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![]() Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et le stress lié à la guerreTable des matières Information à l'intention des anciens combattants et de leur famille
RemerciementsCette information a été adaptée de la brochure « Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD) and War-Related Stress », un guide élaboré par le National Centre for War-Related PTSD, partenariat auquel collaborent le Commonwealth Department of Veterans' Affairs, l'université de Melbourne et le Austin and Repatriation Medical Centre. Anciens Combattants Canada tient à remercier le National Centre for War-Related PTSD de nous avoir permis d'utiliser le document. This publication is also available in English under the title Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD) and War-Related Stress. La lecture de ce livreCes pages contiennent une foule de renseignements et de conseils que vous aimerez peut-être lire à petites doses, lentement et attentivement, plutôt que de les lire d'un seul trait. Vous pourriez les lire en compagnie de votre conjoint, d'autres membres de la famille ou d'amis et discuter avec eux des éléments d'information qui s'appliquent à vous ou aux gens qui vous sont chers. On peut obtenir cette publication sur supports multiples, sur demande. ContexteChacun d'entre nous ou presque, qu'il soit militaire ou civil, sera confronté un jour ou l'autre à un événement traumatique qui remettra en question sa perception du monde ou de sa propre personne. Les réactions à l'événement, qui dépendent d'une série de facteurs, sont brèves chez certains alors qu'elles persistent longtemps chez d'autres. Il n'est pas facile de déterminer pourquoi certaines personnes sont plus touchées que d'autres. Au Canada, on estime que jusqu'à 10 p. 100 des anciens combattants ayant été affectés dans une zone de guerre, y compris des membres des forces de maintien de la paix, souffriront d'une affection chronique appelée syndrome de stress post-traumatique (SSPT), tandis que d'autres éprouveront au moins certains des symptômes associés à ce trouble .Qu'est-ce que le SSPT?Le SSPT désigne une réaction psychologique à un événement traumatique intense, surtout lorsque la vie est menacée. Ce trouble peut frapper n'importe qui, peu importe l'âge, le milieu culturel ou le sexe. Ce n'est que depuis quelques années que l'on entend davantage parler du SSPT, mais on sait que ce trouble est connu depuis au moins l'Antiquité grecque et a été désigné de bien des façons. Pendant la guerre de Sécession, cette affection était connue sous le nom de « soldier's heart » (trouble affectif du soldat); lors de la Première Guerre mondiale, elle était désignée par les termes de « traumatisme dû au bombardement », et au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle était appelée « névrose de guerre ». Bon nombre de soldats qui présentaient des symptômes associés au SSPT pendant le combat étaient considérés comme souffrant d'« épuisement au combat ». Au cours de la guerre du Vietnam, c'est l'expression « stress de combat » qui a été employée pour désigner ce phénomène. Certains sujets qui en étaient atteints ont fini par présenter une affection qui, en 1980, à été appelée « syndrome de stress post-traumatique ». Le syndrome de stress post-traumatique peut être perçu comme une réaction normale de l'être humain à des expériences intenses. Dans la majorité des cas, les symptômes s'estompent ou disparaissent au bout de quelques mois, surtout lorsque le sujet bénéficie du soutien de membres de sa famille et d'amis bienveillants. Dans les autres cas, malgré tout nombreux, les symptômes ne semblent pas se résorber rapidement. En fait, ils ont parfois des répercussions indésirables sur la vie de l'individu, jusqu'à la fin de ses jours. De plus, il n'est pas rare que l'intensité des symptômes varie au fil du temps. Ainsi, certains sujets connaissent de longues périodes de répit, mais font une rechute lorsqu'ils sont confrontés à un autre événement stressant de la vie. Dans de rares cas, les symptômes ne se manifestent que des mois, voire des années, après le traumatisme. Qu'est-ce qu'un événement traumatique?Un traumatisme est une réalité très subjective. Un événement qui traumatise un individu peut être vécu de manière moins intense par un autre. Cette diversité des réactions d'une personne à l'autre s'explique par la personnalité, les croyances, les valeurs et les expériences propres à chacun (surtout les événements traumatiques déjà vécus). Elle tient également au fait que le même incident est vécu différemment par chaque personne. Néanmoins, dans tous les cas, l'individu a été exposé à un événement traumatique qui a suscité chez lui des réactions intenses de peur, de désespoir ou d'horreur. Dans le cas des anciens combattants, le traumatisme peut être lié à des opérations directes de combat dans une zone de guerre dangereuse ou à la participation à des missions de maintien de la paix dans des conditions éprouvantes et stressantes. Dans le cas des civils, le traumatisme peut découler soit d'un événement d'origine humaine (par exemple, une agression physique ou sexuelle, un accident ou le fait d'être témoin d'un événement au cours duquel d'autres personnes ont été blessées ou ont perdu la vie) ou d'un cataclysme (par exemple, un incendie, un tremblement de terre, une inondation ou une tempête de verglas). Bref, il n'existe pas de règle stricte régissant la définition du traumatisme. Les symptômes courants du SSPTLe SSPT est caractérisé par des symptômes que l'on pourrait classer dans trois grandes catégories : l'intrusion, l'évitement et l'hyperéveil. Les symptômes d'intrusionLes souvenirs, les images, les odeurs, les bruits et les sensations associés à l'événement traumatique peuvent « envahir » la vie de la personne qui présente un SSPT. Il arrive que le sujet soit à ce point habité par le souvenir de l'horreur vécue qu'il a de la difficulté à se concentrer sur le moment présent. Certaines personnes déclarent être souvent envahies par des souvenirs pénibles qu'elles aimeraient pouvoir effacer de leur esprit. Elles peuvent avoir des cauchemars liés au traumatisme ou à d'autres événements horribles. Il arrive, pendant ces cauchemars, que le sujet bouge, sue abondamment et agisse pendant son sommeil comme si le rêve était réel. Parfois, il a l'impression que l'événement se reproduit, phénomène que l'on appelle « flash-back », rappel d'images ou « reviviscence » de l'événement. Un rappel de l'événement peut le plonger dans la détresse et susciter des réactions physiques telles que la sudation, l'accélération du rythme cardiaque et la tension musculaire. De manière générale, ces « intrusions » provoquent une profonde détresse et, parfois, d'autres émotions telles que le chagrin, la culpabilité, la peur ou la colère
Symptômes d'intrusion liés au SSPT :
Les symptômes d'évitementLes souvenirs et les rappels de l'événement traumatique sont très désagréables et engendrent généralement une détresse immense. C'est pourquoi les sujets ont tendance à éviter les situations, les gens ou les événements qui éveillent le souvenir du traumatisme. Souvent, ils s'efforcent de ne pas penser à l'événement, ou de ne pas en parler, et cherchent à se couper des émotions pénibles associées aux souvenirs. Ce faisant, ils se détachent de leur famille, de leurs amis et de la société, et deviennent de moins en moins actifs. Cette attitude peut les aider à éloigner les souvenirs douloureux, mais elle peut aussi leur donner l'impression de ne plus faire partie du reste de la société et les amener à ne plus participer aux activités auxquelles ils prenaient plaisir auparavant. Ainsi, la personne devient « insensible » à son entourage et n'éprouve plus les émotions normales telles que l'amour et la joie, même à l'égard de ses proches. Ces réactions peuvent engendrer la dépression, un sentiment d'isolement et des problèmes familiaux. Il arrive aussi qu'elles suscitent de graves problèmes de motivation en ce sens que le sujet a souvent de la difficulté à prendre des décisions et à agir. La personne peut avoir du mal à faire l'effort voulu pour s'aider elle-même ou même pour entreprendre une activité qu'elle aurait auparavant jugée agréable ou facile. Cette situation peut être très difficile à vivre pour la famille et les amis qui ont fréquemment l'impression que la personne est tout simplement paresseuse ou de mauvaise foi.
Les symptômes d'évitement et d'anesthésie émotionnelle liés au SSPT :
Les symptômes d'hyperéveilSouvent, la personne ayant vécu un traumatisme a été confrontée à sa propre condition de mortel. Sa vision d'un monde sûr et juste et sa croyance dans la profonde bonté de l'être humain peuvent s'écrouler, et son sentiment d'être à l'abri du danger peut s'évanouir. Après l'événement traumatisant, il est fréquent que le sujet perçoive du danger partout et que l'idée du danger ne la quitte pas, de sorte qu'il a les nerfs à fleur de peau et se tient constamment sur ses gardes. Cet état peut conduire à l'hypervigilance ou à des problèmes de concentration (par exemple, le sujet est incapable d'entreprendre une longue lecture ou d'accomplir grand-chose en quelques heures, est facilement distrait). On observe souvent chez ce sujet des troubles du sommeil. La colère est souvent une caractéristique dominante du SSPT. Le sujet se sent irascible et prompt à s'emporter contre lui-même, contre son entourage et contre le monde en général. De nombreux anciens combattants se sentent délaissés, abandonnés et jugés par les autres. Ils peuvent se sentir trahis en raison de la façon dont ils ont été traités par diverses personnes à leur retour au pays ou des événements survenus après. Ce sentiment de trahison se traduit dans bien des cas par de l'amertume et de la colère. Certains n'expriment leur colère que verbalement (ce qui peut malgré tout être très dommageable). D'autres se montrent physiquement agressifs et violents à l'égard des biens ou des gens, même des plus proches. Dans bien des cas, les anciens combattants se sentent incapables de dominer leur colère. La puissance de leur colère peut même les effrayer, et ils ressentent souvent un immense remords après coup. De tels symptômes engendrent souvent des problèmes dans leur milieu de travail, ainsi qu'auprès de la famille et des amis.
Les symptômes d'hyperéveil liés au SSPT
Pourquoi les réactions de stress post-traumatique surviennent-elles?Il est important de comprendre que le SSPT est souvent lié à une expérience ou à des événements qui nous dépassent et sont difficiles à accepter ou à comprendre. Il ne coïncide pas avec notre vision du monde ou de nous-mêmes, ni avec notre perception des choses, telles qu'elles sont ou qu'elles devraient être. L'être humain est naturellement porté à tenter de conférer un sens aux événements de la vie. Or, lorsqu'une personne subit un traumatisme, elle est constamment habitée par le souvenir de l'événement, cherchant à lui trouver un sens. C'est là une façon naturelle de tenter de composer avec une expérience pénible, qui semble convenir à bien des événements stressants de la vie. Toutefois, étant donné l'immense détresse associée aux souvenirs de traumatismes plus graves, la personne a tendance à chasser les pensées et les émotions pour éviter de sombrer dans cette détresse. En conséquence, s'il arrive que le souvenir s'efface pendant un certain temps, le besoin de composer avec l'événement demeure, et le traumatisme ne cesse de refaire surface dans l'esprit de la personne. Ce mouvement de va-et-vient entre les pensées et les sentiments envahissants concernant le traumatisme, d'une part, et les réactions d'évitement et d'« anesthésie émotionnelle », d'autre part, peut se poursuivre presque indéfiniment à moins que le sujet n'entreprenne d'une façon ou d'une autre de rompre ce cycle. Tout au cours de cette période où les brèves irruptions des souvenirs douloureux alternent avec des périodes d'évitement et d'anesthésie émotionnelle, le sentiment de surexcitation persiste. La personne traumatisée a vécu un événement qui pourrait lui avoir coûté la vie, ou celle d'une autre personne. Aussi, elle se tient physiquement et psychologiquement sur ses gardes, voulant s'assurer qu'aucun signe annonciateur d'un autre événement du même genre ne lui échappera. Autrement dit, elle préfère pécher par excès de prudence plutôt que de courir le risque de ne pas voir venir une autre menace. Toutefois, comme ce système de détection des menaces est constamment activé, le sujet se sent souvent surexcité ou nerveux. En outre, le système de détection est à ce point sensible qu'il se déclenche continuellement, même en l'absence de tout danger, de telle sorte qu'il empêche la personne de mener une vie normale et heureuse. Il existe une explication analogue à propos de la colère. La colère a son utilité lors d'un combat ou de toute autre situation dangereuse. Elle nous stimule et contribue à notre survie. Dans bien des cas, il s'agit d'une réaction qui convient à une situation où la vie est menacée, et elle est indéniablement préférable à la paralysie engendrée par la peur. Là encore, cependant, c'est une réaction qui n'est plus utile à notre survie, une fois le danger écarté. En fait, comme chacun le sait, la colère peut occasionner de graves problèmes quand elle fait irruption dans notre quotidien. Les réactions de stress post-traumatique sont justifiées et appropriées comme réflexes de survie pendant le traumatisme et dans le cadre des efforts entrepris par la suite pour le surmonter. Une fois que l'on connaît l'origine de ces symptômes, il est plus facile de comprendre les réactions type de stress post-traumatique. Ce qui est moins évident, c'est de se défaire de certains mécanismes qui n'ont plus leur raison d'être et qui ont essentiellement pour effet de nuire à sa qualité de vie. Les problèmes connexesLe SSPT n'est pas la seule réaction psychologique à un traumatisme. Il arrive que les sujets présentent divers autres problèmes qui peuvent avoir une incidence sur leur qualité de vie, sur leur capacité d'entretenir des relations interpersonnelles et sur leur capacité professionnelle. Ces problèmes peuvent être liés ou non au SSPT. On pense qu'ils découlent en grande partie des efforts entrepris par les sujets pour se dominer eux-mêmes et pour maîtriser leurs symptômes (par exemple, par l'abus de l'alcool et des drogues) ou leur environnement (par exemple, les comportements d'évitement et les accès de colère). De plus, bon nombre de ces signes sont directement liés au stress (les affections de la peau, les divers maux ainsi que les douleurs dont se plaignent les sujets). De manière générale, les problèmes les plus couramment associés au SSPT ont trait à l'anxiété, à l'angoisse et à l'abus de l'alcool ou de drogues. Ces problèmes peuvent représenter un gros handicap pour la personne concernée et avoir des répercussions sur les membres de sa famille et ses collègues. La dépressionLa dépression désigne un état général caractérisé par un moral bas et une perte d'intérêt pour des activités auxquelles le sujet prenait plaisir auparavant. La vie devient terne et grise, et rien ne semble plus amusant, excitant ou agréable. Ces états dépressifs peuvent être très intenses, et aboutir à un détachement total par rapport aux autres personnes et à une anesthésie émotionnelle. Ils peuvent aussi être moins intenses, auquel cas le sujet a simplement « le moral à zéro ». Ils peuvent aussi bien durer quelques heures que des mois, voire des années. Dans les cas plus graves, la personne peut avoir l'impression que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Environ la moitié des gens qui souffrent d'un SSPT de manière chronique ont aussi de graves problèmes de dépression. La dépression est souvent associée à la culpabilité. La personne qui présente un SSPT fait souvent état de profonds sentiments de culpabilité, de honte et de remords. Ces sentiments peuvent tenir au fait que le sujet a survécu à l'événement alors que d'autres y ont laissé leur vie, aux gestes qu'il a dû accomplir pour sauver sa vie, ou encore à des actes dont il a maintenant honte. La guerre est ainsi faite qu'elle offre rarement aux individus des choix acceptables; toutes les options sont mauvaises (par exemple, tuer ou être tué). Dans certains cas, la culpabilité découle de la tentative d'appliquer à une situation de guerre des normes valables pour la vie civile, en temps de paix. Or, lorsqu'on juge de la conduite qu'on a eue dans un contexte de guerre à la lumière des normes d'une société civile, il arrive que l'on éprouve de la culpabilité et de la honte. Chez certains anciens combattants, ces sentiments peuvent être très perturbateurs et les empêcher de se remettre du traumatisme. Il n'est pas facile de venir à bout de ces sentiments difficiles à surmonter, mais il est important d'essayer de réduire l'intensité et le poids de la culpabilité en affrontant les idées et les croyances qui y sont associées.
Symptômes courants de la dépression :
L'anxiétéOn pourrait décrire l'anxiété comme un syndrome d'appréhension et de crainte face à l'éventualité d'un événement désagréable. L'anxiété s'accompagne souvent d'une série de symptômes physiques qui sont en soi très effrayants. Dans certains cas, les personnes qui éprouvent ces symptômes craignent de mourir d'une crise cardiaque ou de perdre la raison. L'anxiété peut être associée à certaines situations particulières (par exemple, des événements sociaux, les foules ou les moyens de transport en commun), ou il peut s'agir d'une inquiétude générale à propos de bien des choses de la vie. Elle peut devenir un gros handicap lorsque la personne qui en souffre cherche à éviter une foule de situations qui provoquent chez elle de l'anxiété. Les symptômes sont très désagréables et peuvent engendrer une grande détresse.
Symptômes courants de l'anxiété :
L'alcool et les droguesPour composer avec les symptômes pénibles, bien des gens se tournent vers l'alcool et les drogues. Environ 50 p. 100 des hommes et 25 p. 100 des femmes qui souffrent d'un SSPT de manière chronique sont aux prises avec de graves problèmes de toxicomanie; chez les anciens combattants, la proportion est encore plus élevée. L'alcool pose le problème le plus commun, mais beaucoup de gens font aussi une consommation abusive d'autres drogues illicites, comme la marijuana ou des médicaments de prescription. Or, l'abus de l'alcool et des drogues nuit à la capacité de fonctionnement de l'individu et à ses relations avec les autres. Il peut entraîner de graves problèmes dans des secteurs tels que les relations interpersonnelles, la vie professionnelle, la situation financière, et peut déboucher sur des comportements violents. Les répercussions sur les relations interpersonnelles et la vie professionnelleLa personne ayant vécu un traumatisme peut être rongée et dépassée par ses sentiments. Il arrive que la survie dans areas. des situations qu'elle perçoit comme menaçantes devienne chez elle une idée fixe, de sorte que l'entourage peut avoir l'impression qu'elle est égoïste et ne pense qu'à elle. Ce comportement « égocentrique », qui se double des symptômes du SSPT, peut se répercuter sur les relations avec la famille et les amis, ainsi que sur la capacité de fonctionnement du sujet dans divers secteurs de la vie, dont le travail et les loisirs. La vie familialeLe SSPT peut avoir une incidence directe sur divers aspects de la vie familiale. Un des signes couramment associés au SSPT est l'incapacité ou la difficulté d'éprouver et d'exprimer des émotions, notamment l'amour et l'enthousiasme. Ainsi, les conjoints, les membres de la famille et les amis peuvent se sentir écartés et rejetés, avec pour conséquence que le sujet se sent isolé et mal aimé. Voulant se rassurer quant à sa normalité, la personne devient parfois très exigeante sur le plan sexuel, tout en ayant de la difficulté à vivre une intimité affective. Il arrive aussi que la dévalorisation de soi-même, l'anxiété et la dépression entraînent une perte d'intérêt totale pour la sexualité et d'une baisse de l'appétit sexuel. Cette situation vient généralement renforcer des sentiments d'inaptitude ou de culpabilité, et peut blesser le conjoint et susciter chez lui de la rancoeur. On retrouve souvent chez le traumatisé une impression de détachement, le sentiment d'être « coupé » des autres personnes, ce qui entraîne fréquemment une baisse de la participation aux activités et aux loisirs qu'il appréciait avant le traumatisme. L'absence de partage d'activités agréables contribue à la difficulté de mener une vie familiale normale. Souvent, le conjoint se voit contraint d'assumer seul le fardeau de la vie familiale. Dans certains cas, les problèmes de l'ancien combattant accaparent la famille, au détriment des besoins du conjoint. La personne ayant vécu un traumatisme est souvent fatiguée, en raison de la perturbation de son sommeil et de la dépression, et peut devenir grincheuse et irascible. Épuisée par ses cauchemars et par l'incapacité de bénéficier d'une bonne nuit de sommeil, il arrive souvent que la personne ait tout simplement moins d'énergie à consacrer à l'autre. Elle peut tenir des propos blessants sans vraiment penser à l'effet que peuvent produire ses paroles. Le traumatisé peut chercher à compenser sa peur et son sentiment de vulnérabilité en ayant recours à la colère pour écarter tout risque perçu. Comme l'a affirmé un ancien combattant, « la meilleure forme de défense est l'attaque ». Cette peur peut également inciter le sujet à avoir une attitude de contrôle envers les membres de sa famille, voulant les protéger contre des dangers qu'il perçoit. Au fil du temps, ces problèmes avec la famille et les amis peuvent gravement saper la confiance et les rapports d'intimité. Un jour ou l'autre, ils peuvent devenir insupportables pour les proches. Les risques d'une séparation et d'un divorce augmentent considérablement après un traumatisme. La vie professionnelleL'ancien combattant qui a vécu un traumatisme peut avoir de la difficulté à s'adapter à la pression dans son milieu professionnel. L'irascibilité, les réactions de sursaut, les changements d'humeur, les problèmes de concentration et de mémoire peuvent provoquer des différends dans le milieu de travail et entraîner de fréquents changements d'emploi. L'ancien combattant peut se montrer intolérant à l'égard de l'inefficacité de ses collègues, comparant sans cesse la vie civile à la rigueur de la vie militaire. Certains anciens combattants qui présentent un SSPT deviennent des « drogués du travail »; ils se retranchent dans leur travail et y consacrent de très longues heures. Cette attitude semble faire partie de la réaction d'« évitement », qui consiste à se tenir très occupé pour éloigner les souvenirs et les pensées désagréables. D'autres anciens combattants ont de la difficulté à être performants au travail en raison de leurs problèmes. La décision de cesser de travailler n'est pas facile à prendre. Il faut que l'intéressé mette dans la balance le coût qu'il doit payer personnellement pour continuer de travailler et les avantages (par exemple, un sentiment d'appartenance, la satisfaction du travail accompli, l'estime de soi et les moyens financiers) qu'il pourrait tirer en essayant de conserver son emploi, en réduisant peut-être ses heures de travail ou en acceptant une charge de travail moins lourde. Même si les avantages d'une pension normale et d'une retraite peuvent sembler très attirants, il ne s'agit pas d'une décision à prendre à la légère. L'irascibilité, les changements d'humeur, les problèmes de concentration et de mémoire peuvent empêcher l'ancien combattant de travailler efficacement. D'un autre côté, celui-ci peut devenir un « drogué du travail » dans le but d'éloigner les souvenirs désagréables. Comment composer avec le SSPTIl n'existe pas de réponse nette et bien tranchée à la question de savoir si l'on peut « guérir » le SSPT. Toute personne qui vit un traumatisme en est affecté différemment. Certains de ces changements peuvent être constructifs. Ainsi, le sujet peut à certains égards acquérir une plus grande force, montrer une sollicitude et une compréhension plus grandes envers les personnes qui sont dans le malheur. Il peut être mieux armé pour faire face aux situations difficiles que l'avenir lui réservera. Cependant, certains changements seront cependant négatifs, surtout dans les cas du SSPT, et la nécessité de faire face à la moindre frustration ou difficulté devient un défi énorme. Certains sujets qui souffrent d'un SSPT semblent s'en remettre complètement, et sont pour ainsi dire libérés des symptômes de détresse et de perturbation. Chez d'autres, les symptômes peuvent persister, et l'individu doit apprendre à les gérer et à composer avec eux pour en atténuer les effets sur sa vie. Il y a bien des mesures que la personne peut prendre pour s'aider à s'adapter au SSPT. L'adaptation personnelleVoici une liste de conseils pratiques que certaines personnes ont trouvé utiles. Bon nombre de ces suggestions relèvent du simple bon sens, ce qui n'enlève rien à leur pertinence. Bien au contraire, si vous parvenez à accomplir l'essentiel (ce qui n'est pas simple), vous ferez des progrès énormes dans la gestion des symptômes du SSPT. N'essayez pas de tout faire, tout de suite. Après avoir lu les paragraphes qui suivent, vous auriez peut-être intérêt à vous arrêter pour réfléchir à un « plan d'action ». Quelles stratégies vous semblent particulièrement pertinentes? Quelles sont celles que vous êtes prêt à mettre à l'essai? À notre avis, vous devriez n'en choisir qu'une ou deux pour commencer. Établissez un plan pour mettre ces stratégies à exécution, une à la fois, et fixez-vous des objectifs réalistes pour la semaine qui suit. Au bout de la semaine, évaluez vos progrès; modifiez s'il y a lieu vos objectifs et déterminez si vous êtes prêt à mettre à l'essai de nouvelles stratégies la semaine suivante. Petit à petit, vous acquerrez une série de stratégies et introduirez dans votre mode de vie des changements qui vous aideront à mieux maîtriser vos symptômes et à profiter davantage de la vie. Il existe peut-être dans votre collectivité des programmes qui vous aideront sur certains plans.
Stratégies simples :
L'adaptation au sein d'une familleSouvent, les conjoints et les proches amis d'une personne qui souffre d'un SSPT ne savent absolument pas comment lui venir en aide. Or, il existe plusieurs moyens à prendre. Voici à cet égard des suggestions que vous trouverez peut-être utiles.
Comment mieux dormirLes troubles du sommeil sont des manifestations très courantes du SSPT et de la dépression. Les médicaments peuvent être utiles à cet égard, mais doivent être utilisés avec prudence et seulement selon les recommandations du médecin. Il existe aussi plusieurs autres stratégies simples qui peuvent favoriser énormément le sommeil :
Le traitementIl n'est pas toujours aussi évident qu'on ne pourrait le penser d'obtenir un traitement approprié pour le SSPT. D'abord, la personne doit admettre l'existence d'un problème et être convaincue des bienfaits d'une démarche thérapeutique. La perspective de consulter un professionnel fait souvent peur; en fait, pour bien des gens, il s'agit d'un saut dans l'inconnu. Or, sans ce premier pas, il n'y a pas d'évolution possible. Ensuite, il n'est pas toujours facile de trouver un professionnel qui comprend le SSPT, avec lequel on se sent à l'aise et on peut établir une relation de confiance. Il peut parfois être nécessaire de frapper à plusieurs portes avant de trouver la bonne. Vous pouvez demander conseil ou des références professionnelles auprès de votre médecin, de votre centre de santé communautaire ou d'une association d'anciens combattants. Un traitement comporte de nombreux aspects, et il existe bien des démarches thérapeutiques. Nous nous contenterons ici d'aborder les formes de traitement les plus couramment utilisées et celles qui ont fait leurs preuves. La plupart supposent le recours à un professionnel de la santé mentale chevronné. Il ne faut pas perdre de vue que le traitement peut être pénible et exigeant. Malheureusement, il n'y a pas de moyen facile de se débarrasser des souvenirs ou de les rendre moins douloureux. Il n'existe pas de baguette magique ni de doux remède qui apporte l'oubli. Par contre, les avantages à tirer d'une thérapie à long terme sont énormes. Une thérapie réussie peut contribuer pour beaucoup à vous mettre sur la voie de la guérison et à vous aider à retrouver une vie normale. Le traitement du SSPT comporte souvent plusieurs étapes :
La stabilisation d'une crise et l'engagement à suivre le traitementLes symptômes du SSPT ne sont généralement pas d'intensité égale. Ils ont plutôt tendance à fluctuer, et il y a des moments où ils ressurgissent subitement ou s'aggravent. Même si ce phénomène peut se produire à n'importe quel moment, il est le plus souvent déclenché par des événements tels que des anniversaires ou d'autres rappels du traumatisme et des événements stressants de la vie (comme les disputes familiales, les problèmes professionnels, le décès d'un ami ou d'un membre de la famille). Parce que les crises peuvent survenir à toute heure du jour ou de la nuit, les personnes souffrant de SSPT et les membres de leur famille devraient savoir comment joindre les services d'aide téléphonique 24 heures sur 24. Vous pouvez avoir l'impression qu'une conversation téléphonique avec un interlocuteur que vous ne connaissez pas ne présente aucun intérêt; or, elle donne souvent d'excellents résultats. Elle peut au moins vous aider à traverser la nuit ou la fin de semaine en attendant de pouvoir obtenir une autre forme de soutien. Dans des périodes particulièrement difficiles, l'ancien combattant peut devoir être hospitalisé. Pendant son séjour, on lui administrera des médicaments et on lui fournira une psychothérapie et/ou des conseils généraux qui l'aideront à surmonter la crise. En plus de stabiliser les symptômes, un court séjour à l'hôpital représente pour l'ancien combattant et sa famille une période de « répit » et de réflexion sur l'avenir. Il est important de résoudre, ou du moins mettre en veilleuse, tout autre événement critique de la vie avant d'amorcer une véritable démarche thérapeutique axée sur le SSPT. Il est en effet impossible d'y consacrer toute la concentration, tout le temps et toute l'énergie voulus lorsqu'on est constamment préoccupé par son travail, sa relation de couple, ses enfants ou d'autres aspects importants de sa vie. Cela ne revient pas à dire que vous devez être en mesure de résoudre tous ces problèmes avant de vous attaquer à votre SSPT, mais vous devrez pouvoir les mettre de côté pendant un certain temps afin de vous concentrer sur votre traitement. La thérapie est une démarche exigeante, et on ne peut la réussir qu'à condition d'y consacrer toutes ses ressources. En général, la première partie de la thérapie consiste à établir une relation avec le thérapeute (ou avec l'équipe thérapeutique, si vous entreprenez une démarche collective). Vous devrez prendre le temps de mieux vous connaître et d'établir des rapports de confiance si vous voulez vous attaquer à des problèmes difficiles. C'est un processus que l'on appelle l'« engagement ». Beaucoup d'anciens combattants qui souffrent d'un SSPT trouvent cette étape très difficile car, dans certains cas, il y a très longtemps qu'ils ont cessé de faire vraiment confiance à une autre personne, surtout s'il ne s'agit pas d'un ancien combattant. Souvent, vous devrez parler à votre thérapeute d'expériences et de sentiments dont vous n'avez jamais discuté avec qui que ce soit. C'est, il faut l'admettre, une démarche très difficile qui nécessite énormément de courage, mais le jeu en vaut la chandelle. C'est la seule voie vers la guérison. L'éducation et l'informationUn traumatisme peut parfois se comparer à un nuage qui viendrait mystérieusement obscurcir tous les aspects de la vie de la personne. La première étape du traitement consiste à comprendre exactement la nature du traumatisme, l'origine de ses symptômes et les raisons qui justifient le choix du mode de traitement. À cet égard, cette information constituera, espérons-le, un premier pas vers la compréhension du SSPT. Il est primordial de connaître les signes et les symptômes de ce trouble et de réaliser que vous n'êtes pas un cas unique. Beaucoup de gens qui ont vécu un événement traumatique ont réagi exactement comme vous. Vous devez comprendre pourquoi les symptômes se sont manifestés, qu'ils étaient très utiles à votre survie pendant l'événement, mais qu'ils n'ont plus leur raison d'être. Ils sont devenus des mécanismes « mésadaptés » qui ne vous occasionnent que des problèmes et de la détresse. Vous devez comprendre la nature du traitement que vous allez suivre et les répercussions qu'il pourrait avoir sur vous. Il est très important que vous soyez en mesure de poser à votre thérapeute des questions au sujet de la nature de vos problèmes et du déroulement du traitement. Il ou elle n'aura peut-être pas réponse à tout, mais ensemble, vous parviendrez à mieux comprendre les événements que vous avez vécus et comment vous les surmonterez. Il arrive que des personnes ayant vécu un traumatisme aient du mal à comprendre comment les choses se sont déroulées et pourquoi. Cette incapacité de bien saisir les choses vient de ce que lorsqu'une personne est en danger, toute son attention est dirigée vers la source du danger, et tous les autres événements qui se déroulent autour d'elle lui échappent. Elle peut ainsi se retrouver avec un souvenir déformé et confus de l'événement, de sorte qu'elle a parfois du mal à le comprendre et à lui trouver un sens. Cette confusion empêche souvent l'individu de tourner la page. C'est pourquoi votre thérapeute peut vous aider à mieux faire la lumière sur ce qui a entouré l'événement. Nous avons choisi de traiter de cette question sous la rubrique « L'éducation et l'information », mais c'est un phénomène qui peut se produire à différentes étapes du traitement. Il s'agit d'un processus important dans la mesure où il permet d'« assembler toutes les pièces du puzzle » et de démêler la confusion qui entoure l'expérience vécue. Or, une bonne compréhension des faits qui sont survenus et des raisons qui expliquent la tournure qu'ont pris les événements facilite souvent la guérison. Il va sans dire qu'il n'est pas toujours possible de faire pleinement la lumière sur un événement survenu. Dans certains cas, on ne découvre jamais ce qui s'est produit exactement, et, surtout, pourquoi les choses se sont produites, et on doit apprendre à vivre avec cette incertitude. La gestion des symptômesComme on l'a déjà signalé, le SSPT se traduit par de nombreux symptômes qui nuisent au fonctionnement normal du sujet dans la vie courante. En général, le traitement de ce trouble consiste en partie à offrir à la personne les stratégies dont elle a besoin pour bien gérer ces symptômes. On fait souvent appel aux médicaments à cette étape du traitement. Malheureusement, ces stratégies ont rarement pour effet d'éliminer complètement les symptômes. Elles aident cependant le sujet à vaquer à ses occupations normales et à ne plus être une « victime impuissante » de ces symptômes. Il existe à cet égard diverses stratégies, et nous nous contenterons de n'en signaler ci-après que les plus couramment utilisées. Il ne faut cependant pas perdre de vue que ces suggestions ne sont fournies qu'à titre indicatif. Un thérapeute qualifié et chevronné peut vous aider à mettre en pratique ces techniques La gestion de l'anxiétéLes techniques visant à réduire les niveaux d'anxiété et d'hyperéveil occupent une place de choix dans le traitement du SSPT. Techniques de gestion de l'anxiété :
La gestion de la colèreLes techniques qui ont pour objet de réduire l'intensité de la colère et de l'irascibilité manifestée envers les autres ont toujours un rôle important à jouer dans le traitement du SSPT. Elles vous aident non seulement à être plus détendu, mais aussi à entretenir des rapports plus harmonieux avec les autres et à mener une vie plus normale en société. Au nombre des stratégies les plus couramment employées figurent :
La gestion de la dépressionLes personnes qui souffrent d'un SSPT présentent souvent des symptômes de dépression. Stratégies pour réduire et gérer la dépression :
L'autogestion de la consommation de médicamentsLes médicaments sont souvent utilisés dans le cadre d'une thérapie pour aider le sujet à gérer les symptômes graves du SSPT (même si, en soi, ils ne régleront en rien les problèmes de fond et devraient être associés à d'autres formes de traitement). Pour minimiser les problèmes indésirables liés aux médicaments, on fait souvent appel aux stratégies suivantes:
L'abus de substancesBien des gens qui souffrent d'un SSPT essaient de faire face au problème en abusant de l'alcool et en consommant indûment des drogues (y compris des médicaments prescrits). Traitement de l'abus de l'alcool et des drogues :
La perturbation du sommeilPlusieurs personnes qui souffrent d'un SSPT se plaignent de troubles du sommeil. Plusieurs stratégies peuvent s'avérer utiles à la personne qui a de la difficulté à s'endormir, qui se réveille constamment pendant la nuit ou qui se réveille trop tôt le matin. Les thérapeutes arrivent souvent à aider des clients à acquérir de bonnes habitudes de sommeil en appliquant les principes exposés plus haut. Il existe d'autres recours possibles, notamment les médicaments, lorsque ces stratégies se révèlent inefficaces. Les difficultés relationnellesLes personnes ayant vécu un traumatisme en arrivent souvent à ne plus savoir à qui et à quoi faire confiance dans le monde, ce qui a dans bien des cas des répercussions importantes sur leurs relations interpersonnelles. Pour faire face aux difficultés qui peuvent survenir dans le couple et avec les membres de la famille, le thérapeute propose souvent au sujet diverses stratégies destinées à améliorer ses rapports avec les autres. Au nombre de ces techniques figurent l'écoute active (la capacité d'être vraiment à l'écoute de son conjoint ou de ses enfants), l'amélioration de la capacité à communiquer (la capacité de bien exprimer ses besoins et ses émotions) et la résolution de problèmes (la capacité de résoudre les problèmes de la vie courante dans l'harmonie). Les séances d'apprentissage s'adressent parfois uniquement à l'ancien combattant et parfois également au conjoint. Dans bien des cas, il est souhaitable que le conjoint bénéficie d'un soutien individuel. Il arrive que l'on propose une thérapie familiale où tous les membres de la famille se réunissent pour discuter de leurs problèmes dans le but d'instaurer un climat familial sain. La thérapie d'exposition – Comment affronter les situations redoutéesL'anxiété pousse souvent la personne à se tenir à l'écart de la situation redoutée. Il est très normal de vouloir fuir ou éviter des situations, des pensées, des souvenirs ou des émotions qui plongent la personne dans la douleur ou la détresse. Cette réaction est cependant l'un des principaux obstacles à la guérison. L'évitement et la fuite procurent un soulagement temporaire, une diminution de l'anxiété. Malheureusement, la prochaine fois que la personne est confrontée à une situation analogue, elle aura sans doute longtemps vécu dans l'appréhension d'une telle éventualité. On appelle ce phénomène l'« angoisse d'anticipation ». Plus la situation est évitée, plus la personne continue de la croire dangereuse. De plus, même si elle ne l'évite pas, il arrive que l'angoisse continue de croître lorsqu'elle est confrontée à la situation. Vous avez peut-être vécu cette expérience dans diverses situations, par exemple, en vous promenant dans un centre commercial ou en regardant un film de guerre. Très souvent, les gens pensent que s'ils ne se sortent pas de cette situation, ils perdront la maîtrise des événements ou la raison, feront une crise cardiaque ou en subiront quelque autre conséquence directe. À tout le moins, ils croiront que les émotions désagréables seront intolérables. La thérapie d'exposition a pour but de faire la preuve du contraire en aidant la personne à affronter la situation appréhendée. L'exposition se fait dans un cadre très structuré et de manière progressive, sous la surveillance d'un thérapeute expérimenté, de manière à ce que le sujet éprouve un minimum d'inconfort. Fort d'avoir réussi à maintes reprises à faire face à ces situations redoutées, le sujet finit par pouvoir les affronter sans angoisse et ne cherche plus à les éviter. À bien des égards, cette démarche relève du simple bon sens. Prenons l'exemple d'un jeune garçon debout sur une plage qui est soudainement renversé par une grosse vague. Il devient terrorisé par la mer et refuse d'aller à la plage le jour suivant. Comment sa mère ou son père peuvent-ils l'aider? Pour qu'il surmonte sa peur, ses parents peuvent l'emmener faire une promenade sur la plage, sans s'approcher de la mer, en lui tenant la main et en le rassurant. Petit à petit, ils se rapprochent du bord de l'eau. Le garçon finit par pouvoir entrer seul dans l'eau. C'est là un exemple simple, mais qui illustre exactement la démarche que l'on applique auprès d'adultes qui sont habités par des appréhensions plus graves et plus complexes. Le thérapeute qui dirigera votre thérapie d'exposition établira avec vous une liste de situations redoutées, par ordre de difficulté. Le traitement consiste à s'attaquer à chaque élément, un à la fois, en ne passant au suivant que lorsque vous vous sentez prêt à faire ce pas. Lorsqu'on a affaire à des problèmes plus difficiles, on peut procéder par étapes. La thérapie d'exposition peut être difficile et douloureuse, mais c'est le moyen le plus efficace de venir à bout de bien des anxiétés. La thérapie d'exposition – Comment affronter les souvenirsOn a également recours à une forme de thérapie d'exposition pour gérer les souvenirs pénibles associés au traumatisme. Dans les cas de SSPT, les souvenirs sont la « situation redoutée ». Ces souvenirs sont à ce point effrayants et provoquent un syndrome de détresse tel que la personne cherche à les éviter ou à les fuir en les refoulant. On fait souvent appel à une thérapie d'exposition pour aider le sujet à affronter ses souvenirs. L'exposition n'est qu'un des termes employés pour décrire ce processus. Certains parleront plutôt d'une « démarche d'exploration du traumatisme », d'une « tentative d'intégration de l'expérience » ou simplement d'un « affrontement des souvenirs ». Les thérapies d'exposition ne conviennent pas à tout le monde. Dans certains cas, si les souvenirs ne causent pas vraiment de problèmes, il est sans doute préférable d'éviter de remuer tout ce passé. Vous avez peut-être intérêt à demander à votre thérapeute si une telle approche serait indiquée dans votre cas. La restructuration cognitiveAprès avoir vécu une expérience traumatique, il arrive que la personne se retrouve avec une série d'interprétations ou de croyances erronées au sujet de l'événement, d'elle-même et du monde. Ainsi, elle peut avoir l'impression d'être quelqu'un de méchant pour avoir agi comme elle l'a fait. Elle peut se sentir responsable de ce qui s'est passé, elle peut se percevoir comme un être faible ou sans envergure; et peut aussi penser que le monde est devenu un lieu dangereux et que les autres personnes sont méchantes, cruelles et égoïstes. Parfois, ces idées sont dans une certaine mesure justifiées. Souvent, cependant, elles sont totalement fausses ou du moins nettement exagérées. Ce type de raisonnement suscite une foule d'émotions désagréables comme la dépression, la culpabilité, l'anxiété, la peur, ainsi que la colère. Dans certains cas, la thérapie visera à aider la personne à reconnaître ces pensées irrationnelles, à les affronter et à les remettre en question, et ensuite, à les remplacer par une perception plus réaliste d'elle-même et du monde. Dans un même ordre d'idées, bien des gens croient que certains événements suscitent des réactions précises. Par exemple, une personne peut penser que le fait de se retrouver dans un centre commercial bondé provoque un état de panique, comme s'il existait un lien automatique entre les centres commerciaux et l'état de panique. Or, l'anxiété que les gens ressentent ne découle pas de l'événement proprement dit. Un objet inanimé comme un centre commercial ne peut en soi provoquer de l'anxiété chez une personne. C'est la façon dont celle-ci interprète la situation qui lui cause de l'anxiété, et cette interprétation repose sur ses croyances. Dans l'exemple cité ci-dessus, l'individu croit peut-être au fond qu'il risque d'être pris au piège. Donc, lorsqu'il se trouve dans un centre commercial, il est possible que des pensées telles que « Je suis coincé, je ne peux m'échapper, je vais perdre la maîtrise des événements » lui viennent à l'esprit. Ce sont ces pensées qui provoquent les sentiments de panique. La restructuration cognitive est une démarche qui amène l'individu à reconnaître les pensées, les croyances et les interprétations liées à des événements vécus et à prendre conscience de ses erreurs de perception. (Le terme « cognitif » désigne tout simplement les pensées). Par exemple, il est possible que la personne ait une vision « manichéenne » du monde, où tout est soit tout noir soit tout blanc, alors qu'en réalité le monde comporte bien des zones grises. Il n'est peut-être pas parfait, mais pas entièrement méprisable non plus. Il est possible que la personne généralise à l'excès (par exemple en pensant qu'« on ne peut faire confiance à personne ») ou insiste trop sur les aspects négatifs et pas assez sur les aspects positifs de la plupart des situations. Elle peut interpréter un élément négatif comme une confirmation de son incapacité à s'adapter à la réalité, alors que tel n'est pas le cas. Une fois que ces perceptions erronées sont mises en lumière, la thérapie cognitive vise à les remplacer par des croyances plus justes, réalistes et souples. Une telle démarche implique bien sûr une réévaluation de ses expériences et surtout de l'événement traumatique. C'est un processus ardu et parfois très exigeant, mais qui peut contribuer sensiblement à atténuer et à gérer des émotions désagréables. La psychothérapie psychodynamiqueLes thérapeutes qui adhèrent à l'approche psychodynamique cherchent à intégrer l'expérience traumatique vécue par le sujet à l'ensemble de sa vie. Ils ne mettent pas uniquement l'accent sur les symptômes, mais sur les liens entre l'expérience traumatique et les secteurs vulnérables du passé de l'individu. Ils s'efforcent de comprendre pourquoi les situations actuelles suscitent des réactions traumatiques même si le traumatisme initial est révolu. L'approche psychodynamique vise à expliquer le fait que l'individu continue d'avoir une vision douloureuse et souvent auto-destructrice du monde. Une expérience bouleversante et traumatique vécue plus tôt dans la vie peut prédisposer l'individu à avoir des réactions plus perturbées à un traumatisme qui survient plus tard. Ainsi, par exemple, il arrive qu'un jeune garçon dont les parents se séparent et divorcent ait l'impression d'avoir provoqué les événements. Plus tard, il peut se sentir responsable du décès d'un de ses camarades de combat, alors qu'en fait, il aurait été incapable de l'empêcher. La psychothérapie psychodynamique peut faire ressortir le lien entre de telles expériences. Au terme de la démarche, l'individu peut se voir libéré d'un sentiment exagéré et indu de culpabilité (par exemple). La thérapie met cependant l'accent sur l'expérience de vie actuelle et sur les difficultés qui persistent. Elle ne revient sur les événements du passé que dans la mesure où ils sont revécus dans le présent, souvent de manière auto-destructrice. La thérapie psychodynamique est généralement une démarche à long terme et qui ne convient pas à tous, puisqu'elle exige un travail sur soi constant. La prévention des rechutesDans certains cas, même si le sujet a suivi une thérapie, le SSPT peut être un trouble chronique, les rechutes survenant de temps à autre. Il est très important de prévenir la réapparition des symptômes chez les anciens combattants souffrant d'un SSPT. Les périodes de stress (par exemple, les problèmes familiaux ou professionnels, les deuils et les difficultés financières) peuvent entraîner la réapparition des symptômes chez certains. Le cas échéant, il est important de se rappeler que ce phénomène était à prévoir et de ne pas avoir l'impression d'être revenu à la case de départ. Dans la mesure où l'épisode n'est pas trop aigu et ne dure pas trop longtemps, le sujet peut y faire face. Dans bien des cas, le thérapeute offre, dans le cadre du traitement, une aide qui vise spécifiquement à permettre au sujet de conserver les aptitudes acquises au cours de la thérapie et, dans la mesure du possible, d'éviter les rechutes. Dans cette optique, les stratégies énumérées plus haut sont intégrées à tous les domaines de la vie de la personne pour réduire au minimum les causes de stress et son intensité. Stratégies d'adaptation : Il est important de détecter, par l'éducation et la discussion, les signes avant-coureurs d'une rechute car, le plus tôt on reconnaît que quelque chose ne tourne pas rond, plus on a de chances d'intervenir. Le sujet peut alors appliquer les aptitudes acquises pendant le traitement afin de faire face à la résurgence des symptômes. Dans certains cas, on ne peut pas s'en sortir tout seul. N'hésitez pas à faire appel à un professionnel si vous le jugez nécessaire. Il est important que soient indiquées au cours du traitement les sources d'aide disponibles en cas de rechute pour que la personne puisse les consulter rapidement si elle en a besoin. Les thérapies alternatives et les thérapies d'appointIl existe une foule d'autres techniques thérapeutiques qui vont de l'homéopathie à l'hypnose et qui, bien que n'étant pas couramment utilisées, peuvent aider certaines personnes. Dans certains cas, ces voies parallèles ne sont explorées que lorsque les méthodes plus traditionnelles ont échoué ou qu'à titre de traitement d'appoint. Il faut se rappeler que chacun réagit différemment à une thérapie et qu'il arrive que certains traitements soient plus dommageables que bénéfiques, surtout lorsqu'ils sont fournis par des praticiens inexpérimentés. C'est pourquoi nous conseillons à la personne qui envisage d'emprunter ces voies alternatives de discuter des possibilités qui s'offrent à elle avec un professionnel de la santé compétent qui connaît toutes les ressources qui existent pour le traitement du SSPT. ![]() |
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