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Page d'accueil L'ambassadeur Chefs de la representation du Canada aux É-U Frank McKenna Discours et déclarations Le 4 novembre 2005

Frank McKenna, ambassadeur du Canada aux États-Unis

NEW ENGLAND-CANADA BUSINESS COUNCIL
CONFÉRENCE SUR L’ÉNERGIE
Boston, Massachusetts
Le 4 novembre 2005


Merci, Stan, de cette aimable introduction et merci à vous également, mesdames et messieurs, d’être venus en si grand nombre à une heure si matinale.

Welcome to everybody. Bienvenue à tous. Et encore une fois, Stan, je vous remercie non seulement pour cette présentation, mais je vous adresse également les remerciements d’un pays reconnaissant pour le travail que vous avez abattu et que vous poursuivez ici en tant que consul général à Boston. Vous aurez un succès extraordinaire. Je crois que les gens de la région, particulièrement les Canadiens et les personnes d’ici qui font affaires avec le Canada vont entendre beaucoup parler de Stan Keyes dans les semaines et les mois à venir.

De par la réponse à la question numéro 2, il est évident que nos pays sont si rapprochés qu’il est difficile de passer un poteau de 2 sur 4 entre nous. Nous sommes proches à ce point.

Mon nom est depuis longtemps associé à la question de l’énergie en tant que premier ministre du Nouveau-Brunswick. Je ne sais que trop bien à quel point il existe des liens profonds et de longue date entre le Québec et le Canada atlantique et en particulier avec les États de la Nouvelle-Angleterre.

Ce que je ne savais pas, jusqu’à récemment, c’est la profondeur réelle de nos liens politiques. J’ai découvert qu’en 1691, la province de Massachusetts Bay englobait le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Nous étions tous ensemble à un moment de notre histoire et, à un certain moment, je ne dirai pas quand, il est possible que tout redevienne comme à cette époque. En ce temps-là, la province comptait quatre colonies, Massachusetts Bay, Plymouth, Martha’s Vineyard et Nantucket, ainsi que les provinces du Maine et de Nova Scotia (de nos jours, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle Écosse).

Saviez-vous?

Qu’historiquement, les gens du Canada atlantique se considéraient probablement plus proches de la Nouvelle-Angleterre en termes de marchés que du reste du Canada. Saviez-vous que nous appelons encore cette région les « États de Boston »? Pour ceux qui vivent à l’extérieur de Boston, ce n’est pas tellement flatteur, mais pour les Bostonnais, cela les fera sourire d’aise.

Saviez-vous que nous continuons presque unanimement à encourager les Red Sox de Boston? Nous sommes du pays des Red Sox.

Nous soulignons, et pas seulement par des applaudissements, les faits marquants des Red Sox de Boston, du 400e circuit de Carl Yastrzemski au premier circuit de Carleton Fisk dans la sixième partie des Séries mondiales, ou la première partie en vingt retraits du Rocket. Et il en est de même pour notre victoire aux Séries mondiales, pour ceux d’entre nous qui ont attendu longtemps.

Ted Williams, nous adorions Ted Williams. Il pêchait au Nouveau-Brunswick et nous le considérons comme un citoyen d’honneur de notre province.

Nous sommes aussi des fans des Celtics et des Patriots, dans le Canada atlantique, mais quant aux Bruins, nous avons d’autres choix à faire. Nous n’avons rien contre les Bruins, mais nous avons quand même du choix.

En raison de la proximité du Canada, les gens de la Nouvelle-Angleterre sont probablement plus en harmonie avec le Canada que nombre d’autres personnes. Et même là, je doute que vous soyez vraiment au courant de la profondeur réelle et de l’ampleur des relations commerciales Canada-États Unis.

Saviez-vous que notre commerce bilatéral s’établit à 500 milliards de dollars?

Plus de 1,8 milliard de dollars de biens et de services traversent chaque jour la frontière. Chaque deux secondes, un poids lourd chargé de produits passe la frontière et, chaque jour de l’année, 300 000 personnes la traversent. Saviez-vous aussi que nous entretenons la relation d’échanges commerciaux la plus importante au monde?

Vous croyez que certains de vos autres marchés sont énormes? Nous faisons davantage d’affaires à un seul pont que vous n’en faites avec l’ensemble du Japon. Nous faisons davantage d’affaires avec Home Depot qu’avec la France dans son ensemble. Nous achetons davantage des États Unis d’Amérique que tous les pays de l’Union européenne réunis. C’est dire à quel point est importante la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis.

Et cette relation commerciale est également très importante ici, en Nouvelle Angleterre. Nous sommes le plus grand marché pour chacun des États de la Nouvelle-Angleterre.

Hier, je me trouvais au Rhode Island et nous avons découvert que nous achetons autant que l’ensemble des huit autres pays suivants en produits du Rhode Island.

C’est absolument étonnant de voir à quel point les liens sont profonds, sans compter que beaucoup d’emplois ici en dépendent. Mais cela va plus loin, vers une multitude de liens d’amitié et de relations.

Voici quelque chose que vous ne pouviez savoir, à moins d’être un mordu.

Je serais prêt à parier que vous ne saviez pas que les championnats mondiaux de hockey sur étang ont lieu chaque année au Nouveau Brunswick. Les lauréats 2005 de cet événement prestigieux sont les Boston Danglers, qui ont également remporté la palme en 2004.

Même si nos relations commerciales et même nos relations personnelles sont très étroites, tout n’a pas toujours été facile.

Nous avons connu notre premier accrochage concernant le bois d’œuvre de résineux en 1789 et depuis, nous nous sommes battus 30 fois concernant le bois d’œuvre. N’est-ce pas incroyable? Je croyais que c’était du neuf, qu’on avait gardé cela juste pour moi, lorsque j’étais ambassadeur ici, mais cela dure depuis longtemps.

Et bien sûr, il y a eu la guerre de 1812, qui était si intense à St. Stephen, Nouveau-Brunswick, que lorsque les Américains ont manqué de poudre noire pour les fêtes du 4 juillet, nous leur en avons prêté de nos propres stocks.

Faut-il parler aussi de la célèbre guerre du bois d’œuvre Aroostook qui a eu lieu dans les années 1830? C’était vraiment un événement historique célèbre. Les États-Unis ont envoyé 50 000 soldats le long de la frontière, les Britanniques y ont déversé leurs troupes, il y avait des soldats alignés de part et d’autre de la frontière. Ce n’était pas une partie de plaisir, il était question du bois d’œuvre et de savoir qui pourrait faire le flottage des billes de bois en descendant la vallée de la rivière Saint-Jean.

À la fin, il y a eu nombre de morts et l’histoire est bien triste. Un porc venant des États-Unis s’était égaré le long de la frontière et a été abattu au Canada. Comme si ce n’était pas assez, une vache venue du Canada a été abattue aux États-Unis.

Il reste que, en définitive, depuis environ deux siècles, nos relations sont assez bonnes. Elles sont tellement bonnes que nous devons y travailler tous les jours pour nous assurer qu’elles le restent et que les échanges commerciaux se fassent aussi librement que par le passé.

Il suffit de songer à cette question de passeport obligatoire récemment imposé par le gouvernement des États-Unis. À notre avis, cela freinera énormément la valeur des échanges commerciaux transfrontaliers.

Les Canadiens adorent se rendre aux États-Unis sur un coup de tête et les Américains aiment venir au Canada quand l’envie leur en prend. Ici, 23 p. 100 seulement des citoyens ont leur passeport. Selon moi, c’est un obstacle énorme au commerce et à la libre circulation des personnes.

N’oubliez pas qu’au Canada, même si nous aimons énormément les Red Sox et que nous avons foi en eux, nous ne savons pas toujours avec certitude quand ils gagneront les Séries mondiales. Nous ne pouvons donc planifier. C’est une décision impulsive que de venir ici assister aux Séries mondiales. Voilà pourquoi vous devez nous aider à faire en sorte que cette exigence soit un peu moins lourde.

Venons-en au thème du jour, notre relation en matière d’énergie, car l’aspect est vraiment étonnant, extraordinaire.

Il est presque de bon ton de céder du terrain aux protectionnistes en guise de tactique politique. Peut-être est-il plus correct politiquement d’être protectionniste, mais je ne le suis pas. Je crois fermement que le mieux, c’est lorsque les marchés fonctionnent librement.

Nombreux sont ceux qui oublient, dans leur rhétorique du protectionnisme, l’extraordinaire relation que nous entretenons en matière de sécurité énergétique. Cette relation est garantie par l’ALENA, les dispositions de l’Accord de libre-échange nord-américain, notamment le chapitre 6, qui offre la sécurité énergétique aux États-Unis d’Amérique.

Même si ce n’est pas le thème de mon discours, un des motifs pour lesquels nous devrions être inquiets à propos du litige sur le bois d’œuvre de résineux est que la coalition américaine, soit ce petit groupe de personnes qui veulent que les prix demeurent élevés à la consommation, et qui ont perdu chaque fois qu’ils ont demandé une décision en vertu de l’ALENA, et auxquels on dit qu’il n’y a ni préjudice ni subvention, qu’ils devraient rembourser l’argent, contestent maintenant la constitutionnalité de l’ALENA.

Si ces gens réussissent, ils détruiront les rapports juridiques régissant toute cette énergie qui circule entre les deux pays. Surveillez cela de près, car les conséquences pourraient être très graves.

Le saviez-vous?

Près de 20 p. 100 des exportations canadiennes aux États-Unis n’arrivent ni par camion, ni par avion : elles arrivent par pipeline et par ligne de transport. Ce dont je parle, c’est d’énergie.

Saviez-vous que le Canada est de loin le plus gros fournisseur des États Unis?

Nous sommes, pour les États-Unis, le plus gros fournisseur d’uranium, d’électricité, de gaz naturel et de pétrole brut. Tous les secteurs de l’énergie.

En fait, depuis 2004, nous avons supplanté l’Arabie saoudite comme principal fournisseur de pétrole brut.

En Nouvelle-Angleterre, l’énergie provenant du Canada est surtout sous forme d’électricité et de gaz naturel. La Nouvelle-Angleterre importe environ le tiers de son gaz naturel de l’Ouest canadien et des gisements extracôtiers de l’Atlantique et environ 6 p. 100 de ses besoins d’électricité sont satisfaits par le Québec, Terre-Neuve-et-Labrador et le Nouveau-Brunswick.

De plus, c’est l’uranium canadien qui alimente les réacteurs de la Nouvelle Angleterre et c’est le pétrole extracôtier de l’Atlantique qui est livré à Philadelphie pour desservir la côte Est des États-Unis.

Notre marché commun énergétique nord-américain est un excellent exemple de l’ampleur de nos relations. Il reflète ce que nous avons pu réaliser dans d’autres domaines, notamment la gestion des eaux frontalières, le commerce de l’automobile, où les pièces traversent la frontière six fois avant que la voiture ne soit mise au parc de vente. C’est le reflet de toutes les autres industries nord-américaines que nous avons pu intégrer.

Il n’y a pas, ailleurs dans le monde, d’autres pays entretenant des relations commerciales à long terme aussi fructueuses que le Canada et les États-Unis d’Amérique. Nous sommes un exemple pour le reste du monde.

Permettez-moi de vous donner une idée de ce que nous avons réussi dans les trois grands domaines de l’énergie pour lesquels nous entretenons des échanges, soit le pétrole, le gaz naturel et l’électricité, depuis le premier choc pétrolier de l’OPEP.

C’est une histoire étonnante de croissance et d’intégration dans le secteur du pétrole et du gaz naturel et d’intégration approfondie dans celui de l’électricité.

Examinons d’abord la question de pétrole.

En 1973, à l’époque du choc pétrolier provoqué par l’OPEP, le Canada ne produisait du pétrole qu’à partir de ses réserves classiques. Depuis, nous avons amorcé la production commerciale courante à partir des sables bitumineux de l’Alberta et des gisements extracôtiers de l’Atlantique.

Grâce à l’innovation consentie par le secteur privé et à des politiques publiques intelligentes de la part des gouvernements de l’Alberta et du Canada, les sables bitumineux sont devenus commercialement rentables en deux décennies à la suite du choc pétrolier.

De nos jours, les sables bitumineux sont économiques, au coût global de 20 $ le baril. C’est le même coût que pour les nouveaux gisements pétrolifères classiques d’Amérique du Nord. Le coût différentiel de production se situe à environ 10 $ le baril.

La production des sables bitumineux a désormais dépassé le million de barils par jour et pourrait atteindre trois millions de barils par jour d’ici 2015, grâce aux investissements planifiés et déjà effectués.

Les sables bitumineux de l’Alberta offrent maintenant des réserves prouvées de 175 milliards de barils commercialement exploitables grâce à la technologie actuelle qui, nous le savons, sera constamment améliorée.

En 2003, compte tenu de ce fait, le Canada passait au second rang mondial pour ce qui est des réserves prouvées et cela n’est qu’une fraction du potentiel des sables bitumineux.

Ce serait donner une vue très partielle de la question que de ne pas mentionner à quel point il est important pour le Canada de mettre ses précieuses ressources en valeur d’une façon environnementalement responsable, sans laisser de cicatrices irréversibles dans notre environnement.

Rapprochons-nous un peu de Boston.

Les choses se sont déroulées un peu de la même façon pour le pétrole extracôtier de l’Atlantique. L’exploitation commerciale de ce pétrole a été rendue possible par une réduction des coûts découlant elle-même de grands progrès technologiques.

À Hibernia, la production a commencé en 1998. Le gisement Terra Nova est maintenant en production. Un troisième, White Rose, devrait démarrer sa production au début de l’an prochain. L’Est du Canada achemine plus de 300 000 barils par jour vers la côte Est des États-Unis.

Il vous fera sans doute plaisir d’apprendre que les perspectives d’expansion continue sont très fortes. Les dernières soumissions pour les baux extracôtiers en novembre 2004 ont fracassé le record précédent, celui de 2003. Vous voyez le tableau! Une production importante et de grandes possibilités.

Au total, 17 p. 100 des importations de pétrole des États-Unis proviennent du Canada. Cette proportion augmente constamment et la tendance devrait se maintenir.

Parlons donc du gaz naturel.

Après le premier choc pétrolier, le Canada et les États-Unis ont convenu par traité de construire un gazoduc du Midwest jusqu’au versant Nord de l’Alaska. Nous en avons construit presque la moitié, du moins jusqu’en Alberta, lorsque nous avons découvert plus de gaz naturel qu’il n’en fallait et nous nous sommes donc arrêtés là.

Jusqu’en 2000, les États-Unis continuaient à s’autosuffire en Amérique du Nord pour ce qui est du gaz naturel. Les importations du Canada, jumelées à la production américaine, couvraient approximativement la demande américaine. L’équilibre était assez bien respecté. De nos jours, les États-Unis importent 18 p. 100 de leur gaz naturel et 85 p. 100 de ces importations viennent du Canada.

En plus, au cours de la période de croissance du gaz naturel dans les années 1990, cela signifiait que le Canada pouvait augmenter ses exportations de 15 p. 100 par an en moyenne. Ce sont des hausses de production assez considérables.

En ce qui a trait aux gisements extracôtiers de l’Atlantique, le gaz naturel de l’Île de Sable est entré en production en 1999. Dès le départ, le gisement fournissait un peu moins d’un demi-milliard de pieds cubes de gaz naturel par jour dans le gazoduc Maritime and Northeast Pipeline, desservant les Maritimes et la Nouvelle-Angleterre.

Bien sûr, nous continuons à étudier d’autres technologies et méthodologies.

Tout d’abord, le gaz non classique : le Canada commence la production de gaz avare et de méthane des gisements houillers, dont le procédé est déjà assez avancé aux États-Unis. Le Canada possède au minimum 100 billions de pieds cubes de réserves estimatives récupérables à partir de ces ressources.

En second lieu, le gaz des régions pionnières : le Canada et les États-Unis se préparent à mettre en valeur les réserves de gaz de l’Arctique. Du côté canadien, un projet a déjà été déposé auprès de l’organisme fédéral de réglementation, visant la construction du gazoduc de la vallée du MacKenzie, des Territoires du Nord-Ouest jusqu’en Alberta. Dans tous ces scénarios, l’Alberta continue à devenir un centre énergétique de plus en plus important. Lorsqu’il sera terminé, le gazoduc ajoutera plus d’un milliard de pieds cubes/jour de gaz à notre marché commun nord-américain.

Et maintenant, un projet de plus grande envergure encore, soit le parachèvement du gazoduc de l’Alaska, commencé dans les années 1970, pour amener le gaz du versant Nord de l’Alaska vers les marchés du Sud. Le projet est en négociations et pourrait être annoncé sous peu. Lorsqu’il sera terminé, le gazoduc ajoutera 4,5 milliards de pieds cubes/jour à notre marché commun nord-américain, soit des approvisionnements énormes qui seront acheminés sur le marché, mais dans un avenir assez lointain, faut-il le préciser.

En troisième lieu, parlons du GNL, le gaz naturel liquéfié. Il est question de plus de 50 projets de nouveaux terminaux à divers stades d’avancement, au Canada, aux États-Unis et au Mexique, et on prévoit que, d’après les besoins du marché, il faudra probablement qu’une douzaine de ces propositions aboutissent.

En ce qui a trait aux Maritimes et à la Nouvelle-Angleterre, du côté canadien, le projet Bear Head d’Anadarko, en Nouvelle-Écosse, et le projet Irving/Repsol au Nouveau-Brunswick, ont franchi l’étape du processus réglementaire, de sorte que les travaux de construction pourraient commencer bientôt. Ces projets reposent en grande partie sur l’acheminement de gaz naturel en Nouvelle-Angleterre.

Dans la même veine, un autre projet, sur le Saint-Laurent, progresse de façon très dynamique. Le GNL, ce n’est pas un simple projet en l’air, c’est en passe de devenir une réalité, comme moyen d’approvisionner en gaz l’insatiable marché de la Nouvelle-Angleterre.

Regardons encore un peu dans la boule de cristal et parlons des gisements extracôtiers de Terre-Neuve. J’ai le plaisir de vous annoncer qu’on continue à y trouver du gaz, environ 10 billions de pieds cubes jusqu’à maintenant, dont la moitié, estime-t-on, est récupérable. La province examine la technologie des navires gaziers actuellement en développement, comme moyen rentable d’acheminer ce gaz sur le marché. C’est donc un autre moyen éventuel important pour approvisionner la côte Est qui a grandement besoin de nouveaux fournisseurs.

Et qu’en est-il de l’électricité? Le Canada exporte environ 9 p. 100 de sa production d’électricité aux États-Unis, soit environ 2 milliards de dollars par an. Il s’agit d’hydroélectricité, donc des exportations propres, renouvelables et sans émission.

Même si cela représente presque la totalité des importations d’électricité des États-Unis, c’est moins de 2 p. 100 de la consommation américaine. L’électricité a beaucoup plus d’importance à l’échelon régional qu’au niveau global.

La moitié des exportations canadiennes traverse la frontière au Québec et au Nouveau-Brunswick, en direction de New York et de la Nouvelle-Angleterre.

L’énergie qui traverse le Québec résulte des grands projets hydroélectriques terminés dans les années 1970. On connaît l’esprit visionnaire de Robert Bourassa. Le complexe de la Baie James, dans le Nord du Québec, et le projet des chutes Churchill, au Labrador (Terre-Neuve).

Du Nouveau-Brunswick, la principale source d’électricité est le réacteur nucléaire de Point Lepreau. Le principal point à souligner est qu’en quasi totalité, l’électricité que reçoit la Nouvelle-Angleterre du Canada ne génère aucune émission.

Ce que les gens, pour la plupart, ne savent pas, c’est que le commerce de l’électricité entre nos deux pays est vraiment bilatéral. Nous acheminons de l’électricité vers le Sud pendant l’été, époque où l’on a tant besoin de climatisation aux États-Unis. L’hiver, vous nous envoyez de l’électricité lorsque nous avons vraiment besoin de chauffage au Canada. Ce commerce fonctionne de façon mutuellement avantageuse.

Cette intégration complète, nous la voyons fonctionner sur divers fronts. Mais il est important de maintenir en bon état l’infrastructure réseau de part et d’autre de la frontière, en raison de cette interdépendance.

Faut-il le rappeler, l’hydroélectricité est certainement une énergie renouvelable. Puisqu’elle représente 57 p. 100 de l’électricité produite au Canada, votre pays n’a pas besoin d’établir une norme de portefeuille d’énergies renouvelables (NPER) de 5 à 10 p. 100 contrairement à de nombreux États de Nouvelle-Angleterre et d’ailleurs aux États-Unis.

Toutefois, pour le Canada, l’hydroélectricité, qu’elle soit produite ou achetée, devrait être incluse dans toute NPER. En ce qui a trait aux autres énergies renouvelables, tout comme aux États-Unis, les provinces canadiennes, pour la plupart, ont pris des mesures d’encouragement pour les nouvelles installations éoliennes. L’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick, au moment où nous nous parlons, se dotent de nouvelles capacités de production d’énergie éolienne.

Même si elle n’occupe qu’un modeste 1 p. 100, l’énergie éolienne, non polluante, jouera un rôle de plus en plus important dans le secteur de l’électricité au Canada. Comme le savent ceux d’entre vous qui suivent le différend sur le bois d’œuvre de résineux, nous, au Canada, « déplaçons beaucoup d’air ».

Pour ce qui est de l’avenir, il est possible de produire encore beaucoup plus d’électricité propre pour répondre aux besoins canadiens et américains. Signalons notamment que le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador envisagent la mise en œuvre du projet hydroélectrique du bas-Churchill.

Au Nouveau-Brunswick, le réacteur de Point Lepreau sera remis à neuf, prolongeant ainsi sa durée d’exploitation jusqu’en 2030, et on a commencé l’installation d’une seconde ligne de transport du Nouveau-Brunswick au Maine à partir de Point Lepreau et dont on prévoit l’entrée en service en 2007.

En bref, le marché de l’énergie en Amérique du Nord est extraordinairement intégré et interdépendant. Selon le dernier dénombrement, il y a environ 35 gazoducs traversant la frontière, quelque 20 oléoducs et littéralement des centaines, voire des milliers de branchements d’électricité traversant la frontière. Sur le plan de l’énergie, en Amérique du Nord, la frontière est virtuellement transparente.

Mais il existe un autre aspect de l’électricité liant la Nouvelle-Angleterre et les Maritimes, c’est-à-dire que nous sommes le système d’échappement du continent, lorsqu’il s’agit des diverses sources d’émissions, notamment les centrales d’énergie.

Nous reconnaissons, les uns et les autres, l’importance d’améliorer la qualité de l’air et nous avons accompli ces dernières années beaucoup de progrès sur ce plan. C’est un aspect que l’on saisit très bien, dans le Nord-Est, tant au Canada qu’en Nouvelle-Angleterre, en raison des vents dominants et des effets sur notre environnement. C’était l’une des grandes causes dont nous nous sommes occupés dans les années 1970, 1980 et 1990, lorsque les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et les premiers ministres de l’Est canadien ont essayé de régler le problème des pluies acides.

Il est à mon sens désormais certain que, par leurs efforts et leur coopération, les Canadiens et les Américains, qui partagent les mêmes préoccupations concernant l’environnement, ont pu accomplir de véritables progrès.

J’aimerais également aborder un autre domaine où la collaboration est véritablement intense. Il s’agit du changement climatique. Il est vrai que les États-Unis n’ont pas ratifié le Protocole de Kyoto, contrairement au Canada. Toutefois, les États-Unis demeurent partie à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les États-Unis demeurent engagés, avec le Canada et d’autres pays, dans nombre d’initiatives visant à mettre au point des technologies efficaces et abordables afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les États-Unis ont beaucoup à offrir dans la lutte contre le réchauffement planétaire. Il existe tant de technologies, mises au point aux États-Unis, qui sont susceptibles d’avoir des répercussions de taille sur ce projet mondial, que nous avons besoin de toutes les ressources de nos deux pays et du reste du monde pour véritablement progresser.

Permettez-moi de terminer en disant ceci :

La relation du Canada et des États-Unis en matière d’énergie est un exemple exceptionnel, s’il nous fallait un autre exemple, illustrant à quel point nos deux pays sont proches.

Les États-Unis ont besoin d’énergie et en ont vraiment besoin. Le Canada produit de l’énergie, aime la produire est en même temps un fournisseur sûr. J’appellerais cela un heureux hasard. C’est la nature des relations entre le Canada et les États-Unis.

Merci beaucoup.

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Dernière mise à jour :
2006-11-06
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