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Les humains rendent la faune malade
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Qu’il s’agisse des singes et du sida ou des moustiques et du virus du Nil occidental, nous sommes habitués à considérer la faune comme étant un réservoir de nouvelles maladies infectieuses humaines. Cependant, selon un biologiste mathématicien canadien, il est temps de renverser les rôles, car bien souvent, ce sont les humains qui rendent la faune malade, et bien des fois, à notre propre détriment.

Il s’agit d’un volte-face qui, selon Mark Lewis, est crucial pour notre compréhension des nouvelles maladies infectieuses, tant celles de la faune que celles des humains. Il ajoute que dans le cas d’au moins un foyer marin de maladie, la biologie et les mathématiques s’avèrent des alliés puissants pour endiguer la marée croissante de ce fléau océanique.

« Dans le cas des nouvelles maladies infectieuses qui touchent la faune de nos jours, il y a presque toujours une composante humaine », déclare M. Lewis, un écologiste et mathématicien du Département de mathématiques et de statistique de l’University of Alberta, à Edmonton (Canada), qui reçoit des fonds du CRSNG.

L’équipe du laboratoire de M. Lewis s’est servie d’outils de cartographie mathématique, souvent en collaboration avec d’autres groupes de recherche, pour documenter la propagation des nuisibles allant du virus du Nil occidental au dendroctone du pin ponderosa que l’on trouve dans les forêts du nord-ouest du Pacifique.

L’année dernière, dans un article jalon, il a aidé à documenter les raisons pour lesquelles les piscicultures commerciales de saumons établies sur les côtes de la Colombie-Britannique, au Canada, constituent un lieu de reproduction pour le pou du poisson, un parasite qui infeste les jeunes saumons sauvages du Pacifique. Ces recherches ont été les premières à documenter l’énorme incidence des piscicultures commerciales de saumons sur le saumon sauvage dans le nord-ouest du Pacifique.

M. Lewis et Marty Krkosek, étudiant au doctorat à l’University of Alberta, qui ont dirigé les recherches sur le pou du poisson, ont présenté conjointement les plus récents résultats de leurs travaux sur ce parasite et le saumon dans le cadre d’un symposium intitulé The Rising Tide of Ocean Plagues, qui a eu lieu le 17 février, au cours de l’assemblée annuelle de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS), à St. Louis.

M. Lewis est un chef de file en matière d’application d’outils mathématiques à la modélisation des interactions environnementales, allant de la territorialité des carnivores à l’analyse des risques liés aux envahisseurs d’origine biologique tels que la moule zébrée dans les Grands Lacs.

Au sujet des nouvelles maladies infectieuses qui touchent la faune, M. Lewis est d’avis que la perception générale et les politiques publiques doivent aller au-delà des « cas spéciaux » afin de considérer le rôle constant que jouent les humains.

« Les gens considèrent souvent les nouvelles maladies infectieuses comme étant un grand nombre de cas spéciaux, c’est-à-dire qu’une maladie surgit à un endroit et une autre ailleurs sans aucun point commun, souligne M. Lewis. Mais on se rend compte de plus en plus que ces nouvelles maladies sont vraiment importantes en tant que groupe. Nous avons donc besoin des outils quantitatifs et de la théorie mathématique pour pouvoir les étudier et aussi les prévoir et les diagnostiquer. »

En ce qui concerne le pou du poisson, MM. Krkosek et Lewis ainsi que le biologiste John Volpe ont utilisé à l’University of Victoria, au Canada, une technique novatrice d’échantillonnage d’organismes vivants pour documenter le transfert du parasite et l’effet propagateur de sa transmission en provenance d’une pisciculture sur les saumons sauvages. « La longue et belle histoire des modèles mathématiques de la transmission des parasites remonte aux années 1970, mentionne M. Lewis, mais l’aspect vraiment inhabituel de notre modèle est sa structure spatiale. »

Les chercheurs ont analysé les taux d’infestation par le pou du poisson chez plus de 12 000 saumons kétas et saumons roses juvéniles au moment où ces poissons se dirigeaient vers la mer en provenance de leurs rivières natales. Les taux d’infestation ont été mesurés à intervalles avant que les saumoneaux ne passent près d’une pisciculture commerciale de saumon, ainsi qu’après, sur une distance de 60 kilomètres.

« Nos recherches montrent que l’incidence d’une seule pisciculture de saumon est très étendue, explique M. Krkosek. La production de poux du poisson dans la pisciculture que nous avons étudiée était 30 000 fois supérieure à la production naturelle. Ces poux se répandaient ensuite autour de la pisciculture. Les taux d’infestation des saumoneaux sauvages mesurés près de la pisciculture étaient 73 fois plus élevés que le taux ambiant et étaient supérieurs au taux ambiant sur une distance de 30 kilomètres le long de la voie de migration des poissons sauvages. »

Les chercheurs étendent maintenant leurs travaux afin d’évaluer comment cette charge accrue de parasites touche la santé des jeunes poissons. Ils savent déjà que cette explosion de parasites induite par les humains tue un grand nombre de poissons. M. Rick Routledge, de la Simon Fraser University, et ses collaborateurs, ont montré récemment que des taux d’infestation semblables à ceux documentés par M. Lewis tuent les jeunes saumons kétas et saumons roses.

Toutefois, selon M. Lewis, on constate que certains salmoniculteurs de la Colombie-Britannique n’attendent pas le rapport médico-légal final sur les saumons sauvages pour prendre des mesures. Ils prennent au sérieux les chiffres des chercheurs concernant le pou du poisson et installent leurs piscicultures ailleurs. Dans le cadre d’une entente sans précédent, Marine Harvest Canada, une grande pisciculture commerciale, a accepté de transférer les saumons adultes de sa pisciculture située à Glacier Bay dans l’archipel Broughton, en Colombie-Britannique, à un autre emplacement plus éloigné de la voie de migration principale des jeunes saumons sauvages émergents.

« Les recherches que nous menons sont fondamentales, mais la biologie mathématique donne manifestement des résultats importants en ce qui a trait à la question litigieuse de l’incidence des piscicultures sur le pou du poisson et les saumons sauvages », de conclure M. Lewis.

Les recherches de Mark Lewis et de Marty Krkosek sont financées par le CRSNG.

Personnes-ressources :

Mark Lewis
Tél. : (780) 492-0197
Courriel : mlewis@math.ualberta.ca
Site Web : http://www.math.ualberta.ca/~mlewis/index.htm

Marty Krkosek
Tél. : (250) 415-7368 (cell)
Courriel : mkrkosek@math.ualberta.ca

Arnet Sheppard
Affaires publiques du CRSNG
Tél. : (613) 859-1269


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Date de création : 
Mise à jour : 
2006-02-20
2006-02-20

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