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Canada et les États-Unis : Valeurs communes, partenariats exceptionnels

Notes pour une allocution de l’honorable Michael Wilson, ambassadeur canadien aux États-Unis,
devant l’Association canadienne de New York

Ville de New York,
Le 15 mai 2006

Le texte prononcé fait foi

Merci de cette aimable présentation. Je suis très honoré de m’adresser à vous ici, aujourd’hui, dans cette ville qui incarne l’énergie, l’innovation et la résilience si caractéristiques des États-Unis, l’allié le plus proche du Canada, son plus grand ami et son plus important partenaire commercial sans exception. Il ne fait aucun doute que c’est le temps passé ici, dans la ville de New York, qui a permis à Alexis de Tocqueville de faire l’une de ses plus judicieuses observations, « Dans les démocraties, il n’y a rien de plus grand ni de plus brillant que le commerce; c’est lui qui attire les regards du public et remplit l’imagination de la foule, vers lui, toutes les passions énergiques se dirigent ».

Débuts partagés, perspectives partagées

New York, et les possibilités qu’elle offre, se trouve au cœur de la démocratie américaine depuis de nombreuses années. Les quelque douze millions d’habitants qui sont passés par Ellis Island étaient à la recherche d’une vie meilleure, une vie de liberté, de justice et de la possibilité d’orienter leur propre destinée. Et c’est ce qu’ils ont trouvé ici, dans le Nouveau Monde, accueillis par les mots gravés sur le piédestal de la statue de la Liberté : « Donnez-moi vos masses fatiguées, pauvres, entassées, qui aspirent à respirer librement ». Qu’ils soient arrivés par Ellis Island, par le quai 21 d’Halifax ou par l’île Ste-Hélène de Montréal, ces gens qui ont bâti nos pays partageaient un même lien, soit la croyance en des valeurs comme la diversité, la tolérance, le labeur, l’innovation et l’indépendance. Des siècles d’immigration et de migration d’un bout à l’autre de notre continent n’ont fait que renforcer l’importance accordée à ces valeurs.

Partenaires en matière de sécurité :

C’est cet exercice vibrant et exubérant des libertés chéries tant par les Canadiens que par les Américains qui a incité Ousama Ben Laden à cibler New York. Et une fois encore New York montre la voie à suivre avec courage et conviction à tous ceux qui ont nos libertés à cœur. Vous le faites chaque jour en adoptant les mesures nécessaires pour garantir la sécurité tout en veillant à ce que jamais les terroristes, ni les menaces, ne définissent vos vies.

Le Canada rend hommage aux innocents qui sont décédés le 11 septembre de la même façon. Nous l’avons fait le 11 septembre en acceptant sans hésitation les centaines de vols et les milliers de personnes détournés vers le Canada à partir de l’espace aérien américain. Nous le faisons maintenant par notre détermination inébranlable à assurer la stabilité en Afghanistan; par le rôle clé que nous jouons au sein de l’alliance de 34 pays dans cette nation; par les 2 300 soldats déployés à Kandahar; par l’aide au développement que le Canada accorde à l’Afghanistan, plus qu’à n’importe quel autre pays du monde. Le Canada reconnaît que nous ne pouvons plus jamais permettre aux terroristes de trouver un refuge sûr en Afghanistan, ni ailleurs. Permettez-moi de parler franchement. Le premier ministre Harper s’est d’abord rendu Afghanistan à l’occasion de sa première visite à l’étranger pour une raison précise. Comme il l’a déclaré là-bas, le Canada ne se dérobe pas à ses responsabilités. Ensemble, nous allons réussir en Afghanistan parce que c’est une juste cause. Parce que notre volonté est sans faille. Parce que la démocratie est un puissant stimulant.

Ailleurs dans le monde, le Canada est un leader du Partenariat mondial contre la prolifération des armes et des matières de destruction massive. Ce partenariat vise à empêcher les terroristes et ceux qui les appuient d’obtenir des armes de destruction massive, en mettant en sécurité ou en détruisant les matériaux de qualité militaire dans l’ancienne Union soviétique. Le Canada a accordé un milliard de dollars sur dix ans au Partenariat mondial et plus de 250 millions de dollars ont déjà été versés. Les États-Unis et la Russie ont rendu hommage au Canada pour l’efficacité de ses initiatives. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les États-Unis à l’Initiative de sécurité contre la prolifération, un autre programme mis sur pied pour mettre fin à l’afflux d’armes de destruction massive. À l’Agence internationale de l’énergie atomique et aux Nations Unies, le Canada se prononce depuis longtemps en faveur de mesures énergiques pour résoudre la question nucléaire en Iran

Dans l’hémisphère occidental, le Canada continue d’aider Haïti dans sa lutte pour surmonter ses nombreux obstacles. Le Canada travaille avec les États‑Unis et divers partenaires internationaux sur le plan bilatéral ainsi que dans le cadre d’organismes multilatéraux comme l’Organisation des États américains pour aider à renforcer la gouvernance et les institutions partout dans l’hémisphère

En fait, la nouvelle administration du Canada adopte des mesures décisives quant à des questions cruciales dans le monde entier. Nous avons refusé les droits d’atterrissage à un aéronef bélarussien qui se rendait à Cuba. Nous avons inscrit les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (TLET) sur la liste de groupes terroristes pouvant être accusés en vertu de notre Code criminel, faisant ainsi obstacle au financement des activités terroristes du TLET et à d’autres formes de soutien. Et après la victoire électorale du Hamas et son refus de rejeter la violence, le Canada a été le premier pays au monde à couper les liens et à suspendre l’assistance à l’Autorité palestinienne, tout en continuant d’accorder une aide humanitaire au peuple palestinien.

Les pandémies, la protection de notre environnement commun et la concurrence croissante des puissances économiques montantes sont d’autres défis auxquels nos deux pays sont confrontés. Pour assurer la sécurité et la prospérité de nos peuples, nos gouvernements, de concert avec celui du Mexique, ont convenu d’approfondir leur coopération touchant ces enjeux et d’autres. Dans un monde de plus en plus intégré et indépendant, nos réactions aux menaces et aux possibilités qui nous sont présentées doivent être coordonnées et complémentaires. C’est pourquoi, lors de leur rencontre à Cancún le 31 mars dernier, le premier ministre Harper et les présidents Bush et Fox se sont engagés à collaborer dans les domaines de la compétitivité de l’Amérique du Nord, de la coopération en matière de réglementation, de la gestion des situations d’urgence, de la sécurité énergétique et du maintien de frontières intelligentes et sûres.

Les liens humains qui protègent et entourent nos nations sont complétés par un réseau complexe d’institutions et d’accords. Grâce au dynamisme de notre relation, ce réseau est constamment mis à jour et modernisé, comme le démontrent l’accord du NORAD et son extension au secteur maritime. Le récent accord de transport aérien « Ciel ouvert », qui supprime toutes les restrictions économiques aux services assurés par les compagnies aériennes à destination, en provenance et au-delà du territoire de chacun des deux pays, est un autre reflet de ces liens étroits.

La Commission permanente mixte de défense, la Commission mixte internationale, le North American Electric Reliability Council et la Commission des Grands Lacs ne sont que quelques exemples des nombreux autres mécanismes qui protègent le bien-être de nos citoyens. Et, grâce à des initiatives comme l’Initiative relative à la sécurité des conteneurs, dans le cadre de laquelle les agents des douanes canadiennes et américaines travaillent côte à côte à Halifax, Montréal, Vancouver, Seattle-Tacoma et à Newark; la nouvelle carte de résident permanent du Canada; l’Entente sur les tiers pays sûrs, et les programmes de voyageurs de confiance, comme FAST et NEXUS, la Déclaration sur la frontière intelligente améliore la sécurité tout en laissant notre frontière ouverte au commerce et aux voyageurs légitimes. En cette période où la sécurité des conteneurs suscite des préoccupations croissantes, vous serez sans aucun doute rassuré de savoir que 100 % des conteneurs qui arrivent par transport ferroviaire aux États-Unis en provenance du Canada sont soumis à une imagerie complète par rayons gamma.

Nous disposons par ailleurs, le long de nos frontières, de 23 équipes intégrées de la police des frontières (EIPF) qui utilisent des ressources et des renseignements partagés pour assurer une sécurité maximale aux frontières. Ces équipes doivent repérer les personnes et les organisations criminelles qui représentent une menace pour la sécurité nationale, et de prendre des mesures d’enquête et d’interdiction à leur égard. Les EIPF sont formées des cinq principaux organismes canadiens et américains : la Gendarmerie royale du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada, la U.S. Coast Guard, le U.S. Customs and Border Protection/Border Patrol et le U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE).

Ailleurs qu’en Amérique du Nord, le Canada compte des agents d’intégrité des mouvements migratoires en poste à 39 endroits dans le monde. Depuis 2001, ils ont réussi à empêcher 40 000 personnes munies de faux papiers d’entrer au Canada. Le Canada et les États-Unis partagent également un système d’information préalable sur les voyageurs (SIPV) et un dossier passager (DP) qui fournissent des renseignements sur les voyageurs à haut risque qui arrivent dans l’un ou l’autre de ces deux pays.

Dans son premier discours du Trône il y a un peu plus d’un mois, le gouvernement a reconnu que nous devons prendre des bouchés doubles pour lutter contre les nouvelles menaces auxquelles sont confrontés nos citoyens à une époque où le monde a rapetissé et est devenu plus dangereux. Le premier budget du gouvernement, présenté le 2 mai, respecte cet engagement et ceux qui viennent d’être pris à Cancún en accordant des fonds additionnels importants aux militaires du Canada, soit 5,3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, et 161 millions de dollars pour embaucher 1 000 agents de la GRC et procureurs fédéraux supplémentaires qui s’occuperont de priorités comme les drogues illégales, la corruption et la sécurité des frontières. Il a également promis 303 millions de dollars pour la mise en œuvre d’une stratégie destinée à assurer l’efficacité et la sécurité du passage de marchandises et de voyageurs qui présentent de faibles risques tout en protégeant les Canadiens de menaces à leur sécurité; 101 millions de dollars pour commencer à armer les agents frontaliers et faire en sorte qu’il n’y en ait plus qui travaillent seuls; 95 millions de dollars au titre de nouvelles mesures visant à assurer la sécurité des passagers du transport ferroviaire et des transports urbains; enfin, 172 millions de dollars pour harmoniser les règlements sur la sécurité du fret avec ceux des États-Unis pour tous les modes de transport, afin d’accroître la sécurité et de favoriser les échanges commerciaux. Le budget prévoit également un milliard de dollars sur cinq ans pour améliorer l’état de la préparation du Canada à une pandémie et il réaffirme l’engagement pris en vue de doubler l’aide internationale d’ici 2010‑2011, qui atteindra 3,8 milliards de dollars en 2006-2007.

Partenaires en matière d’échanges commerciaux :

L’Accord de libre-change de 1989 a incontestablement propulsé l’économie du Canada dans le vingt et unième siècle. Le Canada et les États-Unis entretiennent actuellement les relations commerciales bilatérales les plus importantes et les plus productives du monde. Depuis la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, le commerce bilatéral a triplé. Dans le cadre de l’ALENA, la croissance du commerce entre nos deux pays a atteint 6,0 % par an, en moyenne, au cours de la dernière décennie. En 2005, notre commerce bilatéral s’est chiffré à plus de 580 milliards de dollars, la valeur des biens et services qui franchissent la frontière chaque jour s’élevant à près de 1,6 milliards de dollars. Le Canada exporte 23,5 % de ses marchandises aux États-Unis et il constitue un plus grand marché pour les biens en provenance des États-Unis que les 25 pays de l’Union européenne mis ensemble. Pour exprimer ce fait autrement, le Canada est le premier marché étranger de 38 États américains. Ce commerce soutient plus de cinq millions d’emplois américains. À New York, cela se traduit par 348 000 emplois. En fait, le Canada représente le principal marché d’exportation de la métropole américaine, avec des échanges commerciaux d’une valeur de 30,2 milliards de dollars en 2004. Près de 23 % de vos exportations mondiales ont été vendues au Canada en 2004, alors que vous échangiez plus de marchandises avec le Canada que vous ne l’avez fait avec vos trois autres principaux marchés d’exportation réunis.

L’intégration de la grande majorité de nos économies signifie que les échanges commerciaux entre nos deux pays sont très, très fluides. Et qui dit économies intégrées dit intérêts, objectifs et priorités partagés. Le Canada a démontré récemment cette étroite relation en se joignant aux États-Unis et aux autres États pour demander des consultations de l’OMC avec la Chine au sujet du régime tarifaire imposé par cette dernière aux importations de pièces automobiles. Par ailleurs, tout comme les États-Unis, le Canada a pris des engagements dans tous les secteurs de négociation du Programme pour le développement de Doha de l’Organisation mondiale du commerce, et il compte maintenir cet engagement pour atteindre des objectifs très élevés dans chacun de ces secteurs. Il nous tarde de poursuivre notre étroite collaboration pour intensifier les négociations de façon à atteindre cet objectif ambitieux d’ici la fin de l’année.

En outre, le Canada travaille avec les États-Unis de façon à contribuer à la sécurité économique de notre continent grâce au soutien commun accordé à un système financier international qui fonctionne bien. L’un des défis les plus cruciaux auxquels est confrontée aujourd’hui la collectivité mondiale est la résolution des déséquilibres mondiaux, soit le déficit important et persistant de la balance courante des États-Unis, auquel font écho les excédents substantiels enregistrés ailleurs à ce titre, notamment en Asie. Ces déséquilibres risquent d’être résolus d’une façon désordonnée, entraînant par le fait même une perturbation correspondante des économies nationales. Nous faisons tous partie de l’économie mondiale, et le Canada plus que tout autre compte sur le commerce international et la stabilité financière mondiale pour sa croissance économique. Avec des excédents courants, des budgets équilibrés, une dette qui diminue et un dollar solide et fluctuant librement, le Canada est bien placé pour assurer le leadership de cette importante question. C’est d’ailleurs ce que nous faisons, à l’aide de notre ministre des Finances, Jim Flaherty, et de David Dodge, gouverneur de la Banque du Canada, lesquels accomplissent un travail important du point de vue des mécanismes qui permettront une correction ordonnée et fondée sur les marchés des déséquilibres mondiaux. Je vous recommande à ce sujet de lire une allocution présentée ici, devant la New York Association for Business Economics, le 29 mars dernier, par M. Dodge.

L’un des éléments des mesures prises par le ministre Flaherty et le gouverneur Dodge est la collaboration avec les autres membres du Fonds monétaire international pour revitaliser le FMI à titre de gardien d’un système monétaire international axé sur l’économie de marché. Le Canada estime que deux aspects du programme de réforme, soit la gouvernance et la surveillance, sont particulièrement déterminants pour redonner vie au Fonds et établir un partenariat plus constructif entre ce dernier et ses membres. Au chapitre de la gouvernance, notamment, le Canada appuie fortement l’approche en deux volets qui pourrait être annoncée à l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale cet automne, à Singapour. Cette approche supposerait une augmentation initiale des quotes-parts pour les économies de marchés émergentes d’importance systémique, laquelle pourrait constituer un « acompte » en prévision d’autres réformes de gouvernance exhaustives qui pourraient être adoptées selon un échéancier clair et crédible.

Et, face à la demande mondiale croissante de précieuses ressources énergétiques, le Canada et les États-Unis trouvent du réconfort dans la sécurité de leur relation au chapitre de l’énergie. Le Canada est de loin le plus important exportateur d’énergie au États-Unis. Nous sommes en effet le plus grand fournisseur de pétrole, de gaz naturel, d’uranium et d’électricité des États-Unis. Dans le seul cas du pétrole brut, le Canada a supplanté l’Arabie saoudite en tant que plus important fournisseur des États-Unis en 2004. De plus, New York a importé du Canada pour 6,2 milliards de dollars en énergie, y compris 5,2 milliards de dollars en gaz naturel, 562 millions de dollars en produits pétroliers raffinés, essence, carburant aviation et mazout domestique, et 460 millions de dollars en électricité, et ce en 2004 seulement. Et tout cet approvisionnement est sûr et proche; il ne dépend ni d’un cartel, ni d’un régime instable.

Malgré tout, la sécurité énergétique mondiale demeure une question préoccupante pour nos deux pays. Bien qu’il soit désormais plus douloureux de faire le plein d’essence, le principal problème n’est pas le prix présentement élevé de l’énergie. Les forces du marché vont corriger la situation en insistant sur une plus grande production et sur la substitution, comme le démontrent le nombre record de forages et d’investissements dans les biocarburants. Le plus préoccupant, comme l’a souligné la secrétaire Rice, est le fait qu’une quantité élevée, et malheureusement croissante, de la production de pétrole et de gaz naturel soit contrôlée par des gouvernements, avec les répercussions géopolitiques qui en découlent. Nous observons ce fait en Russie et, dans notre propre continent, en Bolivie et au Venezuela. À titre d’entrepreneurs, vous savez que ces pays représentent les tout derniers exemples du climat commercial qui se détériore dans une grande partie de l’Amérique latine, ce qui donne tout son sens à nos efforts pour renforcer la gouvernance et les institutions. Malheureusement, ce « nationalisme des ressources » maximise les avantages pour le gouvernement au détriment d’avantages encore plus importants pour la société.

Le Canada et les États-Unis en sont un excellent exemple. Dans les années quatre-vingt, au moyen de mécanismes de déréglementation et d’un accord de libre-échange, nous avons instauré un marché commun pour le pétrole et le gaz naturel. Les forces du marché ne subissent plus d’entraves et ce, à l’avantage de chacun. Nous avons été témoins d’un accroissement exponentiel des investissements et d’une production grandement élargie, ce qui a amélioré de façon considérable la sécurité énergétique de nos deux pays. Par exemple, la production commerciale de sables bitumineux, qui n’était rien d’autre qu’un rêve chimérique au début des années quatre-vingt, est maintenant rentable et elle permet de produire plus d’un million de barils par jour. Avec un climat d’investissement stable combiné à des régimes fiscaux et de redevances assurés et transparents, la production de sables bitumineux devrait doubler au cours des six prochaines années. Tout au long de ce processus, les pouvoirs publics ont bien sûr eu un rôle à jouer, mais, essentiellement, il s’agissait tout simplement de laisser les forces du marché faire leur travail. Bien que cela puisse sembler paradoxal aux yeux de certains, une approche axée sur le marché à l’égard du développement des ressources constitue la meilleure garantie qui soit pour la sécurité énergétique d’un pays

Notre important commerce de défense contribue non seulement à la croissance économique et à la création d’emplois de part et d’autre de la frontière – le Canada achète chaque année pour près d’un milliard de dollars de marchandises militaires à des entreprises américaines. Il contribuera aussi à l’interopérabilité de nos forces sur le terrain, et à l’obtention du meilleur rapport qualité-prix pour nos contribuables. L’intégration de nos économies vous a apporté non seulement le Canadarm monté sur la navette spatiale et la Station spatiale internationale, mais aussi l’omniprésent Blackberry, les stents à élution médicamenteuse qui améliorent considérablement le traitement des maladies du cœur, et le véhicule blindé léger Stryker. Dans un contexte économique mondial de plus en plus compétitif, où les menaces de pandémies aussi bien que les actes terroristes pourraient causer énormément de mal et de perturbation, nous sommes le plus en sécurité lorsque nous réduisons les obstacles à la coopération en Amérique du Nord, y compris en matière d’achats et d’investissements gouvernementaux. De fait, l’ouverture de nos deux pays aux investissements étrangers a été un élément clé de la prospérité économique de nos nations, et notre aptitude commune à continuer d’attirer des investissements étrangers contribue maintenant plus que jamais à la richesse et à la création d’emplois en Amérique du Nord.

Le Canada est également un partenaire fiscal et économique de confiance. Ainsi, de 1997 à 2005, il s’est classé en tête des pays du G7 pour la croissance réelle de son PIB par habitant et la croissance de l’emploi. En mars 2006, notre taux de chômage était tombé à son plus bas niveau en plus de 30 ans, et le taux d’emploi frisait des niveaux records. L’expansion actuelle en est à sa quinzième année, soit la deuxième plus longue de l’après-guerre. Les économistes du secteur privé prévoient que le taux de croissance de l’économie canadienne atteindra 3,0 % cette année et 2,7 % en 2007.

Notre compte courant affiche un excédent depuis 26 trimestres consécutifs. La dette totale de notre gouvernement en pourcentage du PIB est de 26 %, soit le taux le plus bas des pays du G7, et notre dette extérieure nette, à 12,5 %, est à son plus bas niveau depuis 1945. Et, face au vieillissement de notre population, nous avons pris les mesures sévères nécessaires pour assurer la solidité de notre régime de pensions public sur le plan actuariel pour les 75 prochaines années. Le pouvoir d’achat des épargnes des Canadiens, allié aux bas taux d’inflation que nous visons, soit entre 1 % et 3 %, restera fort pendant des générations à venir.

Loin de nous l’idée d’affirmer que le Canada a réussi sans difficultés. L’évolution de l’économie mondiale a exercé des pressions à la hausse sur le dollar canadien cette année, prolongement d’une tendance amorcée vers la fin de l’année 2002. Cette augmentation a démontré l’incidence, sur le dollar canadien, des augmentations du cours mondial des produits de base et des ajustements des portefeuilles à l’échelle mondiale en réaction aux déficits élevés et persistants du compte courant des États-Unis. Après pondération en fonction des échanges, la valeur du dollar canadien a augmenté plus que celle de toutes les autres grandes monnaies depuis le début de 2003.

L’appréciation du dollar canadien représente un défi pour les entreprises canadiennes dont la réussite dépend étroitement des échanges commerciaux. L’ensemble de l’économie s’ajuste bien au défi de l’appréciation du dollar. Cependant, le Canada a connu un déclin dans le secteur manufacturier, avec 173 000 pertes d’emplois depuis janvier 2003. Cette diminution a été compensée par une forte progression de l’emploi, soit quelque 989 000 emplois depuis janvier 2003, dans tous les autres secteurs. En 2005, l’économie canadienne a créé près de 255 000 emplois et ce rythme soutenu a favorisé la croissance du revenu et des dépenses de consommation réelles sous-jacentes à la récente croissance économique du Canada.

Le Canada a eu huit excédents budgétaires consécutifs jusqu’en 2004-2005, et dans son premier budget, présenté le 2 mai, le nouveau gouvernement prévoit un excédent de 8 milliards de dollars pour 2005-2006. Il compte par ailleurs atteindre une réduction annuelle de la dette de 3 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Ces bases économiques solides permettent au gouvernement de miser sur de nouvelles priorités afin d’apporter des améliorations tangibles qui contribueront à renforcer les familles, à sécuriser les collectivités et à faire du Canada un pays plus fort.

Le budget présente des résultats réels aux Canadiens, d’une façon ciblée et financièrement responsable. Il allège le fardeau fiscal plus que les quatre derniers budgets fédéraux réunis, et il met deux fois plus de ressources dans l’allégement fiscal que dans les nouvelles dépenses. En résumé, le gouvernement laisse plus d’argent dans les poches des Canadiens, avec tous les avantages que cela suppose

Le budget aborde également la question du déséquilibre fiscal du Canada, soit le pouvoir qu’a le gouvernement fédéral de recueillir des fonds et l’obligation qu’ont les provinces d’offrir des services. Au cours des 40 dernières années, le gouvernement fédéral a constamment empiété sur les domaines de compétence des provinces. La reddition de comptes en a été affectée, nos dépenses n’étant pas aussi efficientes qu’elles le devraient. Avec ce budget, le gouvernement présente une orientation claire et amorce une série de discussions qui permettront de rétablir nos propres déséquilibres. Je sais que le ministre Flaherty prendra également la parole ici la semaine prochaine. Il ne fait aucun doute qu’il abordera la question du budget à cette occasion.

Qu’est-ce que toutes ces bonnes nouvelles du Canada signifient d’autre pour vous? Même avec les réductions d’impôt des États-Unis, les taux d’impôts canadiens actuels sur le revenu des sociétés manufacturières seront, en moyenne, inférieurs de 5,1 % à ceux des États-Unis en 2010. Et récemment, KPMG a désigné le Canada, pour la sixième année consécutive, comme le pays du G7 où il en coûte le moins cher pour faire des affaires.

Économies intégrées et solutions intégrées :

L’intégration de nos économies nous oblige à nous assurer que les mesures de sécurité prises à notre frontière commune ne deviennent pas un obstacle inutile au mouvement de millions de personnes et de milliards de dollars de commerce et d’investissements dans les deux sens. En général, nous faisons un excellent travail. Toutefois, une initiative qui devrait vous préoccuper est l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental, en particulier en raison de l’étroite relation commerciale entre New York et le Canada décrite plus tôt.

Cette initiative, qui découle de l’Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act, prévoit que, d’ici au 1er janvier 2008, tous les Américains et tous les Canadiens devront avoir un passeport ou un document à peu près équivalent pour entrer aux États-Unis. Elle a été adoptée par le Congrès sous le règne du gouvernement canadien précédent et doit entrer en vigueur dans un peu plus d’un an et demi. Cela ne laisse pas beaucoup de temps pour mettre la dernière main au règlement d’application; pour effectuer des évaluations sérieuses de son incidence économique; pour mettre au point la technologie appropriée; pour produire les centaines de millions de documents nécessaires; pour installer les lecteurs et l’infrastructure connexe aux postes frontière, et pour convaincre les gens d’acheter les nouveaux documents.

Le Canada s’inquiète de l’effet que pourra avoir cette initiative sur les économies et sur les collectivités frontalières des deux pays si les documents appropriés et la technologie destinée à la soutenir ne sont pas en place. Les parties intéressées de part et d’autre de la frontière ont exprimé des préoccupations semblables. Compte tenu du fait que près de 1,6 milliard de dollars de biens et services et 300 000 personnes franchissent notre frontière quotidiennement, il n’y va de l’intérêt ni de votre pays ni du nôtre qu’il y ait confusion et embouteillage à la frontière. Nous encourageons par conséquent le gouvernement des États-Unis à effectuer l’analyse économique à la lumière de l’incidence prévue de cette initiative sur le commerce et le tourisme transfrontaliers.

Les Canadiens appuient l’amélioration de la sécurité à la frontière et des exigences sur le plan de la documentation. Nous ne voulons ni subir de tort, ni être la source de quelque mal que ce soit pour nos parents du Sud. Et, vu qu’environ le tiers de notre PIB dépend du commerce avec les États-Unis, comme tous les gens d’affaires prudents, les Canadiens veulent par ailleurs protéger leur source de revenu. Mais, tout comme nos dirigeants l’ont déclaré à Cancún, les Canadiens veulent une frontière intelligente, et non pas une frontière lourde. Dans ce contexte, l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental présent trois risques importants, soit : 1) un effet de refroidissement sur les voyages et le commerce transfrontaliers en général, 2) une augmentation des retards à la frontière pour les personnes comme pour les affaires, et 3) surtout, l’Initiative menace de brouiller nos citoyens et de mettre en péril la compréhension et les liens de parenté qui ont fait de nous de bons amis et alliés pendant tant d’années. Mon message est donc le suivant : faisons en sorte que notre frontière continue de nous rapprocher au lieu de nous éloigner.

À Cancún, le premier ministre Harper et le président Bush ont placé une insistance nouvelle sur cette question. Dans ce sens, ils ont chargé notre ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Stockwell Day, et le secrétaire à la Sécurité intérieure Chertoff de se pencher sur les diverses questions soulevées au sujet de l’Initiative par les collectivités frontalières, par les gens d’affaires et par les industries des voyages et du tourisme. Le ministre Day et le secrétaire Chertoff ont déjà amorcé ce processus en se rencontrant à Washington peu après Cancún. Ils s’efforcent véritablement d’obtenir des réponses en temps opportun, et nous sommes optimistes à cet égard. Mais si les solutions proposées posent problème ou que nous avons besoin d’un peu plus de temps, nous devons tous être prêts à demander au Congrès et au gouvernement de réévaluer le calendrier prévu.

Conclusion : L’avenir nous attend

Il y a un peu plus d’un mois, j’ai eu l’occasion de lancer un appel en faveur d’une résolution du différend relatif au bois d’œuvre résineux. Nous avons depuis accompli des progrès très importants avec l’entente-cadre annoncée le 27 avril, laquelle prévoit notamment le remboursement d’au moins 4 milliards de dollars de droits; ni quotas, ni tarifs douaniers aux prix actuels; une latitude provinciale et régionale, et une entente d’au moins sept ans. Je désire souligner que cette entente n’aurait pu être possible sans le leadership et l’engagement du premier ministre Harper et du président Bush. Les négociations ont été difficiles, mais elles démontrent les avantages qu’il est possible d’obtenir lorsque les quelques différences qui peuvent exister entre le Canada et les États-Unis sont abordées d’abord et avant tout avec respect. Et bien qu’il reste encore énormément de travail à accomplir pour mettre en œuvre cette entente, j’ai la certitude que nous avons finalement crevé l’abcès.

Le nouveau gouvernement fait preuve de détermination et veut des résultats. Le différend relatif au bois d’œuvre est résolu et nous pouvons maintenant aller de l’avant pour tirer avantage des nombreuses possibilités extraordinaires que nous offre notre relation.

Notre partenariat est remarquable. Il y a beaucoup matière à réjouissance. Un patrimoine commun. Une optique commune. Des voisins, des amis, des parents. Un continent riche en ressources, en personnes, en idées et en initiatives. Des partenaires à l’étranger et chez nous, du point de vue de la sécurité comme du commerce. Ensemble, nous pouvons atteindre pratiquement n’importe quel but. De Tocqueville faisait observer ce qui suit : « Aux États-Unis, les plus grandes entreprises industrielles s’exécutent sans peine, parce que la population toute entière se mêle d’industrie, et que le plus pauvre aussi bien que le plus opulent citoyen unissent volontiers en ceci leurs efforts. » Inspirons-nous de cette sagesse et unissons nos forces, que nous soyons Canadiens ou Américains, afin que cette remarquable relation continue de croître et de s’épanouir pour la sécurité et la prospérité de nos deux peuples. Merci.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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