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Bannière : Médecins canadiens célèbres Titre de section : Dr Norman Bethune

Le Canadien Norman Bethune est surtout connu pour son travail en République populaire de Chine, où il est considéré comme un héros, et pour son influence sur les relations sino-canadiennes. Il a également acquis une solide réputation au Canada en tant que chirurgien de talent, inventeur, activiste politique et précurseur du système de soins de santé universel.

Illustration de Norman Bethune

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Norman Bethune (1890-1939), de Francine Auger

Norman Bethune naît en 1890 à Gravenhurst, au nord de Toronto, en Ontario. Son père est membre du clergé, mais Norman choisit de suivre les traces de son grand-père et de devenir chirurgien. Il étudie à la faculté de médecine de l'Université de Toronto, mais il interrompt ses études en 1911 afin d'enseigner pendant un an au Collège Frontière dans le cadre du Programme ouvriers-enseignants.

Le service en temps de guerre

Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, Norman se joint au 2e corps d'ambulance médicale et part en bateau pour la France en février 1915. Il travaille comme brancardier à Ypres, en Belgique, jusqu'à ce qu'un obus explose près de lui et que des éclats le blessent à la jambe. Il est alors envoyé par bateau en Angleterre où il passe trois mois à l'hôpital.

De retour au Canada, Norman termine ses études en médecine et obtient son baccalauréat en médecine en décembre 1916. Un de ses collègues est Frederick Banting, qui deviendra plus tard très célèbre en tant que codécouvreur de l'insuline.

Peinture représentant Dr Norman Bethune effectuant une transfusion sanguine

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Peinture représentant Dr Norman Bethune effectuant une transfusion sanguine

Alors que la guerre fait toujours rage, Norman sent que son devoir l'appelle outre-mer. Il s'enrôle donc dans la Marine royale en tant que lieutenant-chirurgien. À la fin de la guerre, il accepte un poste d'interne pendant six mois au prestigieux « Hospital for Sick Children » (hôpital pour enfants malades) de Londres, en Angleterre.

De retour au Canada, Norman établit sa pratique privée à Stratford et à Ingersoll en Ontario. Mais, cet homme qui ne tient pas en place décide de partir pour l'Angleterre afin de poursuivre sa formation en tant que chirurgien à l'Université d'Édimbourg. Le 3 février 1922, il devient membre du « Royal College of Surgeons » (collège royal des médecins).

Problèmes personnels

Alors qu'il se trouve en Écosse, Norman Bethune épouse une fille du pays, Frances Campbell Penney. Ils partent ensuite s'établir à Détroit, au Michigan, où il ouvre un autre cabinet privé sans savoir qu'il va être confronté à plusieurs problèmes personnels. En 1926, il contracte la tuberculose pulmonaire (phtisie). Vers la même époque, son mariage échoue, principalement à cause de ses dépenses excessives et de son mode de vie extravagant.

Le point culminant

Son séjour au sanatorium de New York est un point culminant. Premièrement, c'est à ce moment-là qu'il se rend compte des lacunes de la médecine dans le traitement de nombreuses victimes de la tuberculose. En septembre 1928, il retourne à l'Hôpital Royal Victoria à Montréal et y travaille pendant huit ans, se consacrant aux personnes qui souffrent de la tuberculose et étudie la chirurgie thoracique.

Photo de l'instrument inventé par Norman Bethune servant à lever et écarter les omoplates, vers 1966

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Instrument inventé par Norman Bethune servant à lever et écarter les omoplates, vers 1966

C'est une époque des plus prolifiques pour Norman Bethune, au cours de laquelle il invente ou modifie 12 instruments chirurgicaux, dont certains sont encore utilisés aujourd'hui. Il rédige aussi un grand nombre de travaux sur ses innovations en matière de chirurgie thoracique. Ces ouvrages sont des documents de référence essentiels aux chirurgiens.

Mais, peu à peu, Norman Bethune se désintéresse du traitement chirurgical et est de plus en plus concerné par les aspects socioéconomiques de la maladie. Il remet continuellement sa profession en cause et propose des réformes des soins de santé, dont une médecine socialisée. Afin de servir d'exemple, il établit une clinique gratuite où il soigne des femmes, des enfants et des chômeurs.

Les premiers contacts avec le communisme

En 1935, Norman assiste à une conférence en Union soviétique et revient à Montréal très impressionné par son système de santé. Toujours convaincu des avantages d'une médecine socialisée, il participe à la mise sur pied du Montreal Group for the Security of the People's Health, un organisme consacré à l'établissement d'un système de médecine socialisée au Canada. Les recommandations formulées par le groupe sont reçues dans la plus grande indifférence, et Norman Bethune est très amer et déçu.

Photo du Dr Norman Bethune au côté d'une camionnette équipée pour les transfusions sanguines durant la guerre civile d'Espagne

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Dr Norman Bethune au côté d'une camionnette équipée pour les transfusions sanguines durant la guerre civile d'Espagne

En route vers l'Espagne

Norman Bethune se joint officiellement au Parti communiste au cours de l'hiver 1935. Il sent que son idéologie s'accorde parfaitement à celle du Parti : faire de ce monde un monde meilleur. Lorsqu'il comprend qu'il ne peut pas atteindre ses objectifs au Canada, il quitte le pays pour l'Espagne qui est, en 1936, au bord de la guerre civile.

Une occasion de faire bouger les choses

Norman Bethune est un homme d'action et c'est pour lui l'occasion d'agir. À peine arrivé en Espagne, il va directement au front et se lance dans l'action. Son expérience de brancardier pendant la Première Guerre mondiale lui avait bien appris l'importance d'aider les blessés le plus vite possible. Il met ainsi sur pied une banque de sang près du front et organise un service mobile de transfusion sanguine, le premier du genre. Au printemps de l'année suivante, Norman et sa petite équipe médicale font déjà jusqu'à 100 transfusions sanguines par jour.

Norman Bethune revient au Canada en 1937 et est accueilli en héros. Toujours aussi engagé dans la guerre en Espagne, il parcourt le pays, tentant d'amasser des fonds pour la cause antifasciste. Cependant, les gens sont peu intéressés à cette guerre lointaine. Norman est encore plus amèrement déçu.

Photo du Dr Norman Bethune, assisté par Henning Sorensen, procédant à une transfusion sanguine durant la guerre civile espagnole

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Dr Norman Bethune, assisté par Henning Sorensen, procédant à une transfusion sanguine durant la guerre civile espagnole

Une nouvelle cause à soutenir

Encore une fois, Norman Bethune devient anxieux de repartir faire sa part alors qu'une autre guerre éclate en Orient. En 1937, les Japonais envahissent la Chine, le président chinois Mao Zedong et ses soldats communistes tentent de résister à l'envahisseur japonais. Norman y voit une autre bataille contre le fascisme et tient absolument à les aider.

Il réunit une équipe médicale et, le 8 janvier 1938, l'Unité médicale mobile canado-américaine quitte le Canada pour rejoindre la 8e armée de campagne dans la région frontalière de Shanxi-Hobei en Chine. Une fois rendu en Chine, Norman Bethune adopte la cause et les gens de ce pays comme s'il y était né. Il travaille de longues journées dans des conditions plus que rudimentaires et devient rapidement reconnu comme un chirurgien talentueux et un enseignant dévoué.

En octobre 1939, alors que les Japonais lancent une autre attaque, Norman Bethune et son équipe se précipitent au front où s'y déroulent les pires batailles et y travaillent de longues heures auprès des blessés. C'est pendant qu'il opère un soldat que Norman se coupe le doigt. Étant déjà affaibli, il contracte une septicémie (empoisonnement du sang) et meurt de ses blessures le 12 novembre 1939.

Photo de Norman Bethune, 1928

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Norman Bethune, 1928

Une nation en deuil

La mort de Norman Bethune touche tous les Chinois. Le président chinois Mao Zedong rédige un hommage intitulé « En mémoire de Norman Bethune » dans lequel il lui rend hommage pour son don de soi et son dévouement au peuple chinois.

En 1952, les restes de Norman Bethune sont transférés dans un parc à la mémoire des personnes mortes durant la guerre. Devant sa tombe et sa statue de l'autre côté de la rue se dresse l'hommage le plus approprié à ce grand homme : l'Hôpital international de la paix Norman Bethune.

Le Canada marque également la mort de Norman Bethune en faisant de sa ville natale, Gravenhurst en Ontario, un lieu historique national et en y dévoilant une statue de bronze à son effigie au centre-ville.

 

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