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Éditorial de l'ambassadeur Frank McKenna Publié dans le New York Times 12 mai 2005Une CRISE s'annonce à la frontière canado-américaine, crise qui pourrait pourtant être facilement évitée grâce à des recherches et à un peu de patience. Le problème provient d'un plan d'eau du Dakota du Nord, le lac Devils, qui n'a pas d'émissaire naturel. Le Dakota du Nord a asséché les milieux humides adjacents, ce qui a élevé le lac de 26 pieds depuis 1993; les collectivités environnantes subissent donc souvent des inondations. Au Canada, nous sommes très sensibles au problème des citoyens qui vivent à proximité du lac, mais nous ne comprenons pas la solution proposée par leur État. En juin, le Dakota du Nord prévoit ouvrir une décharge, qui permettra à l'eau du lac Devils de s'écouler dans la rivière Sheyenne, puis dans la rivière Rouge, laquelle coule vers le nord, au Canada. De ce point, l'eau ira dans le lac Winnipeg, puis dans le bassin de la baie d'Hudson. Le lac Devils, vestige d'un lac glaciaire peu profond, constitue un réseau écologique fermé, qui est géographiquement isolé du bassin de la baie d'Hudson depuis plus de mille ans. Ses eaux salées présentent de fortes concentrations en azote, en sulfates et en phosphates - minéraux dont la consommation peut causer de graves troubles digestifs et qui peuvent être fatals à la vie aquatique. À cause de la présence de ces contaminants, le Dakota du Nord ne permet pas d'utiliser l'eau du lac Devils à des fins d'irrigation. Une fois le canal ouvert, les polluants pénétreront dans le réseau d'approvisionnement en eau des collectivités en aval situées au Dakota du Nord, au Minnesota et au Manitoba. De plus, des espèces de poissons, de plantes, de parasites et de virus confinées au lac Devils (depuis des millénaires pour certaines d'entre elles) se propageront dans les rivières Sheyenne et Rouge. Ces espèces pourraient tuer des plantes et des poissons indigènes de l'écosystème plus vaste. Les conséquences pour le lac Winnipeg, qui abrite la plus importante pêche en eau douce en Amérique du Nord, sont particulièrement inquiétantes. En dépit des préoccupations des deux côtés de la frontière en ce qui concerne le maintien de sources hydriques saines, le Dakota du Nord a décidé de pomper l'eau du lac Devils sans entreprendre d'évaluation environnementale et sans établir de mesures écologiques de protection. Cette crise n'est pas sans issue. Il y a une centaine d'années, le Canada et les États-Unis ont établi le Traité des eaux limitrophes. Aux termes de ce traité, les deux gouvernements ont fondé la Commission mixte internationale en vue de régler leurs différends touchant les eaux limitrophes. Jusqu'à maintenant, les deux pays ont renvoyé 53 cas à la Commission; 51 ont été résolus par entente mutuelle. Depuis plus d'un an, le Canada demande au Dakota du Nord d'attendre de pomper l'eau du lac Devils pendant que les États-Unis et le Canada renvoient le dossier à la Commission aux fins d'un examen scientifique indépendant, d'une durée déterminée. Tant le gouvernement du Canada que celui du Manitoba ont affirmé qu'ils soutiendront les conclusions de la Commission, quelles qu'elles soient. Les gouverneurs du Minnesota et du Missouri, de même que de nombreux autres représentants, ont appuyé la demande canadienne dans des lettres envoyées à la secrétaire d'État des États-Unis. Lors de leur rencontre à Waco (Texas), en mars dernier, le président des États-Unis, George W. Bush, le premier ministre du Canada, Paul Martin, et le premier ministre du Mexique, Vicente Fox, ont plaidé pour une amélioration de la qualité de l'eau " en travaillant dans un cadre bilatéral ou trilatéral, ou par l'entremise d'organismes régionaux ". La secrétaire d'État Condoleezza Rice doit prouver la force de cet engagement en se joignant au Canada et en renvoyant le projet du lac Devils à la Commission mixte internationale. Si le projet du lac Devils est mis en œuvre sans examen, il perturbera non seulement l'environnement et l'économie de la région, mais aussi l'accord en matière de gestion des eaux bilatérales le plus important en Amérique du Nord. Il y a une meilleure solution. Frank McKenna est l'ambassadeur du Canada aux États-Unis. |