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Discours
QUATRE NOUVEAUX CANAUX SPÉCIALISÉS DE LANGUE FRANÇAISE POUR UN NOUVEAU BOUQUET DE SERVICES DE QUALITÉ, ATTRAYANTS ET À PRIX ABORDABLE Notes pour une allocution de Françoise Bertrand à loccasion dun déjeuner-causerie devant Montréal (Québec) (PRIORITÉ À L'ALLOCUTION) Bonjour mesdames et messieurs. Je suis très heureuse dêtre ici, ce midi, pour vous annoncer en primeur, la décision du CRTC sur le choix des nouveaux canaux spécialisés de langue française. Auparavant, je tiens à remercier très sincèrement lAcadémie non seulement pour son invitation, mais aussi pour lexcellente collaboration de Patrice et de son équipe pour avoir organiser dans un temps record, le déjeuner daujourdhui. Je veux également profiter de loccasion pour souligner le prochain départ de notre amie Louise Baillargeon, que nous appelions tous « léternelle présidente de lAPFTQ ». Louise, au nom de tous et au nom du Conseil, je te remercie de tout coeur pour avoir veiller aux intérêts de la production indépendante au Québec et davoir su établir un dialogue fructueux avec le Conseil durant toutes ces années. Je sais que tout le milieu de la télévision, surtout au Québec, attend la décision daujourdhui avec impatience. Et puisque cest lAcadémie qui nous reçoit, jai pensé emprunter un peu au scénario de la soirée des Gémeaux. Effets sonores et visuels spectaculaires en moins, la décision que nous rendons publique aujourdhui a, elle aussi, un contexte qui mérite présentation. Je vais donc commencer par vous le rappeler brièvement, sachant que je ne pourrais retenir votre attention très longtemps. Une plus grande visibilité francophone au Canada Au cours des derniers mois, le Conseil a pris certaines décisions pour renforcer la présence de la programmation de langue française à travers le pays et ainsi offrir un plus grand choix aux téléspectateurs canadiens. Je pense bien sûr à la diffusion du réseau TVA à léchelle nationale, depuis le 1er mai. Plus récemment, nous lancions un avis public pour revoir notre politique sur la notion des marchés bilingues, toujours dans le but de voir sil y a lieu de mieux répondre aux attentes des francophones surtout. Autre sujet dactualité qui concerne tout le monde cette fois, cest bien sûr le rapport que nous avons rendu public lundi dernier sur les nouveaux médias. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, le message est clair : nous ne réglementerons rien sur Internet. En effet, le Conseil a conclu que les nouveaux médias sur Internet atteignent les objectifs de la Loi sur la radiodiffusion et que, sans réglementation, cette industrie est dynamique, hautement concurrentielle et se taille une place enviable dans le marché. En effet, on y constate une forte présence de contenu canadien, puisque lon retrouve sur le Web 5 % de sites canadiens et 5 % de sites en langue française. En clair, pas besoin de licences pour diffuser sur Internet ! Comme vous le savez sans doute, mardi prochain 25 mai, souvrira à Hull laudience publique sur le renouvellement des licences de la Société Radio-Canada et de CBC, qui se poursuivra vraisemblablement jusquau 9 juin. Si le Conseil a jugé essentiel dexaminer en même temps toutes les licences de Radio-Canada, cest pour avoir une vue densemble cohérente de ce que sera la radiodiffusion publique dans les années à venir. Nous chercherons à connaître non seulement quelles seront les priorités de Radio-Canada et de CBC pour mieux répondre aux attentes des auditeurs et téléspectateurs, mais aussi de voir comment cela se traduira concrètement en ondes. Notre volonté est dautant plus grande que le Conseil a lui-même revu ses politiques sur la radio et la télévision pour quentre autres, elles soient mieux adaptées au nouvel environnement. Je précise que cest le 11 juin prochain que nous rendrons publique notre nouvelle politique sur la télévision. Voilà pour le bref coup doeil contextuel. Pleins feux sur les nouveaux canaux spécialisés Maintenant que je vous ai planté le décor de laction, il est temps quelle sy déroule. Le Conseil a décidé daccorder quatre nouvelles licences de services spécialisés. Plusieurs considérations nous ont guidé dans la tâche difficile de devoir choisir parmi les 17 demandes qui nous ont été soumises :
Lattribution des nouvelles licences donne lieu à une première : le Conseil a créé un nouveau volet facultatif, exclusivement en langue française, pour distribuer en bloc le nouveau bouquet de services spécialisés. Et, condition non négligeable, les abonnés ne seront pas obligés de souscrire au premier volet facultatif pour avoir accès au nouveau volet francophone, donc respectant le critère dun choix accru à un prix abordable. Pourquoi quatre services ? Parce que la capacité actuelle des réseaux de distribution, où le câble domine nettement, pourrait difficilement en absorber davantage, sans le volet numérique. Quatre, surtout parce que ce nombre permet de maintenir le bouquet à un prix abordable pour le consommateur, cest-à-dire aux alentours des 6 $. Quatre, enfin, parce que cela permet de porter à 15 le nombre de services spécialisés de langue française, nombre qui, en fonction de la taille respective des marchés, se compare avantageusement aux 29 services de langue anglaise et cinq services en dautres langues, disponibles au pays. Ce nouveau bouquet permettra de créer et de diffuser des émissions originales de grande qualité et assurera la priorité aux services de langue française dans les marchés francophones où, au cours des ans, les téléspectateurs ont clairement démontré leur préférence pour des émissions offertes dans leur langue, faite pour eux, par les gens dici. Nous avons donc décidé dattribuer une licence aux services spécialisés suivants, qui seront offerts dès le 10 janvier de lan 2000 :
Au nom du Conseil, je souhaite le meilleurs succès à ces nouveaux services spécialisés. Je peux aussi comprendre la déception de certains dentre vous qui avez travaillé fort en préparation de ces audiences pour réaliser ces plans daffaires. Je pense tout particulièrement à TVA et à Radio-Canada qui ont soumis plusieurs demandes de licences avec différents partenaires. Dans le cas de Télé Ha! Ha! qui, à nos yeux, aurait été certainement attrayant pour les téléspectateurs, le Conseil sest vu préoccupé par rapport au potentiel de préférence indue. On sait que TVA occupe une place de choix dans le secteur de la télévision francophone avec 40 % dauditoire. On sait aussi que la distribution est largement dominée par Vidéotron qui dessert 75 % des abonnés au Québec. Et bien quil sagisse de sociétés ouvertes distinctes dont les actions sont transigées en bourse, il nen demeure pas moins que le Groupe Vidéotron détient 99,8 % des actions avec droit de vote de TVA. De plus, le Conseil a voulu minimiser limpact quaurait pu avoir Télé Ha! Ha! sur le genre de programmation déjà offerte par Radio-Canada ou TQS par exemple. Le Réseau des Arts quant à lui, aurait certainement pu constituer une offre de programmation de qualité. Toutefois, et toujours dans la perspective de constituer un bouquet attirant le plus dauditeurs possible à un coût raisonnable, le Conseil a considéré que ce service sadressait à un public plus restreint, et que son coût élevé aurait rendu le volet moins abordable pour lensemble des abonnés. Enfin, le Conseil a voulu minimiser limpact quaurait pu avoir Le Réseau des Arts sur le genre de programmation déjà offerte par dautres radiodiffuseurs. Quant au projet de Câblo G qui visait à mettre en place un projet de télévision régionale en Gaspésie, le Conseil a conclu que ce service aurait pu avoir une incidence négative sur les radiodiffuseurs en place en fractionnant davantage une assiette publicitaire déjà restreinte. En terminant, je tiens à vous rappeler que nous entrerons bientôt dans la véritable ère du numérique qui permettra de nouvelles possibilités et qui ouvriront un nouveau chapitre de lhistoire canadienne de la radiodiffusion. À tous et à toutes, requérantes et intervenants, un grand merci pour votre intérêt, votre précieuse contribution et pour la passion qui vous anime. - 30 - Source : Denis Carmel, Ottawa (Ontario) K1A 0N2 Ce document est disponible, sur demande, en média substitut. [English] |
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