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Des chercheurs de l'Hôpital pour enfants mettent au point un important
modèle animal aux fins d'étude des anomalies congénitales
et des maladies cardiovasculaires
Montréal, le 1er mars 2001 - Une équipe
de chercheurs dirigée par la Dre Rima Rozen, une
scientifique du Réseau canadien de maladies génétiques
(RCMG) à l'Hôpital de Montréal pour enfants de l'Université
McGill, a développé une souris comportant des mutations
d'un gène qui joue un rôle important dans la régulation
des risques innés de maladies neurologiques et vasculaires. Dans
le texte publié aujourd'hui dans la revue Human Molecular Genetics,
la Dre Rozen signale que des souris chez lesquelles le
gène de la méthylènetétrahydrofolate réductase
(MTHFR) a été inactivé présentent une susceptibilité
accrue aux retards de développement et aux maladies cardiovasculaires.
Le gène de la MTHFR intervient dans la synthèse d'une forme
active de la vitamine (acide folique) qui détermine le niveau d'un
acide aminé appelé homocystéine. Une élévation
du niveau d'homocystéine dans le sang peut être causée
par des perturbations d'origine nutritionnelle ou génétique
du métabolisme de l'homocystéine. L'hyperhomocystéinémie
est un facteur de risque des maladies cardiovasculaires et d'autres troubles.
Une mutation du gène de la MTHFR est la cause génétique
la plus fréquente de l'élévation du niveau d'homocystéine.
Dans le cadre de travaux antérieurs, le laboratoire de la Dre Rozen
a d'abord cloné le gène de la MTHFR et identifié
la mutation associée à l'hyperhomocystéinémie
et au risque accru de maladies vasculaires, d'anomalies congénitales
et de complications de la grossesse. On a suggéré également
que le gène de la MTHFR peut jouer un rôle dans le cancer
du côlon et certains troubles psychiatriques.
Quelque 10 % à 15 % des habitants de l'Amérique du Nord
ont deux exemplaires de la mutation du gène de la MTHFR et peuvent
avoir besoin de niveaux plus élevés de folate pour prévenir
certains des troubles associés. La Dre Rozen a
déclaré que le fait de disposer de ces souris permettra
d'étudier les mécanismes qui contribuent aux divers troubles
reliés au métabolisme du folate et, ce qui est encore plus
important, de faciliter le traitement ou même la prévention
des maladies. Une installation de base du RCMG à l'Université
McMaster, dirigée par le Dr Michael Rudnicki, a
collaboré avec la Dre Rozen au développement
des souris.
« Ces nouvelles découvertes de la Dre Rozen
et de son équipe constituent une percée des plus intéressantes
de la recherche sur les maladies enzymatiques et sur d'autres affections
plus fréquentes, a indiqué le Dr Michael
Hayden, directeur scientifique du RCMG. Nous anticipons des résultats
qui auront une incidence importante sur les soins de santé offerts
à tous les Canadiens. »
La mission du RCMG est d'être le principal catalyseur des réalisations
qui servent à accroître la compétitivité du
Canada, sur le plan scientifique et commercial, en matière de recherche
génétique et d'application des découvertes dans ce
domaine à la prévention, au diagnostic et au traitement
des maladies humaines. Nous sommes une société sans but
lucratif qui effectue des recherches concertées sur les maladies
génétiques humaines, qui assure la formation de chercheurs
et qui établit des cadres de travail et des partenariats aux fins
de commercialisation des résultats de la recherche. Nos cinquante
scientifiques et leurs équipes travaillent dans des universités,
des hôpitaux et des instituts de recherche partout au Canada. Le
RCMG fait partie des Réseaux de centres d'excellence subventionnés
par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada.
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