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M. AXWORTHY - ALLOCUTION À LA CONFÉRENCE SUR LES ENFANTS TOUCHÉS PAR LA GUERRE EN AFRIQUE DE L'OUEST - ACCRA, GHANA

2000/21 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,

MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

À LA CONFÉRENCE SUR LES ENFANTS

TOUCHÉS PAR LA GUERRE EN AFRIQUE DE L'OUEST

ACCRA, Ghana

Le 27 avril 2000

(9 h 25 HAE)

Le développement humain et la sécurité humaine sont les préoccupations centrales, à l'échelle mondiale, du nouveau siècle qui s'amorce. Les besoins des enfants se situent au premier rang de ces besoins humains fondamentaux et il importe d'en faire la promotion. Plus qu'en toute autre circonstance, c'est dans les situations de conflit que leur sécurité et leur bien-être sont menacés.

Voilà le souci qui nous a incités à nous réunir ici, à Accra, rassemblement qui témoigne du rôle directeur du Ghana à ce propos. Il y a tout juste un peu plus d'un an, à l'occasion de mes entretiens avec le président Rawlings et le ministre des Affaires étrangères, M. Ghebo, nous nous sommes mis d'accord sur le fait qu'une conférence régionale était susceptible de déboucher sur une amélioration des conditions de vie des enfants victimes de conflits armés en Afrique de l'Ouest.

La présente conférence vise à infléchir le destin des enfants touchés par la guerre et à empêcher que de nouvelles atrocités ne soient perpétrées à l'encontre d'enfants vivant dans des situations de conflit armé.

Il y a quatre ans, Mme Graça Machel a soumis à l'Assemblée générale de l'ONU son étude repère sur les répercussions des conflits armés sur les enfants.

Son rapport a rendu compte de manière saisissante du sort de millions de ces enfants. Elle nous a également présenté un ensemble substantiel de recommandations, une marche à suivre en quelque sorte, quant aux moyens d'épargner ces souffrances à nos enfants.

Son message est devenu notre slogan : les enfants n'ont pas à participer aux guerres. C'est pour cette raison que nous sommes réunis au Ghana.

La protection des enfants touchés par la guerre et la promotion de leur bien-être ont vraiment valeur d'impératif moral, politique, social et économique.

Moral, car nous avons conçu les enfants qui, pendant les toutes premières années de leur existence, sont tributaires des adultes pour leur survie et leur développement.

Politique, car les enfants qui ont été victimes de mauvais traitements sont susceptibles, une fois devenus adultes, de canaliser leur ressentiment en violence politique, tandis que leur famille pourrait fort bien manifester son indignation sous des formes destructives.

Social, car la colère et les traumatismes de ces enfants et de leur famille victimes d'abus menacent la cohésion sociale et imposent un lourd fardeau aux services sociaux.

Économique, enfin, car tous ces problèmes sont assortis d'un coût économique, qu'il s'agisse du besoin de soutien médical et social, ou de la perte de futurs citoyens.

Les mauvais traitements infligés aux enfants, donc, entraînent des coûts dans l'immédiat. Ils peuvent aussi dégénérer à terme en dissensions et en détérioration de leur collectivité.

C'est pourquoi les enfants sont au coeur de la problématique de la sécurité humaine. En effet, trop souvent, ils figurent parmi les victimes le plus profondément marquées par l'aggravation de l'insécurité.

La Charte africaine des droits de l'enfant énonce un programme d'action d'ensemble : à propos des conflits armés, des enfants réfugiés, des enfants orphelins ou séparés de leurs parents, et au sujet de divers aspects de la protection à leur assurer. Ce document a poussé la communauté internationale à agir.

En janvier dernier, à Genève, la communauté internationale a adopté un Protocole facultatif rattaché à la Convention sur les droits de l'enfant; ce protocole porte sur la participation des enfants aux conflits armés, en particulier, sur le recrutement et le déploiement d'enfants-soldats. Le Protocole sera ouvert à la signature en septembre prochain.

Le moment est venu de passer de la définition, à la mise en oeuvre et à l'exécution de normes, ainsi qu'à des mesures concrètes.

Tel est le but de cette Conférence.

Axée sur les besoins des enfants, pris individuellement, de leur famille et de leur collectivité, la conférence sur les enfants touchés par la guerre en Afrique de l'Ouest a également pour but de faire en sorte que les gouvernements et les organisations régionales d'Afrique de l'Ouest comme la CEDEAO [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest] disposent de la capacité de soutenir de nouvelles initiatives.

Ses thèmes nous amènent à aborder toute une gamme de causes profondes et de symptômes liés à la participation des enfants à la guerre : pauvreté, manque de solutions de rechange, accès à des armes légères, impunité, prévention des conflits, rôle des acteurs non étatiques et dimensions particulières des rapports hommes-femmes dans les conflits.

Des jeunes qui se sont réunis ces derniers jours afin de fixer leurs propres objectifs, en fonction de leurs besoins, de leurs droits et de leurs buts propres, participent aux assises. Après tout, ce sont eux qui sont concernés au premier chef. Il est essentiel qu'ils s'expriment, qu'ils se fassent entendre. C'est pour cette raison que des enfants touchés par la guerre ont été invités, et il importe que nous prêtions une oreille attentive à l'exposé de leurs préoccupations.

La société civile y est représentée, aussi. Comme dans le cas de la campagne pour l'interdiction des mines terrestres et pour la constitution de la Cour criminelle internationale, elle fait fonction de fer de lance de l'action internationale qui cherche à répondre aux besoins des enfants touchés par la guerre. La présence de ses membres nous permet de continuer de former de vigoureux partenariats en vue de relever les défis que pose la sécurité humaine. Les représentants de la société civile souhaitent eux aussi nous soumettre des recommandations sur les mesures à prendre, et je les attends avec un vif intérêt.

Les résultats de cette conférence sauront, espérons-le, catalyser une action concrète et durable axée sur les énormes conséquences que la guerre a eues sur les enfants d'Afrique de l'Ouest et serviront d'exemple pour les conférences qui se tiendront ultérieurement dans d'autres régions.

Les défis à relever sont multiples. Mentionnons notamment l'enlèvement délibéré d'enfants de leur famille, de leur foyer et de leur collectivité. Je forme le voeu qu'un programme de remise en liberté des enfants constituera une des mesures concrètes qui émanera de notre conférence. Pour les armées ou les organisations de rebelles responsables de ces enlèvements, le message devrait être clair : si vous vous êtes emparés d'enfants, libérez-les; si vous avez des enfants dans vos rangs, rendez-leur la liberté.

Il incombe maintenant aux représentants des gouvernements ici rassemblés de décider de ce qu'ils sont disposés à faire et des engagements qu'ils sont en mesure de prendre.

De son côté, le Canada agit déjà sur le front de la promotion de la sécurité humaine dans la région. Il a consacré plus de 10 millions de dollars à la paix et à l'action humanitaire en Sierra Leone. Une grande partie de cette aide est destinée à aider les enfants touchés par la guerre à mener une vie normale, en toute sécurité.

Oeuvrant de concert avec la Suède, le Canada a soutenu les efforts visant à faire figurer la question des droits des enfants et de leur protection dans les programmes de formation des effectifs des forces armées de l'Afrique de l'Ouest. Dans la même optique, nous appuyons l'action que mène le Centre de la prévention du crime des Nations Unies afin de contrer le trafic des femmes et des enfants dans la région. En outre, en vertu de notre Programme de consolidation de la paix et de sécurité humaine, nous avons contribué au financement de la tenue d'ateliers organisés à l'intention de journalistes et de jeunes dans le cadre de la présente conférence.

Nous sommes disposés à faire plus encore, dans la région et dans le monde. C'est pourquoi le Canada a le plaisir de coparrainer la Conférence en cours avec ses hôtes ghanéens; les mêmes motifs nous amèneront à nous appuyer sur les enseignements tirés des délibérations d'Accra afin de nous préparer à la conférence mondiale sur les enfants touchés par la guerre, qui se tiendra en septembre prochain à Winnipeg, au Canada. Elle réunira diverses parties éprises des mêmes idéaux -- gouvernements, organisations internationales, ONG et jeunes -- dans le but de mettre au point un plan d'action international.

Le Canada continue également de soutenir vigoureusement les travaux de M. Olara Otunnu, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la protection des enfants dans les conflits armés. De fait, le Canada a fait une contribution financière considérable à son bureau et collaborera avec M. Otunnu afin de l'aider à s'acquitter de son mandat. M. Otunnu a beaucoup fait pour attirer l'attention sur cette question dans le monde entier et nous nous félicitons de sa présence ici même, à Accra.

Prenant acte de l'importance du rôle qui appartient à la société civile, le Canada a, ces deux dernières années, dispensé un soutien financier à la Coalition pour la cessation du déploiement d'enfants-soldats, organisation internationale qui a joué un rôle décisif dans le bon aboutissement des négociations sur le Protocole facultatif relatif aux enfants dans des situations de conflit armé.

Tout comme ils l'ont fait dans le cadre de l'action de lutte contre l'abus des armes légères et pour l'interdiction des mines terrestres, les Africains font office de chefs de file dans le monde pour ce qui est d'élaborer des mesures et des moyens concrets afin de faire avancer la cause de la protection des civils en situation de guerre et celle de la promotion de la sécurité humaine. À cet égard, la conférence apportera une contribution importante à l'action mondiale en faveur des enfants touchés par la guerre. Je veillerai à ce que les décisions qui seront prises ici soient pleinement intégrées dans les travaux de la conférence de Winnipeg.

Protéger les enfants du mal et de la souffrance est un des instincts humains fondamentaux. Les enfants représentent notre avenir; le désir de les mettre à l'abri des nombreuses forces susceptibles d'anéantir leurs espoirs et leur innocence est universel.

L'action en ce sens constitue un volet essentiel de notre aspiration plus large à la promotion de la sécurité humaine et de la mise en place de sociétés stables et pacifiques.

Lorsque je réfléchis à nos responsabilités à l'égard de nos enfants, je songe souvent à un dicton des Anciens de la tribu Opaskwayak de la nation crie au Canada qui nous rappelle qu'un enfant nous est donné ou prêté par le Grand Esprit; la responsabilité nous est confiée d'élever cet enfant et de combler ses besoins. Étant donné qu'un enfant représente un don du Grand Esprit, il est sacré; il faut le traiter avec respect et dignité.

Il s'agit là, incontestablement, d'un sentiment dont la portée est universelle. Au Ghana, cette semaine, je me réjouis d'agir de concert avec vous pour que nous nous acquittions de cette responsabilité sacrée en cherchant des moyens de mener une action concrète en faveur des enfants touchés par la guerre en Afrique de l'Ouest.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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