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numéro 12

L'Ouest Canadien : Survol des archives du ministère de l'Intérieur

par Terry Cook

Le peuplement de l'Ouest canadien de 1870 à 1930 évoque des images bien précises : les deux rébellions dirigées par Louis Riel, son procès et sa pendaison, la construction du chemin de fer transcontinental, les agents de la Police montée pourchassant les desperados, les carcasses de bisons, les tribus d'Indiens errants, et les politiques d'immigration dynamiques établies par Clifford Sifton pour inciter les colons à peupler rapidement les Prairies.

Nombre de ces faits ou situations découlent d'une longue série de programmes fédéraux qui sont eux moins connus. À partir de 1870, l'Ouest des premiers temps, où se côtoyaient explorateurs, missionnaires, pelletiers et Indiens, se transforme rapidement en un territoire dominé par les fonctionnaires fédéraux du ministère de l'lntérieur et de ses multiples directions, divisions et sections.


C-005332

Hôtel du CP à Banff, mont Rundle en arrière-plan, vers 1890, photographe inconnu
(PA-31580)

Regards vers l'Ouest

Le peuplement de l'Ouest constituait le troisième volet de la politique nationale de John A. Macdonald, qui se représentait le Canada ainsi : l'Est industrialisé et protégé par des tarifs douaniers élevés vendant ses produits et achetant ses denrées dans l'Ouest agricole nouvellement colonisé, les deux régions étant reliées par une ligne ferroviaire transcontinentale. Macdonald fit construire le chemin de fer, haussa les tarifs et favorisa l'expansion industrielle. Néanmoins on considère généralement qu'il ne parvint pas à peupler l'Ouest et que ce furent ses successeurs libéraux, Wilfrid Laurier et Clifford Sifton, qui en fin de compte appliquèrent le troisième volet de la politique nationale des Conservateurs. Certains voient dans la négligence dont les premiers colons furent victimes, qui fut en partie la cause de la Rébellion du Nord-Ouest en 1885, un signe de sa vision erronée de la région. Toutefois ils se trompent : Macdonald avait établi un plan de colonisation bien structuré que ses successeurs mirent en œuvre avec succès. De fait, le projet lui tenait tellement à cœur qu'il avait lui-même pris la direction du ministère de l'lntérieur durant la période cruciale de 1878 à 1883.

Lorsque la province du Manitoba, alors toute petite, entra dans la Confédération en 1870, Macdonald décida de placer l'Ouest sous la dépendance d'Ottawa.Contrairement aux quatre provinces qui formèrent la Confédération en 1867, et à la Colombie-Britannique et à l'Île-du-Prince-Édouard qui s'y joignirent au début des années 1870, les Prairies n'auraient pas le contrôle de leurs terres et de leurs ressources naturelles. Le gouvernement fédéral se réservait le droit de les utiliser comme il l'entendait. Ni la fondation des provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan en 1905 ni l'expansion graduelle du Manitoba ne mirent fin à cette situation d'infériorité.Les changements ne vinrent qu'en 1930, une fois que l'Ouest fut bien peuplé et que le gouvernement eut atteint ses objectifs. Le ministère de l'lntérieur fut aboli six ans plus tard et ses dossiers dispersés.


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John A. Macdonald, novembre 1883 (W.J. Topley photo, C-005332)

Des terres...

Ayant assuré la mainmise du fédéral sur les ressources de l'Ouest, Macdonald se dota de trois instruments pour favoriser le peuplement des Prairies. D'abord la Loi des terres du Dominion de 1872 prévoyait la distribution gratuite de quarts de sections de canton.D'un coup elle donna à l'Ouest canadien le visage qu'on lui connaît aujourd'hui --- paysage qui rappelle manifestement un damier lorsque vu d'en haut --- et permit de procéder rationnellement à l'arpentage, au lotissement et au peuplement des Prairies.

Macdonald créa aussi en 1873 la Police montée du Nord-Ouest, qui devait maintenir la paix et l'ordre dans les Prairies pour ne pas qu'elles deviennent un second Far West.

Enfin, Macdonald fonda en 1873 le ministère de l'lntérieur. Son mandat consistait à explorer l'Ouest; évacuer les Indiens des plaines; régler les différends avec les Métis; arpenter et lotir le territoire; réserver des terres pour les autochtones, les écoles, la Compagnie de la baie d'Hudson, les voies ferrées, les villes et les marécages; octroyer ou vendre des millions d'acres de terre; encourager l'immigration; louer des terres pour l'exploitation forestière ou minière et pour l'élevage, établir les droits de captage d'eau; organiser un réseau de parcs nationaux; protéger la faune; et administrer et effectuer des recherches scientifiques sur les ressources naturelles. À un moment ou l'autre de ses soixante-trois années d'existence, le ministère de l'lntérieur chapeauta en plus de son administration centrale, plus de 25 directions ou organismes, des Terres fédérales au Tourisme, sans compter plusieurs sections administrant le Nord canadien.

La structure administrative et les activités du ministère de l'lntérieur changèrent avec le temps. Pendant les dix premières années, on s'employa surtout à arpenter les terres -- au début des années 1880, l'arpenteur général était aussi sous-ministre de l'lntérieur.À l'époque, la Direction de l'immigration faisait encore partie du ministère de l'Agriculture. Les directions spécialisées comme les forêts, l'énergie hydraulique et les parcs nationaux ne furent créées qu'à la fin du siècle. II fallait d'abord préparer l'Ouest pour la colonisation en déplaçant les Indiens, en permettant à la Police montée de faire régner l'ordre, en construisant une ligne ferroviaire, et surtout en lotissant les terres.De nombreuses équipes d'arpenteurs (topographes et géologues) parcoururent les Prairies. Fait intéressant, les comptes rendus de leurs activités officielles traitent aussi de leurs intérêts connexes. Par exemple les arpenteurs-géologues férus d'histoire naturelle, science dominante de l'époque victorienne, collectionnaient des spécimens qu'ils exposaient ensuite, et c'est ainsi que les Musées nationaux virent le jour. Les arpenteurs s'intéressaient aussi à l'ethnologie, comme en témoignent leurs carnets remplis non seulement de calculs, de données géologiques et de notes sur la flore et les minerais, mais aussi d'observations fort détaillées sur la vie et les coutumes des autochtones. Ce n'est qu'en étudiant plus à fond l'histoire de ces documents que nous saurons ce à quoi ils servirent, pourquoi certains carnets furent conservés et d'autres détruits, et quel impact ils eurent sur la Commission géologique du Canada, son évolution et sa tenue de dossiers.

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