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Page d'accueil L'ambassadeur Chefs de la representation du Canada aux É-U Michael Kergin Discours prononcés par M. Michael Kergin le 26 mars 2002

Discours devant le World Affairs Council de Saint Louis

Notes pour un discours de Michael Kergin, ambassadeur du Canada aux États-Unis, devant le World Affairs Council de Saint Louis

St. Louis (Missouri)
Le 26 mars 2002

Merci beaucoup, Monsieur Glassman, pour cette aimable présentation. Je suis heureux de me trouver parmi vous ce soir, et je tiens à remercier le World Affairs Council et l'Union pour l'héritage anglais d'avoir rendu ma participation possible.

Je me réjouis d'avoir l'occasion de m'adresser à vous ce soir, car nous traversons actuellement une période exceptionnelle dans l'histoire de nos deux pays. Ces derniers temps, bon nombre d'événements ont marqué les relations entre le Canada et les États-Unis – et ces événements concernent aussi bien la collectivité de Saint Louis que la population américaine en général.

Le Canada et les États-Unis sont des partenaires de longue date en matière de sécurité et de prospérité. Depuis le 11 septembre, notre partenariat est d'ailleurs encore plus manifeste qu'il ne l'était déjà sur le plan de la sécurité – ce qui confirme notre confiance mutuelle par rapport au fait que nous avons renforcé nos mesures de protection respectives contre les menaces criminelles et terroristes.

Mais n'oublions pas que c'est notre partenariat économique qui constitue depuis toujours le fondement de notre prospérité commune – car en effet, notre histoire se caractérise par la coopération, le commerce et la disposition à encourager la production de richesses par nos citoyens.

Le partenariat entre le Canada et les États-Unis découle de notre géographie (nous partageons le même continent); il a été éprouvé par l'histoire (pendant les guerres de l'Indépendance et de 1812), façonné sur le champ de bataille (pendant les deux guerres mondiales et en Corée) et fixé par des ententes, des engagements et des accords (du NORAD à l'ALENA).

De toute évidence, la bonne volonté ne manque pas entre nos deux pays, qui vivent en bon voisinage – dans un sondage Gallup-World Affairs réalisé en février aux États-Unis, 92 % des répondants ont exprimé un point de vue favorable à l'égard du Canada, qui est arrivé en tête de liste des pays mentionnés. Malgré tout, je constate parfois une ignorance béate par rapport au Canada. Par exemple, une enquête menée par CBS News l'an dernier concluait que seulement 2 % des Américains connaissaient le nom de notre premier ministre, Jean Chrétien, au pouvoir depuis 1993, même s'il s'agit du doyen des dirigeants du G8. Quoi qu'il en soit, le premier ministre affirme qu'il ne s'en préoccupe pas outre mesure : après tout, les Américains n'ont pas tendance à voter aux élections canadiennes! Sérieusement, je crois qu'il est très important, aujourd'hui plus que jamais, que les Américains comprennent le Canada, et sachent pourquoi ils peuvent compter sur nous en ces temps difficiles.

Je profite donc de l'occasion pour vous parler un peu du Canada et des Canadiens : qui nous sommes, ce que nous envisageons pour l'avenir et les mesures que nous prenons ces derniers temps pour vous aider en tant qu'allié et que partenaire commercial. Alors, comment peut-on décrire vos voisins du nord (à part le fait qu'ils remportent à nouveau l'or olympique après une longue pénurie en hockey masculin et féminin)?

Pour commencer, nous partageons des valeurs semblables aux vôtres sur des principes de politique étrangère tels que le primauté du droit, la démocratie et les mérites du libre-échange. Mais il existe des asymétries importantes entre notre pouvoir politique et économique – et par conséquent le Canada projette souvent sur le plan international une image différente des États-Unis. Le Canada est une moyenne puissance à l'échelle mondiale. Ainsi, nous préférons axer nos responsabilités internationales et nos efforts militaires sur le maintien de la paix, dont nous avons l'expérience. Non seulement notre expertise est parfaitement adaptée au maintien de la paix, mais elle est aussi très utile lorsque la ligne dure est nécessaire, notamment en Afghanistan (je reviendrai plus tard sur ce point). En tant que moyenne puissance, le Canada accorde une grande priorité à la collaboration avec les institutions multilatérales telles que les Nations Unies, l'OMC et l'OTAN; notre pays cherche à multiplier sa puissance militaire limitée en misant sur une confiance durement acquise, des idées novatrices et un leadership international résolu. Question de laisser tomber la modestie pour un temps et de parvenir à exercer une influence prépondérante.

Sur le plan économique, le Canada possède une économie de moyenne envergure dépendant en grande partie des échanges commerciaux – alors que les États-Unis possèdent une économie de grande envergure dépendant moyennement des échanges commerciaux. Comme pour la population, le produit intérieur brut du Canada est environ dix fois moins élevé que celui des États-Unis. Plus de 40 % du PIB du Canada est lié aux exportations, contre 14 % pour les États-Unis. Le Canada encourage l'ouverture des marchés en se faisant le défenseur d'un système commercial fort, fondé sur des règles, et en adhérant rigoureusement à ce système. Par exemple, par le biais de l'ALE, d'abord, puis de l'ALENA, le Canada et les États-Unis ont réduit leur nombre d'entraves commerciales mutuelles et ont ouvert la voie à des ententes innovatrices en matière d'échanges internationaux. Nos accords sont des modèles par rapport auxquels se mesurent les ententes commerciales du reste du monde.

Puisque le Canada s'est grandement investi dans notre système commercial commun (fondé sur des principes de marché libre), il a tout intérêt à ce qu'il demeure stable. C'est pourquoi les Canadiens n'arrivaient pas à comprendre, vendredi dernier, la décision du département du Commerce des États-Unis d'imposer une taxe de 30 % sur les importations de bois d'œuvre canadien – un élément essentiel de l'industrie américaine de la construction domiciliaire. Cette décision protectionniste fera augmenter de plus de 1000 $ le prix moyen des nouvelles maisons aux États-Unis. Selon le Wall Street Journal, cela risque d'empêcher 300 000 familles américaines de se voir accorder une hypothèque. Voilà qui n'est pas bon pour votre économie, et carrément mauvais pour la nôtre, car nos entreprises, incapables d'être concurrentielles en raison de ces droits élevés, se trouvent obligées de mettre des travailleurs à pied. Il s'agit d'une mauvaise décision économique pour nos deux pays, car il en découle que nos industries du bois, fortement intégrées, ont de la difficulté à accroître leur part du marché mondial – au profit des producteurs russes et scandinaves. En cette période difficile de ralentissement de l'économie nord-américaine, nous devons éviter de succomber à des intérêts protectionnistes à court terme, quels qu'ils soient.

Même si à l'occasion nous devons faire face à des différends appréciables, je peux vous assurer que nous, Canadiens, ne laissons pas les arbres – ou, dans le cas actuel, le bois d'œuvre – cacher la forêt. Par exemple, permettez-moi de discuter de la question la plus critique qui nous concerne aujourd'hui : la guerre au terrorisme.

Le Canada et les États-Unis partagent le même continent, et nous avons de ce fait la responsabilité commune de protéger nos citoyens et de tenir les terroristes à l'écart de nos deux pays. Et la réaction du Canada à la menace terroriste a été rapide et complète.

Au fait, je tiens ici à détruire des croyances non fondées : aucun des 19 pirates de l'air responsables des tragédies du 11 septembre n'avait de lien direct avec le Canada ou n'avait pénétré aux États-Unis à partir du Canada.

Après le 11 septembre, le Canada s'est empressé de se procurer de nouvelles technologies et d'embaucher du nouveau personnel afin de renforcer la sécurité du pays. Nous avons bloqué les ressources appartenant à des terroristes et adopté des lois afin d'empêcher le financement du terrorisme. Nous avons aussi resserré la réglementation concernant les réfugiés afin d'améliorer la conformité et la surveillance, et notre loi-cadre en matière de terrorisme a donné aux autorités policières des outils supplémentaires leur permettant de s'attaquer aux cellules terroristes. Notre dernier budget fédéral prévoyait des dépenses de 5 milliards de dollars américains sur cinq ans pour des initiatives liées à la sécurité et à la frontière. Proportionnellement à notre PIB, cela serait l'équivalent d'un investissement de 50 milliards de dollars de la part du gouvernement des États-Unis – ainsi, le Canada contribue de façon importante à la protection du territoire nord-américain dans des domaines tels que le maintien de l'ordre, le renseignement, la défense et l'infrastructure nationale. Le Canada est déterminé à faire sa juste part pour défendre le territoire américain, maintenant et dans l'avenir.

Proportionnellement à notre PIB, cela serait l'équivalent d'un investissement de 50 milliards de dollars de la part du gouvernement des États-Unis – ainsi, le Canada contribue de façon importante à la protection du territoire nord-américain dans des domaines tels que le maintien de l'ordre, le renseignement, la défense et l'infrastructure nationale. Le Canada est déterminé à faire sa juste part pour défendre le territoire américain, maintenant et dans l'avenir.

Outre-mer, le Canada contribue sensiblement à la guerre contre le terrorisme, dans le cadre de la coalition militaire dirigée par les États-Unis sur terre, sur mer et dans les airs :

  • le Canada a envoyé en garnison dans le golfe Persique un groupe opérationnel naval collaborant avec la sixième flotte des États-Unis;
  • nous fournissons aux forces de la coalition des détachements de patrouilles à long rayon d'action et de transports aériens stratégiques et tactiques;
  • la Princess Patricia's Canadian Light Infantry, un bataillon d'infanterie légère, se trouve actuellement à Kandahar aux côtés de la 101e division aéroportée des États-Unis.

La Princess Patricia's Canadian Light Infantry est équipée de véhicules Coyote, des blindés légers. Ils peuvent se déplacer à 100 km/h, et leur armure les protège contre les tirs d'armes de petit calibre et les mines terrestres. Notre groupement tactique les utilise pour protéger la base de Kandahar, en y associant des systèmes de surveillance ultramodernes conçus au Canada, à la demande de l'armée américaine qui peut ainsi combler une lacune stratégique. Dernièrement, des forces spéciales et classiques du Canada ont joué un rôle central dans le cadre de l'opération Anaconda, qui visait à réprimer la résistance d'al-Qaïda et des talibans des environs de Gardez.

Nos deux pays doivent mener une lutte à long terme contre le terrorisme – et ils sont aussi déterminés l'un que l'autre à faire en sorte que leur ferme engagement à l'égard de la sécurité ne nuise pas à la précieuse ouverture de nos sociétés et ne nous détourne pas du partenariat économique dont jouissent les Canadiens et les Américains. Après tout, les liens économiques existant entre nos deux pays sont inégalés : chaque jour, 1,5 milliard de dollars de marchandises traversent la frontière canado-américaine, ce qui représente de loin le partenariat commercial et économique le plus important et le plus complet du monde.

Avant le 11 septembre, bon nombre d'entre nous se sont efforcés de réduire le coût de nos échanges transfrontaliers. Avec l'ALENA, les barrières commerciales ont tombé, ce qui a beaucoup contribué à notre croissance économique mutuelle au cours de la dernière décennie. Toutefois, si nous devions succomber à la peur découlant des attentats contre le World Trade Center, la prospérité que nous connaissons sera annihilée. Je sais que cette région serait forcément affectée par une réduction de l'efficacité à la frontière, puisque le Canada est votre principal marché d'exportation. En effet, 41 % des exportations du Missouri sont destinées au Canada, une proportion qui dépasse celle de vos onze marchés suivants réunis.

À titre d'ambassadeur du Canada à Washington, je me fais un devoir de m'assurer que les incertitudes relatives à la frontière n'entraînent pas des pertes financières pour les entreprises. Or, je suis persuadé que nous sommes sur la bonne voie. Le gouverneur Tom Ridge, directeur de la sécurité intérieure des États-Unis, et John Manley, vice-premier ministre du Canada, réalisent des progrès considérables en vue de la conclusion d'un accord visant à créer une « frontière intelligente pour le XXIe siècle entre les États-Unis et le Canada ». Grâce à cet accord, nous affronterons en tant que partenaires les risques concernant notre sécurité, et ce, tout en facilitant les passages légitimes de personnes et de marchandises à la frontière entre le Canada et les États-Unis. Bref, nous rendrons la frontière plus amicale pour ses utilisateurs amicaux. (Et il est gratifiant de constater que bon nombre de techniques conçues conjointement par nos deux pays sont en train d'être implantées à la frontière mexicano-américaine, à la suite de la visite du président Bush à Monterrey la semaine dernière.)

Permettez-moi de conclure mon exposé en décrivant brièvement les objectifs du Canada à l'échelle internationale. Comme vous le savez, la lutte contre le terrorisme est menée sur plusieurs fronts. Nous devons faire face à un ennemi astucieux et capable, qui peut compter sur des réseaux dont les cellules sont réparties un peu partout dans le monde. Le Canada a l'occasion de faire preuve d'un leadership déterminant dans le cadre de sa présidence du G8. Le premier ministre Chrétien a établi les thèmes suivants pour le sommet du G8, qui aura lieu en juin à Kananaskis (Alberta) : poursuite de la lutte contre le terrorisme, renforcement de la croissance économique mondiale, et création d'un nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.

Les événements tragiques de 2001 nous ont tristement fait comprendre que les États non viables constituent des incubateurs prolifiques du terrorisme. Les abus systématiques commis à l'égard d'un peuple, que ce soit au nom d'une idéologie ou d'une religion, peuvent rapidement dégénérer en une crise menaçant la sécurité internationale. L'inégalité, l'injustice, la pauvreté et l'oppression contribuent toutes à l'instabilité et aux conflits. Dans le monde moderne, aucun pays ne peut se soustraire aux risques qui en découlent. Par conséquent, la recherche de solution à ces défis doit occuper une place centrale dans la politique étrangère de tous les pays de l'Amérique du Nord et de l'Occident.

La semaine dernière, à la conférence de Monterrey, nous en avons eu un excellent exemple lorsque le président Bush a annoncé une augmentation importante de l'aide au développement accordée par les États-Unis. Mais nous savons également qu'une augmentation de l'aide doit être accompagnée d'un engagement des pays en développement à adopter des pratiques de gouvernance responsables et transparentes, fondées sur la primauté du droit et les principes de démocratie. Le déroulement des élections récentes au Zimbabwe est malheureusement allé à l'encontre de ces exigences. En l'occurrence, les gouvernements donateurs, dont le Canada, ont annulé leurs programmes d'aide à l'égard du régime de Mugabe, et le Zimbabwe a été suspendu du Commonwealth.

Le 11 septembre, les Américains et les Canadiens ont compris de manière tragique à quel point les événements mondiaux peuvent affecter leur vie. Le monde dans lequel nous vivons a une influence sur nous tous, et il ne faut d'ailleurs pas oublier cette réalité incontestable : l'Amérique du Nord continue d'avoir une influence sur le monde. Il ne suffit pas de combattre le terrorisme; il faut aussi remplir la promesse à long terme consistant à rendre le monde meilleur et à faire en sorte que tous vivent dans la liberté. En bout de ligne, les progrès économiques et démocratiques à l'échelle mondiale constitueront les meilleures garanties de sécurité des Nord-Américains.

En résumé, je vous ai fait part ce soir de quelques observations sur la situation et l'orientation des relations entre le Canada et les États-Unis. Je vous ai décrit le Canada comme un rempart solide contre l'invasion de personnes et de groupes hostiles en Amérique du Nord; comme un allié fidèle dans la guerre au terrorisme; et comme un partenaire économique important pour la prospérité continentale. Nous partageons des intérêts communs, nos objectifs sont les mêmes, et l'avenir de notre formidable partenariat est plus prometteur que jamais.

Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions. Merci beaucoup.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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