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Mince alors! Le qualificatif « cervelle de perroquet » serait maintenant un compliment!,

PerroquetLe perroquet est réputé pour son intelligence, et maintenant la recherche montre qu’il a aussi le cerveau pour en jaser. En fait, par rapport à son poids corporel, cet oiseau très coloré a un cerveau d’une taille comparable à celle d’un chimpanzé et d’un orang-outan. Il s’agit d’une découverte qui pourrait « ébouriffer les plumes » des mouvements qui militent en faveur de la restriction de l’utilisation du perroquet comme animal de compagnie.

« Les humains possèdent un cerveau vraiment très volumineux, mais vous savez quoi? Les perroquets ont également un très gros cerveau. En fait, lorsqu’on superpose un graphique de la taille du cerveau en fonction du poids corporel des perroquets sur un graphique établi pour des primates non humains, ils se confondent parfaitement », déclare M. Andrew Iwaniuk, un chercheur titulaire d’une bourse de postdoctorale du CRSNG au Département de psychologie de l’University of Alberta.

PerroquetL’image du perroquet savant est ancienne. Les cultures aborigènes d’Australie considèrent les perroquets comme des animaux rusés et astucieux de la même façon que les membres des Premières nations d’Amérique du Nord décrivent les corbeaux. On sait que les perroquets sont capables de résoudre des problèmes complexes; en outre, leur capacité à apprendre à imiter la voix humaine est célèbre. Cependant, il n’existait jusqu’à présent aucune étude comparative détaillée sur le cerveau des oiseaux qui aurait pu établir un lien entre les capacités cognitives des oiseaux et la taille et la structure de leur cerveau.

La comparaison de la matière grise des perroquets avec celle des primates découle d’une étude exhaustive des cerveaux de plus de 1 400 espèces d’oiseaux adultes du monde entier. Ces travaux, réalisés dans le cadre de la thèse de doctorat de M. Iwaniuk à la Monash University, en Australie, sont publiés dans le dernier numéro de la Revue canadienne de zoologie.

Cette recherche est la première à vérifier empiriquement que le terme « cervelle d’oiseau » constitue une grossière généralisation. Par rapport au poids corporel, le cerveau des oiseaux présente une variété de tailles étonnante. Par exemple, si l’on compare un perroquet et un canard de même poids, le cerveau du perroquet a deux fois la taille de celui du caqueteur.

Mais pour M. Iwaniuk, la plus grosse surprise a été lorsqu’il a comparé les cerveaux de ces oiseaux à ceux des mammifères. Non seulement les psittaciformes – les perroquets, les cacatoès et les perruches – arrivent bons premiers chez les oiseaux en ce qui concerne la taille de leur cerveau, mais ils se comparent aux animaux que nous considérons les plus intelligents (à part nous-mêmes) : les primates non humains.

« Il existe en fait des perroquets qui, pour une taille corporelle donnée, ont un cerveau plus volumineux que celui de certains primates non humains », commente M. Iwaniuk.

La corrélation entre la taille du cerveau et l’intelligence fait l’objet d’un chaud débat chez les biologistes, en particulier en raison des efforts déployés pour lier la taille du cerveau et l’intelligence au sexe et à l’origine ethnique des humains. La taille du cerveau ne constitue probablement pas un critère utile pour juger de l’intelligence entre les membres d’une même espèce. Cependant, les biologistes considèrent généralement qu’il y a corrélation entre la taille moyenne du cerveau, en particulier la taille du cortex cérébral, et l’évolution des fonctions cognitives au sein d’une espèce.

« Les perroquets et les primates ont en commun un large éventail de comportements. Ils ont notamment des rapports sociaux complexes et une alimentation basée sur des aliments qui sont difficiles à obtenir en raison de la fluctuation de leur abondance selon les saisons. En outre, les deux groupes d’animaux utilisent des outils et ont une longue période de dépendance juvénile, une longue espérance de vie et un faible taux de reproduction. Par conséquent, il semble bien exister un mode de vie qui prédispose certains groupes d’animaux à développer des cerveaux relativement volumineux », ajoute M. Iwaniuk.

Ce scientifique fait remarquer que la reconnaissance de la taille relative du cerveau des perroquets et du lien probable avec leurs capacités mentales impressionnantes devrait inciter les humains à réfléchir à la possibilité que la captivité de leur Polly le rende coucou.

« J’espère que les gens finiront par comprendre les conséquences que ces découvertes pourraient avoir sur les personnes qui gardent des perroquets à la maison, ajoute M. Iwaniuk. Dans beaucoup de régions du Canada, personne n’a le droit d’avoir des primates comme animaux de compagnie, mais tout le monde peut se rendre chez l’animalier du coin et se procurer un ara macao qui finit par devenir psychotique après deux ans, parce qu’il est enfermé dans une cage de la taille d’un réfrigérateur. »

Personne-ressource :

Andrew Iwaniuk
Tél. : 780-492-0323
Courriel : aiwaniuk@ualberta.ca

L’étude intitulée « Developmental differences are correlated with relative brain size in birds: a comparative analysis », publiée le 12 janvier dans la Revue canadienne de zoologie, peut être téléchargée gratuitement à partir du site http://cjz.nrc.ca.

Les recherches de M. Iwaniuk sur les perroquets et les primates ont d’abord été présentées lors de la réunion de 2003 de la Society for Neuroscience. On peut en trouver un résumé en suivant les liens se trouvant dans le site http://web.sfn.org/.


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Date de création : 
Mise à jour : 
2004-02-09
2004-02-09

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