TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION
TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
SUBJECT / SUJET:
MULTIPLE LICENSING, BROADCASTING AND
OWNERSHIP APPLICATIONS /
DEMANDES DE LICENCE, RADIODIFFUSION ET DE
PROPRIÉTÉS MULTIPLES
HELD AT: TENUE À:
Mont-Royal Centre Centre Mont-Royal
2200 Mansfield Street 2200, rue Mansfield
Montréal, Quebec Montréal (Québec)
November 20, 2001 le 20 novembre 2001
Volume 2
Transcripts
In order to meet the requirements of the Official Languages Act, transcripts
of proceedings before the Commission will be bilingual as to their covers, the
listing of the CRTC members and staff attending the public hearings, and the
Table of Contents.
However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript
and, as such, is taped and transcribed in either of the official languages,
depending on the language spoken by the participant at the public hearing.
Transcription
Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les
procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page
couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à
l’audience publique ainsi que la table des matières.
Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des
délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l’une ou
l’autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le
participant à l’audience publiqe.
Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission
Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes
Transcript / Transcription
Multiple licensing, broadcasting and
ownership applications /
Demandes de licence, radiodiffusion et
de propriétés multiples
BEFORE / DEVANT:
Andrée Noël Chairperson / Présidente
Joan Pennefather Commissioner / Conseillère
Jean-Marc Demers Commissioner / Conseiller
ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:
Gino Grondin Legal Counsels /
Valérie Dionne Conseillers juridiques
Robert Ramsay Hearing Manager and Secretary
/ Gérant de l’audience et
secrétaire
Pierre Lebel Hearing Secretary /
Secrétaire de l’audience
HELD AT: TENUE À:
Mont-Royal Centre Centre Mont-Royal
2200 Mansfield Street 2200, rue Mansfield
Montréal, Quebec Montréal (Québec)
November 20, 2001 le 20 novembre juin 2001
Volume 2
ii
TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES
PAGE / PARA NO.
INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR
M. Odina Desrochers 313 / 1330
Radio Unie Target 323 / 1364 11 / 41
Association québécoise de l’industrie du 345 / 1445
disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ)
Atelier Radio Enfant 368 / 1515
Mme Jocelyne Girard-Bujold 400 / 1609
Syndicat des employés de CKAC 417 / 1671
Syndicat des employé(e)s CKRS-CJAB 425 / 1701
Syndicat des travailleuses et travailleurs 438 / 1747
de CFIX-FM
Le Conseil des directeurs médias du Québec 455 / 1816
Communications Michel Mathieu 466 / 1859
REPLY BY / RÉPLIQUE PAR
Astral Média inc. 479 / 1900
--- Upon commencing on Tuesday, November 20 2001 at 9:00 a.m. / L’audience
débute le mardi 20 novembre 2001 à 9h00.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur le secrétaire.
- M. P. LEBEL:
Merci, Madame la présidente.
- Ce matin nous allons commencer avec des intervenants comparants.
J’aimerais d’abord indiquer que l’intervention 10 à l’agenda, la SPACQ, la
Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec, a choisi de ne
pas comparaître. L’intervention demeure au dossier comme non-comparante.
- Nous allons d’abord entendre Monsieur Odina Desrochers. Monsieur
Desrochers, vous avez 10 minutes pour faire votre présentation.
- LA PRÉSIDENTE: Bienvenue, Monsieur Desrochers.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- M. O. DESROCHERS: Bonjour. Alors, la présente intervention vise à
m’opposer aux demandes présentées par Astral Média inc. afin d’obtenir
l’autorisation d’acquérir le contrôle effectif des sociétés TRI Québec,
Télémédia Radio Atlantique inc. et Radiomédia inc. par l’acquisition de toutes
les actions que détient, directement ou indirectement, Télémédia Radio inc.
- Avec cette entente, Astral Média, qui possède déjà 12 stations de radio
francophones au Québec dont les huit stations FM du groupe Radio-Énergie,
risque d’avoir la main mise sur l’ensemble des stations de radio dans les
quatre plus importants marchés québécois, exclus Montréal. À titre d’exemple,
dans la région de la Mauricie, Astral Média deviendrait propriétaire unique
des trois stations de radio trifluviennes, CHEY, CIGB et CHLN. Les trois autre
marchés seraient également sous le contrôle d’Astral Média, en Estrie, à
Québec et au Saguenay Lac-St-Jean.
- Messieurs, Mesdames les commissaires, cette transaction met en lumière
encore une fois la concentration de la propriété des médias. Quelques
statistiques démontrent qu’en 1990, alors que la station CHLN avait deux
compétiteurs, dont la défunte station CJTR, elle consacrait envirion trois
heures et demie par semaine à la diffusion de bulletins de nouvelles locales
et régionales. CHLM avait alors une programmation locale de 105 heures par
semaine.
- Cinq ans plus tard, alors seul joueur AM, en raison de la fusion des
réseaux Télémédia et Radionutuel, CHLN réduisait sa programmation locale de
105 heures à 41 heures. Cette évolution démontre donc que la concentration de
la propriété des médias dans un même marché a un effet direct sur la
diminution du contenu de l’information et de la production d’émissions locales
dans les régions.
- Que sera l’avenir de la programmation de la station CHLN AM? En 2001, la
station consacre maintenant 36 heures par semaine à sa programmation locale,
et là-dessus, il faut compter 45 minutes de diffusion quotidienne d’une
émission qui commente l’actualité.
- Parlons maintenant du temps des nouvelles qui est consacré au réseau
Rock-Détente qui est d’environ 60 minutes de nouvelles par jour. Et chaque
bulletin de nouvelles doit inclure souvent une nouvelle internationale, une
nouvelle nationale et une nouvelle québécoise. Alors, imaginer la place qui
est réservée à l’actualité régionale.
- Dans sa longue réplique aux interventions reçues en réponse à l’avis
d’audience publique, Astral reconnaît que dans certains marchés de taille plus
modeste (moins de 200,000 auditeurs), elle sera parfois le seul propriétaire
de radio commerciale privée de langue française où elle aura un seul
concurrent local en radio privée de langue française. Astral laisse donc
entendre que cette situation pourrait réduire la diversité des voix, notamment
au niveau des nouvelles locales, une inquiétude qui a été soulevée par le
Conseil, le CRTC.
- J’attire maintenant votre attention sur le danger de concentration des
salles de nouvelles éventuellement fusionnées par Astral. Celle-ci affirme
s’être déjà engagée à ce que l’information véhiculée par chaque station/réseau
conserve sa spécificité, malgré la fusion de salles de nouvelles dans un même
marché. Un de ses objectifs est de créer une salle de nouvelles commune pour
desservir la station AM et les deux stations FM dans un même marché, disant
fourni à chacune des bulletins adaptés à sa personnalité propre, sa formule et
son auditoire cible.
- Question. Comme Astral peut-elle s’engager que les bulletins de nouvelles
seront différents en terme de contenu dans chacune des stations d’un même
marché?
- Toujours dans son document, Astral dit croire plus avantageux de demander
à trois journalistes de couvrir chacun un événement différent, plutôt que
chacune des salles de nouvelles des trois stations envoie un journaliste
couvrir le même événement. En agissant ainsi, est-ce qu’Astral laisse entendre
que chacune des trois stations diffusera le même bulletin de nouvelles et les
même reportages?
- On constate actuellement plusieurs accrocs à ce qu’Astral Média appelle la
spécificité de chacune de ses stations et la qualité de l’information. Dans un
marché majeur comme celui de Québec à la station CITF-FM, un seul nouvelliste
est attitré à l’information et de plus, il doit travailler à deux périodes
d’écoute importante de la radio, soit le matin et en fin d’après-midi.
J’aimerais maintenant vous faire part d’une remarque concernant le réseau
Radio-Énergie, propriété également d’Astral, où les émissions qui mélangent
l’humour et l’information ne produisent pas toujours une information sérieuse
et crédible.
- Si vous me permettez, je vais faire un retour sur la fusion des réseaux
Télémédia et Radiomutuel en 1994. Avec cette fusion, la programmation locale
des stations affiliées au nouveau réseau Radiomédia a énormément souffert. Par
exemple, toutes les émissions de sport locales et régionales ont été tassées
au profit d’émissions comme "Les amateurs de sport". Même dans les émissions
matinales de ces stations, la programmation fait place à des chroniqueurs de
Montréal, de sorte que l’information locale et régionale est réduite au
minimum. Les stations affiliées ne répondent donc plus aux besoins de leur
milieu.
- De plus, lors des fins de semaine, plusieurs de mes collègues m’ont fait
remarquer qu’après 13 heures le vendredi, aucune couverture régionale de
l’actualité n’est effectuée. Les gens des régions doivent donc vivre au son de
la nouvelle montréalaise. Cependant, si un feu, un accident mortel ou un fait
divers survient durant le week-end, les stations de radio trouvent à ce moment
les effectifs requis pour faire de l’information de sensation.
- Pour ce qui est de l’accès des artistes à ses réseaux, Astral se dit
résolu à accueillir le plus large bassin possible d’artistes et oeuvres
musicales québécoises et canadiennes de langue française qui s’inscrivent dans
la formule musicale de chacun de ses réseaux. Est-ce à dire que les artistes
qui ne s’inscrivent pas dans le créneau des stations Astral qui domineront les
principaux marchés du Québec, seraient exclus des ondes?
- Parlons du réseau Rock-Détente. La musique est diffusée simultanément dans
toutes les stations. Il n’y a donc que la fréquence, les commerciaux et les
animateurs qui changent. Un automobiliste qui circule entre Québec et Montréal
et qui décide d’écouter en alternance Radio-CITÉ (Montréal), CITÉ
(Sherbrooke), CHEY (Trois-Rivières) et CITF (Québec) ne réalisera même pas
qu’il a changé de station de radio. Et à 19 heures, place à la programmation
encore une fois en provenance de Montréal.
- J’endosse donc les inquiétudes du CRTC face à cette transaction d’abord en
ce qui concerne la diversité des voix. Dans son avis d’audience, le Conseil
indique que la transaction pourrait réduire cette diversité des voix
disponibles au Québec, notamment au niveau des nouvelles locales. Le Conseil
ajoute qu’il pourrait alors examiner les balises qui pourraient être mises en
place pour assurer une pluralité des voix. Je suis également d’accord avec le
Conseil qui estime que dans certaines régions Astral pourrait devenir l’unique
source de programmation locale, et que dans de tels cas, des conditions de
licence spécifiques à la programmation pourraient être envisagées.
- Je demande au CRTC d’encadrer cette transaction, d’émettre des licences
avec révision périodique bi-annuelle, da façon à s’assurer que les régions
desservies par les station de radio appartenant à Astral soient en mesure
d’avoir des périodes d’information et une programmation locale et régionale
qui correspondent à l’identité de chacune de nos régions au Québec.
- Le CRTC devrait également s’assurer qu’aucun empli ne soit perdu et qu’au
contraire les ressources supplémentaires devraient être ajoutées
principalement dans les salles de nouvelles. Si la compagnie Astral refuse de
se plier à ce que j’identifie ces exigences minimales, je réitère mon
opposition à la vente de Télémédia à Astral.
- Merci de m’avoir entendu.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Desrochers. Juste une question. Vous
avez mentionné qu’à l’heure actuelle les salles de nouvelles sont à peu près
inexistantes en fins de semaine.
- Est-ce que vous étiez ici dans la salle hier quand Astral a fait sa
proposition ou a élaborer sur sa proposition quant aux salles de nouvelles?
- M. O. DESROCHERS: Non, je n’étais pas ici malheureusement. J’ai
d’autres fonctions qui me retenaient ailleurs. Par contre, je peux vous dire
que par expérience, même si Astral Média propose des salles de nouvelles de
week-end, moi ce qui me fait peur, c’est que les trois mêmes stations dans un
même marché diffusent la même information.
- LA PRÉSIDENTE: Alors, c’est la question qu’on s’est posé, qu’on
leur a posé, et la réponse qu’on nous a donné c’est que l’information serait
traitée selon le public cible, et non pas une information qui est un
haut-parleur commun pour les trois stations.
- Enfin, je voulais juste vous mentionner que dans les propositions qu’ils
ont fait hier, il y en une notamment qui avait trait aux salles de nouvelles
qui seront -- qui auront des effectifs également la fin de semaine,
contrairement à ce qui est le cas à l’heure actuelle.
- M. O. DESROCHERS: Est-ce que vous m’avez posé une question?
- LA PRÉSIDENTE: Non. Je voulais juste vous demander si vous aviez
suivi les audiences et si ça vous rassurait?
- M. O. DESROCHERS: Non, ça ne me rassure pas parce que moi ce que je
crains c’est que les auditeurs, même si Astral Média dit qu’il va y aller par
cible, clientèle cible, c’est que normalement la radio doit s’adresser à une
ensemble d’auditoir. Et les gens qui feront, excusez l’anglicisme, du "tuning"
entre le FM Rock-Détente, le FM Radio-Énergie et la station AM, je doute fort
qu’ils y trouvent une différence. Ça sera la même personne qui sera attitrée
au pupitre et qui peut-être échangera des points et des virgules pour
démontrer que ce n’est pas la même source d’information.
- LA PRÉSIDENTE: Je n’ai pas d’autres questions. Mes collègues?
- Merci, Monsieur Desrochers.
- Monsieur Lebel?
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Une autre petite annonce. L’intervention numéro trois, Madame Jocelyne
Girard-Bujold a été retardée. Alors cette intervention sera décalée.
- Nous entendons maintenant l’intervention de Radio Unie Target.
Comparaissant pour cette intervenante, Pierre Saint-Georges et Richard Lebrun.
Messieurs, vous disposez de 10 minutes pour faire votre intervention.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- M. P. SAINT-GEORGES: Bonjour.
- LA PRÉSIDENTE: Bonjour, Monsieur Saint-Georges et Lebrun, et
bienvenue chez nous.
- M. P. SAINT-GEORGES: Merci. Question de faire une mise en contexte,
tout d’abord Radio Unie Target est une maison de représentation oeuvrant au
niveau de la publicité nationale. Au Québec, nous représentons une douzaine de
stations privées et au Canada, une cinquantaine de radios privées.
- Radio Unie est une filiale de Target Broadcast Sales qui est une
entreprise indépendante qui a aucun lien de propriété avec des stations ou des
groupes radio au Canada. Nous avons des bureaux à travers le Canada, soit
Montréal, Toronto, Vancouver et Winnipeg.
- Radio Unie Target s’oppose au projet de prise de contrôle des radios du
Québec de Télémédia par Astral pour les motifs qu’on va vous énumérer au cours
des prochaines minutes.
- Selon nous, une trop grande dominance de marché résulterait de cette
transaction. Dans les deux plus gros marchés du Québec, Astral serait en
position dominance: une portée de 55 pour-cent et une part de marché de 39
pour-cent à Montréal; et une portée de 66 pour-cent et une part de marché de
43 pour-cent à Québec.
- Dans le marché de Ottawa-Hull français, Astral serait en situation de
quasi monopole. Actuellement Astral obtiendrait une portée de 71 pour-cent et
une part de marché de 62 pour-cent. On note toutefois qu’il va y avoir bientôt
une nouvelle station de Radio Nord de format classique.
- Dans les marchés secondaires que détiendrait Astral: à Sherbrooke, 79
pour-cent de portée et une part de marché de 73 pour-cent; à Trois-Rivières,
81 pour-cent de portée et 76 pour-cent de part de marché; et à
Chicoutimi-Jonquière, 83 pour-cent de portée et une part de marché de 80
pour-cent. Une situation à notre sens évidente de monopole, puisque dans ces
trois derniers marchés, il y aurait une seul propriétaire de toutes les radios
privées de ce marché.
- Je vais maintenant céder la parole à Richard Lebrun pour la dominance de
marché, pour la suite.
- M. R. LEBRUN: Selon nous, la dominance de marché qui pourrait
survenir à la suite de ctte mégatransaction au Québec aurait des incidences
négatives et nuirait aux radios commerciales indépendantes.
- Nous avons évalué la transaction proposée au CRTC et comment elle allait
affectée l’industrie de la radio privée du Québec (Télémédia-Astral,
Télémédia-Standard) et nous constatons qu’au Québec, les propriétés radios
d’Astral auraient une portée totale de près de 59 pour-cent au niveau
provincial et une part de marché d’un peu plus de 43 pour-cent, toujours au
niveau provincial basé sur la population 12 ans et plus.
- Les stations d’Astral rejoindraient plus de trois millions d’auditeurs de
12 ans et plus du Québec: 58,5 pour-cent de la population, d’où le 59
pour-cent. Voir l’analyse MicroBBM, la quatrième page dans l’annexe des
tableaux. C’est l’analyse MicroBBM qui fait la comparatif entre les deux
marchés.
- Depuis longtemps, les regroupements de vente de Radio Plus et de
Métromédia ont une propension à monopoliser la majeure partie des budgets
disponibles en publicité nationale. La demande d’acquisition présentée au CRTC
par Astral accentuerait encore plus cette tendance. Une seule corporation
serait en possession des trois principaux réseaux radios, en plus de
bénéficier d’un rapport de force ave l’exploitation des ses propriétés
croisées, tels MusiquePlus, le réseau d’affichage Astral et les chaînes de
télévisions spécialisées.
- Nous ne contestons pas le fait que les forces de ventes d’Astral et de
Télémédia soient regroupées depuis sept ans au sein de RadioPlus, mais nous
nous opposons et nous inquiétons du fait qu’une seule corporation ait le
contrôle d’exploitation des trois seuls réseaux desservant les six principaux
marchés majeurs et secondaires du Québec.
- L’approbation de cette transaction aura pour effet d’éliminer toute
concurrence ou course à la profitabilité qu’entretiennent actuellement
Télémédia et Astral, en augmentant le rapport de force d’Astral pour sa mise
en marché de la radio autant que pour ses autres secteurs d’activités du
secteur média.
- Nous tenons à préciser au Conseil que dans la réplique d’Astral faites aux
interventions reçues, au point 76, il faut préciser que dans les signataires
du Groupe d’opérateurs indépendants en désaccord avec cette transaction, deux
signataires sont représentés par Radio Unie Target seulement. C’est le Réseau
des Appalaches et CKOD Valleyfield. Les stations de Radio Beauce et CFXM
Granby sont représentées par MPV. C’est juste une petite mise au point sur un
des points de la réplique.
- Dans aucun des principaux marchés majeurs du Canada nous avons observé une
semblable position de dominance de marché comme celle qui surviendra au Québec
si le CRTC accepte cette demande. En comparaison, dans le marché de Toronto,
Vancouver et Winnipeg, il y a quatre groupes radios en concurrence et il y a
plusieurs radios commerciales indépendantes. Il y a une plus grande diversité
de propriétés et d’exploitation de formats et surtout une véritable
concurrence entre les stations ou groupes radio au niveau de la publicité
locale et de la publicité nationale. Autres différences notables: à Toronto et
à Vancouver, il y a trois firmes de représentation nationale pour les quatre
groupes de radiodiffuseurs. Les annonceurs ont une diversité de choix et le
marché de la publicité locale et nationale est plus compétitif dans ces villes
que ce qui arriverait au Québec si jamais la transaction est acceptée.
- Si le CRTC accepte la demande de Astral, dans les deux plus gros marchés
du Québec, il y aurait seulement deux groupes de radiodiffuseurs à Montréal et
un seul groupe à Québec pour servir plus de la moitié des francophones du
Québec, 53 pour-cent sur une population de 2,8 millions, basé sur les BBM
d’automne 2000.
- Ailleurs, dans les marchés de Sherbrooke, Trois-Rivières et Chicoutimi, il
y aurait un seul groupe radio et une seule maison de représentation nationale.
En plus, il y aurait aucune compétition locale, parce qu’il y aurait un seul
et unique propriétaire de toutes les radios privées. Ces trois marchés ont une
population totale de 430,200, toujours basé d’après BBM.
- Cette acquisition va accentuer encore plus le phénomène de prédominance de
marché et de concentration de propriétés au Québec. Nous avons analysé le
potentiel du marché provincial de la publicité radio francophone au Québec,
$159 millions d’après des statistiques de l’an 2000.
- Astral avec 22 stations prévoit obtenir plus ou moins $91 millions, soit
57 pour-cent des revenus publicitaires disponibles. Corus avec 10 stations
francophones obtiendrait plus ou moins $22 millions, soit 14 pour-cent des
revenus. Nous avons retranché et évalué les deux stations anglophones de Corus
à plus ou moins $10 millions. Cogeco avec ses deux stations obtiendrait plus
ou moins $9 millions, soit 6 pour-cent. Genex avec ses deux Stations et la
Radio Classique de Montréal obtiendrait plus ou moins $6 millions, soit 4
pour-cent des revenus disponibles dans le marché francophone de $159 millions.
- Donc, si nous totalisons les parts de marché obtenues par les principaux
joueurs dans les marchés majeurs avec leurs 35 stations en propriétés, nous
arrivons à un total de $128 millions, presque 80 pour-cent de la publicité
disponible au Québec.
- Sur un potentiel de $159 millions, nous retranchons cette part de $128
millions, il reste $31 millions pour les 51 autres radios commerciales. Donc
là en pure théorie, ça donne une moyenne de revenu d’environ 607,000$. Mais la
réalité est autre parce qu’on sait qu’il y en a qui font entre ça de ce
revenu-là et nous ne considérons pas les radios communautaires et les radios
spécialisées dans cette moyenne de revenu potentiel.
- La remarque que nous pouvons faire au Conseil à propos de cette analyse
est qu’Astral obtiendrait beaucoup plus de revenus publicitaires, soit $91
millions (57 pour-cent) que sa part réelle de marché à 43 pour-cent, qui
équivaudrait à plus ou moins $68 millions, un écart de près de $23 millions,
soit près de 14 pour-cent du marché publicitaire. Donc autrement dit, un
manque à gagner de $23 millions pour la balance des radios diffuseurs privées
des 51 stations.
- Dans les marchés de Montréal, Québec, Ottawa-Hull, Sherbrooke,
Trois-Rivières, Chicoutimi-Jonquière, Drummondville, St-Hyacinthe et de
l’Abitibi, il y a un bassin de population de 3,7 millions. Dans ces marchés,
Astral aurait une portée de plus de 61 pour-cent, 2,2 millions d’auditeurs,
pratiquement 2,3, et une part de marché de 46,3 pour-cent. Une petite note à
ce paragraphe-là: ces marchés-là représentent 69 pour-cent de la population
franco du Québec.
- Au Québec, Astral rejoindrait un total de 3,1 millions, soit 58,5
pour-cent des 5,3 millions auditeurs francophones du potentiel de la province,
une part de marché réelle de 43,5 pour-cent.
- Si le CRTC accepte cette demande, le débordement des propriétés radio
d’Astral se chiffrerait à 833,000 auditeurs dans un bassin de population de
1.6 millions. Là encore, je vous suggère de regarder le tableau MicroBBM, la
quatrième page dans l’annexe. Le 1,6 millions est la différence de la
population entre les deux secteurs de l’analyse. Ces auditeurs proviennent de
la balance des marchés du Québec, là où Astral n’aura aucune propriété, ce
qu’on appelle le débordement.
- Le dernier paragraphe que moi j’ai dans mon intervention, si vous regardez
le tableau 2, le grandes pages de 8 1/2 X 14. Sur les 26 marchés régionaux de
30,000 de population et plus au Québec, Atral aurait 30 pour-cent et plus de
part de marché dans 14 marchés régionaux. On a pris la peine de souligner ou
de "highlighter" en jaune les performances d’Astral dans ces régions. 40
pour-cent et plus de part dans 10 marchés régionaux sur les 26. Est-ce que les
tableaux sont clairs?
- Donc vous avez 26 marchés régionaux de 30,000 de population et plus qui
sont listés dans le tableau 2 sur deux pages. Et ce que ces tableaux font la
démonstration c’est que pour ce qui est des parts de marché, il y a 30
pour-cent et plus de part de marché dans 14 marchés régionaux. Astral aurait
40 pour-cent et plus de part de marché dans 10 marché régionaux. Et si on le
prends sur un autre angle au niveau de la portée, 40 pour-cent et plus de
portée dans 19 marchés régionaux, 50 pour-cent et plus de portée dans 17
marchés régionaux sur les 26, qui est très considérable.
- Et sur cet aspect-là des parts et de portée de marché, je vais céder la
parole à Pierre pour aborder le côté de la publicité nationale.
- M. P. SAINT-GEORGES: Depuis la fusion en 1994 des réseaux AM de
Télémédia et de Radiomutuel et de la création du réseau Radiomédia et de la
maison de représentation nationale Radio Plus, depuis ce temps, il y a
pratiquement plus de puralisme au niveau des ventes nationales des marchés
majeurs et secondaires du Québec.
- À cause du débordement et de certaines pratiques commerciales des groupes
radio, les radios privées indépendantes sont dépossédées d’une part de leurs
budgets publicitaires provenant du national, au profit des groupes radio.
Certains annonceurs envisagent même de moins en moins l’achat de publicités
nationales auprès des radios privées indépendantes, un, en raison du
débordement des stations des groupes radio et deux, des tarifs offerts qui
ressemblent quelquefois à du "dumping" par ceux-ci dans la majorité des
marchés régionaux du Québec.
- Astral détiendrait une dominance de marché dans beaucoup trop de marchés
régionaux selon nous. Les effets de cette dominance de marché sur les revenus
en publicité nationale des radios commerciales indépendantes, situées
principalement en région, ce phénomène existe depuis 1994. Si le CRTC donne le
feu vert à cette demande d’acquisition, les revenus en publicité locale des
radios indépendantes risqueront, eux aussi, d’être inévitablement un des
prochains objectifs du nouveau groupe radio proposé par Astral Média. Cette
mégatransaction nuirait aux radios privées indépendantes, surtout celles
situées en périphérie des grands centres urbains du Québec.
- En conclusion, cette concentration de propriétés va permettre à Astral de
devenir trop dominant dans l’industrie de la radio et d’être prédominant
auprès des organismes et associations importantes du Québec. Une
hyperconcentration radio surviendrait au Québec si le CRTC accède aux demandes
d’Astral. Au niveau provincial, comme on vous l’a souligné, 43 pour-cent de
part de marché et cela risquerait de fragiliser la situation financière des
radios privées indépendantes du Québec.
- Cette acquisition permettrait à Astral de devenir prédominant dans
l’industrie de la radio. Okay, ça je l’ai lu. Et donc, Radio Unie Target
s’oppose aux demandes présentées par Astral afin d’obtenir l’autorisation
d’acquérir le contrôle des stations du Québec et des Maritimes de Télémédia.
Mais toutefois, Radio Unie propose au CRTC, s’il accepte les demandes
d’Astral, d’imposer certaines conditions de licence spécifiques.
- Par exemple, mettre en place un mécanisme de remboursement pour toutes les
ventes nationales par lesquelles Astral profite de son débordement dans les
marchés régionaux situés en dehors du périmètre de rayonnement des stations de
groupe radio. Il pourrait aussi s’agir d’un fonds d’aide aux radios
indépendantes privées.
- Le CRTC devrait exiger d’Astral de se départir d’un des trois réseaux ou
d’une station par marché surtout à Sherbrooke, Trois-Rivières et
Chicoutimi-Jonquière, afin de résoudre l’absence de concurrence dans ces
marchés. Et favoriser de nouveaux appels de demandes pour l’obtention de
licences de radiodiffusion visant l’exploitation d’entreprises de
programmation de radios commerciales pour desservir surtout les marchés de
Montréal, de Sherbrooke, de Trois-Rivières et de Chicoutimi-Jonquière.
- Interdire aux stations de Astral de solliciter et d’accepter de la
publicité en dehors de leurs périmètres de rayonnement primaire et aussi
défendre l’utilisation nominale ou collective des stations affiliées pour
obtenir des budgets publicitaires ou de promotions, au seul profit du groupe
radio Astral.
- Nonobstant les conditions de licence spécifiques énumérées ci-dessus, nous
demandons donc au Conseil de rejeter la demande de Astral.
- LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup messieurs. Madame Pennefather a
peut-être des questions pour vous.
- CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la présidente. Bonjour messieurs.
- J’ai quelques questions seulement sur la question de débordement, vous
avez mentionné aujourd’hui dans le paragraphe 14 et 17 de votre présentation
et aussi dans votre intervention écrite. Maintenant j’aimerais mieux
comprendre ce propos parce qu’il nous semble que les stations que vous
représentex sont situées en périphérie ou loin des stations d’Astral. L’examen
des marchés au rapport BBM indique que seul les marchés de Valleyfield et de
Victoriaville peuvent être considérer comme adjacents et sujets à des
débordements significatifs des stations d’Astral.
- Veuillez nous expliquez alors pourquoi vous nous présentez une thèse qui
parle d’un débordement beaucoup plus sérieux? Quand on voit les cartes des
marchés BBM, il me semble que les stations que vous représentez sont loins des
stations Astral, mais par contre vous dites qu’il y aura un débordement
sérieux dans plusieurs autres secteurs, plusieurs autres marchés BBM.
Pourriez-vous nous expliquer?
- M. P. SAINT-GEORGES: Bien je peux vous référer au niveau du chiffre
du débordement total qu’Astral obtiendrait, c’est l’analyse MicroBBM en
annexe, la feuille numéro 4 qui est brochée.
- En ce qui concerne le débordement dans les comtés ailleurs que les grands
-- autrement dit, nous ce qu’on -- dans les deux feuilles 8 ½ X 14 qui sont
intitulées "Portées et parts d’écoute des groupes radios dans les marchés
régionaux du Québec de 30,000 habitants et plus", on en a pris 26 parce qu’il
y en a 26 contés, mais c’est des comtés qui sont en dehors des marchés
centraux des stations qui seraient acquises ou qui sont déjà propriétés
d’Astral. Donc, sur ces 26 marchés régionaux, en fait c’est la haute côte nord
et la Gaspésie où il n’y a pas de débordement du groupe radio Astral. Ailleurs
il y a du débordement partout. Que ce soit 20, 30, 40, 50, 60 pourcent, il y
en a partout du débordement.
- Bon, c’est un phénomène qu’on ne peut pas contrôler parce que c’est des
ondes radios, mais rien n’empêche que les réseaux avec leur spécificité et
surtout avec les forces qu’ils peuvent avoir en terme de moyen fait que c’est
des radios qui sont quand même écoutées par débordement. Et ce débordement est
exploité au niveau des revenus publicitaires nationales et ce que les
indépendants pensent c’est que la prochaine étape va être les revenus locaux,
via ce débordement.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Allez-y.
- M. R. LEBRUN: Je permettrais de rajouter aussi que notre
intervention se veut aussi pour notre entreprise, les radiodiffuseurs que l’on
représente, mais aussi pour la balance des radiodiffuseurs indépendants qui ne
sont pas représentés par Radio Unie et qui sont représenté par le Groupe
d’opérateurs indépendants, dont Radio Beauce et Granby que nous ne
représentons pas, ont signé. L’inquiétude est la même pour ces
radiodiffuseurs-là au niveau du débordement et leur situation géographique est
sensiblement la même en périphérie des centres urbains. Donc c’est pas
seulement sur notre produit radio. C’est pour l’ensemble des radiodiffuseurs
privées indépendants qui resteraient.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, juste pour être sûre qu’on a bien
compris, si je retourne à l’intervention écrite sur la page 5, vous avez un
tableau là. Vous avez beaucoup de tableaux que vous fournissez aujourd’hui.
Mais tableau 9 qui parle encore une fois de débordement des réseaux Énergie,
Radiomédia et Rock-Détente dans certains marchés régionaux, pour bien servir
cette portée de débordement, veuillez nous démontrer de quelle façon vous êtes
arrivés au portées et parts d’écoute comprises dans ce tableau?
- C’est un peu la même question pour bien comprendre pourquoi d’après les
informations que j’ai devant moi, il n’y a pas de débordement que vous
décrivez. Alors le tableau 9 présente encore une fois une thèse qui dit que le
débordement va dans plusieurs marchés. Pourriez-vous nous expliquer?
- M. P. SAINT-GEORGES: C’est qu’en fait lorsqu’on a fait nos
analyses, par exemple dans le marché de Montréal, la part de marché qu’on a
calculé à 43 pour-cent n’est pas la même que celle qu’Astral a calculé à 30
pour-cent. C’est fort simple là. C’est que nous avons pris le marché de
Montréal français. D’une façon ou d’une autre, c’est comme ça qu’il est acheté
par les agences, par les clients. Nous achetons soit du côté francophone le
marché -- parce que c’est deux marchés distincts. Montréal et Ottawa, il y a
deux marchés distincts: le marché anglophone et le marché francophone. Donc,
les différences de chiffre peuvent provenir de là.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Maintenant, c’est très important de
comprendre en vigueur de ce débordement parce que vous nous proposez des
conditions de licence spécifiques. Et j’aimerais que vous élaboriez un peu
plus sur le premier qui est de mettre en place un mécanisme de remboursement
pour toutes les ventes nationales par lesquelles Astral profite de son
débordement dans les marchés régionaux.
- Pourriez-vous nous expliquer, élaborer sur ce propos? Comment ça va
marcher? Quel est ce mécanisme? Quelle sera la façon quand vous proposez il y
aura un fonds d’aide aux radios indépendantes?
- M. P. SAINT-GEORGES: Au niveau du détail, nous n’avons pas cogité
sur ce sujet précisément. Ce serait à voir éventuellement si jamais le CRTC
donne son aval à cette proposition. Mais une chose est sûre. Il y a du
débordement radio. Ce débordement radio fait que depuis de nombreuses années,
il y a beaucoup de stations indépendantes privées qui n’ont pas leur part de
marché de publicité nationale à cause du débordement radio. Ça c’est à notre
niveau de la publicité nationale.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vos propos et vos soucis sont
reliés à l’effet que les agences de publicité ont tendance depuis plusieurs
années à concentrer leurs placements publicitaires nationaux dans les marchés
de Montréal et du Québec?
- M. P. SAINT-GEORGES: Oui.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: À première vue, les conditions de licence
que vous proposez n’arrêteraient pas cette tendance.
- M. P. SAINT-GEORGES: Au niveau de la publicité nationale, ça serait
difficile.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez des commentaires a faire?
- M. P. SAINT-GEORGES: C’est surtout on pensait au niveau de cette
condition de licence, au niveau de la non-vente, de la possibilité de ne pas
pouvoir vendre en dehors de leur périmètre de diffusion, c’est surtout pour la
publicité locale. Au nationale, depuis 1994 d’une façon ou d’une autre, on n’y
pouvait rien. C’était un regroupement de stations -- bien à l’époque de deux
différents groupes radio qui se sont mis ensemble, et ça on a aucun contrôle
là-dessus.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Maintenant, en réponse à votre proposition
pour les conditions de licence, Astral souligne qu’il serait injuste d’imposer
à Astral des mesures qui n’appliqueraient pas non plus aux autres médias.
Veuillez commenter, s’il vous plaît?
- M. P. SAINT-GEORGES: C’est bien évident que idéalement, ce serait
que ça s’applique à tous le monde. Dans l’autre groupe radio qui va oeuvrer
dans le domaine de la radio francophone au Québec qui est Corus, on a le même
problème avec CKOI. CKOI est une station de débordement, qui a du débordement
quasiment jusqu’à Québec à cause de leur 307,000 watts. Donc c’est un problème
là aussi.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, messieurs. Merci, Madame la
présidente. Ce sont mes questions.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, messieurs.
- M. P. SAINT-GEORGES: Merci.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- La prochaine intervention sera faite par Monsieur Daniel Giguère.
- Donc, Monsieur Giguère ne semble pas être ici, Madame la présidente. Nous
allons passer à l’intervention de l’ADISQ.
- LA PRÉSIDENTE: Je pense que Madame Drouin pensait qu’elle était en
cinquième position ce matin.
- M. P. LEBEL: Probablement.
- LA PRÉSIDENTE: Elle a remonté au palmarès.
- M. P. LEBEL: Dans ce cas, Madame la présidente, nous allons
entendre l’intervention numéro 6 à l’agenda, l’Atelier Radio Enfant. Monsieur
Michel Delorme, s’il vous plaît.
- On va devoir décaler cette intervention-là aussi, Madame la présidente.
- LA PRÉSIDENTE: Peut-être qu’on devrait prendre une pause? Peut-être
que les gens auraient le temps de se rendre?
- M. P. LEBEL: Peut-être, Madame la présidente.
- LA PRÉSIDENTE: Alors, jusqu’à 10 heures.
--- Upon recessing at 9:40 a.m. / L’audience est suspendue à 9h40.
--- Upon resuming at 10:05 a.m. / L’audience est reprise à 10h05.
- LA PRÉSIDENTE: Alors, Monsieur le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Nous allons maintenant entendre l’intervention de l’ADISQ, l’Association
québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo.
Comparaissant pour l’ADISQ, Annie Provencher, Solange Drouin, Mario Lefebvre,
Pierre Rodrigue et Jacques Primeau. Vous avez 10 minutes pour faire votre
intervention.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- MME S. DROUIN: Mais la présidente du panel m’a octroyé le privilège
de parler lentement. Donc, je demande un peu d’indulgence. Ça se peut que ça
soit un petit peu plus que 10 minutes pour les bénéfices de la traduction.
- Alors, je suis Solange Drouin, vice-présidente aux Affaires publiques et
directrice générale. À ma droite, Jacques Primeau, président de l’ADISQ. À ma
gauche, Pierre Rodrigue, président sortant de l’ ADISQ. Monsieur Mario
Lefebvre malheureusement ne pourra pas être des nôtres. Et à la gauche de
Monsieur Rodrigue, Annie Provencher, analyste aux affaires publiques de
l’ADISQ.
- D’abord la parole au président de l’ADISQ, Jacques Primeau.
- M. J. PRIMEAU: Mesdames et Messieurs les conseillers, j’aimerais
préciser d’entrée de jeu que L’ADISQ a confiance en l’expertise d’un groupe
comme Astral pour mener à bien la demande de transfert d’actifs qui est
aujourd’hui à l’étude devant vous et pour laquelle nous avons accordé notre
appui.
- Nous sommes convaincus qu’Astral sera relevé les défis de cette
consolidation. Nous somme également confiants que dans ce nouveau contexte,
Astral sera conservé, même renforcer cette esprit de partenariat avec
l’industrie de la musique, partenariat tout simplement essentiel pour le
développement mutuel de nos deux industries.
- D’ailleurs, nous tenons à souligner que dans le cadre du présent
processus, Astral a prouvé qu’elle assumait pleinement ce rôle de partenaire
en présentant une proposition sérieuse. À cet effet, nous désirons remercier
plus spécialement d’abord Monsieur Jacques Parisien et aussi Monsieur Michel
Arpin, ainsi que Madame Danielle Chagnon qui ont fait preuve d’une réelle
ouverture à discuter avec nous les enjeux importants découlant de cette
transaction.
- Mais -- parce qu’il y a un mais -- étant donné l’ampleur de cette
transaction qui fera de Astral, si vous y accordez bien sur votre appui, un
leader incontesté et incontournable dans l’univers de la radio québécoise,
voir même de la radio canadienne. Étant donné les enjeux énormes posés par la
situation de quasi monopole dans certains marchés, nous croyons légitime que
le CRTC n’exige dans ces circonstances non pas une bonne proposition, mais la
meilleure proposition possible.
- C’est pourquoi comme nous vous l’avons mentionné dans notre intervention
écrite, nous sommes convaincus que cette meilleure proposition fasse en sorte
que les bénéfices de cette transaction rejaillissent sur l’ensemble des
partenaires du système canadien de la radiodiffusion.
- Et ça doit se traduire entre autre par une augmentation sensible du niveau
des avantages tangibles de 6 à 9 pour-cent de la valeur de la transaction.
Cette meilleure proposition doit également se traduire par l’instauration de
mesures qui permettront de s’assurer qu’Astral diffuse à travers ses ondes
publiques une programmation musicale diversifiée auquel le public canadien a
droit.
- Je cède maintenant la parole à Madame Drouin qui justifiera plus en détail
ces dernières demandes de l’ADISQ.
- MME S. DROUIN: Alors merci. Comme le président de l’ADISQ vient
juste de le rappeler, nous avons soumis au CRTC une augmentation du niveau des
avantages tangibles de 6 à 9 pour-cent, proposition qui a d’ailleurs été
appuyée par l’Union des artistes et par la SPAQ, la Société professionnelle
des auteurs compositeurs du Québec.
- Ces propositions reposent sur l’analyse suivante. Premièrement, la norme
réglementaire de 6 pour-cent établie par le CRTC au moment de la révision de
sa politique radio en 1998 est un seuil minimal. La politique est claire à ce
sujet. On parle réellement d’au moins 6 pour-cent. En établissant cette norme,
le Conseil s’est donc réservé selon nous un pouvoir d’évaluer les transactions
au cas par cas.
- Et dans l’exercice de cette discrétion, le CRTC -- et je me réfère ici
encore à la politique de ‘98 -- doit évaluer si -- et je cite -- "la demande
déposée constitue la meilleure proposition possible dans les circonstances et
que les avantages proposés dans la demande sont proportionnels à la taille et
à la nature de la transaction".
- C’est donc dire que dans le cas de transactions ne comportant pas des
impacts importants pour le public ou pour l’ensemble des partenaires du
système canadien de radiodiffusion, la norme minimale de 6 pour-cent peut
paraître appropriée dans ces circonstances.
- Par contre, dans le cadre de transactions majeures qui risquent d’avoir
des effets indéniables pour le public ou encore pour les autres partenaires
d’un secteur ou encore pour les joueurs en place, il nous apparaît totalement
irréaliste que cette même norme minimale puisse alors s’appliquer
automatiquement, sans pour autant vider de son sens la notion même de seuil
minimal et la discrétion réservée au Conseil en matière d’avantages tangibles
dans le secteur de la radio.
- En l’espèce, la transaction à l’étude aujourd’hui entre dans quelle
catégorie? Pour répondre à cette question, nous avons analysé la transaction
et ses effets au niveau des parts d’écoute et ensuite de ses effets au niveau
de la rentabilité d’Astral. Il va sans dire que dans les deux cas, vous l’avez
lu dans notre mémoire, nous avons constaté des changements significatifs au
bénéfice d’Astral.
- Rapidement, j’aimerais vous rappeler les grandes lignes de notre analyse
dans chacun des cas. Au niveau des parts d’écoute, selon notre analyse des
marchés visés par la transaction sur la part de l’écoute des stations
francophones commerciales, Astral détiendrait les parts suivantes au lendemain
de la transaction: donc 47,1 pour-cent de l’écoute des stations francophones
commerciales à Québec; 54,1 pour-cent pour ces mêmes stations à Montréal; et
100 pour-cent de l’écoute des stations francophones commerciales pour les
marchés de Ottawa-Hull, Sherbrooke, Trois-Rivières et Chicoutimi-Jonquière.
- Cette analyse n’est pas contredite par Astral dans sa réplique et d’après
ce que nous avons entendu hier des échanges qui sont intervenues entre la
requérante et vous, le Conseil a fait clairement référence à ces niveaux de
concentration des parts d’écoute dans les mains d’Astral. Ce que nous
comprenons de cela et que, comme nous d’ailleurs, vous n’avez pas adhéré aux
arguments d’Astral qui a choisi plutôt dans sa réplique de relativiser sa part
d’écoute, notamment sur les marchés de Montréal et Québec, en limitant
l’impact de la transaction à ces incidences non pas sur l’écoute des stations
commerciales francophones, mais sur l’écoute totale de la radio sur un marché.
- Bien sûr l’ADISQ ne conteste pas l’importance de mesurer l’impact de la
transaction en analysant la part de l’écoute totale sur un marché qu’obtiendra
Astral. Mais elle considère toutefois que se limiter à cette analyse offre une
perspective incomplète et insuffisante.
- Nous avions prévu devoir vous en convaincre. Mais puisque vous semblez
déjà reconnaître que pour avoir un portrait complet de l’impact de la
transaction sur les conditions de marché il ne faut pas se contenter d’évaluer
la part que détiendra Astral sur l’écoute totale de la radio, mais plutôt sur
la part des stations francophones commerciales avec les résultats que nous
connaissons.
- Nous nous limiterons à dire ici que cette situation procure évidemment à
Astral un avantage concurrentiel immense par rapport à d’autres joueurs de ce
secteur, sans oublier bien sûr le contrôle que cela comporte en matière de
distribution de musique au public québécois.
- Ne serait-ce que pour cette effet majeur de la transaction, nous vous
soumettons que ce grand avantage pour Astral justifie selon nous à lui seul au
Conseil d’exiger des exigences supplémentaires en matière d’avantages
tangibles de façon à palier aux effets négatifs qui pourraient résulter d’une
telle concentration. Mais il y a même plus.
- Au niveau des effets de la transaction sur la rentabilité future d’Astral,
l’ADISQ a fait valoir que l’acquisition des stations de Télémédia entraînerait
une amélioration très nette de la performance financière d’Astral. En effet,
d’après les projections financières qui ont été soumises par Astral, il
apparaît que dès la première année d’exploitation en 2002, il en résulterait
une augmentation de revenus de 113 pour-cent, une augmentation du BAII de 642
pour-cent et une augmentation de la marge BAI de 248 pour-cent. Astral n’a pas
encore une fois contredit cette analyse.
- Astral a plutôt invoqué dans sa réplique que ces projections ne prenaient
pas en compte certains facteurs, dont les événements du 11 septembre dernier,
l’évolution de la situation concurrentielle propre à chaque marché qui a
changé dans certains cas, l’exclusion de l’ensemble des frais de financement
et d’amortissement liés au coût d’acquisition de Télémédia.
- L’ADISQ demeure perplexe devant les arguments avancés par Astral destinés
à relativiser sa position financière favorable, d’autant plus que, dans un
article paru dans le National Post du 17 octobre dernier qu’il nous fera
plaisir de transmettre au Conseil, -- donc cette article portant sur les
résultats annuels du groupe Astral Média et de ses perspectives d’avenir, il
n’est fait aucunement référence à aucun des éléments soulevés par Astral pour
évaluer la rentabilité à venir du groupe Astral Média, pas plus que celle
d’Astral Radio.
- L’article fait par contre une large place au propos du porte-parole
d’Astral à l’effet que l’entreprise entend maintenir au cours des prochaines
années une croissance annuelle d’au moins 15 pour-cent de ses profits et des
ses marges bénéficiaires et qu’elle sera exempte de dettes à compter de l’été
2002. Le contenue de cet article semble donc contredire les arguments avancés
par Astral dans sa réponse aux interventions concernant ses provisions
financières pro forma.
- Notre analyse démontre également que par rapport à l’ensemble de
l’industrie, la nouvelle situation financière d’Astral lui procure un avantage
concurrentiel important par rapport aux autres joueurs. Au risque de nous
répéter encore une fois, à lui seul cet élément justifierait le Conseil
d’imposer à cette requérante des exigences supplémentaires en matière
d’avantages tangible. Nous croyons qu’il n’est pas ici d’utile d’insister
davantage, sauf pour rappeler que cet élément s’ajoute aux effets positifs
majeurs dont on a discuté plus tôt de la transaction sur les parts d’écoute
détenues par Astral.
- Finalement, deux mots sur notre préoccupation quant à l’accès des artistes
québécois aux ondes des stations propriétés d’Astral dans ce nouveau contexte
de joueur dominant. Avant tout, l’ADISQ tient à saluer la volonté d’Astral de
soumettre au CRTC un rapport annuel portant sur la diversité des pièces
musicales. Mais malgré cela, nous demeurons soucieux.
- Nous demeurons soucieux parce qu’il ne faut pas se le cacher, à l’heure
actuelle de façon générale, la diversité de la programmation constitue déjà un
problème dans le secteur de la radio. En ce qui a trait au réseaux qui
seraient détenus par Astral, à titre d’exemple, nous avons analysé la
diversité des pièces musicales francophones différentes et des artistes
différents ayant occupé à un moment ou à un autre sur le palmarès de
Radio-Énergie ou Rock-Détente au cours de la période allant du 30 août 2000 au
25 septembre 2001, soit une période d’un peu plus d’un an.
- Cette exercice nous démontre que sur cette période d’un an, donc l’ADISQ
constate que seulement 73 chansons francophones différentes de 34 artistes
différents se sont retrouvées sur le palmarès de Rock-Détente, alors que le
palmarès de Radio-Énergie a fait place à 127 chansons francophones différentes
de 75 artistes différents. Alors que l’on sait d’après les chiffres que nous
avons obtenu du palmarès et de la Bibliothèque nationale du Québec qu’au cours
de cette même année, 466 albums d’artistes francophones ont été rendus
disponibles pour la même période sur le marché du Québec. Il est donc faible
de dire qu’il y a un décalage certain entre la production de disque et leur
diffusion par les stations de radio.
- Bien sûr, vous me direz que la présente audience ne constitue peut-être
pas le forum pour discuter de façon exhaustive de cette question. Le
renouvellement des licences détenues par Astral, comme Monsieur Parisien y
faisait référence hier, mais aussi la révision de la politique radio par CRTC
en 2002 nous donnera sûrement l’occasion de le faire. Par contre, ce qui est
d’intérêt pour le Conseil dans le cas de la présente audience est la suivante:
il faut évaluer si la présente transaction risque soit d’aggraver ce problème
ou d’améliorer la situation.
- D’après ce que nous avons entendu hier, nous vous soumettons que la
démonstration de l’un et l’autre cas n’a pas été faite devant vous. En effet
pour vous rassurer à ce sujet, Astral s’est engagé à plusieurs reprises à
atténuer les chevauchement entre la programmation des deux réseaux. Sur cette
question, nous vous soumettons que bien que fort louable, cet engagement ne
sera pas suffisant, puisque d’après notre analyse, le chevauchement ne s’est
avéré qu’une partie du problème.
- En effet, seul 17 artistes se retrouvent à la fois sur les deux palmarès.
Des engagements de manière plus active doivent être pris selon nous. Mais
avant de quantifier ces engagements, une analyse encore plus exhaustive
devrait être produite. C’est pourquoi nous demandons au CRTC de participer
avec le Conseil et Astral à l’élaboration des paramètres du rapport annuel sur
cette question qu’Astral s’est engagé à produire, de façon à ce que tous les
éléments nécessaires pour cerner l’ensemble des questions soulevées par ce
problème puisse être révélé clairement. Et fort de ces résultats, le CRTC
pourra alors exiger des correctifs quantifiés le cas échéant.
- L’ADISQ ne serait trop insisté sur cette question puisqu’il en va du
renouvellement du Star Système auquel, il faut bien le dire, Astral
s’approvisionne.
- Ceci complète la présentation de l’ADISQ. Nous sommes disposés à répondre
à vos questions.
- LA PRÉSIDENTE: Je ne suis pas sûre que vous avez débordez, Madame
Drouin.
- Madame Drouin, j’ai pas beaucoup questions. Vos exposés sont toujours très
clairs, comme vos exposés écrits aussi. Mais dans votre mémoire écrit, vous
mentionnez -- et je reviens sur votre suggestion d’augmenter les bénéfices
tangibles -- et vous dites, "Le Conseil a également déjà jugé à propos
d’augmenter substantiellement la contribution financière exigée de la part
d’une requérante pour que les avantages destinées au système soient
proportionnelles à l’importance de la transaction, comme ce fût le cas lors de
l’approbation du transfert de TVA à Québecor Média".
- Je voulais juste vous demandez, est-ce que -- vous étiez présente à
l’audience. Je me rappelle vous y avoir vu. Mais dans le cas de la transaction
qui a eu lieu entre Vidéotron -- enfin la transaction Québécor pour l’achat de
Vidéotron et de TVA, le problème que le Conseil avait en face de lui était un
problème d’évaluation dans le cadre d’une transaction beaucoup plus vaste où
certains actifs transférés étaient sujets au bénéfices tangibles et d’autres
ne l’étaient pas. Et il fallait qu’on procède à des évalutations à partir d’un
ensemble de données. C’était une question d’évaluation alors qu’il n’y avait
pas un prix déterminé pour les actifs qui étaient sujets aux bénéfices
tangibles.
- Est-ce que dans le cas qui est devant nous vous êtes sous la même
impression ou si la transaction est plutôt claire quant à la valeur accordée
aux actifs qui sont soumis à la règle des bénéfices tangibles?
- MME S. DROUIN: Écoutez, à ce niveau-là, la valeur de la transaction
nous paraît claire là. Il n’y a pas de questions soulevées par le Conseil et
nous n’en soulèverons pas à ce niveau-là.
- Maintenant, vous nous avez parlé d’augmenter de 6 à 9. Est-ce que vous
considérez que le Conseil a le pouvoir d’augmenter le pourcentage des
bénéfices dans le cas d’une transaction ou si ce n’est pas une faculté qui est
laissé aux entreprises requérantes d’offrir un minimum de 6 pourcent mais
d’offrir plus si elles le jugent à propos?
- MME S. DROUIN: Écoutez, pour nous, il est clair de la politique que
le CRTC a prévu que dans le cas d’une transaction, il devait y avoir une
contribution d’au moins 6 pour-cent. C’est très clair. Je n’ai pas le texte
devant moi, mais c’est très clair. On parle d’au moins 6 pour-cent et que
s’est à la requérante de démontrer que le niveau d’avantages tangibles qu’elle
propose est proportionnelle donc à la nature et à la taille de la transaction,
vous laissant bien sûr selon nous pleine juridiction pour évaluer si la
proposition de la requérante est suffisante et si ce n’est pas le cas,
d’apporter des modifications nécessaires. Pour nous, il nous apparaît très
clair que c’est le cas.
- Quant à l’augmentation de 50 pour-cent que nous demandons, nous savons que
c’est une augmentation qui est substantielle. Et comme le disait quelqu’un du
panel d’Astral hier, c’est évidemment enjeu. C’est des montants importants et
nous en sommes conscients. Mais il faut voir que dans le secteur de la radio,
il n’y a jamais eu une telle transaction non plus. Donc il faut voir -- il n’y
a pas de comparable.
- Mais il faut voir aussi que si on le met en lien avec les avantages
seulement au niveau financier qu’en retire Astral, les chiffres que je donnais
tout a l’heure sont éloquents: 642 pour-cent d’augmentation du BAI; 248
pour-cent d’augmentation de la marge BAI. Notre augmentation de 50 pour-cent
si vous voulez on peut la mettre proportionnelle aux avantages qu’en retire
Astral. Mais on pense que nous notre augmentation de 50 pour-cent est
pleinement justifiée.
- LA PRÉSIDENTE: Au fait, j’aurais dû poser -- on aurait dû poser la
question au panel qui vous a précédé, mais est-ce que vous pensez que les
événements du 11 septembre vont avoir un impact sur les ventes de publicité et
par conséquent sur tous ces résultats dont vous nous parlez qui sont des
projections qui ont été faites avant le 11 septembre?
- M. J. PRIMEAU: Bien, je pense que les prévisions budgétaires sur
sept ans basées sur un événement qui a eu lieu le 11 septembre dernier, si
quelqu’un est capable de prévoir avec certitude l’état de la situation
économique dans les cinq prochaines années, je veux avoir son nom et son
numéro de téléphone parce que je pense que ça pourrait être très utile comme
enseignement. Je pense que quand on regarde l’impact sur le marché
publicitaire du court terme au moyen terme, on pourrait en parler très
longtemps.
- Mais ce qui est sûre, ce pourquoi on demande une augmentation aussi
sensible que celle-là, c’est que c’est pas un changement simplement qualitatif
ou une discussion sur la valeur d’une transaction. C’est pas ça la question.
La question c’est qu’on en est rendu depuis un certain nombre d’années,
évidemment on le sait, à ce que des grands groupes se sont formés au Québec.
Il y avait un certain équilibre entre plusieurs grands groupes à travers le
Québec. Et là maintenant, cette situation-là va être rompue.
- On en est pas à -- je ne sais pas moi, à nier la réalité actuelle. Ça fait
partie d’un grand mouvement qui n’est pas simplement Nord Américain, mais
c’est à travers évidemment le monde aussi. Ces grands groupes là se forment.
Astral est un bon groupe. On l’a déjà dit, mais il va être dans la majorité
des régions au Québec dans une situation de monopole. On a confiance que ces
gens-là vont travailler dans le sens du meilleur intérêt des auditeurs
canadiens et je pense que c’est ça l’intérêt qui nous concerne tous.
- Mais on demande des garanties supplémentaires en terme d’investissements
dans le renouvellement de talent et cet argent-là, c’est là qu’il va aller. On
ne demande pas de l’argent pour les punir. C’est pas ça le but. Tout
simplement que dans la situation actuelle, des avantages tangibles bientôt, il
n’y en aura plus parce qu’il y en plus de transactions. Un coup que tu
contrôles 100 pour-cent du marché, il n’y en aura plus de transactions. Le
financement du renouvellement du talent canadien passe par là pour les sept
prochaines années. C’est un moment crucial, un moment historique. Il ne faut
pas le rater.
- Est-ce que le CRTC a le pouvoir? Mais en qu’il a le pouvoir. Il a tous les
pouvoirs. Moi depuis 15 ans que je fréquente les audiences du CRTC. J’ai perdu
des batailles. J’en ai gagné. Mais il y a un principe de base sur lequel j’ai
toujours cru, les ondes n’appartiennent pas aux gens privées. Les ondes sont
publiques et elles ont gérées par un organisme gouvernemental qui décide si
oui ou non ce partenaire-là est un bon partenaire, un bon citoyen corporatif,
et oui on va lui prêter l’utilisation des ondes. Ça c’est un principe qui à
mon avis devrait jamais changer.
- M. P. RODRIGUE:
En complément de réponse sur le 11 septembre,
évidemment on ne peut pas prévoir ce que ça aura changé, mais les indices des
derniers jours tendent à démontrer qu’on s’en irait peut-être moins creux dans
une récession, même dans les journaux de ce matin, les différentes opinions
des économistes depuis quelques jours. Donc je minimiserais pour l’instant
l’impact du 11 septembre sur sept ans.
- LA PRÉSIDENTE:
Maintenant dans un tout autre ordre d’idée, vous
recommandez qu’on impose une condition de licence destinée à garantir un accès
raisonnable aux ondes des stations propriétés d’Astral aux artistes québécois.
"Cette mesure est rendue nécessaire pour garantir à la musique québécoise un
accès à un diffusion à travers le Québec, puisqu’à la suite de l’acquisition
des stations de radio Télémédia au Québec, Astral sera le seul radiodiffuseur
de langue française à posséder des stations dans les six principaux marchés
radiophoniques de la province et seul exploitant des réseaux privées de radio,
notamment réseau Énergie et Rock-Détente."
- Est-ce que la proposition -- vous étiez hier dans la salle, Madame Drouin
-- la proposition qu’on a faite hier à Astral et à laquelle ils vont nous
répondre en réplique vous semble un proposition acceptable à ce niveau-là?
- M. P. RODRIGUE: Avec respect pour ceux qui ont présenté cette
proposition-là, ça nous paraît pas acceptable, à peu près pas gérable non
plus. Et ça enlève l’équilibre normale qui peut y avoir si les forces sont
respectées entre l’industrie de la musique et la radio, supportée par ce qu’on
vous demande. C’est-à-dire que ce rapport-là soit guidé par des paramètres
qu’on établirait tout le monde ensemble, le Conseil et nous, mais cette espèce
d’accessibilité possible à un forum qui pourrait juger de -- là je ne vois pas
comment ça pourrait vivable.
- LA PRÉSIDENTE: Alors vous ne voyez comme ça l’outil qu’un rapport
annuel auquel participerait différents intervenants d’industrie, dont vous.
- M. P. RODRIGUE: Mais les paramètres de rapport-là sont importants
évidemment, si c’était juste un rapport avec quatre colonnes de chiffres. Si
on en fixe les paramètres de manière à ce que ça soit un outil qui nous permet
de voir là où il y a des lacunes dans l’accessibilité pour permettre la
diversité sur les ondes, on croît et on l’a dit à plusieurs reprises qu’Astral
est un joueur sérieux et qui va entendre et qui va lire ses propres rapports
et qui va corriger le tir après une première année.
- Donc ça nous paraît suffisant. Mais en tous cas, si ça l’était pas, c’est
certainement pas la proposition dont on a entendu parler qui pourrait être
viable parce qu’elle m’apparaît tout à fait -- je cherche un terme
respectable, mais je ne vois pas comment ça peut s’appliquer.
- LA PRÉSIDENTE: Madame Drouin, vous semblez brûler d’envie d’ajouter
votre grain de sel.
- MME S. DROUIN: Écoutez, là-dessus on pense comme le président de
l’ADISQ le soulevait pour nous, le CRTC est le forum où devrait s’exercer ce
contrôle-là, cette vigilance-là. Je ne pense -- on souhaiterait que le CRTC
n’abdique pas de cette responsabilité-là face à un autre organisme
réglementaire. On pense que c’est au CRTC que ça se jouer cette -- les règles
du jeu doivent être établies ici. Au-delà du rapport, nous ce qu’on dit c’est
écoutez, oui il faut établir les paramètres du rapport pour après en faire une
bonne utilisation.
- Mais une fois que le rapport sera transmis avec les paramètres établis
conjointement avec vous, avec le CRTC et les gens d’Astral où on a déjà une
bonne collaboration, ça me semble tout ça possible. Mais après l’analyse du
rapport, s’il y a des correctifs à apporter, si on voit que la situation
dérape parce que c’est bien beau là, la situation d’Astral c’est pour une
période de sept ans. C’est long comme période et ce n’est pas qu’on fait pas
confiance à Astral qu’au bout des sept années, il n’y aura pas quelque chose
d’intéressant qui va se passer. Mais je pense entre ça puis donner un chèque
en blanc, la marge est trop vaste.
- Alors on pense que le CRTC doit être soucieux et s’il y a des correctifs à
apporter face à un rapport qui soit déposé en toute bonne foi par les parties,
mais là il y aura le CRTC qui pourra agir sans remettre en question la licence
d’Astral bien sûr.
- M. J. PRIMEAU: Je pense aussi que ça va se passer beaucoup au
renouvellement de chacune des stations parce que les problématiques vont être
différentes. Le groupe a une stratégie générale mais chaque station va avoir
sa personnalité et ses exigences. Je pense que ça demander encore plus de
vigilance du CRTC.
- LA PRÉSIDENTE: Au moment des renouvellements de licence. Moi je
n’ai pas d’autres questions.
- Est-ce que mes collègues ont des questions?
- Alors, merci Madame Drouin, Monsieur Primeau, Monsieur Grégoire et Madame
Provencher.
- Monsieur le secrétaire.
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- J’aimerais juste vérifier à ce moment-ci si Monsieur Daniel Giguère est
arrivé? Ne le voyant pas, Madame la présidente, nous allons maintenant
entendre l’intervention de l’Atelier Radio Enfant.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- LA PRÉSIDENTE: Bonjour, Monsieur Delorme. Si vous pouviez nous
présenter vos collègues pour les fins de la strénographie?
- M. M. DELORME: Absolument. Merci, madame.
- LA PRÉSIDENTE: Et pour nos fins à nous aussi.
- M. M. DELORME: D’accord, oui. Merci, madame. Merci, mesdames du
CRTC, monsieur du CRTC.
- Donc, je suis accompagné de Serge Paquin qui est directeur général de
l’Alliance des radios communautaires du Canada, de Michel Pichette qui est
directeur du CREM, le Centre de ressource en éducation au média, et de Bernard
Hervieux qui est directeur général du SOCAM, la Société de communication
atikamekw montagnais. Donc tous ensemble, on se lie autour de cette idée de
proposer la mise en place d’un fonds qui soutiendrait l’expression locale
radiophonique.
- Donc, je vais laisser -- on s’est partagé la présentation, la lecture d’un
texte et je vais laisser à Serge Paquin l’initiative de débuter, de lancer le
débat.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur Delorme, seulement pour -- est-ce que vous
avez des copies pour le Conseil?
- M. M. DELORME: Malheureusement, non.
- LA PRÉSIDENTE: Non.
- M. M. DELORME: On vient tout juste ---
- LA PRÉSIDENTE: On va prendre des notes.
- M. M. DELORME: C’est ça.
- M. S. PAQUIN: Merci Michel, Madame la présidente, Monsieur et
Madame les commissaires.
- Le gouvernement canadien oblige par décrets que les entreprises de
distribution de radiodiffusion ont contribué à la programmation canadienne.
Chaque entreprise de distribution par SRD est tenue par conditions de licence
de contribuer 5 pour-cent de ses recettes annuelles brutes à un fonds de
production indépendant pour création d’émissions canadiennes. Selon notre
compréhension, l’appellation émission canadienne devrait également inclure les
émissions radiophonique parce que nous produisons bel et bien des émissions
qui répondent à cette définition.
- Dans l’avis publique du CRTC ‘97-‘98, contribution des entreprises de
distribution de radiodiffusion aux émissions canadiennes, le Conseil concluait
que, "les contributions des EDR à la production d’émission canadienne de
qualité ne devraient pas être affectées à la production d’émissions
radiophoniques". Par contre, dans ce même avis publique, le CRTC rajoutait
que, "il a l’intention d’étudier dans le cadre d’un processus futur des moyens
innovateurs de fournir des ressources financière additionnelles au radios
communautaires".
- La demande d’acquisition des stations de radio de Télémédia au Québec,
Nouveau Brunswick et en Nouvelle Écosse par Astral Média pourrait s’avérer
selon nous l’occasion idéale pour le CRTC de concrétiser l’intention qu’elle
émettait le 22 juillet 1997 par le cadre de l’avis publique précité. Même si
Astral Média prévoit répartir 13.6 millions sur sept ans principalement dans
le secteur de l’industrie de la musique, aucune somme ne sera orientée vers la
production d’émissions radiophoniques de langue française.
- La création d’un fonds d’expression radiophonique pourrait s’avérer un
soutien tangible à la programmation radiophonique communautaire et à
l’expression locale. Le fonds proposé financerait la production d’émissions
éducatives qui favoriseraient le développement communautaire et
contribueraient à une sensibilisation accrue au sein des communautés
francophones minoritaires du pays. Cela aurait pour effet de consolider des
relations et des échanges entre ces mêmes communautés, tout en leur assurant
un contenu canadien de qualité adapté à leurs besoins et à leurs attentes
spécifiques.
- Permettez nous de souligner qu’il n’existe actuellement aucune
contribution des radiodiffuseurs privés au développement et à la production
d’émissions au secteur non-commercial de la radiodiffusion. Nous vous
demandons donc de bien vouloir considérer la demande faite par l’Atelier Radio
Enfant dans son mémoire, c’est-à-dire d’exiger qu’Astral Média investissent
sept millions sur sept ans au fonds d’expression radiophonique.
- M. M. DELORME: Michel?
- M. M. PICHETTE: Oui. Mesdames et messieurs, bonjour.
- Rapidement, le Centre de ressource en éducation média regroupe plusieurs
universités du Québec, entre autre les secteurs de l’éducation, formation des
maîtres et des communications. Il regroupe des gens des médias. Il regroupe
bien sûr le monde scolaire. Sa fonction, sa mission depuis trois ans est de
former les enseignants, les enseignantes à développer chez les enfants du
primaire et du secondaire un esprit critique pour qu’ils deviennent plus
exigeant comme consommateurs et comme citoyens à l’égard de toute forme de
consommation ou d’usage qu’ils font des médias, que ce soit la radio, la télé,
l’internet, et cetera.
- L’an passé, le Centre s’est associé avec l’Atelier Radio Enfant au projet
Radio Enfant 2001, au Québec particulièrement parce que c’est notre champ de
travail. On a recruté 30 écoles qui ont participé de novembre à mars dernier à
la préparation chacune d’une journée d’émissions faites par les enfants des
écoles primaires. Ça été un succès énorme et une demande s’est traduit à
travers ça. Beaucoup d’écoles nous rappellent maintenant en espérant pouvoir
continuer la chose, mais il manque des sous parce que communication n’est pas
éducation et ces sous-là ne peuvent venir du Ministère de l’éducation.
- Cette année, au moment où je vous parle, nous sommes dans 41 écoles au
travers toutes les régions du Québec à former près de 150 enseignants qui dès
janvier prochain vont travailler à expérimenter avec 7,000 étudiants du
primaire et du secondaire un projet qui a pour thème "Moi je sais lire entre
les lignes". C’est un projet qui se fait en partenariat avec les journaux du
Groupe GESCA, Le Devoir, Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec, et qui
va être lancé à l’ensemble des écoles du Québec à compter se septembre
prochain. Bon, voilà sur quoi nous travaillons concrètement.
- Ce qui nous amène aujourd’hui à supporter la demande d’Atelier Radio
Enfant, c’est parce que dans un projet qui consiste à développer des
consommateurs et des citoyens exigeants et curieux de la diversité face à un
monde médiatique, et on ne se le cache pas, de plus en plus concentré, nous
pensons quant à nous qu’au-delà de toutes les formes de mesure de supervision
qu’on pourrait pensé nécessaire d’installer, il y en demeure pas moins que
l’outil principal consiste à former des citoyens, des citoyennes exigeantes et
critiques par rapport aux médias. Et une des façons de le faire, c’est de leur
apprendre à lire les médias.
- Mais apprendre à lire, apprendre à connaître, apprendre à découvrir,
apprendre comment c’est construit, c’est aussi apprendre à s’exprimer avec les
médias dans ce monde contemporain où quelque soient les médias, ce sont
maintenant des formes d’expression qu’il faut maîtriser. Et à ce titre-là,
dans les projets que nous menons et que nous continuerons de mener au cours
des prochaines années, de concert avec le Ministère d’éducation du Québec,
Ministère des communications et autre partenaires, nous avons un volet très
important qui est par exemple de multiplier le développement des journaux de
la presse écrite étudiante, mais aussi de l’expression radiophonique, de
l’expression télévisuelle. Et on sait malheureusement que la télévision
communautaire et locale est en voie de disparition, malheureusement à cause de
certaines réglementations du CRTC.
- Mais au fond ce qu’on veut, c’est amener les jeunes à s’initier
progressivement à la maîtrise de ces outils de communication moderne. Et dans
ce sens-là, nous avons besoin de sous pour pouvoir supporter nos actions.
Merci.
- M. M. DELORME: Bernard?
- M. B. HERVIEUX: Oui bonjour, Madame la présidente, Monsieur et
Madame les commissaires.
- La Société de communication atikamekw montagnais a été fondée en novembre
‘83 et elle existe et opère depuis ce temps. Évidemment, elle est
subventionnée par le Programme d’accès de la radio télédiffusion de Patrimoine
Canada qui lui permet d’opérer sa station de radio, La tête du réseau, à
Windaki (phonétique) au village huron.
- Elle dessert 14 stations communautaires dont sont regroupées dans les
régions de la Mauricie, la Côte Nord, la Basse Côte Nord et aussi le Labrador.
Évidemment le nouveau Québec dont on peut voir sur la carte géographique du
Québec, il y a Shefferville et le Lac-St-Jean. Et nous sommes en consultation
avec les algonquins de la région de l’Abitibi, dont je pourrais ajouter six
stations communautaires qui en principe durant la période de l’an 2001 nous
prévoyons les desservir.
- C’est-à-dire les desservir en langue algonquine. Présentement la SOCAM
diffuse 25 heures d’émissions par semaine du lundi au vendredi et elle diffuse
en langue atikamekw et montagnaise, la langue innu.
- Aujourd’hui si nous sommes ici, c’est pas pour être contre tout
développement de communication. Au contraire, nous voulons participer à ce
développement. Et évidemment, on supporte tous les projets qui vous ont été
présentés ici. Tout ce qu’on demande ici c’est une considération parce que
nous croyons faire partie d’une région qui est bien identifiée au Québec, une
région autochtone et francophone comme deuxième langue.
- Si nous supportons la Radio Enfant 2002 et si nous supportons aussi le
travail qui se fait par les gens qui espèrent développer la production, nous
croyons et nous méritons aussi d’en faire partie, de pouvoir aussi développer
les talents de chez nous. Si encore une fois on est ici, c’est par une seule.
C’est que nous aussi nous avons besoin d’être supporté par des institutions
canadiennes ou québécoises dans le développement d’artistes, artisans de
radio, producteurs, et nous croyons aussi le mériter comme tous mes collègues
assis autour de cette table.
- Nous croyons sérieusement que le CRTC, la Commission de la radio
télédiffusion canadienne doit aussi croire que le Canada c’est aussi le Québec
du Nord, toutes les régions que je vous ai mentionné. Et ce gens-là écoutent
des radios ou des émissions de musique commerciale. Évidemment on sait au
Québec qu’on est envahi par de la musique américaine. Une chance qu’on a de la
musique québécoise pour écouter en français et on est en train de développer
de notre côté en tant qu’autochtone des producteurs autochtones. Donc c’est de
la production de langue atikamekw, montagnaise et algonquine, et même je
pourrais dire au nom des autres communautés des Premières nations.
- Nous ici encore une fois je dois tout simplement vous dire cette courte
phrase dont je tiens toujours à vouloir le promouvoir parce que je crois que
c’est comme ça qu’on est venu à produire de la radio un jour, nous on croit
que le fusil parallèlement à la radio c’est aussi puissant. Le fusil en tant
qu’autochtone on le décrit comme étant un outil pour nourrir notre corps. La
radio est aussi puissante comme le fusil. Elle est là pour nourrir l’esprit,
l’esprit qui reçoit l’information à partir de ce média. C’est un média très
puissant et on y croit.
- Aujourd’hui, quant on diffuse des informations, des nouvelles de nos
communautés, lorsqu’on entend comme nouvelle un autre suicide dans une
communauté, nous les suicides, ce n’est plus une nouvelle. C’est plus une
question -- c’est un drame. Ce n’est plus une nouvelle parce qu’elle nous
vient -- à l’intérieur de quatre semaines, on peut avoir des informations sur
les suicides qui se sont produits à l’intérieur d’un mois. On peut -- d’après
nos chiffres, on peut avoir au moins cinq à six suicides par mois. Pour nous
c’est pas une nouvelle, mais ça déjà été une nouvelle.
- Donc voilà pourquoi les jeunes aujourd’hui doivent avoir leur place. Ils
doivent être capable d’avoir accès aux argents, au pourcentage dont les
communautés du Québec. Et surtout les petites communautés éloignées ou des
villages dans l’ensemble du Québec doivent être considérés afin de -- parce
que les radios, c’est des institutions.
- Moi je le considère comme étant une institution parce que ça fait 20 ans
que j’oeuvre dans le domaine et j’oeuvre dans cette organisation depuis. Et je
crois que nous devons vraiment considérer parce qu’on est tous des gens qui
méritent d’être comptés parmi l’industrie commerciale ou communautaire. Nous
devons former cette société et la créer.
- Donc c’est le message que je voulais tout simplement lancer à la
Commission ici et je vous en remercie encore une fois pour nous avoir permis
de dire ce qu’on avait à dire ici.
- M. M. DELORME: Si vous me permettez, je vais juste conclure pour me
permettre aussi d’exprimer mon point de vue.
- Donc, l’achat par Astral Média du réseau Télémédia pose le problème de la
concentration de la radio au Québec. C’est assez évident. Astral Média
deviendra le joueur le plus important au Québec en terme de nombres de
stations de radio et revenus. Vous l’avez dit vous-même. Donc l’acquisition
par Astral de Télémédia semble obtenir aussi un appui unanime. Même dans les
questions des commissaires, on ne sent pas vraiment d’opposition, de
questionnement sur la question. Donc ça semble rallier tout le monde.
- Tout le monde s’entend sur le bien fondé de l’acquisition. La seule
question porte sur les balises pour préserver une certaine diversité dans le
contenu radiophonique. Une des balises est selon nous le soutien à
l’expression radiophonique locale, comme viennent de l’exprimer mes collègues.
Nous pensons qu’Astral en sa position de chef de file de la radio au Québec
doit s’engager à apporter une contribution tangible à la programmation radio,
à la production locale de contenu radiophonique différent.
- C’est là pour nous un véritable avantage tangible à la programmation
radiophonique. Ce message a été soumis à la haute direction d’Astral à
plusieurs reprises dans les préalables qui ont suivi cette audience et jamais
Astral a accordé aucune attention ou volonté d’accorder un tel appui. C’est
donc dire que c’est au CRTC à déterminer c’est quoi ces avantages tangibles.
On a eu une liste tantôt d’avantages tangibles qui a été proposée par les
fonctionnaires et aucune mention est faite de ce soutien à l’expression
radiophonique, à l’expression de la radiodiffusion différente.
- Donc il semble pour nous d’abord le premier point que c’est à vous de
déterminer ce que sont les avantages tangibles et qui est une forme d’avantage
qui arrive à la radio comme telle. Est-ce qu’il y a un avantage tangible de
financer le Gala de l’ADISQ, par exemple 100,000$. C’est dans la proposition.
Est-ce que ça fait partie d’un avantage tangible? Est-ce que le CRTC a
analyser c’est quoi exactement les avantages tangibles à la programmation
radiophonique parce qu’on parle de radio?
- Alors notre point de vue et c’est ce qui a été dit ici unanimement et plus
largement par tous les artisans de la radio, c’est qu’il faut soutenir la
production radio différente. L’Atelier Radio Enfant en est une composante. Les
communautés francophones en est une autre. Les communautés autochtones en est
une autre dans le secteur de l’éducation. Donc il y a une foule d’artisans qui
oeuvrent dans le milieu de la radio et qu’il faut soutenir comme tel. Et ça
c’est un avantage tangible.
- Et ça, quand on fait des démarches auprès Astral, venez pas nous dire
allez chercher l’accord d’Astral et puis arrivez une proposition. Ça été une
fin de non-recevoir à plusieurs reprises. Puis là je pourrais arriver à des
détails pour vous montrer qu’on a été d’une proposition très ambitieuse à
finalement une petite proposition qui tenait à rien, et même la petite
proposition n’a pas reçu de réponse.
- Donc c’est à vous autres au CRTC de déterminer c’est quoi ces avantages
tangibles et puis nous autres -- moi pour mon point de vue, je partage le
point de vue de l’ADISQ qu’il faudrait que ça soit 10 pour-cent parce que la
transaction est majeure. Et puis il faudrait que ça soit 10 pour-cent de cette
transaction-là qui soit accordé une bonne portion à ce fonds d’expression
radiophonique qu’on voudrait démarrer, qu’on expérimenterait pendant trois ou
quatre ans et que le patrimoine et d’autres intervenants pourraient compléter,
mais qu’on arrive à le faire ce fonds-là pour le soutien de la production
radio.
- Alors voilà, j’espère que vous avez des questions pour clarifier ces
points-là pour qu’on s’en aille pas tout ce monde-là parce que ces gens-là
arrivent d’Ottawa, ces gens-là arrivent de Québec et puis d’un peu partout.
Donc qu’on puisse discuter avec vous franchement de cette attribution des
avantages tangibles. Merci.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Delorme, Monsieur Hervieux, Monsieur
Pichette, Monsieur Paquin.
- Je pense que Monsieur le conseiller Demers a des questions pour vous.
- CONSEILLER DEMERS: C’est ça et merci, Madame la présidente, et si
je ne pose pas les bonnes questions, vous répondrez quand même.
- Plus sérieusement, bon, tout de suite je m’en vais dans votre proposition
sur les derniers mots que vous avez dit. Pourquoi cette façon d’arriver à la
solution que vous suggérez ne pourrait pas être faite en changeant les
dispositions des fonds actuels? Dans ce cas-ci, si j’ai bien compris -- je
pense que c’est la même compréhension que vous avez -- c’est qu’Astral dans un
cas particulier créerait un fonds pour le développement de la radio. En tout
cas ,vous étiez Monsieur Delorme hier à l’audience je pense au moment où on a
parlé de ça.
- Et je vous pose la question dans le contexte suivant. Si Astral crée un
fonds particulier sur le développement de la radio et que ça se développe vers
vos organismes, cet argent-là d’abord ne va pas dans un fonds plus général où
plusieurs ou la plupart des radiodiffuseurs et jusqu’ici je pense tous doivent
contribuer. Donc il y a moins d’argent qui va dans ces contributions-là.
- La conséquence est aussi que vous pourriez vous retrouver avec uniquement
Astral qui fait la contribution à ce que vous suggérez puisque ce serait en
quelque sorte un fonds initié par Astral. Et à ce stage ici en tout cas de ce
développement et avec les explications qu’on a, ce serait plutôt un endroit où
Astral serait en principe la seule entreprise à y contribuer.
- Et puis est question est aussi dans le sens que vous dites bien le CRTC a
annoncé que peut-être il jetterait un coup d’oeil là-dessus. Voilà l’occasion.
Donc peut-être avec ces trois éléments-là, pourriez-vous réagir, faire des
commentaires?
- M. S. PAQUIN: Bien écoutez, actuellement vous vous souviendrez il y
a cinq à six ans, on avait tenté d’avoir accès au fonds des câblos qui est
au-delà de 200 millions. Et puis comme je l’ai dis, non ce n’était pas
possible ce fonds-là, même si le décret ne précise pas qu’il doit aller
entièrement à la production télévisuelle, le CRTC en a décidé autrement. Et
dans la même avis publique, vous aviez dit oui, on va essayer de trouver des
façons innovatrices.
- Ici la demande par rapport à Astral n’est qu’un début. Je ne crois pas que
mon ami Michel va lâcher le morceau si facilement. Et le bien-fondé ici c’est
que en quelque part, tous les fonds des radiodiffuseurs sont dirigés
principalement vers l’industrie de la musique. On a rien contre ça. Cependant
lorsqu’on regarde les grosses stations de radio, le palmarès de ces
stations-là c’est très élitiste. Si je regarde le palmarès chez-nous dans nos
communautés, on fait jouer à 80 pour-cent des succès locaux, des gens qui
deviennent des artistes reconnus dans leur région et qui n’ont absolument
aucune possibilité de pénétrer le marché québécois parce que c’est des grosses
machines et ils ne rentrent pas là qui veut.
- Donc c’est évident que si les radios peuvent faire des radios
non-commerciales pour suivre avec des émissions, faire de la production
d’émissions qui mettent en valeur ces artistes-là, bien on va améliorer la
qualité aussi de ces émissions-là d’une part, mais on va soutenir aussi toutes
les émissions éducatives, les émissions destinées aux enfants, aux aînés, et
cetera. Parce que contrairement à bien des gens qu’on parlent dans notre
réseau, on a aucune subvention, donc on doit s’auto-suffir.
- Donc ici, si le CRTC vous parlez qu’Astral pourrait modifier ou créer un
fonds, c’est pas à Astral. Dans sa réponse, Astral nous a dit que c’est le
CRTC qui dicte les règles du jeu. Donc la question ici Michel a répondu. Il a
été voir Astral. Ça pas été possible. Donc maintenant, c’est à vous à décider
si notre requête est bien-fondée et à titre d’exemple, projet pilote, on
pourrait faire ça pour deux ou trois ans. Et par la suite on pourrait voir
dans quelle mesure l’ensemble des radiodiffuseurs canadiens des radios
pourraient contribuer à toutes les émissions des radios non-commerciales. Et
c’est à vous de prendre cette décision-là. Vous avez le pouvoir de la prendre
cette décision-là en analysant justement le bien-fondé de notre démarche.
- M. M. DELORME: Moi je voudrais rajouter à ça, c’est qu’il y a eu
beaucoup de démarches auprès des autres fonds. Parce qu’au début de votre
question, vous posiez pourquoi pour créer quelque chose d’autre, pourquoi vous
n’avez pas été voir au fonds. On a fait des démarches à tous ces fonds-là et
quand on parle radio, c’est pas admissible. Pour eux autres, ils disent non,
c’est le fonds de la télévision, le câblo. C’est le fond du disque. C’est la
musique action. Donc c’est pas des fonds qui sont accessibles pour une
production radiophonique locale. Et on a fait ces démarches-là à maintes
reprises. Donc il n’y a pas de portes ouvertes.
- C’est à vous de déterminer qu’il y est une ouverture à ça. Et quand vous
dites Astral serait le seul bailleur de fonds pour cette -- c’est le premier
disons, c’est le premier qui briserait la glace et après ça Corus. J’ai
examiné les avantages tangibles que Corus a proposé dans sa transaction qu’ils
vont faire mais tu te demandes c’est quoi la logique en arrière pour cette
distribution-là des avantages tangibles. J’en vois pas de logique. J’en vois
pas de logique.
- Donc il faut qu’à un moment donné vous disiez bien voilà les balises pour
ces avantages tangibles-là, c’est ça. Puis il faut que ça retourne à la radio
et c’est pas indirectement de financer un gala de l’ADISQ. Voulez-vous me dire
qu’est-ce que c’est l’avantage tangible pour la radio dans le financement d’un
gala pour L’ADISQ? J’en vois pas. Pour la radio comme telle, des avantages
tangibles y’en a pas.
- Mais pourtant financer, parce que je travaille là-dedans, la production
d’émissions de radio par les enfants à travers le Canada -- cette année on
fait un festival de 100 jours de radio au Canada. Du jamais vu, 100 jours qui
va être diffusé dans la capital à Ottawa, à Montréal, par satellite, par
internet, 100 jours qui va venir de 100 écoles à travers le Canada. Mais ça
coûte de l’argent ça. Puis est-ce qu’il faut charger le milieu de l’éducation
et puis dire prenez nos taxes dans votre milieu, le secteur de l’éducation
pour faire de la radio ou ce serait pas plutôt au secteur de la radio à
contribuer à ça. Et ça pour nous autres c’est une contribution à la radio de
faire ce type d’activité-là.
- Ce qu’eux autres font comme production, vous avez pas idée de la qualité.
Tantôt il a abordé juste la question du suicide. Bien des productions
d’émissions qui sont dirigées vers des questions de développement social comme
celle-là, c’est super important. Et la radio est un outil comme Bernard l’a
dit tantôt. Donc c’est à vous à un moment donné de prendre la décision et de
dire écoutez-là, les avantages tangibles-là, ça va s’orienter comme ça. Et
puis, il faut que ça ait un lien avec la radio. C’est ça qui est notre point
de vue.
- Puis là on veut ouvrir -- laissez nous le temps. Donc si eux autres
décident, ils disent mettez juste un million, on va aller chercher un million
du Patrimoine canadien puis on va partir avec ça. On va vous faire la preuve
avec des résultats concrets annuellement. Voici les productions de radio qui
ont été faites et voici les impacts qui ont été faits, dans de le
développement environnemental sur les Iles de la Madeleine. Ça peut être sur
la Côte Nord sur l’isolement. Ça peut être les gens qui sont déprimés dans les
grandes villes qui ont besoin d’émissions de radio pour les regrouper, toutes
sortes d’émissions de radio qui seraient un avantage pour la communauté. Et
c’est dommage qu’Astral puisse pas s’éveiller à ça.
- Je trouve que la conscience sociale d’Astral fait défaut. C’est à vous de
le rappeler. C’est à vous de dire ça.
- CONSEILLER DEMERS: Merci. Monsieur Hervieux, est-ce que vous auriez
quelque chose à ajouter là-dessus? Est-ce que dans votre milieu à vous il en
existe ou vous avez nommé les institutions qui subventionnent en quelque sorte
vos médias? Y a-t’il quelque autre système de subvention qui est indépendant
et que vous auriez oublié de nous soumettre?
- M. B. HERVIEUX: Les seules subventions que nous recevons à titre de
société de communication sont celles qui proviennent de Patrimoine Canada. Et
l’autre subvention provient du Ministère des communications et de la culture
du Québec. Ce sont des petites sommes d’argent qui représente 7,000 par
communauté et ce 7,000 doit servir aux opérations de la radio. Les autres
probablement subventions sont les bingos locaux.
- Évidemment, les bingos locaux sont pour subventionner les -- supporter les
opérations de la radio encore une fois parce que l’électricité ça se paye. Le
téléphone ça se paye aussi, les fax et tout ça. Et on doit trouver des moyens
de s’autofinancer localement et ce n’est pas toujours évident lorsqu’on a un
pourcentage élevé de gens qui vivent sur le bien-être social et sur le
chômage.
- Donc ces deux principaux bailleurs de fonds font ce qu’ils peuvent et on
les remercie encore une fois. Évidemment les bingos locaux aussi ne sont pas
tout simplement pour supporter les bills de téléphone. C’est plus des bingos
sociaux. C’est-à-dire supporter des comités sportifs, les comités locaux, les
comités sociaux et évidemment aussi supporter les décès de la communauté. Ce
sont des bingos qui sont directement retournés à la population pour justement
supporter toutes les activités qui peuvent être -- qui ont besoin de support
communautaire, support financier plutôt.
- C’est pas toujours évident d’opérer une station locale sur la Basse Côte
Nord à St-Augustin. Je me souviens dans les années ‘79-‘80, le Ministère des
communications du Québec subventionnait les autochtones pour implanter les
radios communautaires. Depuis ce temps, ça été probablement la dernière fois
que le Ministère des communications subventionnait des communautés pour
l’achat d’équipement. Comme je vous ai dit tout-à-l’heure, l’économie sur la
Côte Nord n’est pas très rose de ce temps-ci et on fait le tout pour le tout
pour pouvoir s’autofinancer dans le but de produire des émissions radio.
- Et aussi on essaie de développer un programme dans lequel on va pouvoir
supporter les producteurs de musique autochtone, comme celle qu’on a connu
dans les années ‘84-‘85, le groupe Kashtin, et d’autre jeunes qui essaient de
percer tant bien que mal dans nos communautés. Ça ne réussi pas tout le temps,
encore bien moins que ça réussi au Québec ou au Canada. On les supporte. On
met de la musique autochtone sur les ondes. C’est de la production maison. On
fait ce qu’on peut.
- CONSEILLER DEMERS: Merci. Peut-être une dernière question. Mettons
par hypothèse, je vous écoutais répondre à la question tous les trois-là bien
sûr et tous les quatre au début, est-ce que c’est possible -- et peut-être
vous pourriez commenter là-dessus –- si ces fonds-là étaient utilisés pour de
la programmation radio, évidemment vous avez dans votre groupe représenté ici
des stations par exemple qui en produisent des émissions. Donc ces émissions,
mettons cet argent venant d’un fonds serait utilisé par une entreprise pour
faire de la concurrence à l’autre.
- Est-ce que vous auriez des commentaires là-dessus? Et je dis ça pour vous
provoquer un peu en disant que -- en tout cas dans l’esprit général, créer de
la musique, elle devient disponible à l’ensemble des stations de radio. Enfin
c’est du talent qui se développe et qui est susceptible d’être utilisé par les
stations qui sont des entreprises à but lucratif.
- Alors, pouvez-vous donner votre versant de la montagne?
- M. S. PAQUIN: Bien écoutez, il n’est pas question de compétition
ici parce qu’on sait très bien que les stations privées ne font pas
d’émissions à contenu. Donc c’est des gros juke-box finalement. C’est des
radios qui font quelques minutes de nouvelles à l’heure et le reste c’est de
la musique "entertainment". Donc ici on est des groupes communautaires. Dans
nos promesses de réalisation, on a des contenus verbales qui vont jusqu’à 25
pour-cent et on dépasse souvent largement ce contenu verbal-là. Donc on ne
peut pas en faisant des émissions éducatives, des émissions contenu, d’être en
compétition avec l’entreprise privée qui elle ne fait que jouer de la musique.
- Donc à mon sens, c’est de contribuer à faire des émissions à contenu pour
-- à contenu social, éducatif. Donc à ce moment-là on ne rentre absolument pas
en compétition, ni avec l’industrie de la radio privée francophone ou
anglophone. Donc à mon point de vue, il n’y a aucune compétition lorsqu’on
pourrait gérer un fonds de production d’émissions. Parce que outre Radio
Canada qui est une radio non-commerciale, la radio d’état, à mon point de vue
il y a très peu d’émissions à contenu dans les radio privées. Donc c’est la
réalité d’aujourd’hui. C’est le son qu’on entend sur les ondes.
- M. B. HERVIEUX: Moi je dirais qu’au contraire, on est -- en tout
cas, le réseau que nous représentons ici ne sera jamais en compétition avec
Astral ou quelque entreprise privée que ce soit. Premièrement, parce que nous
avons un auditeur différent. Nous diffusons en langue atikamekw et
montagnaise. Je ne crois pas pouvoir aller chercher ou encore avoir de la
compétition avec Astral ou toute autre entreprise comme je vous disais. Nous
voulons tout simplement produire des émissions en langue atikamekw et
montagnaise et nous voulons aussi encourager la production de talents, de
musiciens chez nous.
- Certains d’entre vous et même des entreprises de radio privées ont connu
lorsqu’il y a eu -- pour moi en tout cas ou pour la communauté
atikamekw/montagnais, lors le groupe Kashtin a fait un peu fureur au Québec,
lorsqu’on a entendu pour la première fois la langue innu dans des radios
commerciales. Non, pour moi c’est pas de la compétition. C’était plutôt une
fierté d’entendre de la langue autochtone dans une radio privée. Je me suis
dit ça y ait. On vient de nous reconnaître d’une certaine façon. On a reconnu
le talent, la langue, mais aucune compétition à ce que je sache.
- M. M. PICHETTE: Juste rapidement, c’est que la fabrication de
Gabrielle de Trois Maisons, ça sera jamais une chose que les radios locales
vont être capable de faire. Je veux Gabrielle de Trois Maisons ne sera jamais
mise en compétition pour les jeunes par les radios locales. Mais ce que je
veux -- Gabrielle de Trois Maisons est une chanteuse très populaire chez les
pré-ados et les ados actuellement qui joue à pleine société sur les ondes.
- Ce que je veux simplement dire c’est que le point de vue est tout à fait
différent, en tout cas si je le prends du point de vue du secteur de
l’éducation. Puis c’est vrai du côté des radios locales aussi. Le point de vue
n’est pas celui de compétitioner. Le point de vue c’est d’être à l’écoute des
citoyens dans l’immédiat de leurs préoccupations. Puis du point de vue de
l’éducation, c’est d’apprendre aux jeunes à s’exprimer dans la société, dans
leur société locale et à prendre contact avec elle via ses moyens qui sont
entre autre la radio. Ça ne sera jamais une radio en compétition.
- Je peux vous donner un exemple. L’an passé quant on s’est associé à
l’expérience de Radio Enfant 2001, on a frappé à quelques portes de radios
privées, mais c’est évidemment impensable et impossible à cause des
programmations. Il n’y a pas une radio privée qui peut mettre de côté sa
programmation régulière pour donner la parole aux enfants. Puis ça se comprend
tout à fait bien. On est allé frapper aux radios locales. Les radios locales
qui nous ont reçu, je pense à CKIA à Québec et Radio Centre Ville à Montréal.
Dans l’Outaouais, ça été -- bon en tout cas une antenne spéciale.
- Mais pour ces radios, c’était énorme comme problème parce qu’il fallait
elle aussi déménager leur programmation régulière. C’était une semaine
complète de radiodiffusion consacrée aux enfants qu’ils ont fait. Ça voulait
dire plus de commanditaires, minime. Ça voulait dire changer leur
programmation, mais la radio locale a cette souplesse de se mettre à l’écoute
d’un besoin de sa communauté et ils l’ont fait. Mais c’est tout ça qu’un tel
fonds pourrait contribuer à supporter aussi.
- M. M. DELORME: Si vous me permettez, ---
- CONSEILLER DEMERS: Peut-être conclure aussi.
- M. M. DELORME: Oui, c’est ça, conclure en même temps. Donc c’est
ça. Il faut être bien clair sur l’utilisation du fonds. Ce qu’on propose c’est
du financement qui serait accordé dans un fonds pour faire de la production de
nature éducative, de nature de développement pour les communautés. Je ne vois
pas de concurrence avec le secteur privé.
- D’ailleurs, si ces émissions-là peuvent être diffusées ou que les radios
privées veulent diffuser ces émissions-là, moi je pense que les radios
communautaires pourraient les offrir ou les artisans, ceux qui vont produire
ces émissions-là, pourraient les offrir et elles pourraient être diffusées sur
la radio privée. Mais je pense qu’il y a une nature différente. Donc il n’y a
pas de concurrence.
- Il y a une diversité et c’est ça qui est le point central de notre
intervention. C’est qu’on veut développer, on veut sauvegarder et la
principale balise qui devrait être retenue par les conseillers juridiques.
C’est cette balise de la diversité de la production radiophonique au Québec et
au Canada. Et ça c’est une mesure que nous on propose qui va protéger ça, qui
va développer cette diversité-là.
- Je donne un exemple. L’autre jour j’étais au studio de SOCAM à Québec et
puis ils ont -- une fois par mois, ils mettent en évidence une personnalité de
leur communauté. Vous imaginez la communauté est large. La communauté c’est la
Basse Côte Nord. Il y avait une personne qui venait de La Tuque. Bien un fonds
semblable pourrait encourager SOCAM à mettre en évidence une personnalité, que
ce soit une personnalité adulte mais aussi des jeunes, puis le faire venir à
Québec et puis faire pendant deux heures de temps -- comme j’ai assisté --
deux heures de temps de discussion avec les différentes communautés qui
réagissaient à cette personnalité-là pour valoriser les qualités de cette
personnalité-là. Bien voilà ce qu’un fonds pourrait soutenir comme production.
Aider SOCAM à mettre en évidence les personnalités dans leurs communautés et
les faire venir, les faire déplacer à Québec pendant deux heures pour discuter
dans leur langue avec eux sur les questions qui sont soulevées autour de ça.
- Donc c’est une diversité de la production. C’est pas une concurrence.
J’espère qu’on se comprend là-dessus. C’est une production de développement,
une production de développement dans les communautés qu’on veut susciter par
ce fonds-là. Donc je pense qu’il est temps de conclure. J’espère que notre
message a été entendu, a été compris et puis l’espérance -- je ne sais pas. On
a tellement de déceptions vous savez souvent là vous le connaissez plus que --
et j’espère que cette fois-là on va être entendu et puis que vous allez agir
dans le sens de dire essayons ça. Donnons leur la chance de prouver ce qui est
possible de faire avec ça. Et puis, pas la mer à boire mais laissez nous
rentrer puis on va vous le prouver. Puis vous allez dire dans cinq ans c’était
un bon geste de faire ça.
- LA PRÉSIDENTE: Alors Messieurs Delorme, Paquin, Pichette et
Monsieur Hervieux, merci beaucoup pour votre participation et vos remarques
ont été entendus.
- Monsieur le secrétaire?
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Nous entendrons maintenant l’intervention de Madame Jocelyne
Girard-Bujold.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- LA PRÉSIDENTE: Madame Bujold, on veillit. On a pas des bons yeux.
Alors, vous nous arrivez directement de Jonquière ou d’Ottawa ce matin?
- MME J. GIRARD-BUJOLD: D’Ottawa.
- LA PRÉSIDENTE: C’était un petit peu moins loin. Alors Madame
Bujold, nous vous écoutons.
- M. P. LEBEL: Madame Bujold, veuillez ---
- LA PRÉSIDENTE: Votre micro, s’il vous plaît.
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Merci. Je pensais que ça s’ouvrait tout seul.
Je m’excuse.
- LA PRÉSIDENTE: On est pas si automatisé que ça.
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Alors mesdames, messieurs, je vous remercie
de m’accueillir parmi vous aujourd’hui afin de me permettre de faire valoir
mon point de vue sur la fusion proposée par la compagnie Astral Média.
D’entrée de jeu, je tiens à vous mentionner que je ne m’oppose pas à priori à
cette fusion.
- Toutefois, comme je vous le faisais savoir dans ma lettre d’octobre
dernier, je ne peux que m’empêcher d’avoir de sérieuse réticence concernant le
maintien des emplois dans les stations fusionnées, la concurrence et le
maintien de la qualité des services offerts dans les régions du Québec.
- Tout d’abord, permettez moi d’aborder la question cruciale du maintien des
emplois dans les nouvelles stations fusionnées. Dois-je vous rappeler que la
majorité des fusions antérieures ont toujours entraîné des pertes d’emploi.
Pour quelle raison la fusion qui vous intéresse serait-elle différente? Les
commentaires faits par Astral Média ne laisse rien présager de bon pour les
employés des stations qui seront touchées.
- En effet, la compagnie affirmait en août dernier qu’elle procéderait à une
analyse des ressources humaines disponibles dans chacun des secteurs, de
chacun des marchés spécifiques afin de déterminer s’il y a suffisance ou
excédant de personnel. Le regroupement envisagé de trois stations du Saguenay
Lac-St-Jean, CFIX-FM, CKAJ-FM et CKRS-AM, sous une même succursale laisse
présager un avenir sombre ou à tout le moins obscure pour les employés des
stations touchées.
- À mon avis, le risque est grand pour que la nouvelle compagnie ne conserve
que l’équivalent des employés que pour une seule station et que ces derniers
soient contraints à un triple emploi. D’ailleurs, cette situation existe déjà
au Saguenay dans certaines stations de télévision, ce qui a comme effet
inévitable d’engendrer une information biaisé ou traitée de manière identique
par le même journaliste dans les deux ou trois stations différentes.
- J’aurai l’occasion de revenir sur ce point lorsque j’aborderai la question
de la diversité de l’information locale qui sera mon dernier point.
- Alors, je vais vous parler de la concurrence. Le deuxième point que
j’aimerais traiter relève de la concurrence. Dans la fusion proposée, le
Saguenay Lac-St-Jean pourrait se retrouver avec les trois stations principales
sous le contrôle d’une seule compagnie. Dans cette perspective, la petite
station CKYK-FM située à Alma ne constituerait nullement une force permettant
d’assurer une véritable concurrence. De cette façon, Astral Média aurait donc
toute la liberté de fixer les prix pour la publicité sous l’ensemble de ses
nouvelles stations fusionnées.
- Tout comme pour le Syndicat des employés de CKRS-CJA, je suis d’avis
qu’advenant une réponse positive du CRTC à l’offre d’Astral Média, le Conseil
doit impérativement trouver des solutions afin de pallier un manque flagrant
de concurrence. Bien que les points précédents soient importants, je suis
d’avis que la question de la diversité de l’information locale et le maintien
d’un nombre d’heures minimales sont l’aspect le plus important et le CRTC doit
y trouver une oreille attentive.
- Le fait qu’Astral Média se dise préoccupée de cette situation et qu’elle
s’engage à maintenir le niveau actuel de programmation locale dans les régions
n’atténue nullement mes craintes. Les exemples de fusions antérieures
démontrent que les bonnes intentions ne se concrétisent pas nécessairement en
action tangible.
- Par exemple, lors de la fusion des réseaux Télémédia et Radiomutuel en
1994, Radiomutuel s’engageait à maintenir les heures de programmation locale
dans ses nouvelles stations. Les citoyens et citoyennes de Trois-Rivières ont
toutefois désenchanté très rapidement car en 1995, la station CHLN appartenant
à Radiomutuel avait fait passer sa programmation locale de 105 heures et 15
minutes à 41 heures 30 minutes par semaine. Aujourd’hui, la station CHLN ne
consacre plus que 36 heures par semaine à sa programmation locale.
- La fusion proposée par Astral Média ne fait qu’attiser mes craintes car
dans les documents qui m’ont été envoyés, la compagnie y fait part de
résultats de sondage qui tentent à démontrer que la radio est un moyen de
communication négligeable lorsqu’il s’agit de s’informer sur les nouvelles
locales. La publication de ces chiffres est-elle un moyen pour diminuer
l’impact de la radio de manière à justifier une prochaine diminution de ses
services? C’est ce que ces chiffres me laissent présager.
- Il est inutile de vous dire que la qualité de l’information locale est une
condition sine qua non de l’épanouissement des collectivités régionales. En
effet, étant donné que la presse y est réduite, les figures publiques locales
et les musiciens locaux dépendent grandement de ce moyen de communication. En
regard des fusions antérieures, il est clair que le maintien de ce service
pourrait être menacé.
- Comment cette situation se manifestera-t-elle? Il m’apparaît évident que
les informations métropolitaines prendraient rapidement le dessus sur le
produit local. De plus, je tiens à vous mentionner qu’il m’apparaît
inconcevable qu’à l’heure actuelle les stations régionales doivent payer pour
la diffusion d’émissions radiophoniques produites à Montréal et où le
personnel des stations régionales ne participent pas à l’élaboration de ces
émissions. Une telle situation ne fait qu’enlever des revenus à ces stations
et les empêche d’offrir un meilleur produit local et plus diversifié.
- Par ailleurs, fait important à noter. Les promesses d’Astral Média sur la
promotion de l’information locale ne s’appliqueraient qu’aux stations FM et
non aux stations AM comme CKRS radio.
- Comment peut-on expliquer ce principe inexcusable de deux poids de mesure?
Je suis donc d’avis que si le CRTC en venait à donner son aval à cette fusion,
il devrait à tout le moins forcer Astral Média à considérer sur un pied
d’égalité les stations AM et FM et s’engager, sous menace de perdre sa
licence, de maintenir ou d’augmenter la programmation locale.
- Dans nos sociétés, je croit que la diversité de l’information est d’une
importance capitale. Je m’attends donc à ce que le CRTC privilégie
l’application de l’Article 3(1)(ii) de la Loi sur la radiodiffusion qui
précise que la programmation faite par le système canadien de radiodiffusion
devrait être à la fois variée et aussi large que possible en offrant à
l’intention des hommes, femmes et enfants de tout âge, intérêts et goûts un
programmation qui renseigne, éclaire et diversifie.
- Ce point cité dans mes objectifs au CRTC m’amène vers une question qui me
préoccupe énormément. Avec la diminution presque systématique de l’information
locale au détriment des informations montréalaises, les stations en région
doivent tenter de rentabiliser le plus possible leurs émissions à caractère
local. Par contre, nous nous retrouvons dans une situation intolérable.
- En effet, la meilleure manière de faire, de retirer des profits en revenu
publicitaire consiste désormais à mettre sur les ondes des émissions à
caractère sensationnalisme. Je suis persuadée que je n’ai pas besoin de vous
citer certains noms d’animateurs puisqu’ils ont dû faire l’objet de multiples
plaintes au cours des dernières années. En réalité, ces personnes n’apportent
absolument rien au débat d’enjeu local. Au contraire, le discrédit, la
diffamation et l’atteinte à l’intégrité des personnes est de plus en plus la
marque de commerce de ces personnes.
- Dans cette perspective, le CRTC a un devoir moral d’appliquer à la lettre
l’Article 3(1)(ii) de la Loi afin de faire la promotion d’une véritable
programmation qui renseigne et éclaire. Je profite donc de cette comparution
pour me questionner sur l’application de votre code de déontologie. Ne
serait-il pas normal d’appliquer des sanctions pouvant aller jusqu’à la
suspension de la licence de manière à empêcher cette désinformation et cette
démagogie? À mon sens, la Charte des droits et libertés ne permet pas que des
insinuations fausses soient portées à l’encontre de personnalité, quelle
qu’elle soit.
- La liberté d’expression a des limites et le CRTC doit en être conscient.
Les médias sont souvent considérés comme étant le quatrième pouvoir et si vous
laissez ces personnes agir à leur guise, les conséquences sur la population en
seront incalculables. Je suis d’avis que la promotion d’une information locale
de qualité n’est pas compatible avec ces animateurs qui ne sont en réalité que
des planfetistes (phonétique) incendiaires. Le fait que ces émissions
remplissent de plus en plus nos ondes de propos discriminatoires doit être
sanctionné. Astral doit lutter contre cette désinformation de "morning man".
- Ce dernier aspect met donc fin aux observations que j’avait à vous
soumettre. Il me fera donc plaisir de répondre à vos questions. Merci.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Girard-Bujold.
- Madame Bujold, vous avez mentionné la concurrence. Notamment, vous nous
avez dit que vous pensiez que la station que vous appelez CKYK d’Alma n’est
pas en mesure d’offrir un concurrence au Sud du Lac.
- Est-ce que le fait CKYK a eu l’autorisation de déménager son émetteur au
Mont Vallin et qui devrait entrer en onde incessamment -- on a donné
l’autorisation je pense à la fin de l’été -- pourra améliorer la qualité de la
réception de cette station-là? Parce que le problème de CKYK était un problème
de réception. Ils avaient un émetteur qui était mal situé et qui avait des
problèmes au niveau de la topographie. Le fait qu’ils soient déménagés au Mont
Vallin et qu’ils puissent commencer à émettre du Mont Vallin incessamment,
est-ce que pour vous ça leur permettra peut-être de mieux tirer leur épingle
du jeu?
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Moi je pense que oui, madame, parce qu’ils
avaient juste un rayonnement au Lac-St-Jean. Lorsqu’ils avaient leur antenne
---
- LA PRÉSIDENTE: Bien c’est-à-dire que leur antenne -- leur licence
originale était une licence pour le Lac-St-Jean.
- MME J. GIRARD-BUJOLD: C’est ça exactement.
- LA PRÉSIDENTE: On a augmenté leur aire de rayonnement il y a deux
ans. Mais je pense qu’en raison de difficultés techniques, ils n’ont pas
réussi à augmenté dans l’effet leur aire de rayonnement au moment où on a fait
le changement à leur licence. D’autre part, vous savez que cette station-là
fait partie du groupe Antenne 6 qui a d’autres stations autour du Lac,
notamment à Roberval et à Dolbeau avec un émetteur à St-Félicien je pense. Et
Antenne 6 a demandé des -- ce qu’on appelle dans notre jargon des "flips" du
AM au FM pour la station de Roberval et de Dolbeau.
- Est-ce qu’à votre point de vue ce serait pas aussi un moyen pour eux
d’aller chercher des auditoires supplémentaires?
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Je ne sais pas si lorsqu’ils ont présenté
leurs observations au CRTC lorsqu’ils ont fait la demande sur quoi ils se sont
basés, mais je pense que oui. Ils vont avoir plus d’auditeurs avec ce que vous
leur avez donné comme possibilité. Mais ça ne permet pas présentement à nos
stations du Saguenay dans le futur de pouvoir avoir une saine concurrence
suite à la transaction d’Astral parce que c’est juste un poste qui est assis
au bout du Lac. Et puis vous savez, je ne sais si vous connaissez bien la
région du Saguenay Lac-St-Jean?
- LA PRÉSIDENTE: J’ai fait le tour.
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Oui. Alors vous savez que présentement la
concentration de la presse se fait au Saguenay. Nous avons plusieurs stations
de radio, plusieurs stations de télévision. Et puis présentement, je trouve ça
important que la station de Roberval ou la station du Lac-St-Jean aille une
entrée dans le Saguenay parce qu’il y a une diversité d’information. Alors on
n’élabore pas de la même façon mais ça fait en sorte de pouvoir au moins
donner un autre pendant de ce qui se passe au Saguenay.
- Mais avec l’achat d’Astral de ces stations-là comme j’ai dit tout à
l’heure, je ne sais pas ce qu’Astral veut faire. Parce que j’ai vu tout à
l’heure -- j’ai un de mes collègues qui est venu témoigner devant vous -- puis
Astral -- puis d’après les documents que j’ai reçu, ils ont une vision. Il y a
une vision très centralisatrice et puis la façon que je vois leur vouloir dans
le futur, je ne pense pas que la station d’Alma et la station de Roberval vont
pouvoir contrer c’est quoi qu’ils veulent faire eux autres.
- Parce que ce que je vois, ils ont un côté AM, l’Énergie, Radiomédia après
ça, c’est toute la même source. Moi je pense que présentement à l’intérieur de
ça, est-ce qu’ils vont avoir -- aussi ils vont citer des -- ils vont avoir des
clientèles cibles. Est-ce qu’à l’intérieur de leur clientèle cible ils vont
avoir les communautaires? Est-ce qu’il y avoir la présence de pouvoir avoir la
possibilité que les syndicats aillent s’exprimer? La politique également, mais
je le vois pas à l’intérieur de leur cible qu’ils ont proposé la présence de
pouvoir avoir un éventail d’information pour la région chez nous.
- LA PRÉSIDENTE: Je pense qu’il va falloir que vous abordiez la
question directement avec eux.
- Maintenant, le dernier point. J’avais un autre point dont je voulais vous
parler. Ah oui, bien écoutez, vous avez mentionné certains problèmes qui se
sont passés dans le passé je crois. Vous savez qu’on a des outils à notre
disposition et que dans certains cas, les licences de renouvellement ont été
très courtes. Alors je voulais juste vous mentionner en passant que c’est un
outil qui a été utilisé dans le passé et qu’on continue d’utiliser lorsqu’on a
des plaintes.
- Je vous remercie, madame. Madame Pennefather a une question pour vous.
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Bonjour, madame.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour, madame. Merci d’être parmi nous
aujourd’hui.
- Je voulais juste clarifier certaines chose que vous avez dit ce matin et
dans votre intervention écrite. Vous avez dit ce matin que vous voulez qu’on
trouve d’autres solutions pour préserver la diversité des nouvelles,
l’expression locale. Si j’ai bien entendu, vous n’êtes pas par contre d’accord
qu’une balise qui garantira le niveau actuel de programmation locale ou même
un augmentation est suffisante.
- Pourriez-vous peut-être élaborer sur les solutions que vous avez en tête
pour préserver une expression locale? On avait eu une discussion très longue à
ce sujet avec la requérante hier en expliquant en grand détail justement
l’organisation à l’intérieur des stations vis-à-vis les nouvelles. Justement
sur les points que vous avez soulevé s’il y aura la flexibilité d’avoir une
expression différente pour Radio-Énergie, Radio Rock-Détente, et cetera. Alors
avec cette discussion, c’était peut-être plus clair que la vision comparative
d’Astral était pour vraiment avoir une diversité.
- Mais pour vous, quelles sont les balises que vous suggérez ou d’autres
solutions que vous suggérez pour aller plus loin dans cet dossier-là?
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Je vous remercie, madame, de me donner
l’occasion de répondre à cette question parce que pour moi c’est une question
vitale. C’est une question très importante.
- Je pense que le CRTC doit obliger Astral à investir des sous dans les
salles de nouvelles parce que présentement avec la fusion de trois stations,
il va y avoir juste un journaliste qui couvrir au nom des trois stations -- ou
une journaliste et demi qui va couvrir les nouvelles de trois stations. Alors
il n’aura pas le temps -- il va avoir juste le temps de prendre les
communiqués, assister aux conférences de presse et arriver puis de donner ça
"to the go".
- Alors moi je pense qu’on a des excellents journalistes dans notre région
et je pense qu’on doit leur permettre de pouvoir faire l’analyse de ce qui se
passe, de ce qui déroule dans notre région. Puis présentement, je pense que si
Astral veut devenir comme elle dit un fer de lance d’une nouvelle forme de
regroupement de stations, elle doit investir énormément dans le côté
journalistique dans les salles de nouvelles.
- Moi je me permet de vous dire que votre question est très importante et je
vous demande au CRTC de leurs exiger à le faire. Parce que vous savez en
région, la fin de semaine on a pas d’information locale. Ça vient de Montréal.
Alors moi dans ma région chez nous, il y a énormément d’activités. Il y a des
bonnes chose qui se passent en région. Alors je pense que ce serait important
aussi qu’ils mettent des sous pour permettre à des journalistes de travailler
dans la région sur les choses locales.
- Vous savez c’est drôle de dire parce qu’ils se basent sur un sondage
Astral qui dit seulement que 8 pour-cent des gens prennent leur information
sur les antennes radiophoniques. Mais c’est drôle dans ma région moi, les
bulletins de nouvelles locales sont très, très écoutés. C’est merveilleux.
Alors je ne comprends pas sur quelle base et est-ce que c’est pour permettre
d’avoir moins d’information locale. Déjà on en a pas beaucoup puis je pense
que c’est une occasion idéale de le faire et puis de permettre aussi dans la
région qu’on ait de l’information locale journalistique, des salles de
nouvelles la fin de semaine également.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, madame.
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Merci, madame.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, madame et bon retour à Ottawa ou à Jonquière.
- MME J. GIRARD-BUJOLD: Non. Je m’en vais à Ottawa. Merci. Bonne
journée.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur le secrétaire?
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Nous entendrons maintenant l’intervention du Syndicat des employé(e)s de
CKRS-CKAC. Monsieur Yvon Laporte, s’il vous plaît.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- M. Y. LAPORTE: Madame la présidente, Madame la conseillère,
monsieur, mon nom est Yvon Laporte.
- LA PRÉSIDENTE: Bonjour, Monsieur Laporte.
- M. Y. LAPORTE: Je suis journaliste à la salle des nouvelles de CKAC
à Montréal et président du Syndicat des employés de CKAC. J’aimerais vous
résumer notre position et vous faire nos commentaires. Vous avez déjà en main
notre mémoire. Je serai donc très, très bref.
- J’aimerais cependant souligner que les idées développées dans notre
mémoire sont largement partagées par le Syndicat canadien de l’énergie et du
papier, Local 63-N. Ça regroupe les deux stations Télémédia dans la région de
Sherbrooke. Également par le Syndicat canadien de la fonction publique, Local
3611, les deux stations Télémédia dans la région de Trois-Rivières, et par le
Syndicat FISA représentant les employés des stations CJRC et CKTF, deux
stations d’Astral Média dans la région de Gatineau.
- Les exécutifs syndicaux des six stations n’ont pas cru bon présenter de
documents mais ils partagent nos vues et nos inquiétudes. D’entrée de jeu,
nous sommes d’accord avec la transaction. Nous sommes convaincus que l’avenir
de la radio AM de langue française au Québec en dépend. Si on regarde ce qui
s’est passé dans la province au cours des dernières années, on peut facilement
présumer de ce qui s’en vient. Plusieurs stations AM ont fermé leur porte.
Plusieurs ont choisi la bande FM, ce qui fait qu’à l’heure actuelle la bande
AM est de plus en plus déserte.
- L’avenir n’est plus au AM, probablement au numérique, en attendant c’est
au FM. À notre avis, cette transaction consolide financièrement la radio AM de
langue française au Québec. Et en tant que représentant des employés, je
serais beaucoup plus rassuré pour l’avenir des emplois si le CRTC disait oui à
cette mesure. Les responsables d’Astral disent qu’ils croient encore à la
radio AM. Ils disent qu’elle a encore sa place. Ils disent qu’elle a encore un
avenir. Tant mieux et bravo. Dans l’état actuel des choses, les
radiodiffuseurs qui pensent ainsi ne doivent pas être très nombreux.
- Ce qui nous agace cependant avec la demande d’Astral, c’est que les
responsables sont plutôt avares de commentaires sur les sommes qui seront
consacrées pour améliorer l’information en région et à Montréal. La formule
retenue est connue. C’est celle qui a été utilisée il y a sept ans à CKAC lors
de la fusion avec CJMS. Chaque région a une salle installée dans les locaux de
la station AM et les journalistes qui y travaillent sont chargés d’alimenter
trois stations, à savoir Radiomédia, Rock-Détente, Radio-Énergie.
- Évidemment, en regroupant les effectifs en une seule salle, Astral Média
est en mesure de faire une utilisation plus rationnelle des journalistes. Mais
combien y en aura-t-il? Seront-ils plus nombreux? Seront-ils moins nombreux?
Est-ce qu’il y aura des coupures? Les responsables d’Astral disent qu’il y
aura une analyse détaillée des ressources humaines dans chaque marché et
qu’après quoi les décisions seront prises. Nous croyons sincèrement que compte
tenu du sérieux des gens d’Astral, une bonne partie de l’analyse est faite à
l’heure actuelles.
- De plus, si les responsables d’Astral sont en mesure de parler du type
d’équipement qu’ils veulent acheter pour améliorer le fonctionnement des
salles de nouvelles un peu partout, ils sont probablement en mesure de parler
des sommes qui sont réservées à cette fin, à court, à moyen et long terme.
Malheureusement, pas un mot dans leur document.
- La vérité c’est que tout reste à faire en matière d’information. Le réseau
Radiomédia comme on l’appelle, c’est du virtuel. Ça n’existe pas en matière
d’information. Au cours des sept dernières années, il y a eu trois entités qui
ont contrôlé les six stations de base. Donc trois orientations différentes,
trois philosophies, trois politiques d’investissement, si elles existaient.
Bref, chaque station s’est développée un peu à la va comme je te pousse, sans
structure de nouvelles, avec des ressources plus ou moins adéquates et avec
également un équipement plus ou moins désuet.
- À notre avis, le Conseil ne peut pas se contenter du statu quo ou
simplement d’un simple regroupement des journalistes dans une seule et même
pièce. Il doit exiger des gens d’Astral qu’ils mettent en place un meilleur
service d’information avec une couverture adéquate, qualitativement et
quantitativement des événements locaux, régionaux et internationaux, le tout
avec des moyens modernes. C’est ce qu’ils affirment mais toujours pas un mot
sur les investissements à venir. Comprenons nous bien. Nous ne doutons pas de
la bonne volonté de gens d’Astral d’exploiter à fond les stations qui sont
visées par la demande.
- On ne doute pas non plus de la bonne volonté des gens d’Astral de le créer
ce véritable réseau Radiomédia. Mais si le Conseil exige d’Astral de connaître
les sommes qui seront dépensées dans le futur par exemple par le Fonds Radio
Star, Musique Action, Factor ou Star Maker Fund, nous croyons que le Conseil
pourrait exigé des engagements fermes et précis en matière d’information.
- Je termine ainsi ma présentation puisque d’autres organismes vont
probablement vous parler du même sujet. Encore une fois, nous souhaitons
vivement que cette transaction soit acceptée par le Conseil. Nous souhaitons
aussi qu’elle permette en même temps la mise sur pied d’un véritable réseau
intégré d’information, ce qui n’existe pas à l’heure actuelle. Merci.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur Laporte, dans votre mémoire écrit au
paragraphe 5, "Nous saluons la volonté d’Astral d’instaurer dans chacun des
marchés locaux une véritable salle de nouvelles afin d’offrir une information
locale et régionale adaptée à chaque marché sans aucune réduction dans le
nombre et la diversité des bulletins de nouvelles présentés pour chacune des
stations. Comme le souligne la demande, le modèle de structure proposé existe
depuis sept ans dans le marché de Montréal."
- Ma question est la suivante. Est-ce que vous craignez une uniformisation
de la nouvelle notamment en région, ou si vous êtes à l’aise avec cette
structure-là, avec le "caveat" qu’il n’y aura plus une direction tricéphale ou
un trévira pour tirer dans toutes les directions au niveau des investissements
et des ressources?
- M. Y. LAPORTE: De façon générale, Madame la présidente, je suis
plutôt à l’aise. Ça existe depuis sept ans à Montréal. Ça fonctionne disons
bien. Des fois ça fonctionne de façon miraculeuse, mais ce qui est proposé par
Astral existe déjà depuis au moins sept ans. Je ne vous dis pas que tout est
parfait. Je ne vous dis pas que l’information est complètement différente
dépendant qu’elle va à Radio-Énergie, CITÉ Rock-Détente ou Radiomédia, mais
les gens à la salle de nouvelles ont développé une espèce de sens pratique
pour savoir que oui, tel type d’information va plutôt sur tel poste de radio
et puis que tel autre type ne peut pas aller sur tel autre poste.
- Alors finalement, oui c’est une espèce de "melting pot" de nouvelles.
Certains textes pourraient se retrouver à une antenne et à une autre. Mais de
façon générale, en tout cas jusqu’à présent, ça fonctionne.
- LA PRÉSIDENTE: Alors si je résume bien vos inquiétudes, ce que vous
vous demandez c’est combien, quel est l’engagement financier en terme de
dollars d’Astral dans la création de son réseau? À quel moment ces
investissements seront faits? Quelle part on va consacrer aux nouvelles
locales et régionales? Et quelles seront les ressources humaines pour faire
fonctionner le tout? Ce sont finalement vos grandes inquiétudes.
- M. Y. LAPORTE: Exact.
- LA PRÉSIDENTE: Est-ce que vous avez des solutions pratiques à nous
suggérer?
- M. Y. LAPORTE: Bien en fait, c’était plutôt peut-être aux acheteurs
de le faire. Mais madame, en fait de façon générale, le ré-équipement de façon
moderne des salles de nouvelles, tout est à faire.
- LA PRÉSIDENTE: Alors ils auront en réplique probablement des choses
à nous dire là-dessus.
- Je vous remercie beaucoup, Monsieur Laporte. Peut-être que Madame
Pennefather ou Monsieur Demers avaient des questions?
- Alors merci beaucoup pour votre présentation.
- M. Y. LAPORTE: Merci.
- LA PRÉSIDENTE: `Monsieur le secrétaire?
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Nous entendrons maintenant l’intervention du Syndicat des employés de
CKRS-CJAB. Monsieur Eric Arsenault, s’il vous plaît.
- Je demanderais à Monsieur Arsenault de nous présenter ses collègues.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- M. E. ARSENAULT: Avec plaisir. Je suis accompagné ce matin à la
table à l’extrême gauche Réjean Miousse. Il est journaliste et coauteur du
mémoire qui a été déposé au CRTC. Et à ma droite Madame Chantal Larouche qui,
en plus d’être présidente de la Fédération nationale des communictions, est
également membre de notre syndicat.
- Merci de nous accueillir et nous donner l’opportunité d’exprimer notre
point de vue sur l’offre présentée par Astral Média pour acquérir les stations
de Télémédia et qui est actuellement à l’étude.
- D’abord je tiens à vous dire que le Syndicat des employés de CKRS-CJAB
sont évidemment particulièrement concernés par la transaction actuellement à
l’étude et ce sous différents aspects, le premier étant l’information. Et vous
constaterez que la présentation que je vous propose ce matin en fait un résumé
du mémoire qui vous a déjà été acheminé par écrit.
- Information donc, et dans un premier temps parlons de la diversité des
sources. Vous savez qu’Astral Média gère actuellement la plus importante salle
de rédaction des stations de radios privées au Saguenay Lac-St-Jean. Et déjà
avec les antennes de CKRS et CJAB, l’équipe actuelle composée de trois
journalistes à temps plein et trois ressources à temps partiel suffit à peine
à la tâche. Avec la mise en place d’une seule salle de rédaction, le projet à
l’étude n’aura rien à notre avis pour freiner le mouvement d’attrition des
effectifs et de diversité de pensée qui est en cours depuis quelques années.
On aura peut-être davantage de ressources humaines dans les studios mais pas
davantage sur le terrain.
- Afin de maintenir des standards professionnels, voir les améliorer, il
faudra donc que l’intégration planifiée dans le projet à l’étude prenne une
autre forme qu’une simple opération de déménagement. Le requérant devra selon
nous investir l’argent nécessaire pour mettre en place dans chacune des
régions du Québec des équipes qui sont en mesure de répondre aux attentes des
auditeurs qui s’attendent à autre chose qu’une simple réécriture des mêmes
nouvelles en fonction de l’auditoire cible. On a trop souvent observé dans le
passé que les entreprises abandonnent rapidement l’idée d’une facture
différente pour finalement faire faire des heures supplémentaires à la
photocopieuse.
- Astral Média devra selon le syndicat se donner les moyens de ses
ambitions. Et à ce sujet, les réponses d’Astral aux différents mémoires
présentés au CRTC dans l’actuel dossier non rien pour rassurer notre groupe
sur les intentions d’investissement matériel oui, mais surtout humain. Nous
croyons qu’il sera primordial que chaque région se dote d’une véritable
politique rédactionnelle et que la couleur dont on veut teindre chaque antenne
en fonction de son auditoire cible soit autre chose qu’un simple maquillage ou
une facture différente se limitant au lecteur.
- Vous me permettrez d’aborder un aspect spécifique de l’information au
Saguenay Lac-St-Jean, celle entre concernant le territoire du Lac-St-Jean où
depuis trop longtemps déjà, les stations de radio et de télévision du Saguenay
traite le Lac-St-Jean en enfant pauvre. À notre avis, l’ajout d’une ressource
journalistique dans le haut du Lac est important et ça ne doit pas être
assujetti aux ventes qui sont faites dans ce territoire-là.
- La requérante nous dit qu’elle veut mette en place un réseau d’information
vaste à travers tout le Québec, avec comme tête de pont la station CKAC à
Montréal. Bravo, mais si c’est là le véritable projet d’Astral Média, c’est
toute une philosophie qui devra changer parce que malheureusement, le projet à
l’étude actuellement devra faire une place plus importante aux régions, place
qu’actuellement les régions n’ont pas à leur juste mesure.
- Un dernier mot au sujet de l’information. CKRS au fil des années a su
préserver un nombre significatif de bulletins de nouvelles. Il n’en demeure
pas moins que la salle de rédaction ferme ses portes à 17h30 et la situation
est encore pire les fins de semaine. Le projet d’acquisition à l’étude devra
donc être l’occasion de combler les vides majeurs qui existent dans les heures
d’opération de salle de nouvelles.
- Deuxième point sur lequel nous voulons nous attarder c’est celui de la
programmation locale. Parce qu’à la lumière des réponses fournies par la
requérante en matière de programmation locale, le Syndicat est déçu à
plusieurs niveaux. Ainsi au chapitre de la programmation locale, Astral Média
souligne qu’il n’y a pas de niveau réglementaire minimale de déterminé dans
les politiques du CRTC et qu’elle est donc disposée à s’engager à maintenir au
minimum le niveau actuel de programmation locale de chaque station AM acquise
et affiliée au réseau Radiomédia.
- Nous souhaitons plutôt qu’Astral s’engage à augmenter à la hauteur de 50
pour-cent le niveau de programmation locale diffusée en région, et ce dans
toutes les stations. Les divers intervenants du Saguenay Lac-St-Jean qui ont
émis une opinion au Conseil au fil des dernière années ont maintes fois
dénoncé ce que plusieurs appellent la montréalisation des ondes, imposée
jusqu’ici par les deux réseaux concurrents et qui feraient désormais plus
qu’un seul selon le projet qui est à l’étude. Cette concession qui semble
favoriser le maintien du statu quo démontre clairement que la requérante n’a
aucune intention d’investir dans la programmation locale.
- D’ailleurs, le Syndicat note qu’Astral est disposé à s’engager à ce que
les stations FM qui seront acquises, affiliées au réseau Rock-Détente,
accordent sur une base hebdomadaire une prépondérance à la programmation
locale sur la programmation réseau, allant même au-delà des exigences
réglementaires. Mesdames, messieurs, on observe ici que la requérante n’inclus
pas ses stations AM dans cet engagement, pas plus d’ailleurs que les stations
du groupe Radio-Énergie. Si c’est bon pour une, on voit mal pourquoi ce serait
mauvais pour les deux autres.
- Un mot sur la concurrence commerciale. Dans le cas spécifique du Saguenay
Lac-St-Jean, la position que défend la requérante devant le Conseil deviendra
sans aucun doute monopolistique en terme de publicité radiophonique. En effet,
les trois stations incluses dans la transaction et qui font l’objet de l’étude
détiennent la large part du marché commercial. Nous souhaitons donc que le
Conseil se penche sur cet aspect de l’évaluation du dossier.
- Il en a été question plus tôt, les ressources humaines. Les hommes et les
femmes qui façonnent quotidiennement le message véhiculé par les antennes
seront pénalisés par cette transaction, parce qu’une fois de plus, un
employeur disparaît ou s’associe pour devenir plus gros. Nous exprimons donc
au Conseil notre inquiétude quand à d’éventuelles réductions de personne lors,
par exemple, d’un regroupement des trois stations sous un même toit.
- Un mot pour parler de l’amélioration du produit. Le Conseil se préoccupe
de l’amélioration du produit livré aux auditeurs des stations impliquées et
cela évidemment rassure le Syndicat. Je porte à votre attention deux choses.
D’abord dans la correspondance, il est demandé à la requérante de préciser ses
intentions sur les besoins du groupe cible des 50 ans et plus autrement que
par les nouvelles. Cinquante (50) ans et plus, on s’entend, c’est la clientèle
du réseau Radiomédia.
- Or, notre groupe s’inscrit en faux contre l’interprétation qui est faite
par la requérante de la clientèle qui écoute Radiomédia au Saguenay
Lac-St-Jean. On devrait davantage parler de 35 ans et plus. Les sondage de la
firme BBM le prouvent aisément. Nous souhaitons donc qu’Astral se donne comme
mandat d’élargir à tous les groupes d’âge la diffusion d’une information
élaboré, variée et non sectorisée.
- Les technologies. Eh bien vous le savez, la radio a subi des changements
majeurs au cours des dernières années et le projet présenté au Conseil est
possible en grande partie grâce à ces nouvelles technologies. La requérante à
notre avis devra s’engager à former adéquatement et de façon professionnelle
son personnel à ces nouvelles technologies et la mise sur pied d’un comité
paritaire employeur/employé serait souhaitable.
- Un mot sur la globalité de la transaction. Dans sa correspondance à Madame
Lyne Lalonde du CRTC le 4 septembre 2001, la requérante insiste fortement sur
le danger de retrancher une station de la transaction, ce qui diminuerait de
façon sensible la valeur du réseau projeté en réduisant évidemment son
rayonnement. Notre syndicat peut comprendre que l’on veuille acheter un réseau
complet dans ses constituantes, mais ne peut accepter que toutes doivent
devenir de la même couleur que la tête de réseau. Nous souhaitons donc que le
Conseil établisse des balises pour préserver des identités régionales
facilitant ainsi la mise en ondes d’émissions produites en région.
- Et je conclurai de trois façons, d’abord en vous disant que notre groupe
possède une longue et vaste expérience de notre milieu de travail. Nous avons
vécu trois transactions, été les témoins de plusieurs autres dans notre région
et nous avons appris à être prudents. Par ce mémoire, on a voulu exprimer au
Conseil de nombreuses questions qui se posent à la lecture de la demande.
- Dans un premier temps, nous souhaitons que le Conseil demande à Astral
d’éclairer plusieurs zones grises, qu’il fixe des balises pouvant
éventuellement devenir des conditions de licences pour protéger la variété et
la quantité de l’information transmise au public, qu’il protège les régions
périphériques de la montréalisation des ondes et des émissions, une situation
qui a déjà dépassé la limite du tolérable selon nous.
- Deuxième aspect, nous demandons au Conseil qu’il s’assure dans sa décision
que les artisans de la radio pourront continuer à travailler dans un milieu
stimulant et valorisant. Nous voulons que le Conseil exige que la requérante
démontre les avantages concrets pour le public d’une telle transaction. Et
nous souhaitons aussi que le Conseil soit très exigeant sur le développement
futur de ces trois réseaux.
- Enfin, nous croyons dans les capacités de la requérante à réaliser ce
projet mais nous ne pouvons lui donner carte blanche. Nous croyons que la
qualité et la variété de l’information, la diversité des sources et l’identité
régionale sont prépondérants sur de simples calculs mercantiles. Vous le savez
mieux que nous, une licence de radiodiffusion est un privilège associé à des
obligations sociales et communautaires qui sont fondamentales et inaliénables.
- Donc, nous ne nous opposons pas à la transaction, mais nous demandons au
CRTC de tenir compte de nos représentations et d’inscrire comme condition de
licence, le respect des balises que le Conseil jugera opportun de fixer à la
requérante à la suite de ces audiences. Merci de votre attention.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Arsenault. Je n’ai pas saisi le nom
de ---
- M. R. MIOUSSE: Réjean Miousse.
- LA PRÉSIDENTE: Vous écrivez ça comment?
- M. R. MIOUSSE: M-I-O-U-S-S-E.
- LA PRÉSIDENTE: Merci.
- M. R. MIOUSSE: Ça fait plaisir. On ne peut pas tous s’appeler
Tremblay au Saguenay, dans notre région.
- LA PRÉSIDENTE: Ah, non, ou Gagnon.
- Monsieur Arsenault, vous avez entendu l’intervention du président du
Syndicat de CKAC. Est-ce que vous pourriez éclairer ma lanterne parce que vous
avez une approche un peu différente. Alors, j’aimerais savoir ce que vous en
pensez.
- M. E. ARSENAULT: Ça dépend. On se rejoint sur plusieurs points,
entre autre sur la nécessité d’améliorer l’équipement des stations qui sont
actuellement les nôtres.
- LA PRÉSIDENTE:
Ça j’ai compris ça.
- M. E. ARSENAULT:
Bravo.
- LA PRÉSIDENTE:
Je vous parle de la -- comment vous avez appelé ça --
de la réécriture. Monsieur Laporte ne semblait pas voir là de problèmes à ce
qu’une seule salle de nouvelles génère les bulletins pour trois stations à
missions différentes. Alors, c’est de ce côté-là. J’ai très bien compris vos
arguments au point de vue des engagements financiers, et cetera, mais je veux
surtout parler de la réécriture.
- M. E. ARSENAULT:
Ce qui fait qu’à Montréal ça fonctionne probablement
bien, c’est que les effectifs sont en ressources humaines suffisamment
nombreux pour permettre justement d’adapter des nouvelles et d’organiser
l’information de façon à ce qu’elle respecte l’auditoire cible des trois. Or,
comme je vous l’ai précisé dans notre intervention, au Saguenay Lac-St-Jean, à
la station CKRS et CJAB qui desservent déjà deux antennes, nous avons trois
journalistes à temps plein pour faire le travail. Si une troisième station
s’ajoute, la station du réseau Rock-Détente et qu’on y déménage les effectifs
qui sont actuellement à Rock-Détente, on parle d’une ressource et demi.
- Alors, si à Montréal on est en mesure effectivement de colorer
l’information de façon à ce qu’elle colle au public cible des trois antennes,
au Saguenay Lac-St-Jean on a pas malheureusement à l’heure actuelle les
ressources nécessaires pour pouvoir le faire. Ce qui fait que plus souvent
qu’autrement, et je parle par expérience et tous mes collègues pourront vous
le dire, on est obligé effectivement d’utiliser aux deux antennes, CKRS et
CJAB, les mêmes textes. Ce qui change en ondes, c’est la durée du bulletin de
nouvelles, c’est la personnalité du lecteur qui présente la nouvelle, mais
pour le reste, le contenu, le fond reste le même.
- LA PRÉSIDENTE:
Je vous remercie. Je pense que pour vos autres
remarques, moi je n’ai pas d’autres questions. Mais Madame Pennefather avait
peut-être une question? Monsieur Demers?
- Merci beaucoup.
- M. E. ARSENAULT:
Merci.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur le secrétaire, je pense comme il est
presque midi, peut-être qu’on pourrait prendre une pause et peut-être que nos
intervenants qui ne se sont toujours pas manifestés pourraient avoir le temps
d’arriver.
- Alors, nous reprendrons à 1h30 après le déjeuner.
--- Upon recessing at 11:55 a.m. / L’audience est suspendue à 11h55.
--- Upon resuming at 1:35 p.m. / L’audience est reprise à 13h35.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur Lebel, s’il vous plaït.
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Nous allons maintenant entendre l’intervention du Syndicat des
Travailleurs et Travailleuses de CFIX-FM. Madame Annie Simard et Monsieur
Jacques Dubé.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- M. J. DUBÉ: Madame la présidente, Monsieur, Madame les conseillers,
merci d’abord de nous accueillir et d’avoir pris attention à notre mémoire
déposé un plus tôt, au cours des dernières semaines, et merci de nous recevoir
aujourd’hui afin de vous faire part de nos questionnements et inquiétudes
concernant l’acquisition par Astral Média inc. de Télémédia inc.
- Depuis son ouverture, CFIX-FM a toujours appartenu à un seul et même
propriétaire et jamais la station de radio n’a fait l’objet d’une transaction
semblable à celle qui nous intéresse aujourd’hui. Et les changements proposés
par la requérante provoqueront à long terme, nous en sommes persuadés, des
bouleversements significatifs qui affecteront le visage radiophonique régional
au niveau de son contenu et du personnel en place à CFIX-FM.
- À la suite de l’avènement du Rock-Détente chez nous, puisqu’avant nous
opérions un format différent, en 1992 sur les ondes de CFIX donc, et à cause
d’une gestion très centralisée, ça provoqué plusieurs pertes d’emplois et
d’heures de diffusion locale dans une station régionale comme CFIX-FM. Notre
syndicat avec l’acquisition possible de Télémédia inc. par Astral Média craint
donc la possibilité que d’autres changements dans la programmation au niveau
des émissions réseaux ne surviennent.
- Une crainte de diminution de diffusion des émissions locales, accentuées
par l’augmentation des heures de diffusion des émissions en réseau est
également pressentie. Et ce sentiment est doublement accru à la suite du refus
de s’engager de la part de la requérante à vouloir maintenir les heures
locales à 83 heures. Cette dernière a bel et bien stipulé vouloir obtenir de
la flexibilité à ce niveau auprès du Conseil et inutile de vous dire que cela
nous inquiète au plus haut point.
- L’éventualité d’une fusion des trois stations qui semble planer à l’heure
actuelle inquiète nos membre car la rationalisation qui suit souvent ce genre
de transaction a pour conséquence une restriction du personnel en place. Et
Astral Média mentionne qu’il n’est pas dans son intention de procéder à des
mises à pied massives. Nous en sommes très heureux, mais pour une petite unité
qui compte une quinzaine de membres, moins de quinze employés syndiqués, une
seule perte d’emploi peut-être considérée comme étant massive dans notre cas.
- Chez nous, toute la programmation locale est distincte et permet à CFIX
Rock-Détente d’attirer bon nombre d’auditeurs, 102,000 au printemps 2001 selon
BBM. Et grâce à ça, on se démarque dans le domaine radiophonique de notre
région du Saguenay Lac-St-Jean. Malgré cet état de fait, nos inquiétudes
concernent la propriété de trois stations de radio dans un marché limité comme
le nôtre. L’employeur pourrait être tenté d’employer ses animateurs ou
animatrices sur plusieurs antennes à des fins de programmation ou lors de
reportages publicitaires, ce qui aurait pour conséquence d’enlever les
particularités de chacune des stations concernées.
- À la suite d’une telle transaction, la possibilité pour les animateurs et
animatrices et autres employés de pouvoir négocier des conditions de travail
deviendra inexistante au Saguenay et grandement affectée de manière négative à
la grandeur du Québec. Et nous nous interrogeons également aussi sur le fait
que dans son discours général, la requérante ne mentionne pas beaucoup comment
elle voit l’avenir des animateurs et animatrices dans son projet. Ce serait
intéressant que le Conseil se penche sur cette question et nous trouvons
primordial que chacune des stations soient dirigées par des directeurs de
programme distincts de façon locale.
- Chacune des stations également chez-nous possède une identité propre et
nous croyons qu’il est primordial que chacune d’elle conserve sa couleur, son
image, son personnel, sa mise en marché, ses animateurs/animatrices, et bien
sûr son auditoire. Nous croyons fermement que cela devrait perdurer peu
importe l’identité du propriétaire de ces antennes. Et comme stipulé à la page
11 du mémoire narratif présenté par Astral, la requérante affiche clairement
ses intentions quant à l’accroissement de la diversité des formules. Par le
fait même, nous appuyons cette vision qui rejoint nos attentes au niveau de la
conservation des formats distincts et demandons que le Conseil en fasse une
condition d’obtention afin que la requérante respecte bel et bien ses
engagements.
- Il y a également au niveau des ressources humaines, entre autres
inquiétudes, il y a le spectre de la diminution des ressources humaines
existantes. On fonctionne déjà actuellement avec des effectifs réduits et on
appréhende l’abolition possible de certains postes clé au profit de d’autres
qui pourraient, le cas échéant, répondre aux besoins de deux, voir même trois
stations de radio advenant une fusion. On parle entre autre des postes de
routage, réception ou autres.
- Bien qu’il ne soit pas du ressort du Conseil de se prononcer sur ce
domaine, on le comprend bien, le Syndicat considère qu’Astral Média devrait en
bon citoyen corporatif maintenir le niveau actuel des ressources humaines, et
ce pour une période minimale de trois ans, à l’exception des postes de
direction. Dans le cas d’une fusion des trois stations également, nous
appréhendons le fait que le futur employeur pourrait être tenté de concentrer
le département de production commerciale en un seul département au détriment
de la créativité, de l’originalité, de la qualité et de l’efficacité des
services déjà en place et qui répondent pleinement à la demande, et ce dans
les trois stations actuellement existantes au Saguenay Lac-St-Jean.
- Pour la deuxième portion, je passe maintenant le microphone à Annie
Simard.
- MME A. SIMARD: Bonjour, Madame la présidente, Madame, Messieurs les
commissaires.
- Je vais maintenant aborder l’aspect de la diversité des sources de
nouvelles et la facture de l’information. CFIX-FM diffuse un total de 12
bulletins par jour, comme énoncé dans notre présent mémoire. Vu le nombre déjà
limitée, l’importance accordée à ces bulletins est donc majeure puisqu’il
s’agit d’un moment privilégié où nos auditeurs peuvent avoir l’heure juste sur
ce qui se passe dans leur ville, leur pays et même ailleurs. Le choix
éditorial est donc primordial.
- Nos journalistes tiennent compte de plusieurs facteurs pour faire la
sélection des nouvelles diffusées. Entre en ligne de compte l’importance de la
nouvelle, la préoccupation de notre auditoire et la philosophie de la Radio
Rock-Détente. La Radio Rock-Détente se veut une radio d’accompagnement et les
valeurs qui y sont véhiculées sont entre autre la famille, l’amour,
l’environnement, et cetera, puisque notre auditoire cible est la femme de 25 à
54 ans. Nous allons donc privilégié dans le choix des nouvelles celles
mentionnant le bon coup d’une femme d’affaire au lieu d’un fait divers.
- Il faut bien comprendre que nous ne nous opposons pas à la fusion des
salles de nouvelles mais nous croyons essentiel de conserver sa spécificité,
tout en considérant notre auditoire cible. Alors nous réitérons nos demandes
au Conseil sur les propositions suivantes: le maintien du personnel
journalistique en place, évidemment dans le but de conserver l’autonomie
journalistique; de conserver le nombres de bulletins de nouvelles et même le
bonifier. Et là-dessus évidemment on a entendu des commentaires hier de la
requérante et nous saluons d’ailleurs l’engagement d’Astral à procéder à
l’ouverture de salles de nouvelles les week-ends.
- Et nous voulons également éviter qu’un même journaliste livre des
bulletins de nouvelles sur les ondes des trois stations, évidemment dans le
but d’avoir des différences dans les voix, mais également dans la façon de
présenter les nouvelles. Et j’aimerais souligner au Conseil ce qui se fait
présentement la nuit, puisqu’Astral vante les mérites du modèle de CKAC qui
fournit l’information à CITÉ Rock-Détente et à CKMF Radio-Énergie, la nuit, il
n’est pas rare d’entendre le même journaliste livré son bulletin de nouvelles
sur plusieurs antennes. Évidemment, on parle du marché montréalais, mais la
nuit évidemment ça s’étend partout au Québec sur les trois réseaux.
- Alors, c’est évidemment la crainte du Syndicat qui veut souligner ceci
parce que ça se fait déjà à Montréal et la nuit. Alors pourquoi pas le jour
dans nos régions et évidemment on en a entendu parler tout à l’heure par le
Syndicat de CJAB-CKRS qui le font déjà et que le contenu est plus ou moins
diversifié selon la cible qui est différente dans les deux stations.
- Le marché publicitaire maintenant. Trois grands médias se partagent
l’assiette publicitaire dans la région du Saguenay Lac-St-Jean, la télévision
avec 47 pour-cent de parts de marché, la presse écrite avec 22 pour-cent et la
radio avec 16 pour-cent. De ce point de vue, il est difficile de voir comment
Astral pourrait avoir le monopole de la publicité globale dans notre région.
- Mais si on s’attarde seulement à la portion radio du marché, on se rend
compte que la requérante, par l’achat de CFIX-FM, possédera 71,1 pour-cent des
parts de marché, ce qui fait pratiquement le seul média radiophonique à vendre
de la publicité sur tout le territoire. Et si on s’attarde de près au marché
spécifique de Chicoutimi-Jonquière, la requérante se verra posséder 82,2
pour-cent du marché publicitaire radiophonique.
- Comme la requérante en fait mention dans sa réplique aux interventions
reçues en page 7, paragraphe 32, il est que l’annonceur aura toujours un choix
diversifié en matière de placement média, soit la télé, la presse écrite, et
cetera. Mais nos préoccupations sont orientées sur une base régionale
concernant le contrôle des prix sur la part publicitaire qui représentera le
monopole radiophonique que propose la requérante.
- En conclusion, nous maintenons que nous ne sommes pas en désaccord avec la
transaction présentée aujourd’hui au Conseil, mais nous désirons qu’elle se
fasse dans le respect des formats, des auditoires, des postes et des personnes
en place. Rappelons que nous voulons conserver notre spécificité, c’est-à-dire
dans la diversité des émissions, du nombre de bulletins et le contenu
journalistique. Merci.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Madame Simard.
- Monsieur Demers, peut-être que vous avez des questions?
- CONSEILLER DEMERS: Quelques questions, Madame la présidente.
- Madame, monsieur, peut-être commencer par quelques questions sur votre
présentation et vous avez insistez à un moment donné au début sur la couleur
locale de votre station.
- Est-ce que vous pourriez nous expliquer de votre point de vue comment vous
définissez ça la couleur locale et comment ça se vit chez vous la couleur
locale?
- M. J. DUBÉ: Bien d’abord, ça se vit évidemment par les voix
employées. Les voix qui sont employées chez nous ne sont pas celles de la
concurrence. Les animateurs qui sont en place et animatrices ont -- certaines
personnes ont tout près de 20 ans d’expérience et même plus. D’autres sont un
peu plus jeunes, mais aussi dynamiques, aussi dévouées à la station et c’est
par la musique d’abord. Mais la musique évidemment, la couleur est plus
provinciale que régionale dans le format Rock-Détente que nous connaissons.
C’est un peu comme ça également pour les autres stations.
- Alors, on considère que la couleur spécifique des stations en région passe
évidemment par les animateurs/animatrices, les journalistes et tout ce qui est
vraiment encore sous contrôle régional, donc les voix en générale.
- CONSEILLER DEMERS: Est-ce que c’est la politique de la station
actuellement que les personnes qui y travaillent sont aussi très actives dans
leur milieu?
- M. J. DUBÉ: Absolument, des gens impliqués au niveau du bénévolat,
dans des organismes. Ça aussi les gens en place ont une attention particulière
face à leur propre milieu régional et local effectivement.
- CONSEILLER DEMERS: Et ça c’est reconnu comme étant important pour
la direction de la station?
- M. J. DUBÉ: On l’espère évidemment. Nous à l’interne en tant
qu’employés, tous et chacun on s’implique de façon régulière et la station
également voit ça d’un bon oeil et donne son appui aux employés qui désirent
le faire évidemment.
- CONSEILLER DEMERS: Merci. Vous avez mentionné dès le début qu’il y
avait une crainte de la diminution de la programmation locale. Vous pourriez
nous décrire la base, qu’est-ce qui vous fait craindre?
- M. J. DUBÉ: Bien d’abord, pour faire un léger historique, en 1987
quand on a ouvert nos portes, nos ondes, notre antenne, on était 100 pour-cent
local régional, donc 24 heures sur 24 heures, sept jours semaine avec une
programmation locale. Et en 1992, étant donné que nous étions une antenne qui
appartenait au Groupe Télémédia, comme je l’ai mentionné, toujours le même
propriétaire, mais le Groupe Télémédia était en train de former un réseau
qu’on connaît aujourd’hui, le réseau Rock-Détente.
- On était en fait le seul mouton noir du réseau, la seule station rock
contemporain à l’époque. Alors, ils nous ont intégré à leur réseau
Rock-Détente, ce qui a amené évidemment l’avènement des heures réseaux. On en
a perdu bon nombres. On est tombé de 24 à 13 heures locales, du lundi au
vendredi à cause des émissions en soirée évidemment et en nuit, parce qu’avant
on avait des gens localement qui opérait ces émissions-là.
- Et puis tout récemment, ils ont fait une tentative avec Véronique Cloutier
à la grandeur du Québec, de midi à 13h00. C’était encore une tentative pour
amener des émissions réseaux. Une émission de qualité, d’accord, mais qui nous
enlevait quand même des heures locales. Puis on se dit c’est toujours possible
que les gens du réseau arrivent avec un concept original, d’accord, mais opéré
à partir des réseaux de Montréal, comme c’est le cas depuis peu, depuis un an
et demi ou deux, pour l’émission les samedi et dimanche, où avant c’était
local et puis maintenant c’est réseau.
- L’émission s’appelle "Pour un flirt", pour ne pas la nommer, une émission
de qualité, un très beau concept, mais qui nous enlève évidemment localement,
régionalement des heures dites locales. On considère que cette émission-là
pourrait très bien avoir le même contenu musical, le même format, mais animée
localement dans tous ses marchés.
- CONSEILLER DEMERS: Alors, c’est ce genre d’actions que vous
considérez comme la base de votre crainte?
- M. J. DUBÉ: Oui, absolument. Les actifs passés, les actions passées
du réseau qui fait de belle tentative. Ce sont de beaux projets mais j’en
revient toujours à ça. Évidemment quand ça vient du réseau, nous on se trouve
amputé d’heures locales. Donc à moyen ou long terme, c’est des postes qui
s’envolent tranquillement.
- CONSEILLER DEMERS: Sur un point précis, vous demandez de maintenir
le nombre de journalistes en place. Évidemment, le nombre peut être une
question d’administration plus que de régulation. Mais peut-être pour nous
éclairer, combien y-a-t’il de journalistes actuellement?
- MME A. SIMARD: Alors monsieur le commissaire, il y a un journaliste
à temps plein, une journaliste à temps plein et puis une journaliste à temps
partiel qui fait 20 heures par semaine à CFIX Rock-Détente.
- CONSEILLER DEMERS: Merci. Et juste une question plus particulière
dans le cas de votre document écrit à la page 11, vous indiquez au troisième
paragraphe de cette page-là, vous dites pour toutes les raisons que vous avez
énuméré là, "Nous croyons qu’il est nécessaire de préserver l’autonomie
éditorialiste de la station CFIX-FM".
- Peut-être là pour incarner ça pour moi, pour nous, dans la vie de votre
station, quels sont les éléments qui font qu’une station a l’autonomie
éditorialiste, de votre point de vue à vous autres?
- MME A. SIMARD: Bien tout ça passe évidemment par le journaliste en
poste qui est au courant de -- et qui maîtrise bien les valeurs que notre
station veut diffuser. Évidemment, c’est cette journaliste-là, parce qu’on en
a qu’une qui est là à la fois, qui a tout le poids sur les épaules pour ce qui
est du choix éditorial et la manière dont le bulletin d’information doit être
livré. Évidemment, ce qu’on pourrait peut-être même proposer ce serait
l’avènement d’un chef de pupitre ou quelque chose qui pourrait représenter ce
que la Radio Rock-Détente aimerait véhiculer à ses auditeurs d’une manière
plus juste.
- CONSEILLER DEMERS: Est-ce qu’on pourrait dire que dans votre
esprit, actuellement votre station a l’autonomie éditorialiste?
- MME A. SIMARD: Effectivement.
- CONSEILLER DEMERS: C’est ça que ---
- MME A. SIMARD: Oui, absolument.
- CONSEILLER DEMERS: D’accord. Merci beaucoup. Merci, Madame la
présidente.
- LA PRÉSIDENTE: Madame Simard, une question. À la page 6, on parle
des "Années vinyles". Vous êtes la même Annie Simard que dans les "Années
vinyles"?
- MME A. SIMARD: Oui, c’est moi.
- LA PRÉSIDENTE: Et moi je regarde la grille de programmation type.
Est-ce que l’émission que vous animez à partir de ---
- MME A. SIMARD: Six heures le matin.
- LA PRÉSIDENTE: --- de 6h00 le matin, oui. Mais j’essaye de -- vous
êtes au Saguenay. Il ne faut pas que je me mélange, le Saguenay Lac-St-Jean.
- MME A. SIMARD: C’est à Chicoutimi.
- LA PRÉSIDENTE: C’est à Chicoutimi. Est-ce que cette émission-là est
une émission réseau? C’est-à-dire que ---
- MME A. SIMARD: Absolument pas. De 6h00 à 10h00, le contenu est à 90
pour-cent régional, sauf les bulletins de nouvelles aux heures qui nous
viennent de Radiomédia.
- LA PRÉSIDENTE: Alors il y a d’autres animateurs/animatrices des
"Années vinyles" dans les différentes régions.
- MME A. SIMARD: Oui, dans tous les marchés.
- LA PRÉSIDENTE: Ce n’est pas une émission réseau qui émane de
Chicoutimi.
- MME A. SIMARD: Non, pas du tout.
- LA PRÉSIDENTE: Ça pourrait peut-être venir un jour.
- MME A. SIMARD: Ah bien, on espère.
- LA PRÉSIDENTE: Merci beaucoup et aurevoir.
- M. J. DUBÉ: Merci beaucoup.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur Lebel?
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Nous allons maintenant entendre l’intervention du Conseil des directeurs
médias du Québec, Monsieur Alain Desormiers.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- LA PRÉSIDENTE: Alors, en l’absence de notre Secrétaire, je vais
vous donner la parole, Monsieur Desormiers.
- M. A. DESORMIERS: Je vous remercie. Alors, mon nom est Alain
Desormiers. Je suis président du Conseil des directeurs médias du Québec et je
suis aussi président d’une agence de placement média au Canada. Je suis
accompagné de François Vary qui est vice-président au Conseil des directeurs
médias.
- Mais évidemment, je suis ici au nom du Conseil des directeurs médias pour
étayer en 10 minutes ou à peu près les motifs de notre position à la
transaction d’acquisition de Télémédia par Astral Média.
- Ce dossier nous inquiète au plus au point. Ce n’est d’ailleurs que la
deuxième fois dans les 15 dernières années que le CDMQ désire se faire
entendre au CRTC, la dernière fois étant lors du projet d’acquisition de CFCF
par Vidéotron ou TQS par TVA, selon la façon qu’on la regarde. C’est aussi la
première fois de son histoire que le Conseil entreprend des démarches auprès
du bureau de la concurrence.
- J’aimerais tout d’abord préciser quelques informations concernant la
représentativité du CDMQ dans la communauté publicitaire du Québec.
- Les agences membres ne forment effectivement que 28 pour-cent des 64
agences répertoriées dans le Guide des communications d’Info-Presse. Je fais
référence au document de réplique d’Astral ici. Mais ici comme ailleurs, la
loi de Pareto s’applique puisque 75 pour-cent des placements médias des
agences sont effectués par les membres du CDMQ. En fait, toutes les agences
importantes au Québec sont membres du CDMQ, sauf Carat Montréal.
- Par ailleurs, j’aimerais préciser qu’une des missions du CDMQ est de
veiller aux intérêts des annonceurs. Ces derniers nous ont aussi communiqué
leur grand inquiétude. L’ACA, l’Association canadienne des annonceurs, nous a
d’ailleurs confirmé par voix de lettre leur appui à notre position dans le
présent dossier. Ils ont par ailleurs décidé de concentrer leurs efforts
auprès du bureau de la concurrence.
- Finalement, j’aimerais souligner que la position du Conseil dans le
présent dossier provient d’une unanimité totale et entière des membres, ce qui
est assez rare en ce qui nous concerne. Même chez des agences non-membres, on
note l’inquiétude face à la situation.
- Je me permettrai de citer le président de Carat Montréal, Monsieur Jacques
Dorion, qui disait dans le plus récent numéro du magazine Info-Presse, celui
de novembre 2001, qui traitait de concentration: "On en revient toujours aux
modèles de macro-économie. La diminution du nombre de vendeurs entraîne une
baisse de la concurrence entre eux et, par la suite, une tendance à la hausse
des tarifs".
- Ceci étant dit, je vais maintenant me concentrer sur les trois points
majeurs qui font que la transaction aura un impact négatif sur les leviers du
libre exercice de notre fonction: l’importance de la radio, l’importance de
cette industrie; la concentration réelle et sans précédant; puis les effets
redoutés sur l’achat média.
- Donc premièrement, l’importance de la radio. D’après les données fournies
par Astral, et en fait tout le monde s’entend pour dire que l’industrie de la
radio au Québec totalise des revenus importants de l’ordre d’environ $190
millions. Même s’il ne récolte pas la majorité des dépenses publicitaires au
Québec, on s’entend, ce média fait définitivement partie de l’arsenal du
planificateur média aux côtés des magazines, des quotidiens, de l’affichage,
des hebdomadaires, de la télévision et des médias interactifs.
- Le média de la radio possède des caractéristiques bien propres qui font
que les stratèges médias y font appel dans le cadre de campagnes bien
précises. Le BCRQ, le Bureau de la commercialisation de la radio du Québec,
résume assez bien. On est assez d’accord sur la façon de résumer les
principales caractéristiques de ce média.
- Bon rapidement, évidemment tout le monde écoute la radio. On s’entend
là-dessus, une portée hebdomadaire de 93 pour-cent. La radio atteint des
cibles bien précises grâce à sa flexibilité géographique et à sa flexibilité
des auditoires liés à des formats distinctifs. La radio nous suit partout,
maison, travail, automobile, magasins. La radio est proche du moment d’achat.
C’est le média qui frappe le plus près du temps d’achat. C’est le média de
l’immédiat, pour un impact rapide. Les coûts de production sont abordables,
comparés à d’autres médias. Un média qui ne connaît pas de baisse saisonnière
en été. J’avoue que ça me fait un peu drôle de faire un "pitch" pour la radio
actuellement, mais enfin.
- Pour les membres du CDMQ, il est assez clair, et il est même très clair
que le média de la radio n’est pas facile à remplacer dans le mixte média.
Mais surtout, la décision d’opter ou non pour ce média relève autant de
considérations stratégiques que de considérations d’ordre monétaire. Il est de
l’avis des membres du CDMQ, ceux qui conçoivent les stratégies d’utilisation
des médias, qu’un accroissement indu des tarifs en radio ne résulterait pas
nécessairement en un détournement automatique des campagnes vers d’autres
médias.
- Parlons rapidement de la concentration réelle et sans précédant. À la
lumière des plus récents sondages BBM, ceux du printemps dernier, les stations
qui seraient regroupées sous le même chapeau corporatif représentent 100
pour-cent des parts de marché des heures d’écoute des stations commerciales
des marchés de Trois-Rivières, Sherbrooke, Ottawa-Hull franco, Chicoutimi et
Rimouski. À Montréal, les trois stations impliquées dans la consolidation,
c’est-à-dire CITÉ, CKAC et CKMF, représentent 55 pour-cent d’après nos
chiffres de l’écoute du marché, le reste de cette écoute étant partagée, non
pas entre une, deux ou trois, mais bien entre cinq autres stations.
- Il est vrai que d’autres groupes médias montrent des signes de
concentration importante, ce qui préoccupe aussi les membres du Conseil, mais
aucun cas n’est aussi flagrant.
- Il est vrai que Gesca est propriétaire unique de quotidiens dans cinq
marchés du Québec et jouit à ce titre de 100 pour-cent de propriété des
tirages de quotidiens dans certains marchés. Par contre, dans le plus grand
marché de Montréal, Gesca (La Presse) ne détient que 41 pour-cent du tirage
des quotidiens français.
- Il est vrai que les stations du réseau TVA possèdent les plus hautes parts
d’écoute de la télé française dans chaque marché du Québec, mais nulle part
ces parts n’atteignent 100 pour-cent. Elles varient en fait de 46 à 57
pour-cent à la grandeur de la province.
- Il est vrai qu’Astral jouirait de 100 pour-cent de l’écoute des stations
locales dans cinq marchés hors Montréal et Québec. Mais ce leadership existera
aussi à Montréal franco, où sur huit stations commerciales, trois seront sous
le giron d’Astral mais représenteront 55 pour-cent de l’écoute.
- Les effets redoutés sur l’achat média. Les deux faits mentionnés ci-haut
comportent des ingrédients qui font craindre un éventuel déséquilibre dans la
négociation du temps d’antenne radio, comme la perte de flexibilité et
l’inflation des tarifs évidemment. Au cours des dernières années, les stations
en cause étaient déjà réunies via un bureau commun de vente nationales,
RadioPlus.
- Ce phénomène créait certaines appréhensions mais l’ensemble du marché
était conforté par l’appartenance des stations à des groupes distincts et par
un climat de concurrence entre les stations au plan plus local. Or, l’actuelle
transaction Télémédia-Astral élimine de facto ce coupe-feu corporatif.
- Comme pour tout produit ou service, les prix demandés à la radio sont
tributaires de l’offre et la demande, et des leviers de la libre-concurrence.
Bien que les stations soient différentes de par leur programmation et par la
taille de leurs auditoires, la négociation du temps d’antenne s’effectue entre
autre selon certains critères qui permettent des comparaisons et des leviers
de négociation.
- Par contre, l’élaboration d’une campagne radio est un processus complexe
et assorti des ses propres notions de référence comme le coût-par-point et le
coût-par-mille, ce genre de facteur de comparaison, qui permettent justement
les comparaisons avec d’autres marchés, entre les stations concurrentes du
même marché et par rapport à des achats antérieurs. Or, c’est justement
l’inflexibilité et l’augmentation du coût représenté par ces notions de
coût-par-point ou de coût-par-mille que nous craignons.
- En conclusion, le Conseil des directeurs médias du Québec comprend très
bien que les mouvements de consolidation et de concentration soient
planétaires. Le monde des médias a été une terrain fertile en ce sens dans les
deux dernières années particulièrement. Mais la réalité du Québec doit être
prise en compte. L’aval à cette transaction signifie donner le contrôle du
marché de la radio du Québec à un seul joueur. Cette domination altère de
façon certaine l’équilibre du marché publicitaire. Les agences et les
annonceurs du Québec risquent d’en payer le prix.
- Alors ça termine ma présentation. Je suis disponible pour des questions.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Desormiers.
- Monsieur le conseiller Demers.
- CONSEILLER DEMERS: Merci, Madame la présidente. Bonjour messieurs.
- Je suis tenté de vous demander après avoir lu votre document déjà déposé
et vous avoir entendu, à quelle conclusion que vous arrivez? Si on avait à
écrire un titre conclusion, qu’est-ce que vous recommanderiez au Conseil?
- M. A. DESORMIERS: Bien notre conclusion est dans le premier
paragraphe où on pense -- en fait, on s’oppose à la transaction. On pense que
c’est pas -- ça crée des conditions embêtantes au niveau de la
libre-concurrence dans le marché et on a pas d’autres conclusions
malheureusement.
- CONSEILLER DEMERS: Alors vous êtes au courant que le Conseil a une
politique qui permet à des entreprises d’avoir trois stations dans un marché
qui est moins de -- enfin dans le même marché. Vous me faite signe que oui.
Dans le cas de Québec, cette entreprise -- alors j’essaye d’y aller quand même
un peu plus loin que seulement -- je comprend ce que vous me dites, mais je
voudrais quand même aller un peu plus en détail, si vous avez des observations
à faire.
- Dans le cas du marché de Québec, l’entreprise évidemment propose de vendre
une station qui lui appartient déjà. Alors votre opinion là-dessus. Est-ce que
cette -- avez-vous une opinion là-dessus? Est-ce que c’est dans le sens des
choses que vous dites ou vous pensez qu’il n’y a vraiment qu’une seule
solution pour le Conseil selon les principes que vous émettez ici?
- M. A. DESORMIERS: L’architecture de la radio au Québec est
particulière. C’est assez rare en Amérique du Nord -- en fait, je pense que
c’est le seul marché en Amérique du Nord où pour un marché bien distinct, il y
a moyen d’atteindre les six marchés majeurs avec trois grands réseaux radio,
avec des entités, des "branding" bien propre. Donc ces trois grands réseaux
représentent une force certaine. Et encore une fois, le constat qu’on fait
c’est que parce que dans certains marchés, dans quatre des marchés majeurs, la
concentration sera totale. Mais pour toute la dynamique de -- l’exercice de
notre fonction au niveau du placement média, ça crée un déséquilibre et ça ne
permettra pas d’acheter ou de servir les annonceurs québécois de façon
optimale.
- CONSEILLER DEMERS: Peut-être y aller autrement pour mieux
comprendre. Est-ce que je devrais comprendre des principes que vous énoncez
que dans le fond, due à la situation de la radio au Québec, Astral n’était pas
l’entreprise qui devait acheter Télémédia au Québec?
- M. A. DESORMIERS: Parce qu’Astral désire faire cette transaction,
effectivement ça entraîne la concentration en question. Maintenant, on
pourrait -- il n’y a pas eu auprès des membres une consultation pour
déterminer une solution de rechange. Il y a eu des discussions informelles.
Évidemment, le premier réflexe qu’on pourrait avoir, c’est que l’ingrédient
qui manquerait en ce qui me concerne, c’est l’aspect de concurrence.
- Donc, est-ce qu’il y aurait lieu d’ajouter d’autres stations dans ces
marchés-là justement pour inciter l’élément de concurrence qui est manquant?
Peut-être. Est-ce que si -- étant donné que notre crainte la plus importante
est l’accroissement indu des tarifs, est-ce que c’est d’essayer de
circonscrire ce problème-là en s’assurant qu’au niveau des sept prochaines
années il n’y a pas d’accroissement indu des tarifs? Peut-être que c’est une
autre avenue. Mais le Conseil n’a pas voulu faire de propositions formelles
par rapport à ça.
- CONSEILLER DEMERS: Merci, messieurs. Merci, Madame la présidente.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Desormiers.
- M. A. DESORMIERS: Merci beaucoup.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur le secrétaire?
- M. P. LEBEL: Merci, Madame la présidente.
- Nous entendrons maintenant l’intervention des Communications Michel
Mathieu, Monsieur Michel Mathieu.
- INTERVENTION / INTERVENTION
- LA PRÉSIDENTE: Bonjour, Monsieur Mathieu. Alors aujourd’hui nous
allons parler français, c’est ça?
- M. M. MATHIEU: Re-bonjour, Madame Noël. Effectivement cet
après-midi, on aura le plaisir de converser en français. Je souhaite une bon
après-midi à Madame Noël. Madame la conseillère, Monsieur le conseiller, bon
après-midi. Mesdames, messieurs du Conseil, ainsi que le public, bon
après-midi.
- Mon nom est Michel Mathieu. Alors, les Communications Michel Mathieu par
son président, dont je suis, Michel Mathieu, intervient vigoureusement cet
après-midi à l’encontre du projet d’Astral Média de se porter acquéreur du
réseau Télémédia Rock-Détente et Radiomédia sur l’ensemble du Québec.
- Pour vous mettre dans le contexte, j’oeuvre dans le domaine radiophonique
depuis près de 40 ans et j’ai été propriétaire de deux stations AM
indépendantes dans la région de Montréal. J’ai dirigé et consulté plusieurs
stations radiophoniques au fil des ans et je suis reconnu pour mes services de
consultation en matière d’ingénierie, ainsi que de représentation auprès du
Consei, ainsi que d’Industrie Canada. Les client de Communications Michel
Mathieu sont en grand partie des radiodiffuseurs se situant dans de petits et
moyens marchés.
- Notre intervention négative est motivée par les points suivants. Depuis la
fusion en 1994 des réseaux Télémédia et Radiomutuel, cette fusion
Télémédia-Radiomutuel opère une agence, Radio Plus, qui représente en groupe
toutes les stations appartenant aux réseaux Rock-Détente, Radio-Énergie et
Radiomédia, en plus de certains de leurs affiliés.
- Récemment, le Conseil a autorisé le transfert du contrôle du groupe Métro
Média CMR, Communications Mont-Royal, à Corus Entertainment, c’est-à-dire les
stations CINF, CKOI, CKOO francophones de Montréal, la station CIME des
Laurentids, ainsi que les stations anglophones CFQR et CINW de Montréal. De
plus, Corus s’est portée acquéreur des stations appartenant à Diffusion Power,
dont la station CFZZ en banlieue de Montréal à St-Jean-sur-Richelieu, ainsi
que plusieurs autres stations en province.
- Si cette transaction est approuvée, Astral Média aura le contrôle effectif
des trois uniques réseaux francophones du Québec. La balance du "pouvoir" est
détenue par Corus ainsi que deux stations importantes, c’est-à-dire CFGL à
Montréal et CJMF à Québec, propriétés de Cogeco. De plus, Corus et Astral
contrôlent certaines stations dans de petits et moyens marchés à St-Hyacinthe,
Drummondville, Rimouski et ailleurs.
- La philosophie de programmation de ces grands réseaux est telle que même
lorsque les stations produisent elles-mêmes leurs émissions, et nous en avons
parlé aujourd’hui, la partie musicale est programmée de Montréal et trop
souvent des événements locaux ne sont pas couverts adéquatement parce que la
station en question diffuse réseau et qu’il y a des contraintes de réseau.
- Si cette transaction est approuvée, Astral deviendra le seul diffuseur
commercial indépendant dans les marchés d’Ottawa-Hull francophones,
Sherbrooke, Trois-Rivières et Chicoutimi-Jonquière. Astral sera en position de
duopole dans les marchés de Montréal francophones et de la ville de Québec.
- Les auditeurs seront encore plus désavantagés par l’absence d’une station
locale qui est leur reflet et par laquelle ils se reconnaissent, qu’ils
peuvent s’identifier et qui leur offre la couverture de tous les événements
locaux qui les intéressent. Et que dire des artisans du milieu radiophonique
qui, au niveau de l’emploi, que ce soient des animateurs, des journalistes,
des techniciens, des opérateurs ou des scripteurs, verront leur éventail
réduit à un ou à deux éventuels employeurs.
- Par cette transaction, Astral Média qui, en plus de jouir d’une situation
de monopole dans quatre marchés et en situation de duopole dans les marchés de
Québec et Montréal, dont Montréal est un marché quantifié par le Conseil comme
un large marché au Canada, par ses propriétés radiophoniques, Astral Média est
également propriétaire ou possède une importante participation dans 19
services télévisuels payants et/ou spécialisés au Canada. Et qui plus est,
deux joueurs majeurs dans le domaine de la radiodiffusion canadienne, Rogers
et Corus, possèdent à eux deux près de 15 pour-cent de l’actionnariat d’Astral
Média.
- Il s’agit ici nettement d’une concentration inacceptable de propriétés
radiophoniques au Québec. Imaginez, j’ai quelques chiffres pour vous, à
Montréal franco -- il faut garder les choses en perspectives -- Montréal a
deux marchés, d’ailleurs comme Ottawa-Hull, Montréal franco, Montréal anglo.
Si on regarde Montréal franco au niveau de la portée, Astral aura à lui seul,
si vous approuvez cette transaction, 55,4 pour-cent de portée et 38,9
pour-cent des parts de marché. Dans le marché de Québec, 65,7 pour-cent de
portée contre 43,4 pour-cent des parts de marché. Et ce qui est encore plus,
excusez mon expression, mais "rock and roll" dans la région d’Ottawa-Hull
francophone, on est à 71,5 pour-cent de portée, 61,8 pour-cent des parts de
marché.
- Le Conseil dont la mission est de veiller au bon fonctionnement du système
radiophonique canadien doit porter une attention plus que vigoureuse et même
rigoureuse à cette proposition. Et je n’ai rien contre Astral, mais ici il
s’agit d’arrêter, sinon de ralentir, cette vague de fusions et de
concentration qui est au détriment de petits mais d’importants radiodiffuseurs
qui, dans certains cas, desservent des petits marché uniques.
- Juste avant de conclure, permettez moi, j’ai une cliente à radio au Lac
Mégantic. Il y a un mobile d’une station FM de la ville de Sherbrooke. Je les
ai vu à trois occasions l’été dernier se promener dans la ville de Lac
Mégantic. On parle de marché. Le Conseil reconnaît que c’est le contour de
trois minivolts au mètre pour une station FM qui a droit -- on peut prétendre
un marché dans ce contour ou la région centrale définie par BBM. Il y a quand
même une chose. Les ondes de AM ou FM vont en delà ou en deçà de ces contours
et qu’au Lac Mégantic il y a une station FM géante de Sherbrooke qui diffuse à
partir du Mont Orford qui est entendu et qui va y vendre des commerciaux au
niveau local.
- La station locale du Lac Mégantic -- il y a une seule antenne unique au
Lac Mégantic -- non seulement subit la compétition de la station de Sherbrooke
en question, d’une autre station de Sherbrooke qui deviendrait les deux
propriétés d’Astral, mais une autre station de l’ancien réseau des Appalaches.
Et de plus, parce qu’il y a une chose qui n’a pas été mentionnée aujourd’hui
mais c’est l’influence dans des petits marchés du câble qui importent des
stations de l’extérieur. C’est une situation qui présentement est très
problématique pour ma cliente de Lac Mégantic, pour ne nommer qu’un client.
- En conclusion, nous suggérons au Conseil que si dans sa sagesse il devait
approuver en tout ou en partie la proposition d’Astral, que le Conseil s’il
vous plaît conserve un oeil ouvert et une oreille très attentive et une
attitude très ouverte à un ou des radiodiffuseurs commerciaux et indépendants
qui désirent offrir un service radiophonique dans les marchés où Astral est
présent et surtout dans les marchés où Astral est le seul joueur. Je vous
remercie.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Mathieu d’avoir été patient avec
nous. Je vais vous livrer à Madame Pennefather.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.
- Re-bonjour, Monsieur Mathieu.
- M. M. MATHIEU: Re-bonjour, madame.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je vais commencer comme mon collègue avec
la conclusion que vous nous proposez. Et je voulais savoir si -- c’est très
clair le propos que vous avez ici dans le cas qu’on approuve en tout et en
partie la proposition d’Astral. Vous nous proposez un élément de conclusion.
- Mais en plus, est-ce que vous avez d’autres suggestions des mesures qu’on
puisse explorer, prendre, discuter, dans le sens de votre souci vis-à-vis les
joueurs moyens et petits? Est-ce qu’il y a d’autres mesures qui pourraient
être prises dans une transaction d’une telle envergure? À titre d’exemple,
dans le paragraphe 11, vous en parlez aussi. Dans votre introduction, vous
parlez des radiodiffuseurs se situant dans les petits ou moyens marchés.
- J’aimerais savoir avec toute l’expérience que vous avez, est-ce que vous
avez d’autres suggestions pour qu’est-ce qu’on peut faire pour protéger,
renforcer les joueurs indépendants, les joueurs dans les petits marchés?
- M. M. MATHIEU: J’aimerais vous répondre de la façon suivante,
madame. Vous savez on dit que le passé est garant de l’avenir. Si on regarde
le passé, le Conseil dans sa sagesse a autorisé à des entreprises de
câblodistribution de distribuer de signaux AM ou FM dans des petits marchés.
On se réveille qu’aux Îles-de-la-Madeleine, on reçoit des stations de
Montréal. On se réveille qu’au Lac Mégantic, on reçoit des stations de
Montréal, de Sherbrooke, de Trois-Rivières et d’un peu partout.
- Ça la une influence. Je l’ai vécu cet été parce que moi, j’ai mis une
station FM en onde au Lac Mégantic. On avait des problèmes avec les gens qui
étaient restés branchés sur le câble. Et c’est là que vraiment je me suis
éveillé à cette situation où le câble dans certains endroits -- à Montréal, ce
n’est pas une facteur parce que les gens ont toute une panoplie de services à
écouter dans leur voiture ou à la maison. Mais lorsqu’on est dans un endroit
comme Asbestos, Lac Mégantic, les Îles-de-la-Madeleine, on a souvent quelques
radiodiffuseurs, un, deux ou trois au maximum, qu’on peut capter ce qu’on
appelle nous "off air" ou en ondes comme le Conseil le voit.
- Mais avec la pénétration du câble et maintenant avec le satellite qui nous
offre des services de musique spécialisée -- chez moi, je peux avoir une
trentaine de signaux, sans commerciaux, sans interruptions, de musique
country, rock accentué, rock léger et autres. C’est sûr que ça va puiser dans
l’auditoire de la station locale qui affecte les résultats que cette station
va produire à des annonceurs, à des commerciaux. Ce n’est pas reflété dans les
BBM. On ne tient pas compte de ça dans le BBM. Et souvent les petites stations
locales ou de moyen marché ne font pas partie de BBM parce qu’honnêtement ça
jouerais contre eux.
- Alors à ce moment-là, ces gens-là subissent ce problème là. Si vous
approuvez la transaction d’Astral, et si vous le permettez, je vais continuer
en disant quelque chose. C’est qu’au moment présent, Télémédia veut vendre.
Télémédia est vendeur. Astral est acheteur. Ça ne fait pas partie d’un
contexte de compétition comme par exemple un appel de demande en général pour
desservir un marché bien ciblé.
- Alors à ce moment-là, le Conseil, si vous me le permettez, a trois choix.
Il peut rejeté la demande d’Astral. À ce moment-là, est-ce que Télémédia doit
vendre? Est-ce qu’ils veulent vendre? Est-qu’il y a quelqu’un d’autre qui peut
les acheter? En tout cas, sûrement pas moi, malheureusement. La deuxième
chose, c’est le juste milieu. J’aimerais y revenir. La troisième chose, c’est
le Conseil accepte d’emblée tel que demandé la proposition d’Astral. Moi je
vois ça comme ça aurait un effet dévastateur sur le public en général parce
que ça aurait également un effet dévastateur sur les radios locales.
- La proposition du milieu c’est d’accepter la proposition d’Astral mais de
mettre des balises. Et une des balises que moi je peux suggérer -- il y en
d’autres qui ont été suggérées aujourd’hui dans les interventions et vous êtes
bienvenues de me questionner. Ça me fera plaisir avec mon expérience de les
commenter. Moi c’était d’ouvrir l’oeil, l’attitude et l’oreille à des
radiodiffuseurs privés, commerciaux et possiblement des communautaires qui
désirent offrir un service dans les marchés concernés, surtout les marchés où
Astral serait le seul joueur. Et ces gens-là offriraient une radio locale.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci beaucoup, Monsieur Mathieu. Comme
vous avez décrit, le travail du Conseil c’est toujours un travail comme on dit
en anglais, parce que vous utilisez les termes anglais et je vais le faire, "a
balancing act".
- M. M. MATHIEU: That’s right.
- CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Entre plusieurs points. Alors, je vous
remercie beaucoup.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Mathieu. J’étais pour vous dire que
vous aviez le rock avancé, le rock ordinaire et aussi le baroque sur ce
trucs-là.
- M. M. MATHIEU: Madame Noël, vous êtes très gentille. Je vous salue
bien et je vous remercie beaucoup. Bon après-midi.
- LA PRÉSIDENTE: Alors, Monsieur le secrétaire, est-ce qu’on appelle
une dernière fois notre intervenant de Jonquière?
- M. P. LEBEL: Effectivement, Madame la présidente. J’aimerais
vérifier si Monsieur Daniel Giguère s’est joint à nous?
- LA PRÉSIDENTE: Alors, probablement que Monsieur Giguère est dans
une tempête de neige dans le parc des Laurentides.. Je pense que nous allons
prendre un 15 minutes et nous reprendrons ensuite avec la dernière partie.
Merci
--- Upon recessing at 2:20 p.m. / L’audience est suspendue à 14h20.
--- Upon resuming at 2:40 p.m. / L’audience est reprise à 14h40.
- LA PRÉSIDENTE: Alors, Monsieur le secrétaire, je pense que nous
arrivons à la phase finale.
- M. P. LEBEL: Effectivement, Madame la présidente.
- Nous allons demander maintenant à Astral Média de répliquer, et aux
interventions et aux questions du Conseil. Merci.
- REPLY / RÉPLIQUE
- M. J. PARISIEN: Madame la présidente, Madame et Monsieur les
conseillers, nous revenons devant vous cet après-midi , d’une part pour
répliquer aux interventions entendues aujourd’hui, et d’autre part pour
préciser nos engagements en réponse au document que le conseiller juridique du
Conseil a versé au dossier public hier en fin de session.
- Premièrement en réplique, nous avons déjà répondu aux réserves,
préoccupations et objections formulées par la plupart des intervenants dans
notre réplique écrite. Dans cette brève réplique orale, nous réagirons donc
essentiellement aux éléments nouveaux qui ont pu être apportés depuis lors.
- Le CDMQ, le Conseil des directeurs médias du Québec, s’est opposé sans
nuance à la transaction, dans son intervention orale comme écrite, soulignant
que cette position provient d’une unanimité totale et entière des membres.
Cela nous étonne beaucoup.
- En effet, un sondage réalisé par le CDMQ lui-même auprès des acheteurs
médias, dont les résultats sont publiques et disponsibles sur son site
internet, indique que 56 pour-cent des acheteurs médias interrogés, soit une
majorité de ceux interrogés, ont dit voir d’un bon oeil l’acquisition de
Télémédia par Astral.
- Il nous semble qu’au vu des résultats de ce sondage, une position plus
nuancée du CDMQ aurait été moins contradictoire avec l’opinion majoritaire
exprimée par les acheteurs médias, dont le CDMQ ne représente qu’une petite
partie. Par ailleurs, la position du CDMQ sous-estime, à notre avis, les
réalités de concurrence vécues par l’industrie de la radio dans l’univers
média actuel.
- Nous espérons d’ailleurs que le Conseil reconnaîtra dans sa décision que
l’environnement de la radio a changé, qu’elle est aujourd’hui en compétition
quotidienne et constante avec un nombre croissant de médias. Des médias qui
appartiennent de plus en plus à des entreprises totalement intégrées
verticalement et bénéficiant d’un fort niveau de propriété croisée, non
seulement à l’échelle nationale mais dans chaque marché local.
- Certains intervenants on interprété le fait que nos bénéfices tangibles
soient, conformément à la politique du Conseil, quasi entièrement destinés à
soutenir le secteur de la musique canadienne, comme un manque de conscience
sociale et une absence d’intérêt pour le développement de la radio
communautaire et autochtone.
- Ce n’est pas le cas. Je rappelle qu’une partie des avantages tangibles
proposés est destinée à soutenir la radiodiffusion autochtone. Ces sommes
seront versées au réseau pan-canadien Aboriginal Voices Radio, qui vient
notamment d’obtenir une licence dans le marché de Hull-Ottawa.
- Par ailleurs, Astral a toujours participé et entend continuer de
participer activement à tous les processus mis en place par le Conseil pour
développer de nouvelles politiques, que ce soit en matière de radiodiffusion
autochtone ou communautaire.
- Le Syndicat des employés de CKAC a réitéré son appui à notre proposition
de revitalisation de la radio AM et des salles de nouvelles en régions. Nous
notons que Monsieur Laporte a précisé que sa position était partagée par les
employés syndiqués des stations de Trois-Rivières, Sherbrooke et Hull-Ottawa.
Nous en sommes ravis et partageons leur sentiment d’urgence à implanter une
salle de nouvelles commune dans chaque marché local.
- L’ADISQ a suggéré que la contribution d’Astral Radio aux titres de
bénéfices tangibles soit majorée de 50 pour-cent par rapport à l’exigence de 6
pour-cent proposée dans la politique du Conseil.
- Le Conseil n’a pas exigé de Québecor Média ou de BCE qu’elles excèdent le
seuil prévu dans la politique lorsqu’il a approuvé les méga-transactions, de
plus de 2 milliards de dollars chacune, qui leur ont conféré une intégration
verticale complète et un niveau élevé de propriété croisée multimédia.
- Nous croyons qu’il serait profondément inéquitable d’imposer à Astral,
dans le cadre de la présente transaction d’ampleur beaucoup plus modeste, un
fardeau en matière d’avantages tangibles qui soit supérieur, en proportion de
la valeur de la transaction, à celui qui a été imposé à ces méga-entreprises.
- Je voudrais aussi souligner qu’au-delà des avantages tangibles de 15.3
millions qui ont été proposés, et qui seront consacrés au soutien de la
musique, Astral devra investir à l’interne des sommes importantes pour
dynamiser la radio AM, équiper les salles de nouvelles en matériel
technologiques et ressources humaines, former le personnel, et cetera. Notre
apport global en termes d’avantages tangibles et intangibles sera donc
considérable et proportionnel à l’ampleur de la transaction.
- Et voilà, c’était nos commentaires en réplique.
- LA PRÉSIDENTE: Vous voulez nous donner vos réponses tout de suite?
- M. J. PARISIEN: Oui. Je préférerais qu’on déboule le tout et
peut-être on fera une discussion par après.
- LA PRÉSIDENTE: Parfait.
- M. J. PARISIEN: Alors, à l’exemple de l’efficacité du conseiller
Grondin, ce que nous avons à vous proposer, c’est une réponse aux balises et
notre position face aux différents sujets qui ont été soulevés hier et aux
propositions qui ont été déposées également.
- Donc, en réponse aux balises suggérées par le Conseil, nous précisons
ci-après les engagements que nous avions déjà pris ou en proposons d’autres,
additionnels ou alternatifs, pour chacun des six volets du document, soit: la
diversité de la programmation; la diversité des sources de nouvelles; le
mécanisme de contrôle et d’équité externe le Fonds Astral Média - Harold
Greenberg; la propriété commune; et les avantages tangibles de CIBX.
- Alors, sur le premier sujet de la diversité de la programmation, il y a
deux sujets. Le premier c’est la diversité des formules. En matière de
diversité des formules, nous prenons l’engagement suivant et nous acceptons
que le Conseil note qu’il s’attend à ce que nous respections cet engagement
dans cette décision. L’engagement est le suivant: Astral Radio s’engage à
renforcer la complémentarité des formules entre les trois réseaux et à
développer une programmation qui démarque davantage les stations du réseau
Rock-Détente, des stations du réseau Radio-Énergie.
- Le deuxième volet porte sur la programmation locale. En ce qui a trait à
la programmation locale, pour répondre aux préoccupations du Conseil ainsi
qu’aux inquiétudes exprimées par certains intervenants relativement au fait
que nos engagements portaient uniquement sur les stations acquises, nous
serions prêts à substituer aux engagements qui avaient été déposés
l’engagement plus global suivant, et nous accepterions que le Conseil note
qu’il s’attend à ce que nous respections cet engagement dans sa décision.
- Donc, l’engagement est le suivant. Dans tous les marchés locaux où Astral
Radio disposera de trois stations de radio, affiliées respectivement à
Radiomédia, Radio-Énergie et Rock-Détente, Astral Radio s’engage à diffuser au
minimum 160 heures par semaine de programmation locale, au total cumulé des 3
stations, soit plus de 8,300 heures de programmation locale par année et par
marché.
- Nous soumettons qu’il s’agit là d’un engagement minimal extrêmement
significatif qui dépasse largement les obligations qui sont imposées, par
règlement, à toutes les autres stations de radio privée au Canada et au
Québec.
- C’est aussi un engagement qui surpasse tout engagement pris dans le cadre
d’autres transactions, y compris celle qui accordait à Newcap la propriété de
94 pour-cent des stations de radio privées de Terre-Neuve ainsi que 82
pour-cent des recettes publicitaires totales de la radio de cette province.
- Cela est aussi sans commune mesure avec les engagements en matière de
programmation locale pris par d’autre médias électroniques.
- Je ne donnerai qu’un seul exemple: récemment, les journaux nous
apprenaient qu’en contre-partie de la prise en charge par Radio-Canada des
nouvelles locales et régionales, Cogeco était prêt à s’engager à consacrer 100
heures par année à la programmation locale des stations affiliées à la SRC
qu’elle possède à Trois-Rivières, Sherbrooke et Chicoutimi-Jonquière.
- Cent heures par marché, Madame la présidente, c’est 50 pour-cent de moins
en un an que ce que nos stations de radio s’engagent au minimum à offrir par
semaine dans chacun de ces marchés.
- Nous soumettons que personne ne peut parler sérieusement de
montréalisation des ondes à propos d’un média et d’une entreprise qui
s’engagent à diffuser au moins 8,300 heures de programmation locale par année
et par marché.
- De plus, contrairement à ce qui se passe souvent en télévision, notre
programmation locale est concentrée pendant les périodes de pointe et de
grande écoute, ce qui ajoute encore à la valeur de notre engagement.
- En terminant sur ce point, je voudrais ajouter qu’il s’agit là d’une
garantie de niveau minimal que nous offrons au public et au Conseil, et non
pas d’une prévision. Astral Radio dépasse actuellement, et de beaucoup, ses
obligations en matière de programmation locale comme de pourcentage de contenu
canadien. Et nous anticipons continuer à le faire.
- Mais nous soumettons qu’il serait inéquitable de nous pénaliser, en
quelque sorte, pour nos efforts exemplaires en transformant les plus hauts
niveaux atteints dans la réalité sur une base volontaire en obligations
minimales.
- Le deuxième volet porte sur la diversité des sources de nouvelles. En ce
qui a trait à la diversité des sources de nouvelles, je voudrais apporter
quelque précisions en préambule.
- Premièrement, je voudrais souligner que plus de 125 intervenants ont
approuvé sans réserve notre initiative de créer une salle de nouvelles commune
par marché.
- Deuxièmement, que la Fédération professionnelle des journalistes du
Québec, qui tenait son congrès annuel en fin de semaine, n’est pas intervenue
à notre demande et n’a même pas inscrit notre transaction à l’ordre du jour de
ce congrès.
- Cela constitue, à notre avis, une preuve éclatante que notre position ne
soulève, dans le milieu, aucune préoccupation en matière de diversité des voix
et ne nécessite pas l’adoption de mécanismes ou de codes de déontologie
particuliers, au-delà de ceux qui existent actuellement.
- Troisièmement, et c’est le plus important, un des avantages incontestables
de la transaction est notre plan d’affaires visant à rebâtir le réseau
Radiomédia pour lui donner des assises solides.
- C’est là un engagement considérable. Nous allons investir des sommes et
des énergies importantes pour créer dans chaque marché local une salle de
nouvelles commune dynamique, mieux outillée et mieux dotée en effectifs
journalistiques, pouvant desservir beaucoup mieux qu’aujourd’hui les auditeurs
tant de Radiomédia que de Rock-Détente et de Radio-Énergie. Et cela pour
redonner crédibilité, pertinence et pouvoir d’attrait à l’information locale,
régionale et nationale.
- Aucune entreprise ne proposerait un tel plan si son intention était
d’évacuer progressivement les nouvelles locales et régionales. Rappelons que
le réseau Radiomédia fonctionne à perte, et que sans ces investissements
importants, que seule l’approbation de la présente transaction peut justifier,
il ne pourra continuer d’exister.
- Or, nous croyons tellement à notre plan d’affaires et à notre stratégie
que nous avons pris devant vous l’engagement formel de ne fermer aucune des
stations existantes de Radiomédia ou de Rock-Détente ou de Radio-Énergie dans
tous les marchés où nous aurons trois stations, et ce pour les sept prochaines
années. Et nous acceptons que cet engagement soit noté dans la décision du
Conseil.
- Cependant, comme nous vous l’avons indiqué, il y a actuellement une grande
disparité entre chacune des stations identifiées à Radiomédia. Nous avons
besoin d’abord de mettre en place nos salles de nouvelles communes, de
structurer des stations isolées et disparates en véritable réseau, de
développer un positionnement et une stratégie concertés avant de nous engager
sur niveau particulier de nouvelles locales.
- Les balises qui ont été évoquées auraient pour effet de pérenniser les
disparités actuelles entre les stations alors que nous voulons développer une
plus grande cohérence du réseau et davantage d’interactivité entre les
stations. Nous croyons que cela irait donc à l’encontre de notre stratégie
globale de revitalisation du réseau AM et serait susceptible de compromettre
la réussite.
- En ce qui concerne les mécanismes de contrôle et d’équité externe
maintenant, les mécanismes proposés par le Conseil en matière d’accès des
artistes aux réseaux à prédominance musicale et de traitement des plaintes
nous apparaissent lourds et complexes. Et nous pensons que les représentants
de l’industrie de la musique partagent notre avis.
- Nous proposons plutôt l’engagement suivant et nous acceptons que le
Conseil note qu’il s’attend à ce que nous respections cet engagement dans sa
décision.
- L’engagement est le suivant. De soumettre annuellement au Conseil et de
verser au dossier public un rapport faisant état du nombre de pièces musicales
et d’artistes canadiens de langue française différents qui auront été
présentés sur chacun de nos réseaux à prédominance musicale, soit
Radio-Énergie et Rock-Détente, au cours de l’année précédente.
- Nous soumettons que ce mécanisme simple permettrait au Conseil et au
public d’être en mesure de suivre l’évolution de notre performance dans les
matières suivantes: dans les matières d’accès; de diversité de formules
musicales des deux réseaux; et de variété des pièces musicales et artistes
canadiens de langue française diffusés par chacun.
- Si les artistes ou associations d’artistes veulent exprimer des
préoccupations ou formuler des plaintes, ils pourront nous les adresser avec
copie au Conseil.
- Nous tenons à rappeler que ce que nous sollicitons aujourd’hui c’est
l’approbation d’une transaction. Advenant l’approbation de cette transaction,
Astral Radio devra se présenter régulièrement devant le Conseil pour
solliciter le renouvellement de la licence de chacune de ses stations et de
ses réseaux.
- Si le Conseil se trouvait insatisfait de la façon dont nous avons tenu
l’un quelconque de nos engagements, il aura alors tout loisir de nous imposer
des conditions de licence à cet effet.
- En ce qui a trait aux sommes qui seront versées à un fond indépendant
reconnue comme organisme tiers admissible par le Conseil depuis plus de 15
ans, le Fonds Astral Média - Harold Greenberg, nous soumettons qu’elles visent
à soutenir des activités qui sont insuffisamment couvertes par le Fonds
RadioStar ou MusicAction, à savoir soutenir la production et les tournées de
spectacles d’artistes canadiens francophones de la relève. Nous soumettons que
cette initiative est conforme à la politique du Conseil et très pertinente.
- Je voudrais signaler qu’un sondage Crop / La Presse réalisé au début de
novembre auprès de 400 adolescents montréalais, établit que, lorsque
interrogés à savoir quels artistes ils souhaiteraient voir en concert, ces
adolescents ont choisi dans une proportion de 96 pour-cent des artistes de
langue anglaise, tous étrangers.
- Cela démontre, à notre avis, la pertinence de notre initiative comme
l’ampleur de la tâche que nous avons à accomplir pour imposer des artistes
d’ici, établir leur notoriété et leur permettre de susciter l’enthousiasme
auprès des adolescents.
- Je voudrais souligner l’ampleur exceptionnelle des sommes que nous
proposons déjà de verser à MusicAction au cours de sept prochaines années,
soit 648,500$ par année. Cela représente, sur une base annuelle, 2,4 fois la
contribution totale que l’industrie québécoise de la radio a versée à
MusicAction dans la dernière année fiscale au titre du développement des
talents canadiens.
- Le dernier commentaire portera sur la propriété commune. En ce qui a trait
à CFOM de Québec, Astral Radio s’engage à s’en départir dans un délai d’au
plus deux mois après l’approbation de la transaction, en espérant que celle-ci
soit annoncée d’ici la fin de l’année civile.
- Le dernier commentaire porte sur Télémédia Atlantique en réponse à une
demande. Astral Radio s’engage par ailleurs à verser les avantages tangibles
liés à la transaction de 1999 relative à Télémédia Atlantique qui restent à
être versés et à vous soumettre, au plus tard au début de la semaine
prochaine, un bilan des versements effectués à ce jour par Télémédia.
- Nous croyons, Madame la présidente, que le plan d’affaires que nous vous
avons exposé ainsi que le corpus d’engagements fermes auxquels nous venons de
consentir répondent à toutes les préoccupations que vous avez exprimées dans
vos observations préliminaires et que les bénéfices tangibles et intangibles
qui résulteront de la transaction l’emportent haut la main sur tout
inconvénient qu’elle pourrait soulever.
- Nous remercions le Conseil du temps qu’il a pris à discuter notre demande,
avec nous comme avec les intervenants, de façon à en saisir en détail les
tenants et aboutissants.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur Parisien.
- Monsieur Parisien, peut-être une question exploratoire. Vous avez comme
nous entendu la représentation de l’Atelier Radio Enfant ce matin.
- Qu’est-ce que vous pensez de l’idée de créer un fonds qui serait pour la
radio l’équivalent du fonds pour la télévision?
- M. J. PARISIEN: Outre le fait que je pense que c’est pas ---
- LA PRÉSIDENTE: Je ne vous demande pas de vous engager aujourd’hui à
y verser des fonds là.
- M. J. PARISIEN: J’ai bien saisi. Outre le fait que c’est
probablement pas le bon forum et que probablement que la révision des
politiques va nous permettre une discussion à fond là-dessus, c’est
certainement un sujet qui mérite réflexion.
- LA PRÉSIDENTE: D’accord. Maintenant, vous nous poussez avec un
calendrier assez rapide. Je dois ---
- M. J. PARISIEN: Et je me retiens, Madame la présidente.
- LA PRÉSIDENTE: Vous vous retenez. Notre collègue Jean-Marc Demers
est partisan des décisions sur le banc, mais je pense que dans le contexte
d’aujourd’hui, on devrait quand même avoir le temps de débattre certaines
questions. Moi je n’ai pas de questions additionnelles. Je pense que j’avais
deux questions, mais vous y avez répondu avant même que je puisse les poser
relativement au niveau des bénéfices tangibles.
- Alors, je vais demander à Madame Pennefather si elle a des questions
additionnelle? Monsieur Demers? Monsieur le conseiller juridique?
- M. G. GRONDIN: Nous n’avons pas de questions, Madame la présidente.
- LA PRÉSIDENTE: Monsieur le secrétaire, je crois que ceci clôt
l’exercice que nous avions à faire dans les deux derniers jours. Avant de vous
libérer, j’aimerais qu’on remercie les intervenants, les parties qui se sont
très bien comportés, tant vous que les gens qu’on a vu hier matin, les
traducteurs, la sténographe et le personnel du Conseil. Et Monsieur Lebel me
rappelle quelque chose que j’ai oublié.
- M. P. LEBEL: Effectivement, Madame la présidente.
- J’aimerais aussi indiquer qu’il y a à l’agenda un nombre de demandes qui
ne comparaisse pas à cette audience. Des interventions ont été reçues à
certaines de ces demandes et le Conseil considérera ces interventions avec les
demandes et publiera des décisions à une date ultérieure.
- Merci, Madame la présidente.
- LA PRÉSIDENTE: Merci, Monsieur le secrétaire. Je pense qu’il y a
des gens qui auraient été bien déçus qu’on les oublie.
- M. J. PARISIEN: Merci, madame.
- LA PRÉSIDENTE: Merci et nos débats sont clos pour
aujourd’hui.
--- Proceedings adjourned at 3:00 p.m. / L’audience est ajournée à 15h00.
C E R T I F I C A T I O N
I, Barry E. Prouse, a certified court reporter, hereby certify the foregoing
pages to be an accurate transcription of my notes/recordings taken to the best
of my skill and ability, and I so swear.
_______________________
Barry E. Prouse, CVR-CM
Je, Johanne Laporte, sténographe officielle, certifie que la présente est une
transcription conforme à mes notes/enregistrements au meilleur de mes capacités,
et je le jure.
______________________
Johanne Laporte, CR