Les comic books au Canada anglais

Dans le domaine de l'illustration de livres et de périodiques, l'art vient donner du relief à ce qui est essentiellement une narration textuelle. Une média, par contre, agence mots et images (habituellement dans des panneaux en séquence) pour raconter une histoire de manière bien unique : la bande dessinée (BD). L'artiste canadien bien connu Harold Town, qui a collaboré à des BD au cours de sa jeunesse dans les années 1940, soutient que cette forme d'art hybride représente le « moyen de communication par excellence »1. Il va sans dire que, pendant la plus grande partie du XXe siècle, la BD s'est révélée un moyen de communication fort populaire.

Dans les meilleures BD, on utilise le moins de texte possible. Cette économie voulue relève presque de la poésie. Une grande partie de l'histoire est contée par l'image, et le lecteur doit établir lui-même les liens logiques entre les divers panneaux de l'histoire. Les créateurs façonnent leurs histoires -- ils ajoutent des effets dramatiques et changent le ton ou le rythme -- en manipulant les éléments de conception, notamment l'éclairage, la perspective, la disposition des panneaux et de la page, le style de lettrage et l'emplacement des bulles de dialogue. L'agencement des dessins et du texte en un seul langage visuel représente un équilibre délicat et demande une relation étroite entre le rédacteur et le dessinateur. Pour cette raison, bon nombre de BD et de comic books les plus populaires ont été créés par une seule et même personne cumulant les deux rôles.

Les comic books canadiens font leur apparition en 1941. Depuis, leurs créateurs tentent de maintenir une vision canadienne dans ce moyen de communication axé sur la narration graphique. Mais ce n'est pas de tout repos, car les dessinateurs et les créateurs de bandes dessinées au Canada anglais doivent composer non seulement avec l'influence envahissante des comic books américains, mais également avec les forces écrasantes de la censure.

Bien que les comic books fassent leur apparition pour la première fois comme des objets de divertissement éphémères destinés aux enfants, aujourd'hui nos meilleurs bédéistes tentent -- bien souvent face à un mépris considérable de la part des critiques ordinaires et des historiens culturels -- d'établir une forme d'art pour adultes d'importance durable. Dessins contestés relate l'histoire de la bande illustrée au Canada anglais, son évolution depuis les premières formes de dessins et d'histoires en images aux bandes dessinées avant-gardistes connues à travers le monde, créations d'artistes tels que Dave Sim, Chester Brown, Julie Doucet, Seth (Gregory Gallant) et Dave Cooper.

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