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Page d'accueil L'ambassadeur Chefs de la representation du Canada aux É-U Michael Kergin Discours prononcés par M. Michael Kergin le 29 septembre 2003

Le partenariat Canada-ƒtats-Unis : Tenir le cap

Discours de M. Michael Kergin L'Ambassadeur du Canada aux États-Unis devant le Cercle canadien de Montréal

Le 29 septembre 2003
Montréal (Québec)

C'est pour moi un grand plaisir d'être à Montréal. J'ai mes racines dans l'ouest du Canada et — oserais-je le dire ici? — à Toronto, Toronto The Good, comme on disait à l'époque où j'y ai grandi, il y a déjà bien longtemps.

Pour nous, Torontois, Montréal était une ville d'élégance et de mystère qui nous attirait par son aspect cosmopolite et sa nature sophistiquée. Au fil des ans, jamais, au grand jamais, cette ville ne m'a déçu.

Au cours de mes dernières visites, j'ai cependant été frappé par le dynamisme du monde des affaires de Montréal, surtout dans le domaine des technologies de pointe et des sciences appliquées. C'est d'ailleurs cette vitalité, cette créativité qu'on apprécie tant au sud de la frontière.

Encore aujourd'hui, le gouverneur du Minnesota dirige une importante délégation d'entreprises de biotechnologie désirant forger des partenariats avec des sociétés québécoises.

Il va presque sans dire que l'intégration commerciale, technologique et scientifique entre Montréal et son voisin du Sud, entraîne une augmentation de l'interdépendance économique. Ce n'est peut-être pas aussi évident que cela impose à tous les Canadiens de se tenir très au courant des développements tant économiques que politiques des États-Unis.

Je voudrais donc vous parler aujourd'hui de la façon dont je vois tous ces développements à partir de mon perchoir de la Pennsylvania Avenue. Je voudrais aussi vous présenter quelques observations pour faire le point sur les relations entre le Canada et les États-Unis.

Ces jours-ci, à Washington, l'animation commence à monter à l'approche des élections de 2004... Oui, la saison commence tôt chez nos voisins du Sud. Comme nous le savons bien au Canada, les manœuvres électorales sont tout aussi liées à la démocratie que les marées le sont à l'océan.

Presque tous les articles à la une des journaux — qu'il s'agisse d'économie, d'énergie, de sécurité, de l'Iraq ou de la santé — ont des incidences électorales. À l'occasion, cela peut jouer à l'avantage du Canada. Par exemple, le gouvernement américain n'a épargné aucun effort pour faire adopter des mesures de stimulation financière et monétaire destinées à relancer la croissance économique. Il y a maintenant des indices clairs de renforcement de l'économie américaine, ce qui est de bon augure pour les exportations canadiennes.

Toutefois, les manœuvres politiques de Washington peuvent également jouer contre les intérêts canadiens. Par exemple, la perte de 2,7 millions d'emplois aux États-Unis depuis janvier 2001, notamment dans le secteur manufacturier, pourrait engendrer une vague croissante de protectionnisme au Congrès. Les efforts de rétablissement de l'emploi, selon la désignation de certains économistes, pourraient bien compliquer la recherche d'une solution à nos différends commerciaux actuels.

Mais les relations Canada-États-Unis se sont distinguées dans le passé par leur pragmatisme. Ce que je veux dire c'est que nous sommes capable d'avoir une vue d'ensemble, soit de regarder à l'horizon tout en observant ce que se passe en face de nous.

En transformant certains défis innatendus en perspective à long terme, nous avons réussi à trouver des solutions aux problèmes les plus récalcitrants tel que maintenir la frontière ouverte au commerce à un moment où les considérations de sécurité prennent le pas sur les avantages économiques.

Permettez-moi d'aller un peu plus loin. William Lyon Mackenzie King a dit un jour: « En politique, il faut faire comme en mer lorsqu'on tient le gouvernail d'un navire, c'est-à-dire calculer le cap en tenant compte des vents dominants. »

Ce conseil qu'il avait donné à la Chambre des communes d'alors s'applique bien aux relations que le Canada entretient avec les États-Unis au XXIe siècle. Cette relation est beaucoup trop étendue et beaucoup trop profonde pour que le vent de la politique puisse la faire dévier, pas plus d'ailleurs que ces mots puissants peuvent être souffler en rafale par moment. Ce pragmatisme est cependant une qualité utile pour atteindre nos objectifs communs.

Au début de ce mois, par exemple, j'ai participé à une conférence entre les premiers ministres de l'Est du Canada, y compris M. Charest, et les gouverneurs de la Nouvelle Angleterre. Les provinces et les États de l'Est ont tant de choses en commun : un commerce régional florissant, des ressources naturelles, des préoccupations environnementales et même des racines familiales. Voilà une forme de régionalisme qui marche bien.

Maintenant, cinq sur six des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre sont républicains. Pourtant, de concert avec leurs homologues des provinces du Canada, ils ont transmis un message particulièrement énergique à la Maison-Blanche républicaine. Ils ont protesté contre les récentes modifications apportées par l'Agence de protection de l'environnement aux normes d'émission de polluants, rendant donc plus facile les services publics du mid west de moderniser leurs installations sans mettre à niveau leurs systèmes antipollution selon les exigences du Clean Air Act de 1990. L'incidence possible de la pluie acide sur le Nord-Est est manifeste.

Nous avons là un exemple d'intérêts régionaux communs qui se manifestent de part et d'autre de la frontière canado-américaine et qui transcendent bien au-delà les considérations politiques, en l'occurrence, celle du Parti républicain. Bien sûr que c'est le pragmatisme qui est au service de l'objectif à long terme de notre air purifié.

Rien ne peut remplacer les mesures directes de définition et de résolution des problèmes à l'échelon régional, avant qu'ils ne deviennent des problèmes fédéraux et ne soient pris en otage dans les méandres de la politique nationale. À titre de défenseur de l'ensemble des relations Canada-États-Unis, je salue les efforts infranationaux visant le règlement des difficultés locales, à condition qu'il y ait de la transparence et des consultations au niveau fédéral.

C'est l'une des raisons pour lesquelles le Canada étend sa présence partout en y ouvrant sept nouveaux consulats et en y nommant vingt nouveaux consuls honoraires. Cette initiative énergique, qui devrait être terminée d'ici l'année prochaine, nous permettra de mieux défendre les intérêts dans les régions des secteurs économiques, politiques et de sécurité d'une importance vitale. Nous serons ainsi mieux en mesure de gérer l'intégration économique croissante en Amérique du Nord.

La croissance rapide des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis, et surtout ceux des industries québécoises de haute technologie et de biotechnologie, a été vraiment remarquable. Entre les provinces et les États de l'Est, le commerce a doublé dans les cinq dernières années. Et entre les deux pays, globalement, les échanges ont grimpé de 112 % depuis que nous avons signé l'ALENA il y a dix ans!

Nous avons fait beaucoup de chemin depuis que le défunt premier ministre Pierre Trudeau avait dit en plaisantant que le Canada était un exportateur « de joueurs de hockey et de fronts froids » et un importateur « de joueurs de base-ball et de pluies acides »!

De la seule région de Montréal, le Canada exporte aux États-Unis des bras Canadarm, des simulateurs de vol dernier cri et des avions à réaction régionaux. Très bientôt, nous serons le premier pays du monde à vendre à l'Armée américaine des fibres de soie d'araignée tirées de chèvres transgéniques pour la fabrication de gilets pare-balles légers et ultrarésistants.

Par ailleurs, j'espère ardemment que Montréal continuera à importer des joueurs de base ball américains pour encore une longue période de temps!

Ne se limitant pas à provoquer une croissance rapide du commerce, nos accords innovateurs de libre-échange ont également modifié notre environnement économique dans une mesure que nous n'aurions pas imaginée. Les sociétés canadiennes et américaines envisagent l'Amérique du Nord comme un marché unique doté des avantages respectifs de chacun des deux pays.

L'intégration économique a un corollaire. Nous sommes maintenant très loin de l'époque où les problèmes structurels se limitaient à un seul des partenaires. Nous sommes maintenant obligés d'examiner et de régler conjointement les problèmes.

Dès le début de la grande panne d'électricité du mois dernier, le Premier ministre et le Président étaient pendus au téléphone, donnant instruction à leurs collaborateurs de rétablir conjointement le courant. Un groupe de travail dirigé par le ministre Dhaliwal et le secrétaire Abraham poursuit ses travaux pour déterminer les causes précises de la panne et recommander des améliorations de notre réseau intégré d'électricité.

De même, quand la découverte d'un cas unique d'EBS en Alberta a provoqué un arrêt complet des exportations canadiennes de bœuf, Washington et l'industrie américaine ont travaillé fort en vue du rétablissement des ventes de bœuf et de gibier canadiens. Les responsables américains ont vite reconnu que le bœuf canadien, régi par des normes et une réglementation semblables à celles des États-Unis, est tout aussi sûr que le bœuf américain.

En fait, compte tenu de la triste réputation de la maladie de la vache folle, il faut admettre que les États-Unis ont permis assez rapidement la reprise des expéditions canadiennes de certaines coupes de bœuf.

Toutefois, les progrès ont été lents pour ce qui est de la réouverture de la frontière au bétail sur pied parce que les États-Unis craignent que d'autres pays ferment leurs marchés aux exportations de bœuf américain s'il est établi qu'il y a des mélanges de produits canadiens et américains. C'est une règle difficile à observer compte tenu du fait que l'industrie du bœuf des deux pays est intégrée depuis vingt ans.

Nous continuerons à exercer des pressions énergiques sur nos amis américains.

Nous n'avons pas non plus réussi jusqu'à maintenant régler notre différend de longue date concernant le bois d'œuvre résineux. Nous ne renonçons pas à un règlement négocié, mais je dois dire très franchement que les perspectives ne sont pas très encourageantes. Nous persévérons donc dans nos recours juridiques qui, malgré certains succès, demeurent des processus éminemment longs et coûteux.

Les différends, comme ceux du bois d'œuvre, du blé et du bœuf, retiennent beaucoup l'attention mais touchent, cependant, moins de 3 % de l'activité commerciale entre nos deux pays. En dollars, les montants en cause sont importants, mais ils le sont moins lorsqu'ils sont exprimés en pourcentage de l'ensemble de nos échanges commerciaux. Sous cette forme, ils indiquent en fait que nos relations commerciales sont saines et font l'envie de tous les autres pays du monde!

Parallèlement à la forte croissance du commerce dans la dernière décennie, il y a eu une augmentation extraordinaire du trafic à la frontière. Près de 80 % des échanges, ou a peu près 700 milliards de dollars par an empruntent des moyens de transport de surface, ce qui en dit long sur la compétence de nos transporteurs routiers et ferroviaires. Toutefois s'il vous arrive de conduire de Montréal vers les États-Unis et que vous traversez la frontière à St. Philippe de Lacolle, vous allez constater que nous sommes maintenant confrontés à des défis qui étaient encore inconnus avant le 11 septembre 2001.

Les deux pays ont immédiatement reconnu que la fermeture de la frontière pour des raisons de sécurité n'était tout simplement pas une option.

Réagissant aux préoccupations concernant la sécurité et l'efficacité, le Canada et les États Unis ont conclu l'accord sur la frontière intelligente. La modernisation d'une frontière qui s'étend sur 9 000 km, dont un quart traverse des lacs et des cours d'eau, n'est pas une chose facile.

Toutefois, comme plus de 200 millions de personnes franchissent la frontière chaque année et comme des produits d'une valeur de près de 2 milliards de dollars passent tous les jours par voie terrestre entre les deux pays, le fonctionnement harmonieux et sûr de notre frontière commune est essentiel pour la protection de notre économie et de notre mode de vie.

L'accord sur la frontière intelligente comprend plus de 30 dispositions innovatrices entre autres: les douaniers de chaque pays détachés dans les ports de l'autre, les nouvelles techniques d'inspection des cargaisons, les accords sur les réfugiés et les visas, l'infrastructure et l'amélioration de la coordination entre nos services de sécurité.

De nouveaux programmes, EXPRES et NEXUS, permettent d'approuver d'avance certaines marchandises et personnes avant leur arrivée à la frontière. Les marchandises en cause peuvent emprunter à la frontière des « voies rapides » réservées au trafic EXPRES. Les camions passent ainsi plus rapidement et les douaniers, de leur côté, peuvent consacrer une plus grande part de leurs efforts au trafic à risque élevé.

Notre partenariat en matière de sécurité va beaucoup plus loin que nos réalisations à la frontière. Nous collaborons dans les institutions multilatérales, comme l'Organisation maritime internationale, pour élaborer de nouvelles normes régissant le chargement, l'expédition et le contrôle du trafic conteneurisé. Ce trafic est une source de préoccupation quand on sait que plus que dix millions conteneurs entrent en Amérique du Nord chaque année.

Nous travaillons ensemble en échangeant des renseignements sur les gens qui souhaitent se rendre en Amérique du Nord qui pourraient poser un risque à notre société. Dans le cadre de NORAD, nous examinons la possibilité d'un partenariat en matière de défense antimissile pour renforcer la sécurité continentale.

À mon avis, ces arrangements sont une affirmation de la souveraineté canadienne parce que nous participerons alors directement à notre propre défense, plutôt que de nous en remettre aveuglément à la bienveillance de nos voisins du Sud.

Nous avons également fait des progrès sur les questions environnementales. Faisant fond sur notre longue et fière histoire en matière d'accords, qui a commencé avec le fameux Traité des eaux limitrophes de 1909 et la Commission mixte internationale (CMI), le Canada et les États-Unis ont récemment annoncé l'adoption d'une stratégie sur la qualité de l'air transfrontalier, visant à assurer une meilleure compréhension du mouvement des polluants et de l'air.

Cette stratégie, à laquelle participeront les gouvernements fédéraux ainsi que les gouvernements des États et des provinces, illustre une fois de plus l'importance exceptionnelle des partenariats régionaux dans l'ensemble des relations entre les deux pays.

Au-delà de notre continent, le partenariat Canada-États-Unis demeure solide. En effet, chacun des deux pays est souvent le meilleur allié de l'autre face aux défis mondiaux que doit affronter la société moderne. Que le problème réside dans les programmes nucléaires de la Corée du Nord ou de l'Iran, les violations des droits de la personne à Cuba, la crise du sida en Afrique ou le démantèlement des armes de destruction massive dans l'ancienne Union soviétique, nos intérêts sont identiques et nos approches complémentaires.

En ce qui concerne l'Iraq, les États-Unis demandent maintenant l'aide de la communauté internationale pour rétablir l'ordre et reconstruire le pays. Le Canada appuie fortement les efforts américains de réengagement avec les Nations Unies. Notre aide humanitaire au peuple iraquien et notre offre de participer à la réforme du secteur de la sécurité ont été chaleureusement accueillies à Washington.

Les engagements que nous avons acceptés en Afghanistan nous ont également gagné du respect et de la reconnaissance. Au début de ce mois, durant une visite du M. Graham, notre ministre des Affaires étrangères, le secrétaire Powell a publiquement remercié le peuple canadien, et je cite, « pour sa contribution à la guerre contre le terrorisme, et surtout pour ce que 1 800 braves soldats canadiens font actuellement en Afghanistan... Cela témoigne du genre de contribution que le Canada s'est constamment montré disposé à fournir en faveur de la paix. »

Permettez-moi de conclure en citant Albert Einstein. Il a écrit, dans un autre contexte, que l'amitié est un partenariat qui comporte des obligations. Sans le vouloir, je crois qu'il a ainsi décrit avec beaucoup de justesse les relations entre le Canada et les États-Unis. À tous les niveaux — régional, fédéral, international —, nous avons pu trouver des moyens créatifs de collaborer pour affronter les défis communs dans l'intérêt de nos citoyens pour les générations à venir. Cela a imposé des consultations, de la coopération et des compromis.

La CMI, le NORAD, l'ALENA, l'accord sur la frontière intelligente et la stratégie sur la qualité de l'air transfrontalier sont tous des éléments de base dans la gestion de la région la plus prospère du monde. De concept visionnaire et d'implémentation uniquement pragmatique, ces ententes constituent un modèle pour tous bons voisins. Enracinées dans les valeurs fondamentales que nous partageons, elles constituent une importante raison pour laquelle, indépendamment de vents contraires occasionnels, Canadiens et Américains continueront à tenir le cap comme d'excellents amis, des partenaires à long terme et presque des parents.

Enracinés dans les valeurs fondamentales que nous partageons, ils constituent une raison importante qui explique pourquoi, malgré les crises, les Canadiens et les Américains demeureront les meilleurs amis, des partenaires à long terme et une famille élargie.

Je vous remercie.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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