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Des besoins sans cesse grandissants
Cette année-là, la Commission des hôpitaux militaires dut faire face à une crise qui allait
modeler sa politique pour les années suivantes. Après le choc de la bataille de la Somme, le
1er juillet 1916, le nombre de soldats blessés dépassa la capacité d'accueil de l'Angleterre et
du Canada. La Commission se rendit compte qu'elle ne disposait pas d'installations
hospitalières en service, à part l'hôpital Strathcona récemment acquis, près d'Edmonton.
L'hiver approchait et les ports de Québec et de Halifax n'étaient pas prêts à accueillir les
blessés. Les dix voitures-hôpital commandées aux compagnies de chemin de fer Canadien
Pacifique et Intercolonial n'étaient pas prêtes non plus. En 1917, la Commission
commençait à se donner les moyens de ne plus être ainsi prise au dépourvu. Ainsi, pendant
l'été 1917, le premier hôpital militaire pour convalescents, de construction rapide et
économique, fut érigé à Camp Hill, à Halifax.
Cet hôpital, ainsi que plusieurs autres construits plus tard dans tout le pays, comprenaient
des résidences pour les officiers et le personnel, un centre de formation professionnelle et
une salle de loisirs. Les emplacements étaient choisis pour leur attrait et pour leur
accessibilité par route ou par voie ferrée. Pendant l'été 1917, la Commission des hôpitaux
militaires avait entrepris plus de constructions que tout autre ministère du gouvernement
canadien.
Grâce aux nouvelles installations, la Commission réussit à répondre à la demande. Alors
qu'au milieu de 1917 elle disposait de 5 600 lits, à la fin de l'année, elle en avait 13 802 dont
1 428 lits pour les tuberculeux. De 2 620 patients, le nombre augmenta à 11 981. La
philanthropie avait finalement dû céder la place au professionnalisme.
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