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Page d'accueil Représentation à Washington Promoting Trade and Investment in Atlantic Canada

Promotion du commerce et des investissements dans le Canada atlantique : Notes pour une Table ronde

Colin Robertson
Ministre (défense des intérêts) et chef du Secrétariat de la représentation à Washington
Ottawa, Ontario
Le 25 october 2005

Trop fréquemment, nous regardons les choses du mauvais côté de la lorgnette. Si nous nous contentions de voir les choses de manière purement rationnelle ou simplement basées sur les « chiffres concrets », le Canada n’existerait vraisemblablement pas. Heureusement, c’est sa population qui fait chaque nation et nous utilisons notre réflexion et notre imagination – des qualités qui ne peuvent être mesurées de manière conventionnelle.

Je me souviens d’un diplomate français à l’ONU lors de ma première période d’affectation – nous en étions aux préliminaires du premier référendum. Il me déclara avec éloquence : « Vous n’êtes pas une nation. Vous êtes une fiction, une aberration géographique ». Il venait de l’école voltairienne, à laquelle on doit la fameuse définition du Canada, ce pays de « quelques arpents de neige ».

Je lui répondis du tac au tac qu’il avait tout à fait tort. Je lui rappelai que notre réussite en tant que nation était fortement ancrée dans nos racines françaises. Je lui donnais une brève leçon d’histoire sur notre plus ancien « club », aujourd'hui âgé de 400 ans, « L’ordre de Bon Temps » – the Order of Good Cheer.

Je lui déclarai que j’en étais membre, grâce à la Lieutenante gouverneure Myra Freeman, et qu’il s’agit d’une invention française créée par Samuel de Champlain durant le premier hiver impossible passé à Port-Royal.

On se limitait alors à tenter de survivre dans un climat rude, grâce à l’aide des conteurs et des musiciens et au sens de l’amitié – caractéristiques qui définissent encore aujourd'hui les Maritimes et le reste du Canada et qui n’ont aucune valeur monétaire! On ne peut chiffrer une nation, une population, une personne... sauf, peut-être au moment de l’impôt.

Comme d’autres présents dans cette salle, je suis diplômé de l’« école supérieure d’études gouvernementales Allan MacEachen ». Cet établissement accorde la priorité au bien public – comme le prouve la série d’essais (In Pursuit of the Public Good), publiée il y a une décennie par Tom Kent pour marquer la retraite du Sénat de Allan J. Cette célébration marquait un demi-siècle de travail pour la fonction publique. Et ce service public existe encore aujourd'hui, comme tous ses amis sont heureux de le souligner.

MacEachen, diplômé de St. FX, s’est inspiré profondément du mouvement Antigonish et du père Moses Coady. Coady soutenait que l’essence d’un véritable projet de développement communautaire authentique reposait sur la maîtrise par chacun de sa propre destinée. L’éducation, l’œuvre d’une vie selon lui – il accordait une importance particulière à ce que nous appellerions aujourd'hui les « acteurs essentiels des mouvements collectifs vers le changement social ». Coady, comme MacEachen, croyait fermement en trois principes :

  • tout d’abord, la coopération pour traiter les problèmes suscités par le capitalisme du marché;
  • en second lieu, le pouvoir de l'organisation des collectivités locales d’influer sur la réalité sociale.
  • • en troisième lieu, l’utilité des moyens pacifiques et démocratiques pour créer un monde plus juste et plus humain.

Aucune de ces notions ne peut être mesurée au moyen de l’une des statistiques qui ont été présentées aujourd'hui. Inutile de se demander pourquoi on qualifie l’économie de « science lugubre ».

Il y a quelques années, j’ai assisté à la présentation à M. MacEachen d’un exposé par un représentant du Conseil économique. Il parlait de Cap Breton et il accumula les chiffres démographiques, faisant le lien avec les problèmes d’une pêche en déclin, l’obsolescence de la flotte de pêche en haute mer, la faillite d'une aciérie et la fin de la « manne du charbon ».

Sa conclusion, comme nous l’avons entendu également aujourd'hui de la bouche même des statisticiens, c’était que « la fin était proche ». MacEachen écouta soigneusement mais, comme il en avait l'habitude, il dit peu de mots. Par la suite, je lui demandai ce qu’il avait pensé de l’exposé. Il fit une pause. Puis, ses yeux perçants s’animèrent et il déclara « la vie n’a rien à voir avec les statistiques. Elles sont l’art des notaires ».

Et comme l’a soutenu MacEachen dans son propre essai (« All Those Years: Practise and Purpose ») dans les « Mélanges de Kent », la population est importante et les gouvernements ont également leur importance, particulièrement lorsqu’il s’agit de réunir les conditions nécessaires pour « mettre du pain sur la table ».

Célébrons nos réussites

Célébrons donc nos réussites et la poursuite de notre évolution d’une nation commerçante vers une nation de négociants. Plus de 80 % des exportations du Canada atlantique (depuis 90 % pour le Nouveau-Brunswick jusqu'à 50 % pour Terre-Neuve-et-Labrador) sont destinées aux marchés des États-Unis.

Je croyais auparavant uniquement dans la pêche et l’exploitation du bois. Ces deux activités sont encore importantes, mais comme je l’ai appris lors de mon séjour à Fredericton, une grande partie du poisson que nous exportons est aujourd'hui « élevé » puis récolté dans les parcs locaux d’engraissement de la baie de Fundy. John Risley et Clearwater sont aujourd'hui les plus gros exportateurs de poisson, avec huit installations dans l’Est du Canada. Clearwater est également le plus gros exploitant de navires de pêche dans l’Atlantique. À Terre-Neuve, le sous-ministre des Pêches Mike Samson m’a déclaré que la valeur des produits de la mer éclipsait aujourd'hui celle du poisson de fond et une grande partie de ses produits s’en vont non pas vers la Nouvelle-Angleterre, mais plus au sud, jusqu'à Key West et Charleston.

Quant au bois d’œuvre, de plus en plus, nous le transformons ici au Canada.

Comme les armoires de cuisine que le fils de mon patron, l’ambassadeur Frank McKenna, fabrique à Shediac. James McKenna, finaliste de l’Atlantique pour la nomination de l’Entrepreneur de l'année d’Ernst and Young cette année, vend 80 % de sa production sur le marché américain. Il n’est pas seul à le faire. Et le Canada atlantique s’est créé des centaines de créneaux.

Artisanat, comme Nova Scotia Crystal, sur le front de mer du port de Halifax, où l’entrepreneur Denis Ryan a adopté les techniques de Waterford pour les appliquer au Canada. Et cela a parallèlement suscité une forte attraction touristique.

Ou Glen Breton, où Lauchie McLean a mélangé l’eau du Cap-Breton, une levure sèche d’Afrique du Sud, du malt d’Écosse et des fûts de bourbon du Kentucky, pour fabriquer le plus doux (et le seul) « single malt » au Canada. En fait, j’ai failli arriver en retard à la première de l’Atlantic Film Festival il y a quelques années, lorsque je me suis retrouvé éclusant une dernière tournée avec Lauchie et d’autres amis dans l’un des meilleurs établissements d’Halifax.

Notre secteur du divertissement

Les films, dont des mini-séries comme Garçons de St. Vincent et Cap Random de mon ami Barb Doran. Et mon favori - Trailer Park Boys : Ricky, Julian, Bubbles, Lucy, Mr. Lahey et le reste de la distribution. Créé par Mike Clattenberg, en décors naturels à Dartmouth. Et une production cinématographique imminente d’Ivan Reitman. Voyez ce qu’Ivan a fait pour Schwarzenegger.

Quant à la littérature, j’ai grandi en lisant Hugh McLennan. Et je me suis délecté récemment à la lecture de No Great Mischief d’Alistair Macleod et de Kit’s Lawde Donna Morrissey. Qui a lu The Long Run de mon ami Leo Furey?.

Tout cela est exportable. Et tout cela est appuyé par des investissements comme je l’ai constaté récemment à Charlottetown, lors de ma visite au Centre de technologie de l’Atlantique sur l’avenue University où j’ai rencontré Greta Rose. Elle exploite Cellar Door, l’un de nos studios d’animation les plus prolifiques. Ils viennent de vendre Doodlez, cinquante épisodes de petits films d’animation de deux minutes à Nickelodeon et Chef at home and abroad, mettant en vedette Michael Smith.

Et peut-être plus important encore, notre musique.

Mon père travaillait pour CBC; alors rien de surprenant à ce que j’aie grandi au son de Marg Osbourn et Tommy Hunter qui passaient au Don Messer « Jubilee », et à la radio, Max Ferguson, dont les émissions commençaient par une marche de « cornemuses et tambours », généralement par le Halifax Tattoo, puis Max se lançait sans attendre dans les chants traditionnels, les gigues et les reels joués au son du violon.

J’étais à Sydney en février dernier avec Myra et Larry Freeman – ils ont établi la marque de référence pour ce qui est des couples royaux à l’échelon provincial, lors de la cérémonie des East Coast Music Awards. Cela ressemblait à un gigantesque défilé de stars, pendant que nous écoutions en esquissant des pas de danse les spectacles de Barra McNeils, the Cottars, Beolach, Vishten, Samantha Robichaud et les lauréats Gordie Sampson et l’hôte George Canyon. Et the Trews.

La musique est exportable. Et lorsque j’ai rencontré cet été le sénateur Chuck Grassley à Cedar Rapids, Natalie MacMaster faisait son entrée avec ses violons sur le campus de la University of Iowa.

La nouvelle économie et l'éducation en tant qu’industrie des services

Parlons ensuite de « nouvelle économie » : sciences de la vie, haute technologie et plus important encore, le volet éducation.

Le premier collège du Canada, le collège King à Halifax, est un établissement qui a plus de deux siècles. Comme je l’ai observé directement en Californie, l’apprentissage, l’éducation permanente et la recherche sont essentiels à la réussite économique. C’est pour cette raison qu’avec 36 millions de personnes, la Californie a une économie de taille supérieure à celle de la France, qui compte 66 millions d’habitants.

La plus importante université du Canada atlantique est la Memorial. Et, comme ses homologues, elle s’est affirmée comme chef de file régional en génie, en sciences océaniques et en capacités biomédicales.

Lorsque je me trouvais à Los Angeles, le vice-ministre Bill Thompson dirigeait la première délégation du Nouveau-Brunswick, venu sur place promouvoir l’apprentissage à distance.

Wade va m’étrangler si je ne mentionne pas sa fierté, son bébé, la grappe de recherche et de développement et, en particulier, le NRC Institute for Nutrisciences and Health sur le campus dynamique de la University of Prince Edward Island (UPEI). (Wade a obtenu trois subventions de la Fondation canadienne pour l’innovation.)

Comme le premier ministre Hamm me le rappelle toujours, la Nouvelle-Écosse d’aujourd'hui possède 11 établissements qui délivrent des diplômes et 13 campus de collèges communautaires. Un plus grand nombre de Néo-Écossais que partout ailleurs au Canada, en proportion de la population, se rendent à l’Université. Et de plus en plus, les écoles de l’Atlantique ne sont pas simplement l’école de choix des résidents du Haut-Canada, mais elles recrutent également sur la scène internationale.

Parlons de l’institut Coady à St. FX, dont mon ami Sean Riley, un autre ancien « élève » de MacEachen, est président. Saviez-vous qu’à la University College of Cape Breton, qui a récemment fait l’objet d’une pièce de monnaie, John Harker, un autre disciple de MacEachen, a commencé à former des travailleurs du pétrole du Nigeria et il fait la mise en marché de leur formation à vocation technique dans le monde entier.

Nous pouvons et nous devrions en faire plus pour faire la promotion de nos écoles et de nos universités aux États-Unis. Non seulement offrons-nous la meilleure expérience en termes de valeur éducative, mais en termes d’influence à long terme, le fait que les « premiers de classe » de demain aux États-Unis se familiarisent avec le Canada durant leurs études nous rapportera d’énormes dividendes dans le futur.

Il y a, bien entendu, un défi associé à l’éducation.

J’ai rencontré en février Don Mills, président et directeur général de Corporate Research, dans ses bureaux de Maritime Place, sur le bras de mer de la rivière Halifax. Mills préside également le partenariat du « Grand Halifax » et lorsque nous nous sommes parlé, il m’a souligné quelques entreprises de haute technologie qui construisaient des bureaux près de sa propre tour. « C'est là qu’est l'avenir de la Nouvelle-Écosse » m’a t il déclaré, dans les industries qui utilisent la matière grise. Nous envoyons nos enfants dans nos 14 collèges et universités, mais ils ne peuvent trouver de travail ici; alors, ils doivent s’expatrier. Il nous faut convaincre les entreprises de venir s’installer ici : les coûts sont inférieurs et la qualité de vie est meilleure.

La dernière fois que je suis passé à Halifax, j’ai rendu visite à Brian Lee Crowley de l’Atlantic Institute for Market Studies (AIMS). Son idée d’une coopération économique régionale avec une « Atlantica » qui engloberait le New Hampshire, le Vermont, le Maine ainsi que la Gaspésie, est loin d’être folle. J’appuie sa « grande idée » d’une relation plus étroite avec les États Unis. Lui et l’Institute effectuent du travail de qualité et indépendant sur des questions comme l’infrastructure et la durabilité de la prospérité économique.

Échanges commerciaux et voies de communication

Nous avons parlé des défis soulevés par les transports.

La Nouvelle-Angleterre est le principal couloir de passage, 60 % des exportations traversant la frontière par la route, par exemple, à St. Stephen et à Calais, ou par voie maritime via Boston et New York. Les États-Unis sont le premier investisseur étranger au Canada et la destination la plus populaire des investissements canadiens.

Les autoroutes constituent un moyen en vue d’une fin. C’est également le cas de Équipe Canada atlantique, partenariat entre l’APECA, agriculture et Agro-alimentaire Canada, Industrie Canada, Affaires étrangères Canada, Commerce international Canada et les quatre provinces de l’Atlantique.

Les missions commerciales sont au cœur de la stratégie d’Équipe Canada atlantique depuis 1999. Neuf missions commerciales ont eu lieu dans les États de la Nouvelle-Angleterre, à Atlanta, à New York et à Washington et, tout dernièrement, à Chicago en mars. La prochaine, prévue pour mai 2006, se rendra en Floride, à Orlando et Miami. La Floride, État dont l’économie est la quatrième en importance aux États-Unis et la quinzième à l’échelle mondiale.

Résultat? Des ventes d’exportation de plus de 36 millions de dollars.

Elles ont aidé plus de 329 entrepreneurs du Canada atlantique à rencontrer près de 2 750 acheteurs, agents et propriétaires d’entreprises de l’ensemble des États-Unis. Les exportations créent un emploi nouveau sur trois dans le Canada atlantique et, pour chaque million de dollars d’exportations, huit à 11 postes à temps plein sont assurés.

Comme le dirait mon ancien patron Allan J. MacEachen : « Cela veut dire mettre du pain sur la table pour aujourd'hui et demain ». Et lorsque je pense à Allan J. I, je repense à tous ceux qui sont partis de Cap-Breton ou qui se sont rendus à St. FX. Mon patron, Frank McKenna, un autre diplômé du « bureau » de MacEachen, est diplômé de St. FX et c’est un autre diplômé de St. FX, Brian Mulroney, qui a été l’instigateur canadien de l’Accord de libre échange. Peut-être que Silver Donald Cameron avait raison lorsqu’il soutenait que Cap Breton est vraiment le centre de contrôle de la pensée du Canada.

Le leadership, un facteur important

MacEachen, McKenna et Mulroney sont tous des leaders. Le leadership est important.

Dans le Canada atlantique, les initiatives lancées par des premiers ministres remontent à Joseph Howe. Prenons le document Vers un meilleur avenir : le plan de prospérité du Nouveau-Brunswick de Bernard Lord; celui-ci soutient, avec raison, que les partenariats stratégiques à l’échelon international sont cruciaux et essentiels pour l’économie provinciale. Toutefois, comme le fait remarquer George Heese, on ne fait pas d’affaires en attendant que les clients tombent du ciel.

Lord a sa propre démarche. Sur le marché américain, il voyage avec son ami Gary Doer. Ils se sont rendus à Chicago, Atlanta, Houston et se préparent à visiter mon ancien « territoire », à Los Angeles et San Francisco.

À de nombreux égards, Lord est le successeur de mon patron Frank McKenna, qui demeure le premier vendeur du Canada, lorsqu’il s’agit de prendre la route pour aller faire de la promotion.

La frontière

Parlons du 11 septembre et du changement d’atmosphère aux États Unis. On n’obtient plus de documents de libre circulation et le souci de sécurité se traduit par le retour des tracasseries à la frontière.

Nous en avons eu un premier avant-goût dans le cas du bétail. Selon ce que m’ont dit Maurice Bernier et Mike MacIntosh de Entreprises Nouveau-Brunswick, le bétail avait l’habitude d’aller et venir des deux côtés de la frontière et il n’y avait aucun recensement officiel des déplacements. C’est fini. Aujourd'hui, il y a un inspecteur officiel dans les abattoirs de l’Île-du-Prince-Édouard.

Le resserrement des frontières fait mal aux provinces de l'Atlantique. Il y avait jadis beaucoup de commerce interfrontalier « informel », particulièrement entre le Maine et le Nouveau-Brunswick. À Campobello Island, où les Roosevelts passaient leur été, des années 20 aux années 40, le magasin saisonnier se contentait de livrer les fournitures de l’autre côté de la frontière et il retournait ensuite au Canada, puis il ramenait les provisions et fournitures non consommées à la fin de la saison. Ce n’est plus le cas. Les liaisons ferroviaires qui traversent la frontière du Maine, sur le tronçon à destination de Montréal, sont confrontées à des problèmes similaires, les Américains appliquant la loi à la lettre. Greg Thompson, coprésident du groupe interparlementaire Canada-États-Unis se contentait autrefois de saluer de la main le garde-frontalier, lorsqu’il quittait le Maine en direction d’Ottawa. Ce n’est plus le cas.

Cela vaut dans les deux sens. La sénatrice Susan Collins m’a parlé de sa belle-sœur, une canadienne, qui voulait traverser la frontière avec de la tourtière à Noël l’an dernier, et qui a été arrêtée. Selon ce qu’on m’a dit, elle a finalement réussi à passer lorsqu’elle a fait goûter la tourtière au douanier pour le convaincre que c’était vraiment du porc et non du bœuf.

Mais nous travaillons sur ce dossier. Et ce avec réussite, grâce à notre accord sur la « Frontière intelligente ».

En juillet, le Congrès a approuvé le financement d’une nouvelle loi sur les transports et une partie de ces fonds seront consacrés à l’amélioration des vois d'accès à la I-95, la principale route d’accès aux marchés de New York et de Boston. Aujourd'hui, camions et trains doivent se rendre au nord jusqu'à Montréal, puis au sud. Le Nouveau-Brunswick et toutes les provinces des Maritimes bénéficieront d’une amélioration des routes et d’une augmentation de leur nombre.

Nous courons le risque qu’on applique ce modèle du sud, soit les barbelés, les enceintes électrifiées et les « minutemen ». Heureusement, le premier contingent de « minutemen », que ma tante favorite qualifierait d’hommes corpulents, avec leurs armes de gros calibre et portant les meilleures tenues que le sous-sol de Baie ait à offrir, a fait son apparition au New Hampshire récemment et ils ont été expulsés par les locaux qui se sont contentés de rappeler aux intrus le credo de l’État : « La liberté ou la mort. ».

La principale menace se profile à l’horizon : d’ici le 1er janvier 2008, Américains et Canadiens traversant la frontière devront montrer un passeport ou un autre « document similaire ». Cela mettra un terme définitif aux relations de voisinage, particulièrement ces réseaux informels aux niveaux du domaine du hockey, de la famille et de l’école.

Les connexions souterraines

Un mot sur mon sujet favori : les connexions souterraines.

Je suis convaincu qu’une grande partie de la solution optimale à notre défi américain se trouve à l’échelon infranational : le réseau croissant des relations entre les provinces et les États-Unis, entre les municipalités et entre les villes. Les gouvernements fédéraux créent l’architecture – les règles énoncées dans le cadre de la ZLE, de l’ALENA et bientôt, nous l’espérons, dans le cadre du Partenariat pour la sécurité et la prospérité.

Toutefois, le véritable point fort de la relation réside à l’échelon infranational, où les gens se parlent quotidiennement de problèmes comme le ruissellement du lisier des porcheries dans la St. Croix. Ensuite, il faut trouver une solution au problème sans en faire un incident international. Je qualifie ces relations, personnelles, concrètes et consacrées à la résolution des problèmes, de connexions souterraines de la relation Canada-États-Unis.

Les gouverneurs de Nouvelle-Angleterre et les premiers ministres des provinces de l'Est du Canada se réunissent depuis près de 30 ans – une idée du gouverneur du Maine et, ultérieurement, de l’ambassadeur américain Ken Curtis, ainsi que du premier ministre de la Nouvelle-Écosse et, par la suite, mon patron en tant que ministre du Commerce international, Gerry Regan. Ils se sont réunis à nouveau à la fin août à St. John’s. Et étant donné que le processus nécessite une organisation, des contacts réguliers et soutenus se sont développés en liaison avec ce processus à l’échelon de la fonction publique. Désormais, comme mon ami Bill Thompson me l’a précisé, les fonctionnaires travaillent sur l’énergie, les transports et l'environnement au sein de groupes de travail constitués sous l’égide du Conseil des premiers ministres de l'Atlantique. Le Maine et le Nouveau-Brunswick ont créé des groupes bilatéraux, étant donné leur proximité géographique. Cela n’a fait que confirmer cette idée que j’ai de ces « connexions souterraines » croissantes de la relation Canada-États-Unis – la coopération infranationale qui se déroule sans que les superstructures fédérales en soient averties ou n’interviennent.

Conclusion

Il y a dans le caractère canadien un élément qui tend à amoindrir nos accomplissements. Peut-être est-ce une partie de notre tempérament : cette mélancolie qui hante ceux d’entre nous qui ont du sang écossais, irlandais ou le côté névrosé des Gallois. Mais nous avons de quoi nous réjouir. Nous sommes actuellement bien meilleurs que nous le pensons. Contrairement à nos cousins américains qui ne manquent pas de confiance en eux, nous semblons adopter trop souvent l’approche décrite par Rex Murphy. Rappelez-vous cette histoire où il marche sur le quai et, alors qu’il s’extasie sur la beauté de la journée en parlant à un vieux pêcheur, ce dernier lui répond « Ouais, mais nous allons bien finir par le payer tôt ou tard. »

Peut-être que cela n’est pas pour aujourd'hui. Pour l'instant, je reste fidèle à ces habitudes et conventions de l’Ordre de Bon Temps, qui ont alimenté la survie du Canada atlantique et du reste du pays depuis plus de 400 ans et dont la valeur est inestimable : notre musique, nos conteurs et notre sens de l’amitié.

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Dernière mise à jour :
2006-07-27
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