avenir s'annonce prometteur et productif.

Permettez-moi encore une fois de remercier la Chambre de commerce d'avoir fait en sorte que je puisse me joindre à vous aujourd'hui au moyen de cette vidéoconférence. La semaine a été pénible, ici à Washington, mais ça a été pour moi un véritable plaisir que de pouvoir vous adresser la parole aujourd'hui, même si je ne suis qu'une voix désincarnée.

Je me ferai un plaisir de répondre maintenant à vos questions.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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