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Discours

Notes pour une allocution

de Charles Dalfen

Président, Conseil de la radiodiffusion
et des télécommunications canadiennes

au Festival de télévision de Banff

Banff (Alberta)

Le 14 juin 2005

(PRIORITÉ À L'ALLOCUTION)


Bonjour. C'est toujours un grand plaisir de venir à Banff et je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui.

Et je suis particulièrement content que le traditionnel petit déjeuner du CRTC soit finalement devenu le lunch du CRTC. Un grand merci à Bob, à Janet et à leurs équipes de la part d'un homme qui n'est pas matinal du tout.

Le sujet dont je veux vous entretenir me rappelle une scène d'un des premiers épisodes de Corner Gas.

Lacey, la jeune femme à la mode de Toronto qui subit un choc culturel à la suite de son installation à Dog River, en Saskatchewan, entre dans le bar du village pour y commander un verre de vin.

« Quel est votre rouge maison ? » demande-t-elle.
« Pas sûr », répond le barman.
Et en criant vers la cuisine,
« Que dit l'étiquette sur ce sac de vin là-bas? Non, pas celui-là, c'est du ketchup ».
Ce à quoi Lacey répond « Pas la peine. Je prendrai une bière. »

Parfois, lorsque le marché ne nous offre pas ce que nous désirons vraiment, nous nous contentons de moins. Cela est aussi vrai en matière de télévision qu'en matière de boisson.

Je suis convaincu que beaucoup de Canadiens aimeraient qu'on leur offre une grande variété de productions dramatiques canadiennes de qualité.

Et je suis tout aussi convaincu que si c'était le cas, les productions canadiennes de langue anglaise attireraient beaucoup plus que les 11 ou 12 % de l'auditoire de l'ensemble des dramatiques de langue anglaise qu'elles attirent présentement.

Il y a trois ans, presque jour pour jour, je m'adressais aux participants de ce même festival de télévision et je les pressais de nous fournir une série télévisée qui compterait parmi les dix émissions les plus regardées de la programmation régulière.

Cette année, vous y êtes arrivés ! Corner Gas – produite par Prairie Pants Productions et diffusée par CTV – s'est classée quatre fois parmi les dix émissions les plus regardées. Bravo à tous ceux qui ont collaboré à cette production.

Il nous faut d'autres succès comme celui-là.

Nous avons besoin d'un plus grand nombre de productions canadiennes capables de faire concurrence aux meilleures séries américaines qui attirent la grande majorité des téléspectateurs de langue anglaise.

Nous nous réjouissons que le Gouvernement ait endossé cet objectif dans sa réponse au Rapport Lincoln et que notre ministre, l'honorable Liza Frulla, se soit engagée avec enthousiasme à renforcer la souveraineté culturelle du Canada.

Comme vous tous ici, j'ai été ravi d'entendre la ministre Liza Frulla annoncer la prolongation du financement du FCT pour un an et exprimer sa détermination à trouver, avec ses collègues du Cabinet, une solution de financement à long terme.

Nous tentons désespérément, depuis des dizaines d'années, d'inciter les téléspectateurs anglophones à regarder des dramatiques canadiennes plutôt qu'américaines.

La situation est différente pour ce qui est des dramatiques canadiennes de langue française qui attirent régulièrement environ la moitié de l'auditoire de l'ensemble des dramatiques diffusées à la télévision de langue française.

Au cours des 25 dernières années, le CRTC – conformément aux objectifs de la Loi sur la radiodiffusion – a tenté par divers moyens d'adopter des politiques et de rendre des décisions afin d'amener un plus grand nombre de Canadiens à regarder un plus grand nombre de dramatiques canadiennes de langue anglaise.

Le résultat est toujours décevant, parce que la part d'auditoire ne dépasse jamais environ 12 %.

Que pouvons-nous en conclure? Et que devons-nous faire?

Je suppose que certains pourraient dire : « Écoutez, il ne sert à rien de discuter le goût populaire. Si la plupart des Canadiens veulent regarder des émissions américaines, alors qu'ils le fassent. Cessons de nous battre inutilement. »

Eh! bien, je ne suis pas d'accord et je ne suis pas prêt à déclarer forfait.

Lorsque j'ai accédé à la présidence du Conseil il y a trois ans, l'une de mes priorités était la promotion des productions dramatiques canadiennes de langue anglaise à la télévision. Et mes collègues du Conseil ont approuvé ce choix sans réserve.

Les dramatiques produites au pays sont – ou devraient être – la pierre angulaire de notre système de radiodiffusion, et ce, pour deux raisons très importantes.

Premièrement, nos données démontrent que peu importe la soirée, les Canadiens choisissent en moyenne des dramatiques plutôt que toute autre émission, y compris les nouvelles, des émissions de variété ou de sport.

Deuxièmement, une dramatique canadienne présentée à la télévision est, peut-on dire, un lieu de rencontre – grâce à l'électronique, une rencontre en soirée réunissant des créateurs, des artistes et l'auditoire – où les uns racontent et les autres écoutent des histoires sur nous-mêmes, nos valeurs et notre vie quotidienne comme Canadiens.

Notre système de radiodiffusion devrait refléter « [ … ] des attitudes, des opinions, des idées, des valeurs et une créativité artistique canadiennes [ … ] »

Le Parlement a endossé ce principe lors de l'adoption de la Loi sur la radiodiffusion, en 1991. Une interprétation raisonnable de ce principe implique qu'un plus grand nombre de Canadiens désirent regarder un plus grand nombre de productions dramatiques canadiennes de langue anglaise de qualité qui reflètent nos expériences, notre sens de l'humour, de la joie et de la peine et l'image que nous avons de nous-mêmes. Nous n'atteindrons pas ce but en regardant Desperate Housewives, The Apprentice ou The Swan.

Je sais que cela vous tient à coeur autant qu'à moi et que vous croyez aussi que les fruits de votre imagination, votre créativité et vos compétences techniques devraient occuper une place plus importante sur l'écran collectif de télévision canadienne.

Alors, que pouvons-nous faire maintenant? Notez que le « nous » constitue ici un élément clé. En effet, le défi dépasse les responsabilités que le CRTC peut ou devrait assumer.

La clé du succès, si difficile soit-il à atteindre, est pourtant simple : les radiodiffuseurs doivent commander un plus grand nombre de dramatiques canadiennes et leur donner une place de choix dans leur programmation, alors que le monde de la production doit s'employer à créer de l'excellent contenu. Et, par-dessus tout, les téléspectateurs doivent vouloir regarder les productions canadiennes.

Au Conseil, nous voulons aider à la mise en place de conditions qui encourageront les radiodiffuseurs, les producteurs et les artistes à collaborer à la création et à la diffusion de dramatiques canadiennes capables de faire concurrence aux meilleures séries que les Américains, ou d'autres, peuvent offrir.

Permettez-moi de consacrer quelques minutes à l'approche du CRTC à l'égard des dramatiques.

De façon générale, trois voies sont possibles et, au cours des années, nous les avons toutes empruntées.

La première voie est celle de la non-intervention.

Nous pourrions nous abstenir d'imposer toute exigence aux radiodiffuseurs et ne leur offrir aucune mesure incitative à l'égard des dramatiques canadiennes de langue anglaise.

C'est ainsi que le Conseil a agi jusqu'en 1979, lorsque nous avons, pour la première fois, imposé des exigences minimales au sujet du nombre d'heures à consacrer aux dramatiques canadiennes, dans les conditions de licence de CTV.

Certains d'entre vous s'en souviennent sûrement : notre proposition a été contestée devant les tribunaux mais finalement validée par la Cour suprême du Canada et elle est entrée en vigueur en 1982.

Cela constitue bien sûr la deuxième voie, qui est celle d'imposer un minimum de dramatiques de langue anglaise. Deux outils réglementaires sont alors à notre disposition : des exigences relatives à la diffusion d'un nombre minimal de dramatiques canadiennes de langue anglaise et des exigences de dépenses minimales liées à la production de dramatiques canadiennes de langue anglaise.

Le Conseil a suivi cette voie réglementaire pendant environ 20 ans. Et il est intéressant de rappeler ce qui est arrivé au cours de cette période.

En 1982, année d'entrée en vigueur des nouvelles conditions de licence de CTV, la part d'auditoire des dramatiques canadiennes de langue anglaise était d'environ 4 %.

Maintenant, deux décennies plus tard, nos données indiquent que cet auditoire vient tout juste d'atteindre 12 %.

L'auditoire des dramatiques canadiennes a progressé en deux grandes étapes. La première fut marquée par une croissance de 4 à 7 %, entre 1984 et 1986, croissance dont les nouvelles conditions de licence de CTV peuvent avoir été l'un des facteurs. Mais il ne faut pas oublier que la croissance a commencé au cours de l'année qui a suivi la mise en place du fonds de 60 millions de dollars du Fonds canadien de télévision en 1983.

De 1986 à 1996, la part d'auditoire des dramatiques canadiennes a stagné. Et ceci malgré l'entrée en vigueur en 1987 des conditions de licence imposées à Global et à CTV sur les heures et les dépenses relatives aux émissions canadiennes, dont les dramatiques.

En plus, le Conseil a imposé des exigences relatives au nombre minimal d'heures à consacrer aux dramatiques canadiennes, qui sont entrées en vigueur en 1992 pour Global et en 1994 pour CTV.

Et même avec ces mesures d'ordre réglementaire, la part de l'auditoire des dramatiques canadiennes n'a progressé que de 1 % en 1996 par rapport à ce qu'elle était en 1986.

Le second « bond » de l'auditoire, de 8 à 11 % a eu lieu entre 1996 et 1999.

Curieusement, c'est aussi en 1996 que fut lancé le fonds de 100 millions de dollars du Fonds canadien de la télévision.

Au cours de cette période, la seule décision efficace d'ordre réglementaire fut de hausser de 3,5 heures à 4 heures le nombre minimal d'heures de dramatiques canadiennes que devait diffuser Global.

En 2000, l'entrée en vigueur de la nouvelle politique télévisuelle a établi des exigences relatives aux émissions prioritaires plutôt qu'aux dramatiques canadiennes.

Auparavant, la part d'auditoire des dramatiques canadiennes avait déjà commencé à stagner : 10 % en 1997 et 1998 et 11 % de 1999 à 2002 avant d'atteindre finalement 12 % à l'automne 2003.

Comment interpréter ces statistiques ?

Bien qu'il soit difficile de démontrer comment et pourquoi la part d'auditoire des dramatiques canadiennes a changé, on peut au moins en tirer les constatations suivantes :

  • Deux progressions notoires de l'auditoire des dramatiques canadiennes coïncident avec l'instauration de mécanismes de financement importants; et
  • Aucune des mesures réglementaires des années 80 et 90 imposant un minimum d'heures et de dépenses à consacrer aux dramatiques canadiennes ne semble avoir fait monter leurs cotes d'écoute.

Où en sommes-nous maintenant?

En ce qui me concerne, la non-intervention n'est pas une solution.

Cependant, l'imposition aux radiodiffuseurs d'exigences relatives aux dépenses et aux heures minimales de diffusion n'a pas donné les résultats espérés.

La troisième voie consiste à encourager, plutôt qu'à imposer, la diffusion et l'écoute d'un plus grand nombre de dramatiques canadiennes originales.

Pour y arriver, nous avons adopté des mesures incitatives d'ordre financier.

Au lieu de dicter aux radiodiffuseurs leur façon d'agir, nous pouvons réglementer de sorte qu'il leur soit plus attrayant d'investir dans des dramatiques canadiennes, de les diffuser et d'inciter les téléspectateurs à les regarder.

Cela implique de façon générale qu'on fournisse aux radiodiffuseurs de nouvelles ressources favorisant l'investissement dans des dramatiques.

Par la suite, nous surveillons les résultats : le nombre d'heures et les dépenses consacrées aux dramatiques, et la part d'auditoire; nous demandons des comptes aux radiodiffuseurs lors du renouvellement de leur licence.

Le Fonds canadien de télévision a participé à cette approche, de même que la politique du CRTC relative aux avantages, qui exige de toute personne qui acquiert une entreprise de radiodiffusion ou qui en obtient le contrôle qu'elle fasse une contribution financière représentant 10 p. cent de la valeur de la transaction; cette contribution doit porter sur « des avantages précis et sans équivoque ».

De plus, au cours de la dernière année, cette approche qui vise à encourager les radiodiffuseurs au lieu de leur imposer des contraintes a reçu un sérieux coup de pouce par la mise en place de nouvelles mesures incitatives liées aux dramatiques.

Ces mesures mettent l'accent uniquement sur les dramatiques, alors que le FCT et la politique relative aux avantages ont une portée plus large.

Je sais que beaucoup d'entre vous ici regrettent l'époque où le Conseil réglementait le nombre d' heures et le volume des dépenses consacrées aux dramatiques. C'était avant d'adopter la politique télévisuelle de 2000.

Je peux déjà vous annoncer que nous allons réviser toutes nos grandes politiques, dont la politique télévisuelle. Les dramatiques canadiennes de langue anglaise en constituent bien sûr une partie importante.

L'ancienne approche que je vous ai décrite il y a un instant n'a pratiquement eu aucun effet sur l'auditoire des dramatiques canadiennes. Nous devons donc trouver une autre approche et voir si elle donne de meilleurs résultats.

Les nouvelles mesures incitatives liées aux dramatiques canadiennes de langue anglaise forment une part importante de cette autre approche.

Comme vous le savez, les radiodiffuseurs qui choisissent ces mesures bénéficieront de minutes de publicité additionnelle en échange d'un plus grand nombre d'heures de diffusion, de dépenses accrues et d'une écoute plus importante en ce qui concerne les dramatiques canadiennes originales de langue anglaise.

La mise en place de mesures incitatives liées à l'écoute est une nouvelle stratégie importante – et nous surveillerons la situation de près afin de savoir si elle encourage les radiodiffuseurs à prendre, en matière de promotion et de programmation, des décisions faisant en sorte que les nouvelles émissions soient non seulement produites et diffusées, mais qu'elles soient aussi regardées.

Les mesures incitatives ont aussi été conçues en fonction du fait que la demande de subventions au FCT dépasse l'offre. Les radiodiffuseurs pourront se prévaloir de minutes de publicité additionnelle pour les productions dramatiques non subventionnées par le FCT.

Par ailleurs, nous ne voulions pas accorder de minutes de publicité additionnelle en échange de dramatiques canadiennes de langue anglaise que les radiodiffuseurs auraient diffusées de toute façon, même en l'absence de tout programme incitatif. C'est pourquoi les mesures incitatives à l'égard de CTV, de CHUM et de Global – les titulaires les plus importantes – ne s'appliquent qu'à la programmation au-delà d'un minimum de 26 heures de dramatiques canadiennes de langue anglaise au cours d'une année donnée.

Comme vous le savez, nous avons aussi annoncé des mesures incitatives à l'égard des productions canadiennes originales de langue française.

Dans ce cas précis, il s'agit de maintenir l'écoute relativement élevée de ces productions et d'encourager la production d'émissions ou de séries à gros budget. C'est un objectif bien différent de celui des mesures incitatives liées aux dramatiques de langue anglaise.

Survient alors la question de savoir si l'approche incitative sera efficace, surtout à l'égard de la télévision de langue anglaise pour laquelle le déséquilibre entre les dramatiques de production nationale et celles de production étrangère est aussi flagrant.

Je ne pourrai répondre à cette question tant que nous n'aurons pas une certaine expérience du programme incitatif.

Tous les radiodiffuseurs privés importants ont demandé à y participer. Nous surveillerons l'évolution de près, en cherchant à savoir comment et sur quelle échelle on a recours aux mesures incitatives et quelles en sont les conséquences. Nous pensons attendre cinq ans pour faire une évaluation globale des résultats, en plus de l'examen régulier des progrès accomplis et de l'analyse des rapports annuels.

Les licences de radiodiffusion de CTV et de Global doivent être renouvelées en 2007; ce sera une bonne occasion d'évaluer si nous devons apporter des modifications au programme incitatif ou adopter d'autres mesures réglementaires en vue de nous assurer que les dramatiques canadiennes sont en plein essor.

J'ai pris connaissance du rapport de la CCSA (Coalition des syndicats de l'audiovisuel) publié hier et, dès ce matin, j'ai rencontré les syndicats qui l'ont commandé. Je suis toujours content que les intéressés investissement leur temps et leur énergie dans un débat public sur la radiodiffusion et je me réjouis de la participation régulière des syndicats à ce débat.

Finalement, surtout du côté anglophone, il s'agit simplement d'inciter une plus grande part d'auditoire à regarder un plus grand nombre d'heures de diffusion de productions canadiennes originales.

Notre objectif est de faire grimper la part d'écoute des dramatiques de plusieurs échelons d'ici cinq ans.

Comme l'indique l'avis public publié en novembre, le programme de mesures incitatives récompensera les radiodiffuseurs qui nous aiderons à atteindre cet objectif en augmentant les cotes d'écoutes des dramatiques canadiennes qu'ils diffusent.

Nous publierons prochainement un objectif d'écoute pour l'ensemble de l'industrie ainsi que pour les groupes de propriété, de même que des objectifs de dépenses proposés.

Bien qu'il soit prématuré de porter un jugement, quelle raison puis-je avoir de pressentir que nous sommes peut-être sur la bonne voie à l'égard des dramatiques de langue anglaise?

Je ferais preuve de naïveté, ou on pourrait me qualifier de rêveur, si j'affirmais que nous avons finalement trouvé la solution. Mais je suis optimiste, même si c'est de façon prudente, parce qu'on voit récemment des signes intéressants de résurgence de la production de contenu canadien original destiné à la télévision, tant pour les dramatiques que pour d'autres genres d'émissions.

Les demandes de subventions au FCT sont un bon indicateur.

Le mois dernier, le FCT a annoncé que l'an prochain, il financerait une série dramatique de dix épisodes d'une heure de télévision de langue anglaise, il s'agit de quatre heures de plus que l'année dernière. De même, le FCT a accepté de financer une série dramatique de 12 demi-heures, soit trois de plus que l'année dernière.

Des signes encourageants viennent aussi de la production de longs métrages canadiens, qui tire des bénéfices importants de la croissance rapide de la vidéo sur demande, des services à la carte et de la télévision payante.

En 2004, les exigences du Conseil liées à l'attribution de licence à ces services ont engendré une contribution de 85 millions de dollars aux dépenses consacrées à la programmation canadienne et aux fonds de production canadiens, comparativement à 27 millions de dollars en 2000. Une large part de cet argent est investie dans des longs métrages canadiens.

Afin d'avoir une vue d'ensemble, ajoutons que les recettes totales provenant de longs métrages canadiens ont été de 41 millions de dollars en 2004. Le politique relative aux avantages, que j'ai mentionnée il y a quelques minutes, a injecté plus de 500 millions de dollars dans le système canadien de radiodiffusion depuis les modifications de la politique en 1999.

Le transfert de CTV à BCE en 2000 – à lui seul – a procuré un avantage de 140 millions de dollars aux émissions prioritaires.

Il est raisonnable de dire que Corner Gas n'aurait peut-être pas vu le jour, ou n'aurait pas connu le même succès, n'eut été de la politique relative aux avantages. Nous assistons aussi à une renaissance du documentaire de longue durée à la télévision canadienne. Avant 2000, presqu'aucun documentaire canadien de longue durée n'était diffusé par les stations principales CTV, Global et TVA.

Mais les données que nous publierons incessamment démontrent que ces trois stations ont diffusé 228 heures de documentaires canadiens de longue durée aux périodes de grande écoute l'an dernier.

Félicitations à Peter Raymont qui a gagné hier soir le Prix Rockie du Meilleur documentaire de longue durée et celui de la Meilleure émission canadienne pour “ Shake Hands with the Devil : The Journey of Romeo Dallaire.

Que ce soit un documentaire, une dramatique ou n'importe quelle émission de télévision, la clé du succès est de refléter la société dont il est issu. Voilà pourquoi le CRTC a fait de la diversité culturelle une priorité du système de radiodiffusion.

Et nous sommes ravis que les radiodiffuseurs et les producteurs décident de relever ce défi.

Tous ces indices me laissent croire que les dramatiques canadiennes ont encore des chances de tirer leur épingle du jeu. Le Canada possède le talent, la créativité et l'esprit d'initiative nécessaires pour faire en sorte que cet objectif se réalise.

Bien que le manque les ressources ait constitué un obstacle, le Conseil a misé sur des conditions encore plus attrayantes en adoptant une approche incitative.

Je persiste à croire que nous pouvons, et que nous devons, travailler ensemble afin d'aider les dramatiques canadiennes à se tailler une place enviable dans le paysage télévisuel.

Le Conseil poursuivra la voie de l'approche incitative pour l'instant.

Nous réussirons dans la mesure où les producteurs et les radiodiffuseurs honoreront leurs propres engagements.

L'attrait des dramatiques américaines est sans aucun doute très fort. Au cours des dernières décennies, nous avons été incapables de leur ravir ne serait-ce qu'une importante minorité de téléspectateurs. Les Canadiens ne changeront pas leurs habitudes télévisuelles du jour au lendemain, mais je me plais à croire que nous pouvons les convaincre, d'une excellente série à une autre.

Ce qui me rappelle une autre scène de Corner Gas.

Emma LeRoy, la formidable épouse d'Oscar (l'ancienne employée acariâtre de la station-service) se moque des habiletés de son mari comme menuisier amateur.

« Tu construis la même étagère depuis 13 ans », dit Emma.
« Alors », répond Oscar, « que veux- tu? Un travail vite fait ou un travail bien fait? »

En matière de dramatiques canadiennes, notre système de radiodiffusion n'a pas opté pour le travail « vite fait », mais j'espère que nous sommes maintenant sur la voie du travail « bien fait ».

Merci beaucoup.

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Mise à jour : 2005-06-14

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