Sauter à la barre de menu commun. 
      (clé d'access: m)Sauter au liens de navigation de droite. 
      (clé d'access: x)Sauter au contenu de la page web. 
      (clé d'access: z)
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Nouvelles
du jour
Dépôt,
 inscription
 et epass
Décisions, avis et
ordonnances
Accueil
CDCI
  Aperçu des
industries
Centre de
documentation
Contenu
canadien
Instances
publiques
Lois et
règlements
Accueil CRTC

Discours

Notes du discours
par Françoise Bertrand
Présidente
Conseil de la radiodiffusion
et des télécommunications canadiennes

au Réseau des femmes exécutives

Rideau Club (Ottawa)
Le 28 mars 2000

(PRIORITÉ À L'ALLOCUTION)


Bonjour. Je suis ravie d’être ici ce matin. Je sais que le Réseau des femmes exécutives (http://www.wxnetwork.com/) s’est développé très rapidement. L’an dernier, 3 000 femmes cadres ont tenu des petits déjeuners informels avec des femmes oeuvrant dans le domaine des affaires, des médias, de la politique et du secteur des organismes sans but lucratif. Je suis honorée de faire partie de ce réseau.

Je tiens aussi à féliciter le WXN pour son nouveau projet innovateur de mentorat électronique, l’E-Mentoring. Ce genre d’initiative mérite d'être souligné et soutenu par toutes.

Nous avons eu plusieurs occasions de célébrer ces dernières années. En effet, les femmes réussissent de plus en plus à occuper des postes importants dans notre société : que ce soit à titre de gouverneure générale, de juge en chef à la Cour suprême du Canada, sans compter le nombre impressionnant de femmes députés et ministres.

Il y a quelques semaines, à l’occasion du souper annuel de l’Association des femmes en communications, ma collègue Andrée Wylie, vice-présidente, Radiodiffusion, a décerné le prix de l’employeur de l’année à Madame Carol Stephenson, PDG de Lucent Technologies Canada. Dans son discours, elle a précisé que la lauréate faisait partie d’une structure hiérarchique composée uniquement de femmes. Les deux postes en aval et en amont d’elle dans la hiérarchie sont occupés par des femmes. Ce phénomène est complètement nouveau et il y a de quoi se réjouir!

Celles d’entre vous qui ont assisté au souper de l’AFC ont pu constater l’ampleur qu’a pris l’événement et le grand nombre de cadres du secteur des médias qui étaient présents. De toute évidence, la situation s’améliore.

Nous devons toutefois demeurer vigilantes, remettre en question nos attitudes et nos attentes et toujours tendre à faire mieux pour les causes des femmes. Je prends donc l'occasion ce matin pour vous parler de l’environnement dans lequel les femmes cadres évoluent actuellement et partager avec vous quelques unes de mes propres observations.

Je dois admettre d’emblée que, personnellement, je n’ai jamais senti que le fait d’être une femme avait entravé mon cheminement professionnel. En fait, c’est plutôt le contraire qui s’est produit, et cela confirme les conclusions de l’étude de Pollara sur le Réseau des femmes exécutives.

J’ai eu des mentors merveilleux, surtout des hommes, qui m’ont appuyée et j’ai pu progresser en faisant des choix de carrière très peu orthodoxes. Je suis passée du journalisme au monde universitaire, à la radiodiffusion, à la consultation et maintenant à la présidence d’un organisme de réglementation! Mes choix ont été dictés non pas par un plan de carrière mûri d'avance, mais par ma curiosité innée pour la vie, les occasions à saisir et le goût du risque.

Et je pense avoir réussi à transmettre certaines de ces valeurs à ma fille Julie. Comme beaucoup de femmes ici présentes, j’ai fait de mon mieux pour être à la fois mère, amie, conseillère et guide. Mais c’est à elle que revient 100 % du mérite d’avoir retenu puis mis en pratique mes « leçons ». À 28 ans, elle parle couramment le français, l’anglais et l’espagnol. Sa jeune carrière de consultante l’a déjà conduite aux États-Unis, au Mexique et à Hong Kong. Mariée, elle vit maintenant à Toronto et continue de voyager dans différentes parties de l’Amérique du Nord au gré de ses affectations.

Mais, aussi encourageant que ce succès puisse paraître, le sien tout comme celui de beaucoup de jeunes femmes de son âge, il m'est difficile d'affirmer que son avenir sera sans embûches. Les défis demeurent. Même dans notre groupe, celles qui montent actuellement dans l’échelle administrative ne progressent que lentement. Nous devons continuer à promouvoir le leadership des femmes autant dans les secteurs public que privé.

Loin de nous imaginer que nous avons tout réglé, nous devons être plus vigilantes que jamais.

Dans ma carrière, j’ai vécu toutes sortes de situations : pour avoir été la seule femme au sein d'une équipe de gestion jusqu'à aujourd’hui, au CRTC, où nous sommes une majorité de femmes – sept conseillères sur treize et sept femmes cadres sur onze. Chaque situation comporte son lot de particularités et de défis.

Finalement, la problématique homme-femme est vraiment une question de diversité et réside dans le droit d’être nous-mêmes, qui que nous soyons.

Souvent, à trop vouloir s’entourer d’êtres qui nous ressemblent, par la couleur de leur peau, leur sexe, leur âge, leur langue ou leur culture, on risque de faire inconsciemment de la discrimination. Se priver des talents ou ne pas savoir reconnaître la valeur de personnes différentes de soi est, à mon avis, une erreur. Cela pose même un problème, surtout dans des organismes publics qui se doivent non seulement de servir les Canadiens, mais aussi d’en traduire la diversité ethnique et culturelle.

En fait, plus les intérêts d’une politique ou d’un groupe de prise de décisions sont limités, plus le risque d’échec est élevé. Et la règle s’applique autant dans le cas d’une banque, d’un ministère, d’un réseau de télévision que d’un organisme de réglementation.

Certains titulaires qui comparaissent devant le CRTC ne semblent pas avoir compris le message. Souvent, les équipes sont formées de telle sorte qu’on a l’impression qu’il s'agit d'un monde entièrement masculin (sauf parfois, une femme silencieuse, assise au dernier rang).

Hormis quelques rares exceptions, les femmes sont pratiquement absentes des panels de télécommunications, et quand même plus du côté de la radiodiffusion. De toute évidence, les hommes détiennent encore le pouvoir dans ces secteurs d'activités.

Mais heureusement, de nouvelles forces porteuses de changements s’intensifient.

Les choses sont en train de changer et ce pour des raisons incontournables parce que de nature économique : les femmes représentent un marché désormais incontournable. Elles sont à la fois consommatrices et clientes, elles prennent des décisions, ont de l’influence et constituent une réserve de talents dont on a grand besoin. Les statistiques le prouvent!

Des recherches montrent que les femmes ont tendance à fonctionner de façon plus disciplinaire, le temps étant souvent plus précieux pour elles que l’argent. Elles sont également davantage motivées par des valeurs fondamentales que par leurs intérêts immédiats.

Les entreprises qui négligent de cibler les femmes comme clientèle et de les recruter risquent de ne récolter qu’un pourcentage des profits potentiels et d’être moins concurrentielles dans le monde de l’Internet. Les organismes ont besoin de diversité pour composer avec les réalités complexes de la société et des marchés.

Si les entreprises ne peuvent garder des femmes d’expérience à leur emploi ou de les attirer dans des postes stratégiques, elles ont un problème évident. Cela est encore plus vrai dans le secteur public où j’ai passé une bonne partie de ma vie professionnelle.

Au cours de la quinzaine d’années précédant mon arrivée au CRTC, entre le monde universitaire de l’UQAM et celui du radiodiffuseur public éducatif et culturel de Radio-Québec, j’ai toujours centré mes efforts sur la recherche et l’accueil des autres. Parce qu’il m’apparaissait essentiel de pouvoir puiser à même un réservoir d’informations amenées par des personnes dont les compétences, les ressources et les expériences sont enrichissantes et ouvrent d’autres horizons, autant à soi-même qu’à l’organisme.

Lorsqu’il s’est agi de faire place aux femmes, je n’ai jamais hésité, mais en étant toujours parfaitement consciente qu’une entreprise, publique ou privée, n’est ni meilleure ni pire si elle accueille plus de femmes. Par contre, en s’ouvrant à la différence, elle est plus fidèle à la réalité et mieux nourrie de sa diversité.

Si je regarde mon cheminement personnel, je n’ai jamais fonctionné à l’encontre de mon instinct, fortement grégaire. Je suis une femme d’équipe et je n’aime pas m’enfermer dans une tour d’ivoire. Et je n’ai rien changé à cet aspect de moi, au CRTC. Le style qui me convient, c’est de travailler avec les gens. Sans compter que travailler sans eux est, à mon avis, une source beaucoup plus grande de problèmes que de solutions.

Dans une équipe, les hommes et les femmes qui la composent apprennent à partager sans se sentir menacés. Cet apprentissage n’est pas toujours facile ni évident, mais il favorise, au bout du compte, l’équilibre et l’harmonie. Cette façon de faire, fondée sur des échanges parfois hauts en couleur et des débats souvent très animés, permet d’arrimer des décisions aux objectifs poursuivis, dont le principal, dans notre cas, est de servir l’intérêt public.

Fortement axé sur les valeurs, le secteur public attire de nombreuses femmes qui veulent faire la différence. Nous devons donc tout faire pour empêcher l’exode des plus talentueuses vers d’autres organismes. Le prix à payer est trop élevé : le milieu de travail perd non seulement une importante source de connaissances et d’expérience, mais des modèles et des guides pour les plus jeunes.

Là encore, je reviens à mon idée d’équilibre dans la diversité, à la nécessité de renforcer notre position en acceptant les autres, quel que soit leur sexe. C’est la nuance que j’apporterais en faveur de la promotion des femmes dans les postes clés. Mais comprenez-moi bien.

Moi aussi je vois encore des femmes piétiner et trop peu d’entre elles accéder à des postes clés. Je ne cesserai donc jamais de me faire la porte-parole des femmes pour qu’elles soient de plus en plus nombreuses à occuper des postes stratégiques et influents, pour qu’elles deviennent de véritables leaders et assument de véritables responsabilités sur le plan des profits et des pertes. Il est crucial -- et j’insiste -- que les femmes prennent une place prépondérante dans l’arène du pouvoir. Nous devons négocier cette place avec nos collègues masculins, joindre nos forces pour créer un environnement de travail qui permettra aux hommes et aux femmes d’atteindre leur plein potentiel. Ensemble nous pouvons faire la différence.

Finalement, en tant que femmes, nous nous devons de montrer l’exemple en traitant les gens équitablement, sans porter de jugement susceptible de nuire injustement à la crédibilité d'autres femmes.

Il est étonnant de constater à quel point nous nous arrêtons peu à ce genre de choses. À titre d'exemple, peut-on encore imaginer, dans le cas où le prochain gouverneur général serait un homme, que l'on consacre nombre d’articles de journaux et de temps d’antenne consacrés à l'allure de ses complets, de ses chemises et de ses cravates et que l’on voudra connaître l’opinion de sa femme sur toutes sortes de sujets? Sûrement pas.

Pas plus que les journaux ne spéculent sur les relations amoureuses des hommes sous-ministres et juges, ou si ces relations leur ont permis d’accéder à tel ou tel poste. Les articles sur les PDG masculins portent rarement sur leur âge, leur relation de couple ou sur leurs enfants. Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué qu'en général, les journalistes posent toujours ce genre de questions aux femmes qu'ils interviewent.

Au CRTC, les 13 conseillers forment un groupe créatif, ingénieux, capable de sortir des sentiers battus. Nous ne sommes pas toujours du même avis. Mais nous avons le courage de nos convictions et nous avons réussi à élaborer un mode décisionnel équitable qui, en bout de ligne, sert très bien l’intérêt public. Je suis toujours rassurée de constater que nous réussissons à trouver des solutions permettant de concilier les intérêts régionaux, ethniques, linguistiques, les différences entre les sexes et beaucoup d’autres variables dont nous devons tenir compte pour mieux servir les Canadiens.

Nous tous, hommes et femmes, en tant qu’individus, avons le droit d’être nous-mêmes, à savoir la somme multidimensionnelle et complexe de nos expériences, sans devoir nous conformer et nous forcer à entrer dans un moule. Les femmes ont le droit d’adopter le modèle qui leur convient dans leur milieu de travail.

Lorsque nos filles aspireront à travailler dans nos institutions, croyez-vous qu'elles y verront des possibilités illimitées? Si ce n’est pas le cas, leurs pères devront aussi les regarder droit dans les yeux et leur expliquer pourquoi.

À mon avis, la seule voie acceptable est et a toujours été d’ouvrir le plus de débouchés possibles aux femmes. À présent, nous devons travailler sans relâche à convaincre ceux et celles qui sont au pouvoir que c’est la façon la plus intelligente et la plus stimulante de fonctionner.

Merci.

- 30 -

Source :    Denis Carmel, Ottawa (Ontario) K1A 0N2
                Tél. : (819) 997-9403, ATME : (819) 994-0423, Fax : (819) 997-4245
                Courriel : denis.carmel@crtc.gc.ca
                No sans frais 1-877-249-CRTC (2782)

Ce document est disponible, sur demande, en média substitut.

[english]

  en haut
 

Commentaires à propos de notre site web


English | Contactez-nous | Aide | Recherche | Site du Canada

Nouvelles du jour | Dépôt, inscription et epass | Décisions, avis et ordonnances | Accueil CRTC | CDCI | Aperçu des industries | Centre de documentation | Contenu canadien | Instances publiques| Lois et règlements |

1-877-249-CRTC (2782) Avis importants