Prix Michael-Smith - A propos de Michael Smith

Michael Smith
– un promoteur des sciences dans la vie de tous

Michael Smith (1932-2000)
Lauréat du prix Nobel de chimie

Le 13 octobre 1993, Michael Smith, homme discret, professeur en biotechnologie du département de médecine de l'Université de la Colombie-Britannique, remportait le prix Nobel de chimie. Ce prix lui était décerné en reconnaissance de ses recherches révolutionnaires en génétique - des recherches qui ont ouvert la voie aux percées actuelles en biotechnologie. Grâce à ce prix, le monde entier apprit soudainement que ce chercheur sans prétentions, dont les activités favorites comprenaient la voile et « son train-train quotidien » dans le fouillis de son bureau, était le responsable de l'un des plus importants progrès scientifiques du siècle. A compter de ce jour, la vie du professeur Smith ne fut jamais plus la même.

Dès l'annonce du prix Nobel, Michael Smith devint une légende canadienne dans le domaine des sciences. Toutefois, même si la célébrité allait de soi pour tous les lauréats d'un prix Nobel, Michael Smith donna une note personnelle à cette expérience. Ce scientifique commença à utiliser la somme rattachée à son prix Nobel ainsi que son influence nouvellement acquise pour aider les autres. Jusqu'à sa mort, sa détermination à aider un plus grand nombre de personnes à comprendre les sciences lui fit gagner le respect des gens dont il avait stimulé l'imagination partout au Canada. Où qu'il allât, Michael Smith était un scientifique qui touchait profondément les gens.

Personnalité « géniale » d'un chercheur en génétique
La stature de Michael Smith dans le domaine des sciences au Canada était tributaire de trois principaux éléments. D'abord, il y avait l'histoire du chercheur inlassablement optimiste qui réalisait des progrès scientifiques stupéfiants, malgré de nombreuses difficultés, en se fiant à son intuition. Puis il y avait son charme personnel : il était un chef-né qui, de ses humbles débuts, était parvenu à devenir une éminence scientifique sans jamais perdre contact avec ses racines. Enfin, il y avait sa légendaire générosité. Dès qu'il apprit qu'il remportait un prix d'une valeur d'un demi-million de dollars, le modeste chercheur commença à élaborer des plans pour donner cette somme à des causes louables.

La générosité à l'œuvre
Les sciences, il ne faut jamais l'oublier, ne pourraient progresser sans argent. Alors, quand il s'agissait de recueillir des fonds pour la recherche scientifique, Michael Smith, qui était également un entrepreneur émérite, n'hésitait pas à faire preuve d'un peu de ruse et de stratégie. Voyant une occasion de donner un plus grand impact encore à ses dons du prix Nobel, il défia les gouvernements d'égaler ses contributions. Il avait utilisé la somme rattachée à son prix pour appuyer des chercheurs dont les recherches sur la génétique de la schizophrénie n'avaient pas été dotées de fonds suffisants ainsi qu'un programme du musée des sciences de Vancouver, Science World, qui forme des enseignants dans les écoles primaires aux façons d'intégrer les sciences à leurs activités d'enseignement, et la Société des Canadiennes dans les sciences et les technologies, un groupe encourageant les femmes à s'engager dans les sciences. Les gouvernements provinciaux et fédéral relevèrent le défi en offrant des sommes qui égalaient et même dépassaient ses dons à chacun de ces groupes.

Tout simplement le super chercheur moyen de tous les jours
En tant que défenseur de la science, Michael Smith était très persuasif. Qu'il s'adressât à des auditoires composés de décideurs ou d'écoliers, les gens ne pouvaient s'empêcher de réagir à son message. Pourquoi? En partie parce que derrière le brillant chercheur se trouvait aussi l'homme ordinaire – qui savait comprendre les défis auxquels font face les gens de l'extérieur du monde universitaire.

Citation de Michael Smith Michael Smith, dont le père était jardinier maraîcher, est né en 1932 à Blackpool, dans le nord de l'Angleterre. À l'âge de onze ans, il accepta une bourse pour fréquenter une école privée « snob », mais seulement parce que sa mère insistait. Cette bourse lui permit de préparer le terrain pour se faire admettre à un programme de baccalauréat en sciences, à l'Université de Manchester. À l'époque, il aurait été difficile d'imaginer qu'il allait un jour remporter un prix Nobel. En effet, il n'avait obtenu que des « B » dans ses études de premier cycle, ce qui l'avait profondément déçu. Malgré cela, il poursuivit ses études jusqu'à l'obtention d'un doctorat en chimie.

En 1956, il prit une décision qui allait le mettre sur la voie de l'obtention d'un prix Nobel. Même si cela ne correspondait pas à son domaine, il sauta sur l'occasion qu'on lui offrait alors de travailler dans les laboratoires d'un chercheur de l'Université de la Colombie-Britannique nommé Gobind Khorana. À l'époque, ce scientifique effectuait des recherches sur la chimie de molécules importantes sur le plan biologique - des molécules liées à la quête des secrets de l'ADN contrôleur de la vie. En fin de compte, cette décision lui ouvrit la porte à une occasion d'apprentissage incroyable. Gobind Khorana, son mentor, remporta lui-même un prix Nobel pour ses recherches en 1968. Michael Smith avait acquis plus que les rudiments en biologie moléculaire à l'Université de la Colombie-Britannique. Il avait commencé à se sentir chez lui à Vancouver. Après avoir travaillé aux États-Unis un certain temps, il revint au Canada. Il fut alors nommé professeur de biochimie à l'Université de la Colombie-Britannique en 1966.

« Sans intérêt général »
Vers le milieu des années 70, les recherches de Michael Smith, dans un domaine scientifique encore à ses premiers balbutiements, avaient réellement progressé. Sa persévérance – lui qui avait toujours suivi son intuition malgré les constants revers, changements d'orientation et déceptions – semblait finalement rapporter. Fait incroyable, l'une des principales revues universitaires avait d'abord refusé de publier son article dont l'objet était l'annonce d'une découverte révolutionnaire, la « mutagénèse dirigée ». « Sans intérêt général », lui dirent les éditeurs.

Photos de Michael Smith Heureusement, Michael Smith ne se laissa point abattre, fort de son assurance que sa nouvelle méthode donnerait aux chercheurs en biologie l'outil même dont ils avaient besoin pour cibler et explorer des sites spécifiques des gènes dans la molécule d'ADN. Son assurance était fondée. Aussitôt qu'ils entendirent parler de ses techniques de l'ADN synthétique, des chercheurs du monde entier commencèrent à explorer systématiquement les propriétés des gènes, à la recherche de nouveaux médicaments, de cultures agricoles plus productives et de procédés industriels plus efficaces. Grâce en partie à Michael Smith, la révolution biotechnologique venait de voir le jour.

En plus du prix Nobel, Michael Smith se vit décerner de nombreux prix et distinctions en reconnaissance de ses recherches et de sa contribution administrative dans le domaine des sciences au Canada. Il était également compagnon de l'Ordre du Canada et récipiendaire de 25 doctorats honorifiques. Contribuant avec ferveur au transfert de la biotechnologie des laboratoires de recherche à l'industrie, il agit également, de 1990 à 1994, à titre de directeur scientifique au sein du Réseau de centres d'excellence en génie protéique.

Au moment de son décès, Michael Smith occupait les postes de professeur University Killam et de professeur distingué Peter Wall en biotechnologie à l'Université de la Colombie-Britannique. En outre, il était directeur d'un nouveau centre de séquençage génomique au Centre de recherches sur le cancer de la Colombie-Britannique à Vancouver. À ce poste, il avait la responsabilité de créer des installations de séquençage de l'ADN à haut rendement et de calibre international qui nous permettront de mieux comprendre le cancer et d'autres problèmes génétiques importants.

Les sciences appartiennent à tous
Michael Smith apporta un généreux apport aux Canadiens et citoyens du monde entier, consacrant temps et énergie à sensibiliser des auditoires à l'importance des sciences dans la vie de chacun.

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