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M. MARCHI - À L'OCCASION DU DÎNER DE LA CHAMBRE DE COMMERCE D'UDINE - UDINE, ITALIE

98/37 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

À L'OCCASION DU DÎNER

DE LA CHAMBRE DE COMMERCE D'UDINE

UDINE, Italie

Le 15 mai 1998

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :

http://www.dfait-maeci.gc.ca

D'habitude, le ministre du Commerce du Canada que je suis n'a pas de difficulté à trouver le sujet de ses discours lors d'un voyage à l'étranger.

Je parle du Canada comme d'un pays extraordinaire pour faire des affaires. Je parle des défis que pose à chacun de nous un monde en changement, et des possibilités de faire plus de commerce ensemble.

Mais la situation est différente ce soir. Ce soir, je suis dans le Frioul. Et si je suis Canadien, une partie du sang qui coule dans mes veines est frioulaise. Si bien que je me peux m'empêcher ce soir de vous parler comme un fils du pays.

Le Canada a la plus grande société d'immigrants au monde. Dix-huit pour cent des Canadiens sont en effet nés dans un autre pays. C'est cette société, qui englobe des natifs de tous les coins du monde, qui fait notre force.

Mais les Canadiens n'oublient jamais leurs origines.

Il y a 40 et 50 ans, des Frioulais ont quitté l'Italie pour commencer une nouvelle vie à Toronto et à Montréal. Ils sont allés chercher au delà de l'océan une terre nouvelle pour leurs enfants et pour eux-mêmes.

Le Frioul y a perdu, mais le Canada y a beaucoup gagné.

On compte aujourd'hui 100 000 Frioulais à Toronto seulement. Ceux qui sont partis enfants ou qui, comme moi, sont nés après que leurs parents ont quitté le pays pour chercher du travail, font battre maintenant le pouls du Canada. Ces enfants sont devenus banquiers, avocats, professeurs, industriels et parfois même politiciens... Eh oui! Il n'en reste pas moins qu'ils pensent et se sentent encore comme des Frioulais.

Et quand ils épousent, comme moi, une Canadienne d'origine franco-irlandaise, ou, Dieu me pardonne, quelqu'un de Calabre, le nombre de Frioulais dans le monde ne peut qu'augmenter.

En étant ici ce soir, je fais honneur à mes parents et à ma famille. Je fais aussi honneur à tous ceux dont les ancêtres viennent de cette terre et qui, comme moi, reviennent pour dire « Merci ».

Votre prospérité est manifeste aujourd'hui. Vous vivez dans une région où l'on a atteint le niveau de vie le plus élevé d'Europe. Mais la situation est en train de changer. L'intégration plus grande de l'économie européenne qu'entraînera l'union monétaire créera de nouvelles pressions d'ordre concurrentiel. De même la mondialisation.

Le fait est que le commerce en Europe aussi bien que dans le monde connaissent tous deux une expansion formidable. C'est une bonne nouvelle, car les industries centrées sur l'exportation créent des emplois. Mais la réussite n'ira qu'aux économies les plus souples, les plus rapides à s'adapter et les moins chargées de structures pesantes.

Le Frioul est déjà bien positionné sur un plan, essentiel celui-là. Son secteur des petites entreprises, qui travaillent en grappes ou en réseaux, est un modèle d'efficacité et de mobilité. Son adaptation aux industries fondées sur la connaissance - un secteur clé de la croissance pour le Canada aussi bien que pour l'Italie - devrait être relativement directe. Généralement parlant toutefois, l'Italie a pris du retard avec Internet, et il serait nécessaire de mettre davantage l'accent sur le développement de compétences informatiques et sur l'élargissement de l'accès aux systèmes informatiques.

Par ailleurs, si relever la qualité de la main-d'œuvre est la première condition à remplir pour affronter les défis posés par une économie mondiale en pleine évolution, la deuxième est de reconnaître que les producteurs doivent être présents sur le marché.

L'ancienne méthode qui consistait à compter simplement sur les exportations pour conserver sa place dans le marché ne suffit plus. La technologie est maintenant trop avancée pour que l'on s'occupe d'un marché à distance.

Une économie axée sur la production de petites entreprises, comme celle de l'Italie, est suffisamment souple pour se réorienter vers les nouveaux produits qu'exige la mondialisation rapide. Elle est toutefois désavantagée parce que les petites sociétés ne peuvent pas être réellement présentes dans les marchés clés. Seuls des partenariats peuvent assurer la présence nécessaire sur les marchés mondiaux.

C'est pourquoi ce que j'ai dit au début de mon discours, au sujet des liens humains qui nous unissent avec le Frioul, a des répercussions pratiques autant que sentimentales. Permettez-moi vous dire comment.

Le plus grand marché qui s'offre à l'Europe est l'Amérique du Nord. Les pays de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain] réunissent près de 400 millions de consommateurs et affichent un PIB [produit intérieur brut] global d'environ 11 billions de dollars.

Les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis n'ont pas d'égal dans le monde : le commerce de marchandises s'élève à plus de 1 milliard de dollars par jour. Depuis le 1er janvier 1998, toutes les exportations canadiennes vers les États-Unis sont admises en franchise.

Où veut-il en venir, direz-vous? À trois conclusions :

La mondialisation force les sociétés à s'établir dans des marchés étrangers clés ou à former des partenariats si elles veulent accéder à ces marchés et les conserver.

Le plus grand marché de l'Europe est l'Amérique du Nord.

Le meilleur moyen d'accéder au marché de l'Amérique du Nord, c'est de passer par le Canada.

Pourquoi? Parce que le coût de presque toutes les activités commerciales est plus bas au Canada qu'aux États-Unis ou, même, qu'en Europe.

Si vous cherchez des partenaires sur le marché nord-américain, pourquoi ne pas penser d'abord aux filles et aux fils de ceux qui sont partis d'ici il y a 40 ans, qui sont maintenant de jeunes entrepreneurs diplômés en commerce ou en finance?

Les Canadiens et les Italiens s'entendent bien. Mais se connaissent-ils vraiment?

À vrai dire, non. Nous avons chacun une vision démodée de l'autre. Par exemple, combien de Canadiens savent que l'Italie est la cinquième économie au monde? Combien d'Italiens savent que le Canada est la septième?

Est-ce que les Italiens savent que Bombardier est le troisième fabricant mondial d'avions? Que Nortel est la quatrième société de télécommunications dans le monde? Et qu'il s'agit de deux entreprises canadiennes?

D'une part, les Canadiens doivent reconnaître les efforts de l'Italie pour déréglementer et privatiser son économie, et mettre de l'ordre dans ses finances.

D'autre part, il est important que les Italiens comprennent le « miracle financier » qui permet au Canada de déposer son premier budget équilibré en 30 ans, le seul budget équilibré de tous les pays du G-7.

Ils doivent savoir, notamment, que le Canada connaît la croissance économique la plus élevée de tous les pays de l'OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques], et que nous sommes parvenus à ce résultat sans presque aucune inflation.

La semaine prochaine, le premier ministre du Canada, M. Jean Chrétien, viendra en Italie pour une visite de six jours. Or, il ne s'agit pas d'une visite de chef d'État comme les autres. Son caractère fera ressortir les liens familiaux qui nous unissent, puisque 15 députés de souche italienne accompagneront M. Chrétien. Ils se rendront dans toute l'Italie, dans les villes où eux-mêmes ou leurs parents sont nés.

Le premier ministre sera également accompagné de 70 chefs de file des milieux d'affaires, qui représenteront des secteurs importants, comme l'aérospatiale, les télécommunications et la technologie de l'information, et de petites entreprises cherchant spécifiquement à conclure des partenariats et des alliances en Italie.

Cette visite vise en partie à actualiser notre compréhension mutuelle et à intensifier nos relations économiques. Mais elle a un autre but qui est de renforcer la vocation atlantique de nos deux pays.

Le Canada a sans doute consacré nombre d'efforts au développement de ses échanges avec les États-Unis, l'Asie et l'Amérique latine. Cependant, l'Europe est, et demeurera, un partenaire très important du Canada - sur les plans politique, culturel et économique.

Il existe cependant un danger, mes chers amis : avec la fin de la guerre froide, les gens pourraient penser que les deux côtés de l'Atlantique ont moins besoin l'un de l'autre. Ce qui se passe dans nos régions et sur nos continents respectifs peut retenir tellement notre attention que nous perdons de vue la grande collectivité transatlantique que nous formons et, tout particulièrement, les débouchés économiques qu'elle nous offre.

C'est pourquoi le Canada défend activement la libéralisation des échanges entre les pays de l'ALENA et de l'UE [Union européenne]. Cette idée a finalement fait boule de neige, et l'UE propose un resserrement des liens transatlantiques.

Qu'il s'agisse de l'économie, de la sécurité ou de l'intérêt de notre grande famille, le renforcement de ces liens est tout indiqué.

Ce soir, j'aimerais terminer en vous lançant un défi. Le Frioul que nos parents ont quitté est maintenant florissant. La deuxième et la troisième génération de Canadiens de souche frioulaise, et de souche italienne en général, représente maintenant une partie importante de la population du Canada. En raison des liens humains extraordinaires qui unissent nos deux pays, pouvons-nous bâtir des ponts économiques en harmonie avec ces liens?

Comme vous le savez, les Frioulais sont arrivés au Canada, le plus souvent, sans d'autres possessions que leurs valises. Aujourd'hui, les Italo-Canadiens sont leurs fiers héritiers. C'est parce qu'un grand nombre d'entre eux ont lutté contre une pauvreté abjecte que nous vivons aujourd'hui dans une prospérité relative.

N'est-ce pas la moindre des choses que de laisser un legs semblable à nos enfants et à nos petits-enfants? Pouvons-nous, nous qui avons commencé dans la vie avec tant de moyens, accomplir moins que ceux qui ont commencé avec si peu?

Bien sûr que non. C'est pourquoi nous avons besoin de développer nos échanges avec nos vieux amis, comme l'Italie. Les liens humains qui nous unissent représentent un atout que nous devons exploiter, et un legs auquel il faut rendre hommage. Par conséquent, bâtissons l'avenir de nos enfants, comme nos parents ont bâti le nôtre.

Merci.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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