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Page d'accueil L'ambassadeur Discours et déclarations United States Chamber of Commerce

L’hon. Michael Wilson, Ambassadeur du Canada auprès des États-Unis d'Amérique

Notes pour une allocution : United States Chamber of Commerce
Washington, DC
le 5 avril 2006

(Le texte prononcé fait foi)

Merci de cette très aimable présentation, Tom. Je suis profondément honoré d’avoir été invité à remplir les fonctions d’ambassadeur auprès des États-Unis, l’allié le plus proche du Canada, son plus grand ami et son plus important partenaire commercial sans exception. Aucun pays ne revêt plus d’importance pour le Canada et ses habitants que les États-Unis d’Amérique. Je suis particulièrement heureux d’être des vôtres aujourd’hui pour parler de ces relations, car les chambres de commerce américaines et canadiennes contribuent dans une si large mesure à cette vitalité.

Le Canada et les États-Unis : un patrimoine commun
La Constitution du Canada fait mention de la paix, de l’ordre et du bon gouvernement, et votre Déclaration d’indépendance, de la vie, de la liberté et de la poursuite du bonheur. Aucun de ces objectifs ne peut être atteint sans la démocratie, la liberté, la primauté du droit et le respect des droits de la personne. Dans un monde volatil, les Canadiens et les Américains sont encouragés par leur engagement commun à l’égard de ces vérités évidentes. Nos deux pays sont unis non seulement par la frontière non militarisée la plus longue et la plus sûre du monde et sa plus importante relation commerciale, mais par dessus tout par la famille, la parenté et des valeurs communes. Si je peux me permettre de donner un tour personnel à cela, ma mère et ma belle-mère sont toutes deux nées aux États-Unis. Les paroles du Nouveau Colosse qui ornent le piédestal de la statue de la Liberté : « Donnez-moi vos masses fatiguées, pauvres, entassées, qui aspirent à respirer librement », pourraient tout aussi bien s’appliquer à la jetée 21 d’Halifax ou à l’île Sainte-Hélène de Montréal. Des siècles d’immigration et de migrations d’un bout à l’autre de notre continent par des personnes qui recherchaient une vie meilleure, imprégnée de liberté, de justice et de la possibilité d’orienter leur propre destinée, ont créé chez les Canadiens et chez les Américains un génie commun de diversité, de tolérance, de labeur, d’innovation et d’indépendance.

Les liens personnels qui nourrissent la relation entre le Canada et les États-Unis sont les mêmes qui nous poussent instinctivement et automatiquement à nous entraider en cas de besoin. Quelle que soit la situation – ouragan, tempête de verglas, incendie de forêt ou attentat terroriste –, les Canadiens et les Américains s’aident immédiatement, généreusement et sans attendre de récompense, parce que c’est ce que font les bons amis, les voisins et la famille. Chaque année, la Nouvelle-Écosse envoie un arbre de Noël à Boston pour remercier les habitants de la Nouvelle-Angleterre de leur aide après que l’explosion d’Halifax eut rasé leur ville, en 1917. Comme vous le voyez, donc, l’aide que les Canadiens ont apportée à la Nouvelle-Orléans ainsi qu’à la côte du Golfe et à la Floride après les ouragans dévastateurs de l’année dernière représente seulement l’exemple le plus récent de la longue et fière tradition d’entraide de nos deux pays dans des moments difficiles.

Partenaires à l’étranger
La menace que font planer sur nos pays les groupes radicaux et les États qui rejettent les principes fondamentaux de la démocratie, de l’égalité, de la tolérance et de la liberté est à la fois asymétrique et constante. En réponse, le Canada est un leader au sein du Partenariat mondial contre la prolifération des armes et des matières de destruction massive. Ce partenariat vise à empêcher les terroristes et ceux qui les appuient d’obtenir des armes de destruction massive, en mettant en sécurité ou en détruisant les matériaux de qualité militaire dans l’ancienne Union soviétique. Le Canada va y verser un milliard de dollars sur une période de dix ans, dont 250 millions $ ont déjà été déboursés. Tant les États-Unis que la Russie ont reconnu que le Canada est, littéralement, l’un des meilleurs à fournir l’argent et à tenir ses promesses. Nous collaborons en outre étroitement avec les États-Unis touchant l’Initiative de sécurité contre la prolifération, qui est un autre programme destiné à endiguer le flot des armes de destruction massive. Au sein de l’Agence internationale de l’énergie atomique, le Canada s’est ligué fermement avec les États-Unis pour s’assurer que l’énergie nucléaire serve seulement à des fins pacifiques, et il appuie les efforts déployés par les États-Unis pour amener le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des mesures énergiques afin de résoudre la question nucléaire en Iran. Ce travail en partenariat avec les États-Unis aide à atteindre ces objectifs, qui sont importants pour le Canada.

En tant qu’entrepreneurs, vous savez que le climat des affaires dans une bonne partie de l’Amérique latine s’est détérioré. Le Canada travaille avec les États-Unis et divers partenaires internationaux sur le plan bilatéral ainsi que dans le cadre d’organismes multilatéraux comme l’Organisation des États américains pour aider à renforcer la gouvernance et les institutions partout dans l’hémisphère occidental. Ailleurs dans cet hémisphère, il continue d’aider Haïti dans sa lutte pour surmonter ses nombreux obstacles.

Notre détermination à assurer la stabilité en Afghanistan est inébranlable. Le premier ministre Harper l’a affirmé très clairement par sa visite dans ce pays, il y a trois semaines, ainsi que dans le premier discours du Trône de son gouvernement, pas plus tard qu’hier. Les Canadiens sont très conscients de l’effet des attentats terroristes sur les États-Unis, et ils reconnaissent que nous ne pouvons plus jamais permettre aux terroristes de trouver un refuge sûr en Afghanistan, ni ailleurs. C’est pourquoi nous sommes un élément clé de l’alliance de 34 nations dans ce pays, c’est pourquoi nous avons dirigé la FIAS de l’OTAN, c’est pourquoi nous avons 2 300 soldats à Kandahar, et c’est pourquoi le Canada octroie plus d’aide au développement à l’Afghanistan que n’importe quel autre pays du monde. Les Canadiens appuient nos efforts en Afghanistan parce que la cause est juste, parce qu’elle est essentielle et parce que nous avons pris cet engagement envers les Afghans, nos amis et alliés. Le Canada ne se dérobe pas à ses responsabilités.

À une époque où le monde a rapetissé et est devenu plus dangereux, le Canada monte en ligne et reconcentre ses efforts sur les nouvelles menaces qui planent sur ses habitants. Le premier ministre Harper a reconnu ce fait dans le discours du Trône d’hier, dans lequel le gouvernement s’est engagé non seulement à accroître le nombre des policiers qui patrouillent les rues et à améliorer la sécurité à la frontière, mais encore à consolider le rôle diplomatique du Canada, à renforcer son armée et à utiliser plus efficacement les fonds affectés à l’aide canadienne.

Partenaires chez nous
Les liens humains entre nos nations sont complétés par un réseau complexe d’institutions et d’accords qui sous-tendent nos relations, comme le NORAD, la Commission permanente mixte de défense, la Commission mixte internationale, le North American Electric Reliability Council, et la Commission des Grands Lacs. Le récent accord de transport aérien « Ciel ouvert », qui supprime toutes les restrictions économiques aux services assurés par les compagnies aériennes à destination, en provenance et au delà du territoire de chacun des deux pays, est un autre reflet de notre intégration. Et, grâce à des initiatives comme l’Initiative relative à la sécurité des conteneurs, la nouvelle carte de résident permanent du Canada, le programme EXPRES, NEXUS, et l’Entente sur les tiers pays sûrs, la Déclaration sur la frontière intelligente améliore la sécurité tout en laissant notre frontière ouverte au commerce et aux voyageurs légitimes.

Notre important commerce de défense contribue non seulement à la croissance économique et à la création d’emplois de part et d’autre de la frontière – le Canada achète chaque année pour près d’un milliard de dollars de marchandises militaires à des entreprises américaines –, mais encore à l’interopérabilité de nos forces sur le terrain, et à l’obtention du meilleur rapport qualité-prix pour nos contribuables. L’intégration de nos économies vous a apporté non seulement le Canadarm monté sur la navette spatiale et la Station spatiale internationale, mais aussi l’omniprésent Blackberry, les stents à élution médicamenteuse qui améliorent considérablement le traitement des maladies du cœur, et le véhicule blindé léger Stryker. Dans un contexte économique mondial de plus en plus compétitif, où les menaces de pandémies ou les actes terroristes pourraient causer énormément de mal et de perturbation, nous sommes le plus en sécurité lorsque nous réduisons les obstacles à la coopération en Amérique du Nord, y compris en matière d’achats et d’investissements gouvernementaux. De fait, l’ouverture de nos deux pays aux investissements étrangers a été un élément clé de la prospérité économique de nos nations, et notre aptitude commune à continuer d’attirer des investissements étrangers contribue maintenant plus que jamais à la richesse et à la création d’emplois en Amérique du Nord.

Et, face à la demande mondiale croissante de précieuses ressources énergétiques, le Canada et les États-Unis trouvent du réconfort dans la sécurité de leur relation au chapitre de l’énergie. Le Canada est de loin le plus important exportateur d’énergie aux États-Unis. Nous sommes en effet le plus grand fournisseur de pétrole, de gaz naturel, d’uranium et d’électricité des États-Unis. Dans le seul cas du pétrole brut, en 2004, le Canada a supplanté l’Arabie saoudite en tant que plus important fournisseur des États-Unis. La production de pétrole dérivé des sables bitumineux à elle seule a maintenant dépassé un million de barils par jour, et les investissements déjà prévus la porteront à deux millions de barils d’ici à 2012. Et tout cet approvisionnement est sûr, assuré et proche; il ne dépend pas de quelque cartel, ni d’un régime instable.

Les pandémies, la protection de notre environnement commun et la concurrence croissante de puissances économiques montantes sont d’autres défis auxquels nos deux pays sont confrontés. Pour assurer la sécurité et la prospérité de nos peuples, nos gouvernements, de concert avec celui du Mexique, ont convenu d’approfondir leur coopération touchant ces enjeux et d’autres. Dans un monde de plus en plus intégré et interdépendant, nos réactions aux menaces et aux possibilités qui nous sont présentées doivent être semblablement coordonnées et complémentaires. C’est pourquoi, lors de leur rencontre à Cancun, le premier ministre Harper et les présidents Bush et Fox ont pris, au nom de leurs pays, l’engagement de travailler de concert aux chapitres de la compétitivité de l’Amérique du Nord, de la coopération en matière de réglementation, de la gestion des situations d’urgence, de la sécurité énergétique et du maintien de frontières intelligentes et sûres. Certaines initiatives récentes de membres du Congrès, comme les projets de loi sur la sécurité des cargaisons maritimes (« GreenLane »), vont à l’encontre de cette approche et sont par conséquent inquiétantes.

Le Canada contribue en outre de façon importante à la sécurité économique de notre continent. Ainsi, de 1997 à 2005, il s’est classé en tête des pays du G7 pour la croissance réelle de son PIB par habitant et la croissance de l’emploi. En février 2006, notre taux de chômage était tombé à son plus bas niveau en plus de 30 ans, et le taux d’emploi frisait des niveaux records. Les économistes du secteur privé prévoient que le taux de croissance de l’économie canadienne atteindra 3,0 % en 2006 et 2,7 % en 2007. Nous avons eu huit excédents budgétaires consécutifs jusqu’en 2004-2005, et le nouveau gouvernement s’est engagé à présenter des budgets responsables sur le plan financier. Notre compte courant affiche un excédent depuis 26 trimestres consécutifs. La dette totale de notre gouvernement en pourcentage du PIB est de 26 %, soit le taux le plus bas des pays du G7, et notre dette extérieure nette, à 12,5 %, est à son plus bas niveau depuis 1945. Et, face au vieillissement de notre population, nous avons pris les mesures sévères nécessaires pour assurer la solidité de notre régime de pensions public sur le plan actuariel pour les 75 prochaines années. Le pouvoir d’achat des épargnes des Canadiens, allié aux bas taux d’inflation que nous visons, soit entre 1 % et 3 %, restera fort pendant des générations à venir. Ces bases économiques robustes permettront au gouvernement d’effectuer des améliorations tangibles qui contribueront à renforcer les familles, à sécuriser les collectivités et à faire du Canada un pays plus fort.

Qu’est-ce que toutes ces bonnes nouvelles du Canada signifient d’autre pour vous? Même avec les réductions d’impôt des États Unis, les taux d’impôt canadiens actuels sur le revenu des sociétés manufacturières seront, en moyenne, inférieurs de 1,6 % à ceux des États-Unis en 2010. Et, il y a seulement deux semaines, KPMG a désigné le Canada, pour la sixième année consécutive, comme le pays du G7 où il en coûte le moins cher pour faire des affaires.

L’assise de cette croissance a été l’Accord de libre-échange de 1989, qui a propulsé l’économie du Canada dans le vingt et unième siècle. Le Canada et les États-Unis entretiennent actuellement les relations commerciales bilatérales les plus importantes et les plus productives du monde. Depuis la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, le commerce bilatéral a triplé. Dans le cadre de l’ALENA, la croissance du commerce entre nos deux pays a atteint 6,0 % par an, en moyenne, au cours de la dernière décennie. En 2005, notre commerce bilatéral s’est chiffré à plus de 580 milliards $, la valeur des biens et services qui franchissent la frontière chaque jour s’élevant à près de 1,6 milliard $. Le Canada exporte 23,5 % de ses marchandises aux États-Unis, et il constitue un plus grand marché pour les biens en provenance des États-Unis que les 25 pays de l’Union européenne mis ensemble. Pour exprimer ce fait autrement, le Canada est le premier marché étranger de 38 États américains. Ce commerce soutient plus de cinq millions d’emplois américains.

Économies intégrées et solutions intégrées
L’intégration de nos économies nous oblige à nous assurer que les mesures de sécurité prises à notre frontière commune ne deviennent pas un obstacle inutile au mouvement de millions de personnes et de milliards de dollars de commerce et d’investissements dans les deux sens. En général, nous faisons un excellent travail. Toutefois, comme vous l’avez sans doute déduit de la table ronde de ce matin, une initiative qui devrait vous préoccuper est l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental. Celle-ci, qui découle de l’Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act, prévoit que, d’ici au 1er janvier 2008, tous les Américains et tous les Canadiens devront avoir un passeport ou un document à peu près équivalent pour entrer aux États-Unis. Elle a été adoptée par le Congrès lorsque le gouvernement canadien précédent occupait le pouvoir et doit entrer en vigueur dans un peu plus d’une année et demie. Cela ne laisse pas beaucoup de temps pour finaliser et publier le règlement d’application; pour effectuer des évaluations sérieuses de son incidence économique; pour déterminer et mettre au point la technologie appropriée; pour produire les centaines de millions de documents nécessaires; pour installer les lecteurs et l’infrastructure connexe aux postes-frontière, et pour convaincre les gens d’acheter les nouveaux documents.

Le Canada s’inquiète de l’effet que pourra avoir cette initiative sur les économies et sur les collectivités frontalières des deux pays si les documents appropriés et la technologie destinée à la soutenir ne sont pas en place. Les parties intéressées de part et d’autre de la frontière ont exprimé des préoccupations semblables. Compte tenu du fait que près de 1,6 milliard $ de biens et services et 300 000 personnes franchissent notre frontière quotidiennement, il n’y va de l’intérêt ni de votre pays ni du nôtre qu’il y ait confusion et embouteillage à la frontière. Nous encourageons par conséquent le gouvernement des États-Unis à effectuer l’analyse économique à la lumière de l’incidence prévue de cette initiative sur le commerce et le tourisme transfrontaliers.

Les Canadiens appuient l’amélioration de la sécurité à la frontière et des exigences sur le plan de la documentation. Nous ne voulons ni subir de tort, ni être la source de quelque mal que ce soit pour nos parents du Sud. Et, vu qu’environ le tiers de notre PIB dépend du commerce avec les États-Unis, comme tous les gens d’affaires prudents, les Canadiens veulent par ailleurs protéger leur source de revenu. Mais, tout comme nos dirigeants l’ont déclaré à Cancun, les Canadiens veulent une frontière intelligente, et non pas une frontière lourde. Dans ce contexte, l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental présente deux risques importants, soit : 1) un effet de refroidissement sur les voyages et le commerce transfrontaliers en général, et 2) une augmentation des retards à la frontière pour les personnes comme pour les affaires. Mon message est donc le suivant : faisons en sorte que notre frontière continue de nous rapprocher au lieu de nous éloigner. Si nous n’oeuvrons pas dans ce sens, l’Initiative menace de brouiller nos citoyens et de mettre en péril la compréhension et la parenté qui ont fait de nous de bons amis et alliés pendant tant d’années.

À Cancun, le premier ministre Harper et le président Bush ont placé une insistance nouvelle sur cette question. Dans ce sens, ils ont chargé notre ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Stockwell Day, et le secrétaire à la Sécurité intérieure Chertoff de se pencher sur les diverses questions soulevées au sujet de l’initiative par les collectivités frontalières, par les gens d’affaires et par les industries des voyages et du tourisme. Il importe au plus haut point que nous obtenions des réponses en temps opportun, et nous sommes optimistes à cet égard. Mais, si elles ne sont pas satisfaisantes, ou que nous ayons besoin d’un peu plus de temps, nous demanderons au Congrès et à l’administration de réévaluer le calendrier prévu.

Il y a un autre point que je veux aborder avec vous, car aucun discours de l’ambassadeur du Canada dans votre pays ne peut être complet sans qu’il y soit fait mention du différend relatif au bois d’œuvre résineux. Ce différend ternit ce qui est, de quelque manière qu’on l’envisage, une relation exceptionnelle. Résoudre ce différend est ma priorité absolue, non seulement à cause des privations qu’il cause à tant de Canadiens, mais encore parce qu’il est en train de devenir, pour de nombreux Canadiens, le baromètre de l’état de nos relations.

Le paradoxe des relations canado-américaines est que, plus elles sont solides, plus on accorde d’attention aux divergences de vues qui peuvent surgir entre nous. Autrement dit, le différend relatif au bois d’œuvre résineux est l’exception qui confirme la règle selon laquelle les relations entre nos deux pays sont très, très bonnes et notre commerce bilatéral, très, très fluide. Cependant, les Canadiens réagissent viscéralement au différend du bois d’œuvre parce que, après avoir obtenu tant de décisions favorables des groupes spéciaux de l’ALENA et de l’OMC, ils y voient essentiellement une question d’équité et de respect de la primauté du droit, comme d’autres membres de la collectivité du commerce international. Choisissez votre point de départ : qu’il s’agisse de s’être dotés de la première Constitution écrite du monde; d’avoir renversé le cours de deux guerres mondiales, suivies de la guerre froide; d’avoir frayé la voie à un système de commerce international fondé sur des règles grâce, d’abord, au GATT, puis à l’OMC, les Américains se sont donné les plus hautes normes morales et juridiques pour régler leur comportement. Dans le cas du différend du bois d’œuvre résineux, les attentes des Canadiens ont par conséquent été déçues.

Ce différend s’estompe et refait surface depuis quelque 25 ans. Dans sa phase la plus récente, les entreprises canadiennes ont payé plus de 5 milliards $ sous forme de droits. Des groupes successifs de l’ALENA ont rendu des décisions favorables au Canada. Mais le différend persiste.

Je suis conscient du fait que les producteurs de bois d’œuvre américains ont un point de vue différent. Or, le fait est que, dans une économie de plus en plus intégrée, y compris dans le secteur du bois d’œuvre, laisser couver ce différend nuit aux intérêts de nos deux pays. Et, ironiquement, tandis que nous nous disputions, les importations de tiers pays ont augmenté de 780 % au cours des dix dernières années, ce qui est stupéfiant. Par ailleurs, ce phénomène est responsable du fléchissement de la part de marché des producteurs tant canadiens qu’américains.

Je ne me fais pas d’illusions. Je sais qu’une solution négociée ne sera ni rapide ni facile à trouver. Mais nous devons en trouver une. Tandis que la Chine et l’Inde prospèrent et que l’Union européenne prend de l’expansion, nous nous disputons et perdons le cap à nos propres risques. À Cancun, nos dirigeants ont reconnu l’importance de solutions nord-américaines intégrées aux défis de la mondialisation. Le moment est venu pour nous de relever ce défi.

Permettez-moi d’être franc. Ce vieux différend mijote depuis beaucoup trop longtemps. Le premier ministre Harper et le président Bush se sont tous deux engagés à y mettre fin. Nous devons le résoudre et ce, d’une manière durable. Il y a d’autres questions qui appellent et méritent notre attention. Si nous pouvons écarter le différend du bois d’œuvre résineux de nos préoccupations centrales, nous serons en bien meilleure posture pour profiter des nombreuses possibilités que notre relation extraordinaire peut offrir.

Conclusion
Permettez-moi de conclure sur une note optimiste. La relation entre le Canada et les États-Unis comporte de nombreux aspects, qui englobent une coopération multilatérale considérable, des initiatives bilatérales étendues et, parfois, quelque différend bilatéral. Cette relation est à la fois complexe, vaste et profonde, et le premier ministre Harper est résolu à la renforcer encore davantage. Nous devons célébrer nos réussites et respecter les différents points de vue l’un de l’autre. Nous devons travailler pour résoudre nos différends, qui sont inévitables dans une relation aussi diversifiée.

Notre partenariat est remarquable. Il y a beaucoup matière à réjouissance. Un patrimoine commun. Une optique commune. Des voisins, des amis, des parents. Un continent riche en ressources, en personnes, en idées et en initiative. Des partenaires à l’étranger et chez nous. La géographie a fait de nous des voisins. Et l’histoire a vraiment fait de nous des amis. Ensemble, nous pouvons définir notre avenir. En ma qualité d’ambassadeur du Canada aux États Unis, je m’engage à faire tout mon possible pour que cette relation remarquable et unique entre nos deux pays ne sera jamais tenue pour acquise, et qu’elle restera un modèle de partenariat dynamique, respectueux et productif à imiter par le reste du monde.

Je vous remercie.

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Dernière mise à jour :
2006-11-06
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