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Des scientifiques canadiens font une découverte historique qui peut
déboucher sur un test diagnostique non invasif pour le syndrome de Down
Québec, Septembre 2001 - Des chercheurs à l'Hôpital
Saint-François d'Assise et à l'Université Laval, sous
la conduite du Dr Régen Drouin, du Réseau canadien
de maladies génétiques, ont annoncé aujourd'hui les
résultats d'une importante étude qui permet de déterminer
le nombre de cellules ftales présentes dans le sang maternel
au cours du développement ftal normal. Ces conclusions jettent
les base d'un test non invasif pour le diagnostic prénatal d'anomalies
chromosomiques comme le syndrome de Down.
Le syndrome de Down
(ou trisomie 21) est l'anomalie chromosomique la plus répandue,
avec une incidence mondiale de 1 cas pour 700 naissances. L'incidence
du syndrome de Down augmente en fonction de l'âge de la mère,
et elle est particulièrement marquée quand la mère
a plus de 35 ans; néanmoins, seulement 25 % des personnes atteintes
sont nées de mères dans ce groupe d'âge. Bien que
les nouveau-nés atteints du syndrome de Down aient une espérance
de vie légèrement réduite, ils sont sujets à
un certain nombre d'anomalies du développement et de problèmes
médicaux. De plus, le diagnostic prénatal du syndrome de
Down exige des interventions invasives et coûteuses comme l'amniocentèse
ou la choriocentèse qui, dans 1 % des cas, entraînent une
fausse couche.
Dans un article publié
dans le réputé journal scientifique Clinical Genetics,
le Dr Drouin, ses collègues (Drs Jean-Claude
Forest et Jacques Massé) et leur équipe ont établi
que le nombre total de cellules ftales nucléées mâles
par millilitre de sang maternel est uniforme chez chaque femme étudiée,
variant de 2 à 6 cellules parmi le groupe des grossesses normales,
et ce, après de 18 à 22 semaines de grossesse. Les scientifiques
croient que, pour la première fois, le nombre de cellules ftales
trouvé dans leur étude permet d'établir avec certitude
le nombre de cellules ftales par millilitre de sang maternel lorsque
le développement du ftus est normal.
L'équipe a
fait cette découverte grâce à des techniques cytogénétiques
moléculaires extrêmement efficientes (FISH et PRINS) qui
lui ont permis d'analyser individuellement quelque 300 millions de cellules
et de dénombrer d'une fois à l'autre un nombre très
limité de cellules ftales parmi elles. Ayant maintenant prouvé
que le nombre de cellules ftales dans le sang maternel, au cours
d'une période donnée, est reproductible et peut être
déterminé par des méthodes cytogénétiques,
l'étude ouvre la voie à la mise au point d'un test non invasif
pour le diagnostic prénatal de maladies résultant d'une
anomalie chromosomique, comme le syndrome de Down.
Le Dr Ron
Woznow, chef de la direction du Réseau canadien de maladies génétiques,
qui appuie les travaux sur la trisomie 21 depuis 1997, se dit «
extrêmement heureux que le financement du RCMG ait accéléré
la publication de ces importants résultats, et en particulier que
le programme de subventions stratégiques apporte une aide cruciale
aux premiers stades de projets de recherche prometteurs qui ont un potentiel
commercial ».
Le RCMG est une société
sans but lucratif qui mène des recherches collectives sur les maladies
génétiques humaines, forme des scientifiques, et établit
des cadres et des partenariats pour la commercialisation de la recherche,
tout en s'assurant que les bienfaits et les risques de la recherche sur
les maladies génétiques humaines sont reconnus publiquement.
Notre mission est
d'être le premier catalyseur de l'avancement de la compétitivité
scientifique et commerciale du Canada en recherche génétique
et dans l'application des découvertes génétiques
à la prévention, au diagnostic et au traitement de la maladie
chez les humains.
Le RCMG fait partie
du Programme fédéral des réseaux de centres d'excellence
depuis 1989.
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