Mise à jour : Phoques: chasse sous surveillance
Reporter : Errol Duchaine
Réalisateur: Michel du Montier
16 février 2003

Durant ces trois ans, les chasseurs canadiens pourront capturer 975 000 phoques. Ils ne pourront dépasser
350 000 en un an.


Changement de quotas...


Il existe une trentaine d'espèces de phoques sur la planète. Six d'entre eux vivent dans nos eaux de l'Atlantique nord. Celui que l'on chasse ici, c'est le phoque du Groenland. Sa population est de loin la plus importante avec plus de 5 millions de sujets.

Avec le béluga c'est probablement le mammifère marin le plus étudié et le plus médiatisé. Depuis quelques jours, il est de nouveau dans l'actualité puisqu'on vient de permettre aux chasseurs d'en capturer davantage: près d'un million en trois ans.

La plus grande partie de la chasse aux phoques se déroule au large des côtes nord et est de Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent, près des Îles-de-la-Madeleine et de l'Île-du-Prince-Edouard.

Le plan de gestion de la chasse aux phoques que le ministère des Pêches et des Océans vient d'annoncer concerne les trois prochaines saisons. Durant ces trois ans, les chasseurs canadiens pourront capturer 975 000 phoques. Ils ne pourront dépasser 350 000 en un an.

Le quota n'avait pas bougé depuis 1997. Il était de 275 000 phoques annuellement.

«Certaines années, le prix du phoque est très haut comme c'est le cas actuellement. Les conditions de chasse sont très bonnes. Ça permet un peu d'optimiser une bonne année.» Roger Simon, Pêches et Océans Canada

Quant aux blanchons...

La chasse aux blanchons demeure interdite. Les blanchons sont ces bébés phoques qui n'ont pas encore mué. Ils ont entre 10 et 14 jours.

On se souviendra que les images de ces petits avaient fait le tour du monde. Depuis, des groupes de défense des droits des animaux, Brigitte Bardot en tête, ne cessent de qualifier cette chasse de cruelle et d'exiger son arrêt pur et simple.

L'industrie de la chasse aux phoques et les textes officiels de Pêches et Océans Canada affirment qu'il n'a pas plus de cruauté dans cette activité que dans n'importe quelle autre abattage de bête pour la consommation humaine.

Actuellement, 12 000 Canadiens possèdent un permis de chasse aux phoques, mais moins de la moitié la pratiqueraient.


Le phoque et la morue...

Depuis des années, des chasseurs et des pêcheurs affirment que l'accroissement de la population de phoques est responsable de la diminution des stocks de morue.

Il est vrai qu'il n'y a jamais eu autant de phoques dans les eaux atlantiques depuis qu'on évalue cette population. Actuellement, ils seraient 5.2 millions. Ils ont plus que doublé depuis 1970. Mais là s'arrête les certitudes...

On ne pourrait, selon les chercheurs, relier les problèmes de la morue et l'accroissement du nombre de phoques du Groenland. Il est vrai qu'ils se nourrissent de centaines de milliers de tonnes de poissons à chaque année, mais la morue n'est pas le principal aliment. Ils mangent davantage d'autres espèces de poissons et des invertébrés.

«Le phoque mange la morue mais il mange aussi beaucoup de prédateurs de morues. Par contre, il mange aussi des choses que la morue mange. Alors, ce n'est pas évident de faire un lien direct.» Roger Simon, Pêches et Océans Canada

Le marché des produits du phoque a beaucoup augmenté depuis quelques années. Entre autres, la valeur des peaux est en hausse. On commercialise également l'huile et la viande. La viande se vend principalement en Asie et le reste en Europe.

 



HYPERLIENS

Les phoques et la chasse aux phoques - Mythes et réalité

Chasse aux phoques : augmentation des quotas
Québec Science

Campagne contre la chasse aux phoques au Canada




 

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«Phoques : chasse sous surveillance».