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Discours

Notes pour une allocution

de Charles Dalfen

Président, Conseil de la radiodiffusion
et des télécommunications canadiennes

au Festival mondial de la télévision de Banff 2006

Banff (Alberta)

Le 12 juin 2006

(PRIORITÉ À L'ALLOCUTION)


Bonjour. C'est avec un plaisir toujours renouvelé que je me joins à vous à l'occasion du Festival mondial de la télévision. C'est la cinquième fois que je viens à Banff en qualité de président du CRTC et je suis aussi enchanté de participer à l'édition de cette année que je l'étais les quatre dernières fois.

Je suis également ravi d'avoir l'occasion d'échanger des idées et des observations avec plusieurs d'entre vous qui oeuvrez dans l'industrie de la production indépendante. Lorsqu'il s'acquitter de son mandat qui consiste à favoriser le contenu canadien dans notre système de radiodiffusion, le Conseil demeure conscient du rôle fondamental que jouent les producteurs indépendants dans la réalisation de cet objectif. Ils représentent une source indispensable de créativité, d'excellence technique et de narration.

Comme beaucoup d'entre vous le savez, mes discours précédents ont été largement consacrés à la situation des dramatiques télévisées canadiennes. Je ne l'ai pas fait parce que je pense que les autres genres de contenu télévisé sont moins importants, mais plutôt à cause des conditions sociales, culturelles et économiques propres aux dramatiques canadiennes.

Sur le plan social et culturel, la production de bonnes dramatiques canadiennes contribue à l'atteinte d'un grand nombre d'objectifs contenus dans la politique de radiodiffusion entérinée par le Parlement dans la Loi sur la radiodiffusion . Les dramatiques sont en effet au cœur des objectifs qui sont les plus étroitement liés à l'obligation de notre système de radiodiffusion de non seulement permettre aux Canadiens de voir le monde à la télévision, mais également de se voir eux-mêmes.

Pensons-y un instant. Sans dramatiques produites au pays, où en serions nous par rapport à l'objectif de la Loi sur la radiodiffusion qui veut que le système de radiodiffusion valorise la souveraineté culturelle, tout en enrichissant et en renforçant notre structure sociale?

Où en serions-nous par rapport aux objectifs consistant à refléter la créativité artistique canadienne, à présenter les talents canadiens et à refléter la condition et les aspirations des hommes, des femmes et des enfants canadiens?

Où en serions-nous par rapport au recours maximal aux ressources créatrices canadiennes, dont les écrivains et les acteurs, à l'offre de débouchés pour les producteurs indépendants canadiens, ou encore à la création de possibilités d'emplois en radiodiffusion pour les Canadiens?

Ces questions sociales et culturelles sont liées aux conditions économiques propres aux dramatiques canadiennes télévisées. Une heure de dramatique coûte plus cher à produire que n'importe quel autre genre d'émission régulière. De surcroît, nous sommes assez peu nombreux et dispersés sur un vaste territoire voisin d'un fournisseur dominant et mondial de dramatiques télévisées et d'un auditoire énorme de productions américaines. Les réalités du marché ne sont pas favorables aux dramatiques canadiennes – en particulier les dramatiques de langue anglaise.

Tout cela pour dire que depuis que j'ai accédé à la présidence du Conseil, je me suis spécialement intéressé aux dramatiques canadiennes précisément en raison de cette combinaison de facteurs : non seulement les dramatiques télévisées produites au pays sont importantes pour les Canadiens pour toutes sortes de raisons, mais leur place dans notre paysage de radiodiffusion est, a toujours été et sera toujours très précaire. Il me semble que nous devons prendre un soin tout particulier des dramatiques.

Quelle est la situation des dramatiques télévisées canadiennes aujourd'hui? Le programme de mesures incitatives en faveur des dramatiques adopté en 2004 en est à sa deuxième année. Ce programme a pour but de susciter des améliorations dans trois domaines : (i) les dépenses, (ii) les heures de diffusion et (iii) l'écoute des dramatiques canadiennes originales.

Il est encore trop tôt pour dire si les mesures incitatives auront une incidence importante sur un ou plusieurs de ces domaines. Mais je pense que l'on peut faire preuve d'un optimisme prudent. Par exemple, Global, qui participe au programme, a diffusé 63 heures de dramatiques canadiennes originales l'an dernier et a indiqué qu'elle continuerait l'an prochain de diffuser sa série d'émissions d'une heure Falcon Beach et qu'elle lancera une nouvelle dramatique d'une demi-heure intitulée The Jane Show .

TQS et TVA, deux radiodiffuseurs conventionnels de langue française qui ont participé au programme, ont respectivement diffusé 32 heures et 102 heures de dramatiques canadiennes originales en 2005.

Et je suis très heureux de voir que CTV, qui avait choisi de ne pas participer au programme incitatif l'an dernier, y participe cette année. CTV continue d'attirer de vastes auditoires pour les séries dramatiques canadiennes comme Degrassi , Corner Gas et Robson Arms . Le réseau entend également diffuser trois nouvelles séries d'émissions dramatiques canadiennes d'une demi-heure l'an prochain.

Il y a donc des signes encourageants. Cela dit, je dois également mentionner que nous n'avons pas observé de grands changements dans les dépenses consacrées aux dramatiques canadiennes. Alors que les dépenses des radiodiffuseurs conventionnels consacrées à la programmation canadienne ont augmenté de 14 pour 100 entre 2001 et 2005, celles consacrées aux dramatiques canadiennes ont connu une hausse de seulement 3 pour 100. Et la totalité de cette hausse découlait des productions de langue française; les dépenses consacrées aux productions de langue anglaise ont en fait diminué pendant cette période.

En revanche, l'écoute des dramatiques canadiennes de langue anglaise, en pourcentage de l'écoute de toutes les dramatiques diffusées sur les services privés conventionnels, est passée de 9 pour 100 en 2004 à 10 pour 100 en 2005, un taux de croissance qui correspond à nos projections pour la période de cinq ans du programme incitatif.

Par conséquent, du côté des diffuseurs conventionnels, la situation des dramatiques canadiennes est mitigée. On observe des signes intéressants d'activité du côté de la production et une croissance modeste de l'écoute, mais une réduction des dépenses consacrées à la production de dramatiques de langue anglaise.

Et j'ajouterais une mise en garde : on sait qu'une bonne proportion des nouvelles dramatiques canadiennes destinées à la télévision conventionnelle, dont Corner Gas est bon exemple, est le résultat d'un afflux inhabituel et considérable de revenus attribuable à la politique du Conseil relative aux avantages. L'industrie ne peut compter sur l'apport régulier de fonds de cette ampleur.

Si l'on se tourne maintenant vers les services payants et spécialisés, on voit que les dramatiques canadiennes, tout comme la programmation canadienne en général, se portent mieux.

L'écoute des dramatiques canadiennes sur les services payants et spécialisés canadiens de langue anglaise est relativement élevée et continue d'augmenter. Les dramatiques canadiennes ont récolté l'an dernier un tiers de l'écoute de toutes les dramatiques sur les services payants et spécialisés de langue anglaise, soit une hausse de 28 pour 100 par rapport à l'année précédente. Le nombre d'heures de diffusion vaut également la peine d'être souligné. La chaîne d'Alliance Atlantis Showcase a diffusé 49 heures de dramatiques originales canadiennes l'an dernier, alors que la chaîne Space de CHUM en a diffusé 20. Les émissions dramatiques destinées aux enfants et aux jeunes constituent également une part importante de l'ensemble de la production de dramatiques. Par exemple, l'an prochain, YTV financera 12 séries dramatiques, ce qui représente 115 heures de programmation originale. Bien qu'il s'agisse surtout de films d'animation, mais il reste que plus de 22 heures seront consacrées à la diffusion de nouvelles émissions dramatiques basées sur la réalité.

Les dépenses du secteur des services payants et spécialisés consacrées à la programmation canadienne ont augmenté de près de 40 pour 100 entre 2001 et 2005, atteignant 725 millions de dollars l'an dernier, dont 163 millions de dollars – excluant le financement du FCT – sont allés aux dramatiques canadiennes.

Et pas plus tard que le mois dernier, nous avons approuvé une demande d'Allarco Entertainment en vue de lancer un nouveau service payant de langue anglaise. Nous avons pris notre décision en estimant que l'introduction du nouveau service entraînerait de nouvelles dépenses nettes pour la programmation canadienne de quelque 70 millions de dollars pendant la durée du terme de la licence – dont la plus grande partie sera vraisemblablement consacrée aux dramatiques canadiennes.

Pendant que je vous révèle ces chiffres, je ne peux m'empêcher de penser à une observation mémorable de Trina McQueen ici même il y a quatre ans. J'avais prononcé mon premier discours au Festival de télévision de Banff en qualité de président du Conseil dans lequel j'avais dit que le moment était venu pour l'industrie de la radiodiffusion « d'aspirer à remporter la médaille d'or » et de faire un effort concerté pour attirer de vastes auditoires vers les dramatiques canadiennes.

Après quoi Trina a dit, je ne me rappelle plus de ses mots exacts, mais cela voulait dire en gros qu'elle admirait la « noble poursuite des causes futiles ». Elle a fait rire la salle, comme vous pouvez l'imaginer. Mais quand je songe aux données que je viens de vous présenter aujourd'hui, je dirais que la cause est tout sauf futile, même si la bataille est loin d'être gagnée.

J'aimerais revenir un instant sur les résultats intéressants atteints par les services payants et spécialisés en matière de programmation canadienne et de dramatiques canadiennes et qui reflètent la santé économique florissante de ce secteur. Les revenus de ce secteur ont augmenté de 40 pour 100 de 2001 à 2005, pour atteindre 2,1 millions de dollars, alors que la marge des bénéfices avant intérêts et impôts de l'ensemble du secteur a atteint 25 pour 100, comparativement à 18 pour 100 en 2001.

Par ailleurs, le nombre de services payants et spécialisés a augmenté très rapidement. En 2001, 61 services étaient en exploitation alors qu'à la fin de l'an dernier, leur nombre avait plus que doublé pour atteindre 136. Quant aux services spécialisés à caractère ethnique, leur croissance a été encore plus spectaculaire – 21 services de ce genre étaient en exploitation l'an dernier, soit plus de quatre fois plus qu'en 2001 alors qu'il n'y en avait que cinq.

Il n'est donc guère surprenant que la part de marché des services payants et spécialisés augmente. Le secteur récoltait près de 36 pour 100 de l'écoute de toute la programmation télévisuelle offerte aux Canadiens l'an dernier, par rapport à 23 pour 100 en 1999.

De toute évidence, le secteur des services payants et spécialisés représente une grande réussite pour le système canadien de radiodiffusion. Et le cadre de réglementation pour la migration vers le numérique que le Conseil a publié au début de l'année devrait l'aider à faire la transition vers une distribution entièrement numérique. Il me semble que les services payants et spécialisés sont bien placés pour contribuer largement à la programmation canadienne et aux dramatiques canadiennes originales et pour stimuler la demande de productions indépendantes canadiennes.

Cela dit, il faut admettre que le principal moteur de la production de dramatiques canadiennes est la télévision conventionnelle, tout au moins pour le moment. Et le secteur de la télévision conventionnelle, tout en faisant preuve de vigueur, n'affiche pas le même niveau de croissance de ses revenus ou de sa rentabilité que les services payants et spécialisés.

Dans l'ensemble, les radiodiffuseurs conventionnels ont obtenu des revenus de 2,2 milliards de dollars l'an dernier, une hausse de 14 pour 100 par rapport à 2001. La marge des bénéfices avant intérêts et impôts, qui se situait à 13 pour 100 en 2001, avait rétréci à 11 pour 100 en 2005.

Compte tenu de ces résultats financiers et du succès mitigé de la programmation canadienne – particulièrement des dramatiques de langue anglaise – à la télévision conventionnelle, nous nous sommes demandés si notre contexte réglementaire était vraiment apte à aider les radiodiffuseurs conventionnels à entrer de plain-pied dans le XXIe siècle.

La « rapidité des changements technologiques » est devenue un cliché éculé. Mais je reste convaincu qu'il s'agit du principal facteur qui motive aujourd'hui les décisions que prennent les dirigeants des entreprises de radiodiffusion au sujet des fonds qu'ils affectent à la production et aux infrastructures et qui façonnera la programmation canadienne pour les années à venir.

Nous sommes déjà dans l'ère de la télévision numérique, et cette évolution technologique oblige les radiodiffuseurs, tout comme le Conseil, à repenser ce que l'on considérait depuis longtemps comme des hypothèses de base. Voyons seulement quelques-uns des bouleversements qui ébranlent les fondements de la radiodiffusion :

  • La distinction jadis facile à faire entre télévision conventionnelle d'une part et services payants et spécialisés d'autre part s'estompe rapidement puisque de moins en moins de Canadiens reçoivent leur signal de télévision d'une antenne par opposition au câble ou à une antenne parabolique.
  • La demande des consommateurs pour les services de télévision à haute définition s'accentue.
  • L'idée qu'un programmateur de réseau décide de l'heure à laquelle les téléspectateurs vont regarder une émission est de plus en plus dépassée.
  • L'appareil de télévision n'est plus la plate-forme unique pour regarder les émissions de télévision.
  • De nouveaux moyens de présenter les messages publicitaires à la télévision, autres que les annonces traditionnelles de 15, 30 ou 60 secondes, apparaissent.

La Loi sur la radiodiffusion exige que le Conseil s'adapte aux « progrès scientifiques et techniques ». Bien des choses ont changé depuis que le Conseil a publié son cadre de politique pour la télévision canadienne en 1999. Les développements que nous voyons aujourd'hui – ou tout au moins, la rapidité avec laquelle ils sont arrivés – n'étaient pas du tout prévisibles il y a sept ans.

Tout est dans le choix du moment, paraît-il. Il se trouve justement qu'au moment même où nous avons l'impression que certains des aspects fondamentaux du monde de la radiodiffusion sont en mutation, les licences de tous les grands groupes de télédiffusion conventionnelle arrivent à échéance. La situation oblige tous les radiodiffuseurs à faire face à un ensemble de questions qui pourraient avoir des répercussions importantes sur leurs structures de coûts et de revenus. Dans ces conditions, il nous a semblé qu'au lieu de traiter la réponse réglementaire à ces questions au cas par cas, il serait plus judicieux de les traiter à l'échelle de l'industrie, de manière à préparer le terrain pour une discussion fructueuse avec chacune des titulaires de licence au moment du renouvellement.

Le Conseil a donc décidé de publier ce matin, au moment où je vous parle, un avis d'audience publique annonçant un examen de certains aspects du cadre de réglementation de la télévision en direct.

Mais, je tiens à vous assurer que le fait d'annoncer cet examen le même jour que la date limite pour déposer les mémoires finaux dans le cadre de notre revue de la radio n'est que pure coïncidence. Toutes mes excuses à ceux et celles qui interviennent dans ces deux processus.

Les mémoires écrits devront être déposés au plus tard le 27 septembre et les audiences publiques commenceront le 27 novembre. Nous espérons annoncer les résultats de l'examen à la fin du printemps l'an prochain.

Notre examen vise quatre grands objectifs. J'aimerais parler de trois d'entre eux ici, lesquels sont reliés de la façon suivante.

La Loi sur la radiodiffusion précise que les radiodiffuseurs, ainsi que les autres intervenants du système de radiodiffusion, « doivent contribuer, de la manière qui convient, à la création et à la présentation d'une programmation canadienne ». À partir de cette obligation, la tâche de l'organisme de réglementation est de faire en sorte que les radiodiffuseurs contribuent le plus possible à la programmation canadienne. Pour que les radiodiffuseurs soient en mesure de le faire, l'industrie doit être vigoureuse et ses dirigeants doivent pouvoir prévoir avec une certitude raisonnable comment l'approche réglementaire du Conseil influera sur leurs coûts et leurs revenus. Et même si le Conseil n'exerce aucun contrôle sur les principaux facteurs qui contribuent à la santé de l'industrie, il doit adapter son approche réglementaire pour tenir compte des grands facteurs extérieurs qui ont une incidence sur les coûts et les revenus des radiodiffuseurs.

Cela fait partie du « marché réglementaire » conclu entre le Conseil et les radiodiffuseurs. Nous offrons une approche réglementaire qui tient compte des réalités d'une entreprise de radiodiffusion et les radiodiffuseurs exploitent leur entreprise dans l'intérêt public, conformément à la Loi sur la radiodiffusion . Simple à dire, mais pas toujours facile à faire.

C'est pourquoi, dans cet esprit, le premier objectif de notre instance sur la télévision conventionnelle sera de faire en sorte que les télédiffuseurs conventionnels contribuent de la façon la plus efficace possible à la production, à l'acquisition et à la diffusion d'une programmation canadienne de haute qualité qui attire un nombre croissant de téléspectateurs.

Les radiodiffuseurs en direct contribuent à la programmation canadienne de deux façons. Premièrement, ils présentent la programmation canadienne aux auditeurs. À cet égard, les radiodiffuseurs conventionnels doivent satisfaire à des exigences réglementaires minimums en matière de contenu canadien, ainsi qu'à des conditions de licence relatives aux émissions prioritaires.

Le deuxième type de contribution se traduit par les dépenses des radiodiffuseurs en direct dans la production et l'achat d'émissions canadiennes. Le changement de politique que le Conseil a mis en œuvre en 1999 a éliminé l'exigence réglementaire voulant que les radiodiffuseurs conventionnels dépensent un montant minimum pour les émissions canadiennes – exigence qui est toujours imposée aux services payants et spécialisés. La raison pour laquelle le CRTC a éliminé l'exigence de dépenses est qu'il prévoyait que dans un marché fortement concurrentiel, les titulaires investiraient les montants nécessaires pour acquérir ou créer une programmation qui saurait attirer de vastes auditoires.

Compte tenu de l'importance que la Loi sur la radiodiffusion accorde à la contribution des radiodiffuseurs à la programmation canadienne, nous allons revoir la question de l'exigence des dépenses minimums en programmation canadienne pour les radiodiffuseurs en direct au cours de la prochaine instance. Nous sollicitons des arguments solides sur les deux aspects de la question – et nous savons que nous ne serons pas déçus!

Le deuxième objectif est de donner aux radiodiffuseurs conventionnels plus de précisions sur les règlements qui touchent les coûts et les revenus de sorte qu'ils puissent proposer des contributions maximums à la production, à l'acquisition et à la diffusion d'une programmation canadienne de haute qualité.

La logique est simple. Si l'on veut que les radiodiffuseurs contribuent le plus possible à la programmation canadienne, il nous incombe d'apporter le plus de clarifications possible à nos règles et politiques qui influent sur leurs coûts et leurs revenus.

Les titulaires conventionnelles tirent la plus grande partie de leurs revenus de la publicité. Or, comme je l'ai dit tout à l'heure, la nature même de la publicité à la télévision est en train de changer. Parallèlement aux annonces traditionnelles, surgissent de nouveaux moyens comme le placement de produits, la commandite et la modification numérique.

Selon les règles actuelles, le Conseil devrait, dans la plupart des cas, tenir compte de la publicité non traditionnelle dans le calcul de la limite des 12 minutes par heure de publicité que doivent respecter les titulaires. Mais en réalité, le Conseil ne compte normalement que les minutes d'annonces traditionnelles. À mesure que les formes non traditionnelles de publicité se répandront, les radiodiffuseurs auront certainement avantage à savoir ce qui comptera et ce qui ne comptera pas dans cette limite de 12 minutes. Nous sollicitons donc des observations à ce sujet.

Le fait que les radiodiffuseurs conventionnels dépendent presque entièrement des revenus publicitaires est un facteur de réglementation fondamental qui les distingue des services payants et spécialisés. Non seulement les services spécialisés ont-ils droit à 12 minutes de publicité par heure, mais ils perçoivent également des frais d'abonnement. Certains radiodiffuseurs conventionnels ont soutenu que cette distinction n'a plus de raison d'être et qu'ils devraient avoir le droit eux aussi de percevoir des frais d'abonnement. Nous souhaitons avoir une discussion sur ce sujet.

La réglementation des coûts – en particulier les coûts engagés par les radiodiffuseurs conventionnels pour passer à la programmation à haute définition – est une autre question que nous voulons aborder. Les radiodiffuseurs nous ont dit qu'ils ne s'attendent pas à court terme – en imposant des tarifs publicitaires plus élevés ou en augmentant leurs auditoires – à recouvrer les hausses de coûts considérables que représentent la conversion des émetteurs à la HD, l'acquisition de nouveaux équipements de production HD et l'achat d'émissions HD.

Comme je l'ai dit à maintes reprises, je suis convaincu que les radiodiffuseurs canadiens doivent agir aussi rapidement que possible pour offrir une plus grande variété d'émissions HD. Certains analystes de l'industrie estiment que le Canada a environ quatre ans de retard sur les États-Unis dans sa transition vers la programmation HD. Mais si l'offre de programmation HD est faible au Canada, la demande ne l'est pas. Environ 2,5 millions d'appareils de télévision HD ont déjà été vendus au Canada et on prévoit que 10 millions d'appareils le seront à la fin de la décennie. Les propriétaires canadiens d'appareils HD qui ne voient pas assez d'émissions HD sur les chaînes canadiennes se tourneront tout simplement vers les chaînes américaines, et il pourrait être difficile pour les radiodiffuseurs canadiens de les reconquérir.

J'ajouterai que nous prévoyons publier avant la fin du mois notre décision sur le cadre d'attribution des licences et la distribution des services payants et spécialisés à haute définition.

Le troisième objectif consiste à examiner le moyen le plus efficace d'offrir la télévision HD aux Canadiens.

Nous invitons la discussion sur la question de savoir si l'intérêt public serait mieux servi par la conversion ou par le remplacement des réseaux de transmission analogique des radiodiffuseurs conventionnels. Les titulaires ont dit que les coûts sont prohibitifs et que le réseau numérique en direct qui en résulterait serait un mauvais investissement étant donné que plus de quatre Canadiens sur cinq reçoivent leur signal de télévision d'une EDR plutôt que d'une antenne.

Nous invitons donc la discussion sur les avantages et les inconvénients de ne pas exiger des radiodiffuseurs conventionnels qu'ils transmettent des signaux numériques.

Le quatrième objectif de l'examen, que je tiens à mentionner sans toutefois m'y attarder, est d'examiner la situation économique actuelle et future de la télévision dans les petits marchés, un secteur qui a subi de façon importante l'impact des changements survenus dans l'environnement de la radiodiffusion au cours de la dernière décennie et même d'avantage.

Comme vous pouvez le comprendre d'après mon bref aperçu sur l'instance sur la télévision en direct, nous voulons avoir une discussion sur la pertinence de notre approche réglementaire actuelle par rapport à certaines questions opérationnelles essentielles et immédiates auxquelles sont confrontés les radiodiffuseurs conventionnels. Notre mandat consiste à promouvoir les objectifs énoncés dans la Loi , et puisque les circonstances ont changé considérablement, nous devrons probablement faire les choses différemment, et même très différemment, si nous voulons continuer d'atteindre ces objectifs.

Pour moi, l'essentiel c'est que la conclusion de l'examen, et notre réponse à ces questions, plantera le décor pour le renouvellement des licences des radiodiffuseurs en direct. Nous espérons et nous nous attendons à ce que les radiodiffuseurs, dans leurs demandes de renouvellement, soient en mesure de prendre des engagements substantiels à l'égard de tous les genres d'émissions produites au pays, et en particulier les dramatiques.

Finalement, j'aimerais souligner que notre processus d'examen des aspects fondamentaux du cadre de réglementation de la télévision ne se limitera pas à la télévision conventionnelle. En effet, en 2007, le Conseil entend amorcer un examen semblable pour les services payants et spécialisés.

Comme la ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine, l'honorable Bev Oda, l'a indiqué dans son discours hier, le gouvernement a demandé au Conseil de lui remettre un rapport sur l'environnement technologique dans lequel le système canadien de radiodiffusion est appelé à évoluer.

Le gouvernement nous a demandé de réunir et de résumer des informations sur diverses questions relatives aux thèmes précisés dans le Décret de la gouverneure en conseil. Afin de rencontrer la date visée par le gouvernement, nous publions aujourd'hui l'Avis public de radiodiffusion 2006-72, dans lequel nous sollicitons les observations du public au plus tard le 1er septembre. Le Décret de la gouverneure en conseil est anexé à cet avis.

Nous espérons que le matériel soumis par les parties intéressées en réponse au Décret de la gouverneure en conseil servira de fondement à leurs soumissions dans le cadre de notre examen de la télévision en direct, évitant ainsi le dédoublement des efforts et des ressources.

Nous invitons les producteurs, les créateurs, les radiodiffuseurs et les autres intervenants à nous soumettre des arguments convaincants, appuyés par les meilleures données possibles de sources canadiennes et internationales.

Nous voulons que notre système de télédiffusion puisse assumer son rôle qui consiste à divertir et informer les Canadiens. Et nous voulons le faire de façon à privilégier les idées canadiennes, les talents canadiens et la réalité canadiennes.

Il me semble évident que l'année qui vient mettra à l'épreuve la capacité de tous les intervenants du système à s'adapter aux changements et permettra de préciser, dans un climat d'effervescence technologique et de grande incertitude, la meilleure route à suivre pour la radiodiffusion canadienne. Avec tout ce que j'ai appris pendant mes quatre ans et demi à la présidence du Conseil, je suis confiant que nous saurons relever le défi.

Merci beaucoup.

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Mise à jour : 2006-06-12

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