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Bannière: Le vécu des immigrants. Immigrer et s'installer en terre canadienne
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La photographie exécutée sur commande
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La photographie exécutée sur commande

par Jim Burant, Bibliothèque et Archives Canada

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a acquis des milliers de photographies qui témoignent de l'expérience d'immigrer. Ces documents proviennent surtout des archives de l'ancien ministère de l'Intérieur, en particulier de la direction générale de l'Immigration; du Bureau de cinématographie du gouvernement et de l'Office national du film qui l'a remplacé; de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada; ainsi que du ministère de l'Immigration et de ses successeurs. De plus, des documents photos de familles pionnières et d'organismes actifs dans le domaine de l'immigration, tels que le Frontier College ou la Barnardo Homes, ont été obtenus des individus ou des organismes, afin d'obtenir une vision élargie de l'expérience d'immigrer. Les nombreuses collections photographiques issues de journaux ou d'agences d'informations télégraphiques et aujourd'hui conservées par BAC offrent aussi une documentation visuelle importante, et couvrent notamment l'après Seconde Guerre mondiale.

Dès les années 1880, les ministères de l'Intérieur et de l'Agriculture publient, dans divers périodiques américains et européens, des brochures illustrées ainsi que des articles qui font valoir les avantages de l'émigration. On commande aux photographes locaux des vues des aménagements agricoles, des fermes, des récoltes et des installations, qu'on reproduit en gravure sur bois ou en demi-teinte. Les techniques de reproduction photographique s'améliorent, mais on recourt à la photogravure fraîchement mise au point, ou encore on utilise des photos comme base à des formes d'impression plus complexes, dont l'affiche ou la brochure riche en couleurs. Le Topley Studio d'Ottawa emploie deux des photographes les plus connus qui travaillent au nom du gouvernement fédéral, Horatio N. Topley, qui deviendra par la suite un employé payé par le ministère de l'Intérieur, et John Woodruff. Tous deux entreprennent plusieurs voyages à travers le pays afin de documenter la croissance et la colonisation de différentes régions du Dominion, en particulier de l'Ouest canadien.

Woodruff visite également les postes d'immigration à Québec et à Saint John, au Nouveau-Brunswick. Il prend des images des divers groupes ethniques et culturels arrivés par ces points d'entrée au pays, car le ministère s'efforce de prouver le succès qu'ont connu ses campagnes publicitaires en Europe de l'Est et du Sud. Plusieurs ministères font usage de telles photographies, plus particulièrement la direction générale de l'Immigration, qui produit des affiches et des calendriers, et organise des conférences où l'on projette des diapositives sur verre, des expositions montées dans le cadre d'expositions universelles, ainsi que des expositions installées dans des wagons qui se déplacent de ville en ville, surtout en Grande-Bretagne.

La brochure constitue le premier débouché de telles photographies. De 1896 à 1913, le gouvernement fait paraître en plusieurs langues des centaines de brochures semblables, qu'utilisent les agents d'immigration, les compagnies maritimes, et les bureaux gouvernementaux à l'étranger. De plus, entre les années 1910 et 1920 apparaissent des revues telles Canada West: The Last Best West. Les images de ces périodiques et des brochures servent le plus souvent à montrer aux immigrants éventuels les conditions de vie canadienne. Ces photos s'accompagnent de cartes qui illustrent la géographie et les routes, et les textes parlent de la société canadienne, de la politique et de l'agriculture, et proposent aussi des témoignages que destinent à des populations européennes précises leurs compatriotes.

Ces brochures gouvernementales et les photographies qui les illustrent donnent un aperçu des points de vue, officiels ou non, qu'avaient sur l'immigration des gens de différentes nationalités. Si la réalisation de ces brochures tient souvent du patronage, et fait preuve d'une communication déficiente et d'une bureaucratie parcimonieuse, elle montre néanmoins que la direction générale de l'Immigration était convaincue de l'effet qu'exercent ces brochures.

À la fin des années 1920 et 1930, la production de documents photographiques sur l'expérience d'immigrer décroît, en particulier la production gouvernementale, même lorsque les compagnies privées, telles les sociétés maritimes ou ferroviaires, établissent leurs services en fonction de la clientèle d'éventuels immigrants. Dans les années 1950, l'intérêt que porte le gouvernement fédéral à documenter l'expérience d'immigrer se renouvelle par l'entremise de l'Office national du film et du ministère de l'Immigration, qui saisissent, d'une manière très limitée, des images des immigrants, depuis leur arrivée jusqu'au moment de leur intégration dans la société canadienne. L'ensemble des archives amassées depuis les années 1960 demeure maigre, ou les documents n'ont pas été encore obtenus des individus ou organismes qui les détiennent. Par ses politiques d'acquisition, BAC s'efforce de documenter l'expérience multiculturelle canadienne.


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