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Discours prononcé par Michael Kergin Ambassadeur de Canada aux États-Unis devant la Chambre des représentants de Pennsylvanie

Harrisburg (Pennsylvanie)
Le 24 janvier 2005

Je suis très heureux de pouvoir être ici aujourd'hui, à Harrisburg. C'est un honneur particulier pour un représentant canadien de pouvoir prendre la parole à la Chambre des représentants, au début d'une nouvelle législature de deux ans. Je remercie le président de la Chambre, M. Perzel, le chef de la majorité, M. Samuel Smith, et le chef de la minorité, M. Wlliam Dweese, de m'accorder ce privilège sans précédent.

Le Canada et la Pennsylvanie ont en commun une histoire riche et colorée. De l'époque qui a précédé la Révolution américaine jusqu'à aujourd'hui, nos sociétés ont été façonnées par des expériences communes et des influences mutuelles.

L'histoire de la Pennsylvanie a eu une grande importance pour le Canada! Depuis les loyalistes, venus au Canada au lendemain de la Révolution américaine, à l'implantation, des deux côtés de la frontière, de colonies mennonites en provenance d'Europe, en passant par le chemin de fer clandestin, qui serpentait la Pennsylvanie avant d'aboutir au Canada.

Au cours de ce dernier siècle, nos fils et nos filles ont oeuvré ensemble à la défense de la liberté et des sociétés asservies, ou sous le joug d'une dictature, dans certains cas allant même jusqu'au sacrifice absolu.

Les relations entre le Canada et les États-Unis comportent une multitude de dimensions. Les gouvernements d'État jouent un rôle crucial dans ces liens bilatéraux. Cela est particulièrement vrai de la Pennsylvanie, comme le montre l'ouverture par le Canada d'un nouveau consulat à Philadelphie, l'automne dernier, et la nomination d'un consul honoraire à Pittsburgh, au printemps dernier.

Et c'est avec beaucoup d'intérêt que nous suivons les prouesses de la Pennsylvanie dans le domaine du football. Faute d'un affrontement final entre les Eagles et les Steelers, nous pourrons toujours nous contenter de voir contempler les aigles dans leur envol!

Nous sommes venus aujourd'hui avec une délégation très diversifiée et ses membres rencontreront leurs homologues respectifs au Capitole. Enfin, nous souhaitons vivement vous rencontrer à l'occasion de la soirée du Canada qui se tiendra aujourd'hui même à Harrisburg, dans la rotonde principale.

En 2003, le Canada a été le premier marché d'exportation de la Pennsylvanie. C'est ainsi que 36 % de vos exportations à l'étranger, ce qui représente des échanges de 5,3 milliards de dollars, étaient destinées au Canada. Par ailleurs, les échanges bilatéraux entre votre État et notre pays se chiffrent à 13 millions de dollars annuellement. En moyenne, nous échangeons quotidiennement des marchandises d'une valeur de 36 millions de dollars. S'agissant de l'importance des relations commerciales entre les États américains et le Canada, la Pennsylvanie se classe au septième rang. Et il est encore possible de faire mieux.

Selon une étude récente, réalisée pour le compte de l'ambassade du Canada, les échanges entre nos deux pays permettent le maintien de 219 000 emplois en Pennsylvanie.

En 2003, plus de 1,2 million de Canadiens ont visité votre État, afin de profiter de ses sites enchanteurs lors de voyages touristiques.

Cette année marque le dixième anniversaire de l'Accord Canada-États-Unis sur le trafic aérien, en vertu duquel une liaison aérienne directe a été instituée entre Harrisburg et Toronto, c'est-à-dire entre les capitales de la Pennsylvanie et de l'Ontario.

Nous avons des intérêts communs dans de nombreux domaines, allant de la haute technologie jusqu'au patrimoine naturel, car nous avons tous les deux des rives situées le long de la plus grande étendue d'eau douce au monde.

Il faut rappeler, à cet égard, que 20 % des réserves d'eau douce de la planète s'écoulent par les Grands Lacs et le Saint-Laurent, de sorte que le Canada et les États-Unis ont en commun une ressource extraordinaire, et la responsabilité de protéger et de gérer les lacs aux bénéfices des générations futures.

Or, par la signature d'accords historiques et novateurs, tels que le Traité des eaux limitrophes de 1909 et l'Accord de 1972 relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs, nos deux pays se sont montrés jusqu'ici à la hauteur de la tâche

Et, quelle que soit l'ampleur du défi, nos deux pays ont toujours su se surpasser. Notre géographie, notre esprit de coopération et nos idéaux communs se traduisent par des accords dans un très large éventail de secteurs, dont de nombreux s'inspirent des mesures prises par les États.

À titre d'exemple, par le passé, c'est sous la direction du gouverneur Ridge, qui était alors président de l'Association des gouverneurs des Grands Lacs, que s'est poursuivie en grande partie la collaboration entre le Canada et la Pennsylvanie.

Dernièrement, en qualité de secrétaire à la Sécurité intérieure, M. Rigde a mis en œuvre, avec son homologue canadien, des techniques novatrices de gestion du risque, faisant appel aux technologies de l'information, pour rendre la frontière plus sûre, tout en réduisant le plus possible les obstacles à des échanges commerciaux mutuellement bénéfiques.

Son rôle en qualité de gouverneur du Commonwealth de Pennsylvanie et son expérience de première main des relations avec le Canada s'avèrent très avantageux pour l'ensemble de nos relations binationales.

Et je suis convaincu que cette collaboration étroite se poursuivra sous la direction du gouverneur Rendell et de ses successeurs éventuels.

Le Canada et la Pennsylvanie entretiennent une amitié de longue date et des liens étroits, et ils partagent de nombreux points communs.

Il y a plus d'un demi-siècle, Winston Churchill a fait allusion aux relations entre nos deux pays, qui étaient pour lui un modèle d'harmonie entre les pays, lorsqu'il a dit ce qui suit :

« Cette longue frontière qui va de l'Atlantique au Pacifique, gardée seulement par le respect, le bon voisinage et des obligations dictées par l'honneur, est un exemple pour tous les pays et un modèle pour le monde de demain. »

Or, les exemples de « respect » et de « bon voisinage », comme ceux d'« obligations dictées par l'honneur », sont nombreux dans les relations entre le Canada et la Pennsylvanie.

À l'aube de cette nouvelle législature de deux ans, je tiens à vous adresser tous mes voeux de succès dans vos délibérations. Nous souhaitons que la Pennsylvanie joue un rôle de premier plan dans la région et sur le plan national, notamment dans le renforcement de la bonne gestion de nos ressources naturelles communes, de notre prospérité économique et du partenariat dynamique et en évolution constante qui nous unit.

Merci.