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À l’aube de l’exploitation minière des fonds marins
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L’ère de l’exploitation minière des fonds marins est à nos portes, déclare un pionnier mondial de l’étude des dépôts miniers du plancher océanique. M. Steven Scott, géologue de l’University of Toronto, à Toronto, au Canada, affirme que les progrès de la géologie marine et de la technologie des mers profondes se sont alliés pour que l’exploitation de l’or et d’autres trésors minéraux à deux kilomètres sous l’eau devienne réalité.

Selon M. Scott, il s’agit d’une transformation qui a suscité une réaction impulsive par rapport aux répercussions environnementales possibles de cette exploitation qui, selon lui, pourrait être moins destructrice que son pendant terrestre.

Actuellement, les deux premières sociétés qui débutent dans l’exploitation minière sous-marine, Nautilus Minerals et Neptune Minerals, explorent activement la possibilité d’exploiter les dépôts du plancher océanique profond. Neptune Minerals évalue les dépôts dont elle détient les droits situés dans les eaux territoriales au large de la côte nord de l’île du Nord, en Nouvelle-Zélande. Nautilus Minerals et son coentrepreneur Placer Dome, une société canadienne d’exploitation aurifère, recueillent des échantillons d’un dépôt dont Nautilus Minerals détient les droits dans la mer de Bismark au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

La grande question que se posent ces sociétés a trait au potentiel économique des dépôts de sulfures polymétalliques. Ces corps minéralisés sur le plancher océanique riches en sulfures sont produits dans le monde entier dans les régions volcaniques du fond de l’océan par les « fumeurs noirs ». Les fumeurs noirs se forment lorsque l’eau de mer s’infiltre dans le fond poreux de la mer, qu’elle y est chauffée et qu’elle en ressort par des cheminées en transportant des minéraux dissous. Lorsque l’eau chaude entre en contact avec l’eau froide du fond de la mer, les minéraux se précipitent, créant ainsi des tours semblables à des cheminées appelées fumeurs noirs. Avec le temps, ces tours s’effondrent et s’accumulent pour former des dépôts de minerai, dont certains sont riches en or, en argent, en cuivre, en plomb et en zinc.

M. Scott a été le premier géologue minier à explorer les fumoirs noirs. En 1982, il a joint les membres de la Scripps Institute of Oceanography et de la Woods Hole Oceanographic Institution dans le submersible Alvin afin d’explorer les fumeurs noirs nouvellement découverts à 2 000 mètres sous les flots dans le golfe de Californie au large des côtes du Mexique. Selon lui, après plus de deux décennies passées à promouvoir la possibilité d’exploiter les dépôts créés par les fumeurs noirs, le lancement des initiatives actuelles est une mesure qui a obligé les sociétés minières à franchir la barrière psychologique de l’eau.

« Il y a 20 ans, la plupart des sociétés minières ne voulaient rien entendre au sujet de cette possibilité. Elles la croyaient trop difficile. Maintenant toutefois, certaines constatent qu’il est beaucoup plus facile de descendre une colonne d’eau de quelque 2 000 mètres que de passer par environ 2 000 mètres de roc », commente M. Scott, directeur du Scotiabank Marine Geology Research Laboratory de l’University of Toronto et professeur titulaire de la chaire Norman B. Keevil en genèse des minerais à l’University of Toronto.

À l’heure actuelle, les mines sous-marines les plus profondes – des mines de diamants au large de la côte sud de l’Afrique – ne se trouvent que sous quelques centaines de mètres d’eau. Mais M. Scott donne comme exemple de possibilité de changement l’industrie pétrolière et gazière extracôtière. Cette industrie internationale a commencé ses activités extracôtières à partir du milieu des années 1940. Aujourd’hui, environ un tiers du pétrole mondial est d’origine sous-marine. Il existe des puits en exploitation dans 1 500 mètres d’eau au large des côtes du Brésil et l’on procède à des forages à une profondeur de 2 500 mètres dans le golfe du Mexique.

Le principal défi des nouvelles société d’exploitation minière sous-marine consistera à développer la technologie pour extraire le minerai dans les profondeurs aqueuses, explique M. Scott. Il prévoit qu’on utilisera des versions pour eau profonde des machines robots servant à l’exploitation du charbon et que le minerai sera amené à la surface par des canalisations jusqu’à des navires miniers ou des plateformes semi-submersibles telles que celles utilisées par l’industrie de l’exploitation pétrolière en mer. Il fait remarquer que la robotique appliquée aux mers profondes est une industrie mature alimentée en grande partie par les besoins que suscitent l’exploration et la récupération du pétrole en mer.

La technologie de l’exploitation minière en mer profonde a reçu un coup de fouet majeur, souligne M. Scott, grâce au montant d’environ 650 millions de dollars dépensé internationalement au cours des années 1970 et 1980 dans l’effort avorté visant à développer une technologie pour exploiter les nodules de manganèse du plancher océanique. Ces nodules, souvent riches en nickel et en cuivre, sont formés par la précipitation lente des minéraux provenant de l’eau de mer. Les nodules couvrent de vastes zones du plancher océanique profond appelées plaines abyssales.

M. Scott a d’abord été attiré vers les fumeurs noirs parce qu’ils représentent une façon de comprendre la formation de dépôts terrestres de sulfures polymétalliques étonnamment semblables tels que ceux exploités dans la mine de cuivre et de zinc de Kidd Creek, dans le nord de l’Ontario, au Canada, ainsi que dans de nombreux pays du monde, y compris les États-Unis.

« Nous voulions savoir si la géologie marine donnerait des indices de la présence de ces dépôts terrestres, et nous en avons trouvés », précise M. Scott.

Ils sont maintenant devenus des « laboratoires vivants » qui servent à comprendre la formation des dépôts terrestres et marins de sulfures polymétalliques. Une étudiante de M. Scott, titulaire d’une bourse postdoctorale, vient tout juste de revenir d’une expédition sur le navire qui effectue des forages dans les concessions minières de Nautilus Minerals au large de la côte de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle étudie le rôle que jouent les bactéries dans la création de ces dépôts minéraux.

« Il est rare que l’on obtienne des échantillons provenant de l’intérieur de ces dépôts, mentionne M. Scott. Du point de vue des sciences pures, nous nous intéressons aux microorganismes qui se trouvent dans ces dépôts et ce qu’ils y font. Sont-ils responsables de la minéralisation? »

Lorsqu’il réfléchit aux répercussions environnementales de l’exploitation éventuelle du plancher océanique, M. Scott dit qu’il croit que celle-ci pourrait être moins dommageable que l’exploitation minière terrestre.

« Les sociétés d’exploitation minière en mer vont se heurter à des problèmes environnementaux comme il s’en pose dans tout procédé industriel, explique-t-il. Il est compréhensible que bon nombre de gens aient des préoccupations légitimes. »

Selon M. Scott, l’exploitation minière du plancher océanique permet d’éviter de nombreux problèmes associés à l’exploitation minière terrestre. Elle ne comporte pas d’eaux d’exhaure acides, car les acides sont neutralisés par l’eau de mer alcaline. Comme les dépôts de sulfures se trouvent sur le plancher océanique, il n’y aurait donc pas d’excavation ni d’amas de stériles résultants, et il ne resterait aucune structure permanente par la suite. En outre, l’exploitation minière ne toucherait pas aux fumeurs noirs actifs, des zones où l’on sait que la diversité de la vie sous-marine est riche.

Bien qu’il soit conscient de leur potentiel économique, M. Scott a également agi comme chef de file en matière de protection des fumeurs noirs. Il était le géologue de l’équipe scientifique qui a fait avancer les choses relativement au premier parc océanique en eau profonde du monde, le segment Endeavour de fumeurs noirs le long de la dorsale Juan de Fuca, au large de la côte ouest du Canada.

Personnes-ressources :

Steven Scott
Tél. : (416) 978-5424
Courriel : scottsd@geology.utoronto.ca
Sites Web : http://www.nautilusminerals.com ou http://www.neptuneminerals.com

Arnet Sheppard
Affaires publiques du CRSNG
Tél. : (613) 859-1269

M. Scott a été expert-conseil pour Neptune Minerals. Il a également occupé le poste de directeur et scientifique en chef d’une société minière américaine novice maintenant disparue : Deep Sea Minerals.


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Date de création : 
Mise à jour : 
2006-02-20
2006-02-20

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