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Chimiste canadienne de première classe au service des beaux-arts,

Ayant grandi à Ottawa, Alison Murray était fascinée par les arts et se souvient de la joie que lui procuraient ses visites d’écolière au Musée canadien des civilisations et au Musée des beaux-arts du Canada. « J’adorais l’histoire de l’art et l’archéologie, mais je me suis intéressée davantage aux sciences au secondaire. »

Elle a ainsi fait des études universitaires en chimie et en physique. Néanmoins, elle a sauté sur l’occasion lorsque la Johns Hopkins University et la Smithsonian Institution lui ont offert une bourse d’études dans leur nouveau programme conjoint d’études supérieures en sciences des matériaux et en génie. Comme le programme était tout particulièrement axé sur la science de la restauration des œuvres d’art, elle s’est dit qu’il s’agissait là d’une occasion rêvée de visiter les musées et les galeries d’art qu’elle aimait tant en passant dans les coulisses. En effet, elle est la seule personne au Canada à détenir un doctorat dans ce domaine spécialisé.

Mme Murray enseigne maintenant à la Queen’s University et, même si elle est la seule scientifique au sein du Département des beaux-arts, elle ne se sent pas isolée pour autant. « C’est passionnant d’enseigner le volet scientifique des beaux-arts à des historiens et à des restaurateurs d’œuvres d’art. »

Appuyée par le CRSNG, Mme Murray effectue des recherches dans le domaine des sciences des matériaux afin d’examiner les effets des diverses solutions de nettoyage sur les peintures aux résines acryliques. « Beaucoup de recherches ont été effectuées sur les peintures à l’huile, a affirmé Mme Murray, car les peintures aux résines acryliques sont relativement récentes. En fait, les artistes ont commencé à s’y intéresser dans les années 1950. »

Autoportrait de Raphael avec un amiDe nombreux artistes affectionnent tout particulièrement les peintures aux résines acryliques parce qu’elles sèchent rapidement. Mme Murray précise toutefois qu’elles posent un défi aux restaurateurs lors du traitement des œuvres d’art, car les enduits se dissolvent à l’application de nombreux solvants d’usage courant. Étant donné que le nettoyage des œuvres d’art peut les endommager à tout jamais, des œuvres uniques de notre patrimoine culturel risquent d’être détruites au cours du processus.

« Nous avons fait des études pour connaître les produits utilisés par les restaurateurs pour nettoyer les peintures aux résines acryliques. Interrogés à ce sujet, ils nous ont répondu qu’il fallait procéder avec le plus grand soin possible et beaucoup de prudence pour enlever la poussière. »

« Il nous faut d’abord déterminer la composition de la peinture, car les additifs peuvent réagir différemment aux produits chimiques utilisés », précise Mme Murray. À cette fin, elle a recours à divers tests scientifiques et à de nombreux appareils, des systèmes échographiques et d’imagerie numérique à la chromatographie à pyrolyse, en passant par le laser 3D et la microscopie électronique à balayage.

Mme Murray s’intéresse également aux effets à long terme du nettoyage sur l’état de la peinture. « Je cherche entre autres à savoir si la peinture pourra résister aux chocs et aux vibrations pendant le transport, comment la peinture réagira aux changements de l’humidité relative ou à des traitements de nettoyage ultérieurs. Nous essayons de comprendre ces aspects afin de trouver des moyens de sauvegarder les matériaux. »

Le but ultime de Mme Murray est d’élaborer des lignes directrices à l’intention des restaurateurs d’œuvres d’art en vue de les aider à choisir des traitements efficaces qui n’endommageront pas les œuvres d’art modernes et contemporaines. Elle espère aussi que ces lignes directrices permettront d’exposer au public certaines œuvres d’art qui avaient été remisées dans des salles d’entreposage. « L’idée d’exposer des oeuvres aux couleurs altérées ou qui ont été endommagées ou tachées n’enchante guère les conservateurs. De plus, lorsque ces derniers ne connaissent pas le traitement approprié à certaines peintures, ils préfèrent ne pas les exposer. Ils les entreposent jusqu’à ce qu’ils sachent comment procéder, nous privant ainsi de ces œuvres. »

L’Agnes Etherington Art Centre, situé sur le campus de la Queen’s University, appliquera les résultats des travaux de Mme Murray pour traiter ses peintures acryliques. Des techniques mises au point dans le laboratoire de Mme Murray ont été utilisées pour traiter des toiles du grand peintre moderniste canadien Yves Gauthier, qui sont caractérisées par une fine couche de peinture acrylique appliquée de façon uniforme.

Mme Murray précise que l’un des avantages de son travail, c’est qu’elle supervise chaque année 12 projets de recherche d’étudiants à la maîtrise inscrits au programme de restauration de la Queen’s University. « Il peut s’agir d’artistes, d’historiens de l’art ou d’archéologues possédant diverses compétences spécialisées. »

Cela permet à Mme Murray d’acquérir des connaissances en matière de restauration qui s’appliquent à une gamme étendue de matériaux utilisés par les artistes, des bronzes égyptiens aux pastels de Whistler et aux murales peintes sur du plâtre de Mexico. Lorsqu’elle était étudiante, Mme Murray a fait des recherches sur le bois utilisé pour faire les totems et d’autres artefacts qui provenaient de collectivités autochtones.

Chapelle Sistine peinte par Michel-Ange« Du milieu du 19e siècle au milieu du 20e siècle, les spécialistes des musées utilisaient l’arsenic comme pesticide pour traiter des œuvres d’art, affirme Mme Murray. Étant donné la forte tendance au rapatriement de l’art autochtone, nous devons savoir si ces artefacts recouverts d’enduits contenant de l’arsenic peuvent être retournés en toute sécurité aux collectivités autochtones. Par exemple, il faut déterminer s’il serait dangereux d’utiliser ces objets lors de danses traditionnelles. De nombreuses personnes tentent de répondre, entre autres, à cette question. »

À l’instar d’autres scientifiques du domaine de la restauration des œuvres d’art qui ont contribué à préserver pour les générations à venir les grandes œuvres d’art telles que la voûte de la chapelle Sistine peinte par Michel-Ange et la murale de la Cène de Léonard de Vinci, Mme Murray s’apprête à contribuer grandement à la démystification de la restauration des matériaux modernes.

Personne-ressource :

Alison Murray
Tél. : (613) 533-6166
Courriel : am26@post.queensu.ca


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Date de création : 
Mise à jour : 
2004-03-05
2004-03-05

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