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Discours La diversité et le système canadien de télédiffusion :un facteur déterminant au Canada Notes pour une allocution au banquet annuel du Toronto (Ontario) (PRIORITÉ À L'ALLOCUTION) Je vous remercie davoir bien voulu minviter à vous adresser la parole à votre banquet annuel. Je suis heureux de participer ainsi au couronnement dune année dactivités de votre Conseil. Je tiens tout dabord à applaudir à limportant travail que le Horizon Interfaith Council et ses membres bénévoles accomplissent chaque année en desservant diverses collectivités locales de la région métropolitaine de Toronto par la préparation démissions multiconfessionnelles au canal communautaire du câble. Les émissions produites par les membres de votre Conseil apportent une précieuse contribution à la collectivité et favorisent la qualité et la diversité dans le système canadien de radiodiffusion. La diversité et le système canadien de radiodiffusion Un des grands thèmes de notre système de radiodiffusion, de nos jours, cest la diversité la diversité sous plusieurs formes : nombre de canaux de télévision, choix de modes de distribution, sources de contenu des émissions, langues de diffusion et reflet de nos réalités ethniques, religieuses, régionales et autres. Cest ce dont je veux vous entretenir aujourdhui « La diversité du système canadien de télédiffusion ». La diversité est un facteur déterminant du système de radiodiffusion et un principe clé de la Vision du CRTC pour ce qui est de positionner le système canadien de radiodiffusion pour le prochain siècle et le nouveau millénaire. Cette Vision que nous avons élaborée il y a plus de deux ans fait en sorte que les Canadiens aient accès à des communications de classe mondiale avec une présence canadienne accrue dans les émissions, un choix et une diversité accrus dans les modes de distribution et une concurrence accrue, autant de choses qui, selon nous, servent lintérêt public. Aujourdhui, je voudrais vous parler expressément de la télévision et de la façon dont le CRTC sinspire de cette Vision pour promouvoir la diversité sous toutes ses formes. Tout dabord, permettez-moi quelques observations sur toute la mesure dans laquelle notre système de télévision a évolué au cours des cinquante dernières années. Durant les années 1950, de nombreux foyers canadiens dans les villes situées le long de la frontière américaine étaient dotés dantennes de télévision sur le toit. Ces foyers captaient des stations de télévision de Plattsburg, Buffalo et Bellingham. Environ 60 % des Canadiens avaient accès en direct aux émissions de télévision des réseaux américains. Ce que les Canadiens voyaient dans leurs salons, cétait principalement une étroite fenêtre sur le monde et une perspective surtout américaine. Depuis, notre système de télévision sest fortement élargi : nous avons ajouté des émissions canadiennes et étendu le rayonnement des signaux à presque toutes les régions du pays. Dès le milieu des années 1960, la télévision en couleurs a fait son apparition chez nous. Puis, dans les années 1970, la télévision par câble est devenue le mode de distribution de prédilection pour la majorité des ménages canadiens. (Nous parlons de distribution pour décrire la manière dont les signaux de télévision sont acheminés des stations de télévision à votre foyer, par câble ou satellite.) Au cours des années 1980 et 1990, léventail doptions et de choix de services, démissions et de modes de distribution sest très fortement élargi. En lespace denviron cinquante ans, nous sommes passés dun système de télévision plutôt uniforme à un système à volets multiples. Tel que la Loi sur la radiodiffusion le prescrit, le CRTC a offert une gamme dynamique de services aux Canadiens. Je vais vous exposer les divers aspects de la diversité, en commençant par « comment se fait la télévision », puis « ce que vous regardez ». Comment se fait la télévision Quand je dis « comment se fait la télévision », jentends ce qui se produit avant que lémission apparaisse sur le petit écran chez vous. Tout dabord, il existe divers types de services de télévision. Les services conventionnels, qui offrent des émissions générales dintérêt général, sont distribués en direct et reflètent la collectivité locale je pense en particulier à des réseaux comme Radio-Canada, TVA et CTV et à de petits groupes de stations comme le groupe Craig à Portage-la-Prairie, à Edmonton et à Calgary. Les services spécialisés sont des services créneau qui mettent laccent sur une question, un sujet ou un genre particulier et ils sont habituellement denvergure nationale sans station locale. Les services à la carte, comme Viewers Choice Canada, fournissent aux téléspectateurs des longs métrages ou la couverture dautres événements spéciaux, et le téléspectateur paie pour les émissions quil regarde. À léchelle locale, il y a aussi la télévision communautaire au câble que les câblodistributeurs produisent et qui porte expressément sur des questions et des groupes communautaires locaux. Cest, de fait, sur ce plan que vous apportez une grande contribution. Le deuxième aspect de la diversité est tout simplement la variété ou le nombre de services. On a quelques réseaux ou groupes de stations conventionnels clés comme Radio-Canada, TVA, CTV, CanWest Global, CHUM et TQS et une multitude de canaux spécialisés et de services étrangers quelque 58 canaux canadiens autorisés et 42 services de télévision américains et internationaux autorisés. Qui possède les canaux est un troisième aspect de la diversité, si lon tient compte du fait quil existe au moins trois formes de propriété : publique, privée et sans but lucratif. Les services publics sont notamment CBC/Radio-Canada à léchelle nationale et quelques services provinciaux comme TVOntario, Télé-Québec et le Saskatchewan Communications Network. Le nombre de propriétaires du secteur privé a fortement augmenté depuis quelques décennies; on y compte des services conventionnels comme CTV et TVA et des services spécialisés appartenant à des sociétés comme Astral, Bell Média et Alliance-Atlantis. Vision TV fait partie des services sans but lucratif. Sur une note connexe, je vous dirai que nous avons aussi encouragé la diversité de la propriété dans lensemble du système, dans ce sens où nous avons tenté de limiter la « propriété verticale », c.-à-d., la propriété de la production démissions en même temps que du service de radiodiffusion et/ou du mode de distribution. Ce qui mamène au quatrième aspect, le mode de distribution autrement dit, la façon dont le signal est acheminé de la station de télévision à votre salon. À cet égard, le CRTC encourage la concurrence depuis déjà quelques années. On a, bien sûr, le « mode en direct » où une antenne sur le toit ou des « antennes de lapin » sur votre téléviseur vous permettent de capter uniquement les canaux qui sont diffusés en direct. Le mode de câblodistribution achemine le signal à votre foyer par câble coaxial, grâce à des entreprises comme Rogers, Shaw, Vidéotron, Cogeco, Regina Cable et nombre dautres, notamment de très petites. Un des plus récents modes est celui de la distribution par satellite de radiodiffusion directe (SRD), fourni par Bell ExpressVu ou Star Choice, pour lequel il faut une antenne parabolique à lextérieur de votre foyer. La plus récente technologie est le système de distribution multipoints (SDM), offert par des entreprises comme Look TV, Look Télé, Wireless Communications et Skycable Inc. Le câble reste de loin le mode prédominant de distribution, et la concurrence ressemble actuellement à une « éventualité » plutôt quà une « réalité ». Le cinquième aspect, cest la diversité des genres démissions. Au fil des ans, nous avons, grâce à diverses mesures, encouragé toute une gamme de genres démissions. Il y a lieu de noter que les Canadiens ont accès à quelque 27 genres différents démissions : émissions pour enfants, manchettes de lheure, comédie, histoire, science-fiction, sports régionaux, documentaires, animation et émissions à caractère ethnique, et jen passe. Avec larrivée des canaux spécialisés, il existe désormais des services spécialisés consacrés principalement à des genres particuliers. Qui produit les émissions est un autre aspect de la diversité. Certaines émissions, en particulier les informations, sont produites par les télédiffuseurs eux-mêmes à linterne. Le CRTC a aussi mis beaucoup laccent sur le recours à la production indépendante, c.-à-d., la production par de grandes ou petites maisons de production sans lien avec les télédiffuseurs qui diffusent les émissions. Cela facilite la diffusion dune diversité des voix à la télévision. Le septième aspect que je mentionnerai, cest la technologie. Bien que la plupart de nos signaux du câble soient à lheure actuelle transmis en mode analogique, la technique numérique commence à se répandre. Le CRTC encourage cette transition, car elle donnera aux téléspectateurs une réception (son et image) de meilleure qualité et une plus grande capacité daccroître le nombre de services et, ainsi, plus de choix pour les consommateurs. Lautre aspect de la technologie quil ne faudrait pas oublier, cest Internet. Dans une décision rendue le 17 mai, le CRTC a jugé que lindustrie des nouveaux médias au Canada est complémentaire au secteur de la télévision, quelle est dynamique, très compétitive et florissante sans réglementation. Pour ce qui est du contenu offensant comme la propagande haineuse et la pornographie infantile, il existe dautres outils, tels : le Code criminel, la Loi canadienne sur les droits de la personne, lautoréglementation par les fournisseurs de services Internet, les logiciels de filtrage et lautocontrôle (par les particuliers et les familles). Ce que vous regardez Je passerai maintenant aux aspects de la diversité qui ont trait à « ce que vous regardez ». Premièrement, il y a la diversité des voix et la nécessité déquilibre. On exige généralement que les télédiffuseurs reflètent un certain équilibre global dans leurs émissions. J'entends par cela offrir plus dune perspective sur des questions dintérêt public. Deuxièmement, il y a notre engagement à légard de services dans les deux langues officielles. Les services de CBC/Radio-Canada sont offerts en anglais et en français partout au pays, ceux de CTV et de Global sont fournis dans la plupart des provinces anglophones et au Québec et, depuis le mois de mai de cette année, TVA est désormais accessible hors Québec, dans toutes les régions du pays. De nombreux services de langue anglaise sont offerts au Québec et de nombreux services de langue française, notamment TV5, un canal international de langue française, sont distribués dans le reste du Canada. Troisièmement, nous avons à cur les langues autochtones et autres. À compter du mois de septembre, Aboriginal Peoples Television Network (APTN) sera aussi accessible partout au Canada, comme digne successeur de Television Northern Canada qui a opéré durant plusieurs années dans le Nord seulement. Le nouveau service sera exploité en anglais, en français et dans plusieurs langues autochtones, notamment en cri, en ojibwa et en inuktitut. Jétais membre du comité daudition qui a autorisé ce réseau. Le fait davoir pu autoriser un tel canal, compte tenu de ses plans dentreprise et de programmation convaincants, a été lun de mes plus beaux moments depuis mon arrivée au Conseil. Jestime quil sest agi là dun des points marquants du CRTC. Pour ce qui est des tierces langues, il existe aussi plusieurs services (de genres variés) dans diverses autres langues, en provenance de Vancouver, Toronto et Montréal. Ces services offrent une combinaison démissions produites au Canada et dans dautres pays, destinées aux grands groupes au Canada, dans des langues comme litalien, le cantonais et le punjabi, de même quà de petits groupes, dans des langues comme le slovaque, le tagalog et le bengali. La diversité régionale constitue un autre aspect de la diversité qui intéresse le CRTC. Nous exigeons de nombreux télédiffuseurs locaux quils fournissent une certaine quantité démissions locales, ce à quoi vient sajouter la programmation des canaux communautaires des câblodistributeurs. Je suis parfaitement conscient quil sagit là dune question qui préoccupe au premier chef votre Conseil et, comme on nous la exprimé lors de diverses audiences, votre préoccupation est partagée dans bien des régions du pays. Nous nous sommes aussi penchés sur une autre question, le reflet de la diversité culturelle et raciale du Canada et de la réalité autochtone à la télévision de langues anglaise et française, en particulier dans le cadre de lexamen de la politique relative à la télévision que nous avons entrepris lannée dernière. Lors des audiences, lautomne dernier, les Canadiens nous ont dit vouloir que la réalité canadienne soit mieux reflétée au petit écran dans les émissions de divertissement ainsi que dans les émissions dinformations. De même, nous avons prêté loreille à des producteurs et à des télédiffuseurs qui commençaient à examiner la question. Une question connexe est celle de la diversité dans les émissions religieuses. Vision TV est un service multiconfessionnel bien établi comme canal spécialisé au Canada. Le CRTC a aussi autorisé un service uniconfessionnel à Lethbridge (Alberta) et dans la région de Toronto-Hamilton, en Ontario, sans compter que dautres télédiffuseurs et les canaux communautaires du câble offrent des émissions religieuses. De fait, il y a lieu de vous féliciter, vous et Rogers Cable, des émissions interconfessionnelles qui sont diffusées aux gens dans cette région. Voilà une longue énumération, qui porte peut-être même à confusion, des aspects que la diversité peut prendre dans le système canadien de télédiffusion. En résumé, donc, je vous ai exposé plusieurs aspects de la diversité relativement à « comment se fait la télévision », les questions concernant ladministration, la propriété, la transmission et la technologie et, dans le cas de « ce que vous regardez », les questions touchant la langue, la région, la production canadienne, le reflet culturel et racial et la religion. Chaque aspect de la diversité a évolué pour une raison particulière liée à des facteurs socio-culturels, à des réalités régionales, à des débouchés commerciaux ou au changement technologique. La diversité présente, selon moi, une intéressante étude de cas de la manière dont un tribunal administratif fédéral, le CRTC en loccurrence, a réagi à la gamme sans cesse croissante de besoins et de perspectives et satisfait aux exigences que les Canadiens lui ont imposées. Tous les Canadiens sont, directement ou indirectement, touchés par la télévision, et nous avons, au fil des ans, réussi à élaborer un système qui réagit à la diversité des besoins dans la société canadienne. Jose croire que nous jouissons dun des systèmes les plus diversifiés au monde. La diversité devient de plus en plus synonyme de choix, cest-à-dire, choix pour le consommateur. Jespère ne pas mêtre mépris sur votre rôle dans le système ni lavoir mésestimé, mais bien plutôt avoir expliqué où vous vous situez dans lunivers de la radiodiffusion canadienne. Chaque élément de cet univers a un rôle à jouer pour satisfaire les besoins et les intérêts des Canadiens. Chacun a son importance. Félicitations à loccasion de votre 21e anniversaire. Poursuivez votre important travail. - 30 - Source : Denis Carmel, Ottawa (Ontario) K1A 0N2 Ce document est disponible, sur demande, en média substitut. [English] |
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