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Page d'accueil L'ambassadeur Chefs de la representation du Canada aux É-U Frank McKenna Discours et déclarations November 9, 2005

Frank McKenna, ambassadeur du Canada aux États-Unis

World Affairs Council of Greater Dallas
Dallas, Texas
Le 9 novembre 2005


Merci, Lou. Et merci aux commanditaires, vous tous qui parrainez cette activité. C’est tout à fait extraordinaire que dans une ville comme celle-ci, où il y a bien d’autres choses à faire, vous ayez choisi de passer tout ce temps avec nous. Je l’apprécie énormément. Votre présentation a été tout à fait charmante. Si vous me passez l’expression, j’ai grandi dans une exploitation agricole, et mon père disait toujours : « C’est beaucoup de vent pour pas grand-chose ». Alors, je suis un pas grand-chose.

Lou m’a pourtant un peu blessé avant de se lever pour prendre la parole. Il m’a demandé : « Allons-nous t’écouter tout de suite, ou allons-nous laisser nos invités s’amuser encore un peu? » J’avais cru pouvoir concilier les deux, mais c’était peut-être présomptueux.

Je sais qu’il y a pas mal de vrais ambassadeurs dans la salle; soyez tous les bienvenus. Je suis une sorte de faux ambassadeur. J’ai trouvé mon ambassade dans une boîte de pop-corn, pour ainsi dire. Les gens me demandent, et ça me fait sourire : « Avez-vous bénéficié d’une nomination politique, ou d’une nomination au mérite? » Ce qui me rebute, c’est l’obligation de répondre par l’un ou l’autre. J’aurais voulu me réclamer des deux, mais il semble qu’il me faille choisir. Presque tous nos ambassadeurs ici présents ont vraiment été nommés au mérite, et je vous applaudis. C’est une vie de forçat.

J’avais cru candidement que ce serait beaucoup plus important que ça ne l’est en arrivant à Washington. J’y étais depuis une semaine; quelqu’un frappe à la porte et lance : « Êtes-vous l’ambassadeur McKenna? – Oui. – Voilà, je suis votre voisin, me dit-il. Savez-vous qu’on n’a pas enlevé nos ordures depuis deux semaines? Pouvez-vous vous en occuper? » Je lui rétorque : « Voyons, soyez sérieux. Vous êtes-vous adressé à votre conseiller municipal? – Non. – Avez-vous essayé de parler au maire? – Non – Avez-vous essayé votre représentant au Congrès? – Non. – Pourquoi vous adresser à moi? – J’ai voulu commencer au bas de l’échelle. » Voilà qui a tout ramené à de justes proportions, et je sais ce que je fais.

Quoi qu’il en soit, permettez-moi d’entrer dans le vif du sujet. J’ai été renversé, à mon arrivée au Texas, de constater à quel point les gens sont chaleureux. Cela me rappelle mon pays, dans les provinces maritimes, sur l’océan Atlantique, où les gens ont un cœur d’or et où les relations personnelles ont de l’importance. Ici, je sens que, quand les gens disent : « Soyez le bienvenu. », ils sont sincères. Ma femme et moi, chaque fois que nous sommes venus ici, nous avons eu le même sentiment.

Le Texas, vous savez, ressemble beaucoup au Canada. C’est un pays de grands espaces, doté d’une culture diversifiée et d’une attitude entreprenante. C’est un lieu où les grandes idées se concrétisent, comme le Johnson Space Center ou Silicon Health, etc. C’est un pays encore en croissance.

Une réalité ne nous a pas échappé, à propos du Texas : le fait qu’il est en train de devenir une région d’une importance critique aux États-Unis, qu’il vient au deuxième rang des régions américaines pour la population. Il ne nous a pas échappé que les trois derniers présidents sont venus du Texas ou de l’Arkansas voisin. De toute évidence, il y a beaucoup de pouvoir ici. Nous constatons qu’il y a eu un grand transfert du pouvoir politique et économique aux États-Unis. Nous savons à quel point il est important d’être au coeur de l’action. C’est pourquoi nous avons augmenté notre représentation ici. Nous avons un consulat formidable ici à Dallas, sous la direction de Jean-Michel Roy.

Nous avons ouvert un nouveau consulat à Houston durant ma visite au Texas cette semaine. Notre consulat à Houston s’ajoute à tous ceux que nous avons ouverts récemment aux quatre coins des États-Unis, notamment à Phoenix et à Raleigh. Nous avons agrandi nos consulats à San Diego et à Miami. Alors, au total, en plus de notre ambassade à Washington, nous avons maintenant environ 18 bureaux de plus aux États-Unis. Et nous sommes épaulés par tout un réseau de consuls honoraires qui atteindra le nombre de 20 et qui comprend Patricia Denechaud, notre consule honoraire à la Nouvelle-Orléans, et Tullos Wells, notre consul honoraire à San Antonio. Bienvenue à tous deux.

L’autre chose qui ne nous a pas échappé, de l’extérieur, c’est à quel point votre État a du cœur. Nous avons vu comment vous avez traité les victimes de l’ouragan Katrina. Vous avez fourni des vivres, des abris, des soins médicaux à des milliers de personnes. Un portier – que je mentionne pour le remercier expressément – le portier d’un hôtel du centre-ville de Dallas a remarqué une Canadienne qui avait été évacuée de la Nouvelle-Orléans avec tous ses effets dans un sac de plastique. Il l’a amenée chez un marchand, il lui a acheté une valise qu’il a payée de sa poche, et il a refusé d’être remboursé. Voilà ce que j’appelle avoir du cœur.

La réponse du Canada à Katrina est aussi venue du cœur. Le service de sauvetage et recherche urbains de Vancouver était déjà sur place avant même les services locaux et a été un des premiers à intervenir dans la paroisse de St. Bernard. Nous avions 200 Canadiens membres de la Croix-Rouge en service à Baton Rouge. Trois navires de guerre canadiens et un bâtiment de la Garde côtière ont acheminé des fournitures médicales à Pensacola, en Floride. Air Canada a commencé à transporter des fournitures médicales immédiatement, avec ses propres appareils. Des équipes de plongeurs militaires ont aidé à dégager les ports et les chenaux, et à rétablir les balises. Nous avons envoyé des hélicoptères à Cape Cod effectuer des opérations de recherche et sauvetage en suppléance pour que la garde côtière américaine puisse déplacer une plus grande partie de son équipement vers la région du Golfe. Nos monteurs de lignes étaient ici pour aider à rétablir le courant. Le Canada a augmenté ses exportations de pétrole pour aider à stabiliser le marché mondial au lendemain de la crise. L’Alberta a fait un don de 5 millions de dollars. Des particuliers ont aussi donné des millions. Et la liste continue.

Nous étions prêts à recommencer quand l’ouragan Rita s’est approché de vos rivages, parce que c’est ce qui se fait entre amis. Vous avez toujours répondu à nos appels et nous voulions vous secourir à notre tour. Nous sommes vos amis. Nous disons en plaisantant au Canada que vous êtes nos meilleurs amis, que vous le vouliez ou non.

Si les ouragans ont révélé ce que les Texans ont de meilleur, à mon avis et de l’avis d’autres observateurs dans le monde entier, je crois qu’ils ont mis en évidence la force, la résilience, la robustesse de l’économie américaine. En dépit de Katrina, l’économie américaine a crû plus rapidement, en fait, au troisième trimestre qu’au deuxième : 3,8 pour 100, contre 3,3 en taux annuel.

Ce qui m’a vraiment impressionné, c’est cette capacité d’absorber les chocs, de tourner la page et de reprendre les activités normales. On ne pourrait en dire autant de beaucoup d’autres pays dans le monde. J’ai lu aujourd’hui une manchette affirmant que huit des dix plus grandes catastrophes de votre histoire se sont produites au cours des quatre dernières années; malgré cela, vous avez su garder votre optimisme et votre volonté d’avancer contre vents et marées, continuer de faire confiance à l’avenir, encaisser les chocs successifs d’une manière qui montre un exemple extraordinaire au reste du monde. Nous aimons à dire que les États-Unis d’Amérique sont comme une Timex, qui endure les pires traitements et continue de fonctionner.

Même dans un État réputé pour sa dimension, vous seriez surpris d’apprendre l’ampleur exacte des relations canado-américaines. La plupart des gens n’en ont pas idée. Dans notre monde bizarre, les choses qui vont bien ne font pas la manchette. Elles n’attirent pas les commentaires. En fait, elles passent à peu près inaperçues. Et les relations entre le Canada et les États-Unis sont un exemple de quelque chose qui va bien.

Saviez-vous que nos échanges bilatéraux se sont chiffrés dans les 500 milliards de dollars, dont 17 milliards entre le Canada et le Texas? Nous avons les plus vastes relations commerciales du monde, personne ne nous approche vraiment. Croyez-vous que le Japon est un grand acheteur de vos produits? Nous faisons plus d’affaires avec vous à un seul pont que toutes celles que vous faites avec le Japon. Vous croyez que l’Europe est un gros client? Nous achetons plus chez vous que tous les pays de l’Union européenne réunis. Quant à la France, nous faisons plus d’affaires avec Home Depot que vous n’en faites avec la France.

Je sais que ça surprend. Mais nos relations sont d’une taille imposante. Un camion franchit la frontière canado-américaine toutes les deux secondes; 300 000 personnes en font autant chaque jour. Nous avons des relations commerciales gigantesques, qui pour l’essentiel ne cessent de tourner, de tourner, de tourner…

Dans notre cas, environ 86 pour 100 de nos exportations sont destinées aux États-Unis, ce qui est colossal. Pour ce qui vous concerne, ce pays immense, l’Amérique, le Canada achète à peu près le quart de tout ce que vous produisez. Alors, nous sommes un marché énorme pour vos marchandises. Nous sommes le plus grand marché des biens produits par 39 de vos 50 États.

Dans d’autres domaines, où nous avons déraillé, nous faisons du progrès. Durant un moment, la frontière a été fermée aux bovins vivants entre le Canada et les États-Unis. Elle est de nouveau ouverte, grâce à l’intervention de gens comme Jim McAdams, de la National Cattlemen’s Beef Association, et de vos sénateurs du Texas, et de l’administration fédérale américaine. Nous vous en savons gré, parce que c’est bon pour les deux pays. Notre marché de la viande bovine est intégré. Quand les frontières ont été fermées temporairement entre le Canada et les États-Unis à l’instigation d’un petit groupe de producteurs américains, 10 000 emplois ont été perdus dans l’industrie de la transformation aux États-Unis. Cette production s’est déplacée au Canada, et les bovins qui autrefois passaient la frontière vivants sont maintenant abattus au Canada, parce que le marché est intégré. Il faut faire de gros efforts pour qu’il continue d’être intégré.

Le Canada et les États-Unis ont aussi en commun leur engagement en faveur de la liberté et de la démocratie. Nous travaillons la main dans la main avec vous dans les dossiers de la sécurité, après le 11 septembre comme avant. En 2006, le Canada aura dépensé 8 milliards de dollars pour consolider la sécurité à la frontière, en réponse à une demande bien légitime. Nos services de renseignement et nos corps policiers coopèrent plus étroitement que jamais. Nous avons des Équipes intégrées de la police des frontières qui veillent à la sécurité de votre frontière nord.

Nous avons apporté des contributions majeures à la campagne contre le terrorisme. Bien des gens ignorent que nous avons quelque 15 000 militaires en permutation dans la région du Golfe depuis 2001, et 20 navires de guerre. Nous avons effectué 5 000 vols. Nous avons le deuxième contingent de soldats en Afghanistan. Nous avons commandé la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’OTAN en Afghanistan et nous transportons maintenant un grand quartier général de brigade dans la région extrêmement dangereuse du Sud du pays. Nos forces spéciales travaillent côte à côte avec les vôtres en Afghanistan. Le gouvernement américain a décerné 30 Bronze Stars à des militaires canadiens dans la guerre au terrorisme.

Nous croyons que nous sommes avec vous dans la guerre au terrorisme, à vos côtés. En fait, notre unité de forces spéciales a reçu tout récemment une citation du président pour héroïsme extraordinaire sous le feu de l’ennemi.

Nous avons le NORAD. Beaucoup de gens ignorent ce qu’est le NORAD. C’est un accord en vertu duquel les deux pays mettent leurs forces armées nationales sous le contrôle d’un commandement binational. Je sais que beaucoup de gens ne savent pas que le 11 septembre, ce jour terrible de votre histoire où il a fallu prendre des décisions rapidement pour faire atterrir tous les avions civils et faire voler des jets capables d’abattre les avions hors de contrôle éventuels, ces décisions ont été prises par un Canadien, qui occupait le fauteuil du commandant ce jour-là. Imaginez le niveau de confiance qui existe entre nos forces armées, pour qu’elles assument le commandement les unes des autres comme elles le font.

Plus près de vous, nous sommes partenaires ici même, dans le programme de l’avion d’attaque interarmées, qui se construit à Fort Worth.

Nos relations sont même plus profondes et plus personnelles que cela. L’Alberta a des liens très étroits avec le Texas, centrés principalement sur l’industrie des hydrocarbures. Calgary est surnommé « le Houston du Nord, avec de meilleures conditions de ski ». Les champs pétrolifères albertains sont exploités en grande partie avec l’expertise texane – expertise en droit, en finances, en ingénierie. Près de 10 pour 100 de la population de Calgary est soit d’ascendance américaine, soit titulaire d’un passeport américain.

De votre côté, vous ne vous en sortez pas si mal non plus. Nous avons envoyé Stephen Ash aux Mavericks de Dallas. Vous ne l’avez pas gardé aussi longtemps que vous n’auriez dû, mais nous vous l’avons envoyé.

Il y a une chose dont la plupart des Américains ne se rendent pas compte, je crois. Vous savez que Mike Madano est Canadien parce qu’il joue au hockey, n’est-ce pas? Mais vous ne savez probablement pas que Stephen Arch est aussi Canadien. Vous ne savez peut-être pas que le gagnant du trophée Cy Young de l’an dernier, Éric Gagné, est Canadien. Que la recrue de l’année de l’an dernier, Jason Bay, est Canadien. Je ne sais pas si vous saviez que Shania Twain est Canadienne, ou Terry Clark, ou Blue Rodeo ou Céline Dion, Sarah McLaughlin, Bryan Adams, Avril Lavigne; tous des Canadiens et des Canadiennes. Saviez vous que tous ces gens étaient Canadiens? Diana Krall? Paul Anka? Britney Spears? Bon, d’accord, je charrie au sujet de Britney Spears, pour voir si vous m’écoutez. Mais tous les autres sont Canadiens. Nous nous intégrons si bien que beaucoup de gens ne nous distinguent pas.

Beaucoup de gens ne réalisent pas que si vous venez au Texas à bord d’un vol privé, vous avez de bonnes chances de voler à bord d’un avion construit au Canada et que si vous empruntez un jet régional pour aller au Texas, vous volez probablement dans un avion fabriqué au Canada. Vous ne savez probablement pas que quand vous descendez d’avion, le « système de transfert » est fabriqué par une entreprise au Canada. Vous ne savez probablement pas, vous qui guettez vos Blackberries du coin de l’œil, que tous les Blackberries sont produits par une entreprise canadienne, Research in Motion, dont le siège est à Waterloo, en Ontario. Et je ne crois pas que vous sachiez, si vous êtes descendus à un hôtel dans cette ville, que les Fairmont, les Princesses et les Four Seasons sont tous des hôtels canadiens, ou que beaucoup des voitures que vous conduisez sont construites au Canada. L’Ontario fabrique plus de voitures que tout l’État du Michigan.

L’intégration de nos économies est colossale. Vous ne saviez probablement pas qu’une pièce de voiture fabriquée en Amérique du Nord passe la frontière six fois avant que la voiture qui la contient ne soit mise en vente. Vous ne savez probablement pas que quand vous regardez une navette spatiale, le bras robotique employé pour transférer les cargaisons est fabriqué par des Canadiens, ou que la caméra qui a servi à inspecter la coque extérieure après le dernier accident spatial est fabriquée par des Canadiens.

Là où je veux en venir, c’est à la somme incroyable de tout ce dont nous ne sommes pas conscients et que nous faisons les uns pour les autres, parce que tout fonctionne rondement et sans effort. Je ne crois pas que vous sachiez non plus qu’Ash Crash Cooper, champion coureur de baril et vedette du rodéo du Texas, est originaire de Saskatchewan. Je l’ignorais moi-même, alors je ne crois pas que vous le saviez.

Permettez-moi de passer rapidement à des aspects encore plus profonds de nos relations. Il s’agit des relations canado-américaines en matière d’énergie. Le fondement de nos relations en matière d’énergie est l’ALENA. Un article de l’ALENA guide les relations de sécurité énergétique entre nous, et je n’entrerai pas dans les détails, mais il faut que vous sachiez qu’il y a une petite coalition protectionniste aux États-Unis, à propos du bois d’œuvre résineux, qui conteste maintenant la constitutionnalité de l’ALENA. Ils ont perdu toutes leurs causes, et maintenant, ils veulent faire sauter le palais de justice. Malheureusement, si cela se produisait… Il s’agit d’un accord qui régit des échanges commerciaux de 500 milliards de dollars.

Voici une chose que beaucoup de gens ne savent pas, à moins qu’ils n’aient regardé [l’émission télévisée] West Wing cette semaine : le Canada est le plus gros fournisseur des États-Unis en pétrole, en brut, en gaz naturel, en électricité, en uranium – toutes les formes d’énergie. Aujourd’hui, nous avons 35 gazoducs transfrontaliers, 22 oléoducs et 51 lignes de transport d’électricité qui franchissent la frontière. Dans ce contexte, nos intérêts coïncident parfaitement, et c’est de protéger l’intégrité de ces relations commerciales institutionnalisées.

Vingt pour cent de nos exportations vers les États-Unis sont acheminées par fil ou par pipeline, et non par camion ou par train. Nous sommes vos premiers fournisseurs d’énergie par une forte marge. Nous avons les plus grandes réserves de pétrole du monde après celles de l’Arabie saoudite. Nous avons dépassé l’Arabie saoudite il y a deux ans comme fournisseur des États-Unis en pétrole brut.

Examinons brièvement le cas du pétrole proprement dit. Grâce aux innovations du secteur privé et à des politiques gouvernementales éclairées, dans les deux décennies qui ont suivi le choc pétrolier, les sables bitumineux de l’Alberta sont devenus commercialement viables. Aujourd’hui, ils sont viables économiquement au prix tout compris de 20 $ le baril, soit au prix des nouvelles ventes de pétrole classique. La production supplémentaire coûte environ 10 $ le baril. La production des sables bitumineux est maintenant à un million de barils par jour et semble devoir atteindre les trois millions et plus dans les années à venir. Et nous avons 175 milliards de barils en réserves prouvées dans les sables bitumineux, selon les technologies actuelles.

Et c’est une partie seulement de la situation de l’énergie du Canada en comparaison des États-Unis. Nous commençons aussi à intégrer la capacité de raffinage. Ce pétrole qui est extrait au Canada, nous l’envoyons dans des raffineries au Canada central et, de plus en plus, dans les raffineries des États du Golfe. Nous avons aussi une quantité énorme de produits raffinés qui s’en vont aux États-Unis. L’Est canadien livre des produits raffinés à partir de l’océan Atlantique, de Saint John au Nouveau-Brunswick. On y effectue quelque chose comme six ou sept pour cent de tout le raffinage réalisé au Canada, parce qu’on y produit les qualités particulières qui sont consommées en Californie.

Nous avons aussi une énorme production en mer. Hibernia a commencé à produire en 1998. Terra Nova produit actuellement. Un troisième champ, White Rose, est sur le point d’entrer en production – en tout, 300 000 barils par jour sont acheminés sur la côte est des États-Unis. Les perspectives sont même favorables à une augmentation de ces quantités.

Regardons un peu le gaz naturel. Il en vient jusqu’ici depuis un certain temps. Le gaz naturel de l’île de Sable a commencé à circuler dans les gazoducs en 1999 et, depuis, fournit un peu moins d’un demi-milliard de pieds cubes par jour au gazoduc TransMaritimes, qui les transporte dans les Maritimes et en Nouvelle Angleterre.

Depuis 2000, nous sommes dans une nouvelle conjoncture à propos du gaz naturel. Il y a un grave déséquilibre entre l’offre et la demande. En conséquence, nous faisons tous beaucoup d’efforts pour exploiter d’autres sources. Tout d’abord, pour le gaz classique, le Canada commence à peine à extraire le méthane de gisements de charbon, procédé qui est déjà passablement avancé aux États-Unis; le Canada aurait 500 billions de pieds cubes de réserves exploitables sous cette forme. Et dans les régions pionnières, tant le Canada que les États-Unis s’apprêtent à exploiter le gaz de l’Arctique et de la vallée du Mackenzie. Je crois que dans les années à venir, ces deux projets de gazoducs gigantesques se réaliseront et apporteront une quantité énorme de gaz naturel supplémentaire sur le marché d’ici. Et aussi en Alberta, où il faut injecter près de 10 millions de dollars par année seulement pour entretenir les infrastructures des sables bitumineux, puis il faudra investir encore 30 milliards de dollars pour que ces gazoducs atteignent le marché. Au total, lorsque l’Alaska sera en exploitation, il ajoutera quelque 4,5 millions de pieds cubes par jour à notre marché nord-américain commun.

Et on parle aussi de GNL à propos de gaz naturel. Actuellement, il y a environ cinq terminaux GNL. Tout le monde s’accorde à dire qu’il en faudra plus pour conserver un équilibre en fait de gaz naturel. Cinquante nouveaux terminaux sont en projet. Nous en avons deux au Canada qui sont sur le point d’entrer en chantier et qui expédieront du gaz naturel sur le marché d’ici.

Nous représentons – et c’est ce que j’ai de plus important à vous dire – nous représentons votre plus grande source d’énergie actuellement, mais surtout, nous représentons votre source d’énergie la plus sûre, parce que, pour une raison obscure, énergie et volatilité semblent aller de pair. Nos concurrents pour le titre de source d’énergie la plus sûre pour vous sont le Venezuela, la Bolivie, l’Iraq, l’Arabie saoudite, etc. Vous voyez le topo. Le Canada est une démocratie stable, un bon voisin qui n’est pas seulement une grande source d’énergie pour vous, mais une source d’énergie sûre, et qui le sera encore longtemps.

À mon avis, nous devons conserver ces relations hautement intégrées dans le secteur de l’énergie. Elles rapportent des bénéfices énormes, des deux côtés de la frontière. Elles sont issues d’investissements en moyens financiers et en expertise des deux côtés de la frontières, et elles fonctionnent rondement. Par exemple, nous avons le gazoduc de la Don, près de Sarnia. Il reçoit du gaz naturel des États-Unis au printemps et à l’automne et une grande partie du gaz de l’Ouest canadien est importée, expédiée d’un bout à l’autre du Midwest et réexportée vers la Don. Pour la consommation des mois d’hiver et d’été, ce gaz est réinjecté dans le gazoduc qui dessert l’Ontario. Donc, ça commence d’un côté, ça finit de l’autre.

Nos lignes d’électricité vous apportent les électrons dont vous avez grand besoin pour vous rafraîchir durant l’été ici et en rapportent au Canada durant l’hiver pour le chauffage. Et c’est ce qui est formidable au sujet des pipelines et des lignes de transport d’électricité : ils fonctionnent dans les deux sens. Alors, ces relations sont mutuellement avantageuses.

Je vous ai probablement dit beaucoup de choses dont vous doutez sérieusement. Mais je vous assure que tout ce que je vous ai dit est la pure vérité. Mais le plus important, c’est que nous attachons beaucoup de prix à nos relations. Que ça ne fasse pas la manchette, qu’on n’en parle pas tous les jours, cela ne veut pas dire que nous n’apprécions pas votre amitié, que nous n’apprécions pas les merveilleux voisins que vous êtes, que nous n’apprécions pas le fait de savoir que quand nous serons dans le besoin, vous serez là pour nous. Cela compte beaucoup pour nous, de pouvoir vivre dans une partie du monde où nous pouvons avoir des relations aussi formidables.

Et quand on regarde la volatilité qui existe dans notre monde aujourd’hui, et je ne crois pas que nous puissions nous rappeler un temps où le monde aura été plus volatile et plus violent, plus empreint de rivalités ethniques, je ne peux m’empêcher de penser que le Canada et les États-Unis constituent une lueur d’espoir pour le reste du monde en montrant que si nous pouvons nous accorder, deux économies géantes côte à côte, avec 6 000 milles de frontière non protégée entre nous, les autres pays du monde peuvent certainement s’accorder aussi. Alors, nous continuons de travailler pour donner cet exemple de deux démocraties qui se respectent au point de pouvoir accomplir tant de choses avec si peu d’acrimonie. Comme le disait un de nos dirigeants politiques, étant donné notre proximité, il est surprenant que nous ne nous battions pas beaucoup plus souvent. Ce qui est indéniable.

Permettez-moi de terminer sur cette note. Les États-Unis sont un grand pays, le plus grand du monde. Ils sont la plus grande puissance militaire du monde et la plus grande économie du monde. Nous nous estimons fort heureux de vivre à côté de vous. Un grand pays comme les États-Unis mérite un grand voisin et nous essayons d’être un grand voisin. C’est particulièrement important, parce que vous êtes notre seul voisin.

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Dernière mise à jour :
2006-11-06
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