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Page d'accueil L'ambassadeur Chefs de la representation du Canada aux É-U Michael Kergin Discours prononcés par M. Michael Kergin le 8 avril 2005

Coopérer au-delà de nos frontières

Allocution prononcée par Michael Kergin, Ambassadeur du Canada aux États-Unis au Dickey Center for International Understanding

Dartmouth College
Hanover (New Hampshire)
Le 8 avril, 2004

Merci Kenneth (Yalowitz) de votre aimable introduction et d’avoir organisé les activités des deux derniers jours, axées sur les relations canado-américaines. C’est un honneur pour moi que d’être invité à prendre la parole au John Sloan Dickey Center for International Understanding du Dartmouth College. Et bien sûr, je suis toujours ravi de retrouver Paul (Cellucci), mon ami et homologue.

En tant qu’ambassadeur du Canada aux États-Unis, j’estime de façon parfaitement objective que les relations canado-américaines devraient être une matière obligatoire pour tous les étudiants en affaires internationales. Nos deux pays ont un partenariat unique au monde.

Nous sommes sortis des sentiers battus grâce à une multitude d’accords novateurs qui régissent tout, de la gestion environnementale au libre-échange, en passant par notre frontière « intelligente », qui repose sur l’utilisation de nouvelles technologies et le vaste partage d’information entre les organismes de sécurité des deux pays.

La Commission mixte internationale, la Commission permanente mixte de défense, l’Accord sur la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, l’Accord de libre-échange, l’Accord Canada–États-Unis sur la qualité de l’air, l’Accord « ciel ouvert » ne sont que quelques exemples des nombreuses ententes novatrices qui sont perçues dans le monde entier comme des modèles de bons rapports de voisinage.

Il y a plus de 80 ans, Sir Winston Churchill faisait ressortir ce point lorsqu’il a affirmé que « cette longue frontière qui va de l’Atlantique au Pacifique, gardée seulement par le respect, le bon voisinage et des obligations honorables, est un exemple pour tous les pays et un modèle pour le monde ».

Notre proximité géographique, nos intérêts similaires et nos valeurs communes sont autant d’éléments propices à une large coopération au niveau infranational : entre États et provinces, et entre administrations locales, universités et simples citoyens.

La sécurité et la prospérité du Canada et des États-Unis sont indissociables, non seulement ici, en Amérique du Nord, mais aussi à l’étranger. Le Canada et les États-Unis sont également partenaires par-delà les frontières, sur la scène mondiale. Et c’est de cet aspect de notre coopération que je souhaite vous entretenir aujourd’hui.

John Sloan Dickey est connu pour avoir dit simplement, mais fort à propos, que « les problèmes du monde sont nos problèmes ». Cela n’a jamais été aussi vrai que dans l’univers mondialisé, beaucoup plus interdépendant d’aujourd’hui.

Et que peuvent faire les Canadiens et les Américains au sujet des problèmes du monde évoqués par le président Dickey?

Eh bien, pour commencer, immédiatement après les événements du 11 septembre, le Canada et les États-Unis ont travaillé intensément afin d’accroître la sécurité à leur frontière commune et aux abords de l’Amérique du Nord. L’Accord en 30 points sur la frontière intelligente conclu en décembre 2001 était fondé sur le principe de la gestion intelligente du risque grâce aux technologies de l’information. Les mouvements transfrontaliers à faible risque seraient donc contrôlés au moyen de dispositifs de haute technologie, tandis que ceux présentant des risques plus élevés feraient l’objet d’une inspection par l’homme.

On peut ainsi accroître la sécurité tout en réduisant les obstacles à des échanges commerciaux transfrontaliers qui représentent plus de 1 milliard de dollars chaque jour.

Le plan en 30 points comporte en outre un modèle visant à protéger l’accès à l’Amérique du Nord. Le partage du renseignement, l’échange d’information, la vérification des marchandises et des passagers à l’étranger font partie des initiatives de coopération élaborées par le Canada et les États-Unis qui se sont avérées efficaces pour réduire le risque de terrorisme.

Il est évident par ailleurs que les terroristes ont trouvé refuge dans les États en déroute, et que la pauvreté et la mauvaise gouvernance contribuent à la violence et à l’instabilité, problèmes qui peuvent transcender les frontières.

Comment les Canadiens et les Américains font-ils face à ce malheureux phénomène?

Eh bien, tout d’abord, nous collaborons étroitement au sein des organisations financières et commerciales multilatérales du monde. Nos deux pays insistent fermement sur l’importance qu’il y a d’utiliser les fonds que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international consentent pour le développement et la stabilité pour promouvoir la bonne gouvernance, la responsabilité à l’égard du public et la primauté du droit.

Bref, les valeurs et les institutions démocratiques.

La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont également soutenu que la libéralisation du commerce est l’outil le plus puissant que les pays peuvent déployer collectivement pour stimuler la croissance économique et élever le niveau de vie. Conjuguée à des politiques sociales équitables, dans des domaines comme les soins de santé et l’éducation, la croissance économique peut permettre une réduction correspondante de la pauvreté. Cela peut ainsi créer la stabilité nécessaire au développement démocratique et social, et améliorer les vies partout.

Dans le cadre des négociations commerciales internationales, le Canada et les États-Unis sont les plus proches alliés. Comme les États-Unis, le Canada croit fermement dans le lien entre le libre-échange, l’économie de marché et la démocratie. Par conséquent, à l’OMC, lorsque les ministres du commerce se sont réunis la dernière fois à Cancún, en septembre dernier, nous (Bob Zoellick et Pierre Pettigrew) avons travaillé étroitement afin de lever les entraves artificielles au commerce.

Le Canada est cependant en première ligne de l’effort visant à éliminer les subventions agricoles. Saviez-vous que l’ensemble des subventions aux exportations agricoles de tous les pays de l’OCDE équivaut aux deux tiers du PIB total de l’Afrique, ou 360 milliards de dollars annuellement?

Il en résulte que les pays africains ne peuvent relever leur économie dans des domaines où ils jouissent d’un avantage comparatif, parce que les pays occidentaux déplacent leurs exportations vers des pays développés et des pays en développement. Et cela signifie que nous sommes enfermés dans des transferts de capitaux de plus en plus imposants, tandis que les pays les moins avancés prennent de plus en plus de retard.

Le contribuable occidental paie deux fois : il doit tout d’abord accorder des subventions aux exportateurs de produits agricoles de son pays, et il doit ensuite financer de vastes programmes d’aide et de développement en faveur du tiers-monde.

Le Canada et les États-Unis coopèrent dans le cadre de l’OMC afin de réduire et d’éliminer, à terme, les subventions aux exportations agricoles. Nous devons rallier les Européens à notre position.

S’ils sont tous deux des acteurs importants sur la scène internationale poursuivant leurs intérêts nationaux respectifs, le Canada et les États-Unis jouent souvent des rôles très complémentaires. Nos efforts peuvent se renforcer mutuellement.

En tant que seule superpuissance du monde, les États-Unis disposent de ressources et d’une force formidables, faisant preuve de leadership, lorsqu’ils le jugent nécessaire, pour créer une communauté mondiale plus sûre et plus prospère.

De son côté, le Canada est une riche puissance moyenne dont l’influence tient moins à sa force militaire qu’à un vaste réseau d’associations de pays et d’organisations dont il est membre. Cela lui permet de faire office de médiateur capable de promouvoir et d’obtenir un consensus comme une superpuissance ne pourrait le faire.

La différence de nos approches est inévitable en raison de notre histoire respective. Le point de vue du Canada est façonné, par ses débuts en tant que nation bilingue constituée de Français, d’Anglais et d’Autochtones. Le Canada n’a jamais été une superpuissance, ni une puissance coloniale. Notre pays n’a jamais connu de guerre civile ni de révolution.

En fait, le Canada a accueilli les premiers contre-révolutionnaires de l’hémisphère (contras) au XVIIIe siècle, lorsque les Loyalistes de l’Empire-Uni se sont dirigés vers le Nord pour fuir la révolution américaine. Je puis dire, sur le ton de la plaisanterie, que face à leur maître colonial commun – les Britanniques – les Américains se sont révoltés, tandis que les Canadiens ont simplement évolué.

La fédération canadienne a évolué, en outre dans une direction différente de celle des États-Unis, devenant moins centralisée avec le temps. Discuter des relations fédérales-provinciales est un passe-temps canadien bien connu. Si nous obtenons de bons résultats dans le cadre des négociations multilatérales, c’est peut-être parce que nous nous y entraînons tous les jours, étant aux prises avec notre type de fédéralisme exceptionnel.

Parce que le Canada et les États-Unis tiennent beaucoup à la primauté du droit, nous pouvons gérer nos divergences d’opinion à l’échelle nord-américaine de façon pacifique malgré notre asymétrie économique et militaire. Pour les Canadiens, la primauté du droit a pour effet de créer des règles du jeu équitables. Pour les deux pays, elle assure la prévisibilité et la stabilité en ce qui concerne la multitude d’intérêts qui définissent nos relations.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Canada travaille avec les États-Unis pour établir les cadres institutionnels permettant de réglementer les transactions internationales et d’atténuer le risque de conflits dans des domaines tels que le commerce extérieur, la défense et l’environnement. En appliquant des règles et en imposant des obligations, ces institutions ont, avec le temps, créé des avantages pour nous tous. Elles nous ont permis d’accomplir, en travaillant ensemble, ce qu’aucun d’entre nous ne pouvait réaliser seul.

Dans bon nombre de ces initiatives, le Canada joue un rôle qui complète celui des États-Unis. Certains pays peuvent s’adresser aux Canadiens comme ils ne peuvent pas le faire avec les États-Unis. Des propositions qui peuvent sembler moins menaçantes si elles viennent du Canada, au lieu de paraître « imposées » par les États-Unis, même si les politiques sont essentiellement les mêmes.

Et bien sûr, il y a des moments où les Canadiens et les Américains empruntent des voies différentes. Un exemple récent qui me vient à l’esprit est la décision du Canada, il y a un an, de ne pas se joindre à la coalition militaire contre l’Iraq – principalement parce qu’il n’y avait pas de mandat émanant du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le gouvernement du Canada ne s’est pas opposé officiellement à l’intervention militaire des États-Unis, et ne l’a pas entravée. Nous avons simplement refusé d’y participer. Et lorsque l’invasion a pris fin, le Canada a agi très rapidement en vue de contribuer financièrement au relèvement de l’Iraq.

Les États-Unis, pour leur part, se sont abstenus d’un discours critiquant ouvertement la décision du Canada. L’administration américaine a plutôt indiqué de façon diplomatique qu’elle était « déçue » de son voisin du Nord.

S’agissant de notre divergence d’opinion au sujet de l’Iraq, comme l’a indiqué fort à propos le vice-premier ministre du Canada à l’époque, « Nous avons décidé de ne pas être d’accord, mais sans être désagréables ».

Il existe de nombreux regroupements internationaux où le Canada peut promouvoir les valeurs nord-américaines – et les États-Unis ne font pas partie de certains d’entre eux. Par exemple, l’histoire du Canada et son attachement à la langue française en font un membre de la Francophonie, où il défend la démocratie, les droits de l’homme et la bonne gouvernance avec des pays développés ayant le français en partage.

Au milieu des tensions mondiales actuelles, la Francophonie est une enceinte particulièrement utile où avoir un dialogue civilisé avec les nombreux pays musulmans qui en sont également membres.

Le Canada travaille en vue d’atteindre des objectifs similaires dans le cadre du Commonwealth. Par exemple, nous coopérons avec des pays membres pour trouver une solution à la mauvaise administration de Robert Mugabe au Zimbabwe.

Au sein d’autres institutions dont les États-Unis sont membres, nous travaillons fréquemment ensemble. Ainsi, par l’entremise de l’Organisation des États américains (OEA), nos deux pays cherchent à ce que la démocratie prenne pied et prospère dans l’hémisphère. Lorsque la crise a éclaté récemment en Haïti, l’OEA est devenue une enceinte essentielle où la communauté internationale a décidé comment réagir.

Ultimement, les Nations Unies ont approuvé une force intérimaire multilatérale constituée de soldats de la paix canadiens, américains et français.

Au sein du G8, le Canada a amorcé la création du nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), afin d’atténuer la pauvreté et d’améliorer la gouvernance. Nous sommes devenus récemment le premier pays du monde à avoir adopté une loi permettant l’exportation de médicaments à prix abordables dans les pays pauvres pour lutter contre des maladies telles que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.

Les États-Unis souscrivent avec enthousiasme au NEPAD.

Le Canada joue en outre un rôle important à l’OTAN, qui a accueilli récemment en son sein sept nouvelles démocraties européennes. Avec les États-Unis, le Canada a été parmi les premiers à demander des contributions de l’OTAN en Afghanistan. Et nous prêchons par l’exemple.

De récentes données de l’OTAN indiquent qu’au stade actuel, c’est le Canada, plus que tout autre membre de l’OTAN, hormis les États-Unis, qui a affecté la plus large proportion de ses forces armées dans des zones de combat.

À l’heure actuelle, le Canada assume le commandement de la mission de maintien de la paix de l’OTAN en Afghanistan, menée par la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), dont il est le plus important contributeur. La semaine dernière à Berlin, le Canada s’est joint aux États-Unis et aux autres membres de la communauté internationale pour annoncer de nouveaux fonds destinés à l’Afghanistan et pour renouveler son engagement à l’égard de l’essor démocratique, social et économique de ce pays.

Bien évidemment, d’importantes initiatives sont menées en dehors des cadres multilatéraux établis. Le Canada est membre de l’Initiative de sécurité contre la prolifération (ISP) lancée par les États-Unis, qui a pour objet de lutter contre les activités illégales qui enrichissent les terroristes et les États parias – commerce illégal d’armes, trafic de stupéfiants et contrefaçon.

Une nouvelle forme de coopération multilatérale a vu le jour sur la scène mondiale avec la création du G20, groupe de pays constitué du G8 ainsi que d’importants acteurs régionaux en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Le G20 donne à des puissances émergentes telles que la Chine, le Brésil et l’Inde l’occasion d’examiner avec le G8 sur un pied d’égalité des questions économiques essentielles.

Le premier ministre Paul Martin a joué un rôle déterminant dans la création de ce groupe il y a quelques années pour s’attaquer aux crises financières mondiales. Aujourd’hui, le G20 aide les économies émergentes à garder le cap. Élargir le rayon d’action du groupe au-delà du domaine financier insufflerait une énergie nouvelle à la communauté mondiale, et contribuerait à promouvoir la compréhension entre les pays développés et les pays en développement.

Le Canada cherchera à faire entériner par les États-Unis cette proposition présentée au niveau des chefs de gouvernement.

Pour conclure, je dirai que je cherche aujourd’hui à montrer que nul pays, aussi riche ou puissant soit-il, ne peut à lui seul relever les grands défis auxquels est confrontée l’humanité.

Le Canada assume ses responsabilités mondiales avec une expérience toute particulière et un point de vue indépendant. Parallèlement, le fait que nous partagions l’espace géopolitique nord-américain et, plus fondamentalement, des valeurs semblables, assure une complémentarité dans la façon dont le Canada et les États-Unis perçoivent le monde et élaborent leur politique étrangère respective.

Nous devons mener conjointement notre mission immédiate : poursuivre la guerre contre le terrorisme. Nos deux pays reconnaissent en outre qu’une stratégie à long terme visant à améliorer la sécurité en Amérique du Nord passe par une plus grande stabilité mondiale, le développement économique, la bonne gouvernance, la primauté du droit, l’accès aux soins de santé et à l’éducation, et le respect des droits de l’homme.

Les Canadiens et les Américains ont des atouts différents et oeuvrent parfois dans des enceintes différentes. Mais il est extrêmement rare qu’ils travaillent l’un contre l’autre.

Au Forum économique mondial tenu à Davos il y a quelques mois, le premier ministre Martin a souligné l’importance du partenariat lorsqu’il a déclaré ce qui suit : « Nul pays ne peut gérer à lui seul les conséquences de l’interdépendance mondiale. Nous pouvons travailler avec nos voisins, avec nos amis et alliés, avec nos partenaires régionaux et mondiaux. Mais nous devons travailler ensemble. »

Voilà qui résume mes observations d’aujourd’hui. Et c’est pourquoi je sais que le Canada et les États-Unis aborderont leur avenir ensemble – en tant que proches voisins, qu’amis prospères et que grands alliés.

Je vous remercie de votre attention.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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