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Discours prononcé au déjeuner des directeurs de l'Exposition centrale du Canada, Ottawa, le 9 septembre 1918


Tout d’abord, permettez-moi de féliciter les administrateurs de l’Exposition du Canada central pour le courage et la vision dont ils ont fait preuve et qui leur a permis, ainsi qu’à leurs prédécesseurs, de faire de l’Exposition ce qu’elle est aujourd’hui et de la maintenir au cours des quatre années de guerre. La valeur éducative de telles expositions a de quoi impressionner; elles offrent à la population des moyens de connaître nos ressources, leur développement et l’abondance des débouchés dans un pays jeune et qui évolue rapidement comme le Canada. La permanence de toute exposition dépend, en bout de ligne, de ses objectifs et de son rôle éducatif; elle doit viser plus que la distraction ou le plaisir. J’ai été particulièrement frappé par la façon dont l’Exposition nationale canadienne s’est développée sur ces plans et je ne doute pas que l’Exposition du Canada central vise les mêmes objectifs.

Les visiteurs officiels et les particuliers venant de pays de l’Europe, comme la France, la Belgique ou le Danemark, où la densité de la population a enseigné des leçons non encore apprises ici, ont été surpris par le grand gaspillage manifeste partout dans notre pays. Ceux qui ont approfondi la question ont établi que dans presque toute ville du Canada il y a, chaque semaine, assez de gaspillage pour nourrir la ville entière une ou deux journées par semaine. Peut-être est-ce une exagération, mais il est parfaitement vrai qu’il y a un gaspillage énorme. Par exemple, au Canada, on jette certaines parties des animaux tués dans les abattoirs alors que ces parties sont utilisées dans d’autres pays. On pourrait encore donner de nombreux exemples semblables. Plusieurs espèces de poissons consommés actuellement étaient considérées non comestibles il y a seulement vingt-cinq ans. En réalité, de nombreux aliments qui, dans d’autres pays, sont jugés comestibles et nutritifs sont gaspillés ici. La préparation-même des aliments ne se fait pas sans gaspillage et il nous reste encore à apprendre beaucoup de choses utiles sur ce plan.

La guerre comportera de nombreuses autres leçons. J’ai lieu de penser que les membres du Corps forestier canadien en Grande-Bretagne et en France reviendront au Canada avec de nouvelles idées en matière de préservation des forêts, et particulièrement en matière de reforestation. Le sujet a été amplement discuté ces dernières années mais les leçons pratiques sont généralement beaucoup plus efficaces que les leçons magistrales ou écrites.

Toutes les administrations fédérale, provinciales et municipales doivent éviter le gaspillage dans tous les secteurs de l’activité nationale. Cela ne peut se faire que par l’épanouissement d’une saine opinion publique et par la poursuite, par le public, des mêmes objectifs lorsqu’il est question de leurs affaires personnelles. Le fardeau sur le pays deviendra lourd, mais si nous développons nos ressources comme il faut, ce fardeau ne devrait pas être insupportable compte-tenu de nos ressources. Les ressources du pays sont phénoménales et elles doivent être préservées aussi longtemps que possible, dans l’intérêt du peuple entier. Il n’est pas nécessaire, ni souhaitable pour leur préservation, que les ressources demeurent inutilisées; elles doivent être développées dans l’intérêt du peuple et non pas exploitées au profit du seul particulier, et n’oublions jamais que c’est l’observation de cette politique qui fera croître l’égalité des chances, ce qui devrait être le plus grand objectif de toute vraie démocratie.

Parmi les importantes ressources dont le Canada a été si généreusement doté, comptons ses considérables ressources d’énergie hydro-électrique. Bien que nous ayons aussi de phénoménales ressources minérales, les mines de charbon s’épuiseront éventuellement tandis que les ressources d’énergie hydro-électrique sont inépuisables et peuvent être développées et utilisées de manière à servir tout le monde sans que cela ne pose de grandes difficultés sur les plans de l’organisation ou de la distribution. L’eau peut servir à bien des choses, de l’exploitation de systèmes de transport majeurs aux menus travaux de petites fermes.

Les Canadiens qui se sont battus avec une si grande bravoure pour nos libertés et celles du monde, et qui ont acquis à notre pays une position enviable au sein des nations du monde, reviendront au Canada avec une vision plus large et une plus grande appréciation des possibilités qui se présenteront à eux. De difficiles problèmes se poseront sans aucun doute pendant la période de la reconstruction; personne ne peut vraiment savoir si ces problèmes seront plus ou moins importants que nous le prévoyons. Les gouvernements du Dominion et des provinces et toutes les instances dirigeantes doivent s’unir et s’employer avec diligence à affronter ensemble ces difficultés, quelle que soit leur ampleur, avec un réel courage, avec sincérité et avec l’organisation la plus efficace qui soit. Surtout, visons un objectif commun. J’ai parlé de gaspillage, mais une discorde inutile et les controverses déplacées constituent le plus grand gaspillage des efforts d’une nation. La discorde naît principalement de l’absence de compréhension mutuelle. Les Canadiens de communautés et de provinces différentes devraient mieux se connaître mutuellement, s’efforcer d’acquérir une vision plus large des buts et des objectifs de chacun. C’est sur cette véritable compréhension que se fondera le sentiment patriotique collectif.


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Traduction de : Borden, Robert Laird. Robert Laird Borden in Canada and the United Kingdom. [Ottawa? : Cabinet du Premier ministre?], 1918. Pages 29-31.


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